A titre personnel, je ne suis pas loin du 5/5. Cette série offre un plaisir de lecture bien au dessus du lot. Le graphisme est bon, voir excellent sur certaines planches. Le scénario est dense, intelligent. Les personnages sont intéressants, différents et complémentaires. Le tout nous offre un superbe équilibre et de belles heures de lecture. Inutile de résumer les 7 tomes, je conseille juste leur lecture et même leur achat.
Très bon premier tome à la fois scénaristiquement parlant mais aussi au niveau du dessin.
Cette BD sort un peu, selon moi, des sempiternels BDs d'héroic fantasy mélangeant humour pas toujours très fin et scénario assez creux.
J'ai impatience de voir la suite en espérant que le scénario ne s'essoufflera pas.
Je redoutais une nouvelle série pour enfants qui ne me plairait pas trop (dans le genre d'Esteban). Eh bien pas du tout.
Messire Guillaume débute on ne peut mieux, avec un scénario très bien construit et très efficace qui tient en haleine et donne fort envie de lire la suite. Le Moyen-Âge qui nous est présenté est crédible, et la présence de l'alchimie et du monde spirituel n'est ni trop lourde ni trop légère - juste comme il faut.
Les personnages sont tous bien typés, avec une forte personnalité, et sont très attachants chacun à leur manière. Même les enfants sont loin d'être mièvres ou naïfs et portent véritablement l'album sur leurs épaules comme les adultes qu'ils sont en train de devenir.
J'ai vraiment fort apprécié les dessins (surtout les visages et les passages brumeux) et l'utilisation judicieuse des crayonnés qui permettent de faire passer énormément de choses. Les couleurs sont elles aussi très réussies.
Tout cela laisse présager le meilleur pour la suite, que j'attends avec impatience.
Une BD qui marche sur les traces de V pour Vendetta, rien que ça!
Cette accroche a de quoi faire sourire... à la lecture, force est d'admettre que Smoke est effectivement une critique sociale à la fois sèche et exempte de toutes formes de concessions, une oeuvre qui n'a pas à rougir de ce qu'elle offre en ses pages.
Bien sûr il n'y a pas ici de reconstruction totale d'un univers comme c'est le cas dans V, bien sûr Smoke est loin de servir la noire ironie que l'on trouve dans les pages de la BD de Moore et Lloyd, inutile aussi de comparer la maestria narrative de Moore, avec le travail d'Alex De Campi.
Cela ne veut pas pour autant dire qu'Alex De Campi est dénuée de talent, loin de là.
Alors d'emblée, avant de commencer la lecture, oubliez toute forme de comparaison avec le monument qu'est V pour Vendetta, ainsi Smoke aura toutes les chances de savoir séduire.
Le scénario de cette BD est d'une complexité savante, on avance dans la lecture avec plaisir, suivant les pas de Caïn, tueur à la solde du gouvernement de son état, à la fois personnage principal et personne étrange. Caïn -un nom idéal pour ce personnage- semble errer, sortir d'un autre univers, hésitant face à un monde qu'il a l'impression de ne pas connaître. Le long de cette aventure sombre, mêlant aisément facteurs dramatiques intelligents et ressorts scénaristiques maîtrisés, Caïn découvrira des vérités noires et se demandera quelle peut-être sa voie dans un monde pareil.
Le monde présenté ici, l'univers de cette BD est magnifiquement dépeint, si certaines choses ont déjà été vues, pas mal d'éléments innovent. Le contexte politique est bien entendu en pleine déconfiture, totalement gangrené par un gouvernement pourri, le tout sous les yeux bienveillant du Prince d'Angleterre, qui préfère passer son temps à partouzer et s'abrutir de drogues que de s'occuper des affaires d'états.
Présenté de façon aussi brute, l'univers de Smoke peut paraître un peu gros, pourtant les ficelles qui tiennent l'ensemble sont fines, la représentation des manigances des politiques, aux mots couverts et aux méthodes brutales, est subtile.
Le sujet du terrorisme est également abordé frontalement dans Smoke, le groupe terroriste au lieu de s'attaquer simplement à l'impérialisme, dénonce une des dérives importantes de notre société: Un dictat qui nous oblige à paraître ce que nous devons "être" pour ne pas se sentir exclu.
Ici les terroristes sont représentés de façon caricaturale, pathétique, mais pas ridicule, ce sont des gens fous et désespérés, pas des moutons endoctrinés comme l'on a un peu trop tendance à en voir dans d'autres oeuvres les mettant en scène.
Cette histoire abonde en personnages, Caïn est important mais il n'est pas omniprésent, certaines sous intrigues se passent d'ailleurs facilement de sa présence. Pas mal de personnages ont un rôle relativement important, la psychologie de ses personnages est par ailleurs, assez fouillée.
Pour illustrer cette oeuvre, il fallait un dessinateur de talent. C'est Igor Kordey qui s'en charge, et il le fait bien! J'aime les dessins, Kordey a un style à personnalité, pour Smoke, il a assuré un travail parfait. Des cases à la mise en forme sophistiquée offrant parfois des détails de fond d'importance, dans lesquelles on voit un Londres aux murs sales et saturés par les annonces publicitaires. L'aspect visuel du monde est futuriste mais pas forcément évolué propret et débordant de haute technologie, c'est un monde qui ressemble beaucoup au notre, ses défauts sont justes accentués.
L'univers graphique de Smoke colle parfaitement avec le scénario d'Alex De Campi.
L'ambiance n'en est que plus vraie.
Smoke est une BD qui m'a plu, que je conseille en émettant toutefois une réserve d'importance... Smoke appelle une suite, et cette suite risque de se faire désirer un petit bout de temps. Ce volume peut s'apprécier en tant que tel, mais toutes les clés ne sont pas livrées, certaines questions importantes nous restent à l'esprit après la lecture, ce qui est légitimement frustrant.
JJJ
Je ne peux pas dire que je suis un spécialiste de l'Afrique, vu que mon expérience se limite à un séjour de un mois au Sénégal. En tout cas, j'ai retrouvé dans cette BD l'atmosphère si particulière, pour un blanc-bec, de ce continent. Ca vaut notamment pour les dialogues, dans un français métissé, qui apporte vivacité et fraîcheur au récit.
L'histoire est légère, ce qui est appréciable, ça change du misérabilisme habituel, quand on parle de l'Afrique.
Malgré le dessin naïf, les trois jeunes personnages féminins principaux sont très sexy, ce qui ne gâche pas la lecture.
Les personnages ont tous une personnalité bien à eux. On passe par une série de situation de théâtre de boulevard (jeunes filles se disputant un fils à papa, playboy qui ne fait que "passer par là", employés serviles devant un patron tyrannique, dragueurs du dimanche, manigances pour aller "gazer" en cachette, cocufiages, etc.). C'est exécuté avec talent et un rythme adéquat, donc ça passe comme une lettre à la poste. En prime, à la fin de chaque tome, un coup de théâtre retentissant (quoique prévisible, au moins pour le deuxième).
Les couleurs vives renforcent la gaîté de l'ensemble.
A lire en période de grisaille.
Vraiment faut le lire, les gars.
Autant Ultra, des mêmes Luna Brothers, m'avait un peu gonflé par certains aspects (trop verbeux, abus d'effets ordinateurs sur les dessins, ...), autant Girls est vraiment prenant et bien fait.
Grand fan des films de Carpenter, j'adore ce genre de thrillers fantastiques racontés au premier degré, et il faut reconnaître que Girls en est un exemple parfait.
Une menace inconnue et incongrue s'abat sur une petite ville, et on suit les tentatives de survie et de compréhension d'un groupe de personnes dépassées par les événements.
Le nombre de personnages en jeu est impressionnant et les caractères de chacun sont tous bien fouillés.
Pourtant, un sous-discours sociologique assez jouissif sur les rapports humains est permanent, et permet un réel plaisir de lecture...
Car, bordel, il était temps que quelqu'un se décide à relancer la guerre des sexes, les gars !!
Et puis, comme je l'ai lu ailleurs, une BD où un spermatozoïde géant découpe des types en tranches ne peut être foncièrement mauvaise...
Rarement une BD m'aura fait autant rire. On sent bien le vécu dans le récit de Peter Bagge, et plusieurs personnages m'ont fortement fait penser à certaines de mes connaissances (c'est peut-être pour ça que j'ai trouvé ça aussi drôle).
Le dessin est cheap, mais Bagge est passé maître dans l'art de déformer le corps de ses personnages pour en tirer un effet hilarant. L'expressivité de ses personnages est extraordinaire, avec mention spéciale pour la colère et l'embarras.
Buddy Bradley, le personnage central, semble être le seul à ne pas être complètement dingue (et il y a énormément de façons d'être dingue), ce qui ne l'empêche pas de cultiver nombre de vices. Le langage est cru mais les répliques sont souvent bien trouvées.
En route pour Seattle permet de se familiariser avec une culture populaire américaine et est aussi une satire sociale qui bien qu'enracinée dans le Seattle des années 90 n'en évoque pas moins des situations que l'on peut retrouver de nos jours chez nous. Le coté "rock'n'roll" de cette BD est ce qui fait sa force. Il peut choquer ou ennuyer ceux qui n'y sont pas sensible, mais si ce n'est pas le cas, sa lecture est un pur moment de jouissance.
Un incontournable pour tous les amateurs d'histoire contemporaine.
Bilal a voulu retranscrire les tragédies du communisme sur trois générations et selon plusieurs contextes nationaux des pays d'Europe de l'Est. En grande partie réussi, le décor hivernal et le surréalisme morbide du dessin y sont pour beaucoup. Les personnages sont intéressants, car ils ont été à la fois profiteurs et victimes du communisme, idéalistes et cyniques, par la force d'un mouvement de l'histoire qui a broyé nombre d'individus au cours de leurs carrières. L'enjeu de cette partie de chasse, c'est l'affrontement entre la technocratie froide qui cherche à réformer le communisme et la vieille garde en fin de règne blasée par les horreurs et épreuves vécues, et qui sait que l'idéal communiste qui a porté leur espoir est bien mort. A replacer dans le contexte de l'écriture de cette BD, quelques années avant l'effondrement du mur de Berlin.
Pour l'Histoire, on est donc servit avec les flash-backs des différents protagonistes se rappelant leur passé. On découvre donc des épisodes méconnus de l'histoire du communisme ou on apprécie l'illustration de ce qui peut paraître un peu austère dans un livre d'histoire classique.
Les seuls reproches que je pourrais formuler, c'est le coté un peu artificiel de l'évocation des souvenirs et l'invraisemblance du prétexte du scénario. Mais le jeu en vaut la chandelle.
Le dessin est encore un peu rigide par rapport aux productions suivantes de Bilal, mais là, ça sert l'histoire.
Je suis depuis longtemps un grand fan de Jean-Yves Delitte.
Depuis Le Neptune encore plus...
Pas de déception pour ce nouvel opus du dessinateur/scénariste, qui nous emmène dans l'univers rude et dangereux de la marine marchande. Un dessin époustouflant pour décrire avec une telle authenticité ce magnifique voilier. Un scénario assez fort pour nous captiver et nous enivrer. Album qui, sans conteste, est à conseiller.
On ne peut pas parler de chef-d’oeuvre, mais j'ai trouvé ce premier opus extrêmement efficace au niveau de l'ambiance et du background. Ce concept me fait penser à un jeu de rôle paru, à l'époque, dans le magazine Cassus Belli, et qui s'appelait Méga III, ou on jouait des personnages diplomates mais pas manchots non plus, dans un univers type space opéra. En plus, le format diptyque me semble très approprié à ce type d'aventure: on a le temps de bien exposer le monde visité, mais on ne donne pas dans le scénario à rallonge.
Le dessin est propre sans être exceptionnel, et pour moi il dessert parfaitement l'ambiance. Une série qui fait donc parler d'elle et à juste titre, à mon avis.
Pour ce qui est du scénario, et c'est le point faible de ce premier épisode, il est pour le moins convenu, voire racoleur. A voir comment les auteurs vont s'en tirer dans la deuxième partie et surtout dans les suivants.
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Travis
A titre personnel, je ne suis pas loin du 5/5. Cette série offre un plaisir de lecture bien au dessus du lot. Le graphisme est bon, voir excellent sur certaines planches. Le scénario est dense, intelligent. Les personnages sont intéressants, différents et complémentaires. Le tout nous offre un superbe équilibre et de belles heures de lecture. Inutile de résumer les 7 tomes, je conseille juste leur lecture et même leur achat.
Servitude
Très bon premier tome à la fois scénaristiquement parlant mais aussi au niveau du dessin. Cette BD sort un peu, selon moi, des sempiternels BDs d'héroic fantasy mélangeant humour pas toujours très fin et scénario assez creux. J'ai impatience de voir la suite en espérant que le scénario ne s'essoufflera pas.
Messire Guillaume
Je redoutais une nouvelle série pour enfants qui ne me plairait pas trop (dans le genre d'Esteban). Eh bien pas du tout. Messire Guillaume débute on ne peut mieux, avec un scénario très bien construit et très efficace qui tient en haleine et donne fort envie de lire la suite. Le Moyen-Âge qui nous est présenté est crédible, et la présence de l'alchimie et du monde spirituel n'est ni trop lourde ni trop légère - juste comme il faut. Les personnages sont tous bien typés, avec une forte personnalité, et sont très attachants chacun à leur manière. Même les enfants sont loin d'être mièvres ou naïfs et portent véritablement l'album sur leurs épaules comme les adultes qu'ils sont en train de devenir. J'ai vraiment fort apprécié les dessins (surtout les visages et les passages brumeux) et l'utilisation judicieuse des crayonnés qui permettent de faire passer énormément de choses. Les couleurs sont elles aussi très réussies. Tout cela laisse présager le meilleur pour la suite, que j'attends avec impatience.
Smoke - La Main de Caïn
Une BD qui marche sur les traces de V pour Vendetta, rien que ça! Cette accroche a de quoi faire sourire... à la lecture, force est d'admettre que Smoke est effectivement une critique sociale à la fois sèche et exempte de toutes formes de concessions, une oeuvre qui n'a pas à rougir de ce qu'elle offre en ses pages. Bien sûr il n'y a pas ici de reconstruction totale d'un univers comme c'est le cas dans V, bien sûr Smoke est loin de servir la noire ironie que l'on trouve dans les pages de la BD de Moore et Lloyd, inutile aussi de comparer la maestria narrative de Moore, avec le travail d'Alex De Campi. Cela ne veut pas pour autant dire qu'Alex De Campi est dénuée de talent, loin de là. Alors d'emblée, avant de commencer la lecture, oubliez toute forme de comparaison avec le monument qu'est V pour Vendetta, ainsi Smoke aura toutes les chances de savoir séduire. Le scénario de cette BD est d'une complexité savante, on avance dans la lecture avec plaisir, suivant les pas de Caïn, tueur à la solde du gouvernement de son état, à la fois personnage principal et personne étrange. Caïn -un nom idéal pour ce personnage- semble errer, sortir d'un autre univers, hésitant face à un monde qu'il a l'impression de ne pas connaître. Le long de cette aventure sombre, mêlant aisément facteurs dramatiques intelligents et ressorts scénaristiques maîtrisés, Caïn découvrira des vérités noires et se demandera quelle peut-être sa voie dans un monde pareil. Le monde présenté ici, l'univers de cette BD est magnifiquement dépeint, si certaines choses ont déjà été vues, pas mal d'éléments innovent. Le contexte politique est bien entendu en pleine déconfiture, totalement gangrené par un gouvernement pourri, le tout sous les yeux bienveillant du Prince d'Angleterre, qui préfère passer son temps à partouzer et s'abrutir de drogues que de s'occuper des affaires d'états. Présenté de façon aussi brute, l'univers de Smoke peut paraître un peu gros, pourtant les ficelles qui tiennent l'ensemble sont fines, la représentation des manigances des politiques, aux mots couverts et aux méthodes brutales, est subtile. Le sujet du terrorisme est également abordé frontalement dans Smoke, le groupe terroriste au lieu de s'attaquer simplement à l'impérialisme, dénonce une des dérives importantes de notre société: Un dictat qui nous oblige à paraître ce que nous devons "être" pour ne pas se sentir exclu. Ici les terroristes sont représentés de façon caricaturale, pathétique, mais pas ridicule, ce sont des gens fous et désespérés, pas des moutons endoctrinés comme l'on a un peu trop tendance à en voir dans d'autres oeuvres les mettant en scène. Cette histoire abonde en personnages, Caïn est important mais il n'est pas omniprésent, certaines sous intrigues se passent d'ailleurs facilement de sa présence. Pas mal de personnages ont un rôle relativement important, la psychologie de ses personnages est par ailleurs, assez fouillée. Pour illustrer cette oeuvre, il fallait un dessinateur de talent. C'est Igor Kordey qui s'en charge, et il le fait bien! J'aime les dessins, Kordey a un style à personnalité, pour Smoke, il a assuré un travail parfait. Des cases à la mise en forme sophistiquée offrant parfois des détails de fond d'importance, dans lesquelles on voit un Londres aux murs sales et saturés par les annonces publicitaires. L'aspect visuel du monde est futuriste mais pas forcément évolué propret et débordant de haute technologie, c'est un monde qui ressemble beaucoup au notre, ses défauts sont justes accentués. L'univers graphique de Smoke colle parfaitement avec le scénario d'Alex De Campi. L'ambiance n'en est que plus vraie. Smoke est une BD qui m'a plu, que je conseille en émettant toutefois une réserve d'importance... Smoke appelle une suite, et cette suite risque de se faire désirer un petit bout de temps. Ce volume peut s'apprécier en tant que tel, mais toutes les clés ne sont pas livrées, certaines questions importantes nous restent à l'esprit après la lecture, ce qui est légitimement frustrant. JJJ
Aya de Yopougon
Je ne peux pas dire que je suis un spécialiste de l'Afrique, vu que mon expérience se limite à un séjour de un mois au Sénégal. En tout cas, j'ai retrouvé dans cette BD l'atmosphère si particulière, pour un blanc-bec, de ce continent. Ca vaut notamment pour les dialogues, dans un français métissé, qui apporte vivacité et fraîcheur au récit. L'histoire est légère, ce qui est appréciable, ça change du misérabilisme habituel, quand on parle de l'Afrique. Malgré le dessin naïf, les trois jeunes personnages féminins principaux sont très sexy, ce qui ne gâche pas la lecture. Les personnages ont tous une personnalité bien à eux. On passe par une série de situation de théâtre de boulevard (jeunes filles se disputant un fils à papa, playboy qui ne fait que "passer par là", employés serviles devant un patron tyrannique, dragueurs du dimanche, manigances pour aller "gazer" en cachette, cocufiages, etc.). C'est exécuté avec talent et un rythme adéquat, donc ça passe comme une lettre à la poste. En prime, à la fin de chaque tome, un coup de théâtre retentissant (quoique prévisible, au moins pour le deuxième). Les couleurs vives renforcent la gaîté de l'ensemble. A lire en période de grisaille.
Girls
Vraiment faut le lire, les gars. Autant Ultra, des mêmes Luna Brothers, m'avait un peu gonflé par certains aspects (trop verbeux, abus d'effets ordinateurs sur les dessins, ...), autant Girls est vraiment prenant et bien fait. Grand fan des films de Carpenter, j'adore ce genre de thrillers fantastiques racontés au premier degré, et il faut reconnaître que Girls en est un exemple parfait. Une menace inconnue et incongrue s'abat sur une petite ville, et on suit les tentatives de survie et de compréhension d'un groupe de personnes dépassées par les événements. Le nombre de personnages en jeu est impressionnant et les caractères de chacun sont tous bien fouillés. Pourtant, un sous-discours sociologique assez jouissif sur les rapports humains est permanent, et permet un réel plaisir de lecture... Car, bordel, il était temps que quelqu'un se décide à relancer la guerre des sexes, les gars !! Et puis, comme je l'ai lu ailleurs, une BD où un spermatozoïde géant découpe des types en tranches ne peut être foncièrement mauvaise...
Hate (Buddy Bradley)
Rarement une BD m'aura fait autant rire. On sent bien le vécu dans le récit de Peter Bagge, et plusieurs personnages m'ont fortement fait penser à certaines de mes connaissances (c'est peut-être pour ça que j'ai trouvé ça aussi drôle). Le dessin est cheap, mais Bagge est passé maître dans l'art de déformer le corps de ses personnages pour en tirer un effet hilarant. L'expressivité de ses personnages est extraordinaire, avec mention spéciale pour la colère et l'embarras. Buddy Bradley, le personnage central, semble être le seul à ne pas être complètement dingue (et il y a énormément de façons d'être dingue), ce qui ne l'empêche pas de cultiver nombre de vices. Le langage est cru mais les répliques sont souvent bien trouvées. En route pour Seattle permet de se familiariser avec une culture populaire américaine et est aussi une satire sociale qui bien qu'enracinée dans le Seattle des années 90 n'en évoque pas moins des situations que l'on peut retrouver de nos jours chez nous. Le coté "rock'n'roll" de cette BD est ce qui fait sa force. Il peut choquer ou ennuyer ceux qui n'y sont pas sensible, mais si ce n'est pas le cas, sa lecture est un pur moment de jouissance.
Partie de chasse
Un incontournable pour tous les amateurs d'histoire contemporaine. Bilal a voulu retranscrire les tragédies du communisme sur trois générations et selon plusieurs contextes nationaux des pays d'Europe de l'Est. En grande partie réussi, le décor hivernal et le surréalisme morbide du dessin y sont pour beaucoup. Les personnages sont intéressants, car ils ont été à la fois profiteurs et victimes du communisme, idéalistes et cyniques, par la force d'un mouvement de l'histoire qui a broyé nombre d'individus au cours de leurs carrières. L'enjeu de cette partie de chasse, c'est l'affrontement entre la technocratie froide qui cherche à réformer le communisme et la vieille garde en fin de règne blasée par les horreurs et épreuves vécues, et qui sait que l'idéal communiste qui a porté leur espoir est bien mort. A replacer dans le contexte de l'écriture de cette BD, quelques années avant l'effondrement du mur de Berlin. Pour l'Histoire, on est donc servit avec les flash-backs des différents protagonistes se rappelant leur passé. On découvre donc des épisodes méconnus de l'histoire du communisme ou on apprécie l'illustration de ce qui peut paraître un peu austère dans un livre d'histoire classique. Les seuls reproches que je pourrais formuler, c'est le coté un peu artificiel de l'évocation des souvenirs et l'invraisemblance du prétexte du scénario. Mais le jeu en vaut la chandelle. Le dessin est encore un peu rigide par rapport aux productions suivantes de Bilal, mais là, ça sert l'histoire.
Belem
Je suis depuis longtemps un grand fan de Jean-Yves Delitte. Depuis Le Neptune encore plus... Pas de déception pour ce nouvel opus du dessinateur/scénariste, qui nous emmène dans l'univers rude et dangereux de la marine marchande. Un dessin époustouflant pour décrire avec une telle authenticité ce magnifique voilier. Un scénario assez fort pour nous captiver et nous enivrer. Album qui, sans conteste, est à conseiller.
Orbital
On ne peut pas parler de chef-d’oeuvre, mais j'ai trouvé ce premier opus extrêmement efficace au niveau de l'ambiance et du background. Ce concept me fait penser à un jeu de rôle paru, à l'époque, dans le magazine Cassus Belli, et qui s'appelait Méga III, ou on jouait des personnages diplomates mais pas manchots non plus, dans un univers type space opéra. En plus, le format diptyque me semble très approprié à ce type d'aventure: on a le temps de bien exposer le monde visité, mais on ne donne pas dans le scénario à rallonge. Le dessin est propre sans être exceptionnel, et pour moi il dessert parfaitement l'ambiance. Une série qui fait donc parler d'elle et à juste titre, à mon avis. Pour ce qui est du scénario, et c'est le point faible de ce premier épisode, il est pour le moins convenu, voire racoleur. A voir comment les auteurs vont s'en tirer dans la deuxième partie et surtout dans les suivants.