J'avais peur de la redondance du super pouvoir d'Imbattable, mais l'incorporation d'autres pouvoirs chez d'autres personnages, voire de la machine à trou noir du méchant, a élevé le niveau déjà haut du concept, vers des sommets !
Je lis habituellement des bandes dessinées à l'intrigue tortueuse et aux personnages complexes, mais là c'est simple (mais pas plat) et efficace !
Une réelle très bonne découverte !
PS : et le troisième tome est une réussite !
Quelle épopée ! Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vibré ainsi au rythme des pages d'une bande dessinée ! Emballé par Zaroff de Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes, j'ai voulu découvrir ces auteurs plus en détail et bien m'en a pris. Reconquêtes contient exactement tout ce que j'aime, dans ce genre de récit !
Commençons déjà par une petite mise au point : Reconquêtes n'est pas une bande dessinée historique et n'a aucune volonté de l'être. On est très clairement dans de la fantasy antique, où l'Atlantide a existé, où les griffons ont été domptés par les Scythes, où certains personnages ont des pouvoirs magiques avérés, etc... Si, bien sûr, Sylvain Runberg s'appuie sur un contexte historique bien réel, il profite du peu de renseignements fiables dont disposent les historiens pour créer un univers antique alternatif où la magie est une réalité et où il peut faire à peu près ce qu'il veut des personnages, puisqu'on ne sait pas grand-chose d'eux sinon que certains d'entre eux ont existé il y a des millénaires.
Cela donne un formidable terrain de jeu à Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes (qui a également participé au scénario) pour créer leur propre histoire, et ils ne se privent pas pour nous donner quelque chose d'assez incroyable. Le développement du récit en 4 tomes permet aux deux auteurs de créer un univers d'une densité remarquable. Les personnages sont très étoffés et ce dès le premier tome, puis toute leur évolution au cours des 4 tomes se fait de manière toujours cohérente par rapport aux bases initialement posées.
Le scénario en lui-même, d'ailleurs, est d'une cohérence remarquable, et sait toujours prendre le temps de poser ses pions pour les exploiter plus tard (même si parfois, il les exploite un peu trop vite après les avoir révélés). Les enjeux sont simples et efficaces, on est dans un récit de guerre classique, avec ses deux camps et leurs jeux d'alliance. J'apprécie beaucoup le fait que les auteurs n'aient pas cherché la complexité à tout prix dans la mise en scène de ces alliances. Celles-ci sont donc assez claires et ne bougent pas tant que ça, mais en revanche, on sent clairement leur fragilité et la menace qui pèse sur elle, risquant de les défaire à chaque instant. A cette image, toute la saga sait restituer cette atmosphère ultra-tendue où le moindre geste de travers peut avoir des conséquences dévastatrices pour tout un peuple.
En cela, les personnages sont parfaitement écrits. Très attachants, on peut comprendre les parcours et les choix de chacun d'entre eux, même sans les approuver constamment. Les personnages sont vraiment humains, ils ont tous des qualités et des faiblesses, et ça donne énormément de relief au récit. Cela n'exclut pas nécessairement certaines facilités scénaristiques, mais celles-ci sont vraiment peu nombreuses, et ne sortent jamais de nulle part (sauf peut-être celle qui permet de hâter la conclusion dans le dernier tome).
Si chaque tome peut se targuer d'être un véritable petit bijou, c'est aussi, voire avant tout, grâce au talent hallucinant de François Miville-Deschênes. Son trait est absolument magnifique, réaliste mais pas figé, la composition des cases est toujours dynamique et cultive un sens impressionnant du grand spectacle. Vraiment, chacun des tomes de cette saga est un magnifique objet, dès la couverture, et jusqu'à la plus discrète des cases.
Le reproche que j'ai pas mal vu sur le côté racoleur de la saga est à mon avis assez justifié, car il est vrai que les auteurs ne se privent jamais (sauf dans le dernier tome qui se passe sous la neige !) pour déshabiller leurs personnages au physique évidemment très avantageux. Mais bon, pour moi, ça contribue à l'atmosphère globale, typique des péplums antiques, avec ce mélange de violence brute et de sensualité débridée (même s'il est vrai que voir des guerriers ou guerrières aller au combat le torse nu est quand même assez illogique...).
Pour moi, en tous cas, le point culminant de la saga est indéniablement le dernier tome, qui conclut ses différents arcs narratifs d'une manière très satisfaisante (au prix d'une facilité scénaristique pas si méchante), et termine sur une touche spectaculaire proprement hallucinante. J'étais littéralement scotché à mon album. Ce dernier tome est vraiment du niveau d'un Siegfried pour moi (auquel il peut faire penser, graphiquement).
Donc voilà, à condition de ne pas venir chercher une saga historique, mais un vrai péplum de fantasy antique, Reconquêtes est à mon avis un incontournable du genre, qui montre une parfaite aisance dans la maîtrise d'une narration complexe, aux personnages nombreux, aux systèmes religieux/politiques variés, et aux scènes de combats graphiquement époustouflantes.
Ne seraient quelques facilités (vraiment légères) en termes de scénario, je serais sans doute monté à l'échelle du 5/5 "Culte". En tous cas, on est clairement sur une saga personnellement culte.
Oubliez donc Superman, Spiderman, Batman et tous leurs confrères d’outre-Atlantique, le seul véritable super-héros de bande dessinée est français, et il s’appelle Imbattable !
Et autant je ne porte que moyennement intérêt aux premiers, autant je me régale en lisant les aventures de notre super-héros, ce personnage flegmatique et bedonnant, qui a conscience de vivre dans une planche de bande dessinée et s’y promène à sa guise.
Nous suivons donc Imbattable dans des histoires plus ou moins courtes, et tandis qu’il saute de cases en cases, ou projette des objets au travers de la planche, on peut décider de lui emboiter le pas, ou de lire la page dans son sens conventionnel. Peu importe au final le choix que l’on fait, le plus souvent on finit par mêler les deux lectures pour mieux comprendre les ficelles de l’histoire. Chaque planche est un véritable régal, c’est ludique de pouvoir se balader dans chaque planche et de tout remettre dans l’ordre.
On pourrait craindre qu’avec un tel concept, les histoires ne finissent par tourner en rond. Heureusement, Pascal Jousselin a eu l’imagination et le talent nécessaires pour éviter cet écueil. Il réussit à maintenir l’intérêt et la surprise durant les deux premiers tomes, notamment en entourant notre héros de nombreux personnages aux pouvoirs plus surprenants les uns que les autres : il y a bien sûr Toudi, l’apprenti super-héros à qui Imbattable enseigne la maîtrise de ses pouvoirs, pépé cochonnet qui utilise comme personne le pouvoir des mots, mais aussi les méchants tels le plaisantin et le savant fou dont les inventions réservent de belles surprises au lecteur.
Cerise sur le gâteau, je trouve le dessin agréable et efficace, et bien servi par les couleurs de Laurence Croix.
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J'attendais avec impatience la sortie de ce troisième tome, et je ne suis pas déçue du tout. Encore une fois, Pascal Jousselin parvient à se renouveler, que ce soit en introduisant de nouveaux personnages aux pouvoirs inédits ou en développant les personnages déjà connus auxquels on commence à bien s'attacher. La force de cette série est aussi d'alterner le format et le ton des histoires : on passe de récits en une planche à d'autres sur plusieurs pages, aux passages humoristiques succèdent des scènes plus touchantes, et l'on passe de tranches de vie quotidienne à des luttes contre des super méchants. Le tout est saupoudré de beaucoup de bons sentiments qui pourraient déranger certains lecteurs adultes, mais cette série étant sûrement destinée en premier lieu à un public jeune, il ne me parait pas inutile de véhiculer des valeurs positives.
Bref, après trois tomes je suis toujours aussi fan d'Imbattable !
Ça fait plus de 6 mois que le premier tome de « La Couronne de Verre » est paru et je suis surpris que cette bande dessinée n’est pas encore référencée sur le site car il s’agit du préquel du très apprécié « Le Trône d'argile »… En tout cas, je n’avais pas hésité à acquérir cette nouvelle série dès sa parution.
On retrouve donc une des scénaristes du « Trône d’argile », France Richemond, au chevet de « La Couronne de Verre » et… on y constate également les mêmes qualités et défauts que dans la série mère : c’est-à-dire une histoire vraie sur les péripéties du jeune roi Charles VI et de ses fidèles pour maintenir coûte que coûte l’unité du royaume à la mort de son père, une envie de l’auteur de nous rendre cette page de l’histoire de France accessible à tous les lecteurs malgré la complexité des enjeux de l’époque et le nombre (trop ?) important de protagonistes qui ont façonné notre pays.
J’avoue que pour ceux qui ne sont pas passionnés par l’histoire auront certainement et énormément de mal à s’y intéresser. Par contre, pour les amateurs ou pas du moyen-âge fans de récits du passé, des frasques de nos anciens dirigeants et curieux du contexte géopolitique de l’époque, il y a de quoi se réjouir de l’apparition de cette bande dessinée d’autant plus que le coup de crayon de Tommaso Bennato et la mise en couleurs de Hugo Poupelin me sont apparu corrects.
Le constat est sans appel quand il s’agit de différencier le style de Théo (dessinateur du « Trône d’argile ») par rapport celui de la présente série : Ce dernier est moins « réaliste », plus en rondeur et des détails (au niveau des décors notamment) y sont moins présents, la mise en page y est plus classique... Néanmoins, Tommaso Bennato s’en sort avec les honneurs car les personnages sont assez facilement identifiables au premier coup d'oeil. Le découpage est relativement fluide malgré la richesse des faits et des gestes des principaux protagonistes racontés dans ce récit (Cependant, il faudra bien s’accrocher et être attentif à la trame de cette histoire).
Pour moi qui ai des connaissances relativement modestes de l’histoire moyenâgeuse de la France, je ressors satisfait de cette lecture. Comme « Le Trône d’argile », cette bande dessinée me permet d’enrichir mes références passéistes de mon pays tout en bénéficiant d’un récit « «relativement » facile à suivre et d’un graphisme plaisant, et en ayant entre mes mains une œuvre riche en références.
Je doute fort que les réfractaires à l’histoire y trouveront leur bonheur car « La Couronne de verre » ne met pas en scène de façon romancée les principaux protagonistes comme dans la série « Murena » et parce qu'il n’y a pas de scènes intimistes… Cependant, la géopolitique de l’époque y est traitée comme un récit policier, ce qui devrait intéresser à coup sûr les amateurs de ce genre.
Note : 3.5/5
J'aime l'authenticité et le réalisme simple de cette autofiction mettant en scène une famille franco-libanaise qui pensait passer de tranquilles vacances dans leur ville d'origine, Tyr, mais qui se retrouvera en plein coeur du conflit apposant Israel et le Hezbollah libanais en 2006. C'est une autofiction dans le sens où la chose est réellement arrivée à la famille du scénariste, Joseph Saffiedine, mais il a toutefois modifié les protagonistes, sans doute pour donner plus d'ampleur à son récit.
J'ai rapidement été emporté par la fluidité de la narration, une mise en scène très humaine et légère. Les personnages sont pleins de vie et on s'y attache rapidement, y compris tous les personnages secondaires qui sont tous aussi crédibles. Quand je parle d'authenticité plus haut, c'est qu'on y sent vraiment le vécu, on imagine vraiment que la chose aurait pu arriver à n'importe quelle famille dans ces circonstances. Et très vite, on se demande comment on aurait réagi soi-même. J'ai ressenti une vraie croissance de la tension dans le premier tiers de l'album et une forte envie de savoir comment les choses allaient tourner. Pour ne rien gâcher, le dessin est très bon, en particulier pour les décors, et il emmène très bien le lecteur sur les lieux, avec un contraste entre la beauté des paysages et la cruelle réalité de la guerre.
Toutefois, le récit s'enlise un petit peu vers les deux tiers de l'album, comme s'enlise la situation des protagonistes. A ce stade de ma lecture, j'ai un petit peu décroché et c'est ce qui m'empêche de considérer pleinement l'album comme franchement bien. Certes, c'est le réalisme qui veut cela puisque c'est ainsi que les choses se sont passés à ce moment là, ou qu'elle se passerait logiquement dans un tel cas, mais en tant que récit, c'est un peu moins prenant qu'une pure fiction qui aurait pu chercher à maintenir un rythme plus élevé et davantage d'action ou d'émotion.
« Idiss » est l’adaptation du roman éponyme de Robert Badinter, petit-fils de Idiss, écrit en hommage à sa grand-mère. Il y raconte l’histoire de sa famille, depuis leur migration de la Bessarabie (où les juifs étaient persécutés) vers Paris, cet eldorado républicain tellement accueillant… leur intégration, le développement de leur commerce… puis le cauchemar de l’invasion allemande pendant la seconde guerre mondiale, les pertes financière et humaine, la douleur et la désillusion.
Le ton est très familial et introspectif : il s’agit d’un témoignage, d’un point de vue juif sur des évènements que l’on connait bien… un témoignage de plus, qui ne sort pas spécialement du lot, mais qui apporte sa pierre à l’édifice.
La réalisation de l’album est exemplaire. L’adaptation est réussie et évite les soucis inhérents à ce genre d’exercice. Les textes ne sont pas trop présents, et la mise en image est vraiment classieuse (même si j’imagine que le style ne plaira pas à tout le monde).
Moi, j’adore ce genre de témoignage, et j’ai passé un excellent moment de lecture…
C’est tardivement que j’ai découvert le travail de Tony Sandoval. Mais le fait est que son univers est de ceux qui me touchent.
Même si, comme Mac Arthur, j’ai trouvé que l’histoire manquait un peu de profondeur, c’est quand même avec beaucoup de plaisir que je l’ai lue.
On y retrouve ce qui semble être récurrent chez cet auteur : un univers mêlant rêve et réalité, où la mort est fortement présente (et donc une ambiance qui passe allègrement du guilleret au noir absolu), avec des enfants jouant les premiers rôles, dans un décor qui pourtant peut devenir anxiogène.
Et, surtout, je trouve vraiment très beau son dessin ! Là aussi c’est simple, mais la poésie y est souvent invitée. Son trait épuré, un ensemble qui peut paraitre minimaliste mais qui en fait est d’une grande richesse, fouettant l’imagination du lecteur, tout ça me plait grandement. Quelques accointances avec Carlos Nine parfois (pour le fond et la forme), quelques planches irriguées d’un surréalisme baroque (quelques monstres/squelettes m’ont fait penser à certains personnages des courts métrages de Jan Swankmajer).
Bref, un auteur qui développe une œuvre personnelle intéressante, avec là encore un petit conte noir à découvrir.
Note réelle 3,5/5.
ThePatrick le résume assez bien : cette BD sort de nulle part !
Je n'ai rien à ajouter à la critique de Blue Boy de cette "parabole bien sentie sur notre civilisation occidentale".
J'ai été amené à lire cet Odni par le biais de mon travail qui consiste entre autres choses à lire des livres (oui, je sais, ce n'est pas toujours facile, mais bon, on tient le coup !...). A priori peu engageante en regard de sa couverture sans saveur, et disons-le, carrément ratée, elle donne pleinement raison à l'ami Bo Diddley : You Can’t Judge A Book By The Cover ! Le dessin est en fait très agréable, avec ses personnages enlevés façon ligne claire molle, un peu "à la Blain", qui s’animent dans des paysages et décors au traitement disons plus pictural. L’histoire quant à elle est tout à fait surprenante, l’intrigue est bien menée, et dit bien des choses sur notre société raciste et nihiliste. Le scénario est solide. Mégafauna constitue une TRES bonne surprise !
Je me rappelle avoir dû faire un effort pour rentrer dans cette bd mais après je ne l’ai plus lâchée parce qu’elle est vraiment intéressante et ce, jusqu’au 5ème et dernier tome. En effet, ce n’est pas une énième histoire fiction de policiers et de gangsters, ici c’est du réel, c’est adapté du livre d’un journaliste qui a passé un an avec la brigade des homicides de Baltimore. Donc on découvre le vrai quotidien des enquêteurs de Baltimore.
Le dessin bichromatique de la série est bien vu, il renforce son côté réaliste et documentaire.
Quelques écueils : comme c’est du réel, il y a diverses enquêtes simultanées qui s’entrecroisent, certaines aboutissant d’autres non, on peut facilement s’y perdre ; de plus, j’ai trouvé difficile de reconnaître graphiquement les différents intervenants, notamment les enquêteurs.
Je conseille donc de lire les 5 tomes d’un coup pour que ce soit plus clair.
Malgré ces défauts, j’ai vraiment aimé cette bd et cela m’a donné envie de regarder la série « The Wire » du même journaliste David Simon en 5 saisons sur la police de Baltimore et c’est vraiment une série topissime !
Voilà une série déroutante pour ceux qui attendent une simple suite des aventures de la peluche surexcitée de Franquin ! En effet, c’est ici une version noire, crasseuse qui nous est donnée.
Dès le départ le décor est planté. L’intro singe certaines scènes d’arrivée à New-York du King Kong de Jackson ou d’un dinosaure de Jurassik Park : tout en suggestion, c’est très violent. Quant à la suite, c’est assez poisseux, noir, dans une Belgique des années 1950 qui garde encore les séquelles de la seconde guerre mondiale (misère d’une partie de la population ; François, le jeune héros rejeté car « fils de boche », etc.).
Et d’ailleurs la violence et la misère sont ensuite omniprésentes (que ce soit ces animaux éclopés recueillis par François, la fourrière qui les lui prend, ses condisciples qui le martyrisent, sa mère qui est mise à l’écart après avoir « couché avec un boche », etc.).
Mais Zidrou contrebalance cette noirceur par la personnalité même de François (qui ressemble un peu avec la Marsupilami à Elliott recueillant E.T., le cachant et cherchant à le protéger des hommes), et par la romance qui rapproche sa mère et son instit, deux personnalités écorchées mais avec un très bon fond.
L’histoire est donc ambivalente, mais riche, avec une narration dynamique, fluide (on ne voit pas passer les 150 pages !).
Mais si la lecture est si agréable, c’est aussi dû au très beau dessin de Frank Pé, que ce soit techniquement et esthétiquement. Quant à la colorisation, c’est là aussi une belle réussite. Ajoutons que Dupuis a bien fait les choses, avec ce format étrange (presque un très grand carré), et un papier épais.
Bref, voilà une série bien lancée, dont j’attends la suite avec une certaine impatience.
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Imbattable
J'avais peur de la redondance du super pouvoir d'Imbattable, mais l'incorporation d'autres pouvoirs chez d'autres personnages, voire de la machine à trou noir du méchant, a élevé le niveau déjà haut du concept, vers des sommets ! Je lis habituellement des bandes dessinées à l'intrigue tortueuse et aux personnages complexes, mais là c'est simple (mais pas plat) et efficace ! Une réelle très bonne découverte ! PS : et le troisième tome est une réussite !
Reconquêtes
Quelle épopée ! Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas vibré ainsi au rythme des pages d'une bande dessinée ! Emballé par Zaroff de Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes, j'ai voulu découvrir ces auteurs plus en détail et bien m'en a pris. Reconquêtes contient exactement tout ce que j'aime, dans ce genre de récit ! Commençons déjà par une petite mise au point : Reconquêtes n'est pas une bande dessinée historique et n'a aucune volonté de l'être. On est très clairement dans de la fantasy antique, où l'Atlantide a existé, où les griffons ont été domptés par les Scythes, où certains personnages ont des pouvoirs magiques avérés, etc... Si, bien sûr, Sylvain Runberg s'appuie sur un contexte historique bien réel, il profite du peu de renseignements fiables dont disposent les historiens pour créer un univers antique alternatif où la magie est une réalité et où il peut faire à peu près ce qu'il veut des personnages, puisqu'on ne sait pas grand-chose d'eux sinon que certains d'entre eux ont existé il y a des millénaires. Cela donne un formidable terrain de jeu à Sylvain Runberg et François Miville-Deschênes (qui a également participé au scénario) pour créer leur propre histoire, et ils ne se privent pas pour nous donner quelque chose d'assez incroyable. Le développement du récit en 4 tomes permet aux deux auteurs de créer un univers d'une densité remarquable. Les personnages sont très étoffés et ce dès le premier tome, puis toute leur évolution au cours des 4 tomes se fait de manière toujours cohérente par rapport aux bases initialement posées. Le scénario en lui-même, d'ailleurs, est d'une cohérence remarquable, et sait toujours prendre le temps de poser ses pions pour les exploiter plus tard (même si parfois, il les exploite un peu trop vite après les avoir révélés). Les enjeux sont simples et efficaces, on est dans un récit de guerre classique, avec ses deux camps et leurs jeux d'alliance. J'apprécie beaucoup le fait que les auteurs n'aient pas cherché la complexité à tout prix dans la mise en scène de ces alliances. Celles-ci sont donc assez claires et ne bougent pas tant que ça, mais en revanche, on sent clairement leur fragilité et la menace qui pèse sur elle, risquant de les défaire à chaque instant. A cette image, toute la saga sait restituer cette atmosphère ultra-tendue où le moindre geste de travers peut avoir des conséquences dévastatrices pour tout un peuple. En cela, les personnages sont parfaitement écrits. Très attachants, on peut comprendre les parcours et les choix de chacun d'entre eux, même sans les approuver constamment. Les personnages sont vraiment humains, ils ont tous des qualités et des faiblesses, et ça donne énormément de relief au récit. Cela n'exclut pas nécessairement certaines facilités scénaristiques, mais celles-ci sont vraiment peu nombreuses, et ne sortent jamais de nulle part (sauf peut-être celle qui permet de hâter la conclusion dans le dernier tome). Si chaque tome peut se targuer d'être un véritable petit bijou, c'est aussi, voire avant tout, grâce au talent hallucinant de François Miville-Deschênes. Son trait est absolument magnifique, réaliste mais pas figé, la composition des cases est toujours dynamique et cultive un sens impressionnant du grand spectacle. Vraiment, chacun des tomes de cette saga est un magnifique objet, dès la couverture, et jusqu'à la plus discrète des cases. Le reproche que j'ai pas mal vu sur le côté racoleur de la saga est à mon avis assez justifié, car il est vrai que les auteurs ne se privent jamais (sauf dans le dernier tome qui se passe sous la neige !) pour déshabiller leurs personnages au physique évidemment très avantageux. Mais bon, pour moi, ça contribue à l'atmosphère globale, typique des péplums antiques, avec ce mélange de violence brute et de sensualité débridée (même s'il est vrai que voir des guerriers ou guerrières aller au combat le torse nu est quand même assez illogique...). Pour moi, en tous cas, le point culminant de la saga est indéniablement le dernier tome, qui conclut ses différents arcs narratifs d'une manière très satisfaisante (au prix d'une facilité scénaristique pas si méchante), et termine sur une touche spectaculaire proprement hallucinante. J'étais littéralement scotché à mon album. Ce dernier tome est vraiment du niveau d'un Siegfried pour moi (auquel il peut faire penser, graphiquement). Donc voilà, à condition de ne pas venir chercher une saga historique, mais un vrai péplum de fantasy antique, Reconquêtes est à mon avis un incontournable du genre, qui montre une parfaite aisance dans la maîtrise d'une narration complexe, aux personnages nombreux, aux systèmes religieux/politiques variés, et aux scènes de combats graphiquement époustouflantes. Ne seraient quelques facilités (vraiment légères) en termes de scénario, je serais sans doute monté à l'échelle du 5/5 "Culte". En tous cas, on est clairement sur une saga personnellement culte.
Imbattable
Oubliez donc Superman, Spiderman, Batman et tous leurs confrères d’outre-Atlantique, le seul véritable super-héros de bande dessinée est français, et il s’appelle Imbattable ! Et autant je ne porte que moyennement intérêt aux premiers, autant je me régale en lisant les aventures de notre super-héros, ce personnage flegmatique et bedonnant, qui a conscience de vivre dans une planche de bande dessinée et s’y promène à sa guise. Nous suivons donc Imbattable dans des histoires plus ou moins courtes, et tandis qu’il saute de cases en cases, ou projette des objets au travers de la planche, on peut décider de lui emboiter le pas, ou de lire la page dans son sens conventionnel. Peu importe au final le choix que l’on fait, le plus souvent on finit par mêler les deux lectures pour mieux comprendre les ficelles de l’histoire. Chaque planche est un véritable régal, c’est ludique de pouvoir se balader dans chaque planche et de tout remettre dans l’ordre. On pourrait craindre qu’avec un tel concept, les histoires ne finissent par tourner en rond. Heureusement, Pascal Jousselin a eu l’imagination et le talent nécessaires pour éviter cet écueil. Il réussit à maintenir l’intérêt et la surprise durant les deux premiers tomes, notamment en entourant notre héros de nombreux personnages aux pouvoirs plus surprenants les uns que les autres : il y a bien sûr Toudi, l’apprenti super-héros à qui Imbattable enseigne la maîtrise de ses pouvoirs, pépé cochonnet qui utilise comme personne le pouvoir des mots, mais aussi les méchants tels le plaisantin et le savant fou dont les inventions réservent de belles surprises au lecteur. Cerise sur le gâteau, je trouve le dessin agréable et efficace, et bien servi par les couleurs de Laurence Croix. --- J'attendais avec impatience la sortie de ce troisième tome, et je ne suis pas déçue du tout. Encore une fois, Pascal Jousselin parvient à se renouveler, que ce soit en introduisant de nouveaux personnages aux pouvoirs inédits ou en développant les personnages déjà connus auxquels on commence à bien s'attacher. La force de cette série est aussi d'alterner le format et le ton des histoires : on passe de récits en une planche à d'autres sur plusieurs pages, aux passages humoristiques succèdent des scènes plus touchantes, et l'on passe de tranches de vie quotidienne à des luttes contre des super méchants. Le tout est saupoudré de beaucoup de bons sentiments qui pourraient déranger certains lecteurs adultes, mais cette série étant sûrement destinée en premier lieu à un public jeune, il ne me parait pas inutile de véhiculer des valeurs positives. Bref, après trois tomes je suis toujours aussi fan d'Imbattable !
La Couronne de verre
Ça fait plus de 6 mois que le premier tome de « La Couronne de Verre » est paru et je suis surpris que cette bande dessinée n’est pas encore référencée sur le site car il s’agit du préquel du très apprécié « Le Trône d'argile »… En tout cas, je n’avais pas hésité à acquérir cette nouvelle série dès sa parution. On retrouve donc une des scénaristes du « Trône d’argile », France Richemond, au chevet de « La Couronne de Verre » et… on y constate également les mêmes qualités et défauts que dans la série mère : c’est-à-dire une histoire vraie sur les péripéties du jeune roi Charles VI et de ses fidèles pour maintenir coûte que coûte l’unité du royaume à la mort de son père, une envie de l’auteur de nous rendre cette page de l’histoire de France accessible à tous les lecteurs malgré la complexité des enjeux de l’époque et le nombre (trop ?) important de protagonistes qui ont façonné notre pays. J’avoue que pour ceux qui ne sont pas passionnés par l’histoire auront certainement et énormément de mal à s’y intéresser. Par contre, pour les amateurs ou pas du moyen-âge fans de récits du passé, des frasques de nos anciens dirigeants et curieux du contexte géopolitique de l’époque, il y a de quoi se réjouir de l’apparition de cette bande dessinée d’autant plus que le coup de crayon de Tommaso Bennato et la mise en couleurs de Hugo Poupelin me sont apparu corrects. Le constat est sans appel quand il s’agit de différencier le style de Théo (dessinateur du « Trône d’argile ») par rapport celui de la présente série : Ce dernier est moins « réaliste », plus en rondeur et des détails (au niveau des décors notamment) y sont moins présents, la mise en page y est plus classique... Néanmoins, Tommaso Bennato s’en sort avec les honneurs car les personnages sont assez facilement identifiables au premier coup d'oeil. Le découpage est relativement fluide malgré la richesse des faits et des gestes des principaux protagonistes racontés dans ce récit (Cependant, il faudra bien s’accrocher et être attentif à la trame de cette histoire). Pour moi qui ai des connaissances relativement modestes de l’histoire moyenâgeuse de la France, je ressors satisfait de cette lecture. Comme « Le Trône d’argile », cette bande dessinée me permet d’enrichir mes références passéistes de mon pays tout en bénéficiant d’un récit « «relativement » facile à suivre et d’un graphisme plaisant, et en ayant entre mes mains une œuvre riche en références. Je doute fort que les réfractaires à l’histoire y trouveront leur bonheur car « La Couronne de verre » ne met pas en scène de façon romancée les principaux protagonistes comme dans la série « Murena » et parce qu'il n’y a pas de scènes intimistes… Cependant, la géopolitique de l’époque y est traitée comme un récit policier, ce qui devrait intéresser à coup sûr les amateurs de ce genre.
Yallah Bye
Note : 3.5/5 J'aime l'authenticité et le réalisme simple de cette autofiction mettant en scène une famille franco-libanaise qui pensait passer de tranquilles vacances dans leur ville d'origine, Tyr, mais qui se retrouvera en plein coeur du conflit apposant Israel et le Hezbollah libanais en 2006. C'est une autofiction dans le sens où la chose est réellement arrivée à la famille du scénariste, Joseph Saffiedine, mais il a toutefois modifié les protagonistes, sans doute pour donner plus d'ampleur à son récit. J'ai rapidement été emporté par la fluidité de la narration, une mise en scène très humaine et légère. Les personnages sont pleins de vie et on s'y attache rapidement, y compris tous les personnages secondaires qui sont tous aussi crédibles. Quand je parle d'authenticité plus haut, c'est qu'on y sent vraiment le vécu, on imagine vraiment que la chose aurait pu arriver à n'importe quelle famille dans ces circonstances. Et très vite, on se demande comment on aurait réagi soi-même. J'ai ressenti une vraie croissance de la tension dans le premier tiers de l'album et une forte envie de savoir comment les choses allaient tourner. Pour ne rien gâcher, le dessin est très bon, en particulier pour les décors, et il emmène très bien le lecteur sur les lieux, avec un contraste entre la beauté des paysages et la cruelle réalité de la guerre. Toutefois, le récit s'enlise un petit peu vers les deux tiers de l'album, comme s'enlise la situation des protagonistes. A ce stade de ma lecture, j'ai un petit peu décroché et c'est ce qui m'empêche de considérer pleinement l'album comme franchement bien. Certes, c'est le réalisme qui veut cela puisque c'est ainsi que les choses se sont passés à ce moment là, ou qu'elle se passerait logiquement dans un tel cas, mais en tant que récit, c'est un peu moins prenant qu'une pure fiction qui aurait pu chercher à maintenir un rythme plus élevé et davantage d'action ou d'émotion.
Idiss
« Idiss » est l’adaptation du roman éponyme de Robert Badinter, petit-fils de Idiss, écrit en hommage à sa grand-mère. Il y raconte l’histoire de sa famille, depuis leur migration de la Bessarabie (où les juifs étaient persécutés) vers Paris, cet eldorado républicain tellement accueillant… leur intégration, le développement de leur commerce… puis le cauchemar de l’invasion allemande pendant la seconde guerre mondiale, les pertes financière et humaine, la douleur et la désillusion. Le ton est très familial et introspectif : il s’agit d’un témoignage, d’un point de vue juif sur des évènements que l’on connait bien… un témoignage de plus, qui ne sort pas spécialement du lot, mais qui apporte sa pierre à l’édifice. La réalisation de l’album est exemplaire. L’adaptation est réussie et évite les soucis inhérents à ce genre d’exercice. Les textes ne sont pas trop présents, et la mise en image est vraiment classieuse (même si j’imagine que le style ne plaira pas à tout le monde). Moi, j’adore ce genre de témoignage, et j’ai passé un excellent moment de lecture…
Le Serpent d'eau
C’est tardivement que j’ai découvert le travail de Tony Sandoval. Mais le fait est que son univers est de ceux qui me touchent. Même si, comme Mac Arthur, j’ai trouvé que l’histoire manquait un peu de profondeur, c’est quand même avec beaucoup de plaisir que je l’ai lue. On y retrouve ce qui semble être récurrent chez cet auteur : un univers mêlant rêve et réalité, où la mort est fortement présente (et donc une ambiance qui passe allègrement du guilleret au noir absolu), avec des enfants jouant les premiers rôles, dans un décor qui pourtant peut devenir anxiogène. Et, surtout, je trouve vraiment très beau son dessin ! Là aussi c’est simple, mais la poésie y est souvent invitée. Son trait épuré, un ensemble qui peut paraitre minimaliste mais qui en fait est d’une grande richesse, fouettant l’imagination du lecteur, tout ça me plait grandement. Quelques accointances avec Carlos Nine parfois (pour le fond et la forme), quelques planches irriguées d’un surréalisme baroque (quelques monstres/squelettes m’ont fait penser à certains personnages des courts métrages de Jan Swankmajer). Bref, un auteur qui développe une œuvre personnelle intéressante, avec là encore un petit conte noir à découvrir. Note réelle 3,5/5.
Mégafauna
ThePatrick le résume assez bien : cette BD sort de nulle part ! Je n'ai rien à ajouter à la critique de Blue Boy de cette "parabole bien sentie sur notre civilisation occidentale". J'ai été amené à lire cet Odni par le biais de mon travail qui consiste entre autres choses à lire des livres (oui, je sais, ce n'est pas toujours facile, mais bon, on tient le coup !...). A priori peu engageante en regard de sa couverture sans saveur, et disons-le, carrément ratée, elle donne pleinement raison à l'ami Bo Diddley : You Can’t Judge A Book By The Cover ! Le dessin est en fait très agréable, avec ses personnages enlevés façon ligne claire molle, un peu "à la Blain", qui s’animent dans des paysages et décors au traitement disons plus pictural. L’histoire quant à elle est tout à fait surprenante, l’intrigue est bien menée, et dit bien des choses sur notre société raciste et nihiliste. Le scénario est solide. Mégafauna constitue une TRES bonne surprise !
Homicide - Une année dans les rues de Baltimore
Je me rappelle avoir dû faire un effort pour rentrer dans cette bd mais après je ne l’ai plus lâchée parce qu’elle est vraiment intéressante et ce, jusqu’au 5ème et dernier tome. En effet, ce n’est pas une énième histoire fiction de policiers et de gangsters, ici c’est du réel, c’est adapté du livre d’un journaliste qui a passé un an avec la brigade des homicides de Baltimore. Donc on découvre le vrai quotidien des enquêteurs de Baltimore. Le dessin bichromatique de la série est bien vu, il renforce son côté réaliste et documentaire. Quelques écueils : comme c’est du réel, il y a diverses enquêtes simultanées qui s’entrecroisent, certaines aboutissant d’autres non, on peut facilement s’y perdre ; de plus, j’ai trouvé difficile de reconnaître graphiquement les différents intervenants, notamment les enquêteurs. Je conseille donc de lire les 5 tomes d’un coup pour que ce soit plus clair. Malgré ces défauts, j’ai vraiment aimé cette bd et cela m’a donné envie de regarder la série « The Wire » du même journaliste David Simon en 5 saisons sur la police de Baltimore et c’est vraiment une série topissime !
Le Marsupilami de Frank Pé et Zidrou - La Bête
Voilà une série déroutante pour ceux qui attendent une simple suite des aventures de la peluche surexcitée de Franquin ! En effet, c’est ici une version noire, crasseuse qui nous est donnée. Dès le départ le décor est planté. L’intro singe certaines scènes d’arrivée à New-York du King Kong de Jackson ou d’un dinosaure de Jurassik Park : tout en suggestion, c’est très violent. Quant à la suite, c’est assez poisseux, noir, dans une Belgique des années 1950 qui garde encore les séquelles de la seconde guerre mondiale (misère d’une partie de la population ; François, le jeune héros rejeté car « fils de boche », etc.). Et d’ailleurs la violence et la misère sont ensuite omniprésentes (que ce soit ces animaux éclopés recueillis par François, la fourrière qui les lui prend, ses condisciples qui le martyrisent, sa mère qui est mise à l’écart après avoir « couché avec un boche », etc.). Mais Zidrou contrebalance cette noirceur par la personnalité même de François (qui ressemble un peu avec la Marsupilami à Elliott recueillant E.T., le cachant et cherchant à le protéger des hommes), et par la romance qui rapproche sa mère et son instit, deux personnalités écorchées mais avec un très bon fond. L’histoire est donc ambivalente, mais riche, avec une narration dynamique, fluide (on ne voit pas passer les 150 pages !). Mais si la lecture est si agréable, c’est aussi dû au très beau dessin de Frank Pé, que ce soit techniquement et esthétiquement. Quant à la colorisation, c’est là aussi une belle réussite. Ajoutons que Dupuis a bien fait les choses, avec ce format étrange (presque un très grand carré), et un papier épais. Bref, voilà une série bien lancée, dont j’attends la suite avec une certaine impatience.