Les derniers avis (39334 avis)

Par Ju
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Corto Maltese
Corto Maltese

Corto déchaine les passions, cela se ressent jusque dans les commentaires de bdtheque. La plupart des détracteurs trouvent ça ennuyeux au possible, pas particulièrement beau et franchement compliqué. Et je comprends tout à fait. En fait, chaque fois que je feuillette un des albums, sans véritablement rentrer dedans, je me demande pourquoi je les possède tous. C'est souvent assez compliqué, un peu perché et, parfois, les dessins de certaines cases sont assez brouillons. En réalité, je pense que Corto Maltese est une des bd les plus inaccessibles que je connaisse, dans le sens où c'est vraiment spécial, il faut accrocher. Et moi, dès que je me mets sérieusement dedans, je ne peux plus en sortir. Je me retrouve happé dans un univers poétique mais très ancré dans le réel et l'histoire. J'apprécie réellement la justesse et l'ancrage historiques. Et ce petit côté mystique qu'il y a dans les albums me branche bien. Il y a toujours des histoires de conte, de magie, de légende... Entrer dans Corto, c'est entrer dans un univers particulier et unique, avec des histoires toujours rocambolesques et des personnages souvent très hauts en couleur. Mention spéciale à "ce fou de Raspoutine", cet espèce de diable qui accompagne le héros même contre son gré et dont il ne peut, à son regret, se passer. L'autre personnage qui m'a marqué est Cush, le guerrier dans "Les Ethiopiques" qui massacre allègrement mais ne raterait pour rien au monde la pause thé. Certes, parfois, les dialogues sont assez compliqué et c'est assez intello. Mais je trouve que ça colle bien au dessin et au propos. Quant au dessin, je reconnais qu'il est assez spécial. Mais personnellement, je suis un grand fan. Je trouve ça magnifique (même si parfois inégal). Je pourrais contempler certaines planches pendant des heures, comme des tableaux. Après ça reste très personnel. Au final, je ne peux que conseiller. Mais il faut vraiment s'y plonger. Pour commencer, je ne conseille pas forcément La Ballade De La Mer Salée, car c'est assez lourd pour un début. Et comme il n'y a pas besoin de lire dans l'ordre, il vaut mieux commencer par Les Ethiopiques (qui est, je pense, mon préféré), par exemple, ou par La Jeunesse, qui sont bien plus courts.

26/02/2018 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Souvenirs d'Emanon
Souvenirs d'Emanon

Très beau manga, qui effectivement fait la part belle à une certaine contemplation, avec un rythme très lent. Certes, l'intrigue se limite à deux personnages, qui se remarquent, se croisent et vivent une sorte d'amour platonique, qui sera aussi fugace qu'intense, le genre de moment qui peut arriver également dans la vie courante et l'influencer à jamais... Comme l'indique Gaston, on aurait pu avoir un récit beaucoup plus long, un peu sur le modèle du Le Voyageur, mais le personnage d'Emanon ("No name" à l'envers), à mon sens, aurait perdu son mystère, et du coup, presque tout son charme. Côté graphisme, c'est assez joli, l'auteur proposant des décors et des fonds assez variés. Je valide.

22/02/2018 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Platinum end
Platinum end

On retrouve dans cette nouvelle série l'un des thèmes chers au duo de Death Note, à savoir le droit de vie ou de mort sur autrui, qui est probablement l'un des plus grands fantasmes humains. Dans cette nouvelle déclinaison, des anges choisissent des humains qu'ils estiment potentiellement capables de succéder à Dieu, qui a décidé de passer la main (oui, il va désormais aller boire des pastagas avec les potes tout en jouant à la pétanque). Mais bien sûr, les choix vont s'avérer diversement heureux, et les candidats à la déité plus ou moins vertueux... Le récit avance, et au bout du quatrième tome nous sommes en compagnie d'un petit groupe de candidats qui cherchent à lutter contre l'un des leurs, qui a décidé de faire le vide parmi ses congénères. Le scénario prend régulièrement des virages inattendus, j'avoue être assez accroché. Au tome 5 nos héros sont confrontés à un autre candidat, au profil, si j'ose dire, vraiment particulier. Ses motivations sont vraiment différentes, mais pas illogiques du tout. A la fin du tome la confrontation, indécise, est d'ailleurs toujours en cours. Tomes 6 et 7 constitue l'essentiel de cette confrontation, et ma foi, ça tire en longueur, on se croirait dans un Olive et Tom. La suite a intérêt à être plus active, sinon je pense que ma lecture va s'arrêter... Le pitch est audacieux, le récit plutôt intrigant, sans toutefois être extrêmement prenant. Les auteurs réussissent toutefois à recréer cette alchimie qui a fait le succès de leur premier titre en commun, avec un dessin et une mise en scène audacieux, agréables et très lisibles. A suivre. A noter la maquette originale de Kazé, avec des éclats de lumières sur la jaquette.

09/08/2016 (MAJ le 22/02/2018) (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dragon Ball
Dragon Ball

Dragon Ball est devenu assez rapidement au fil des années un monument commercial. Qu'il s'agisse de la série d'animation ou des nombreux produits dérivés, retour sur ce que l'on peut raisonnablement appeler en 2018 le grand père du Shonen. Dragon Ball, c'est l'histoire classique d'un petit garçon aussi mignon que naïf et doté d'une force considérable dans un monde parallèle ressemblant à notre planète mais dans une époque indéterminée où les technologies sont assez avancées mais où l'on peut également croiser dinosaures et influences japonaises médiévales. Son Goku possède une boule de cristal (parmi 7 disponibles) héritée de son grand père adoptif et qui va attirer nombre de convoitises car selon une légende ancestrale, celui qui les réunit invoque Shenron un dragon capable de réaliser les voeux les plus fous. Rapidement rejoint par Bulma qui recherche ces boules puis par une pléthore de personnages les plus dingues, le manga va s'attarder sur les aventures de tout ce petit groupe ainsi que l'évolution de Son Goku qui deviendra au fil des tomes un adulte de plus en plus puissant face à des adversaires coriaces. Le mélange des genres, humour, aventures et bastons, ne sera pas toujours d'une grande finesse mais la capacité de Toriyama pour imaginer un univers simple mais cohérent et rebondir d'une situation à une autre sans se prendre les pieds dans le cordon va faire de ce récit une légende. Car les dessins au style rond sont de toute beauté et les cadrages des nombreux combats sont d'une lisibilité sans égal. Bien sur, les ficelles sont grosses et nombreuses, les arc même parfois répétitifs mais il émane une telle originalité dans l'univers de Dragon Ball qu'il est franchement difficile de décrocher tant on s'attache à tous les personnages. Si la première époque reste ma préférée pour l'humour grivois et rocambolesque, la seconde partie (ou Dragon Ball Z) captive tout autant par l'intensité de ses combats et de l'escalade des pouvoirs invoqués. On y remarque aussi quelques allusions misogynes pas très futées et qui ne passeraient plus aujourd'hui (les premiers tomes datent quand même des années 80 à une époque où se moquer des homosexuels était encore toléré) et la gent féminine reste encore cantonnée à des rôles de potiches mais si on passe outre ces reproches et que la montée en puissance constante des différents protagonistes ne lasse pas, Dragon Ball reste encore aujourd'hui une lecture des plus recommandables avec un plaisir de lecture sans cesse renouvelé.

22/08/2007 (MAJ le 22/02/2018) (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Enfants de la Résistance
Les Enfants de la Résistance

Quand l'aventure et l'action se mêlent à l'Histoire et à un récit particulièrement instructif. Les Enfants de la Résistance, c'est l'histoire de trois gamins dans un petit village du centre de la France occupée qui, à partir de 1940, vont s'engager d'eux-mêmes dans un mouvement personnel de résistance à l'Occupation, rejoignant peu à peu le parcours des "vrais" résistants plus adultes. C'est une description intelligente de la vie sous l'Occupation. C'est aussi une manière subtile de montrer, en suivant le parcours d'enfants auxquels les jeunes lecteurs peuvent s'identifier, celui que des résistants adultes ont pu réellement suivre dans ces années là. Tout est crédible, documenté, et pas manichéen. Les personnages sont bons. On y voit des nazis détestables et des allemands bien plus humains, des français dont l'opinion peut évoluer, notamment dans leur vision de Pétain et de la nécessité ou non de résister à l'envahisseur. Le récit est réaliste, avec son lot de malheurs et de risques mortels, mais aussi un vrai sens de l'aventure et un récit prenant. Et surtout la progression du scénario est très réussie, avec un engagement de plus en plus fort des héros et une situation qui montre de plus en plus son sérieux et son danger. Tout s’enchaîne de manière naturelle et on découvre sans s'en rendre compte que de simples enfants sont finalement devenus aussi engagés et efficaces à leur échelle que les meilleurs résistants. Qui plus est, le dessin est lui aussi très bon et agréable, tant sur le plan du trait et de la mise en scène que des couleurs. Bref, c'est vraiment du tout bon comme lecture, enrichissante et prenante, et aussi bien adaptée à de jeunes lecteurs qu'à des adultes.

22/02/2018 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série La Quête de l'Oiseau du Temps
La Quête de l'Oiseau du Temps

Autant le dire de suite : il a fallu que je m'accroche pour rentrer dans La quête de l'oiseau du temps. Les premières planches auraient vraiment pu me décourager tant c'est brouillon et quand même très daté tant au niveau du dessin que de la coloration. D'ailleurs le premier album n'est pas inoubliable. Mais j'avais emprunté les quatre albums d'un coup à la bibli, et j'ai donc continué. Et j'avoue que petit à petit, j'ai senti l'intérêt monter. L'histoire prend véritablement corps avec le tome 2, qui reste encore un peu en deçà malgré tout. Par contre, j'ai été captivé à partir du tome 3 jusqu'à la fin. Et ça peut paraître étrange mais je ne saurai dire précisément pourquoi. En fait, je trouve qu'il y a une ambiance particulière, qui a fait que j'ai été charmé. L'univers est intéressant et bien développé, tout en gardant une part de mystère. Quant aux personnages, il y a du bon et du moins bon : Bragon, Bulrog et Fol de Dol sont de vrais réussites, tout comme le fourreux (qui est un personnage à part entière); Pelisse et l'inconnu sont quand même très clichés et agaçants. Bon, pour être honnêtes, meme Bragon et Bulrog ne sont pas super originaux, mais ils sont bien développés. Au final, c'était chouette, j'ai dévoré les deux derniers albums et les ai vraiment appréciés. J'ai trouvé que la fin était très travaillée, pas bâclée du tout et très intelligente. J'ai lue cette série juste après Lanfeust de Troy (pour rattraper mon ignorance dans le genre) et je dois dire que je mets La quête de l'oiseau du temps devant. C'est plus adulte, plus sombre et, comme je l'ai dit, l'ambiance dégagée est vraiment particulière. Et puis le dessin de Loisel est quand même pas mal et vraiment mieux dans les deux derniers tomes.

21/02/2018 (modifier)
Couverture de la série Sacré zoiseau et autres oiselles
Sacré zoiseau et autres oiselles

Voilà un album que je ne connaissais pas – et qui visiblement n’a pas croisé la route de beaucoup de lecteurs du site, puisqu’encore non avisé près de 40 ans après sa publication. Et c’est bien dommage, car si vous avez la chance de l’avoir entre les mains, il vous offrira une relativement courte (peu bavard, l’album est assez vite lu), mais très intéressante lecture. C’est un album à grand format, qui regroupe des dessins, strips ou histoires courtes, en Noir et Blanc ou colorisées, souvent muettes, mais parfois avec quelques paroles. Les lecteurs de Cinéma y retrouveront le dessin de Barbe, très bon, voire excellent !, sa propension à jouer avec les images, en décomposant/recomposant un mouvement, jouant sur les transformations. Concernant les thèmes, on trouve pas mal d’érotisme, quelques images poétiques, un rien d’antimilitarisme (les premières planches par exemple) : il faut dire que Barbe publiait dans Charlie à l’époque. Un chouette album à redécouvrir ! Note réelle 3,5/5.

21/02/2018 (modifier)
Couverture de la série Comme un chef
Comme un chef

Agréable biographie culinaire que voici ! Benoit Peeters, ce n’est pas à un bédéphile confirmé qu’il faut le présenter. Mais ce que j’ignorais totalement, par contre, c’était sa passion pour la grande gastronomie. Aurélia Aurita est peut-être moins connue des bédéphiles mais, en son temps, sa biographie sexuelle « Fraise et Chocolat » avait marqué les esprits. Ensemble, ils réalisent donc ce chouette album qui retrace le parcours culinaire de Benoit Peeters. De sa découverte de la grande gastronomie jusqu’à aujourd’hui, Benoit Peeters a de fait réalisé un fameux trajet. Et sous le trait léger et expressif d’Aurélia Aurita, ce voyage au pays des saveurs s’avère amusant et instructif. Nous sommes loin d’un recueil de recettes. L’esprit de l’album est bien plus dans une forme de philosophie de la gastronomie et, comme il se doit avec ce genre de thématique, l’album se dévore. Les étapes importantes prennent la forme de restaurants huppés, de plats classiques ou complexes, de rencontres marquantes. Au fil des pages, le palais de Benoit Peeters s’aiguise tandis que la faim tiraille l’estomac du lecteur. J’ai eu envie de partager certaines tables avec lui, de pouvoir goûter à tel ou tel plat. J’ai aimé la manière dont il conçoit la cuisine, comme un assemblage de produits qui, ensemble, donnent naissance à autre chose. Plus que de la simple nourriture, une forme d’équilibre des sensations. Un bel album pour qui aime la grande gastronomie, saupoudré d’autodérision, parsemé de pépites culinaires et servi avec simplicité et bonne humeur. Je recommande !

21/02/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien
Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien

Une BD que j'avais bien envie de lire, puisqu'elle est la suite du fameux Trop n'est pas assez, que j'avais découvert il y a de cela pas mal de temps. L'auteur poursuivait ici son autobiographie, et bien que je ne considérais pas qu'une suite soit indispensable (sa précédente BD se suffisait à elle seule), j'ai été ravi de découvrir comment la jeune punk écervelée devenait progressivement auteure de BD. Disons le tout de suite, Ulli Lust n'a pas peur de se mettre à nu. Et dans une autobiographie, c'est plutôt bienvenu. Elle va ici développer le moment charnière, entre l'affirmation de sa volonté de faire de l'art et le commencement de sa vie d'adulte. Entre relations libres et complexes, vie pas facile et enfant venu très tôt, ce n'est pas gagné ! Et quelle lecture ! L'auteure s'est nettement améliorée, donnant quelque chose d'encore plus lisible que le précédent opus, et très entrainant. On ne se rend pas compte du nombre de pages (pourtant conséquent) et tout s'enchaine sans temps mort. L'auteure nous dévoile tout, de sa libido à sa vie de couple, de son travail à ses doutes, on découvre petit à petit comment elle reste à la fois libre et émancipée (avec une sacrée volonté, il faut bien le dire), tout en traversant la vie pas facile que sont ses vingt-trois ans. J'aime beaucoup ce que l'auteure fait comme dessin, à la fois très vivant et expressif, avec plusieurs utilisations d'allégories. Les nuances de roses qui parsèment l’œuvre rajoutent à toute cette intimité dévoilée, et rendent les scènes de violence encore plus rudes. Une bien belle BD, qui aborde sans tabous la vie de l'auteure, et qui sait nous captiver tout du long. Mine de rien, Ulli Lust aura connu des drôles de choses dans sa vie, et c'est toujours aussi intéressant à lire. Lecture recommandée !

20/02/2018 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Cosmik Roger
Cosmik Roger

Dans les années 80, nous avions comme "héros" X-Or, le Shérif de l'Espace. Depuis les années 2000, place à Cosmik Roger le Pochtron de l'Espaaaaaaaace ! Conçu à l'origine et en solo par Julien-CDM comme une parodie de Valerian (sans Laureline) puis rejoint au scénario dès le second tome par Mo-CDM jusqu'à l'ultime tome 7 de la série, Cosmik Roger fait partie des rares bds de Fluide Glacial trouvant grâce à mes yeux. Roger est un looser incompétent envoyé dans les étoiles par le Président de la Terre, une planète au bord de l'asphyxie due à un énorme souci de surpopulation. Roger a pour mission de trouver une nouvelle planète dans la galaxie prête à accueillir tous les Terriens mais ses préoccupations sont toutes autres : il n'aspire qu'à tirer des gonzesses et se foutre minable au bar local tenu par son meilleur ami : l'alien barman Xub. Constitué de petites histoires de 2 à 8 pages, Cosmik Roger aurait pu rapidement tourner en rond mais il n'en est rien grâce à la foisonnante imagination de leurs auteurs pour tourner en dérision ce pauvre Roger, un être frimeur, cupide et râleur dans des aventures riches en péripéties diverses, absurdes mais variées. Le dessin de Julien-CDM déjà apprécié pour ma part dans Zumbies est juste superbe et fourmille de détails aussi bien mis en valeur par le noir et blanc du premier tome que les couleurs des suivants. Son bestiaire alien est impressionnant de variété et prête à la rigolade en permanence. Les histoires sont dans l'ensemble toutes d'un très bon niveau de poilade. Il y a effectivement quelques gags qui tombent à plat notamment dans les chutes mais ils doivent se compter sur les doigts d'une main tant l'ensemble prête à rire et sourire tant dans la construction habile de récits (avec parfois même quelques twists ingénieux) que dans les dialogues savoureux. Qu'il s'agisse de la vengeance du Général Gore dans le troisième tome, de son obsession pour s'accoupler avec toute créature possédant des gros seins ou de faire revivre Elvis Presley au travers d'un groupe rock intersidéral, les mésaventures de Cosmik Roger sont trash, inventives, drôles mais surtout divertissantes et le remède parfait à toute déprime. Très peu connu du grand public visiblement, il est temps de profiter des belles intégrales pour découvrir ou redécouvrir ce loser magnifique !!!!!

20/02/2018 (modifier)