Joli travail d’édition : les deux tomes de la série sont de très beaux objets !
Outre les magnifiques couvertures, il faut saluer le travail graphique de Bertrand Gatignol. Les dessins sont superbes, jouant habilement sur la différence de taille entre les ogres et les humains. Le gigantisme des ogres est admirablement rendu grâce à des plans audacieux et les décors complètement baroques fourmillant de détails. Le lecteur est littéralement écrasé par la masse des ogres et de leur extravagant château. Le rendu visuel est excellent, autant dans les décors que par les personnages. Bravo !
L’idée de faire deux volumes se déroulant en même temps, l’un chez les ogres et l’autre chez les humains avec les mêmes personnages se croisant d’un tome à l’autre fonctionne parfaitement grâce à une narration maitrisée. Cela illustre bien la séparation politique des deux races vivant l’une à côté de l’autre, avec pour chacune ses codes et sa propre organisation sociale.
J’ai également bien aimé les courts chapitres sur les ogres-dieux et les chambellans. Cela donne plus de densité et de background au récit.
L’histoire m’a tenu en haleine de bout en bout mais j’ai été un peu gêné par la narration parfois elliptique de Hubert. J’ai trouvé que l’enchainement de certaines scènes manquait de transition.
Quoi qu’il en soit, ce conte très noir est une belle réussite !
J'ai reçu un jour d'une amie de ma mère un tas d'anciennes BD que plus personne ne lisait... et au milieu de ce tas, 2 albums de Chevalier Ardent : La Corne De Brume et Le Trésor Du Mage.
J'ai bien du laisser passer plusieurs mois sans y toucher, puis un jour où je n'avais rien à faire et surtout plus rien à lire, j'ai ouvert La Corne De Brume... et j'ai tout de suite accroché !
Les scénarios sont excellents avec certains assez "adultes" et le dessin, magnifique, avec des personnages charismatiques, des décors grandioses avec de belles couleurs (pas comme ces bouillies de colorisations informatiques made in Éditions Soleil) ne me parait pas du tout vieillot pour l'âge de cette série. J'ai eu avec cette BD un véritable coup de cœur.
J'ai eu la chance ensuite de trouver petit à petit les autres tomes dans une boutique d'occasions et je rentrais direct chez moi pour savourer chaque épisode (mes préférés étant La Loi De La Steppe, La Dame Des Sables et Les Cavaliers De L'apocalypse)
Je classe cette série numéro 1 de ma BD thèque!
Voilà un album relativement épais, mais qui se lit très vite. D’abord parce qu’il y a beaucoup de cases sans dialogues – et peu de cases et/ou de dialogues souvent d’ailleurs. Ensuite, et c’est quand même le plus important, parce que le sujet est intéressant, d’actualité, et traité finement.
On est dans un univers brassant les influences : pêle-mêle, l’univers absurde et bureaucratique de Julius Corentin Acquefacques ou de « Brazil », Kafka ou Orwell, mais aussi le film inspiré par l’album concept de Pink Floyd « The Wall » (on y trouve un clin d’œil direct page 18 !).
Le personnage principal est un simple employé d’une sorte de Pôle Emploi vaguement futuriste, encore plus déshumanisé que le nôtre, qui gère ceux qui n’ont pas d’emploi – ces derniers étant stigmatisés et pourchassés par une sorte de police politique.
Un univers froid, déshumanisé, ceci étant renforcé par l’utilisation de la bichromie par Lomig. Mais celui-ci laisse percer l’espoir : le personnage principal est le grain de sable du rouage, il se pose des questions, cherche à rester humain – même face à ses parents, conquis par la doxa ambiante. Mais l’espoir, ce sont aussi ces goélands, omniprésents, qui volent au-dessus des tours impersonnelles (architecture stalinienne ou digne de la Germania d’Hitler) et sont libres de « partir ». C’est aussi ce peintre, qui met un peu de bleu dans sa peinture…
Quelques respirations donc pour nous empêcher d’étouffer, mais Lomig nous dépeint quand même une société affreuse, asphyxiante, qui broie les individus rejetés par le « chômage », en les rendant responsables de leur malheur, alors même qu’il n’y a pas d’emploi pour tous, et que les dirigeants semblent profiter davantage de la société que le quidam.
Toute ressemblance avec des faits ou des personnages réels ne doit là rien à la coïncidence, hélas, puisque Lomig n’a pas eu à trop grossir le trait : nous sommes presque arrivés à ce stade, et sans doute dans quelques années devront nous enlever cet album de la catégorie Science-Fiction.
A lire et à méditer.
Ma rencontre avec cet album débuta avec un coup de cœur pour la couverture, que je trouve magnifique, et avec ce contraste entre terre et ciel, et ce contrejour sur les personnages.
César et Layne se réveillent de leur stupeur et découvrent un monde ravagé par l’ouragan Katrina… leurs préoccupations ne changent cependant pas : trouver leur prochaine dose. Débute alors un long périple aux tons de road movie post-apocalyptique. Les protagonistes sont des junkies, instables et parfois violents… pourtant il y a aussi de l’amitié et des rencontres. Le ton est très humain, on sent que l’auteur s’intéresse aux marginaux (il est impliqué dans une association dédiée à l’aide aux SDF selon le site de l’éditeur). La narration est parfaitement maitrisée – enchainements fluides, passages contemplatifs… Quelle maitrise pour un premier album complet.
Les paysages dévastés sont superbement mis en image, le trait est précis et détaillé, et les couleurs grisâtres parfaitement adaptées.
Un excellent moment de lecture !
Que voilà une histoire originale ! Originale et fraiche, tout en restant à la fois simple et alambiquée. En tout cas, c’est une histoire dans laquelle je suis entré très facilement, pour ne plus la quitter jusqu’à son terme.
Avec pas mal d’absurde, de poésie, de folie douce, Forest déroule l’histoire douce-amère d’Arthur Même, qui règne sur ses murs en vivant de rêves de revanche (son procès constamment remis au lendemain contre les occupants des propriétés qui le martyrisent en lui demandant sans cesse d’ouvrir les grilles est comique), et qui n’ose pas vivre pleinement l’amour lorsqu’il s’offre à lui – il est vrai sous les traits d’une jeune femme assez spéciale !
La partie « politique », menée en parallèle, est elle aussi ubuesque, avec force discours et gesticulations ridicules, rodomontades inutiles, le tout se finissant là aussi aux dépens de Même.
Le côté quelque peu désuet du récit, parfois, doit aussi beaucoup au dessin de Tardi, tout à fait adapté à cette histoire finalement très noire, qui passe à la moulinette le carriérisme et les prétentions politiques, mais aussi et surtout qui nous dresse le portrait d’un inadapté, sur qui la réalité n’a pas de prise.
Et, au milieu de tout ça, des poussées de surréalisme, des dialogues longs, longs, mais qui n’ennuient jamais, qui envoûtent…
Un album hautement recommandable !
Belle petite surprise que cet album ! D'une part, parce qu'il est réalisé par deux femmes, ce qui pour le genre reste plutôt peu commun pour être noté. Mais aussi par la qualité du dessin de Néphyla et l'histoire plus "érotico explicite" que porno concoctée par Katia Even.
Nana, jeune étudiante un peu ingénue et coincée prépare une exposition pour son diplôme de fin d'année sur la calligraphie. Sa professeur va lui donner un étrange médaillon qui va lui faire vivre de drôles d'expériences...
Si j'ai trouvé la fin en forme de happy end un peu facile, le reste de l'histoire est plutôt bien mené, et surtout porté par le magnifique dessin de Néphyla.
Que ce soit ses cadrages ou ses découpages, elle nous gratifie de planches magnifiques, avec de très belles pleines pages. Et la colorisation que les auteures ont réalisée à quatre mains contribue pleinement à renforcer l'ambiance de l'ensemble. Et c'est cette ambiance liée au trait de Néphyla, proche du dessin animé, tout en étant très expressif, la colorisation, associés à ce récit plutôt soft qui m'ont fait apprécier cet album.
Une première expérience plutôt concluante et qui vaut le coup d'oeil pour les amateurs du genre !
**** Tome 2 ****
Voilà que Nanna remet le couvert !
Diplôme en poche, mais en manque d'inspiration, elle décide avec son nouveau copain et ses deux bonnes copines d'aller prendre l'air du côté des îles pour se changer les idées avant d'attaquer son nouveau travail.
Mais son ancienne prof qui l'avait envoutée à l'aide d'un médaillon n'avait pas dit son dernier mot, et cette fois-ci c'est surtout Eugène son petit ami qui va en faire les frais !
Le dessin reste toujours aussi agréable, les cadrages et les découpages sont toujours aussi soignés pour servir cette ambiance érotique toujours aussi réussie. Alors oui, c'est du soft, et le scénario est un peu léger, mais j'ai trouvé ça très réussi et agréable.
Pascal Jousselin n'est pas le premier à jouer avec le média BD et à faire évoluer son héros au-delà des cases de ses planche. Fred, Gotlib, Greg, Lécroart, M.-A. Mathieu et d'autres ont déjà mis en scène de telles situations et concepts brisant le quatrième mur et utilisant la forme même de la BD, avec ses cases, ses bulles et ses pages comme autant d'éléments influant sur l'histoire et sur leurs personnages. Là où Jousselin se différencie, c'est qu'il a bâti toute sa série sur ce concept et sur celui d'un super-héros décalé dont le super-pouvoir est de pouvoir interagir entre les cases de chaque planche.
Si l'idée initiale est amusante, on peut se dire qu'on en aurait vite fait le tour. OK, Imbattable voit son adversaire dans les cases du bas de la page donc il sait ce qu'il va se passer et peut l'attaquer directement via les autres cases voisines. Même s'il faut surmonter une certaine confusion à la lecture, c'est bien fait, mais est-ce tout ? Eh bien non, puisque l'auteur continue à développer les idées du même genre en introduisant des personnages avec d'autres pouvoirs liés à la bande dessinée, jouant sur les bulles de dialogues, sur la perspective ou encore sur le passage d'une planche à une autre. Il s'amuse même à découper un morceau de page au moment où celle-ci se fait désintégrer par un savant fou, permettant au lecteur et aux personnages de voir au travers. Et comme l'espace inter-iconique dans une BD est lié au temps qui est sensé s'y écouler, jouer avec les cases c'est aussi jouer avec le temps de la narration, et cela donne parfois lieu à un joyeux fouillis.
Nous avons ainsi droit à une série d'action humoristique qui fourmille de bonnes idées ou qui en recycle d'autres avec efficacité et un bon sens du rythme. L'humour est décalé, légèrement absurde, à l'image de ce super-héros débonnaire et un peu mollasson qui n'en reste pas moins effectivement imbattable puisqu'il connait toutes les ficelles du médium dans lequel il évolue : les planches d'une bande dessinée. Certains gags sont très bons, d'autres moins hilarants mais on ne peut s'empêcher de sourire devant les idées mises en scène et les dialogues un peu couillons.
3.5
J'ai été bien surpris en lisant ces deux tomes. Je m'attendais à lire un truc jeunesse sympa sans plus et au final j'ai eu beaucoup de plaisir à lire cette série.
Le principe de réunir des personnages de Disney dans une équipe de super-héros pour aller affronter des vilains qui se sont réunis dans une équipe de super-vilains semble tellement évident que je me demande pourquoi cela n'a pas été fait avant ! (en même temps peut-être qu'il existe des vieilles histoires Disney que je ne connais pas avec ce même principe...)
Un des points forts de ces deux albums, c'est qu'on suit la même histoire divisée en différents chapitres. Le scénario est donc plus développé qu'une histoire de Disney ordinaire. Il y a un bon mélange d'action et d'humour. J'ai aimé voir des personnages des bandes dessinées de Mickey et Donald interagir et on a même droit à une alliance entre Picsou et les Rapetou ! J'ai eu tellement de plaisir à lire cette série que j'ai eu l'impression de retrouver ma jeunesse lorsque chaque samedi j'allais acheter un magazine Disney et que je me régalais à lire les bandes dessinées Disney.
Cela reste une série jeunesse donc il ne faut pas s'attendre à un truc complexe, mais si on aime bien l'univers des BD Disney, c'est à lire !
La magie des histoires de Cosey...
La douceur et la sensibilité de ses personnages vous bercent, et vous ne comprenez qu'en refermant la bd que vous avez passé un moment de lecture entre les nuages.
Le monde est toujours un peu plus beau et mélancolique après une de ses histoires.
La première page m'a tout de suite fait penser à "la Belle au bois dormant" de Walt Disney. Voilà un ouvrage magnifique à la narration fluide centré sur la fascinante fée Morgane !
Envoutant.
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Les Ogres-Dieux
Joli travail d’édition : les deux tomes de la série sont de très beaux objets ! Outre les magnifiques couvertures, il faut saluer le travail graphique de Bertrand Gatignol. Les dessins sont superbes, jouant habilement sur la différence de taille entre les ogres et les humains. Le gigantisme des ogres est admirablement rendu grâce à des plans audacieux et les décors complètement baroques fourmillant de détails. Le lecteur est littéralement écrasé par la masse des ogres et de leur extravagant château. Le rendu visuel est excellent, autant dans les décors que par les personnages. Bravo ! L’idée de faire deux volumes se déroulant en même temps, l’un chez les ogres et l’autre chez les humains avec les mêmes personnages se croisant d’un tome à l’autre fonctionne parfaitement grâce à une narration maitrisée. Cela illustre bien la séparation politique des deux races vivant l’une à côté de l’autre, avec pour chacune ses codes et sa propre organisation sociale. J’ai également bien aimé les courts chapitres sur les ogres-dieux et les chambellans. Cela donne plus de densité et de background au récit. L’histoire m’a tenu en haleine de bout en bout mais j’ai été un peu gêné par la narration parfois elliptique de Hubert. J’ai trouvé que l’enchainement de certaines scènes manquait de transition. Quoi qu’il en soit, ce conte très noir est une belle réussite !
Chevalier Ardent
J'ai reçu un jour d'une amie de ma mère un tas d'anciennes BD que plus personne ne lisait... et au milieu de ce tas, 2 albums de Chevalier Ardent : La Corne De Brume et Le Trésor Du Mage. J'ai bien du laisser passer plusieurs mois sans y toucher, puis un jour où je n'avais rien à faire et surtout plus rien à lire, j'ai ouvert La Corne De Brume... et j'ai tout de suite accroché ! Les scénarios sont excellents avec certains assez "adultes" et le dessin, magnifique, avec des personnages charismatiques, des décors grandioses avec de belles couleurs (pas comme ces bouillies de colorisations informatiques made in Éditions Soleil) ne me parait pas du tout vieillot pour l'âge de cette série. J'ai eu avec cette BD un véritable coup de cœur. J'ai eu la chance ensuite de trouver petit à petit les autres tomes dans une boutique d'occasions et je rentrais direct chez moi pour savourer chaque épisode (mes préférés étant La Loi De La Steppe, La Dame Des Sables et Les Cavaliers De L'apocalypse) Je classe cette série numéro 1 de ma BD thèque!
Le Cas Fodyl
Voilà un album relativement épais, mais qui se lit très vite. D’abord parce qu’il y a beaucoup de cases sans dialogues – et peu de cases et/ou de dialogues souvent d’ailleurs. Ensuite, et c’est quand même le plus important, parce que le sujet est intéressant, d’actualité, et traité finement. On est dans un univers brassant les influences : pêle-mêle, l’univers absurde et bureaucratique de Julius Corentin Acquefacques ou de « Brazil », Kafka ou Orwell, mais aussi le film inspiré par l’album concept de Pink Floyd « The Wall » (on y trouve un clin d’œil direct page 18 !). Le personnage principal est un simple employé d’une sorte de Pôle Emploi vaguement futuriste, encore plus déshumanisé que le nôtre, qui gère ceux qui n’ont pas d’emploi – ces derniers étant stigmatisés et pourchassés par une sorte de police politique. Un univers froid, déshumanisé, ceci étant renforcé par l’utilisation de la bichromie par Lomig. Mais celui-ci laisse percer l’espoir : le personnage principal est le grain de sable du rouage, il se pose des questions, cherche à rester humain – même face à ses parents, conquis par la doxa ambiante. Mais l’espoir, ce sont aussi ces goélands, omniprésents, qui volent au-dessus des tours impersonnelles (architecture stalinienne ou digne de la Germania d’Hitler) et sont libres de « partir ». C’est aussi ce peintre, qui met un peu de bleu dans sa peinture… Quelques respirations donc pour nous empêcher d’étouffer, mais Lomig nous dépeint quand même une société affreuse, asphyxiante, qui broie les individus rejetés par le « chômage », en les rendant responsables de leur malheur, alors même qu’il n’y a pas d’emploi pour tous, et que les dirigeants semblent profiter davantage de la société que le quidam. Toute ressemblance avec des faits ou des personnages réels ne doit là rien à la coïncidence, hélas, puisque Lomig n’a pas eu à trop grossir le trait : nous sommes presque arrivés à ce stade, et sans doute dans quelques années devront nous enlever cet album de la catégorie Science-Fiction. A lire et à méditer.
Le Chemin des égarés
Ma rencontre avec cet album débuta avec un coup de cœur pour la couverture, que je trouve magnifique, et avec ce contraste entre terre et ciel, et ce contrejour sur les personnages. César et Layne se réveillent de leur stupeur et découvrent un monde ravagé par l’ouragan Katrina… leurs préoccupations ne changent cependant pas : trouver leur prochaine dose. Débute alors un long périple aux tons de road movie post-apocalyptique. Les protagonistes sont des junkies, instables et parfois violents… pourtant il y a aussi de l’amitié et des rencontres. Le ton est très humain, on sent que l’auteur s’intéresse aux marginaux (il est impliqué dans une association dédiée à l’aide aux SDF selon le site de l’éditeur). La narration est parfaitement maitrisée – enchainements fluides, passages contemplatifs… Quelle maitrise pour un premier album complet. Les paysages dévastés sont superbement mis en image, le trait est précis et détaillé, et les couleurs grisâtres parfaitement adaptées. Un excellent moment de lecture !
Ici même
Que voilà une histoire originale ! Originale et fraiche, tout en restant à la fois simple et alambiquée. En tout cas, c’est une histoire dans laquelle je suis entré très facilement, pour ne plus la quitter jusqu’à son terme. Avec pas mal d’absurde, de poésie, de folie douce, Forest déroule l’histoire douce-amère d’Arthur Même, qui règne sur ses murs en vivant de rêves de revanche (son procès constamment remis au lendemain contre les occupants des propriétés qui le martyrisent en lui demandant sans cesse d’ouvrir les grilles est comique), et qui n’ose pas vivre pleinement l’amour lorsqu’il s’offre à lui – il est vrai sous les traits d’une jeune femme assez spéciale ! La partie « politique », menée en parallèle, est elle aussi ubuesque, avec force discours et gesticulations ridicules, rodomontades inutiles, le tout se finissant là aussi aux dépens de Même. Le côté quelque peu désuet du récit, parfois, doit aussi beaucoup au dessin de Tardi, tout à fait adapté à cette histoire finalement très noire, qui passe à la moulinette le carriérisme et les prétentions politiques, mais aussi et surtout qui nous dresse le portrait d’un inadapté, sur qui la réalité n’a pas de prise. Et, au milieu de tout ça, des poussées de surréalisme, des dialogues longs, longs, mais qui n’ennuient jamais, qui envoûtent… Un album hautement recommandable !
La Déesse
Belle petite surprise que cet album ! D'une part, parce qu'il est réalisé par deux femmes, ce qui pour le genre reste plutôt peu commun pour être noté. Mais aussi par la qualité du dessin de Néphyla et l'histoire plus "érotico explicite" que porno concoctée par Katia Even. Nana, jeune étudiante un peu ingénue et coincée prépare une exposition pour son diplôme de fin d'année sur la calligraphie. Sa professeur va lui donner un étrange médaillon qui va lui faire vivre de drôles d'expériences... Si j'ai trouvé la fin en forme de happy end un peu facile, le reste de l'histoire est plutôt bien mené, et surtout porté par le magnifique dessin de Néphyla. Que ce soit ses cadrages ou ses découpages, elle nous gratifie de planches magnifiques, avec de très belles pleines pages. Et la colorisation que les auteures ont réalisée à quatre mains contribue pleinement à renforcer l'ambiance de l'ensemble. Et c'est cette ambiance liée au trait de Néphyla, proche du dessin animé, tout en étant très expressif, la colorisation, associés à ce récit plutôt soft qui m'ont fait apprécier cet album. Une première expérience plutôt concluante et qui vaut le coup d'oeil pour les amateurs du genre ! **** Tome 2 **** Voilà que Nanna remet le couvert ! Diplôme en poche, mais en manque d'inspiration, elle décide avec son nouveau copain et ses deux bonnes copines d'aller prendre l'air du côté des îles pour se changer les idées avant d'attaquer son nouveau travail. Mais son ancienne prof qui l'avait envoutée à l'aide d'un médaillon n'avait pas dit son dernier mot, et cette fois-ci c'est surtout Eugène son petit ami qui va en faire les frais ! Le dessin reste toujours aussi agréable, les cadrages et les découpages sont toujours aussi soignés pour servir cette ambiance érotique toujours aussi réussie. Alors oui, c'est du soft, et le scénario est un peu léger, mais j'ai trouvé ça très réussi et agréable.
Imbattable
Pascal Jousselin n'est pas le premier à jouer avec le média BD et à faire évoluer son héros au-delà des cases de ses planche. Fred, Gotlib, Greg, Lécroart, M.-A. Mathieu et d'autres ont déjà mis en scène de telles situations et concepts brisant le quatrième mur et utilisant la forme même de la BD, avec ses cases, ses bulles et ses pages comme autant d'éléments influant sur l'histoire et sur leurs personnages. Là où Jousselin se différencie, c'est qu'il a bâti toute sa série sur ce concept et sur celui d'un super-héros décalé dont le super-pouvoir est de pouvoir interagir entre les cases de chaque planche. Si l'idée initiale est amusante, on peut se dire qu'on en aurait vite fait le tour. OK, Imbattable voit son adversaire dans les cases du bas de la page donc il sait ce qu'il va se passer et peut l'attaquer directement via les autres cases voisines. Même s'il faut surmonter une certaine confusion à la lecture, c'est bien fait, mais est-ce tout ? Eh bien non, puisque l'auteur continue à développer les idées du même genre en introduisant des personnages avec d'autres pouvoirs liés à la bande dessinée, jouant sur les bulles de dialogues, sur la perspective ou encore sur le passage d'une planche à une autre. Il s'amuse même à découper un morceau de page au moment où celle-ci se fait désintégrer par un savant fou, permettant au lecteur et aux personnages de voir au travers. Et comme l'espace inter-iconique dans une BD est lié au temps qui est sensé s'y écouler, jouer avec les cases c'est aussi jouer avec le temps de la narration, et cela donne parfois lieu à un joyeux fouillis. Nous avons ainsi droit à une série d'action humoristique qui fourmille de bonnes idées ou qui en recycle d'autres avec efficacité et un bon sens du rythme. L'humour est décalé, légèrement absurde, à l'image de ce super-héros débonnaire et un peu mollasson qui n'en reste pas moins effectivement imbattable puisqu'il connait toutes les ficelles du médium dans lequel il évolue : les planches d'une bande dessinée. Certains gags sont très bons, d'autres moins hilarants mais on ne peut s'empêcher de sourire devant les idées mises en scène et les dialogues un peu couillons.
Les Ultrahéros
3.5 J'ai été bien surpris en lisant ces deux tomes. Je m'attendais à lire un truc jeunesse sympa sans plus et au final j'ai eu beaucoup de plaisir à lire cette série. Le principe de réunir des personnages de Disney dans une équipe de super-héros pour aller affronter des vilains qui se sont réunis dans une équipe de super-vilains semble tellement évident que je me demande pourquoi cela n'a pas été fait avant ! (en même temps peut-être qu'il existe des vieilles histoires Disney que je ne connais pas avec ce même principe...) Un des points forts de ces deux albums, c'est qu'on suit la même histoire divisée en différents chapitres. Le scénario est donc plus développé qu'une histoire de Disney ordinaire. Il y a un bon mélange d'action et d'humour. J'ai aimé voir des personnages des bandes dessinées de Mickey et Donald interagir et on a même droit à une alliance entre Picsou et les Rapetou ! J'ai eu tellement de plaisir à lire cette série que j'ai eu l'impression de retrouver ma jeunesse lorsque chaque samedi j'allais acheter un magazine Disney et que je me régalais à lire les bandes dessinées Disney. Cela reste une série jeunesse donc il ne faut pas s'attendre à un truc complexe, mais si on aime bien l'univers des BD Disney, c'est à lire !
Saigon-Hanoi
La magie des histoires de Cosey... La douceur et la sensibilité de ses personnages vous bercent, et vous ne comprenez qu'en refermant la bd que vous avez passé un moment de lecture entre les nuages. Le monde est toujours un peu plus beau et mélancolique après une de ses histoires.
Morgane
La première page m'a tout de suite fait penser à "la Belle au bois dormant" de Walt Disney. Voilà un ouvrage magnifique à la narration fluide centré sur la fascinante fée Morgane ! Envoutant.