C’est tardivement que j’ai découvert le travail de Tony Sandoval. Mais le fait est que son univers est de ceux qui me touchent.
Même si, comme Mac Arthur, j’ai trouvé que l’histoire manquait un peu de profondeur, c’est quand même avec beaucoup de plaisir que je l’ai lue.
On y retrouve ce qui semble être récurrent chez cet auteur : un univers mêlant rêve et réalité, où la mort est fortement présente (et donc une ambiance qui passe allègrement du guilleret au noir absolu), avec des enfants jouant les premiers rôles, dans un décor qui pourtant peut devenir anxiogène.
Et, surtout, je trouve vraiment très beau son dessin ! Là aussi c’est simple, mais la poésie y est souvent invitée. Son trait épuré, un ensemble qui peut paraitre minimaliste mais qui en fait est d’une grande richesse, fouettant l’imagination du lecteur, tout ça me plait grandement. Quelques accointances avec Carlos Nine parfois (pour le fond et la forme), quelques planches irriguées d’un surréalisme baroque (quelques monstres/squelettes m’ont fait penser à certains personnages des courts métrages de Jan Swankmajer).
Bref, un auteur qui développe une œuvre personnelle intéressante, avec là encore un petit conte noir à découvrir.
Note réelle 3,5/5.
ThePatrick le résume assez bien : cette BD sort de nulle part !
Je n'ai rien à ajouter à la critique de Blue Boy de cette "parabole bien sentie sur notre civilisation occidentale".
J'ai été amené à lire cet Odni par le biais de mon travail qui consiste entre autres choses à lire des livres (oui, je sais, ce n'est pas toujours facile, mais bon, on tient le coup !...). A priori peu engageante en regard de sa couverture sans saveur, et disons-le, carrément ratée, elle donne pleinement raison à l'ami Bo Diddley : You Can’t Judge A Book By The Cover ! Le dessin est en fait très agréable, avec ses personnages enlevés façon ligne claire molle, un peu "à la Blain", qui s’animent dans des paysages et décors au traitement disons plus pictural. L’histoire quant à elle est tout à fait surprenante, l’intrigue est bien menée, et dit bien des choses sur notre société raciste et nihiliste. Le scénario est solide. Mégafauna constitue une TRES bonne surprise !
Je me rappelle avoir dû faire un effort pour rentrer dans cette bd mais après je ne l’ai plus lâchée parce qu’elle est vraiment intéressante et ce, jusqu’au 5ème et dernier tome. En effet, ce n’est pas une énième histoire fiction de policiers et de gangsters, ici c’est du réel, c’est adapté du livre d’un journaliste qui a passé un an avec la brigade des homicides de Baltimore. Donc on découvre le vrai quotidien des enquêteurs de Baltimore.
Le dessin bichromatique de la série est bien vu, il renforce son côté réaliste et documentaire.
Quelques écueils : comme c’est du réel, il y a diverses enquêtes simultanées qui s’entrecroisent, certaines aboutissant d’autres non, on peut facilement s’y perdre ; de plus, j’ai trouvé difficile de reconnaître graphiquement les différents intervenants, notamment les enquêteurs.
Je conseille donc de lire les 5 tomes d’un coup pour que ce soit plus clair.
Malgré ces défauts, j’ai vraiment aimé cette bd et cela m’a donné envie de regarder la série « The Wire » du même journaliste David Simon en 5 saisons sur la police de Baltimore et c’est vraiment une série topissime !
Voilà une série déroutante pour ceux qui attendent une simple suite des aventures de la peluche surexcitée de Franquin ! En effet, c’est ici une version noire, crasseuse qui nous est donnée.
Dès le départ le décor est planté. L’intro singe certaines scènes d’arrivée à New-York du King Kong de Jackson ou d’un dinosaure de Jurassik Park : tout en suggestion, c’est très violent. Quant à la suite, c’est assez poisseux, noir, dans une Belgique des années 1950 qui garde encore les séquelles de la seconde guerre mondiale (misère d’une partie de la population ; François, le jeune héros rejeté car « fils de boche », etc.).
Et d’ailleurs la violence et la misère sont ensuite omniprésentes (que ce soit ces animaux éclopés recueillis par François, la fourrière qui les lui prend, ses condisciples qui le martyrisent, sa mère qui est mise à l’écart après avoir « couché avec un boche », etc.).
Mais Zidrou contrebalance cette noirceur par la personnalité même de François (qui ressemble un peu avec la Marsupilami à Elliott recueillant E.T., le cachant et cherchant à le protéger des hommes), et par la romance qui rapproche sa mère et son instit, deux personnalités écorchées mais avec un très bon fond.
L’histoire est donc ambivalente, mais riche, avec une narration dynamique, fluide (on ne voit pas passer les 150 pages !).
Mais si la lecture est si agréable, c’est aussi dû au très beau dessin de Frank Pé, que ce soit techniquement et esthétiquement. Quant à la colorisation, c’est là aussi une belle réussite. Ajoutons que Dupuis a bien fait les choses, avec ce format étrange (presque un très grand carré), et un papier épais.
Bref, voilà une série bien lancée, dont j’attends la suite avec une certaine impatience.
Avec Ludwig et Beethoven, l’artiste allemand Mikaël Ross nous propose une biographie romancée de la jeunesse du compositeur. Le récit débute alors que Ludwig Von Beethoven n’a que sept ans et se termine lorsqu’il connait enfin la reconnaissance publique de la part du gratin viennois. Il n’est à ce moment âgé que de 24 ans mais semble avoir déjà vécu mille vies.
Ce qui frappe d’emblée avec cette biographie, c’est la liberté de ton que s’autorise Mikaël Ross. Loin d’une biographie traditionnelle, cet album nous dresse un portrait expressif et enjoué du compositeur. Le récit recèle de nombreuses informations historiques mais est enrobé dans un emballage frais et faussement naïf. Le résultat : une œuvre fluide et vivante dans laquelle le compositeur devient un personnage touchant par sa maladresse, ses doutes et cette charge de famille qui pèse sur ses épaules dès son plus jeune âge.
Un père alcoolique et violent, une mère qui meurt alors qu’il n’a que 17 ans, deux frères pas spécialement dégourdis et l’ambition folle d’écrire sa propre musique : Ludwig Von Beethoven fait ici montre d’autant d’opiniâtreté que de naïveté. Ses doutes, ses colères, ses faiblesses nous le rendent sympathique. Une sympathie encore accentuée par un traitement graphique très expressif dans lequel les planches dédiées à la musique illustrent celle-ci au travers d’images tantôt violentes, tantôt douce mais toujours poétiques.
Une très chouette lecture, en définitive, qui nous instruit sans en avoir l’air sur la jeunesse d’un des plus grands compositeurs de musique classique. Chaudement recommandée aux amateurs du genre (mais cela reste la biographie d’un compositeur de musique classique).
Voilà une histoire haute en couleurs, qui a un humour grinçant comme j'aime, des situations habiles de quiproquo et le tout dans une intrigue et un univers super bien monté.
Pourtant, je dois dire que mon enthousiasme a pris un tout petit peu de temps… C’est ma première lecture de Tronchet. Au milieu du premier tome, j’arrivais pas à m’y faire, je lisais avec circonspection… Et puis je me suis relâché, surtout arrivé au monologue d’Arlette Champagne, là où les péripéties se sont ensuite enchaînées jusqu’à la fin dans un joyeux (et triste) bordel… Je n’ai, au final, pas grand-chose à critiquer sur le dessin, j’aime beaucoup. Il y a une bonne combinaison caricature + décor détaillé. Au niveau des couleurs, l’auteur écrit dans sa préface qu’il l’a fait selon ses impressions, et ça se ressent. Ça ne m’a pas bloqué dans l’ensemble mais cette irrégularité volontaire ne m’a pas toujours plu… Les scènes qui sont pas loin de la bichromie sont pour moi les moins attirantes. Toujours côté couleur, le passage d’une scène à une autre sans transition et dans une même planche sont deux conditions qui, une fois réunis, donne un contraste de couleurs trop violent pour moi : passer d’un vert très criard à un sépia sobre, ça fait drôle.
Doit-on préciser que l’auteur n’aime pas Noël, ou toutes ces fêtes collectives précisément datées ? Non, je ne pense pas. Tronchet balance et désinhibe un tabou avec l’humour qui convient parfaitement ! C’est une approche vraiment très intelligente et on apprend à comprendre une opinion de société en même temps que l’on s’amuse à suivre l’aventure de notre héros René.
Au niveau des personnages, j’a-dore le premier président de la République ! Pas pour ses idées hein, mais pour cette personnalité savamment construite. Officiellement jupitérien, il est en fait misérablement faible et traumatisé par son passé, et je trouve cette situation franchement drôle ! Les interviews au début du 2ème tome sont un petit bonheur à lire. René est excellent, j’ai fait preuve d’une grande empathie à son égard. Il ne maîtrise pas grand chose et pourtant il devient vite une grande menace pour certains et un espoir populaire pour d'autres. Ces deux fidèles compagnons, Papy et le gamin dont j’ai perdu le nom, sont au second plan et apporte peu à l’intrigue mais suffisamment aux péripéties. Je retiendrai l’histoire du tennis de Papy qui est là encore une idée brillante, j'ai ri ! Le grand méchant flic est plus nuancé qu'on ne le croit. Il n’aime pas qu’on se foute de sa gueule, il est imbu de sa personne, aussi con que sa brigade mais il ne l’assume pas du tout, ce qui le rend plus con qu’eux. Pour finir, et contrairement aux autres, la femme accompagnant notre héros national m’a un peu énervé… Elle est courageuse, mais trop stupide dans ses scènes. Ca a un air de fausse note pour moi. Ses dialogues avec René m’ont presque toutes refroidies. Si j’ai apprécié les péripéties qui résultent des motivations amoureuses de René vers Arlette, j’ai eu beaucoup plus de mal sur les actes d’Arlette vers (ou contre) René, qui nous fait perdre la situation du quiproquo bien ficelé et tendre vers un truc plus banal (elle coupe la parole à René chaque fois qu’il veut lui dire une vérité, ça saoule).
Je me suis demandé depuis combien de temps le régime était en place… La majorité du peuple respecte les règles à cause d’une peur qui semble avoir été récemment introduite dans leur quotidien, et on voit bien que les habitants n’ont pas atteint l'esprit collectif unique. Mais il n’y a pas de mélancolie non plus, ni de discours « c’était mieux avant ». Non, les premières scènes nous font entrer dans le vif du sujet : voilà ce que c’est aujourd’hui, tiens et bouffe ta dinde. On tombe dans le décor, sans explication, et ça me plaît ! Car par la suite, on va de l’avant ! Je trouve ça intelligent.
Je dis que j’ai ri, mais faut dire que l’ensemble dégage quand même pas mal de tristesse. Les caricatures accentuent le ton grimacé des individus (un peu "clown triste"), les sourires sont forcées, les rires sont jaunes et les maltraitances noëlisées doivent être terribles :). Mais là encore, il y a René bordel! Il porte seul l’espoir de toute une intrigue, car le reste est désespérant. C’est pour ça que je trouve l’épilogue parfaitement amené. Il offre un gros coup de réconfort bon vivant à tout un peuple, et donc au lecteur !
Lecture ultra conseillée!
Le prolifique Jean-Luc Istin prend donc le commandement d'une nouvelle série concept comme il les affectionne, "Conquêtes". L'humanité toujours prompte à se tirer une balle dans le pied en est réduite à devoir trouver de nouveaux horizons aux confins de l'espace. Chaque tome qui pourra se lire de façon indépendante nous livre donc le récit d'une de ces nouvelles colonisation.
Dans ce premier tome, Islandia, nous découvrons une exoplanète au climat glaciaire où évolue une population d'hominidés qui semble peu avancée. Après 30 ans de cryogénisation l'équipage est sorti de sa léthargie programmée pour découvrir son nouvel "el dorado". C'est l'oberleutnant Kirsten Konig qui débarquera en première à la tête d'une formation réduite afin de ne pas effrayer les autochtones. Le premier contact sera plutôt bon, et la population locale se révèlera loin d'être hostile dans un premier temps...
Car il y aura forcément un hic qui déclenchera les foudres de l'amiral Ragnvald Hakarsson, qui n'attendait par ailleurs qu'un prétexte pour jouer les gros bras et les conquérants. Mais les choses ne vont forcément pas se passer comme prévu, et la population locale se révélera loin d'être aussi inoffensive qu'il y paraissait. L'histoire ne s'arrête heureusement pas à cette construction assez simpliste et une conspiration d'une autre envergure vient complexifier l'intrigue et donner tout son intérêt à l'album.
Et si dans un premier temps cette BD semble pétrie d'influences diverses et de travers un peu caricaturaux, elle se révèle assez vite plus complexe et réfléchie qu'il n'y semble. Ajoutez à cela le dessin très réussi de Zivorad Radivojevic que ce soit dans les décors, les vaisseaux, les paysages enneigés ou souterrains et les personnages, qu'on est vite immergé et plongé sur cette planète lointaine. La pagination assez conséquente (75 pages) permet aussi à nos auteurs de prendre le temps de bien camper tout cela et de développer certains aspects psychologiques importants et de nous proposer quelques doubles pleine pages de toute beauté.
Voilà donc le premier tome d'une nouvelle série alléchante qui je l'espère sera d'aussi bonne facture dans les suivants.
(4/5)
*** Tome 2 ***
Voilà donc le second opus de cette série "Conquêtes" avec Nicolas Jarry au scénario et Bertrand Benoît au dessin. Cette fois, nous voici en présence d'une flotte à bout de souffle dont les vaisseaux n'ont plus trop le choix et doivent impérativement arriver à destination sous les plus brefs délais. Les machines et les hommes sont à bout de souffle et d'emblée on sent les tensions existantes. Surtout que notre personnage principal, Idris, chargé de réparer et d'intervenir sur tout ce qui part en sucette, n'est pas franchement doué pour la diplomatie mais parle plutôt facilement avec ses poings. Il n'aura d'ailleurs pas l'occasion de débarquer librement sur cette nouvelle planète, car son tempérament lui aura laissé le loisir de plonger un de ses supérieurs dans le coma, et que c'est uniquement parce qu'ils ont besoin de son savoir faire qu'il va atterrir.
Voici donc nos survivants implantés sur une nouvelle planète vivable pour l'homme, mais où n'émergent que de rares îlots et atolls où vont s'implanter les colonies. Ils vont rapidement découvrir la trace d'une ancienne civilisation et l'existence de créatures titanesques qui ressemblent à des calamars. Forcément, la cohabitation de deux espèces "intelligentes" ne va pas être possible...
J'ai trouvé cet album un peu moins subtil que le premier, sans doute à cause de son personnage principal. Élevé à la testostérone, notre Idris ne donne pas dans la dentelle, tant dans ses actes que dans ses paroles, et heureusement que la pagination conséquente de l'album permet d'affiner sa psychologie car sinon on serait vite tombé dans la caricature. Et puis côté scénario j'ai quand même trouvé qu'il y avait certaines facilités ; l'établissement de la communication entre les humains et les "krakens" grâce au fils d'Idris, c'est un peu "finger in ze noze"...
Côté dessin par contre rien à redire, Bertrand Benoit nous gratifie d'ambiances, de paysages et de créatures très bien réalisées donnant une vraie cohérence à tout cela, d'autant que la colorisation d'Olivier Heban est très réussie.
Bref, un bon moment de lecture, divertissant, mais un cran en dessous du premier à mon goût.
*** Tome 3 ***
Voici donc le troisième opus de cette série avec cette fois-ci Nicolas Jarry au scénario et Stéphane Créty au dessin.
Cette troisième colonie composée essentiellement d'une population japonaise est à bout de souffle quand elle arrive sur Decornum, une énorme planète viable dépourvue d'océans mais aux ressources importantes. Tout aurait pu aller pour le mieux si celle-ci n'était pas habitée par des Aliens tenaces et dangereux capables de générer une énergie quasi illimitée qui asservissent au passage les 3/4 de la population locale... Quelques têtes brûlées de l'équipage vont pourtant pousser le curseur plus loin et essayer de faire basculer le rapport de force en leur faveur...
Si j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire rapidement, j'ai finalement trouvé que le scénario de Nicolas Jarry était plutôt bien pensé et mené, le trait de Stéphane Créty permettant de s'immerger facilement dans cet univers hostile. Les décors et les créatures sont très réussis et le dynamisme de son trait ajoute à la fluidité de la narration. La petite touche un eu noire du scénario plutôt réaliste sur le devenir de l'espèce humaine a fini de me convaincre de la bon facture de ce troisième tome et relève le niveau de la série que j'avais trouvé moins convainquant dans le second.
Je relève donc ma note à 4/5
*** Tome 7 ***
Dans ce tome, un groupe de survivants se réveille sur une planète viable après le crash de leur navette de secours. Particularité : tous se retrouvent amnésiques... Pourquoi ont-ils du quitter leur vaisseau mère ? Pourquoi ne se rappellent-ils pas de leur rôle social ? Quelles étaient leurs relations avant cet accident ? Rien ne leur revient...
La petite troupe va donc commencer par faire le point sur le matériel et les vivres à leur disposition avant de partir à l'exploration de leur nouvel environnement. Si la planète est viable, elle ne s'en révèle pas moins hostile, peuplée de créatures aux allures préhistoriques et d'autres beaucoup plus sournoises. Ils ne sont pas non plus au bout de leurs surprises en découvrant qu'ils ne sont pas les seuls naufragés à s'être crashé sur Tanami. Mais le danger n'est pas toujours là où on l'attend non plus...
Ce septième opus consacré aux colonies humaines éparpillées dans l'univers pour trouver un havre de paix et assurer la survie de l'espèce se révèle plein de bonnes surprises et très bien réalisé. Voilà un bon "thriller de l'espace" qui mêle agréablement les genres. Le récit est habilement construit pour nous distiller petit à petit ce qu'il faut de suspens et de révélations en utilisant cette amnésie collective à bon escient. Ce ressort narratif permet de maintenir le lecteur en haleine jusqu'à ce que tout se mette en place jusqu'à un joli feu d'artifice final.
Surtout que le dessin réaliste de Zivorad Radivojevic est des plus agréable et colle parfaitement à l'histoire, d'autant que la colorisation très réussie de Vincent Powell lui rend parfaitement honneur en assurant des ambiances qui relèvent l'intensité dramatique du récit.
Voilà donc un tome qui s'inscrit parfaitement dans cette série de space opera et qui ravira les mateurs du genre, avec ce petit côté thriller très agréable en prime.
Déjà, lors de son apparition en 1958 dans les pages de la revue IMA, l'ami des jeunes, Ange Signe n'est pas un personnage nouveau de Maurice Tillieux. Le nom et le prénom sont inédits, mais le visage est celui de Félix, le premier détective créé par l'auteur/dessinateur avant qu'il développe son petit frère Gil Jourdan, sur exactement le même modèle. Et Ange Signe n'emprunte pas que son visage à Félix, puisque les 18 histoires qui paraîtront dans la revue (3 seulement publiées en album) sont toutes des reprises de scénario déjà parus avec Félix en héros.
Pour autant, ce ne sont pas exactement les mêmes histoires, loin de là. Par exemple, le premier tome, La Grotte au démon vert, transforme un récit de Félix de 12 pages en un récit de 32 pages ! De même, La Résurrection de Potomac ajoute 6 pages supplémentaires par rapport à l'histoire de Félix du même nom et enfin, Aventures aux Amériques est un réagencement de trois histoires de Félix en une seule.
Ainsi, tout en réutilisant des intrigues ayant déjà fait leurs preuves, Maurice Tillieux propose bien quelque chose d'inédit, car tout a été retouché, même les cases déjà existantes, pour modifier des personnages, et transformer complètement les textes. Tout cela est bien expliqué dans les dossiers documentaires fort intéressants de ces rééditions proposées par les Editions de l'Elan, qui proposent quelques comparatifs de cases et de strips de Félix et de Ange Signe permettant de voir qu'il s'agit bien d'une relecture totale et d'une nouvelle version de ces histoires et non d'une reprise paresseuse de Tillieux.
Pour ma part, n'ayant encore jamais mis le nez dans les Félix, je ne peux comparer ces histoires, mais je peux en tous cas remarquer à quel point Tillieux est en forme dans Ange Signe. On y retrouve son schéma habituel, bien sûr : Félix/Gil Jourdan est remplacé par Ange Signe, le détective malin et sérieux qui est là pour faire avancer l'histoire, Allume-Gaz/Libellule est remplacé par Placide, personnage humoristique, chauve un peu rondouillard, qui est là pour faire les bons mots et offrir aux différentes histoires l'humour dont elles auraient manqué par ailleurs, et Cabarez, lui, qui ne change pas de nom depuis Félix, préfigure bien sûr Libellule, second couteau efficace chargé d'endurer tous les calembours de Placide...
C'est assez drôle de voir à quel point Tillieux est dépendant de ce schéma (même quand il reprendra Tif et Tondu, il appliquera ce schéma), mais indéniablement, il fonctionne toujours aussi bien !
Les récits sont assez classiques. Tillieux y instaure toujours des éléments mystérieux (un démon qui hante une grotte, un navire fantôme, un mort qui réapparaît des années plus tard, etc...) avec la petite frustration habituelle quand on découvre ce qui se cache en réalité derrière ces phénomènes extraordinaires. Mais malgré cela, ici, le mystère prend à chaque fois et nous tient en haleine jusqu'à son dénouement.
Les personnages sont efficaces et sympathiques, on a vraiment l'impression de lire déjà du Gil Jourdan, et surtout, l'humour est vraiment bon. Là où je le trouvais parfois trop tiré par les cheveux dans Tif et Tondu et même déjà un peu dans certains Gil Jourdan, je trouve qu'ici, l'équilibre est bien atteint. Beaucoup de bons mots, quelques gaffes hilarantes, mais tout ça n'entrave pas trop la bonne progression de l'intrigue.
Clairement, mon intrigue préférée est celle de 32 pages, La Grotte au démon vert, où Tillieux a le plus de temps pour élaborer son récit, et mettre en place les différentes pièces du puzzle, mais les autres récits sont bons, même si Aventures aux Amériques souffre un peu de son côté "patchwork" dû au collage de trois histoires entre elles (deux se mêlent bien, mais la troisième, pas trop), puisqu'au milieu du récit, la première enquête se termine et la deuxième aventure n'a plus rien à voir.
En revanche, c'est assez étonnant de voir les changements de graphisme d'une histoire à l'autre, puisqu'alors que la première a le graphisme des Gil Jourdan, on retrouve le Félix des années 50 dans la troisième histoire, ce qui force Tillieux et ses collaborateurs Bob de Groot et Jean-Marie Brouyère à s'adapter à des visages différents, créant un étonnant mélange entre le style visuel des années 50 et une narration ainsi qu'un humour beaucoup plus caractéristique des années 60.
Ce qui est sûr, c'est que, dans chaque histoire, le cocktail est réussi, et chacune d'entre elles se suit avec l'immense plaisir de découvrir du Tillieux inédit. Et même quand le scénario est trop classique, il se voit sauvé par un humour d'une efficacité redoutable (et qui me fait arrondir ma note à 4/5 au lieu de 3/5).
Bref, à consommer sans modération.
Je cherche, je farfouille, je feuillette. Les premières pages sont rythmées. Cela me donne envie. Je plonge. Ca sent la bonne BD bien poisseuse que j’affectionne particulièrement. Et je vous l’avoue je me suis fait abuser par ces premières impressions, mais loin de moi de dire que je me suis fait escroquer sur le contenu du récit car au final c’est une superbe BD bien loin de mes goûts prononcés ! Très belle découverte.
Techno Stypes est le meilleur ami de Robert Valley depuis son enfance. Au fil des ans, Robert a été étonné par la capacité de Techno à se saboter. Lorsque techno est hospitalisé en Chine et a besoin d’une greffe du foie. Robert est présent bien évidemment à côté de son ami pour le soutenir dans son calvaire mais aussi avec la volonté de le ramener chez lui à Vancouver.
Nous sommes très loin d’une aventure trépidante et nerveuse. Nous assistons à la descente aux enfers d’un garçon a qui tout souriait. L’alcool et les drogues ont eu raison de son avenir pourtant prometteur.
La narration sous forme d’une voix off est prenante. Le narrateur, en l’occurrence Robert Valley, exprime ses sentiments et ses émotions. Son ami a brûlé sa vie par les deux bouts en ne vivant que l’instant présent sans se préoccuper du lendemain. Il a fini par se saboter lui-même en allant tout droit dans le mur à vitesse grand V. Le choc frontal était inévitable.
Les planches, majoritairement à 3 cases horizontales sont magnifiques. Le graphisme est original avec des personnages très allongés. Nous sommes un peu en mode cinémascope. J’adore. Visuellement c’est vraiment bien.
Je n’ai pu lâcher l’album avant la fin. Les émotions sont bien présentes. J’ai pris une bonne claque à la lecture de ce récit intense et envoutant. Je ne peux que recommander chaudement.
Le Jardin Secret est un roman de Frances Hodgson Burnett, l'auteure de La Petite Princesse, vous savez, la fameuse Princesse Sarah. Cette histoire en reprend les éléments de base, à savoir une jeune fille ayant grandi dans le luxe des Indes et qui se retrouve soudain orpheline en Angleterre. Mais cette fois-ci, ce n'est pas dans une institution londonienne mais dans le manoir isolé de son oncle, un homme absent et traumatisé par la mort de sa femme. Et Mary n'a rien de la brave et gentille Sarah car elle a un caractère épouvantable et hautain. Pourtant la vie campagnarde, quelques belles rencontres et la découverte d'un jardin caché et laissé à l'abandon vont la transformer.
Tout cela, je ne l'ai appris qu'après avoir fini ma lecture. Je n'avais pas noté qu'il s'agissait d'une adaptation de roman et il y avait un je-ne-sais-quoi de mystérieux et d'envoutant dans le récit de la BD qui m'a laissé penser à tout moment à l'apparition d'une dose de merveilleux, comme ces récits fantastiques pour la jeunesse moderne.
Je me suis laissé transporter par cette lecture qui m'a franchement plu. Le dessin est relativement simple, dans cette veine que j'aime à associer à la Nouvelle BD ; il est charmant et réhaussé de belles couleurs. L'histoire est bien rythmée et bien construite, avec une accroche permanente qui donne envie de voir où il va nous mener. Les lieux qu'on y visite et les personnes qu'on y rencontre sont intéressants et assez magnétiques, emplis d'une part de poésie du quotidien. J'ai trouvé une vraie intelligence dans ce récit, évitant les lieux communs et offrant des comportements réalistes à ses protagonistes. L'héroïne, notamment, qui est plutôt détestable au début de l'histoire, regagne peu à peu notre sympathie jusqu'à en devenir touchante et attachante.
En définitive, un petit coup de cœur pour une lecture qui pourra plaire tant aux adultes qu'aux plus jeunes.
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Le Serpent d'eau
C’est tardivement que j’ai découvert le travail de Tony Sandoval. Mais le fait est que son univers est de ceux qui me touchent. Même si, comme Mac Arthur, j’ai trouvé que l’histoire manquait un peu de profondeur, c’est quand même avec beaucoup de plaisir que je l’ai lue. On y retrouve ce qui semble être récurrent chez cet auteur : un univers mêlant rêve et réalité, où la mort est fortement présente (et donc une ambiance qui passe allègrement du guilleret au noir absolu), avec des enfants jouant les premiers rôles, dans un décor qui pourtant peut devenir anxiogène. Et, surtout, je trouve vraiment très beau son dessin ! Là aussi c’est simple, mais la poésie y est souvent invitée. Son trait épuré, un ensemble qui peut paraitre minimaliste mais qui en fait est d’une grande richesse, fouettant l’imagination du lecteur, tout ça me plait grandement. Quelques accointances avec Carlos Nine parfois (pour le fond et la forme), quelques planches irriguées d’un surréalisme baroque (quelques monstres/squelettes m’ont fait penser à certains personnages des courts métrages de Jan Swankmajer). Bref, un auteur qui développe une œuvre personnelle intéressante, avec là encore un petit conte noir à découvrir. Note réelle 3,5/5.
Mégafauna
ThePatrick le résume assez bien : cette BD sort de nulle part ! Je n'ai rien à ajouter à la critique de Blue Boy de cette "parabole bien sentie sur notre civilisation occidentale". J'ai été amené à lire cet Odni par le biais de mon travail qui consiste entre autres choses à lire des livres (oui, je sais, ce n'est pas toujours facile, mais bon, on tient le coup !...). A priori peu engageante en regard de sa couverture sans saveur, et disons-le, carrément ratée, elle donne pleinement raison à l'ami Bo Diddley : You Can’t Judge A Book By The Cover ! Le dessin est en fait très agréable, avec ses personnages enlevés façon ligne claire molle, un peu "à la Blain", qui s’animent dans des paysages et décors au traitement disons plus pictural. L’histoire quant à elle est tout à fait surprenante, l’intrigue est bien menée, et dit bien des choses sur notre société raciste et nihiliste. Le scénario est solide. Mégafauna constitue une TRES bonne surprise !
Homicide - Une année dans les rues de Baltimore
Je me rappelle avoir dû faire un effort pour rentrer dans cette bd mais après je ne l’ai plus lâchée parce qu’elle est vraiment intéressante et ce, jusqu’au 5ème et dernier tome. En effet, ce n’est pas une énième histoire fiction de policiers et de gangsters, ici c’est du réel, c’est adapté du livre d’un journaliste qui a passé un an avec la brigade des homicides de Baltimore. Donc on découvre le vrai quotidien des enquêteurs de Baltimore. Le dessin bichromatique de la série est bien vu, il renforce son côté réaliste et documentaire. Quelques écueils : comme c’est du réel, il y a diverses enquêtes simultanées qui s’entrecroisent, certaines aboutissant d’autres non, on peut facilement s’y perdre ; de plus, j’ai trouvé difficile de reconnaître graphiquement les différents intervenants, notamment les enquêteurs. Je conseille donc de lire les 5 tomes d’un coup pour que ce soit plus clair. Malgré ces défauts, j’ai vraiment aimé cette bd et cela m’a donné envie de regarder la série « The Wire » du même journaliste David Simon en 5 saisons sur la police de Baltimore et c’est vraiment une série topissime !
Le Marsupilami de Frank Pé et Zidrou - La Bête
Voilà une série déroutante pour ceux qui attendent une simple suite des aventures de la peluche surexcitée de Franquin ! En effet, c’est ici une version noire, crasseuse qui nous est donnée. Dès le départ le décor est planté. L’intro singe certaines scènes d’arrivée à New-York du King Kong de Jackson ou d’un dinosaure de Jurassik Park : tout en suggestion, c’est très violent. Quant à la suite, c’est assez poisseux, noir, dans une Belgique des années 1950 qui garde encore les séquelles de la seconde guerre mondiale (misère d’une partie de la population ; François, le jeune héros rejeté car « fils de boche », etc.). Et d’ailleurs la violence et la misère sont ensuite omniprésentes (que ce soit ces animaux éclopés recueillis par François, la fourrière qui les lui prend, ses condisciples qui le martyrisent, sa mère qui est mise à l’écart après avoir « couché avec un boche », etc.). Mais Zidrou contrebalance cette noirceur par la personnalité même de François (qui ressemble un peu avec la Marsupilami à Elliott recueillant E.T., le cachant et cherchant à le protéger des hommes), et par la romance qui rapproche sa mère et son instit, deux personnalités écorchées mais avec un très bon fond. L’histoire est donc ambivalente, mais riche, avec une narration dynamique, fluide (on ne voit pas passer les 150 pages !). Mais si la lecture est si agréable, c’est aussi dû au très beau dessin de Frank Pé, que ce soit techniquement et esthétiquement. Quant à la colorisation, c’est là aussi une belle réussite. Ajoutons que Dupuis a bien fait les choses, avec ce format étrange (presque un très grand carré), et un papier épais. Bref, voilà une série bien lancée, dont j’attends la suite avec une certaine impatience.
Ludwig et Beethoven
Avec Ludwig et Beethoven, l’artiste allemand Mikaël Ross nous propose une biographie romancée de la jeunesse du compositeur. Le récit débute alors que Ludwig Von Beethoven n’a que sept ans et se termine lorsqu’il connait enfin la reconnaissance publique de la part du gratin viennois. Il n’est à ce moment âgé que de 24 ans mais semble avoir déjà vécu mille vies. Ce qui frappe d’emblée avec cette biographie, c’est la liberté de ton que s’autorise Mikaël Ross. Loin d’une biographie traditionnelle, cet album nous dresse un portrait expressif et enjoué du compositeur. Le récit recèle de nombreuses informations historiques mais est enrobé dans un emballage frais et faussement naïf. Le résultat : une œuvre fluide et vivante dans laquelle le compositeur devient un personnage touchant par sa maladresse, ses doutes et cette charge de famille qui pèse sur ses épaules dès son plus jeune âge. Un père alcoolique et violent, une mère qui meurt alors qu’il n’a que 17 ans, deux frères pas spécialement dégourdis et l’ambition folle d’écrire sa propre musique : Ludwig Von Beethoven fait ici montre d’autant d’opiniâtreté que de naïveté. Ses doutes, ses colères, ses faiblesses nous le rendent sympathique. Une sympathie encore accentuée par un traitement graphique très expressif dans lequel les planches dédiées à la musique illustrent celle-ci au travers d’images tantôt violentes, tantôt douce mais toujours poétiques. Une très chouette lecture, en définitive, qui nous instruit sans en avoir l’air sur la jeunesse d’un des plus grands compositeurs de musique classique. Chaudement recommandée aux amateurs du genre (mais cela reste la biographie d’un compositeur de musique classique).
Houppeland
Voilà une histoire haute en couleurs, qui a un humour grinçant comme j'aime, des situations habiles de quiproquo et le tout dans une intrigue et un univers super bien monté. Pourtant, je dois dire que mon enthousiasme a pris un tout petit peu de temps… C’est ma première lecture de Tronchet. Au milieu du premier tome, j’arrivais pas à m’y faire, je lisais avec circonspection… Et puis je me suis relâché, surtout arrivé au monologue d’Arlette Champagne, là où les péripéties se sont ensuite enchaînées jusqu’à la fin dans un joyeux (et triste) bordel… Je n’ai, au final, pas grand-chose à critiquer sur le dessin, j’aime beaucoup. Il y a une bonne combinaison caricature + décor détaillé. Au niveau des couleurs, l’auteur écrit dans sa préface qu’il l’a fait selon ses impressions, et ça se ressent. Ça ne m’a pas bloqué dans l’ensemble mais cette irrégularité volontaire ne m’a pas toujours plu… Les scènes qui sont pas loin de la bichromie sont pour moi les moins attirantes. Toujours côté couleur, le passage d’une scène à une autre sans transition et dans une même planche sont deux conditions qui, une fois réunis, donne un contraste de couleurs trop violent pour moi : passer d’un vert très criard à un sépia sobre, ça fait drôle. Doit-on préciser que l’auteur n’aime pas Noël, ou toutes ces fêtes collectives précisément datées ? Non, je ne pense pas. Tronchet balance et désinhibe un tabou avec l’humour qui convient parfaitement ! C’est une approche vraiment très intelligente et on apprend à comprendre une opinion de société en même temps que l’on s’amuse à suivre l’aventure de notre héros René. Au niveau des personnages, j’a-dore le premier président de la République ! Pas pour ses idées hein, mais pour cette personnalité savamment construite. Officiellement jupitérien, il est en fait misérablement faible et traumatisé par son passé, et je trouve cette situation franchement drôle ! Les interviews au début du 2ème tome sont un petit bonheur à lire. René est excellent, j’ai fait preuve d’une grande empathie à son égard. Il ne maîtrise pas grand chose et pourtant il devient vite une grande menace pour certains et un espoir populaire pour d'autres. Ces deux fidèles compagnons, Papy et le gamin dont j’ai perdu le nom, sont au second plan et apporte peu à l’intrigue mais suffisamment aux péripéties. Je retiendrai l’histoire du tennis de Papy qui est là encore une idée brillante, j'ai ri ! Le grand méchant flic est plus nuancé qu'on ne le croit. Il n’aime pas qu’on se foute de sa gueule, il est imbu de sa personne, aussi con que sa brigade mais il ne l’assume pas du tout, ce qui le rend plus con qu’eux. Pour finir, et contrairement aux autres, la femme accompagnant notre héros national m’a un peu énervé… Elle est courageuse, mais trop stupide dans ses scènes. Ca a un air de fausse note pour moi. Ses dialogues avec René m’ont presque toutes refroidies. Si j’ai apprécié les péripéties qui résultent des motivations amoureuses de René vers Arlette, j’ai eu beaucoup plus de mal sur les actes d’Arlette vers (ou contre) René, qui nous fait perdre la situation du quiproquo bien ficelé et tendre vers un truc plus banal (elle coupe la parole à René chaque fois qu’il veut lui dire une vérité, ça saoule). Je me suis demandé depuis combien de temps le régime était en place… La majorité du peuple respecte les règles à cause d’une peur qui semble avoir été récemment introduite dans leur quotidien, et on voit bien que les habitants n’ont pas atteint l'esprit collectif unique. Mais il n’y a pas de mélancolie non plus, ni de discours « c’était mieux avant ». Non, les premières scènes nous font entrer dans le vif du sujet : voilà ce que c’est aujourd’hui, tiens et bouffe ta dinde. On tombe dans le décor, sans explication, et ça me plaît ! Car par la suite, on va de l’avant ! Je trouve ça intelligent. Je dis que j’ai ri, mais faut dire que l’ensemble dégage quand même pas mal de tristesse. Les caricatures accentuent le ton grimacé des individus (un peu "clown triste"), les sourires sont forcées, les rires sont jaunes et les maltraitances noëlisées doivent être terribles :). Mais là encore, il y a René bordel! Il porte seul l’espoir de toute une intrigue, car le reste est désespérant. C’est pour ça que je trouve l’épilogue parfaitement amené. Il offre un gros coup de réconfort bon vivant à tout un peuple, et donc au lecteur ! Lecture ultra conseillée!
Conquêtes
Le prolifique Jean-Luc Istin prend donc le commandement d'une nouvelle série concept comme il les affectionne, "Conquêtes". L'humanité toujours prompte à se tirer une balle dans le pied en est réduite à devoir trouver de nouveaux horizons aux confins de l'espace. Chaque tome qui pourra se lire de façon indépendante nous livre donc le récit d'une de ces nouvelles colonisation. Dans ce premier tome, Islandia, nous découvrons une exoplanète au climat glaciaire où évolue une population d'hominidés qui semble peu avancée. Après 30 ans de cryogénisation l'équipage est sorti de sa léthargie programmée pour découvrir son nouvel "el dorado". C'est l'oberleutnant Kirsten Konig qui débarquera en première à la tête d'une formation réduite afin de ne pas effrayer les autochtones. Le premier contact sera plutôt bon, et la population locale se révèlera loin d'être hostile dans un premier temps... Car il y aura forcément un hic qui déclenchera les foudres de l'amiral Ragnvald Hakarsson, qui n'attendait par ailleurs qu'un prétexte pour jouer les gros bras et les conquérants. Mais les choses ne vont forcément pas se passer comme prévu, et la population locale se révélera loin d'être aussi inoffensive qu'il y paraissait. L'histoire ne s'arrête heureusement pas à cette construction assez simpliste et une conspiration d'une autre envergure vient complexifier l'intrigue et donner tout son intérêt à l'album. Et si dans un premier temps cette BD semble pétrie d'influences diverses et de travers un peu caricaturaux, elle se révèle assez vite plus complexe et réfléchie qu'il n'y semble. Ajoutez à cela le dessin très réussi de Zivorad Radivojevic que ce soit dans les décors, les vaisseaux, les paysages enneigés ou souterrains et les personnages, qu'on est vite immergé et plongé sur cette planète lointaine. La pagination assez conséquente (75 pages) permet aussi à nos auteurs de prendre le temps de bien camper tout cela et de développer certains aspects psychologiques importants et de nous proposer quelques doubles pleine pages de toute beauté. Voilà donc le premier tome d'une nouvelle série alléchante qui je l'espère sera d'aussi bonne facture dans les suivants. (4/5) *** Tome 2 *** Voilà donc le second opus de cette série "Conquêtes" avec Nicolas Jarry au scénario et Bertrand Benoît au dessin. Cette fois, nous voici en présence d'une flotte à bout de souffle dont les vaisseaux n'ont plus trop le choix et doivent impérativement arriver à destination sous les plus brefs délais. Les machines et les hommes sont à bout de souffle et d'emblée on sent les tensions existantes. Surtout que notre personnage principal, Idris, chargé de réparer et d'intervenir sur tout ce qui part en sucette, n'est pas franchement doué pour la diplomatie mais parle plutôt facilement avec ses poings. Il n'aura d'ailleurs pas l'occasion de débarquer librement sur cette nouvelle planète, car son tempérament lui aura laissé le loisir de plonger un de ses supérieurs dans le coma, et que c'est uniquement parce qu'ils ont besoin de son savoir faire qu'il va atterrir. Voici donc nos survivants implantés sur une nouvelle planète vivable pour l'homme, mais où n'émergent que de rares îlots et atolls où vont s'implanter les colonies. Ils vont rapidement découvrir la trace d'une ancienne civilisation et l'existence de créatures titanesques qui ressemblent à des calamars. Forcément, la cohabitation de deux espèces "intelligentes" ne va pas être possible... J'ai trouvé cet album un peu moins subtil que le premier, sans doute à cause de son personnage principal. Élevé à la testostérone, notre Idris ne donne pas dans la dentelle, tant dans ses actes que dans ses paroles, et heureusement que la pagination conséquente de l'album permet d'affiner sa psychologie car sinon on serait vite tombé dans la caricature. Et puis côté scénario j'ai quand même trouvé qu'il y avait certaines facilités ; l'établissement de la communication entre les humains et les "krakens" grâce au fils d'Idris, c'est un peu "finger in ze noze"... Côté dessin par contre rien à redire, Bertrand Benoit nous gratifie d'ambiances, de paysages et de créatures très bien réalisées donnant une vraie cohérence à tout cela, d'autant que la colorisation d'Olivier Heban est très réussie. Bref, un bon moment de lecture, divertissant, mais un cran en dessous du premier à mon goût. *** Tome 3 *** Voici donc le troisième opus de cette série avec cette fois-ci Nicolas Jarry au scénario et Stéphane Créty au dessin. Cette troisième colonie composée essentiellement d'une population japonaise est à bout de souffle quand elle arrive sur Decornum, une énorme planète viable dépourvue d'océans mais aux ressources importantes. Tout aurait pu aller pour le mieux si celle-ci n'était pas habitée par des Aliens tenaces et dangereux capables de générer une énergie quasi illimitée qui asservissent au passage les 3/4 de la population locale... Quelques têtes brûlées de l'équipage vont pourtant pousser le curseur plus loin et essayer de faire basculer le rapport de force en leur faveur... Si j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire rapidement, j'ai finalement trouvé que le scénario de Nicolas Jarry était plutôt bien pensé et mené, le trait de Stéphane Créty permettant de s'immerger facilement dans cet univers hostile. Les décors et les créatures sont très réussis et le dynamisme de son trait ajoute à la fluidité de la narration. La petite touche un eu noire du scénario plutôt réaliste sur le devenir de l'espèce humaine a fini de me convaincre de la bon facture de ce troisième tome et relève le niveau de la série que j'avais trouvé moins convainquant dans le second. Je relève donc ma note à 4/5 *** Tome 7 *** Dans ce tome, un groupe de survivants se réveille sur une planète viable après le crash de leur navette de secours. Particularité : tous se retrouvent amnésiques... Pourquoi ont-ils du quitter leur vaisseau mère ? Pourquoi ne se rappellent-ils pas de leur rôle social ? Quelles étaient leurs relations avant cet accident ? Rien ne leur revient... La petite troupe va donc commencer par faire le point sur le matériel et les vivres à leur disposition avant de partir à l'exploration de leur nouvel environnement. Si la planète est viable, elle ne s'en révèle pas moins hostile, peuplée de créatures aux allures préhistoriques et d'autres beaucoup plus sournoises. Ils ne sont pas non plus au bout de leurs surprises en découvrant qu'ils ne sont pas les seuls naufragés à s'être crashé sur Tanami. Mais le danger n'est pas toujours là où on l'attend non plus... Ce septième opus consacré aux colonies humaines éparpillées dans l'univers pour trouver un havre de paix et assurer la survie de l'espèce se révèle plein de bonnes surprises et très bien réalisé. Voilà un bon "thriller de l'espace" qui mêle agréablement les genres. Le récit est habilement construit pour nous distiller petit à petit ce qu'il faut de suspens et de révélations en utilisant cette amnésie collective à bon escient. Ce ressort narratif permet de maintenir le lecteur en haleine jusqu'à ce que tout se mette en place jusqu'à un joli feu d'artifice final. Surtout que le dessin réaliste de Zivorad Radivojevic est des plus agréable et colle parfaitement à l'histoire, d'autant que la colorisation très réussie de Vincent Powell lui rend parfaitement honneur en assurant des ambiances qui relèvent l'intensité dramatique du récit. Voilà donc un tome qui s'inscrit parfaitement dans cette série de space opera et qui ravira les mateurs du genre, avec ce petit côté thriller très agréable en prime.
Ange Signe
Déjà, lors de son apparition en 1958 dans les pages de la revue IMA, l'ami des jeunes, Ange Signe n'est pas un personnage nouveau de Maurice Tillieux. Le nom et le prénom sont inédits, mais le visage est celui de Félix, le premier détective créé par l'auteur/dessinateur avant qu'il développe son petit frère Gil Jourdan, sur exactement le même modèle. Et Ange Signe n'emprunte pas que son visage à Félix, puisque les 18 histoires qui paraîtront dans la revue (3 seulement publiées en album) sont toutes des reprises de scénario déjà parus avec Félix en héros. Pour autant, ce ne sont pas exactement les mêmes histoires, loin de là. Par exemple, le premier tome, La Grotte au démon vert, transforme un récit de Félix de 12 pages en un récit de 32 pages ! De même, La Résurrection de Potomac ajoute 6 pages supplémentaires par rapport à l'histoire de Félix du même nom et enfin, Aventures aux Amériques est un réagencement de trois histoires de Félix en une seule. Ainsi, tout en réutilisant des intrigues ayant déjà fait leurs preuves, Maurice Tillieux propose bien quelque chose d'inédit, car tout a été retouché, même les cases déjà existantes, pour modifier des personnages, et transformer complètement les textes. Tout cela est bien expliqué dans les dossiers documentaires fort intéressants de ces rééditions proposées par les Editions de l'Elan, qui proposent quelques comparatifs de cases et de strips de Félix et de Ange Signe permettant de voir qu'il s'agit bien d'une relecture totale et d'une nouvelle version de ces histoires et non d'une reprise paresseuse de Tillieux. Pour ma part, n'ayant encore jamais mis le nez dans les Félix, je ne peux comparer ces histoires, mais je peux en tous cas remarquer à quel point Tillieux est en forme dans Ange Signe. On y retrouve son schéma habituel, bien sûr : Félix/Gil Jourdan est remplacé par Ange Signe, le détective malin et sérieux qui est là pour faire avancer l'histoire, Allume-Gaz/Libellule est remplacé par Placide, personnage humoristique, chauve un peu rondouillard, qui est là pour faire les bons mots et offrir aux différentes histoires l'humour dont elles auraient manqué par ailleurs, et Cabarez, lui, qui ne change pas de nom depuis Félix, préfigure bien sûr Libellule, second couteau efficace chargé d'endurer tous les calembours de Placide... C'est assez drôle de voir à quel point Tillieux est dépendant de ce schéma (même quand il reprendra Tif et Tondu, il appliquera ce schéma), mais indéniablement, il fonctionne toujours aussi bien ! Les récits sont assez classiques. Tillieux y instaure toujours des éléments mystérieux (un démon qui hante une grotte, un navire fantôme, un mort qui réapparaît des années plus tard, etc...) avec la petite frustration habituelle quand on découvre ce qui se cache en réalité derrière ces phénomènes extraordinaires. Mais malgré cela, ici, le mystère prend à chaque fois et nous tient en haleine jusqu'à son dénouement. Les personnages sont efficaces et sympathiques, on a vraiment l'impression de lire déjà du Gil Jourdan, et surtout, l'humour est vraiment bon. Là où je le trouvais parfois trop tiré par les cheveux dans Tif et Tondu et même déjà un peu dans certains Gil Jourdan, je trouve qu'ici, l'équilibre est bien atteint. Beaucoup de bons mots, quelques gaffes hilarantes, mais tout ça n'entrave pas trop la bonne progression de l'intrigue. Clairement, mon intrigue préférée est celle de 32 pages, La Grotte au démon vert, où Tillieux a le plus de temps pour élaborer son récit, et mettre en place les différentes pièces du puzzle, mais les autres récits sont bons, même si Aventures aux Amériques souffre un peu de son côté "patchwork" dû au collage de trois histoires entre elles (deux se mêlent bien, mais la troisième, pas trop), puisqu'au milieu du récit, la première enquête se termine et la deuxième aventure n'a plus rien à voir. En revanche, c'est assez étonnant de voir les changements de graphisme d'une histoire à l'autre, puisqu'alors que la première a le graphisme des Gil Jourdan, on retrouve le Félix des années 50 dans la troisième histoire, ce qui force Tillieux et ses collaborateurs Bob de Groot et Jean-Marie Brouyère à s'adapter à des visages différents, créant un étonnant mélange entre le style visuel des années 50 et une narration ainsi qu'un humour beaucoup plus caractéristique des années 60. Ce qui est sûr, c'est que, dans chaque histoire, le cocktail est réussi, et chacune d'entre elles se suit avec l'immense plaisir de découvrir du Tillieux inédit. Et même quand le scénario est trop classique, il se voit sauvé par un humour d'une efficacité redoutable (et qui me fait arrondir ma note à 4/5 au lieu de 3/5). Bref, à consommer sans modération.
Pear Cider and Cigarettes
Je cherche, je farfouille, je feuillette. Les premières pages sont rythmées. Cela me donne envie. Je plonge. Ca sent la bonne BD bien poisseuse que j’affectionne particulièrement. Et je vous l’avoue je me suis fait abuser par ces premières impressions, mais loin de moi de dire que je me suis fait escroquer sur le contenu du récit car au final c’est une superbe BD bien loin de mes goûts prononcés ! Très belle découverte. Techno Stypes est le meilleur ami de Robert Valley depuis son enfance. Au fil des ans, Robert a été étonné par la capacité de Techno à se saboter. Lorsque techno est hospitalisé en Chine et a besoin d’une greffe du foie. Robert est présent bien évidemment à côté de son ami pour le soutenir dans son calvaire mais aussi avec la volonté de le ramener chez lui à Vancouver. Nous sommes très loin d’une aventure trépidante et nerveuse. Nous assistons à la descente aux enfers d’un garçon a qui tout souriait. L’alcool et les drogues ont eu raison de son avenir pourtant prometteur. La narration sous forme d’une voix off est prenante. Le narrateur, en l’occurrence Robert Valley, exprime ses sentiments et ses émotions. Son ami a brûlé sa vie par les deux bouts en ne vivant que l’instant présent sans se préoccuper du lendemain. Il a fini par se saboter lui-même en allant tout droit dans le mur à vitesse grand V. Le choc frontal était inévitable. Les planches, majoritairement à 3 cases horizontales sont magnifiques. Le graphisme est original avec des personnages très allongés. Nous sommes un peu en mode cinémascope. J’adore. Visuellement c’est vraiment bien. Je n’ai pu lâcher l’album avant la fin. Les émotions sont bien présentes. J’ai pris une bonne claque à la lecture de ce récit intense et envoutant. Je ne peux que recommander chaudement.
Le Jardin secret
Le Jardin Secret est un roman de Frances Hodgson Burnett, l'auteure de La Petite Princesse, vous savez, la fameuse Princesse Sarah. Cette histoire en reprend les éléments de base, à savoir une jeune fille ayant grandi dans le luxe des Indes et qui se retrouve soudain orpheline en Angleterre. Mais cette fois-ci, ce n'est pas dans une institution londonienne mais dans le manoir isolé de son oncle, un homme absent et traumatisé par la mort de sa femme. Et Mary n'a rien de la brave et gentille Sarah car elle a un caractère épouvantable et hautain. Pourtant la vie campagnarde, quelques belles rencontres et la découverte d'un jardin caché et laissé à l'abandon vont la transformer. Tout cela, je ne l'ai appris qu'après avoir fini ma lecture. Je n'avais pas noté qu'il s'agissait d'une adaptation de roman et il y avait un je-ne-sais-quoi de mystérieux et d'envoutant dans le récit de la BD qui m'a laissé penser à tout moment à l'apparition d'une dose de merveilleux, comme ces récits fantastiques pour la jeunesse moderne. Je me suis laissé transporter par cette lecture qui m'a franchement plu. Le dessin est relativement simple, dans cette veine que j'aime à associer à la Nouvelle BD ; il est charmant et réhaussé de belles couleurs. L'histoire est bien rythmée et bien construite, avec une accroche permanente qui donne envie de voir où il va nous mener. Les lieux qu'on y visite et les personnes qu'on y rencontre sont intéressants et assez magnétiques, emplis d'une part de poésie du quotidien. J'ai trouvé une vraie intelligence dans ce récit, évitant les lieux communs et offrant des comportements réalistes à ses protagonistes. L'héroïne, notamment, qui est plutôt détestable au début de l'histoire, regagne peu à peu notre sympathie jusqu'à en devenir touchante et attachante. En définitive, un petit coup de cœur pour une lecture qui pourra plaire tant aux adultes qu'aux plus jeunes.