Attention, voilà du lourd, au propre comme au figuré !
Car cette première intégrale comporte 750 pages, et ne semble ne contenir qu'une petite partie de cette série au long cours qu'est "X-O Manowar". Comportant les 22 premiers épisodes de la série-mère et les 4 premiers du crossover "Unity" (du nom d'une équipe de super-héros que l'on croise dans la série-mère), ce pavé propose une épopée comme on en a rarement lu, à cheval sur deux mondes et sur deux époques, de l'Antiquité à nos jours. C'est dense, très dense, mais curieusement fluide, on ne s'ennuie presque jamais, car Aric ne reste pas en place et se trouve souvent en situation de conflit, de dilemme ou de discussion.
De même, le décalage provoqué par l'époque et la région dont est originaire Aric engendre des situations complexes, dont les Robert Venditti se sort plutôt bien, offrant à son héros une durée de vie augmentée.
Sur le plan graphique c'est diversifié, puisque trois auteurs se relaient sur la série principale, avec des styles parfois très tranchés. Je dois dire que je prefère celui de Cary Nord, plus organique, aux autres.
Deux kilos (oui, j'ai pesé le premier tome) qui feront date.
Tonnerre de Brest est le premier tome d'une trilogie de fantasy médiévale qui a su me charmer par son découpage et son rythme très dynamiques, et par des dialogues, des situations et des personnages pleins d'humour. Les péripéties s'enchaînent sans temps morts pour le duo de personnages principaux que tout oppose en apparence, mais qui finiront par tisser de solides liens d'amitié au fil des pages. le graphisme, très « enfantin » et coloré, renforce l'impression d'énergie et de fraîcheur qui se dégage de cet album ; même si je n'apprécie pas particulièrement ce type de dessin, il est ici en cohérence totale avec le reste, et c'est ce qui est le plus important^^ Au final, cette lecture fût une agréable surprise, et je ne manquerai pas de lire le tome 2 !
Voilà un polar qui sent l’authenticité. Et pour cause puisque l’un de ses auteurs est un ancien truand et que ce récit s’inspire grandement de ses expériences passées.
Mais ce qui marque en premier, c’est ce découpage en chapitres non chronologiques. Un découpage qui égare le lecteur pour faire germer en son cerveau une étrange idée de répétition de lieux et d’état d’esprit. Entre périodes d’emprisonnement et périodes de cavale, le personnage principal semble n’en être réduit qu’à la fuite. Emprisonné, il cherche à s’évader. En cavale, il met tout en œuvre pour ne pas retourner en prison. Dans cette fuite constante, il n’y a pas de place pour la reconstruction. Le personnage agit toujours dans l’urgence, vit constamment sous tension… et tourne en rond… face au mur comme l’indique le titre de cet album.
J’ai aimé ce climat, cette ambiance très noire que le format de l’album et sa conception graphique ne font que renforcer. Nous sommes réellement face à une œuvre noire avec des planches imprimées sur fond noir, un format identique à celui des comics et une colorisation en teintes souvent monochromes. Tout est là pour nous donner l’illusion d’un polar à l’Américaine, même si les auteurs sont tous deux Français.
En ce qui concerne l’histoire proprement dite, c’est plutôt bien foutu. Le rythme est bien présent, les profils des personnages secondaires (que l’on retrouve à des époques différentes mais comme l’ordre chronologique n’est pas respecté, le lien ne se fait pas toujours immédiatement) s’étoffent au fil du récit et la narration à la première personne nous rendrait presque sympathique ce truand. Une fois plongé dans le livre, il est difficile de s’arrêter en route. Le découpage en chapitres est bien dosé, chacun bénéficiant de l’espace nécessaire tout en nous donnant l’envie « d’en lire encore un avant d’arrêter »… et du coup de terminer l’album d’une traite.
Reste un petit bémol au niveau de la victimisation du personnage central. Ecrit par un criminel, ce récit tend légèrement à ôter une grosse partie des responsabilités de ceux-ci dans leur mode de vie. C’est « la vie », « le milieu social », « des parents violents » qui ont fait d’eux ce qu’ils sont devenus. Certes, ces critères interviennent mais je trouve que le personnage principal se déculpabilise bien facilement face à son parcours et à ses choix.
Quoiqu’il en soit, si vous aimez les polars noirs, si le milieu carcéral vous fascine, si les héros burnés vous attirent, je ne peux que vous conseiller ce récit. Dans le genre, c’est très bien fait, avec ce parfum de véracité que seul un gars du milieu pouvait apporter.
Enchantée comme les autres lecteurs !
Les voyages spacio-temporels, on a déjà vu ça, mais les spécificités de cette série ont beaucoup de piquant.
- un dessin qui associe des personnages aux visages très réalistes, précis et expressifs dans leurs rides et leurs variations de teint à d'autre beaucoup plus simplifiés sans que cela paraisse en décalage. Je m'aperçois que c'est un peu pareil dans la vraie vie, les gueules burinées côtoient les visages plus conformes aux stéréotypes (un Emmanuel Macron peut se trouver dans la même pièce qu'un Jean Lasalle) Pour assembler le tout, un jus d'aquarelle très coloré et lumineux baigne les pages d'une bonne humeur revigorante.
- un scénario très habilement déployé, où chaque rebondissement de l'histoire laisse imaginer tout un pan du monde qui était resté caché jusque là. Ces ouvertures grand-angle qui ouvrent tout d'un coup vers l'inconnu sont tout à fait émoustillantes, elles nous laissent dans une attente émerveillée. Rien donc des histoires fermées où tout retombe sur ses pieds à la fin de l'album et les héros retrouvent leur confort de personnages fictifs (de Valérian aux brigades du temps en passant par Harding was here). Ici à la fin de chaque album, c'est l'incertitude.
- des dialogues qui renforcent le caractère de proximité que les visages savent déjà installer. De l'humour dans une langue actuelle qui nous met en prise directe avec l'histoire pourtant assez difficile à avaler (un tourisme temporelle que les autorités ont du mal à encadrer, tant du point de vue de la sécurité que de la légalité).
Bref c'est drôle, proche et dépaysant à la fois.
3,5
J'ai lu cette bande dessinée pour rendre hommage au grand Berni Wrightson qui est mort récemment. Bon, j'aurais préféré une de ses bds de monstres, mais je n'ai pas réussi à en trouver une et puis j'aime bien Spider-Man et il y a des monstres dans cette histoire.
Habituellement, je n'aime pas trop voir Spider-Man confronté au surnaturel. Je me souviens d'un crossover avec Docteur Strange datant de l'époque Ditko et qui selon moi était la pire histoire dessinée par le co-créateur de Spider-Man. Ici, mon sentiment est différent, notamment parce que le dessinateur est Wrightson. Il dessine les monstres de manière superbe et j'aurais sûrement moins apprécié l'histoire avec un dessinateur moyen.
L'histoire est assez prenante et l'un des points forts est comment est bien utilisé le personnage de Spider-Man. Son humour m'a fait rire à plusieurs occasions. C'est donc un bon one-shot à lire si on aime Spider-Man et/ou Berni Wrightson. Jusqu'à présent c'est la meilleure histoire de super-héros de ce dessinateur que j'ai lue.
Les séries sur les voyages spatio-temporels semblent être à la mode. J'ai l'impression que c'est la troisième ou la quatrième série sur ce sujet en 2 ans.
Cette série est excellente pour le moment. Les deux tomes ont plus de 200 pages, mais cela se lit facilement sans que cela soit trop rapide. L'intrigue est prenante et c'est rempli de rebondissements qui font en sorte que je ne m'ennuie pas. Il y a des mystères qui donnent envie de lire la suite et il y a un bon mélange de sérieux et d'humour comme par exemple le héros qui est certes maladroit, mais qui est aussi intelligent et très utile.
Le dessin est pas mal. J'attends la suite avec une certaine impatience et j'espère que la suite va être au même niveau.
Les contes de Toppi nous font voyager et découvrir le monde : Amérique du Sud dans Chapungo, Amérique du Nord dans Colt Frontier, Afrique dans Le dossier Kokombo, Russie dans Ogoniok…
Momotaro se déroule dans le Japon médiéval (époque déjà abordée dans Tanka), et on y retrouve les thèmes chers à l’auteur : aventure, magie, grands espaces, et une morale très traditionnelle. L’album de 64 pages ne contient qu’une histoire, l’auteur a donc le temps de développer son scenario un peu plus que dans ses habituelles histoires courtes.
Le dessin est bien entendu époustouflant, au niveau des paysages grandioses, mais aussi des personnages hyper-détaillés.
Un album indispensable pour les fans de l’auteur, mais aussi pour les lecteurs moins aguerris, qui ont ici un album idéal pour découvrir cet auteur emblématique.
(Avertissement : j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin)
Cette BD peut être dérangeante et mettre mal à l'aise. C'est en tout cas l'effet qu'elle m'a fait : voir une jeune femme le visage lacéré, un bras arraché, un œil crevé, parler comme si de rien n'était, m'a fait bizarre.
C'est en effet la première fois que j'étais confronté à des zombies humanisés, à l'instar d'une Anne Rice et ses vampires.
Le concept est intéressant, le scénario novateur, en mélangeant plusieurs types de zombies, sans trop en révéler.
L'histoire d'amour entre zombies m'a moins captivé.
J'ai vraiment aimé l'atmosphère qui se dégageait de l'intrigue, les personnages rencontrés, la quête des "héros" et leurs alliances de circonstance.
Le dessin aurait pu faire ressortir un peu plus les mutilations, les rendre plus réalistes en utilisant des couleurs plutôt que de vagues traits noirs pour figurer les lésions. L'ensemble graphique est moyen, pas très détaillé.
Je précise que j'ai lu la version "3 tomes couleur".
Une trilogie à découvrir, parue en 2003, à peu près en même temps que les premiers "The Walking Dead" de Kirkman, et bien avant la récente vogue zombie. Une série atypique avec un traitement qui m'a vraiment séduit.
14 / 20
Bon c'est pas mal tout ça même si parfois ça tire un peu en longueur mais voilà un héros à la Jack Vance balloté d'événements en événements, ou devrait on dire en soubresauts de la grande histoire. Contrairement cependant aux héros de l'auteur sus nommé notre Siméon ne contrôle rien, ne maîtrise pas un seul morceau de sa vie. Il est tour à tour pleutre, vénal, totalement amoral, bref pas le gars à qui on confierait ses kopecks. Mais ses défauts font qu'on l'aime finalement bien notre gars et qu'on souffre avec lui de la malchance crasse qui s’abat sur lui alors qu'on aurait pu penser que la poisse le quitte enfin.
Le fond historique est bien vu, les choses sont parfois trop effleurées mais il ne s'agit pas d'un roman, oups d'une BD sur la révolution russe.
Pour ce qui est du dessin je tire mon chapeau à Mr Rabaté, faut maîtriser pour faire quatre tomes en noir et blanc et arriver à ce résultat. Pas question de dire ici qu'on aime ce genre de dessin ou pas, il faut surtout saluer l'ambiance que l'auteur arrive à donner à l'histoire, un joyeux mélange de glauque et de festif et l'expressivité des personnages. Dans le genre c'est pour moi du même tonneau que M. Larcenet sur Le Rapport de Brodeck dans un style certes différent mais ô combien efficace.
Une œuvre sans doute pas si facile que ça mais qui se lit avec plaisir tant l'on veut savoir ce qu'il va advenir de notre pauvre Siméon.
Je ne suis pas du tout scientifique, ni par goût ni par culture – et donc ce petit album n’avait a priori rien pour me captiver. C’est la couverture qui m’a fait de l’œil au départ, et un rapide feuilletage m’a poussé à le découvrir.
Eh bien, s’il n’a pas fait de moi un amoureux des sciences, je dois dire que j’ai bien aimé ma lecture, et que je vous recommande d’en faire autant.
En effet, sur un sujet qui pourrait paraître rébarbatif, voire très/trop pointu, les auteurs ont su rendre intéressante leur petite démonstration (certains regretteront peut-être parfois un manque de développement – ce n’est pas mon cas).
D’abord par un dessin à la fois simple, mais très clair, parfois proche de l’underground. Qui facilite la lisibilité en tout cas.
Ensuite par un scénario malin : nous visitons le cerveau avec un prisonnier pour guide, cet homme, tout en cherchant la « sortie », nous permet de voir les uns après les autres les différents « composants » importants de notre machine à réfléchir.
En chemin, il rencontre les savants qui, depuis plusieurs siècles, ont fait progresser nos connaissances dans ce domaine, qui lui expliquent le fonctionnement des différents organes du cerveau. C’est bien fichu, et le côté ludique revendiqué dès le départ (et confirmé par l’épilogue) ne sacrifie pas le niveau scientifique de l’ouvrage, puisqu’au didactisme s’ajoute un côté épistémologique pas du tout rasoir.
A noter un petit hommage en fin d’album à L'Art Invisible de Mc Cloud…
Bref, je n’étais pas du tout le public visé au départ par cet album, mais au final je vous en recommande la lecture.
Note réelle 3,5/5.
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X-O Manowar
Attention, voilà du lourd, au propre comme au figuré ! Car cette première intégrale comporte 750 pages, et ne semble ne contenir qu'une petite partie de cette série au long cours qu'est "X-O Manowar". Comportant les 22 premiers épisodes de la série-mère et les 4 premiers du crossover "Unity" (du nom d'une équipe de super-héros que l'on croise dans la série-mère), ce pavé propose une épopée comme on en a rarement lu, à cheval sur deux mondes et sur deux époques, de l'Antiquité à nos jours. C'est dense, très dense, mais curieusement fluide, on ne s'ennuie presque jamais, car Aric ne reste pas en place et se trouve souvent en situation de conflit, de dilemme ou de discussion. De même, le décalage provoqué par l'époque et la région dont est originaire Aric engendre des situations complexes, dont les Robert Venditti se sort plutôt bien, offrant à son héros une durée de vie augmentée. Sur le plan graphique c'est diversifié, puisque trois auteurs se relaient sur la série principale, avec des styles parfois très tranchés. Je dois dire que je prefère celui de Cary Nord, plus organique, aux autres. Deux kilos (oui, j'ai pesé le premier tome) qui feront date.
Les Lames d'Âpretagne
Tonnerre de Brest est le premier tome d'une trilogie de fantasy médiévale qui a su me charmer par son découpage et son rythme très dynamiques, et par des dialogues, des situations et des personnages pleins d'humour. Les péripéties s'enchaînent sans temps morts pour le duo de personnages principaux que tout oppose en apparence, mais qui finiront par tisser de solides liens d'amitié au fil des pages. le graphisme, très « enfantin » et coloré, renforce l'impression d'énergie et de fraîcheur qui se dégage de cet album ; même si je n'apprécie pas particulièrement ce type de dessin, il est ici en cohérence totale avec le reste, et c'est ce qui est le plus important^^ Au final, cette lecture fût une agréable surprise, et je ne manquerai pas de lire le tome 2 !
Face au mur
Voilà un polar qui sent l’authenticité. Et pour cause puisque l’un de ses auteurs est un ancien truand et que ce récit s’inspire grandement de ses expériences passées. Mais ce qui marque en premier, c’est ce découpage en chapitres non chronologiques. Un découpage qui égare le lecteur pour faire germer en son cerveau une étrange idée de répétition de lieux et d’état d’esprit. Entre périodes d’emprisonnement et périodes de cavale, le personnage principal semble n’en être réduit qu’à la fuite. Emprisonné, il cherche à s’évader. En cavale, il met tout en œuvre pour ne pas retourner en prison. Dans cette fuite constante, il n’y a pas de place pour la reconstruction. Le personnage agit toujours dans l’urgence, vit constamment sous tension… et tourne en rond… face au mur comme l’indique le titre de cet album. J’ai aimé ce climat, cette ambiance très noire que le format de l’album et sa conception graphique ne font que renforcer. Nous sommes réellement face à une œuvre noire avec des planches imprimées sur fond noir, un format identique à celui des comics et une colorisation en teintes souvent monochromes. Tout est là pour nous donner l’illusion d’un polar à l’Américaine, même si les auteurs sont tous deux Français. En ce qui concerne l’histoire proprement dite, c’est plutôt bien foutu. Le rythme est bien présent, les profils des personnages secondaires (que l’on retrouve à des époques différentes mais comme l’ordre chronologique n’est pas respecté, le lien ne se fait pas toujours immédiatement) s’étoffent au fil du récit et la narration à la première personne nous rendrait presque sympathique ce truand. Une fois plongé dans le livre, il est difficile de s’arrêter en route. Le découpage en chapitres est bien dosé, chacun bénéficiant de l’espace nécessaire tout en nous donnant l’envie « d’en lire encore un avant d’arrêter »… et du coup de terminer l’album d’une traite. Reste un petit bémol au niveau de la victimisation du personnage central. Ecrit par un criminel, ce récit tend légèrement à ôter une grosse partie des responsabilités de ceux-ci dans leur mode de vie. C’est « la vie », « le milieu social », « des parents violents » qui ont fait d’eux ce qu’ils sont devenus. Certes, ces critères interviennent mais je trouve que le personnage principal se déculpabilise bien facilement face à son parcours et à ses choix. Quoiqu’il en soit, si vous aimez les polars noirs, si le milieu carcéral vous fascine, si les héros burnés vous attirent, je ne peux que vous conseiller ce récit. Dans le genre, c’est très bien fait, avec ce parfum de véracité que seul un gars du milieu pouvait apporter.
Chronosquad
Enchantée comme les autres lecteurs ! Les voyages spacio-temporels, on a déjà vu ça, mais les spécificités de cette série ont beaucoup de piquant. - un dessin qui associe des personnages aux visages très réalistes, précis et expressifs dans leurs rides et leurs variations de teint à d'autre beaucoup plus simplifiés sans que cela paraisse en décalage. Je m'aperçois que c'est un peu pareil dans la vraie vie, les gueules burinées côtoient les visages plus conformes aux stéréotypes (un Emmanuel Macron peut se trouver dans la même pièce qu'un Jean Lasalle) Pour assembler le tout, un jus d'aquarelle très coloré et lumineux baigne les pages d'une bonne humeur revigorante. - un scénario très habilement déployé, où chaque rebondissement de l'histoire laisse imaginer tout un pan du monde qui était resté caché jusque là. Ces ouvertures grand-angle qui ouvrent tout d'un coup vers l'inconnu sont tout à fait émoustillantes, elles nous laissent dans une attente émerveillée. Rien donc des histoires fermées où tout retombe sur ses pieds à la fin de l'album et les héros retrouvent leur confort de personnages fictifs (de Valérian aux brigades du temps en passant par Harding was here). Ici à la fin de chaque album, c'est l'incertitude. - des dialogues qui renforcent le caractère de proximité que les visages savent déjà installer. De l'humour dans une langue actuelle qui nous met en prise directe avec l'histoire pourtant assez difficile à avaler (un tourisme temporelle que les autorités ont du mal à encadrer, tant du point de vue de la sécurité que de la légalité). Bref c'est drôle, proche et dépaysant à la fois.
Spider-Man - La Fureur à Mille Têtes
3,5 J'ai lu cette bande dessinée pour rendre hommage au grand Berni Wrightson qui est mort récemment. Bon, j'aurais préféré une de ses bds de monstres, mais je n'ai pas réussi à en trouver une et puis j'aime bien Spider-Man et il y a des monstres dans cette histoire. Habituellement, je n'aime pas trop voir Spider-Man confronté au surnaturel. Je me souviens d'un crossover avec Docteur Strange datant de l'époque Ditko et qui selon moi était la pire histoire dessinée par le co-créateur de Spider-Man. Ici, mon sentiment est différent, notamment parce que le dessinateur est Wrightson. Il dessine les monstres de manière superbe et j'aurais sûrement moins apprécié l'histoire avec un dessinateur moyen. L'histoire est assez prenante et l'un des points forts est comment est bien utilisé le personnage de Spider-Man. Son humour m'a fait rire à plusieurs occasions. C'est donc un bon one-shot à lire si on aime Spider-Man et/ou Berni Wrightson. Jusqu'à présent c'est la meilleure histoire de super-héros de ce dessinateur que j'ai lue.
Chronosquad
Les séries sur les voyages spatio-temporels semblent être à la mode. J'ai l'impression que c'est la troisième ou la quatrième série sur ce sujet en 2 ans. Cette série est excellente pour le moment. Les deux tomes ont plus de 200 pages, mais cela se lit facilement sans que cela soit trop rapide. L'intrigue est prenante et c'est rempli de rebondissements qui font en sorte que je ne m'ennuie pas. Il y a des mystères qui donnent envie de lire la suite et il y a un bon mélange de sérieux et d'humour comme par exemple le héros qui est certes maladroit, mais qui est aussi intelligent et très utile. Le dessin est pas mal. J'attends la suite avec une certaine impatience et j'espère que la suite va être au même niveau.
Momotaro
Les contes de Toppi nous font voyager et découvrir le monde : Amérique du Sud dans Chapungo, Amérique du Nord dans Colt Frontier, Afrique dans Le dossier Kokombo, Russie dans Ogoniok… Momotaro se déroule dans le Japon médiéval (époque déjà abordée dans Tanka), et on y retrouve les thèmes chers à l’auteur : aventure, magie, grands espaces, et une morale très traditionnelle. L’album de 64 pages ne contient qu’une histoire, l’auteur a donc le temps de développer son scenario un peu plus que dans ses habituelles histoires courtes. Le dessin est bien entendu époustouflant, au niveau des paysages grandioses, mais aussi des personnages hyper-détaillés. Un album indispensable pour les fans de l’auteur, mais aussi pour les lecteurs moins aguerris, qui ont ici un album idéal pour découvrir cet auteur emblématique.
Loving Dead (Fragile)
(Avertissement : j'accorde toujours plus d'importance au scénario qu'au dessin) Cette BD peut être dérangeante et mettre mal à l'aise. C'est en tout cas l'effet qu'elle m'a fait : voir une jeune femme le visage lacéré, un bras arraché, un œil crevé, parler comme si de rien n'était, m'a fait bizarre. C'est en effet la première fois que j'étais confronté à des zombies humanisés, à l'instar d'une Anne Rice et ses vampires. Le concept est intéressant, le scénario novateur, en mélangeant plusieurs types de zombies, sans trop en révéler. L'histoire d'amour entre zombies m'a moins captivé. J'ai vraiment aimé l'atmosphère qui se dégageait de l'intrigue, les personnages rencontrés, la quête des "héros" et leurs alliances de circonstance. Le dessin aurait pu faire ressortir un peu plus les mutilations, les rendre plus réalistes en utilisant des couleurs plutôt que de vagues traits noirs pour figurer les lésions. L'ensemble graphique est moyen, pas très détaillé. Je précise que j'ai lu la version "3 tomes couleur". Une trilogie à découvrir, parue en 2003, à peu près en même temps que les premiers "The Walking Dead" de Kirkman, et bien avant la récente vogue zombie. Une série atypique avec un traitement qui m'a vraiment séduit. 14 / 20
Ibicus
Bon c'est pas mal tout ça même si parfois ça tire un peu en longueur mais voilà un héros à la Jack Vance balloté d'événements en événements, ou devrait on dire en soubresauts de la grande histoire. Contrairement cependant aux héros de l'auteur sus nommé notre Siméon ne contrôle rien, ne maîtrise pas un seul morceau de sa vie. Il est tour à tour pleutre, vénal, totalement amoral, bref pas le gars à qui on confierait ses kopecks. Mais ses défauts font qu'on l'aime finalement bien notre gars et qu'on souffre avec lui de la malchance crasse qui s’abat sur lui alors qu'on aurait pu penser que la poisse le quitte enfin. Le fond historique est bien vu, les choses sont parfois trop effleurées mais il ne s'agit pas d'un roman, oups d'une BD sur la révolution russe. Pour ce qui est du dessin je tire mon chapeau à Mr Rabaté, faut maîtriser pour faire quatre tomes en noir et blanc et arriver à ce résultat. Pas question de dire ici qu'on aime ce genre de dessin ou pas, il faut surtout saluer l'ambiance que l'auteur arrive à donner à l'histoire, un joyeux mélange de glauque et de festif et l'expressivité des personnages. Dans le genre c'est pour moi du même tonneau que M. Larcenet sur Le Rapport de Brodeck dans un style certes différent mais ô combien efficace. Une œuvre sans doute pas si facile que ça mais qui se lit avec plaisir tant l'on veut savoir ce qu'il va advenir de notre pauvre Siméon.
Neurocomix
Je ne suis pas du tout scientifique, ni par goût ni par culture – et donc ce petit album n’avait a priori rien pour me captiver. C’est la couverture qui m’a fait de l’œil au départ, et un rapide feuilletage m’a poussé à le découvrir. Eh bien, s’il n’a pas fait de moi un amoureux des sciences, je dois dire que j’ai bien aimé ma lecture, et que je vous recommande d’en faire autant. En effet, sur un sujet qui pourrait paraître rébarbatif, voire très/trop pointu, les auteurs ont su rendre intéressante leur petite démonstration (certains regretteront peut-être parfois un manque de développement – ce n’est pas mon cas). D’abord par un dessin à la fois simple, mais très clair, parfois proche de l’underground. Qui facilite la lisibilité en tout cas. Ensuite par un scénario malin : nous visitons le cerveau avec un prisonnier pour guide, cet homme, tout en cherchant la « sortie », nous permet de voir les uns après les autres les différents « composants » importants de notre machine à réfléchir. En chemin, il rencontre les savants qui, depuis plusieurs siècles, ont fait progresser nos connaissances dans ce domaine, qui lui expliquent le fonctionnement des différents organes du cerveau. C’est bien fichu, et le côté ludique revendiqué dès le départ (et confirmé par l’épilogue) ne sacrifie pas le niveau scientifique de l’ouvrage, puisqu’au didactisme s’ajoute un côté épistémologique pas du tout rasoir. A noter un petit hommage en fin d’album à L'Art Invisible de Mc Cloud… Bref, je n’étais pas du tout le public visé au départ par cet album, mais au final je vous en recommande la lecture. Note réelle 3,5/5.