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Couverture de la série Les Cent Nuits de Héro
Les Cent Nuits de Héro

Étrange, originale, et en tout cas très agréable à lire. Voilà ce qui me vient à l’esprit pour qualifier cet album. Deux femmes, Cherry et sa servante Héro s’aiment – en des temps où cela est inconcevable – et surtout l’une d’entre elle, Cherry, doit échapper à la cour envahissante, agressive d’un homme, qui cherche à gagner un pari avec son mari (la séduire en moins de cent nuits). Les deux femmes ont alors une idée : Héro va gagner du temps, en racontant à notre homme, envoûté par son talent de conteuse, une série de contes. On le voit, Héro est une Shéhérazade revisitée. Ce qui domine dans l’histoire centrale, mais aussi dans la plupart des contes narrés par Héro, ce sont l’amour (envers et contre tous et tout), mais aussi tout ce qui peut le contrarier, tout ce qui peut empêcher des êtres de se réaliser, d’être libre, certaines formes d’obscurantisme (comme cette histoire où des sœurs sont condamnées à mort simplement parce qu’elles lisent des livres), avec des résonances très actuelles – hélas. Mais ce sont aussi et surtout des personnages féminins qui « mènent la danse », dans les petites ou la grande histoire de cet album. J’ai aussi beaucoup aimé le dessin, et plus généralement le traitement graphique. Le trait est à la fois naïf et fort, accompagné de signes, de formes presque stylisées, qui renforcent le côté sacré, quasi magique de l’ensemble. Il faut dire que l’album débute par un récit des origines, avec une cosmogonie, une mythologie, qui peu à peu laissent place à notre histoire, tout en ne s’en éloignant pas tant que cela. Et le dessin ressemble ainsi beaucoup aux dessins représentants certains mythes amérindiens. En tout cas je le trouve beau et adapté au récit. Bref, on a là quelque chose d’à la fois simple et imposant (il faut y consacrer du temps, l’album ne se lit pas en cinq minutes !). Une chouette lecture.

26/04/2021 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
Couverture de la série L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu
L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu

Ca démarre fort... et même si l'intensité redescend un peu à partir du tome 3, la série m'a quand même beaucoup plu. Un western décalé écrit à partir d'une base historique sérieuse, c'est intelligent et original. Les personnages sont bien campés, ils ont un physique, du caractère et chacun a une histoire personnelle que l'on découvre au fil des albums. Les dialogues eux aussi sont drôles et souvent inadaptés aux situations scabreuses dans lesquelles se trouvent l’avocat anglais Byron Peck et son acolyte, le colosse Knut Hoggard qui ne s’exprime plus que par borborygmes après avoir reçu une balle dans la tête… tirée par sa maîtresse, épouse de Byron. Un imbroglio sans fin ! Le dessin est très beau, le découpage plein de créativité et la calorisation est aussi très réussie. Malgré un scénario qui flotte un peu dans le tome 3, cette série est vraiment bien !

25/04/2021 (modifier)
Par canarde
Note: 4/5
Couverture de la série Sur un air de Fado
Sur un air de Fado

Très bonne BD : à recommander. J'avais lu le roman Pereira prétend , et c'est à peu prêt la seule connaissance que j'avais de la période Salazar au Portugal. Je vis par ailleurs dans un petit village où quelques immigrés portugais, anciens ouvriers de la carrière, prennent parfois le soleil sur un banc. Ces deux approches me donnaient un point de vue tragique et mystérieux sur le Portugal de cette époque, et pas forcément adapté à la lecture insouciante d'un beau dimanche de printemps. Pourtant "Sur un air de fado" réussit à marier un coté documentaire historique avec une vraie histoire touchante. Le caractère du héros, le docteur Pais, désinvolte et ironique, rappelle Nestor Burma par ses tendances volages et sa manière aujourd'hui un peu surannée d'allumer une cigarette pour se donner une contenance. (Je vois que Barral a d'ailleurs adapté des Burma "dans l'esprit de Tardi") L'ironie se mélange à la gravité des situations qui le poussent au delà de ses fragiles convictions. La beauté des visages et des paysages, l'espièglerie des mioches, le sordide de la police lazariste, la naïveté des militants démocrates, une fratrie dissymétrique, un ami écrivain et homosexuel... Tous ces ingrédients concourent à la description nuancée, sans pathos, mais avec humanité de la vie sous une dictature arbitraire. Le personnage principal est très bien campé et toute la constellation des liens qu'il entretient avec les autres personnages est abordée par petites touches, avec au besoin, quelques flash-back. Les amours du docteur et ses engagements se créent un chemin entre la pression policière, sa famillle et ses amis. Les dialogues sont très justes. Contrairement à Pereira prétend, nous ne sommes pas dans la tête du héros, nous voyons ses actes, nous entendons sa voix, et le reste : à nous de l'imaginer. Et par dessus tout le dessin et la couleur sont extrêmement séduisants. La lumière du sud nous laisse imaginer le vent du large. Le trait parfois très gras autour des personnages devient très fin dans les paysages, les rues, les trottoirs pavés, les azuléjos, les dégagements vers l'océan. Bref, c'est un souffle d'humanité et de dépaysement.

25/04/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série Le Château des Animaux
Le Château des Animaux

Un château perdu dans la campagne a été déserté par les hommes mais celui-ci n’est du tout abandonné ! Nan nan ! Les maîtres partis, les animaux se sont accommodés à cette nouvelle situation et l’ont repris à leur compte. Le lieu est désormais dirigé d’un sabot de fer par le taureau Silvio et sa garde canine. Il règne sur sa basse court par la peur et la violence mais chez les animaux les plus faibles la colère gronde. Une révolte réfléchie et pacifique est en marche. Quoi de mieux pour vaincre une tyrannie ? Le scénario décrit parfaitement la relation du dominant et des dominés qui règne au sein de cette république. La colère et les rancœurs s’installent. Une rébellion frontale n’est pas envisageable. La moindre contestation sera étouffée dans le sang. Pour l’exemple. Pour refreiner les velléités de recommencer. Ces animaux ne seraient ils pas des humains déguisés par hasard ? Visuellement c’est une réussite. Les animaux ont une de ces gueules ! Cependant les animaux restent des animaux. Les auteurs n’ont pas eu besoin de faire appel à l'anthropomorphisme. Par contre leurs réactions sont humaines. Esthétiquement c’est une réussite incontestable. J’attends la suite avec impatience pour voir si le taureau Silvio va tomber de son piédestal.

25/04/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série Dead Body Road
Dead Body Road

Mais que c’est bon cette BD ! Ca bouge, ca remue et cela va vous secouer assurément la couenne ! Rien de bien philosophique dans le récit à attendre. La femme d’Orson Gage a été assassinée lors d’un casse qui tourne mal. Orson n’a donc désormais qu’un but dans la vie. Un seul ! Il veut se venger en tuant tous les protagonistes du meurtre de sa femme. Peu importe le prix à payer. Il se fout de tout maintenant depuis qu’il a perdu son amoureuse. Le scénario n’a rien d’original vous en conviendrez, mais laissez vous faire, votre petit cœur va palpiter comme jamais ! La vengeance d'Orson est menée tambour battant au rythme des courses poursuites, des bagarres, et fusillades ! les balles fusent de tous les côtés. Il n’aura aucun répit pour le lecteur. Voilà un one shot sanglant comme j’affectionne … en mieux ! Visuellement c’est tout bon. L’atmosphère est rougeoyante et poussiéreuse. Les vielles bagnoles sont exquises. Focus particulier sur les courses poursuites avec les bikers qui sont graphiquement très bien réussies. J’ai aimé également l’utilisation d’encres projetées et des hachures dans de très nombreuses cases. Cela assoie l’atmosphère voulue tout en donnant le rythme souhaité. Belle alchimie entre l’encrage et la colorisation. C’est vraiment efficace. Je ne peux qu’applaudir des deux mains cet album que je recommande chaudement aux amateurs du genre polar vibrant. Vous en aurez pour votre argent.

25/04/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Crépuscule des Dieux
Le Crépuscule des Dieux

Je suis heureux d'avoir cette collection en ma possession et je remercie les libraires. Un peu baigné dans les histoires mythologiques depuis l'enfance, j'ai 8/9 ans quand je découvre la Communauté de l'Anneau de Peter Jackson. Et là, le mal est fait! Le libraire saura toujours conseiller mes parents pour m'offrir les BD qui me feront grandir dans le milieu de la Fantasy. On commence en douceur avec Le Seigneur d'Ombre de Jean-Luc Istin… Et puis il me fera passer un grand moment grâce à cette adaptation d'une des histoires originelles de la Fantasy : l'histoire des Nibelungen. L'ensemble est une réussite pour moi. Le récit est prenant, l'aventure des hommes est haletante, la querelle des dieux est profonde, le lien entre Asgard et Midgard est admirablement mis en scène, les batailles sont épiques, les monstres sont titanesques, les héros sont dignes d'être au premier plan de cette grande histoire et on ressent la terrible tragédie divine et humaine. Bref, les auteurs de BD prouvent que la Mythologie, ici germanique, a trouvé son medium de prédilection. Et j'aime bien garder le terme de récit mythologique autant que celui de la fantasy, tant l'histoire racontée ici semble conforme à l'histoire originelle. J'ai revu quelques sources différentes et la retranscription paraît fidèle. La plus grande réussite est d'avoir réussi à dégager une ambiance particulière, propre à ces récits nordiques aux destinées tragiques. L'anneau des Nibelungen est utilisé ou interprété de partout, et je trouve toujours assez remarquable de créer un succès sans chercher à surenchérir une histoire qui se suffit à elle-même. Le tome 0 n'est pas nécessaire dans l'absolu, même s'il est le bienvenu pour assurer la compréhension du récit pour les néophytes comme moi. Construit après parution des premiers tomes, il a malheureusement rendu l'introduction du tome 1 quasiment obsolète. Mais bon, les détails supplémentaires sont salvateurs pour comprendre davantage les origines et enrichir l'univers de cette saga. Je noterai quelques points bloquants en ce qui me concerne. Jusqu'au tome 6, ce récit est une pure merveille et ça finit en apothéose. Par contre, le deuxième cycle (tome 7/8/9) qui se déroule dans une époque plus lointaine ne m'aura pas fait le même effet... Et enfin, ma plus grande déception fini par être le dessin. Je pense que c'est le style qui cherche à attirer un public assez jeune. Si je peux comprendre le choix éditorial (j'ai moi même été totalement conquis quand j'étais ado), je suis frustré de voir les traits finalement en décalage par rapport à la gravité du scénario et l'ambiance abyssale qui règne dans ce mythe. Mais bon, cela ne m'empêche pas de me replonger à répétition dans cette saga, c'est un coup de cœur sincère et j'invite les amateurs de mythologie ou de fantasy à découvrir cette série qui ne devrait franchement pas vous décevoir.

25/04/2021 (modifier)
Couverture de la série Les Idoles malades
Les Idoles malades

Je trouve la couverture vraiment très belle ! Elle est en rapport avec le titre certes, mais elle n’en a aucun avec les histoires plus ou moins courtes recueillies dans cet album (très beau travail éditorial des Requins Marteaux au passage). Avec un dessin au très fin, plutôt réaliste – et très bon, usant d’un Noir et Blanc ciselé, Sourdrille développe ici son univers foutraque, jouant sur certaines obsessions (sexuelles en particulier), qui ont sans doute séduit Crumb (voir son petit texte sur la fiche de l’album). Il y a un peu de tout dans cet album. De la parodie (j’ai trouvé excellente dans son registre débile et absurde la parodie de l’univers Batman : c’est l’histoire la plus longue, et les révélations finales, comme pour certaines Patte de mouche de Trondheim – Imbroglio ou Les Aventures de la Fin de l'épisode sont assez poilantes). Beaucoup d’absurde aussi, en particulier dans la rubrique récurrente ("La fondue galloise"), s’inspirant des rêves du personnage de Winsor McCay. La quasi-totalité des personnages masculin ont le visage (plus ou moins déformé) de Sourdrille, qu’ils soient des gnomes, des géants, Batman, ou de simples paysans lourdauds, ceci ajoutant à l’humour potache de l’ensemble. C’est inégal, mais globalement très intéressant. Cela frôle parfois le trash ou le noir, sans y sombrer réellement. J’ai hésiter à le mettre en inclassable, mais je trouve qu’un certain humour noir domine.

25/04/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série Appelle-moi Ferdinand
Appelle-moi Ferdinand

Oscar Lehmann est atteint d'un cancer sans espoir de guérison. Pour ses derniers mois de vie, il a décidé de se prendre en main. Excédé d'être raisonnable, il envoie paître les fâcheux qui gravitent autour de lui, loue une chambre de bonne, retrouve le professeur de français qu'il avait aimé en secret il y a vingt ans et se décide - enfin ! - de régler ses comptes avec son père Ferdinand, célèbre peintre égocentrique qui l’a toujours étouffé. Dommage qu’il faille un cancer en phase terminale pour donner un bon coup de pied à la routine, mais quand le moment est venu, il faut y aller ! Et il va se lâcher le bougre ! Vivre pour mieux mourir ! C’est pas mal. J’ai pris du plaisir à suivre la fin de parcours tête brulée d’Oscar qui souhaite se libérer des contraintes qui l’ont minées toute une vie durant. Ca pue la vengeance à plein nez mais ce n’est qu’à ce prix qu’il pourra partir en paix. Perso je n ai pas vu la fin arrivée. Plutôt bien d’être surpris par un dénouement inattendu sur les dernières pages ! Le graphisme est simpliste sans fioriture avec des décors très dépouillés. Les personnages sont expressifs. Un clin d’œil rigolo, le ciel est toujours bleu sans aucun nuage. Pour la colorisation, on a fait au plus simple. Bien évidemment, ce récit vous amène à s’interroger sur ce que vous feriez si vous saviez que vous alliez mourir bientôt. Et vous, vous feriez quoi pour mourir sans regrets et sans remords hein ? Beau sujet de discussion. A découvrir.

25/04/2021 (modifier)
Par Yann135
Note: 4/5
Couverture de la série La Mort vivante
La Mort vivante

La couverture de cet album ? Je l’ai découverte le 20 avril dernier lors de mes recherches quotidiennes dans le célébrissime génialissime jeu … la couv mystère de BDthèque ! Je dois avouer que le graphisme de cette couverture m’a désarçonné. Hum hum. Pas mal du tout je me suis dis. Il faut que je me procure cet album pour voir si le contenu était à la hauteur de ce dessin magnifique. Ni une ni deux, je passe à l’achat ! Nous sommes dans un monde post apocalyptique où les humains habitent sur Mars. La terre a été recouverte par les eaux. On ne sait pas trop comment mais on s’en fout un peu. Cependant quelques îlots surnagent encore – ouf ! - et notamment la crête des Pyrénées où se déroule une partie de l'histoire. Ça tombe bien ! Menant des expériences pour ramener une morte à la vie, les personnages voient la naissance d'une créature surhumaine qui avale toute vie et l'incorpore, devenant chaque fois plus grande et plus forte. Cette créature s’agrippe à un vaisseau et à la voilà partie pour Vénus ! Hey hey elle va continuer d'aspirer toute vie... L’histoire en elle-même c’est couci-couça. On revisite la légende de Frankenstein en mode avant-gardiste avec des cyborgs et des clones avec un gros zest de génétique. Je me suis régalé sur toute la première partie mais à partir du chapitre 5, ça part en cacahuète et là franchement je n’ai pas accroché. C’est un choix douloureux – les auteurs ont suivi le roman de Stefan Wul - mais je pense qu’une autre fin moins grand guignolesque aurait été plus adaptée. Par contre le graphisme mes aïeux, une tuerie pour les yeux ! Que c’est beau ! Ca m'a piqué les pupilles ! Les décors sont magnifiques. L’atmosphère est sombre et glauque appuyée par une colorisation froide. La luminosité est tout simplement géniale ! Quand au découpage, il est superbe avec des pleines pages très détaillées. Pour les yeux, cet album mérite votre attention. C’est époustouflant ! Mis à part une fin très moyenne, je ne me suis pas du tout ennuyé dans cette histoire qui transpire la mort. Cela reste une belle immersion dans l’univers de la science-fiction. Graphisme = 5 étoiles / Histoire = 3 étoiles

25/04/2021 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
Couverture de la série L'Assassin qui parle aux oiseaux
L'Assassin qui parle aux oiseaux

Je trouve que Servais rend un très bel hommage à nos oiseaux de jardin et offre une vision exacte de ce à quoi ressemble, parfois, la vie d'un village en Belgique ou en France. Je trouve enfin que le point de vue et le message a quelque chose d'avant-gardiste quand on voit la situation actuelle. Du moins, cette alarme de 2005 retentit encore plus de nos jours. Bref, tout cela est beaucoup trop bien représenté pour mériter une note moyenne aussi sévère! Même si je comprends les défauts que l'ont pourraient attribuer à cette histoire. Déjà pour défendre un peu l’intrigue, je suis vraiment attaché à Blaise Van Hoppen, surnommé le Roitelet suite à une histoire qui lui sera traumatisante en ce qui le concerne, et anecdotique pour les autres. Son évolution compte pour moi, et je suis ravi par sa manière de répondre à l’adversité et l'animosité des hommes. Ensuite sur l’ambiance générale, c’est l’une des choses qui importent le plus dans ce diptyque. Et j’ai rarement eu ce ressenti en BD. Ca me rappelle beaucoup mon village : 150 habitants, personne n’a l’intention de quitter la bourgade, un nouvel arrivant et c’est l’évènement de l’année, la vie des habitants est géographiquement limitée à un rayon de 15 kilomètres, tout le monde se connaît et les histoires individuelles peuvent dériver vers des légendes rurales. Si tout cela n’est pas forcément un mal en soi, ça peut parfois prendre des proportions bizarres et on ne sait plus trop comment les emmerdements ont bien pu commencer. A partir de ce point de départ, et de mon point de vue, la représentation de Servais sur ces petits villages est admirable d’authenticité (un peu exagérative pour la fiction bien sûr!). Et une mise en scène intelligente accentue l’idée que les habitants restent et n’évoluent pas : le Roitelet revient après 15 ans de taule, personne n’a changé d’un poil et les gamins continuent de s'acoquiner avec la Bêtise ignare. On peut bien sûr continuer sur l'authenticité avec ce dessin, parfaitement adapté et tout simplement magnifique : la campagne, ces sourires, et puis… les oiseaux! A chaque page je me délectais de ce qui était servi par Servais. Oiseaux de jardin ou migrateurs, c’est superbe, un vrai guide ornito! Rien que les quelques notes ornithologiques ont suffi pour que je ne boude pas cette BD, d’autant qu’elles enrichissent l’environnement du récit. Vivement le jardin pour y poser mes propres nichoirs! Je suis d'accord qu'il y a quelques petites choses qui noircissent le tableau. Oui, l’intrigue qui habille cette histoire se déroule de façon un peu plate et sans grande originalité. Aussi je ne suis pas franchement fan du style d’écriture, qui vient un peu casser la poésie ambiante. Et puis l’épilogue prend une envolée poétique qui ne m’a pas vraiment émerveillé, je le trouve même un peu hors cadre. J’ai eu le sentiment que l'auteur devait vite terminer les planches et les dernières cigognes manqueront de présence et de détails suffisants (alors que Servais nous avait bien servi jusqu'alors!). L'ensemble est champêtre, bucolique, mais la sauce purement "poétique" ne prend pas trop chez moi. Mais je trouve que cette histoire cache plus de choses qu’on pourrait le penser. On y décèle une certaine âme rurale, encore faut-il prendre le temps de parcourir les pages et ne pas se borner simplement au déroulé de l'intrigue. Et puis Servais réussit à faire passer un très beau message avec l’art et la manière, tout en exprimant une critique tragiquement actuelle sur l’anthropocentrisme et l’ethnocentrisme qui sévissent trop aujourd’hui, au détriment de notre écosystème et à celui de nos chers oiseaux de jardins (bruant jaune, moineau domestique, alouette des champs…). 2,91 avant de poster mon avis, cette note moyenne m'étonne un peu... mais bon à chacun ses goûts! :). Alors mon conseil: (re)lisez donc cette histoire pour retrouver un peu d’espoir dans cette réalité, et filer donc un coup de main au Roitelet en installant des nichoirs ! Ca égayera vos journées, ça fera chanter votre jardin et vous rendrez service!

25/04/2021 (modifier)