Les derniers avis (39336 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien
Alors que j'essayais d'être quelqu'un de bien

Une BD que j'avais bien envie de lire, puisqu'elle est la suite du fameux Trop n'est pas assez, que j'avais découvert il y a de cela pas mal de temps. L'auteur poursuivait ici son autobiographie, et bien que je ne considérais pas qu'une suite soit indispensable (sa précédente BD se suffisait à elle seule), j'ai été ravi de découvrir comment la jeune punk écervelée devenait progressivement auteure de BD. Disons le tout de suite, Ulli Lust n'a pas peur de se mettre à nu. Et dans une autobiographie, c'est plutôt bienvenu. Elle va ici développer le moment charnière, entre l'affirmation de sa volonté de faire de l'art et le commencement de sa vie d'adulte. Entre relations libres et complexes, vie pas facile et enfant venu très tôt, ce n'est pas gagné ! Et quelle lecture ! L'auteure s'est nettement améliorée, donnant quelque chose d'encore plus lisible que le précédent opus, et très entrainant. On ne se rend pas compte du nombre de pages (pourtant conséquent) et tout s'enchaine sans temps mort. L'auteure nous dévoile tout, de sa libido à sa vie de couple, de son travail à ses doutes, on découvre petit à petit comment elle reste à la fois libre et émancipée (avec une sacrée volonté, il faut bien le dire), tout en traversant la vie pas facile que sont ses vingt-trois ans. J'aime beaucoup ce que l'auteure fait comme dessin, à la fois très vivant et expressif, avec plusieurs utilisations d'allégories. Les nuances de roses qui parsèment l’œuvre rajoutent à toute cette intimité dévoilée, et rendent les scènes de violence encore plus rudes. Une bien belle BD, qui aborde sans tabous la vie de l'auteure, et qui sait nous captiver tout du long. Mine de rien, Ulli Lust aura connu des drôles de choses dans sa vie, et c'est toujours aussi intéressant à lire. Lecture recommandée !

20/02/2018 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Cosmik Roger
Cosmik Roger

Dans les années 80, nous avions comme "héros" X-Or, le Shérif de l'Espace. Depuis les années 2000, place à Cosmik Roger le Pochtron de l'Espaaaaaaaace ! Conçu à l'origine et en solo par Julien-CDM comme une parodie de Valerian (sans Laureline) puis rejoint au scénario dès le second tome par Mo-CDM jusqu'à l'ultime tome 7 de la série, Cosmik Roger fait partie des rares bds de Fluide Glacial trouvant grâce à mes yeux. Roger est un looser incompétent envoyé dans les étoiles par le Président de la Terre, une planète au bord de l'asphyxie due à un énorme souci de surpopulation. Roger a pour mission de trouver une nouvelle planète dans la galaxie prête à accueillir tous les Terriens mais ses préoccupations sont toutes autres : il n'aspire qu'à tirer des gonzesses et se foutre minable au bar local tenu par son meilleur ami : l'alien barman Xub. Constitué de petites histoires de 2 à 8 pages, Cosmik Roger aurait pu rapidement tourner en rond mais il n'en est rien grâce à la foisonnante imagination de leurs auteurs pour tourner en dérision ce pauvre Roger, un être frimeur, cupide et râleur dans des aventures riches en péripéties diverses, absurdes mais variées. Le dessin de Julien-CDM déjà apprécié pour ma part dans Zumbies est juste superbe et fourmille de détails aussi bien mis en valeur par le noir et blanc du premier tome que les couleurs des suivants. Son bestiaire alien est impressionnant de variété et prête à la rigolade en permanence. Les histoires sont dans l'ensemble toutes d'un très bon niveau de poilade. Il y a effectivement quelques gags qui tombent à plat notamment dans les chutes mais ils doivent se compter sur les doigts d'une main tant l'ensemble prête à rire et sourire tant dans la construction habile de récits (avec parfois même quelques twists ingénieux) que dans les dialogues savoureux. Qu'il s'agisse de la vengeance du Général Gore dans le troisième tome, de son obsession pour s'accoupler avec toute créature possédant des gros seins ou de faire revivre Elvis Presley au travers d'un groupe rock intersidéral, les mésaventures de Cosmik Roger sont trash, inventives, drôles mais surtout divertissantes et le remède parfait à toute déprime. Très peu connu du grand public visiblement, il est temps de profiter des belles intégrales pour découvrir ou redécouvrir ce loser magnifique !!!!!

20/02/2018 (modifier)
Par Jérem
Note: 4/5
Couverture de la série Bouche du diable
Bouche du diable

On découvre la vie de Youri, jeune orphelin ukrainien, formé par le KGB, pour devenir un espion russe sur le sol américain en pleine Guerre Froide. Si la construction de l’intrigue est classique avec un chapitre dédié pour chaque période clé du héros (comme dans un roman), l’histoire est quant à elle aussi originale que passionnante avec une place importante offerte à la spiritualité et au fantastique, ainsi que la grande minutie du travail sur la psychologie de Youri, personnage tragique très réussi. J’ai beaucoup aimé le trait très singulier de Boucq, auteur que j’ai très peu lu jusqu’ici. Les dessins, d’un réalisme et d’un détail saisissants, accompagnent avec brio l’intrigue de Charyn et donnent à l’album une ambiance très particulière. J’ai un peu moins aimé la fin, ainsi que l’importance donnée à son compagnon indien qui semble sortir de nulle part. Bouche du diable est un bel album.

20/02/2018 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Je suis un autre
Je suis un autre

Le prolifique Rodolphe s'associe cette fois à Laurent Gnoni pour nous proposer un premier roman graphique des plus troublant. L'histoire semble se dérouler pendant la première moitié du XXe siècle sur une petite île méditerranéenne italienne. Deux frères jumeaux y coulent de douces vacances adolescentes à profiter de la plage et à admirer les filles jusqu'à ce que l'arrivée d'une jeune femme seule, peintre, dans une villa habituellement inhabitée, vienne troubler ce fragile équilibre. A partir de là tout va partir à vau-l'eau. La relation entre frères s'envenime, surtout avec la belle Edwige entre les deux... Le drame est inévitable... Si j'ai d'abord eu un peu peur que le scénario de Rodolphe tombe dans une certaine facilité, la deuxième partie de l'album m'a rassuré et convaincu de son talent. L'histoire prend un nouvel essor inattendu qui nous prend au rebond et capte toute notre attention. Voilà un scénario bien ficelé sur un sujet pourtant traité à souhait. L'autre bonne surprise vient du dessin de Laurent Gnoni. Son trait minimaliste très expressif associé à des aplats de couleurs très contrastés imposent un graphisme des plus singulier mais très efficace. Passé la surprise des premières pages on se laisse bercer par celui-ci et les ambiances si tangibles qu'il colle page après page. C'est donc une BD surprenante et bien menée que nous proposent ces deux auteurs ; un album tout en ambiance et en surprises. A découvrir !

19/02/2018 (modifier)
Couverture de la série Pat Boon
Pat Boon

Je possédais déjà la version Mimolette, mais j’ai craqué pour la réédition plus récente de L’Association, dans un format un peu plus grand (même si ça n’apporte pas forcément grand-chose pour le dessin). La couverture, un peu psychédélique, est plutôt chouette, et Winshluss a ajouté une nouvelle histoire de 8 pages en fin de volume. Toujours est-il que c’est un petit album très sympa, que je vous recommande chaudement. Le dessin de Winshluss est classique pour lui, c’est-à-dire qu’il n’est pas « classique » du tout !, avec un trait underground un peu trash, que j’aime bien de toute façon. L’album regroupe plusieurs histoires plus ou moins longues. Un petit nombre de personnages (dont Pat Boon donc) vivent diverses mésaventures, au départ indépendamment les uns des autres, mais peu à peu tous se retrouvent imbriqués dans une « intrigue » commune. C’est Noir, parfois trash, avec des personnages qui pourraient avoir un look « disneyen » (une sorte de Clarabelle par exemple), mais le traitement s’éloigne carrément des canons de Walt ! L’humour noir distillé par Winshluss dynamise ces petits récits (parfois de simples strips). De toute façon, Winshluss est un auteur original, créatif, qui sait très bien renouveler les classiques, en leur donnant une orientation, de la vie. Si vous ne l’aviez pas déjà remarqué, c’est bien sûr un auteur que j’aime beaucoup (je crois posséder toutes ses publications, et plusieurs sont parmi mes lectures préférées).

19/02/2018 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Freaks' Squeele - Masiko
Freaks' Squeele - Masiko

Oui, bon, peut-être que c'est un peu exagéré de mettre 4 ... Mais soyons honnête, les deux premières histoires (bien qu'ayant déjà été visibles dans Doggybags) sont tout de même très sympathiques à relire et collent bien à l'ensemble de l'univers de Freak's Squeele. On y retrouve avec plaisir Masiko et ses lames de choc pour des combats dantesques. C'est divertissant et toujours plaisant à lire. Et bien dessiné en plus. Mais c'est surtout pour la troisième partie que cette BD vaut le coup : un dessin sans pareil qui évolue progressivement, dans une mise en scène très inspirée. L'auteur nous présente Masiko du point de vue du père de Petit Panda, et c'est tout bonnement enchanteur. On sent toute la volonté de Florent Maudoux de retransmettre la beauté et le charme de cette tueuse. C'est époustouflant ! Une BD qui reste dans l'idée de la série Freak's Squeele et qui n'a sans doute pas un intérêt immense si vous ne la connaissez pas. Mais sinon, franchement, ça vaut le coup d'oeil. Surtout le coup d'oeil.

18/02/2018 (modifier)
Par pol
Note: 4/5
Couverture de la série Undertaker
Undertaker

J'ai vraiment adoré le premier tome. Le personnage du croque mort est génial et original à souhait. Charismatique, énigmatique, on sent tout de suite qu'il cache des choses qu'on a hâte de découvrir. L'intrigue apporte vent de fraicheur et renouveau au western. Un sans faute pour ce début de série. Si j'ai aimé la suite, je serais tout de même légèrement moins enthousiaste (au point d'hésiter entre 3 et 4 étoiles). Une fois que notre héros a livré quelques secrets de son passé, il perd un peu de son charme et de son coté original, à mes yeux en tout cas. C'est aussi un peu le cas de l'intrigue dans le second cycle ou lors de son duel-poursuite avec le vilain docteur Jeronimus Quint, on s'évertue à le faire passer pour le vilain méchant qui sème la mort derrière lui. Plus que le terrible ogre au final. On se retrouve dans une histoire de vengeance coute que coute où le "rôle" de croque mort passe au second plan. Les personnages secondaires sont importants et bien trouvés. Le dessin est vraiment excellent. Et bien sur l'histoire est très plaisante, même si comme indiqué ci dessus, je trouve qu'elle baisse en qualité en livrant ses secrets. Au final Undertaker est un western original et prenant qui apporte son petit quelque chose au genre et qui mérite amplement son succès.

18/02/2018 (modifier)
Couverture de la série Théodore Poussin
Théodore Poussin

Voilà une série que j’avais vue il y a bien longtemps trainer dans des médiathèques, mais sans que j’aie jamais eu envie de la lire. Il faut dire que la tête du personnage, en couverture du premier tome, avait des airs de dessin au compas, comme « au brouillon » et qu’à l’époque (il y a une trentaine d’années maintenant), le feuilletage de cet album ne m’avait pas séduit. En le recroisant il y a peu dans ma petite bibliothèque municipale, j’ai fait l’effort d’y retourner, et ai emprunté les trois premiers tomes – les seuls lus pour le moment, mais je pense en lire d’autres (je ne sais pas ce qui est dispo dans ma bibliothèque). Il faut dire que ce qui m’avait freiné lors de ma première lecture est sans doute ce qui m’a séduit aujourd’hui. Entre temps j’ai muri, et j’ai lu pas mal de romans de Conrad (j’adore cet auteur !). Et c’est vers cet univers que penche cette série, davantage que vers « Corto Maltese ». En effet, c’est de l’aventure un peu « mollassonne » – quoi que, dès le premier opus (outre Conrad, il m’a fait penser à certains passages du film « La canonnière du Yangstsé », plus qu’à Tintin, cité par plusieurs posteurs : le ton est radicalement différents, et Théodore n’est pas Tintin, même s’il y a plusieurs clins d'œil dans le tome 2 !), on meurt beaucoup, et Théodore Poussin se bat pour sa survie. Mais voilà, en arrière-plan, de la rêverie, de l’éperdue (le mystérieux monsieur Novembre rappelle par ses apparitions que le réel est là – et qu’il est menaçant). De l’aventure au grand large, presque plus pour l’ambiance générale que pour les péripéties qui l’alimentent.

16/02/2018 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série La Décharge mentale
La Décharge mentale

La collection "BD cul" des Requins Marteaux reste assez inégale, il faut l’avouer. Pour ma part, j’avais, dans les 16 autres titres proposés, seulement craqué pour le jubilatoire La Bibite à Bon Dieu de Bouzard et surtout pour l’irrévérencieux Les Melons de la colère de Bastien Vivès. Bastien Vivès nous offre une nouvelle fois une palette de son talent dans cette collection avec "La Décharge mentale", véritable réponse à "La Charge mentale" d’Emma, une BD qui avait eu les honneurs de l’Express et de l’Obs, dès sa parution. Mais, en l’espèce, cela m’étonnerait que ces mêmes hebdomadaires consacrent un seul article à la nouvelle création de Bastien Vivès, qui ne s’était jamais caché vouloir s'essayer dans l’illustration de BD dites pour adultes. Bien sûr, on ne peut s’empêcher de comparer ce dernier opus avec Les Melons de la colère, et niveau dessin, on peut sans hésiter affirmer que Vivès a encore réalisé de sacrés progrès en nous offrant, ici, des personnages plus réalistes… avec des yeux ! Sinon, je ne peux que souligner que son penchant pour les grosses poitrines (surtout avec la très séduisante Isabelle, même si elle ne dévoile sa poitrine que vers la fin) est, pour le lecteur que je suis, assez jubilatoire. Côté scénario, Vivès nous offre une histoire assez folle, qui pourrait flirter avec les romans d’Esparbec (d’ailleurs Isabelle n’est-elle pas La Pharmacienne, à la base ?). Nous faisons connaissance avec une famille complètement déjantée qui m’a fait un peu penser au roman assez sulfureux d’Anne Serre "Petite table, sois mise !", où Roger, le père de famille, entraîne son ami d’enfance, Michel, dans sa vie intime faite de surprises. C’est osé (jetez juste un œil à la couverture !), à contre-courant de toute morale mais aussi très drôle et surtout très bien dessiné. J’ai trouvé cette fable familiale encore plus forte et plus transgressive que Les Melons de la colère. A réserver à un public très averti, il va sans dire.

15/02/2018 (modifier)
Couverture de la série Le Contrôleur de Vérité
Le Contrôleur de Vérité

C’est une des premières productions de Vanoli – du moins aussi « longue ». L’album date de la même époque que La Comète, que j’avais plutôt aimé. Ce qui saute aux yeux tout d’abord – et pourra sans doute indisposer certains lecteurs – c’est le style graphique de Vanoli. En tout cas, moi je l’ai bien aimé. Son travail du Noir et Blanc, très expressionniste, s’écartant des canons habituels – jouant sur des à-plats, refusant la perspective classique, usant de plongées et contre-plongées fantaisistes et brinquebalantes, tout ceci m’a réellement séduit. L’histoire en elle-même n’en est pas vraiment une. En tout cas là aussi on s’affranchit des critères plus communs. De la poésie, une touche d’absurde (un chouia de Kafka quand même dans ce personnage de Contrôleur de Vérité !) et un peu de loufoque, pour une intrigue sans réelle linéarité ni fin, mais qui promène le lecteur au rythme de l’imagination de l’auteur. A feuilleter avant d’acheter, mais je suis content d’avoir franchi le pas. note réelle 3,5/5.

15/02/2018 (modifier)