Les derniers avis (38976 avis)

Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Futuropolis
Futuropolis

Attention, monument ! Futuropolis est considéré – à juste titre- comme l’un des titres fondateurs de l’âge d’or de la BD. Originellement paru en 1937-38 dans l’hebdomadaire Junior, il a durablement marqué l’imaginaire de nos parents et grands-parents. Mais malheureusement, elle tomba dans l’oubli pendant près de quarante ans, jusqu’à ce que l’éditeur Jacques Glénat décide de la rééditer. Commence alors une longue quête afin de retrouver toutes les planches. Le dessinateur, René Pellarin (dit Pellos), est encore vivant (il est né en 1900), mais ne possède plus son œuvre originale. Ce n’est que grâce à un collectionneur et à la technologie Ektachrome que les 56 planches sont reproduites. C’est donc une espèce de fac-similé qui sort des presses en 1977. À noter que les reliures des 30 000 exemplaires ont alors toutes été faites à la main. Aucune restauration n’a été effectuée sur les clichés, ce qui fait que cette édition présente quelques « défauts » : courbure des pages, cheveux sur le cliché ( !), texte parfois illisible ou carrément absent parfois ! Une touche d’authenticité qui ne nuit pas vraiment à la lecture. L’éditeur a respecté le format d’origine, à l’italienne, si bien que l’album ouvert fait 88 cm de large ! En 1999, Glénat a réédité les « classiques » de son catalogue, et Futuropolis en faisait partie. N’ayant pas lu cette édition (qui n’est plus en vente), c’est de celle de 1977 que je parlerai. L’histoire de la création de Futuropolis est originale, puisque le directeur de Junior demande un jour à Martial cendres, un de ses collaborateurs, d’écrire un roman abondamment illustré par Pellos, alors illustrateur sportif célèbre. Ce dernier en profite pour développer et amplifier l’histoire originale, et laisser s’exprimer sa fibre créative. Pellos fait ainsi éclater les cadres de l’époque (pas de cases, mais des cadres à la symétrie évolutive, destinée à servir le récit). Mais qu’importe ! l’histoire est d’une telle puissance évocatrice, les pages débordent de la créativité et du génie graphique du dessinateur. C’est de l’aventure pure et dure, où la péripétie le dispute au coup de théâtre, où s’affrontent hommes, demi-dieux, animaux et robots, où l’amour, le courage et l’intelligence sont exaltés, où la vanité technologique de l’homme affronte la force tranquille de la nature… Et, contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce n’est pas gnangnan, ça amène à réfléchir quelque peu, même si, en 1938, les événements mondiaux réels inscrivirent Futuropolis dans une cruelle actualité… A noter que les auteurs se sont inspirés de classiques du genre : Jules Verne, H. G. Wells… Un bel héritage, jusque-là inédit en BD. Il y a aussi une belle influence du film de Fritz Lang, Metropolis, notamment dans les attitudes de Maïa. On pourrait ergoter également sur le message de la BD, puisqu’une « race » d’humains (les blancs) a complètement dégénéré, et que c’est une autre (les Indiens) qui s’est élevée, technologiquement parlant. Dans ce cas, si cet ouvrage était unique dans son genre, pourquoi ne lui attribué-je pas la note suprême ? Parce que, même pour un lecteur de l’époque, il était impossible de ne pas relever quelques petits défauts. Un goût prononcé pour le renversement de situation, une valse des alliances des personnages… cela perturbe quelque peu le récit, et peut rebuter le lecteur impatient. Au bout d’un moment, on a l’impression que les choses sont confuses. Dessiné dans l’urgence, Futuropolis paie sans doute la précipitation de ses auteurs (une planche était publiée chaque semaine). Bien sûr, Pellos restera à jamais comme un dessinateur fabuleux, avec ses humains à la morphologie sans reproche, ses créatures de cauchemar et son armée de fer impitoyable. Son style est d’ailleurs assez proche de celui des auteurs américains de l’époque. Il inspirera de nombreux dessinateurs, comme le tout jeune Jacques martin (graphiquement, mais aussi sur le plan de la structure du récit, les premiers Alix sont calqués sur Futuropolis), ou bien Edgar P ; Jacobs, qui réutilisera l’aspect « Vierge de fer » de Maïa. J’ai été déçu par l’histoire en elle-même. Oh, bien sûr, les évocations de combat, de fin du monde sont passionnantes, mais je trouve que cela manque quand même d’ampleur, et que la fin est trop vite expédiée, alors que le reste du bouquin paraît long, long, long… C’est sans doute dû au fait qu’il n’y a aucun phylactère dans le bouquin, et que chaque case surmonte un pavé de texte qui décrit ce qu’il s’y passe (futur syndrome Blake et Mortimer ?). Enfin, quelquefois, il y a un décalage entre ces deux éléments. Dernier point, visiblement Pellos, qui répétons-le fut un grand dessinateur- manquait de documentation, avait du mal à croquer les animaux ; à titre d’exemple, je citerai ces deux dauphins qui ressemblent à des sardines géantes !! Mais ce ne sont là que des détails, et il ne faut retenir que l’essentiel : Futuropolis fut, en son temps, une œuvre fondatrice, puissante, une révélation et une étape importante dans l’histoire de la BD. J’aurais bien aimé avoir 12 ans en 1937…

20/03/2005 (modifier)
Par bedelisse
Note: 4/5
Couverture de la série Aquablue
Aquablue

Excellente BD de SF. Le premier cycle (5iers volumes) vraiment très bon, même si les couleurs font un peu « vieillottes » ! Le deuxième cycle est plutôt bien réussit. J’aime beaucoup le passage dans l’épave spatiale. Le troisième cycle quand a lui est à mon sens le moins bon, car il reprend dans le fond un peu du premier cycle. Tout cela se lit cependant très bien…

20/03/2005 (modifier)
Couverture de la série Imbroglio
Imbroglio

Que dire de plus que celles et ceux qui me précèdent ? Une succession invraisemblable de rebondissements, un dessin Lapinesque sympa, de l'humour, bref un bon (mais bref comme toujours avec cette collection) moment de lecture. Trondheim nous embrouille et, comme souvent, nous charme.

20/03/2005 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Maison Ikkoku - Juliette je t'aime
Maison Ikkoku - Juliette je t'aime

Maison Ikkoku dans son édition française, c'est 10 gros pavés qu'on lit chacun en plus d'une heure. C'est dense, il y a la quantité, mais il y a la qualité aussi. Pour qui ne connait pas déjà le dessin animé Juliette je t'aime, ce manga raconte l'arrivée d'un étudiant dans une pension dont les colocataires sont tous assez fantasques et très envahissants mais dont la gardienne est charmante. C'est la romance naissante entre le héros et celle-ci qui sera le fil rouge de cette série emplie d'humour. Avouons-le, il est difficile de rentrer dedans car le premier tome est assez rebutant par son dessin non encore maîtrisé, par son humour pas encore très présent, et par le fait que les personnages se ressemblent (difficile de différencier Godaï, Mitaka et Nikaïdo particulièrement, mais ce ne sont pas les seuls). C'est avec peine que j'ai lu le premier tome en me disant que j'allais sûrement avoir du mal à apprécier cette série (ben oui, si au bout de 300 pages de lecture, c'est toujours aussi pénible, c'est pas gagné). Mais dès le deuxième tome, l'humour a commencé à vraiment me toucher (j'étais plié lors de la séance de marionnettes). Le dessin s'améliore au fil des tomes. On s'attache davantage aux personnages, même à Mme Ichinose et à Akemi qui m'irritaient passablement au début de l'histoire. Jusqu'au cinquième tome, je continuais à trouver l'histoire juste pas mal. Ca fait beaucoup de pages quand même à lire pour quelque chose de juste pas mal... Il faut avouer que les hésitations permanentes de Kyoko ainsi que la timidité et la naïveté maladive de Godaï ont de quoi lasser pour peu qu'on ne se soit pas auparavant attaché à eux. Mais globalement à partir du sixième tome, tout a commencé à couler parfaitement dans ma lecture. J'étais éclaté de rire à bien des moments, j'étais complètement pris par les petites histoires façon vaudeville romantique. Dès qu'un chapitre était à suivre, je ne pouvais m'empêcher de lire la suite tout de suite m'amenant jusqu'à des heures de lecture tardives (voire très tardives puisque j'ai quasiment lu les huitième à dixième tomes sans pouvoir m'arrêter). Bon, la naïveté de Godaï et la susceptibilité de Kyoko m'ont énervé jusqu'à la fin, mais je les ai malgré tout suivis avec plaisir, avec affection et surtout avec le rire bien souvent. Et ce jusqu'à la fin, ce dixième tome qui se finit sur une suite de chapitres qu'on attendait depuis le début et qui n'ont rien de bien original finalement mais qui concluent gentiment cette série à laquelle je me suis attaché tout doucement. Alors 10 tomes de 300 pages, est-ce que ce n'est pas beaucoup à lire et à acheter pour apprécier cette série, surtout si l'on sait que les premiers tomes ne sont pas fantastiques ? Bof... L'édition française n'est pas très chère pour la quantité de lecture par tome, et finalement, malgré mes peines de début de lecture, je garde un très bon souvenir de la série dans son ensemble. Ce n'est pas une lecture que je pense indispensable, mais c'est une série sympa, amusante et prenante à la longue.

20/03/2005 (modifier)
Par Sejy
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Smart monkey
Smart monkey

Winshluss revisitant un épisode de l’Evolution au travers des aventures N&B et sans paroles d’un petit singe facétieux, voilà ce que nous réserve cette petite merveille. J’ai tout adoré dans ce magnifique album ! Un dessin très détaillé, une narration fluide et rythmée, des gags visuels très efficaces, quelques clins d’œil parsemés de-ci de-là et au final une petite réflexion sur la condition humaine. Même la couverture est très belle ! Un immense coup de cœur !

19/03/2005 (modifier)
Par Ferdi
Note: 5/5
Couverture de la série Le Troisième Testament
Le Troisième Testament

Je ne mets qu'exceptionnellement 5 étoiles à une BD mais comment ne pas qualifier de culte une série comme le Troisième Testament? Un scénario grandiose mêlant fantastique, historique et ésotérisme. J'avoue que c'est le premier album, comme beaucoup, qui m'a le plus plu. Tout est savamment dosé ; le doute plane ; le lecteur est pris dans l'atmosphère médiévale de la BD. Un véritable sans faute quoi! Mais les tomes suivants sont loin de m'avoir déçu pour autant. Le fantastique est en effet de plus en plus présent, l'intrigue évolue de façon passionnante jusqu'à la conclusion dans le tome 4 qui nous révèle toutes les clés de l'histoire. Il est vrai que l'on peut reprocher au dernier album d'être justement trop chargé en explications et d'avoir une fin un peu spéciale mais perso, j'ai vraiment accroché. On aime ou on aime pas la conclusion mais on ne pourra pas faire le reproche à Dorison d'avoir été trop vite pour conclure la série ou d'avoir, d'une quelconque façon, bâclé la fin de la série. Venons-en maintenant au dessin d'Alice. Le trait en lui-même n'a rien de très original et est même de facture assez classique. Mais la qualité des cadrages (très cinématographiques d'ailleurs), du découpage et des perspectives est incontestable et rattrape très largement les points négatifs cités plus haut. Nous nous souviendrons tous de la double planche représentant Notre Dame dans le premier album qui saura convaincre n'importe quel lecteur qui doutait encore des qualités graphiques de cette BD. Le Troisième Testament est l'une des meilleures bandes dessinées de ces dix dernières années, une oeuvre incontournable que tout bédéphile se doit d'avoir lu.

18/03/2005 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Fagin le Juif
Fagin le Juif

Après avoir été l'un des "pères fondateurs" des comics modernes (avec The Spirit, notamment), Will Eisner, vers la fin de sa carrière (rappelons qu'il nous a quitté début 2005, alors qu'une partie de son oeuvre reste encore inédite), tentera de faire oeuvre de salubrité publique en réhabilitant la figure du Juif dans sa vraie place. De La valse des Alliances au pacte avec Dieu, en passant par Le Building, il a livré de nombreux chefs-d'oeuvre ces dernières années. Fagin le Juif s'inscrit dans cette même optique. Mais cette fois-ci il s'est attaqué à une figure éminente de la littérature classique anglaise, celle de Fagin, "protecteur" mais aussi persécuteur d'Oliver Twist, héros du roman éponyme. Le personnage connaissant de nombreuses zones d'ombre dans le roman, Eisner lui invente une enfance, une jeunesse. Celles-ci témoignent d'un souci constant du jeune Moses Fagin de vouloir s'élever -d'abord honnêtement- dans la société londonienne de la seconde moitié du 19ème siècle. Mais le rejet, les préjugés auront raison de sa bonne volonté, et il finira prêteur et receleur. Une fois encore, le récit d'Eisner est intense, un véritable réquisitoire contre la figure du "Juif", voleur, magouilleur et intrigant. Ce sont les circonstances qui rendront Fagin incapable de s'intégrer, même si les origines ashkénazes (comprenez, venant d'Allemagne et d'Europe centrale, par "opposition" aux séfarades, venus d'Espagne et du Portugal) l'ont prédisposé à rester un marginal. Eisner s'attache également à abattre les clichés : ainsi, Fagin est blond (donc typiquement ashkénaze), et non pas brun, au nez camus et front fuyant, comme l'imagerie populaire et les media de l'époque représentaient le juif. Pour appuyer son propos, on trouve en fin d'ouvrage des gravures de l'époque. A noter également, les deux niveaux de lecture, introduits par l'apparition de Charles Dickens himself dans l'histoire, pour un savoureux dialogue avec Fagin en fin d'album. A 85 ans, le trait du maître était toujours aussi sûr, et sa soif d'écrire toujours impossible à étancher, comme en témoignent son prologue et sa postface. C'est un bouquin intéressant de celui qui a donné ses lettres de noblesse au "graphic novel". A lire !

18/03/2005 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Le Bar du vieux Français
Le Bar du vieux Français

Voilà sans doute la Bd de Stassen et Lapière qui m'a le plus plu jusqu'à présent. Je trouve que le dessin de Stassen y est légèrement moins esthétique et maîtrisé que dans Deogratias par exemple, mais il reste beau et agréable à lire à mes yeux. J'aime beaucoup cet encrage gras et ces couleurs fortes. Mais j'ai également beaucoup accroché au scénario. Ce n'est pas un conte comme Thérèse, ni une tranche de vie et d'Histoire comme Les Enfants ou Deogratias. C'est une vraie longue histoire, le destin de deux jeunes, Celestin et Leila, qui vont chacun vivre leurs vies et leurs aventures avant de se rencontrer puis de repartir chacun de leurs côtés. Ces histoires sont en elles-mêmes intéressantes, prenantes et bien souvent pleines d'une émotion palpable. Outre ce scénario qui est déjà bon, j'apprécie le fait que cette BD soit moins noire que la plupart des autres oeuvres de ces deux auteurs. Le récit est réaliste et bien souvent dur pour les pauvres Celestin et Leila, mais il y a en permanence une touche d'espoir, de bonheur, d'envie d'aller plus loin qui éloigne le pessimisme tragique des autres BDs de ces auteurs. J'ai été assez touché par cette BD et je trouve que beaucoup de scènes sont belles et fortes, de même que je trouve que l'ensemble du récit est bon et bien raconté.

17/03/2005 (modifier)
Couverture de la série Gil Jourdan
Gil Jourdan

De l’action et de l’humour, cette bd je l’ai découverte grâce à mon père. Alors dès que j’ai vu que l’on ressortait les intégraux de Gil Jourdan je me suis empressé de les acheter tous. Et puis il y a cette rencontre entre Libellule et Crouton qui est très spécial, mais aussi les différences styles d’enquêtes que Maurice Tillieux crée et qui nous tiennent en haleine jusqu'à la dernière page.

17/03/2005 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Laisse autant le vent emporter tout
Laisse autant le vent emporter tout

Je ne connaisais pas Goossens. Et puis, voir son nom sur un album de l'Association m'a mis la puce à l'oreille. Il s'agit là d'un recueil d'humour qui part dans toutes les directions, mais qu'importe ! La plupart des histoires sont empreintes d'une réflexion mâtinée de n'importe quoi, et on marche à (presque) tous les coups. Seules deux ou trois histoires vers la fin m'ont laissé de marbre, car je ne les ai tout simplement pas comprises. :S Mais dans l'ensemble c'est un très bon album d'humour.

17/03/2005 (modifier)