Et si un jour la terre est mise en vente ? Cela semble très farfelue comme idée n’est-ce pas ? Et pourtant, Kokor l’a osé et l’a mise en images avec cet album plein de poésie et d’absurdité légère…
Dès le début de l’album, le ton est donné : un extraterrestre atterrit sur terre comme candidat à l’achat de notre planète et refuse de la visiter avec un engin motorisé proposé par l’agent Sulivan Vilette. Le lecteur est ensuite invité à suivre les péripéties de ce couple insolite en balade sur des chevaux à travers nos belles contrées…
Au fil de la lecture, l’auteur va emmener intelligemment le lecteur vers un récit original plein de rêveries et de surprises, là où le bédéphile ne s’attend pas du tout à découvrir ce fameux dénouement !
Kokor parsème son album de séquences poétiques d’une beauté inégalée à ma connaissance dans le milieu de la bd franco-belge.
L’humour, distillé d’une manière légèrement absurde, est très présent dans cette bd à travers les dialogues entre l’extraterrestre et l’agent. Cet humour est également servi par les réactions de personnages qui suivent leurs aventures grâce à une émission de radio.
J’aime beaucoup le dessin de Kokor. "Balade balade" est le deuxième one-shot de l’auteur (Kady fut son premier one-shot, c’est un album que je vous conseille également de lire) à une époque où celui-ci ne réalisait pas encore la mise en couleurs. Le noir et blanc de Kokor est très agréable à contempler et, à mon avis, ne devrait pas décourager les bédéphiles peu habitués au noir et blanc. La narration est excellente, elle « capte » irrémédiablement le lecteur jusqu’au dénouement.
Au final, j’ai été très charmé par cet album au scénario très original, plein de surprises et de poésies. C’est exactement le genre de bd à « déguster » dans un bon vieux fauteuil en fin de soirée et avec lequel le lecteur passera un bon moment de rêveries. A découvrir impérativement !
"Ethan Ringler" est une BD peu connue et pourtant elle vaut le détour.
L'histoire est assez originale : bien que la trame soit classique -histoire d'agent double-,elle est transposée dans un cadre moins courant, le western, et c'est ce qui donne tout l'intérêt à cette série. De plus il y a un fil rouge, la découverte du passé du héros, sur lequel on a pour l'instant peu d'indices mais qui réserve une suite passionnante s'il est bien employé, en espérant qu'on ne se perde pas dans des aventures inintéressantes qui n'apportent rien (une série à rallonge comme il en existe pas mal quoi). Ca se lit bien, le récit est fluide et parsemé de scènes d'action dignes de tout bon western.
Les dessins sont très réussis, l'ambiance du New York du XIXème siècle est très bien restituée, les beaux quartiers comme les bas-fonds, les maisons de style victorien comme les saloons enfumés, on s'y croirait ! Le trait un peu fouillis du dessinateur et les superbes couleurs donnent un charme désuet et éclatant à la fois à cette série. C'est comme l'impression de regarder un vieux film remastérisé : un aspect ancien auquel on a redonné un goût de modernité, et ça marche à merveille !
C'est donc par le scénario que cette série n'obtient pas le tant convoité 5/5 mais, pour ma part, les graphismes très réussis et adaptés le mériteraient amplement à eux seuls ;)
Il y a du Cyrano de Bergerac ou encore du baron de Münchhausen chez cet étrange personnage qu'est Nelson Lobster. Ses exploits sont dignes d'un conte pour enfants mais très vite Corbeyran ajoute une note plus dramatique avec l'apparition de la Camarde et le récit se transforme en "conte des mille et une nuits". Mais j'avoue que j'ai hésité avant d'acheter cette bande dessinée car, au vu des robots pages 38, j'avais peur de revoir Corbeyran dériver vers des rivages plus fantastique. Que nenni, le récit allie aventures maritimes, contes et légendes pour ma plus grande joie et les seuls monstres que l'on rencontre sont des monstres marins.
Même si le dessin et les couleurs relèvent beaucoup de l'informatique, j'ai été séduit par le trait de Florent Calvez, qui avait auparavant travaillé sur U-29 (éditions Akiléos), livre que j'avais apprécié.
Corbeyran s'éloigne du monde d'Asphodèle (qui me lasse réellement) pour nous livrer une saga maritime originale et réussie.
Un bon livre pour débuter l'année.
Vous voulez découvrir une bédé qui remue, une histoire qui, l'air de rien, vous explose à la figure, alors ruez-vous sur cet excellent récit d'une richesse assez hors du commun. A la fois témoignage d'une époque, et déballage quasi psychanalytique de son auteur, c'est presque jouissif tellement ce livre vous prend aux tripes. Le traitement graphique est également excellent. Bref, que du bon !
Si vous aimez le second degré et la dérision, cette BD est idéale. Un capitaine amoureux des livres et détaché des choses bassement terrestres au pays des pirates assoiffés de butin. C'est plein d'humour décalé et d'ironie. J'aime le dessin très coloré et le texte plein d'esprit.
Très très beau diptyque.
Autant dans sa conception que dans son exécution.
En effet le pari de Georges et Layla Bess de nous faire découvrir "de l'intérieur" l'écriture d'une histoire, est très intéressante. On eût pu craindre le côté "je suis un être supérieur, je crée la vie, etc.", mais pas du tout, on suit le couple dans ses hésitations, ses aller-retours, ses interrogations quant à l'orientation à donner à leur histoire. En cela l'oeuvre est d'une fraîcheur déconcertante et bienvenue, même si le procédé est "voulu".
Cela donne une mise en abyme de l'histoire tout à fait intéressante, d'autant plus que le conte qui nous est narré est passionnant, prenant. On a du mal à s'en détacher.
D'autant plus que le dessin de Georges Bess est d'une maîtrise époustouflante, comme dans Escondida, et que du coup son récit est entièrement réaliste, malgré le côté fantastique qui sous-tend toute l'histoire. Mais le patrimoine jodorowskien de Georges Bess remonte quand même à la surface, surtout dans le tome 2.
En effet le couple Bess joue un peu plus sur l'introspection, sur le sidéral, sur le métaphysique, histoire de pimenter un peu l'histoire.
Mais contrairement à certaines histoires du scénariste chilien, cela n'en devient pas embrouillé pour autant, et l'on reste dans le cadre des contes et légendes indiennes.
L'Inde, qui a donc largement inspiré ces deux auteurs, pour cette histoire en deux parties très intéressante, un conte aux frontières du mysticisme illustré avec énormément de talent.
Poésie, humour, amitié et aventure, ce sont tous les ingrédients qui me font apprécier cette BD. Les planches de dessins sont bourrées de petits détails qu'on ne voit pas forcément à la première lecture. Si ce que vous recherchez dans la BD est un moment d'évasion où l'on peut savourer une charmante histoire et des dessins invitant au voyage, véritables morceaux de nature, n'hésitez pas.
"Krän" est un bon moyen de se fendre la poire comme il se doit !! Certes, si vous n'aimez pas l'humour un peu lourd et facile passez votre chemin...
Moi en attendant je me suis régalé de suivre ces aventures plus déjantées les unes que les autres et je trouve le petit garou trop craquant !
Après il est vrai que le dessin pourrait être meilleur, les dialogues aussi, mais qu'il est bon de se laisser aller sans réfléchir et assumer de franches rigolades.
Bref si vous voulez vous marrer sans réfléchir choisissez "Krän" 'tain!!
"One Piece" est un manga à l'univers démentiel, aux possibilités infinies. Ce chef-d'œuvre est sans conteste la perle de la japanimation avec Dragon Ball, on comprend l'engouement de bons nombres de mangakas à s'en inspirer.
Mais un manga de ce type sans humour est creux, c'est pourquoi "One piece" est et restera une œuvre magistrale, l'humour étant fantastique et omniprésent. De loin le meilleur humour que l'on puisse trouver dans le monde du manga (À noter que "Eyeshield" 21 n'est pas mal non plus :p). L'aventure quant à elle est passionnante, on ne sait jamais à quoi s'attendre et les ennemis (ou amis cachés d'ailleurs, je n'en dis pas plus) sont plus que charismatiques (je pense particulièrement à Dragon, Barbe noire, Ace, Ao Kiji, et j'en passe). L'équipage quant à lui est très agréable ; mention spéciale à Chopper, Luffy et Pipo les guignols du bateau ;p.
En conclusion "One piece" est une œuvre magique inégalée, salutations à Monsieur Oda pour son époustouflante création.
Cet album-là, je le guettais depuis un bon moment… je me méfiais un peu des avis très favorables des lecteurs disséminés ça et là sur les foras et le sujet de cette BD ne m’attirait pas plus que ça.
Et puis, voilà, au bout de quelques pages, entraîné par le dessin tout en rondeur de Alfred et la bonne narration de ce récit autobiographique, j’ai finalement été capté par cette bd.
L’histoire tourne autour des années 68, Olivier Ka est l’enfant unique d’une famille baba-cool aux mœurs très « libertins » et a des grands-parents fortement imprégnés par le catholicisme. Le rapport religieux entre ses parents et ses grands-parents ne sont pas donc au top, Olivier Ka n’aura pas de cesse de se poser des questions sur Dieu et sur sa façon de se comporter ainsi que sur celle de ses parents dont il admire leur « simplicité » de vivre.
Et puis, un jour débarque un curé au nom de « Pierre » dont l’allure correspond aux goûts de ses parents et dont la pratique religieuse satisfait ses grands-parents, il sera finalement le trait d’union de la famille.
Pour moi, il y a deux thématiques majeures dans ce récit.
La première correspond à la période post-adolescente de Olivier où le lecteur découvre l’époque soixante-huitarde avec ses interrogations sur à la religion, la nature, la liberté et l’épanouissement sexuel. Ce n’est pas la partie la plus important du récit mais elle est très riche en réflexions. Cette partie m’a posé beaucoup de questions sur l’éducation des enfants, la pratique religieuse, etc…
La deuxième correspond à la vie de Olivier de son adolescence jusqu’à nos jours, une vie marquée par sa « relation » avec ce curé et dont il ne s’en remettra jamais… Cette partie est sans contexte la base du récit, elle est pleine d’émotions et le lecteur ne peut qu’être touché par « la détresse » d’Olivier. Certaines séquences sont très dures à supporter (je pense au dénouement dont j’ai eu le sentiment que mon cœur se resserrait) malgré la douceur du trait d’Alfred.
Le choix de ce dessin pour cette histoire est assez étonnant. Je me mets à la place du lecteur qui n’a jamais entendu parler de ce récit et qui le découvre pour la première fois, imaginez un peu sa surprise lorsque sa lecture arrivera sur des séquences difficiles alors que la douceur du trait d’Alfred ne présageait pas cela !
Finalement, j’applaudis ce choix graphique car cela m’a permis d’entrer plus facilement dans ce récit. Je pense qu’un style plus réaliste pour cette histoire m’aurait rebuté jusqu’à l’écoeurement cette lecture alors que ce dessin « sympathique » me donne envie de relire cette bd… peut-être pas de sitôt mais je sais que je la relirai !
A mon avis, il est clair que cette bd ne donnera pas sitôt l’envie aux lecteurs de la relire tant le sujet est grave et plein de noirceurs. Cependant, le récit est ponctué par une partie sur la jeunesse d’Olivier Ka qui me semble très riche en questionnement, c’est ce passage qui me donne cette envie de relecture. Le dessin d’Alfred, au premier abord d’un style assez bizarre pour ce genre de récit, m’est finalement apparu intelligemment adapté à cette BD.
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Balade Balade
Et si un jour la terre est mise en vente ? Cela semble très farfelue comme idée n’est-ce pas ? Et pourtant, Kokor l’a osé et l’a mise en images avec cet album plein de poésie et d’absurdité légère… Dès le début de l’album, le ton est donné : un extraterrestre atterrit sur terre comme candidat à l’achat de notre planète et refuse de la visiter avec un engin motorisé proposé par l’agent Sulivan Vilette. Le lecteur est ensuite invité à suivre les péripéties de ce couple insolite en balade sur des chevaux à travers nos belles contrées… Au fil de la lecture, l’auteur va emmener intelligemment le lecteur vers un récit original plein de rêveries et de surprises, là où le bédéphile ne s’attend pas du tout à découvrir ce fameux dénouement ! Kokor parsème son album de séquences poétiques d’une beauté inégalée à ma connaissance dans le milieu de la bd franco-belge. L’humour, distillé d’une manière légèrement absurde, est très présent dans cette bd à travers les dialogues entre l’extraterrestre et l’agent. Cet humour est également servi par les réactions de personnages qui suivent leurs aventures grâce à une émission de radio. J’aime beaucoup le dessin de Kokor. "Balade balade" est le deuxième one-shot de l’auteur (Kady fut son premier one-shot, c’est un album que je vous conseille également de lire) à une époque où celui-ci ne réalisait pas encore la mise en couleurs. Le noir et blanc de Kokor est très agréable à contempler et, à mon avis, ne devrait pas décourager les bédéphiles peu habitués au noir et blanc. La narration est excellente, elle « capte » irrémédiablement le lecteur jusqu’au dénouement. Au final, j’ai été très charmé par cet album au scénario très original, plein de surprises et de poésies. C’est exactement le genre de bd à « déguster » dans un bon vieux fauteuil en fin de soirée et avec lequel le lecteur passera un bon moment de rêveries. A découvrir impérativement !
Ethan Ringler, Agent fédéral
"Ethan Ringler" est une BD peu connue et pourtant elle vaut le détour. L'histoire est assez originale : bien que la trame soit classique -histoire d'agent double-,elle est transposée dans un cadre moins courant, le western, et c'est ce qui donne tout l'intérêt à cette série. De plus il y a un fil rouge, la découverte du passé du héros, sur lequel on a pour l'instant peu d'indices mais qui réserve une suite passionnante s'il est bien employé, en espérant qu'on ne se perde pas dans des aventures inintéressantes qui n'apportent rien (une série à rallonge comme il en existe pas mal quoi). Ca se lit bien, le récit est fluide et parsemé de scènes d'action dignes de tout bon western. Les dessins sont très réussis, l'ambiance du New York du XIXème siècle est très bien restituée, les beaux quartiers comme les bas-fonds, les maisons de style victorien comme les saloons enfumés, on s'y croirait ! Le trait un peu fouillis du dessinateur et les superbes couleurs donnent un charme désuet et éclatant à la fois à cette série. C'est comme l'impression de regarder un vieux film remastérisé : un aspect ancien auquel on a redonné un goût de modernité, et ça marche à merveille ! C'est donc par le scénario que cette série n'obtient pas le tant convoité 5/5 mais, pour ma part, les graphismes très réussis et adaptés le mériteraient amplement à eux seuls ;)
Nelson Lobster
Il y a du Cyrano de Bergerac ou encore du baron de Münchhausen chez cet étrange personnage qu'est Nelson Lobster. Ses exploits sont dignes d'un conte pour enfants mais très vite Corbeyran ajoute une note plus dramatique avec l'apparition de la Camarde et le récit se transforme en "conte des mille et une nuits". Mais j'avoue que j'ai hésité avant d'acheter cette bande dessinée car, au vu des robots pages 38, j'avais peur de revoir Corbeyran dériver vers des rivages plus fantastique. Que nenni, le récit allie aventures maritimes, contes et légendes pour ma plus grande joie et les seuls monstres que l'on rencontre sont des monstres marins. Même si le dessin et les couleurs relèvent beaucoup de l'informatique, j'ai été séduit par le trait de Florent Calvez, qui avait auparavant travaillé sur U-29 (éditions Akiléos), livre que j'avais apprécié. Corbeyran s'éloigne du monde d'Asphodèle (qui me lasse réellement) pour nous livrer une saga maritime originale et réussie. Un bon livre pour débuter l'année.
Pourquoi j'ai tué Pierre
Vous voulez découvrir une bédé qui remue, une histoire qui, l'air de rien, vous explose à la figure, alors ruez-vous sur cet excellent récit d'une richesse assez hors du commun. A la fois témoignage d'une époque, et déballage quasi psychanalytique de son auteur, c'est presque jouissif tellement ce livre vous prend aux tripes. Le traitement graphique est également excellent. Bref, que du bon !
Ratafia
Si vous aimez le second degré et la dérision, cette BD est idéale. Un capitaine amoureux des livres et détaché des choses bassement terrestres au pays des pirates assoiffés de butin. C'est plein d'humour décalé et d'ironie. J'aime le dessin très coloré et le texte plein d'esprit.
Leela et Krishna
Très très beau diptyque. Autant dans sa conception que dans son exécution. En effet le pari de Georges et Layla Bess de nous faire découvrir "de l'intérieur" l'écriture d'une histoire, est très intéressante. On eût pu craindre le côté "je suis un être supérieur, je crée la vie, etc.", mais pas du tout, on suit le couple dans ses hésitations, ses aller-retours, ses interrogations quant à l'orientation à donner à leur histoire. En cela l'oeuvre est d'une fraîcheur déconcertante et bienvenue, même si le procédé est "voulu". Cela donne une mise en abyme de l'histoire tout à fait intéressante, d'autant plus que le conte qui nous est narré est passionnant, prenant. On a du mal à s'en détacher. D'autant plus que le dessin de Georges Bess est d'une maîtrise époustouflante, comme dans Escondida, et que du coup son récit est entièrement réaliste, malgré le côté fantastique qui sous-tend toute l'histoire. Mais le patrimoine jodorowskien de Georges Bess remonte quand même à la surface, surtout dans le tome 2. En effet le couple Bess joue un peu plus sur l'introspection, sur le sidéral, sur le métaphysique, histoire de pimenter un peu l'histoire. Mais contrairement à certaines histoires du scénariste chilien, cela n'en devient pas embrouillé pour autant, et l'on reste dans le cadre des contes et légendes indiennes. L'Inde, qui a donc largement inspiré ces deux auteurs, pour cette histoire en deux parties très intéressante, un conte aux frontières du mysticisme illustré avec énormément de talent.
Le Vent dans les Sables
Poésie, humour, amitié et aventure, ce sont tous les ingrédients qui me font apprécier cette BD. Les planches de dessins sont bourrées de petits détails qu'on ne voit pas forcément à la première lecture. Si ce que vous recherchez dans la BD est un moment d'évasion où l'on peut savourer une charmante histoire et des dessins invitant au voyage, véritables morceaux de nature, n'hésitez pas.
Krän
"Krän" est un bon moyen de se fendre la poire comme il se doit !! Certes, si vous n'aimez pas l'humour un peu lourd et facile passez votre chemin... Moi en attendant je me suis régalé de suivre ces aventures plus déjantées les unes que les autres et je trouve le petit garou trop craquant ! Après il est vrai que le dessin pourrait être meilleur, les dialogues aussi, mais qu'il est bon de se laisser aller sans réfléchir et assumer de franches rigolades. Bref si vous voulez vous marrer sans réfléchir choisissez "Krän" 'tain!!
One Piece
"One Piece" est un manga à l'univers démentiel, aux possibilités infinies. Ce chef-d'œuvre est sans conteste la perle de la japanimation avec Dragon Ball, on comprend l'engouement de bons nombres de mangakas à s'en inspirer. Mais un manga de ce type sans humour est creux, c'est pourquoi "One piece" est et restera une œuvre magistrale, l'humour étant fantastique et omniprésent. De loin le meilleur humour que l'on puisse trouver dans le monde du manga (À noter que "Eyeshield" 21 n'est pas mal non plus :p). L'aventure quant à elle est passionnante, on ne sait jamais à quoi s'attendre et les ennemis (ou amis cachés d'ailleurs, je n'en dis pas plus) sont plus que charismatiques (je pense particulièrement à Dragon, Barbe noire, Ace, Ao Kiji, et j'en passe). L'équipage quant à lui est très agréable ; mention spéciale à Chopper, Luffy et Pipo les guignols du bateau ;p. En conclusion "One piece" est une œuvre magique inégalée, salutations à Monsieur Oda pour son époustouflante création.
Pourquoi j'ai tué Pierre
Cet album-là, je le guettais depuis un bon moment… je me méfiais un peu des avis très favorables des lecteurs disséminés ça et là sur les foras et le sujet de cette BD ne m’attirait pas plus que ça. Et puis, voilà, au bout de quelques pages, entraîné par le dessin tout en rondeur de Alfred et la bonne narration de ce récit autobiographique, j’ai finalement été capté par cette bd. L’histoire tourne autour des années 68, Olivier Ka est l’enfant unique d’une famille baba-cool aux mœurs très « libertins » et a des grands-parents fortement imprégnés par le catholicisme. Le rapport religieux entre ses parents et ses grands-parents ne sont pas donc au top, Olivier Ka n’aura pas de cesse de se poser des questions sur Dieu et sur sa façon de se comporter ainsi que sur celle de ses parents dont il admire leur « simplicité » de vivre. Et puis, un jour débarque un curé au nom de « Pierre » dont l’allure correspond aux goûts de ses parents et dont la pratique religieuse satisfait ses grands-parents, il sera finalement le trait d’union de la famille. Pour moi, il y a deux thématiques majeures dans ce récit. La première correspond à la période post-adolescente de Olivier où le lecteur découvre l’époque soixante-huitarde avec ses interrogations sur à la religion, la nature, la liberté et l’épanouissement sexuel. Ce n’est pas la partie la plus important du récit mais elle est très riche en réflexions. Cette partie m’a posé beaucoup de questions sur l’éducation des enfants, la pratique religieuse, etc… La deuxième correspond à la vie de Olivier de son adolescence jusqu’à nos jours, une vie marquée par sa « relation » avec ce curé et dont il ne s’en remettra jamais… Cette partie est sans contexte la base du récit, elle est pleine d’émotions et le lecteur ne peut qu’être touché par « la détresse » d’Olivier. Certaines séquences sont très dures à supporter (je pense au dénouement dont j’ai eu le sentiment que mon cœur se resserrait) malgré la douceur du trait d’Alfred. Le choix de ce dessin pour cette histoire est assez étonnant. Je me mets à la place du lecteur qui n’a jamais entendu parler de ce récit et qui le découvre pour la première fois, imaginez un peu sa surprise lorsque sa lecture arrivera sur des séquences difficiles alors que la douceur du trait d’Alfred ne présageait pas cela ! Finalement, j’applaudis ce choix graphique car cela m’a permis d’entrer plus facilement dans ce récit. Je pense qu’un style plus réaliste pour cette histoire m’aurait rebuté jusqu’à l’écoeurement cette lecture alors que ce dessin « sympathique » me donne envie de relire cette bd… peut-être pas de sitôt mais je sais que je la relirai ! A mon avis, il est clair que cette bd ne donnera pas sitôt l’envie aux lecteurs de la relire tant le sujet est grave et plein de noirceurs. Cependant, le récit est ponctué par une partie sur la jeunesse d’Olivier Ka qui me semble très riche en questionnement, c’est ce passage qui me donne cette envie de relecture. Le dessin d’Alfred, au premier abord d’un style assez bizarre pour ce genre de récit, m’est finalement apparu intelligemment adapté à cette BD.