Cela faisait un moment que j'avais repéré cette BD et que j'attendais la sortie impatiemment... Les dessins me tentaient bien, et l'histoire m'intéressait, bref, tout ça me disait bien.
Déjà, je dirai que la couverture est assez attrayante et ne ment pas sur le contenu. Car en effet, nous avons ici des dessins très beaux, un trait très soigné qu'offre Griffo... Le tout est servit par des couleurs que je dirai passe-partout, plutôt classiques mais néanmoins pas mal, elles n'enlèvent rien à la qualité du dessin, et même, rajoutent une ambiance grisâtre, propice à l'histoire. Quelquefois, certains éléments sont assez bizarrement dessinés, notamment les yeux ou les bouches, mais c'est vraiment pas mal dans l'ensemble...
Ancrée dans un contexte historique, cette série part sur un fond d'originalité : Denis a la tête séparée du corps ! La chose n'est pas banale ! A partir de là, on le suit dans ses aventures, aux côtés du jeune Talleyrand.
Le contexte historique est donc fort intéressant, c'est une des périodes de l'Histoire que j'aime le plus. Voir des personnages ayant réellement vécus est une cource d'attraction selon moi. De plus, Denis est touchant. Talleyrand et Denis sont deux personnages forts de caractère, et je suis impatiente de voir comment ils vont évoluer.
Pour résumer, ce que j'aime dans l'histoire, c'est surtout son originalité, et l'intéressant caractère des personnages.
Bref, c'est une excellente série qui démarre là...
Il faut le reconnaître, la couverture du tome 1 est très laide, et n'incite pas à la lecture. Mais il faut passer par-dessus cette première impression, et se plonger dans cette aventure aux confins du conte africain et du roman d'ambiance. Le désir d'enfant de hariti la pousse aux pires extrémités, nous montrant une société tribale gouvernée par la terrreur, la peur du sorcier.
On ne peut cependant s'empêcher d'avoir pitié de cette femme de caractère, qui malgré ses grands pouvoirs, ne peut enfanter, ni soumettre sa fille à sa volonté.
On admire les courbes de sa fille Assia, ainsi que les paysages tour à tour luxuriants et arides de l'Afrique Noire. Car le dessin de Ryser est somptueux, magnifié par cette histoire sensuelle, baroque, cruelle et si touchante.
Cette série possède bien des atouts : chaque tome se lit indépendamment des autres et l’intrigue nous fait voyager dans des endroits différents aux contextes variés. Toutefois, tout comme le souligne plusieurs avis ci-avant, la lecture me semble également un peu courte avec l’impression de rester en partie sur sa fin. Ceci dit, Vehlmann compense par un scénario bien structuré qui distille les éléments explicatifs à bonne mesure. L’auteur confronte les peurs et croyances des gens de l’époque (pour qui le malin était responsable de toutes les misères) à l’esprit cartésien et rationnel du marquis d’Anaon (dont on ne sait que peu de choses soit dit en passant). C’est intelligemment construit. Quant au dessin de Bonhomme, il me plait beaucoup (sobre, soigné, précis). En outre, la mise en couleur sert bien le dessin qui, à son tour, sert bien l’histoire. A noter qu’une évolution assez nette du graphisme entre les deux premiers tomes est perceptible.
Série de bonne facture, à lire sans hésiter.
Recueil d'histoires proches dans le ton de La tragédie de P., "Le chien de mon patron" s'en distingue cependant par l'absence totale de fantastique. Tout ici relève du quotidien. De situations souvent décalées, limites, un peu étranges et souvent au bord de l'absurde, mais finalement assez banales.
Ce qui fait la grande force de cet album, outre le dessin si séduisant et souvent drôle de l'auteur, c'est le ton absolument savoureux de l'ensemble. Les situations sont parfois quasiment vaudevillesque, et les moments de tension sont parfaitement équilibrés par les touches humoristiques omniprésentes. De même que pour La tragédie de P., les histoires recourent fortement aux habitudes de vie du Japon. Ca peut peut-être surprendre ou déstabiliser... Mais j'ai trouvé ça vraiment agréable et rafraichissant. "Dépaysant", pour être précis.
Bref, voilà, j'adore. ^__^
Cinéma de A-F. Barbe est une bd proprement inclassable. L'auteur y mêle érotisme et exercice de style visuel avec une grande dextérité. Toutes les planches se lisent de haut en bas, comme une pellicule de cinéma. Les cases, très rapprochées dans le temps, donnent au lecteur une très troublante sensation de mouvement. Entre ces cases se jouent des jeux visuels de saut spatio-temporels proprement ludiques (voyez un exemple dans la galerie). Une oeuvre forte, drôle et originale. Malheureusement elle est devenue introuvable et je n'ai pu me procurer que le tome 2.
Il semblerait que cette histoire m’ait davantage touché qu’à la plupart d’entre-vous.
Lapière nous propose là un bien bel album. Malgré la non linéarité du récit, la narration reste fluide et l'histoire, bien construite, se suit avec intérêt. L’auteur aborde, simplement et avec un certain savoir-faire, des thèmes aussi variés que forts tout en évitant soigneusement de tomber dans la facilité ou les clichés.
En outre, la présence de nombre de petits détails (le sac rouge, les cigarettes, . . .) donne à cette bd une dimension particulière. Concernant les planches, j’éprouve habituellement peu d’attrait envers un trait fort gras et des couleurs vives. Mais de manière paradoxale, je suis conquis par le trait de Pellejero et la mise en couleur singulière qui donnent aux planches un charme indescriptible. Cette impression est sans doute imputable à l’antagonisme qu’on peut entrevoir entre le trait "réaliste" et les couleurs qui le sont moins, cet ensemble mettant l’accent sur les émotions qui émanent du récit de Lapière. Grâce au talent de Pellejero, on se détache de l'environnement matériel pour se focaliser sur les personnages, leurs souffrances et leurs espoirs aussi . . .
Encore une excellente adaptation de Tardi. Et quand je dis cela, j'ai pratiquement tout dit !
Tardi maîtrise vraiment bien l'histoire. Il parvient à scotcher l'attention du lecteur, tout en créant une ambiance trés sympa. Côté graphisme, on connaît aussi le talent du bonhomme. Dire de lui, qu'il maîtrise le noir et blanc comme personne, qu'il possède un sens du découpage trés fin, n'est pas nouveau. Enfin, j'enfonce une porte ouverte, en réinsistant là dessus.
Sinon, côté histoire proprement dite, j'ai été pris du début à la fin par l'intrigue. A noter que la trame générale, permet une nouvelle fois à l'auteur de "C'était la guerre des tranchées", de fustiger les blaireaux et autres héros aux mains sanglantes. Comme toujours, je ne m'en lasse pas. On ne répêtera jamais assez combien ces psychopates à vareuses décorées ont fait du mal au peuple (j'ai le poing de la revendication en l'air en écrivant cela.... C'est pas facile d'écrire dans ces conditions, mais c'est plus fort que moi).
La fin m'a surpris à un point terrible.... C'est mon côté "fleur bleue", "happy end" qui trinque dans ces cas là...
Bref, de la très bonne bd. De toute manière avec Tardi, c'est toujours le cas, non ?
Quand j'ai fini ce manga, je me suis demandé pourquoi on ne nous avait pas fait lire ça en terminale quand on avait fait l'histoire contemporaine du Japon.
En effet, Tezuka nous livre ici les grandes lignes de l'histoire post-Seconde Guerre Mondiale, avec dans l'ordre :
- le redéfinition du modèle agricole japonais, qui a eu énormément de conséquences économiques et sociales à l'époque,
- les pressions des Etats-Unis sur le Japon pour réduire à néant les idéologistes communistes montants. Les Etats-Unis ont d'ailleurs favorisé la montée des Yakusas pour ce faire, ce qu'on peut deviner dans le manga...
SPOIL
par la mort de l'amant de la soeur d'Ayako par son frère, qui finit parrain.
FIN SPOIL
Je trouve que la tragédie, admirablement menée par Tezuka, est vraiment un bon moyen d'appréhender l'histoire du Japon.
En ce qui concerne l'histoire proprement dite, je l'ai trouvée vraiment bonne et forte émotionnellement. Ca m'a vraiment plus mais il faut bien avouer que c'est un peu sordide et, comme mauvaise histoire de famille, on ne fait pas mieux (sauf peut-être dans les dernières publications de Giroud, et encore).
Les dessins sont vraiment bons et je trouve dans ce manga le trait de Tezuka s'est un peu éloigné, en bien, du trait "Disney" (avec les grands yeux caractéristiques du manga, pris chez notre ami la souris).
Je pense donc que c'est une série à lire. Moi, c'est par celle-ci que j'ai commencé avec Tezuka (l'année dernière) et, franchement, je pense que je m'en souviendrai souvent.
(Avis sur "Batman - Guerre au Crime" uniquement)
Après leur premier roman graphique "Superman : Paix sur Terre", Paul Dini et Alex Ross se sont de nouveau associés afin de nous livrer une autre superbe BD, "Batman : Guerre au Crime".
L'histoire concoctée par Dini comporte plusieurs niveaux de lecture. Bien sûr, il y a toujours la guerre totale menée par Batman contre le crime, une guerre qu'il ne pourra jamais gagner, mais au cours de laquelle il entend gagner assez de batailles pour faire la différence. Mais, il y a aussi une dimension introspective dans ce récit avec des messages distillés ça et là pour qui saura les noter. On y découvre à cette occasion un Batman plus humain, moins manichéen. Ce que le héros masqué ne peut résoudre par la force, Bruce Wayne le multimillionnaire y parviendra grâce à des investissements de grande envergure qui auront des conséquences plus essentielles.
De nouveau, le texte de Paul Dini est superbement illustré par les peintures extrêmement vives et réalistes du talentueux Alex Ross. Le grand format du livre nous donne aussi l'occasion d'apprécier pleinement l'excellence de son travail.
En conclusion, j'espère que Paul Dini et Alex Ross continueront leur collaboration pendant un bon bout de temps afin de nous gratifier d'autres ouvrages de cette qualité.
Une "bouffée d'air frais", c'est exactement ça, c'est le terme approprié !
Là, il est clair que (pour moi en tout cas), c'est la surprise ! Vous savez, le genre de petite bd qui ne paye pas de mine, et pis qui, au final, vous étonne, voire vous met une grande claque dans la figure ? Et ben cette série, c'est l'exemple type.
Avant même de l'ouvrir, j'avais moi aussi des a priori style "rohhh mais ça va être du déjà vu", "y aura rien de neuf", etc, ce genre de préjugés un peu idiots mais avec ce qu'on voit parmi les sorties bd, les a priori sont durs à éviter ; bref, dès la première page, ils se sont tous effacés !
Déjà le scénario est très frais, agréable, sans toutefois être LE scénario du siècle, il est bien sympa, on sourit effectivement beaucoup au cours de la lecture, le héros est plaisant ... Je parle pour les deux premiers tomes (pas encore lu le troisième), mais cette histoire marie subtilement humour et aventure, ce qui donne un petit côté magique, une sorte de fraîccheur à cet album, qui de ce fait, sort du lot.
Ensuite, pour le dessin, sans être lui non plus très travaillé, il est agréable, le héros a une bonne tête... C'est simple sans l'être trop, juste assez pour être plaisant et agréable.
Et puis perso, bin ça me fait du bien de voir quelque chose de plus "simple" que ce que l'on peut voir d'habitude (mais de travaillé cependant).
C'est vraiment une bonne BD, on passe un super moment de détente ...
Sans exagérer, je pense que c'est à lire.
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Petit Miracle
Cela faisait un moment que j'avais repéré cette BD et que j'attendais la sortie impatiemment... Les dessins me tentaient bien, et l'histoire m'intéressait, bref, tout ça me disait bien. Déjà, je dirai que la couverture est assez attrayante et ne ment pas sur le contenu. Car en effet, nous avons ici des dessins très beaux, un trait très soigné qu'offre Griffo... Le tout est servit par des couleurs que je dirai passe-partout, plutôt classiques mais néanmoins pas mal, elles n'enlèvent rien à la qualité du dessin, et même, rajoutent une ambiance grisâtre, propice à l'histoire. Quelquefois, certains éléments sont assez bizarrement dessinés, notamment les yeux ou les bouches, mais c'est vraiment pas mal dans l'ensemble... Ancrée dans un contexte historique, cette série part sur un fond d'originalité : Denis a la tête séparée du corps ! La chose n'est pas banale ! A partir de là, on le suit dans ses aventures, aux côtés du jeune Talleyrand. Le contexte historique est donc fort intéressant, c'est une des périodes de l'Histoire que j'aime le plus. Voir des personnages ayant réellement vécus est une cource d'attraction selon moi. De plus, Denis est touchant. Talleyrand et Denis sont deux personnages forts de caractère, et je suis impatiente de voir comment ils vont évoluer. Pour résumer, ce que j'aime dans l'histoire, c'est surtout son originalité, et l'intéressant caractère des personnages. Bref, c'est une excellente série qui démarre là...
Hariti
Il faut le reconnaître, la couverture du tome 1 est très laide, et n'incite pas à la lecture. Mais il faut passer par-dessus cette première impression, et se plonger dans cette aventure aux confins du conte africain et du roman d'ambiance. Le désir d'enfant de hariti la pousse aux pires extrémités, nous montrant une société tribale gouvernée par la terrreur, la peur du sorcier. On ne peut cependant s'empêcher d'avoir pitié de cette femme de caractère, qui malgré ses grands pouvoirs, ne peut enfanter, ni soumettre sa fille à sa volonté. On admire les courbes de sa fille Assia, ainsi que les paysages tour à tour luxuriants et arides de l'Afrique Noire. Car le dessin de Ryser est somptueux, magnifié par cette histoire sensuelle, baroque, cruelle et si touchante.
Le Marquis d'Anaon
Cette série possède bien des atouts : chaque tome se lit indépendamment des autres et l’intrigue nous fait voyager dans des endroits différents aux contextes variés. Toutefois, tout comme le souligne plusieurs avis ci-avant, la lecture me semble également un peu courte avec l’impression de rester en partie sur sa fin. Ceci dit, Vehlmann compense par un scénario bien structuré qui distille les éléments explicatifs à bonne mesure. L’auteur confronte les peurs et croyances des gens de l’époque (pour qui le malin était responsable de toutes les misères) à l’esprit cartésien et rationnel du marquis d’Anaon (dont on ne sait que peu de choses soit dit en passant). C’est intelligemment construit. Quant au dessin de Bonhomme, il me plait beaucoup (sobre, soigné, précis). En outre, la mise en couleur sert bien le dessin qui, à son tour, sert bien l’histoire. A noter qu’une évolution assez nette du graphisme entre les deux premiers tomes est perceptible. Série de bonne facture, à lire sans hésiter.
Le Chien de mon patron
Recueil d'histoires proches dans le ton de La tragédie de P., "Le chien de mon patron" s'en distingue cependant par l'absence totale de fantastique. Tout ici relève du quotidien. De situations souvent décalées, limites, un peu étranges et souvent au bord de l'absurde, mais finalement assez banales. Ce qui fait la grande force de cet album, outre le dessin si séduisant et souvent drôle de l'auteur, c'est le ton absolument savoureux de l'ensemble. Les situations sont parfois quasiment vaudevillesque, et les moments de tension sont parfaitement équilibrés par les touches humoristiques omniprésentes. De même que pour La tragédie de P., les histoires recourent fortement aux habitudes de vie du Japon. Ca peut peut-être surprendre ou déstabiliser... Mais j'ai trouvé ça vraiment agréable et rafraichissant. "Dépaysant", pour être précis. Bref, voilà, j'adore. ^__^
Cinéma
Cinéma de A-F. Barbe est une bd proprement inclassable. L'auteur y mêle érotisme et exercice de style visuel avec une grande dextérité. Toutes les planches se lisent de haut en bas, comme une pellicule de cinéma. Les cases, très rapprochées dans le temps, donnent au lecteur une très troublante sensation de mouvement. Entre ces cases se jouent des jeux visuels de saut spatio-temporels proprement ludiques (voyez un exemple dans la galerie). Une oeuvre forte, drôle et originale. Malheureusement elle est devenue introuvable et je n'ai pu me procurer que le tome 2.
Un peu de fumée bleue...
Il semblerait que cette histoire m’ait davantage touché qu’à la plupart d’entre-vous. Lapière nous propose là un bien bel album. Malgré la non linéarité du récit, la narration reste fluide et l'histoire, bien construite, se suit avec intérêt. L’auteur aborde, simplement et avec un certain savoir-faire, des thèmes aussi variés que forts tout en évitant soigneusement de tomber dans la facilité ou les clichés. En outre, la présence de nombre de petits détails (le sac rouge, les cigarettes, . . .) donne à cette bd une dimension particulière. Concernant les planches, j’éprouve habituellement peu d’attrait envers un trait fort gras et des couleurs vives. Mais de manière paradoxale, je suis conquis par le trait de Pellejero et la mise en couleur singulière qui donnent aux planches un charme indescriptible. Cette impression est sans doute imputable à l’antagonisme qu’on peut entrevoir entre le trait "réaliste" et les couleurs qui le sont moins, cet ensemble mettant l’accent sur les émotions qui émanent du récit de Lapière. Grâce au talent de Pellejero, on se détache de l'environnement matériel pour se focaliser sur les personnages, leurs souffrances et leurs espoirs aussi . . .
Le der des ders
Encore une excellente adaptation de Tardi. Et quand je dis cela, j'ai pratiquement tout dit ! Tardi maîtrise vraiment bien l'histoire. Il parvient à scotcher l'attention du lecteur, tout en créant une ambiance trés sympa. Côté graphisme, on connaît aussi le talent du bonhomme. Dire de lui, qu'il maîtrise le noir et blanc comme personne, qu'il possède un sens du découpage trés fin, n'est pas nouveau. Enfin, j'enfonce une porte ouverte, en réinsistant là dessus. Sinon, côté histoire proprement dite, j'ai été pris du début à la fin par l'intrigue. A noter que la trame générale, permet une nouvelle fois à l'auteur de "C'était la guerre des tranchées", de fustiger les blaireaux et autres héros aux mains sanglantes. Comme toujours, je ne m'en lasse pas. On ne répêtera jamais assez combien ces psychopates à vareuses décorées ont fait du mal au peuple (j'ai le poing de la revendication en l'air en écrivant cela.... C'est pas facile d'écrire dans ces conditions, mais c'est plus fort que moi). La fin m'a surpris à un point terrible.... C'est mon côté "fleur bleue", "happy end" qui trinque dans ces cas là... Bref, de la très bonne bd. De toute manière avec Tardi, c'est toujours le cas, non ?
Ayako
Quand j'ai fini ce manga, je me suis demandé pourquoi on ne nous avait pas fait lire ça en terminale quand on avait fait l'histoire contemporaine du Japon. En effet, Tezuka nous livre ici les grandes lignes de l'histoire post-Seconde Guerre Mondiale, avec dans l'ordre : - le redéfinition du modèle agricole japonais, qui a eu énormément de conséquences économiques et sociales à l'époque, - les pressions des Etats-Unis sur le Japon pour réduire à néant les idéologistes communistes montants. Les Etats-Unis ont d'ailleurs favorisé la montée des Yakusas pour ce faire, ce qu'on peut deviner dans le manga... SPOIL par la mort de l'amant de la soeur d'Ayako par son frère, qui finit parrain. FIN SPOIL Je trouve que la tragédie, admirablement menée par Tezuka, est vraiment un bon moyen d'appréhender l'histoire du Japon. En ce qui concerne l'histoire proprement dite, je l'ai trouvée vraiment bonne et forte émotionnellement. Ca m'a vraiment plus mais il faut bien avouer que c'est un peu sordide et, comme mauvaise histoire de famille, on ne fait pas mieux (sauf peut-être dans les dernières publications de Giroud, et encore). Les dessins sont vraiment bons et je trouve dans ce manga le trait de Tezuka s'est un peu éloigné, en bien, du trait "Disney" (avec les grands yeux caractéristiques du manga, pris chez notre ami la souris). Je pense donc que c'est une série à lire. Moi, c'est par celle-ci que j'ai commencé avec Tezuka (l'année dernière) et, franchement, je pense que je m'en souviendrai souvent.
Les Plus Grands Super-Heros du Monde
(Avis sur "Batman - Guerre au Crime" uniquement) Après leur premier roman graphique "Superman : Paix sur Terre", Paul Dini et Alex Ross se sont de nouveau associés afin de nous livrer une autre superbe BD, "Batman : Guerre au Crime". L'histoire concoctée par Dini comporte plusieurs niveaux de lecture. Bien sûr, il y a toujours la guerre totale menée par Batman contre le crime, une guerre qu'il ne pourra jamais gagner, mais au cours de laquelle il entend gagner assez de batailles pour faire la différence. Mais, il y a aussi une dimension introspective dans ce récit avec des messages distillés ça et là pour qui saura les noter. On y découvre à cette occasion un Batman plus humain, moins manichéen. Ce que le héros masqué ne peut résoudre par la force, Bruce Wayne le multimillionnaire y parviendra grâce à des investissements de grande envergure qui auront des conséquences plus essentielles. De nouveau, le texte de Paul Dini est superbement illustré par les peintures extrêmement vives et réalistes du talentueux Alex Ross. Le grand format du livre nous donne aussi l'occasion d'apprécier pleinement l'excellence de son travail. En conclusion, j'espère que Paul Dini et Alex Ross continueront leur collaboration pendant un bon bout de temps afin de nous gratifier d'autres ouvrages de cette qualité.
Alzeor Mondraggo
Une "bouffée d'air frais", c'est exactement ça, c'est le terme approprié ! Là, il est clair que (pour moi en tout cas), c'est la surprise ! Vous savez, le genre de petite bd qui ne paye pas de mine, et pis qui, au final, vous étonne, voire vous met une grande claque dans la figure ? Et ben cette série, c'est l'exemple type. Avant même de l'ouvrir, j'avais moi aussi des a priori style "rohhh mais ça va être du déjà vu", "y aura rien de neuf", etc, ce genre de préjugés un peu idiots mais avec ce qu'on voit parmi les sorties bd, les a priori sont durs à éviter ; bref, dès la première page, ils se sont tous effacés ! Déjà le scénario est très frais, agréable, sans toutefois être LE scénario du siècle, il est bien sympa, on sourit effectivement beaucoup au cours de la lecture, le héros est plaisant ... Je parle pour les deux premiers tomes (pas encore lu le troisième), mais cette histoire marie subtilement humour et aventure, ce qui donne un petit côté magique, une sorte de fraîccheur à cet album, qui de ce fait, sort du lot. Ensuite, pour le dessin, sans être lui non plus très travaillé, il est agréable, le héros a une bonne tête... C'est simple sans l'être trop, juste assez pour être plaisant et agréable. Et puis perso, bin ça me fait du bien de voir quelque chose de plus "simple" que ce que l'on peut voir d'habitude (mais de travaillé cependant). C'est vraiment une bonne BD, on passe un super moment de détente ... Sans exagérer, je pense que c'est à lire.