Une grande série... aux curieux débuts.
Les six premières planches paraissent dans une nouvelle revue lancée par les éditions Hachette : "Géant", n° 0 (ben oui, zéro) de Mars 1981. Il n'y aura jamais de n° 1 !
Elle réapparaît dans le mensuel "à suivre" n° 61 de Février 1983 et s'y termine dans le n° 144 de Janvier 1990.
Une série que j'aime particulièrement. Pourquoi ?... Passionné par cette période de l'Histoire de France qu'est la "Guerre de Cent Ans" (1337-1456) cette série s'y déroule. Vous pensez bien si j'y suis attentif aux détails !
Nous sommes en Juillet 1350, première période cette Guerre franco-anglaise. On y suit les péripéties de trois personnages principaux : un Chevalier sans nom et sans visage (dont l'auteur révélera -tardivement- l'identité), la coquine Mariotte et le surnommé "l'Anicet", un jeune gars plutôt dépassé par les événements.
Cette trilogie mêle -avec bonheur- rigueur historique et magie. Très bien documenté, Bourgeon nous restitue l'authenticité -et la richesse aussi- de cette période sombre.
On plonge avec délices dans les moeurs et coutumes d'alors ; dans ce Moyen Age partagé entre le christianisme (souvent forcé) et le paganisme. Sans oublier l'usage d'un langage expressif et souvent truculent.
Les "Compagnons" ?.. une grande (bien que courte en albums) saga qui réconcilie -de bien belle façon- le lecteur à l'Histoire.
Trois albums seront édités chez Casterman. A noter : une sorte de relecture pertinente, sous forme d'un quatrième volume ("Dans le sillage des sirènes"), édité en 1992.
L'auteur :
François BOURGEON, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 5 Juillet 1945.
Outre cette série, on lui connaît aussi Brunelle et Colin, Les Passagers du vent.
Le fantasy-médiéval asiatique est décidément bien à la mode ces temps derniers !
Je dois dire que je n'ai pas acheté cet album grâce à la beauté de sa couverture qui me rebutait un peu de prime abord, et ce n'est qu'en feuilletant ce livre que je suis resté admiratif en visionnant les dessins (les dessins de Mornière sont très beaux) et les couleurs qui bien que travaillées par informatique sont remarquables (il faut le souligner car ce n’est pas toujours le cas).
Ensuite je me suis dit qu’avec Tarek au scénario ce ne pouvait être qu’un gage de qualité suite à sa participation dans Le Tsar Fou et Sir Arthur Benton.
Au final, pas de mauvaise surprise (bien au contraire), puisque Tarek nous concocte ici un scénario sur un terrain ou il excelle (tout en changeant de décors) dans lequel se mêlent luttes d’intérêts, manipulations politiques et bien sûr des batailles.
Un très bon premier tome, graphiquement beau et très bien conté.
Trondheim a construit une œuvre particulièrement aboutie. Elle prend d’ailleurs tout son sens quand on relit toute la série. Les personnages évoluent sur l’ensemble de la série ce qui donne une vraie cohérence narrative.
La série se décompose entre les albums contemporains et ceux qui traitent d’un thème ou d’une époque plus éloignée. On retrouve toujours Lapinot, inquiet et anxieux, ainsi que ses potes, notamment Richard sorte d’antithèse du héros.
J’ai une très nette préférence pour les albums contemporains encore que les autres soient aussi très intéressants. On peut se reconnaître dans cette génération de trentenaires parfois désabusés, souvent enjoués et qui, quelque part, refuse d’affronter le monde adulte où y vont en tremblant. Slaloms est une parfaite description des rapports humains, ces vacances au ski entre amis sont parfaitement réalistes ; de plus, l’album est formidablement bien écrit. Pichenettes révèle la part d’enfance qui est en chacun de nous, avec la partie de billes absolument drôlissime. Mais, Trondheim sait se faire plus grinçant et je trouve que les albums, à partir d’amours et intérim, se font plus sombres. Trondheim terminera la série en apothéose avec la couleur de l’enfer qui prépare l’album la vie comme elle vient (une merveille).
Concernant les albums non contemporains, j’ai bien aimé celui sur le western, Trondheim y montre toute son ironie. Walter et son trip façon Adèle Blanc-sec m’a moins plu, bien que toujours aussi bien écrit. Vacances de printemps est un album qui sent la patte de Le Gall et l’ambiance victorienne est très agréable. Enfin, l’accélérateur atomique qui se voulait, semble-t-il un hommage au Spirou de Jijé m’a un peu déçu car il part parfois dans tous les sens et n’est pas toujours très cohérent.
Sur l’ensemble, une série d’une grande qualité qui mérite qu’on la découvre entièrement pour en cerner les multiples finesses et qui gagne beaucoup à être découverte dans sa globalité. On y comprend que Trondheim savait, sans doute, parfaitement où il allait, quand il a créé la série.
Je l'aime beaucoup, ce justicier en armure...
Le "chevalier blanc" lève pour la première fois sa lourde épée dans l'hebdo Tintin n° 40, 8ème année, du 08 Octobre 1953.
Les lecteurs vont découvrir une formidable épopée guerrière qui mêle intrigues, coups bas, duels, combats, assauts, sièges... et j'en passe.
Aux commandes : Fred et Lilianne FUNCKEN, deux spécialistes de l'histoire.
Le premier tome est scénarisé par Raymond MACHEROT et dessiné par Fred FUNCKEN. Après ce premier épisode, Macherot s'en va créer Chlorophylle et, plus tard, Sibylline
Et le Chevalier Blanc ?... Fred FUNCKEN a entre-temps épousé Lilianne. Ils sont tous deux passionnés par l'Histoire et possèdent une énorme documentation référentielle.
Sur le présent sujet, elle est sans faille.
Ils décident de continuer -ensemble- cette puissante fresque chevaleresque.
Et ça va plaire. Beaucoup même. La grande connaissance qu'ont les auteurs des costumes et des armes confère aux récits imaginés une forte authenticité et un charme certain.
Petit à petit, pourtant, ce brave Chevalier Blanc va voir ses histoires s'espacer. Il faut dire que nos FUNCKEN ont mis nombre d'autres projets et séries en route. Deux vrais boulimiques du travail (très bien fait d'ailleurs).
Une première série 5 albums verra le jour entre 1956 et 1965 aux éditions Lombard-Dargaud. Seul le premier est un cartonné.
Deux autres albums suivront 15 ans plus tard, édité chez Chlorophylle, brochés et en noir et blanc.
Le Chevalier Blanc fera un ultime retour, en 1994, pour deux albums, édités chez "Hélyode", cartonnés, dont le premier (en réalité le 10) est scénarisé par Didier Convard.
Verra-t-on encore un jour l'armure étincelante briller dans les campagnes ?.. Je ne pense pas. Fred et Lilianne sont octogénaires et vivent une retraite ô combien méritée à Bruxelles. Mais avec eux, on ne sait jamais...
A noter : l'album n° 4 porte le titre "Le signe fatal". L'album n° 6 porte le même titre mais n'a absolument rien à voir avec le 4. Allez comprendre !...
La série "Le Chevalier Blanc" a bénéficié de plusieurs rééditions chez divers éditeurs. Nonobstant ce fait, il est rare d'en trouver des opus lors de bourses "occasions" dans des festivals Bd ou autres. Il est en effet très recherché des collectionneurs.
Héros oublié, qui chevauche pourtant toujours dans les mânes des "jeunes" des années 60, ce chevalier n'aura laissé que de très bons souvenirs...
Une fois encore, Alan Moore nous régale avec une histoire originale et savoureuse.
Sur un ton léger, l'auteur s'amuse à imaginer la vie d'un jeune garçon surdoué qui jongle avec les théories scientifiques dans un petit village tranquille, et les catastrophes qui découlent de ses expériences.
L'atout majeur de cette oeuvre est son humour absurde et décalé qui n'est pas sans rappeler celui des MONTY PYTHONS.
Pour faire court, cette BD n'est effectivement pas la plus culte de l'auteur, mais elle a le mérite de nous amuser tout en nous faisant réfléchir aux lois qui régissent notre univers.
PS : Et en plus, c'est moins compliqué qu'une explication d'HUBERT REEVES (lol).
Il est réjouissant de temps en temps, de tomber sur une série qui nous sert une histoire racontée au travers de personnages, qui ne sont ni tout noirs, ni tout blancs. Dans l'impératrice rouge, pas de manichéisme : les auteurs vous peignent les coulisses d'une cours impériale russe, où s'oppose férocement un empereur décadent et une impératrice manipulatrice, le tout avec un arrière goût de science fiction. Seuls les plus rusés sortiront vainqueurs...
Le graphisme d'Adamov, toujours aussi "classique" sert la précision du scénario, qui même s'il n'est pas diabolique, a le mérite de tenir en haleine le lecteur. Enfin, il est à noter que peu de personnages sont calqués comme beaucoup de BD récentes, sur des archétypes usés jusqu'à la corde. Un seul exemple : le hobby de l'empereur décadent précédemment cité est quand même le tricot ! Il fallait tout de même oser !!!
Une belle surprise, avec Tarek qui continue dans l'historique et en Russie, cette fois c'est le Raspoutine authentique qui montre son nez ! Lentement l'ascension de cet escroc charismatique change la donne dans la noblesse russe, et les espions se succèdent autour de lui... On a envie d'en savoir plus, d'autant que le dessin au contraire de l'avis précédent, apporte un plus avec ces expressions caricaturales et son trait esthétique.
Bref on plonge dans l'ambiance de cette Russie du début du siècle sans problème...
On voit qu'Hervé (je connais Baru, que je croise chez des amis de temps en temps) connaît bien le monde sportif et extra sportif.
J'aime toujours autant son "coup de crayon", son souci d'exactitude dans les détails, à savoir la ressemblance des lieux (Nancy et sa banlieue, entre autres, dans cette série), des "bagnoles", la couleur, qui est superbe à mes yeux (je sais, les goûts et les couleurs !!!)
Je ne parlerai pas des personnages (parfois caricaturaux genre l'avocat), il en parle bien mieux que moi dans les différentes interviews qu'il a données, ainsi que dans la BD elle-même.
J'adhère à 100% (on peut encore rêver, non ?) à son histoire.
J'attends la prochaine histoire avec impatience...
Encore merci.
Cet album, réédition d'un volume de la célèbre collection Atomium de Magic Strip (allez faire un tour sur ce site si vous ne connaissez pas http://perso.orange.fr/f.sirven/ ), ne peut passer inaperçu, d'autant plus quand son nouvel éditeur est La Pastèque et qu'il nous gratifie d'une nouvelle couverture et d'une qualité d'édition meilleure que la première (quelle magnifique bichromie nous ont-ils refaits !). Le pari de La Pastèque est réussi même si on peut regretter le célèbre dos toilé de la première édition, mais là je sombre trop dans la nostalgie.
Puisque l'occasion nous en est donnée, parlons un peu de cet album. Peut-être vous rappelez-vous du 4eme plat de l'édition originale ? Non ? Un texte (qui faisait le charme de la collection atomium) était la première étape de la lecture. Là il s'agissait d'un extrait du gouverneur Sir Stevenson : « Si l'homme est homme et si la femme est femme c'est parce que l'éléphant est éléphant », une bonne partie des ingrédients de cet album y étaient résumés dans cette magnifique et hilarante phrase !
Dans cet album, Bravo et Regnaud allaient s'attaquer aux albums rétros des aventures coloniales, tous les ingrédients y étaient : les explorateurs, le gouverneur, les jolies jeunes femmes, les trafics en tout genre, et un zeste de racisme... A l'exemple de Chaland quelques années plus tôt dans le cimetière des éléphants, Bravo et Regnaud nous emmenaient sur les traces d'un trafic d'opium et d'ivoire.
Graphiquement, Bravo maîtrise la ligne claire et domine la fluidité des traits. Ce deuxième album publié est bien plus abouti que celui paru deux ans plus tôt (Fighters) et a fait connaître ce très bon dessinateur. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire face à certains détails comme cette main baladeuse dans la barque...
Le scénario est réussit et dénonce le côté sombre de la colonisation. L'âme humaine était noire et tout était bon pour se livrer aux pires trafics. J'ai trouvé particulièrement poignante la scène de la déportation & Le seul petit reproche que l'on peut faire est qu'il arrive après Chaland et manque de ce fait un peu d'originalité.
Pour conclure, c'est un bien bel album qui vient de ressortir et qui illustre parfaitement la fin d'une période de réinterprétation de la ligne claire... Les années 80 avaient poussé de jeunes dessinateurs sur les traces de leurs aînés, Bravo est l'un des derniers à s'y être mis et il en reste ce volume à part dans sa biographie.
Pour sûr, l’artiste n’a pas été aidé par l’éditeur, qui sauvagement assassine son œuvre. Transposant tout d’abord le sens de lecture, du sens originel au sens conventionnel européen, on est saisi par l’incohérence du texte avec le graphisme, mais de plus, n’attirant pas le lecteur en résumant l’histoire à une simple fuite de son héros.
En effet, dans ce récit, Blanco est plus qu’un chien ! La moindre de ses expressions l’humanise. On s’identifie alors à cette victime. Mais à la différence de XIII, le chien a les réponses aux questions que le lecteur se pose : Pourquoi cette traque ? Qu’est-ce qui rend unique cet animal ?
«L’homme mesure l’instinct des animaux uniquement par rapport à lui. Un animal a des talents sauvages qu’il ne déploie que lorsqu’il se trouve dans un milieu naturel» (Taniguchi- d’après Ralph Hellfar). Blanco est un super héros, il serait dommage de ne le considérer que comme une sorte de Wolverine à quatre pattes.
Magnifiquement imagé par l’un des plus grands maîtres du manga, Blanco est une histoire des plus passionnante : mêler une aventure dans le grand Nord à des actions top secrètes, suivre les traces d’un fugitif attachant d’«impuissance» face au rôle qu’on voudrait lui faire jouer, quoi de plus passionnant ? Un véritable complot qui nous mène dans les plus hautes latitudes de notre sphère.
P.S. : Je conseille l’achat du premier et, pour moi, unique tome de Blanco. Le second volet, à part une dizaine de pages qui pourraient figurer en bonus, n’apporte rien à l’histoire.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Les Compagnons du Crépuscule
Une grande série... aux curieux débuts. Les six premières planches paraissent dans une nouvelle revue lancée par les éditions Hachette : "Géant", n° 0 (ben oui, zéro) de Mars 1981. Il n'y aura jamais de n° 1 ! Elle réapparaît dans le mensuel "à suivre" n° 61 de Février 1983 et s'y termine dans le n° 144 de Janvier 1990. Une série que j'aime particulièrement. Pourquoi ?... Passionné par cette période de l'Histoire de France qu'est la "Guerre de Cent Ans" (1337-1456) cette série s'y déroule. Vous pensez bien si j'y suis attentif aux détails ! Nous sommes en Juillet 1350, première période cette Guerre franco-anglaise. On y suit les péripéties de trois personnages principaux : un Chevalier sans nom et sans visage (dont l'auteur révélera -tardivement- l'identité), la coquine Mariotte et le surnommé "l'Anicet", un jeune gars plutôt dépassé par les événements. Cette trilogie mêle -avec bonheur- rigueur historique et magie. Très bien documenté, Bourgeon nous restitue l'authenticité -et la richesse aussi- de cette période sombre. On plonge avec délices dans les moeurs et coutumes d'alors ; dans ce Moyen Age partagé entre le christianisme (souvent forcé) et le paganisme. Sans oublier l'usage d'un langage expressif et souvent truculent. Les "Compagnons" ?.. une grande (bien que courte en albums) saga qui réconcilie -de bien belle façon- le lecteur à l'Histoire. Trois albums seront édités chez Casterman. A noter : une sorte de relecture pertinente, sous forme d'un quatrième volume ("Dans le sillage des sirènes"), édité en 1992. L'auteur : François BOURGEON, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 5 Juillet 1945. Outre cette série, on lui connaît aussi Brunelle et Colin, Les Passagers du vent.
Le Roi Tengiz (Tengiz)
Le fantasy-médiéval asiatique est décidément bien à la mode ces temps derniers ! Je dois dire que je n'ai pas acheté cet album grâce à la beauté de sa couverture qui me rebutait un peu de prime abord, et ce n'est qu'en feuilletant ce livre que je suis resté admiratif en visionnant les dessins (les dessins de Mornière sont très beaux) et les couleurs qui bien que travaillées par informatique sont remarquables (il faut le souligner car ce n’est pas toujours le cas). Ensuite je me suis dit qu’avec Tarek au scénario ce ne pouvait être qu’un gage de qualité suite à sa participation dans Le Tsar Fou et Sir Arthur Benton. Au final, pas de mauvaise surprise (bien au contraire), puisque Tarek nous concocte ici un scénario sur un terrain ou il excelle (tout en changeant de décors) dans lequel se mêlent luttes d’intérêts, manipulations politiques et bien sûr des batailles. Un très bon premier tome, graphiquement beau et très bien conté.
Les Formidables Aventures de Lapinot
Trondheim a construit une œuvre particulièrement aboutie. Elle prend d’ailleurs tout son sens quand on relit toute la série. Les personnages évoluent sur l’ensemble de la série ce qui donne une vraie cohérence narrative. La série se décompose entre les albums contemporains et ceux qui traitent d’un thème ou d’une époque plus éloignée. On retrouve toujours Lapinot, inquiet et anxieux, ainsi que ses potes, notamment Richard sorte d’antithèse du héros. J’ai une très nette préférence pour les albums contemporains encore que les autres soient aussi très intéressants. On peut se reconnaître dans cette génération de trentenaires parfois désabusés, souvent enjoués et qui, quelque part, refuse d’affronter le monde adulte où y vont en tremblant. Slaloms est une parfaite description des rapports humains, ces vacances au ski entre amis sont parfaitement réalistes ; de plus, l’album est formidablement bien écrit. Pichenettes révèle la part d’enfance qui est en chacun de nous, avec la partie de billes absolument drôlissime. Mais, Trondheim sait se faire plus grinçant et je trouve que les albums, à partir d’amours et intérim, se font plus sombres. Trondheim terminera la série en apothéose avec la couleur de l’enfer qui prépare l’album la vie comme elle vient (une merveille). Concernant les albums non contemporains, j’ai bien aimé celui sur le western, Trondheim y montre toute son ironie. Walter et son trip façon Adèle Blanc-sec m’a moins plu, bien que toujours aussi bien écrit. Vacances de printemps est un album qui sent la patte de Le Gall et l’ambiance victorienne est très agréable. Enfin, l’accélérateur atomique qui se voulait, semble-t-il un hommage au Spirou de Jijé m’a un peu déçu car il part parfois dans tous les sens et n’est pas toujours très cohérent. Sur l’ensemble, une série d’une grande qualité qui mérite qu’on la découvre entièrement pour en cerner les multiples finesses et qui gagne beaucoup à être découverte dans sa globalité. On y comprend que Trondheim savait, sans doute, parfaitement où il allait, quand il a créé la série.
Le Chevalier blanc
Je l'aime beaucoup, ce justicier en armure... Le "chevalier blanc" lève pour la première fois sa lourde épée dans l'hebdo Tintin n° 40, 8ème année, du 08 Octobre 1953. Les lecteurs vont découvrir une formidable épopée guerrière qui mêle intrigues, coups bas, duels, combats, assauts, sièges... et j'en passe. Aux commandes : Fred et Lilianne FUNCKEN, deux spécialistes de l'histoire. Le premier tome est scénarisé par Raymond MACHEROT et dessiné par Fred FUNCKEN. Après ce premier épisode, Macherot s'en va créer Chlorophylle et, plus tard, Sibylline Et le Chevalier Blanc ?... Fred FUNCKEN a entre-temps épousé Lilianne. Ils sont tous deux passionnés par l'Histoire et possèdent une énorme documentation référentielle. Sur le présent sujet, elle est sans faille. Ils décident de continuer -ensemble- cette puissante fresque chevaleresque. Et ça va plaire. Beaucoup même. La grande connaissance qu'ont les auteurs des costumes et des armes confère aux récits imaginés une forte authenticité et un charme certain. Petit à petit, pourtant, ce brave Chevalier Blanc va voir ses histoires s'espacer. Il faut dire que nos FUNCKEN ont mis nombre d'autres projets et séries en route. Deux vrais boulimiques du travail (très bien fait d'ailleurs). Une première série 5 albums verra le jour entre 1956 et 1965 aux éditions Lombard-Dargaud. Seul le premier est un cartonné. Deux autres albums suivront 15 ans plus tard, édité chez Chlorophylle, brochés et en noir et blanc. Le Chevalier Blanc fera un ultime retour, en 1994, pour deux albums, édités chez "Hélyode", cartonnés, dont le premier (en réalité le 10) est scénarisé par Didier Convard. Verra-t-on encore un jour l'armure étincelante briller dans les campagnes ?.. Je ne pense pas. Fred et Lilianne sont octogénaires et vivent une retraite ô combien méritée à Bruxelles. Mais avec eux, on ne sait jamais... A noter : l'album n° 4 porte le titre "Le signe fatal". L'album n° 6 porte le même titre mais n'a absolument rien à voir avec le 4. Allez comprendre !... La série "Le Chevalier Blanc" a bénéficié de plusieurs rééditions chez divers éditeurs. Nonobstant ce fait, il est rare d'en trouver des opus lors de bourses "occasions" dans des festivals Bd ou autres. Il est en effet très recherché des collectionneurs. Héros oublié, qui chevauche pourtant toujours dans les mânes des "jeunes" des années 60, ce chevalier n'aura laissé que de très bons souvenirs...
Jack B. Quick - Enfant prodige
Une fois encore, Alan Moore nous régale avec une histoire originale et savoureuse. Sur un ton léger, l'auteur s'amuse à imaginer la vie d'un jeune garçon surdoué qui jongle avec les théories scientifiques dans un petit village tranquille, et les catastrophes qui découlent de ses expériences. L'atout majeur de cette oeuvre est son humour absurde et décalé qui n'est pas sans rappeler celui des MONTY PYTHONS. Pour faire court, cette BD n'est effectivement pas la plus culte de l'auteur, mais elle a le mérite de nous amuser tout en nous faisant réfléchir aux lois qui régissent notre univers. PS : Et en plus, c'est moins compliqué qu'une explication d'HUBERT REEVES (lol).
l'Impératrice rouge
Il est réjouissant de temps en temps, de tomber sur une série qui nous sert une histoire racontée au travers de personnages, qui ne sont ni tout noirs, ni tout blancs. Dans l'impératrice rouge, pas de manichéisme : les auteurs vous peignent les coulisses d'une cours impériale russe, où s'oppose férocement un empereur décadent et une impératrice manipulatrice, le tout avec un arrière goût de science fiction. Seuls les plus rusés sortiront vainqueurs... Le graphisme d'Adamov, toujours aussi "classique" sert la précision du scénario, qui même s'il n'est pas diabolique, a le mérite de tenir en haleine le lecteur. Enfin, il est à noter que peu de personnages sont calqués comme beaucoup de BD récentes, sur des archétypes usés jusqu'à la corde. Un seul exemple : le hobby de l'empereur décadent précédemment cité est quand même le tricot ! Il fallait tout de même oser !!!
Raspoutine
Une belle surprise, avec Tarek qui continue dans l'historique et en Russie, cette fois c'est le Raspoutine authentique qui montre son nez ! Lentement l'ascension de cet escroc charismatique change la donne dans la noblesse russe, et les espions se succèdent autour de lui... On a envie d'en savoir plus, d'autant que le dessin au contraire de l'avis précédent, apporte un plus avec ces expressions caricaturales et son trait esthétique. Bref on plonge dans l'ambiance de cette Russie du début du siècle sans problème...
L'Enragé
On voit qu'Hervé (je connais Baru, que je croise chez des amis de temps en temps) connaît bien le monde sportif et extra sportif. J'aime toujours autant son "coup de crayon", son souci d'exactitude dans les détails, à savoir la ressemblance des lieux (Nancy et sa banlieue, entre autres, dans cette série), des "bagnoles", la couleur, qui est superbe à mes yeux (je sais, les goûts et les couleurs !!!) Je ne parlerai pas des personnages (parfois caricaturaux genre l'avocat), il en parle bien mieux que moi dans les différentes interviews qu'il a données, ainsi que dans la BD elle-même. J'adhère à 100% (on peut encore rêver, non ?) à son histoire. J'attends la prochaine histoire avec impatience... Encore merci.
Ivoire - Les tribulations de Joost Vanlabecke
Cet album, réédition d'un volume de la célèbre collection Atomium de Magic Strip (allez faire un tour sur ce site si vous ne connaissez pas http://perso.orange.fr/f.sirven/ ), ne peut passer inaperçu, d'autant plus quand son nouvel éditeur est La Pastèque et qu'il nous gratifie d'une nouvelle couverture et d'une qualité d'édition meilleure que la première (quelle magnifique bichromie nous ont-ils refaits !). Le pari de La Pastèque est réussi même si on peut regretter le célèbre dos toilé de la première édition, mais là je sombre trop dans la nostalgie. Puisque l'occasion nous en est donnée, parlons un peu de cet album. Peut-être vous rappelez-vous du 4eme plat de l'édition originale ? Non ? Un texte (qui faisait le charme de la collection atomium) était la première étape de la lecture. Là il s'agissait d'un extrait du gouverneur Sir Stevenson : « Si l'homme est homme et si la femme est femme c'est parce que l'éléphant est éléphant », une bonne partie des ingrédients de cet album y étaient résumés dans cette magnifique et hilarante phrase ! Dans cet album, Bravo et Regnaud allaient s'attaquer aux albums rétros des aventures coloniales, tous les ingrédients y étaient : les explorateurs, le gouverneur, les jolies jeunes femmes, les trafics en tout genre, et un zeste de racisme... A l'exemple de Chaland quelques années plus tôt dans le cimetière des éléphants, Bravo et Regnaud nous emmenaient sur les traces d'un trafic d'opium et d'ivoire. Graphiquement, Bravo maîtrise la ligne claire et domine la fluidité des traits. Ce deuxième album publié est bien plus abouti que celui paru deux ans plus tôt (Fighters) et a fait connaître ce très bon dessinateur. Je n'ai pas pu m'empêcher de rire face à certains détails comme cette main baladeuse dans la barque... Le scénario est réussit et dénonce le côté sombre de la colonisation. L'âme humaine était noire et tout était bon pour se livrer aux pires trafics. J'ai trouvé particulièrement poignante la scène de la déportation & Le seul petit reproche que l'on peut faire est qu'il arrive après Chaland et manque de ce fait un peu d'originalité. Pour conclure, c'est un bien bel album qui vient de ressortir et qui illustre parfaitement la fin d'une période de réinterprétation de la ligne claire... Les années 80 avaient poussé de jeunes dessinateurs sur les traces de leurs aînés, Bravo est l'un des derniers à s'y être mis et il en reste ce volume à part dans sa biographie.
Blanco (Le Chien Blanco)
Pour sûr, l’artiste n’a pas été aidé par l’éditeur, qui sauvagement assassine son œuvre. Transposant tout d’abord le sens de lecture, du sens originel au sens conventionnel européen, on est saisi par l’incohérence du texte avec le graphisme, mais de plus, n’attirant pas le lecteur en résumant l’histoire à une simple fuite de son héros. En effet, dans ce récit, Blanco est plus qu’un chien ! La moindre de ses expressions l’humanise. On s’identifie alors à cette victime. Mais à la différence de XIII, le chien a les réponses aux questions que le lecteur se pose : Pourquoi cette traque ? Qu’est-ce qui rend unique cet animal ? «L’homme mesure l’instinct des animaux uniquement par rapport à lui. Un animal a des talents sauvages qu’il ne déploie que lorsqu’il se trouve dans un milieu naturel» (Taniguchi- d’après Ralph Hellfar). Blanco est un super héros, il serait dommage de ne le considérer que comme une sorte de Wolverine à quatre pattes. Magnifiquement imagé par l’un des plus grands maîtres du manga, Blanco est une histoire des plus passionnante : mêler une aventure dans le grand Nord à des actions top secrètes, suivre les traces d’un fugitif attachant d’«impuissance» face au rôle qu’on voudrait lui faire jouer, quoi de plus passionnant ? Un véritable complot qui nous mène dans les plus hautes latitudes de notre sphère. P.S. : Je conseille l’achat du premier et, pour moi, unique tome de Blanco. Le second volet, à part une dizaine de pages qui pourraient figurer en bonus, n’apporte rien à l’histoire.