Dark Museum

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)

Pour entrer au Dark Museum, une toile doit provoquer chez son observateur une impression morbide que seule une origine mystérieuse semble pouvoir expliquer. L’austère American Gothic de Wood y tient une place de choix…


1930 - 1938 : De la Grande Dépression aux prémisces de la Seconde Guerre Mondiale Cannibalisme L'horreur en bande dessinée La BD au féminin [USA] - Middle West

1930, Iowa. Les effets de la crise sont terribles dans cette partie de l’Amérique. Avec la misère, l’égoïsme prévaut. L’installation d’un cirque en pleine sécheresse finit d’échauffer les esprits. Alors que Lazarus Henkel désespère de pouvoir nourrir sa famille, un accident de voiture se produit près de sa ferme. L’odeur du corps du conducteur en train de brûler lui inspire une macabre solution…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 15 Février 2017
Statut histoire Une histoire par tome (4 tomes prévus) 2 tomes parus

Couverture de la série Dark Museum © Delcourt 2017
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 4 avis)
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18/02/2017 | pol
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Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur PAco

En voilà une bonne surprise que cette nouvelle série chez Delcourt ! Ce premier tome de "Dark Museum" m'aura en tout cas pleinement convaincu ! Moi qui affectionne l'art et les illustrations, cette idée d'imaginer l'histoire qui se cache derrière un tableau est tout simplement géniale. Et je ne pouvais être mieux servi que par ce premier opus basé sur la tableau "American gothic" de Grant Wood, qui m'a toujours impressionné depuis que je l'ai découvert lors de mes lointaines études d'histoire de l'art. L'autre point fort de cette série c'est que chaque tome propose une histoire complète et peut donc se lire indépendamment. Gihef et Didier Alcante ont tout simplement trouvé LA bonne idée, LA bonne histoire, avec toute la noirceur et la rancœur que m'ont toujours inspiré les deux personnages de ce tableau. Et le coup de crayon de Stephane Perger ainsi que sa magnifique mise en couleur à l'aquarelle donnent toute la force et le saignant imaginé par notre duo de scénariste. Certaines planches sont tout bonnement magnifiques malgré l'horreur représentée... Alors j'en re-veux, et du même tonneau ! Avec une telle version, l'histoire de l'art n'aura bientôt plus de secrets pour personne :p *** Tome 2 *** Après le premier album tiré du tableau « American Gothic » qui m’avait vraiment botté et qui était pour moi une vraie réussite, voici venir « Le cri » d’Edvard Munch. On retrouve Alcante & Gihef au scénario, mais c’est Luc Brahy qui se colle cette fois au dessin. Si le premier opus s’était « limité » à imaginer l’envers du tableau « American Gothic », Alcante et Gihef impliquent dans cet album le peintre en tant que personnage central. Après le décès de son père, Edvard Munch déjà fragile est interné pour des accès de rages incontrôlés. Une de ses amies intervient pour essayer de remédier à son mal en faisant intervenir un jeune médecin ouvert aux nouvelles théories psychanalytiques naissantes. Après avoir semble-t-il percé l’origine du traumatisme, ils décident d’embarquer tout le monde pour l’Indonésie afin de confronter Edvard Munch à la source de son cauchemar… Le récit est plutôt bien amené et mené, surtout que le dessin réaliste de Luc Brahy est du genre efficace et tend parfaitement à rendre l’ambiance de cette fin XIXe. C’est juste l’extravagance de ce voyage en Indonésie qui m’a fait tiquer… Voilà une personne enfermée plus ou moins secrètement pour son comportement violent et dangereux et qu’on embarque faire un p’tit tour à l’autre bout du monde… Ok c’est pour le soigner, et il est encadré mais vu les connaissances psychanalytiques de l’époque, le temps que représente un tel voyage et son coût, tout cela m’a semblé peu probable… et je ne vous parle pas de l’explication du mal qui ronge notre cher Munch pour ne pas spoiler, mais dans le genre capilotracté, là on va chercher loin. Autant je suis amateur de fantastique et de science-fiction, ce n’est donc pas le genre qui me rebute et je suis ouvert à toute proposition malhonnête pour peu qu’elle soit bien amenée et me fasse triper, autant là j’ai vraiment eu du mal à rentrer dans l’explication et ce voyage. Du coup forcément, mon appréciation s’en ressent, et même si l’album se laisse lire tranquillement et peut faire passer un agréable moment de lecture, on est loin de la qualité du premier album qui m’avait vraiment scotché.

24/02/2017 (MAJ le 02/10/2017) (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur sloane

Alors là les amis voici du lourd de chez lourd. En fait il y a un bail que je n'avais pas lu une BD de ce genre. Démarrant comme une gentillette chronique paysanne de la fin du XIXème siècle, le tout bascule dans le gore un peu improbable mais oh combien efficace. J'avais déjà aperçu ce tableau à plusieurs reprises et il m'avait marqué par le côté inquiétant des personnages représentés. De bonnes têtes de "Winner", des gens avec qui on a envie de se taper une petite bière en terrasse. Bien sur je déconne, mais par les dieux, tu sens d'emblée que ça doit pas ricaner et être la grosse déconnade tous les jours. Pour en revenir à cette histoire ce qui me plait bien c'est que les choses montent crescendo, oui bien sur on sent bien vers quoi tout ça va finir, mais diantre que c'est bien amené, chapeau bas donc au duo de scénaristes. Le dessin est de ceux que j'aime avec une mention spéciale à la colorisation ( magnifique ), qui à chaque case vous saute à la figure, bref scénario et dessin vous accrochent et ne vous lâchent plus. L'annonce des prochains titres à venir de cette collection laissent présager de fort bonnes choses, nul doute que j'irais y jeter un œil. Coup de cœur pour moi et faites tourner sans modération

31/03/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Eric2Vzoul

Encore une « série concept » chez Delcourt ! Le principe d'une série d'albums écrits par un même groupe de scénaristes et illustrés par différents dessinateurs fait recette depuis que Frank Giroud a créé Le Décalogue en 2001. Alcante s'est déjà illustré dans ce créneau avec la série Pandora Box, plutôt réussie, et a collaboré avec Gihef pour la série Complot, nettement moins brillante à mon sens. Encore une série autour de l'art ! Le topic « Peinture et tableaux en bande dessinée » renvoie 123 séries et albums sur bdtheque. Par exemple, la collection "Les Grands peintres" en cours de publication chez Glénat compte déjà 15 albums qui décryptent, avec plus ou moins de bonheur, la vie de peintres célèbres. Autant dire que le concept cette nouvelle série suit des sentiers battus, et qu'il ne partait pas gagnant en terme d'originalité… Ici, les auteurs choisissent un tableau, disons étrange, autour duquel ils bâtissent une fiction. Il s'agit d'inventer une histoire horrible sur la vie des personnages que le peintre a représentés. Chaque album est bien sûr un one-shot qui peut se lire indépendamment de tous les autres. Ce premier opus est construit autour d'American Gothic de Grant Wood. Chacun connait ce tableau où deux ploucs austères du Midwest posent devant une ferme traditionnelle. La laideur figée et l'air chafouin des deux rednecks, leur tenue vieillotte, la fourche aux allures de trident du pécore, le rigorisme religieux qu'ils affichent, les ont transformés en symboles d'une certaine Amérique, traditionaliste, puritaine et xénophobe, dès la présentation du tableau en 1930. Cette image, que le peintre a bâti comme une caricature, a souvent été reprise et détournée. En réalité, Grant Wood a fait poser sa sœur et son dentiste devant une maison de style “gothique charpentier” qui lui avait tapé dans l'œil… Il voulait juste représenter les gens dont il imaginait qu'ils pourraient habiter une telle maison. Gihef et Alcante réinventent à leur tour un récit autour de ces deux personnages qui n'ont rien de réel… Et c'est heureux d'ailleurs, car leur histoire est particulièrement gratinée. Le récit, commencé comme une chronique sociale des années de crise agricole (dans l'univers des Raisins de la Colère), sombre dans l'horreur et le gore, du style Cannibal Holocaust, et l'on comprend pourquoi il faut se méfier des péquenauds aux allures de pasteur consanguin lorsqu'ils se baladent avec une fourche. Même avec des personnages mutiques et peu expressifs, malgré quelques rebondissements capillotractés et de nombreuses ellipses, le récit reste fluide et son rythme soutenu. L'histoire ne se prend pas au sérieux, et distille une bonne dose d'humour noir. On est dans une série Z qui accumule tous les poncifs du film d'horreur rural, mais l'ensemble s'avère bien plus digeste que je ne le craignais. Les illustrations de Stéphane Perger, que j'avais déjà remarqué sur Sir Arthur Benton, font passer la pilule. Bien sûr, c'est assez gore, et le rouge éclabousse certaines planches, mais il n'en fait pas trop – c'est mon avis, très subjectif, chacun jugera en fonction de sa sensibilité – et les scènes d'extérieur font souvent penser à l'Amérique banale et paisible d'un Edward Hopper. American Gothic est donc un album plutôt attrayant sur le plan visuel, mais il reste déconseillé aux âmes sensibles et aux enfants. Alcante annonce déjà les autres opus de la série. Le Cri d'Edvard Munch, dessiné par Luc Brahy, est achevé et devrait être publié très prochainement. Suivront L'angélus de Millet, illustré par Steven Dupré, et La Leçon d'anatomie du docteur Tulp de Rembrandt, mais ils ne sont pas encore en chantier. Suite à ce premier album, je crois que j'y jetterai un œil curieux et plutôt bienveillant.

01/03/2017 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

L'idée de cette série est originale puisque chaque tome aura été inspiré par une toile célèbre. Et à partir d'un tableau un peu glaçant, ou en tout cas une oeuvre qui ne fait pas penser à la joie de vivre au premier regard, les auteurs ont développé une histoire un peu morbide. On peut penser logiquement qu'il en sera de même pour les 4 tomes de la série. Cela dit, le fait de n'avoir jamais entendu parler du tableau n'est absolument pas un frein à la lecture de l'album. En effet il se lit comme une histoire originale qui a tendance à faire froid dans le dos. Le scénario est bien construit, et cette histoire qui a des allures de chroniques sociales au début, bascule petit à petit dans quelque chose de très noir. L'horreur s'installe petit à petit et c'est bien amené. Au vu des événements ça parait inévitable, presque normal. La faim justifie les moyens comme on dit. Le dessin colle très bien à cette ambiance sombre. Les personnages ont les traits froids, ils ne sont pas heureux et ça se sent. Les parties macabres de la 2e moitié de l'album sont judicieusement cadrées pour montrer juste ce qu'il faut et suggérer le reste. Ca fonctionne très bien. Au final le scénario est efficace et l'ambiance recherchée est bien rendue. Le mal-aise du lecteur n'est pas loin.

18/02/2017 (modifier)