Au début de ma lecture j'ai bien sur immédiatement pensé au film "Pacific Rim" qui ne vaut que par ses effets spéciaux de grosses machines qui hélas pour le spectateur évoluent la plupart du temps sous l'eau ou dans la pénombre. Du coup facile d'avoir l'air d'en mettre plein la vue. Je ne dirais également rien de l'ode à la gloire de l'Amérique qui sous tend le film.
Mais foin de billevesées et il faut le dire, le clamer haut et fort R.U.S.T. est une réussite dans le domaine de la SF. Une SF qui aurait intégrée les codes du comics américain et du manga japonais.
Première chose évidente, le dessin et sa colorisation. Un dessin qui n'est pas beau mais, et c'est la que les choses sont étranges il y a des fulgurances dans de nombreuses cases notamment lors des combats entre RU et S-Cats. Ces cases d'un premier abord sont difficilement lisibles tant le trait est virtuoses, en fait je dirais que c'est un dessin qui se mérite.
Contrairement au film auquel je faisais référence précédemment les personnages de cette histoire en trois tomes denses ne sont pas de "belles gueules", anciens héros forcément cabossés par la vie et en quête de rédemption. Non ici c'est la lie de l'humanité des sortes de douze salopards, tueurs, psychopathes et autres joyeuseté. Les auteurs ne nous épargnant d'ailleurs rien de leur actes délictueux.
Alors de la bonne SF , intelligente et bougrement bien dessinée qui se lit aisément, je le répète en prenant le temps de se perdre dans les planches, c'est pour moi un coup de cœur, au passage je remercie le bon camarade qui m'a fait ce prêt.
Un excellent manga sur l'homosexualité.
J'ai bien aimé comment était traité ce sujet. On suit la vie d'un homme japonais dont le frère homosexuel est parti vivre au Canada et s'est marié avec un autre homme. Le frère en question meurt et son mari vient donc visiter le personnage principal. C'est intéressant de voir cet homme confronté à ses préjugés et évoluer petit à petit. J'aime bien aussi le fait qu'il élève seul sa petite fille, cela rend sa situation encore plus originale.
On traite de plusieurs aspects de l'homosexualité, notamment l'homophobie et c'est traité de manière intelligente. Les personnages et les situations sonnent vraies et j'ai ressenti plusieurs émotions durant ma lecture. C'est une très bonne série et j'attends la suite avec impatience.
Cet album nous narre une histoire finalement relativement simple, mais qui est très bien menée, et qui se lit très rapidement malgré la centaine de pages (peu de dialogues, et aussi récit captivant).
C’est l’histoire de Léonard, un simple d’esprit qui répète toujours les mêmes phrases, et qui finit par intriguer un jeune réalisateur, Frank, parmi les proches qui le côtoient au quotidien. Ce dernier va s’apercevoir que Léonard a le pouvoir de faire le bonheur, d’exaucer les vœux les plus chers – sans que les heureux bénéficiaires de son entremise involontaire avec la destinée ne soient conscients du rôle joué par ce simplet, qui n’a qu’à dire « ça se passe » pour faire jaillir le bonheur.
Captivé par Léonard, Frank va chercher à connaître l’origine du « décrochage « de Léonard d’avec la réalité : cette enquête, et d’autres petites histoires parallèles impliquant la dizaine de proches de Léonard, permettent de dynamiser ce récit très touchant.
Une histoire belle et triste, que je vous encourage à découvrir, d’autant que le dessin de Bihel est lui aussi très bon.
Ma note réelle serait plus près de 3,5/5, mais j’arrondis au niveau supérieur, en grande partie grâce au premier tome, auquel j’ai clairement plus accroché qu’au second.
Pour faire simple, puisque beaucoup de choses ont été écrites pour résumer l’histoire, je trouve le premier tome très accrocheur. Peu de dialogues finalement, de texte, mais une histoire simple, bucolique, très chouette, avec la rencontre de ces quatre gamins dans un coin paumé d’Italie (avec des montées de tension entre la famille anglaise apportant la modernité à une communauté villageoise peu ouverte aux risques de la nouveauté).
Le seul bémol pour la narration, ce sont ces « rêves », dont on ne devine pas encore le sens (qui parle ? Qui sont ces gens ? Où sont-ils ?) et qui, dans une colorisation et un dessin très différents de l’histoire « principale », ont un peu haché ma lecture.
Le dessin lui-même est vraiment chouette, avec de bonnes bouilles de gamins, de beaux paysages, très lumineux.
Le second tome nous fait retrouver ce quatuor vingt ans plus tard, lorsqu’ils partent en Amérique du sud. Là encore le dessin des paysages est très bon, des personnages aussi – même si, adultes, ils ont ici des visages plus anguleux qui m’attirent moins.
L’intrigue est close, on a des explications aux « mystères » (rêves des gamins, pierre à l’origine de leurs rites de gamins, etc.), et cela se laisse lire, c’est certain.
Mais je trouve ce tome moins fort que le premier. D’abord parce que moins euphorisant (le premier était porté par un optimisme loin d’être béat) – l’âge des protagonistes aidant sans doute. Mais surtout parce que je n’ai pas été totalement convaincu par le côté fantastique. Pas complètement raté, mais qui m’attire moins (affaire de goûts sans doute). La rupture, chronologique, mais aussi au niveau du ton, m'a semblé trop forte entre les deux tomes.
Cela reste quand même un diptyque intéressant, dont je vous recommande la lecture.
De l'univers de Charles Dickens, c'est sans doute mon histoire préférée. Il est vrai que le monde est encore peuplé de vieux radins acariatres qui gardent leur argent pendant que le monde crève la dalle. Cela pourrait être encore d'actualité.
Bien entendu, j'ai beaucoup aimé la morale de ce conte qu'on peut lire également en dehors de Noël. Plus encore, c'est assez bien réalisé même si on peut regretter que le format soit si petit. Le graphisme est assez enchanteur avec de superbes planches hivernales aux tons pastels.
Nous avons là une adaptation plutôt réussie. Cette histoire fait toujours réfléchir sur la conséquence de nos actes et de notre comportement.
Alors là les amis voici du lourd de chez lourd. En fait il y a un bail que je n'avais pas lu une BD de ce genre. Démarrant comme une gentillette chronique paysanne de la fin du XIXème siècle, le tout bascule dans le gore un peu improbable mais oh combien efficace.
J'avais déjà aperçu ce tableau à plusieurs reprises et il m'avait marqué par le côté inquiétant des personnages représentés. De bonnes têtes de "Winner", des gens avec qui on a envie de se taper une petite bière en terrasse. Bien sur je déconne, mais par les dieux, tu sens d'emblée que ça doit pas ricaner et être la grosse déconnade tous les jours.
Pour en revenir à cette histoire ce qui me plait bien c'est que les choses montent crescendo, oui bien sur on sent bien vers quoi tout ça va finir, mais diantre que c'est bien amené, chapeau bas donc au duo de scénaristes. Le dessin est de ceux que j'aime avec une mention spéciale à la colorisation ( magnifique ), qui à chaque case vous saute à la figure, bref scénario et dessin vous accrochent et ne vous lâchent plus.
L'annonce des prochains titres à venir de cette collection laissent présager de fort bonnes choses, nul doute que j'irais y jeter un œil. Coup de cœur pour moi et faites tourner sans modération
On va suivre l'histoire de Géronimo qui fut l'ennemi public n°1 de la jeune nation américaine dans une ambiance purement western qui rappellera les films avec John Wayne. C'est un brave apache qui a vaillamment combattu pour défendre les droits de son peuple. Certes, il a scalpé de nouveaux crânes mais cette cruauté est basée sur un état de légitime défense. Il a également signé comme d'autres chefs indiens des traités de paix mais qui ont été à chaque fois bafoués par l'homme blanc. On découvrait des minéraux et autres richesses précieuses sur leur territoire et on les chassait sous des cieux moins cléments. C'est une véritable spoliation que les indiens ont subi. Je vais prononcer le mot : c'est une extermination voir un génocide au nom d'une civilisation soi-disant plus avancée.
Cette bd est bien faite. C'est très long mais c'est pour mieux explorer l'état d'esprit d'un indien qui livre ses mémoires. C'est une histoire authentique. On est séduit par la sagesse de ce vieil homme qui a tant vécu et qui a connu également beaucoup de drames personnels notamment le fait que sa femme et ses enfants ont été tués par les soldats. On verra également des vraies photos en intermède ponctuel ainsi qu'un dossier complet en fin d'ouvrage. C'est très bien documenté.
J'ai apprécié grandement ce travail ainsi que le message délivré par les auteurs qui ont fait un véritable travail de qualité. A noter que les auteurs sont de grands inconnus et qu'ils frappent fort pour une première oeuvre. Quelques anachronismes dans les dialogues sont à souligner pour être objectif. Erreur de jeunesse…
Géronimo est un symbole qui reste encore assez contemporain quand on pense qu'on a appelé l'opération militaire du nom de code Géronimo, la liquidation d'un certain Ben Laden ! Oui, je n'invente rien car c'est précisément ce que va dénoncer cette oeuvre. Il y a parfois des détournements de symboles que les indiens maintenant assimilés n'ont d'ailleurs pas apprécié à juste titre. Pour le reste, c'est une bd à découvrir pour être conscient qu'une belle nation se construit parfois au dépend d'une autre.
J'ai répertorié sur ce site déjà 4 autres séries sur Géronimo en y faisant parfois référence comme d'un lointain écho. Sans doute, celle-ci est la meilleure car la plus authentique. J'éprouve de la compassion pour ces indiens qui ont tant enduré mais également beaucoup de respect. Quand j'étais enfant, mon héros était John Wayne qui combattait les indiens. Maintenant, je le vois comme un salaud.
Tiens, une nouvelle déclinaison de Peter Pan, cette fois-ci à destination des plus jeunes...
C'est Joris Chamblain, auteur de merveilleuses séries jeunesse, qui a imaginé ce personnage de petite fille au caractère bien trempé, et qui vit de belles aventures dans un univers de piraterie assez débridé.
Et c'est Olivier Supiot, également superstar chez les enfants, qui offre à Chamblain et Lili son trait riche, savoureux et haut en couleurs.
L'ensemble est mené à un train d'enfer, les lecteurs en herbe et leurs parents ne s'ennuieront pas du tout à la lecture, je recommande chaudement.
Tiens, je m’étonne qu’il n’y ait pas davantage de commentaires sur le dernier album de Hubert.
Le scénariste nous emmène cette fois-ci dans l’Angleterre victorienne où nous suivons la vie de débauche d’un des plus grands aristocrates du pays. Lord Oliver cumule tous les atouts ; pouvoir, richesse, beauté, intelligence, mais englué dans le carcan d’une société conservatrice et puritaine, il mène une vie autodestructrice, cherchant à choquer et provoquer au maximum ses pairs.
Il va se prendre d’affection pour l’une de ses domestiques (à première vue parfaitement banale) et en faire la confidente de sa déchéance morale et de son mal-être. Une relation ambiguë et transgressive va naitre entre ces deux êtres complètement opposés.
Une fois de plus Hubert nous propose un très bel album. L’immersion dans la société victorienne des puissants comme des domestiques est totale. On sent qu’il y a eu un vrai travail de documentation sur l’époque. Les rapports sociaux extrêmement codifiés sont habilement mis en valeur. L’histoire est passionnante à suivre grâce à une narration maitrisée, des dialogues ciselés et des personnages travaillés.
L’univers graphique est lui aussi de grande qualité. Le trait moderne, dynamique et expressif de Virginie Augustin fait merveille, d’autant qu’elle a produit un rendu de l’époque très réaliste.
Je suis juste un peu déçu par une fin un brin convenue et une relation entre les deux personnages qui aurait pu aller encore plus loin.
Monsieur désire ? est joli titre, à la fois passionnant et didactique.
Et si Marine Le Pen gagnait la Présidentielle de 2017 ?
C'est sur ce postulat, franchement anxiogène en ce qui me concerne, que François Durpaire, historien et universitaire spécialisé dans les questions de diversité culturelle, a construit son récit. Celui-ci a l'avantage d'être, sinon complet, d'une synthèse intéressante. Nous avons ainsi un rapide rappel de l'ascension politique du Front National, qui n'avait quasiment pas d'existence jusqu'au début des années 1980, jusqu'à 2015, en passant par le "pic" à la présidentielle de 2002.
Une fois que MLP passe au pouvoir, Durpaire nous montre donc comment elle et son parti vont composer le gouvernement (avec des surprises et des semi-surprises) puis investir les différents domaines : activité économique (avec sortie de l'Euro), politique d'immigration (avec fermeture des frontières et "priorité nationale" sur les offres d'emploi...), relations étrangères (qui se réduisent à du copinage avec la Russie)... Il manque la politique environnementale, la culture, la justice, l'éducation nationale, l'agriculture... Sans doute par manque de place, même si l'album comporte 150 pages. On voit donc le FN appliquer petit à petit son programme liberticide, le pays se trouvant dans une impasse politique en l'espace d'environ 9 mois, et une alternative encore plus effrayante.
Parallèlement nous sommes dans une cellule familiale recomposée, avec une grand-mère ancienne résistante, qui a recueilli chez elle une réfugiée d'origine sénégalaise, et ses deux petits-enfants, lesquels partagent le même dégoût pour le déroulement des évènements et vont tenter, avec leurs armes, de dénoncer et combattre le nouveau régime.
Trois choses m'ont cependant un peu énervé. La prétention concernant l'orthographe, puisqu'on nous indique que les extraits du programme du FN sont livrés sans correction. Il eût été de bon aloi de faire de même dans la BD elle-même, car même sans crier à l'excommunication par les extrémistes de l'orthographe, il y a des fautes un peu bêtes.
Et puis par ailleurs, imaginez ce que serait le futur, excusez-moi, mais ce n'est pas de l'uchronie (qui est une réécriture de l'Histoire, donc du passé), mais de l'anticipation...
Et troisième chose, l'appui presque systématique sur les présentateurs de BFMTV. Je comprends bien cet ancrage, puisque Durpaire a pris l'expertise de certains consultants de la chaîne (sur l'économie, les relations internationales). Mais du coup on a presque l'impression que c'est la seule chaîne d'infos qui existe et qui propose un regard d'expertise croisée. Petit intermède personnel, je pense que c'est celle qui, après TF1, pratique le plus le sensationnalisme et le populisme, alimentant nos peurs et nos haines. Fin de l'aparté.
Ceci étant précisé, il s'agit sans nul doute d'un ouvrage précieux, qui concerne notre Histoire immédiate. Espérons -mais ce n'est que mon souhait personnel- qu'il ne soit pas prophétique...
Plusieurs mois plus tard, après les tragiques évènements qui ont secoué le pays, la popularité du FN est repartie de plus belle, et nos auteurs ont remis le couvert, pour imaginer l'état de la France à la fin du mandat de Marine Le Pen. Ce n'est bien sûr pas reluisant du tout, les gens sont traqués grâce à leurs smartphones flexibles, les camps de rétention de réfugiés (je réfute le terme de "migrants") sont encadrés par des robots qui tuent au moindre geste déplacé, et des milices citoyennes dont le point commun est des têtes de cochons se constituent...
A l'approche de l'élection présidentielle de 2022, la présidente sortante se retrouve face à un représentant de la société civile, d'origine arabe et propre sur lui... Bien trop gênant... Mais son plus grand ennemi est intérieur, et le futur mandat s'annonce encore plus sombre, d'autant plus qu'un nouvel axe (et je n'utilise pas ce terme sans réfléchir à ce qu'il évoque) mondial est en train de se constituer...
François Durpaire a changé son fusil d'épaule en ne s'appuyant plus sur les media, mais sur une famille de "bons Français", qui se déchire sur toutes ces questions. Parallèlement nous avons l'histoire de cet homme dont la femme et la fille sont restées au Sénégal, et qu'il ne (re)verra probablement jamais... Pas inintéressant, mais presque anecdotique dans le processus narratif.
Les auteurs remettent une couche dans un tome 3 qui aborde les premiers mois de la mandature ayant succédé à celle de Marine Le Pen. C'est difficile à croire, mais c'est encore pire. L'opposition est muselée, on s'approche d'un Etat d'urgence permanent, et le pouvoir se rapproche de certaines multinationales prêtes à construire une société encore plus liberticide et repliée sur elle-même que précédemment. On n'est pas loin du cauchemar sociétal absolu. Le scénario est un peu meilleur que dans le tome 2, l'arrivée de Laurent Muller (jusqu'ici "simplement" éditeur de l'ouvrage) en tant que co-scénariste y est probablement pour quelque chose. La fin de l'album (qui marque peut-être la fin de cette série de politique-(pas-si)fiction(que ça) propose un nouveau virage, avec des acteurs quelques peu inattendus, mais en prise avec l'actualité toute récente.
C'est Farid Boudjellal, dont l'oeuvre a toujours été traversée par la mixité culturelle et ethnique, qui se colle aux pinceaux, si je peux dire, puisque l'album est en niveaux de gris. Il émarge ici dans le photo-réalisme, au sens premier puisque son dessin est largement inspiré de clichés existants, ce qui donne un aspect un peu figé aux différentes scènes, et provoque donc un sentiment de malaise. Je ne sais pas si c'est voulu, mais cette ambiance m'a glacé, tout comme le sujet de l'album.
Mais tout de même, tout cela fait froid dans le dos...
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R.U.S.T.
Au début de ma lecture j'ai bien sur immédiatement pensé au film "Pacific Rim" qui ne vaut que par ses effets spéciaux de grosses machines qui hélas pour le spectateur évoluent la plupart du temps sous l'eau ou dans la pénombre. Du coup facile d'avoir l'air d'en mettre plein la vue. Je ne dirais également rien de l'ode à la gloire de l'Amérique qui sous tend le film. Mais foin de billevesées et il faut le dire, le clamer haut et fort R.U.S.T. est une réussite dans le domaine de la SF. Une SF qui aurait intégrée les codes du comics américain et du manga japonais. Première chose évidente, le dessin et sa colorisation. Un dessin qui n'est pas beau mais, et c'est la que les choses sont étranges il y a des fulgurances dans de nombreuses cases notamment lors des combats entre RU et S-Cats. Ces cases d'un premier abord sont difficilement lisibles tant le trait est virtuoses, en fait je dirais que c'est un dessin qui se mérite. Contrairement au film auquel je faisais référence précédemment les personnages de cette histoire en trois tomes denses ne sont pas de "belles gueules", anciens héros forcément cabossés par la vie et en quête de rédemption. Non ici c'est la lie de l'humanité des sortes de douze salopards, tueurs, psychopathes et autres joyeuseté. Les auteurs ne nous épargnant d'ailleurs rien de leur actes délictueux. Alors de la bonne SF , intelligente et bougrement bien dessinée qui se lit aisément, je le répète en prenant le temps de se perdre dans les planches, c'est pour moi un coup de cœur, au passage je remercie le bon camarade qui m'a fait ce prêt.
Le Mari de mon frère
Un excellent manga sur l'homosexualité. J'ai bien aimé comment était traité ce sujet. On suit la vie d'un homme japonais dont le frère homosexuel est parti vivre au Canada et s'est marié avec un autre homme. Le frère en question meurt et son mari vient donc visiter le personnage principal. C'est intéressant de voir cet homme confronté à ses préjugés et évoluer petit à petit. J'aime bien aussi le fait qu'il élève seul sa petite fille, cela rend sa situation encore plus originale. On traite de plusieurs aspects de l'homosexualité, notamment l'homophobie et c'est traité de manière intelligente. Les personnages et les situations sonnent vraies et j'ai ressenti plusieurs émotions durant ma lecture. C'est une très bonne série et j'attends la suite avec impatience.
Exauce-nous
Cet album nous narre une histoire finalement relativement simple, mais qui est très bien menée, et qui se lit très rapidement malgré la centaine de pages (peu de dialogues, et aussi récit captivant). C’est l’histoire de Léonard, un simple d’esprit qui répète toujours les mêmes phrases, et qui finit par intriguer un jeune réalisateur, Frank, parmi les proches qui le côtoient au quotidien. Ce dernier va s’apercevoir que Léonard a le pouvoir de faire le bonheur, d’exaucer les vœux les plus chers – sans que les heureux bénéficiaires de son entremise involontaire avec la destinée ne soient conscients du rôle joué par ce simplet, qui n’a qu’à dire « ça se passe » pour faire jaillir le bonheur. Captivé par Léonard, Frank va chercher à connaître l’origine du « décrochage « de Léonard d’avec la réalité : cette enquête, et d’autres petites histoires parallèles impliquant la dizaine de proches de Léonard, permettent de dynamiser ce récit très touchant. Une histoire belle et triste, que je vous encourage à découvrir, d’autant que le dessin de Bihel est lui aussi très bon.
Où le regard ne porte pas...
Ma note réelle serait plus près de 3,5/5, mais j’arrondis au niveau supérieur, en grande partie grâce au premier tome, auquel j’ai clairement plus accroché qu’au second. Pour faire simple, puisque beaucoup de choses ont été écrites pour résumer l’histoire, je trouve le premier tome très accrocheur. Peu de dialogues finalement, de texte, mais une histoire simple, bucolique, très chouette, avec la rencontre de ces quatre gamins dans un coin paumé d’Italie (avec des montées de tension entre la famille anglaise apportant la modernité à une communauté villageoise peu ouverte aux risques de la nouveauté). Le seul bémol pour la narration, ce sont ces « rêves », dont on ne devine pas encore le sens (qui parle ? Qui sont ces gens ? Où sont-ils ?) et qui, dans une colorisation et un dessin très différents de l’histoire « principale », ont un peu haché ma lecture. Le dessin lui-même est vraiment chouette, avec de bonnes bouilles de gamins, de beaux paysages, très lumineux. Le second tome nous fait retrouver ce quatuor vingt ans plus tard, lorsqu’ils partent en Amérique du sud. Là encore le dessin des paysages est très bon, des personnages aussi – même si, adultes, ils ont ici des visages plus anguleux qui m’attirent moins. L’intrigue est close, on a des explications aux « mystères » (rêves des gamins, pierre à l’origine de leurs rites de gamins, etc.), et cela se laisse lire, c’est certain. Mais je trouve ce tome moins fort que le premier. D’abord parce que moins euphorisant (le premier était porté par un optimisme loin d’être béat) – l’âge des protagonistes aidant sans doute. Mais surtout parce que je n’ai pas été totalement convaincu par le côté fantastique. Pas complètement raté, mais qui m’attire moins (affaire de goûts sans doute). La rupture, chronologique, mais aussi au niveau du ton, m'a semblé trop forte entre les deux tomes. Cela reste quand même un diptyque intéressant, dont je vous recommande la lecture.
Scrooge - Un chant de Noël
De l'univers de Charles Dickens, c'est sans doute mon histoire préférée. Il est vrai que le monde est encore peuplé de vieux radins acariatres qui gardent leur argent pendant que le monde crève la dalle. Cela pourrait être encore d'actualité. Bien entendu, j'ai beaucoup aimé la morale de ce conte qu'on peut lire également en dehors de Noël. Plus encore, c'est assez bien réalisé même si on peut regretter que le format soit si petit. Le graphisme est assez enchanteur avec de superbes planches hivernales aux tons pastels. Nous avons là une adaptation plutôt réussie. Cette histoire fait toujours réfléchir sur la conséquence de nos actes et de notre comportement.
Dark Museum
Alors là les amis voici du lourd de chez lourd. En fait il y a un bail que je n'avais pas lu une BD de ce genre. Démarrant comme une gentillette chronique paysanne de la fin du XIXème siècle, le tout bascule dans le gore un peu improbable mais oh combien efficace. J'avais déjà aperçu ce tableau à plusieurs reprises et il m'avait marqué par le côté inquiétant des personnages représentés. De bonnes têtes de "Winner", des gens avec qui on a envie de se taper une petite bière en terrasse. Bien sur je déconne, mais par les dieux, tu sens d'emblée que ça doit pas ricaner et être la grosse déconnade tous les jours. Pour en revenir à cette histoire ce qui me plait bien c'est que les choses montent crescendo, oui bien sur on sent bien vers quoi tout ça va finir, mais diantre que c'est bien amené, chapeau bas donc au duo de scénaristes. Le dessin est de ceux que j'aime avec une mention spéciale à la colorisation ( magnifique ), qui à chaque case vous saute à la figure, bref scénario et dessin vous accrochent et ne vous lâchent plus. L'annonce des prochains titres à venir de cette collection laissent présager de fort bonnes choses, nul doute que j'irais y jeter un œil. Coup de cœur pour moi et faites tourner sans modération
Géronimo - Mémoires d'un résistant apache
On va suivre l'histoire de Géronimo qui fut l'ennemi public n°1 de la jeune nation américaine dans une ambiance purement western qui rappellera les films avec John Wayne. C'est un brave apache qui a vaillamment combattu pour défendre les droits de son peuple. Certes, il a scalpé de nouveaux crânes mais cette cruauté est basée sur un état de légitime défense. Il a également signé comme d'autres chefs indiens des traités de paix mais qui ont été à chaque fois bafoués par l'homme blanc. On découvrait des minéraux et autres richesses précieuses sur leur territoire et on les chassait sous des cieux moins cléments. C'est une véritable spoliation que les indiens ont subi. Je vais prononcer le mot : c'est une extermination voir un génocide au nom d'une civilisation soi-disant plus avancée. Cette bd est bien faite. C'est très long mais c'est pour mieux explorer l'état d'esprit d'un indien qui livre ses mémoires. C'est une histoire authentique. On est séduit par la sagesse de ce vieil homme qui a tant vécu et qui a connu également beaucoup de drames personnels notamment le fait que sa femme et ses enfants ont été tués par les soldats. On verra également des vraies photos en intermède ponctuel ainsi qu'un dossier complet en fin d'ouvrage. C'est très bien documenté. J'ai apprécié grandement ce travail ainsi que le message délivré par les auteurs qui ont fait un véritable travail de qualité. A noter que les auteurs sont de grands inconnus et qu'ils frappent fort pour une première oeuvre. Quelques anachronismes dans les dialogues sont à souligner pour être objectif. Erreur de jeunesse… Géronimo est un symbole qui reste encore assez contemporain quand on pense qu'on a appelé l'opération militaire du nom de code Géronimo, la liquidation d'un certain Ben Laden ! Oui, je n'invente rien car c'est précisément ce que va dénoncer cette oeuvre. Il y a parfois des détournements de symboles que les indiens maintenant assimilés n'ont d'ailleurs pas apprécié à juste titre. Pour le reste, c'est une bd à découvrir pour être conscient qu'une belle nation se construit parfois au dépend d'une autre. J'ai répertorié sur ce site déjà 4 autres séries sur Géronimo en y faisant parfois référence comme d'un lointain écho. Sans doute, celle-ci est la meilleure car la plus authentique. J'éprouve de la compassion pour ces indiens qui ont tant enduré mais également beaucoup de respect. Quand j'étais enfant, mon héros était John Wayne qui combattait les indiens. Maintenant, je le vois comme un salaud.
Lili Crochette et Monsieur Mouche
Tiens, une nouvelle déclinaison de Peter Pan, cette fois-ci à destination des plus jeunes... C'est Joris Chamblain, auteur de merveilleuses séries jeunesse, qui a imaginé ce personnage de petite fille au caractère bien trempé, et qui vit de belles aventures dans un univers de piraterie assez débridé. Et c'est Olivier Supiot, également superstar chez les enfants, qui offre à Chamblain et Lili son trait riche, savoureux et haut en couleurs. L'ensemble est mené à un train d'enfer, les lecteurs en herbe et leurs parents ne s'ennuieront pas du tout à la lecture, je recommande chaudement.
Monsieur désire ?
Tiens, je m’étonne qu’il n’y ait pas davantage de commentaires sur le dernier album de Hubert. Le scénariste nous emmène cette fois-ci dans l’Angleterre victorienne où nous suivons la vie de débauche d’un des plus grands aristocrates du pays. Lord Oliver cumule tous les atouts ; pouvoir, richesse, beauté, intelligence, mais englué dans le carcan d’une société conservatrice et puritaine, il mène une vie autodestructrice, cherchant à choquer et provoquer au maximum ses pairs. Il va se prendre d’affection pour l’une de ses domestiques (à première vue parfaitement banale) et en faire la confidente de sa déchéance morale et de son mal-être. Une relation ambiguë et transgressive va naitre entre ces deux êtres complètement opposés. Une fois de plus Hubert nous propose un très bel album. L’immersion dans la société victorienne des puissants comme des domestiques est totale. On sent qu’il y a eu un vrai travail de documentation sur l’époque. Les rapports sociaux extrêmement codifiés sont habilement mis en valeur. L’histoire est passionnante à suivre grâce à une narration maitrisée, des dialogues ciselés et des personnages travaillés. L’univers graphique est lui aussi de grande qualité. Le trait moderne, dynamique et expressif de Virginie Augustin fait merveille, d’autant qu’elle a produit un rendu de l’époque très réaliste. Je suis juste un peu déçu par une fin un brin convenue et une relation entre les deux personnages qui aurait pu aller encore plus loin. Monsieur désire ? est joli titre, à la fois passionnant et didactique.
La Présidente
Et si Marine Le Pen gagnait la Présidentielle de 2017 ? C'est sur ce postulat, franchement anxiogène en ce qui me concerne, que François Durpaire, historien et universitaire spécialisé dans les questions de diversité culturelle, a construit son récit. Celui-ci a l'avantage d'être, sinon complet, d'une synthèse intéressante. Nous avons ainsi un rapide rappel de l'ascension politique du Front National, qui n'avait quasiment pas d'existence jusqu'au début des années 1980, jusqu'à 2015, en passant par le "pic" à la présidentielle de 2002. Une fois que MLP passe au pouvoir, Durpaire nous montre donc comment elle et son parti vont composer le gouvernement (avec des surprises et des semi-surprises) puis investir les différents domaines : activité économique (avec sortie de l'Euro), politique d'immigration (avec fermeture des frontières et "priorité nationale" sur les offres d'emploi...), relations étrangères (qui se réduisent à du copinage avec la Russie)... Il manque la politique environnementale, la culture, la justice, l'éducation nationale, l'agriculture... Sans doute par manque de place, même si l'album comporte 150 pages. On voit donc le FN appliquer petit à petit son programme liberticide, le pays se trouvant dans une impasse politique en l'espace d'environ 9 mois, et une alternative encore plus effrayante. Parallèlement nous sommes dans une cellule familiale recomposée, avec une grand-mère ancienne résistante, qui a recueilli chez elle une réfugiée d'origine sénégalaise, et ses deux petits-enfants, lesquels partagent le même dégoût pour le déroulement des évènements et vont tenter, avec leurs armes, de dénoncer et combattre le nouveau régime. Trois choses m'ont cependant un peu énervé. La prétention concernant l'orthographe, puisqu'on nous indique que les extraits du programme du FN sont livrés sans correction. Il eût été de bon aloi de faire de même dans la BD elle-même, car même sans crier à l'excommunication par les extrémistes de l'orthographe, il y a des fautes un peu bêtes. Et puis par ailleurs, imaginez ce que serait le futur, excusez-moi, mais ce n'est pas de l'uchronie (qui est une réécriture de l'Histoire, donc du passé), mais de l'anticipation... Et troisième chose, l'appui presque systématique sur les présentateurs de BFMTV. Je comprends bien cet ancrage, puisque Durpaire a pris l'expertise de certains consultants de la chaîne (sur l'économie, les relations internationales). Mais du coup on a presque l'impression que c'est la seule chaîne d'infos qui existe et qui propose un regard d'expertise croisée. Petit intermède personnel, je pense que c'est celle qui, après TF1, pratique le plus le sensationnalisme et le populisme, alimentant nos peurs et nos haines. Fin de l'aparté. Ceci étant précisé, il s'agit sans nul doute d'un ouvrage précieux, qui concerne notre Histoire immédiate. Espérons -mais ce n'est que mon souhait personnel- qu'il ne soit pas prophétique... Plusieurs mois plus tard, après les tragiques évènements qui ont secoué le pays, la popularité du FN est repartie de plus belle, et nos auteurs ont remis le couvert, pour imaginer l'état de la France à la fin du mandat de Marine Le Pen. Ce n'est bien sûr pas reluisant du tout, les gens sont traqués grâce à leurs smartphones flexibles, les camps de rétention de réfugiés (je réfute le terme de "migrants") sont encadrés par des robots qui tuent au moindre geste déplacé, et des milices citoyennes dont le point commun est des têtes de cochons se constituent... A l'approche de l'élection présidentielle de 2022, la présidente sortante se retrouve face à un représentant de la société civile, d'origine arabe et propre sur lui... Bien trop gênant... Mais son plus grand ennemi est intérieur, et le futur mandat s'annonce encore plus sombre, d'autant plus qu'un nouvel axe (et je n'utilise pas ce terme sans réfléchir à ce qu'il évoque) mondial est en train de se constituer... François Durpaire a changé son fusil d'épaule en ne s'appuyant plus sur les media, mais sur une famille de "bons Français", qui se déchire sur toutes ces questions. Parallèlement nous avons l'histoire de cet homme dont la femme et la fille sont restées au Sénégal, et qu'il ne (re)verra probablement jamais... Pas inintéressant, mais presque anecdotique dans le processus narratif. Les auteurs remettent une couche dans un tome 3 qui aborde les premiers mois de la mandature ayant succédé à celle de Marine Le Pen. C'est difficile à croire, mais c'est encore pire. L'opposition est muselée, on s'approche d'un Etat d'urgence permanent, et le pouvoir se rapproche de certaines multinationales prêtes à construire une société encore plus liberticide et repliée sur elle-même que précédemment. On n'est pas loin du cauchemar sociétal absolu. Le scénario est un peu meilleur que dans le tome 2, l'arrivée de Laurent Muller (jusqu'ici "simplement" éditeur de l'ouvrage) en tant que co-scénariste y est probablement pour quelque chose. La fin de l'album (qui marque peut-être la fin de cette série de politique-(pas-si)fiction(que ça) propose un nouveau virage, avec des acteurs quelques peu inattendus, mais en prise avec l'actualité toute récente. C'est Farid Boudjellal, dont l'oeuvre a toujours été traversée par la mixité culturelle et ethnique, qui se colle aux pinceaux, si je peux dire, puisque l'album est en niveaux de gris. Il émarge ici dans le photo-réalisme, au sens premier puisque son dessin est largement inspiré de clichés existants, ce qui donne un aspect un peu figé aux différentes scènes, et provoque donc un sentiment de malaise. Je ne sais pas si c'est voulu, mais cette ambiance m'a glacé, tout comme le sujet de l'album. Mais tout de même, tout cela fait froid dans le dos...