Trop n'est pas assez (Heute ist der Letzte Tag vom rest deines lebens)

Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)

Angoulême 2011 : Prix révélation ex aequo 2011 : Prix Artémisia. À l'été 1984, deux jeunes punks autrichiennes, Ulli et Edi décident sur un coup de tête de partir pour l'Italie, sans papiers, avec pour seul bagage leurs sacs de couchage et les fringues qu'elles ont sur le dos. Leur voyage durera deux mois, et les mènera de Vienne à Vérone, Rome et Naples pour se terminer en Sicile. Trop n'est pas assez est le récit de cette aventure, à travers les bonnes rencontres et les nombreuses galères.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Angoulême : récapitulatif des séries primées Autobiographie Bichromie Cà et Là Grand Prix Artemisia Italie La BD au féminin Maisons closes et prostitution Punk

À l'été 1984, deux jeunes punks autrichiennes, Ulli et Edi décident sur un coup de tête de partir pour l'Italie, sans papiers, avec pour seul bagage leurs sacs de couchage et les fringues qu'elles ont sur le dos. Leur voyage durera deux mois, et les mènera de Vienne à Vérone, Rome et Naples pour se terminer en Sicile. Trop n'est pas assez est le récit de cette aventure, à travers les bonnes rencontres et les nombreuses galères. Après un départ bucolique à travers les Alpes, leur parcours se transforme progressivement en cauchemar car les deux jeunes filles un peu paumées vont croiser sur leur chemin des individus peu recommandables, entre des macs italiens et des mafiosi siciliens. Ulli Lust raconte ce trip initiatique très sombre sans aucune complaisance, avec beaucoup de retenue et une bonne dose d'humour noir. Publié en octobre 2009 en Allemagne, Trop n'est pas assez a connu un énorme succès critique depuis sa parution : qualifié de « livre de l'année », et de « bande dessinée de la décennie » par des journaux aussi prestigieux que le Frankfurter Allgemeine Zeitung et le Neue Zürcher Zeitung.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Novembre 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Trop n'est pas assez © Cà et Là 2010
Les notes
Note: 3.43/5
(3.43/5 pour 7 avis)
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23/01/2011 | Ems
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Par Ro
Note: 3/5
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J'ai trouvé assez instructif ce long récit autobiographique où l'auteur raconte le périple en Autriche et surtout en Italie qu'elle a réalisée dans les années 80 alors qu'elle était une jeune punk bien décidée à vivre en liberté et par ses propres moyens, quitte à dormir dans la rue. Son but insouciant : aller voir la mer. Pour cela et comme elle ne dispose d'aucun moyen de subsistance autre que la mendicité, elle va vivre plusieurs mois en Italie en se débrouillant comme elle pourra, accompagnée d'une copine nymphomane et encore plus inconsciente qu'elle, quitte à vendre son corps s'il le faut, ne serait-ce que pour passer une nuit dans un lit. C'est instructif car cela montre avec réalisme, puisqu'il s'agit d'une histoire vraie, comment on peut se débrouiller, plutôt mal que bien d'ailleurs, pour subsister sans aucun moyen. Cela montre aussi à quoi ressemblait l'état d'esprit des jeunes punks européens à l'époque. Et cela donne enfin un aperçu de l'Italie des années 80, et notamment une vision assez sinistre de la Sicile à l'époque où la Mafia n'avait pas encore été réellement inquiétée par la police. Malgré cet aspect instructif, j'ai tout de même trouvé cette lecture assez laborieuse. Les personnages ne sont pas très attachants. Le dessin est plaisant mais sans plus. La narration est fluide mais le rythme n'est pas prenant. C'est une chronologie des évènements et tous ne sont pas très intéressants. J'ai ressenti plusieurs fois un certain ennui et l'envie de m'arrêter de lire. Mais j'avais peur de ne pas retrouver facilement la motivation de reprendre la lecture par la suite. Ce n'est donc pas un album dont je conseillerais l'achat.

27/11/2012 (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
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Le genre d'album que j'aurais aimé apprécier. Je suis sûr que l'auteure a eu beaucoup de difficulté à raconter ses souvenirs d'un moment peu glorieux de sa vie. Le dessin est pas mal et la narration est fluide. Cela se lit assez bien même si le nombre de pages fait un peu peur au début. Malheureusement, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire et j'ai arrêté ma lecture au milieu de l'album. C'est intéressant au début de voir la situation de l'auteure, mais au fil des pages j'en avais marre parce que j'avais l'impression de lire la même chose encore et encore. Ulli ne fait rien de ses journées, Ulli parle avec son amie passablement chiante, elles se promènent en Italie, elles couchent avec des hommes qu'elles ne connaissent même pas, etc. De plus, je n'ai trouvé aucun des personnages attachant. Or, pour que j'aime une autobiographie il faut que j'aime les personnages parce que je ne vois pas trop l'intérêt de lire la vie de quelqu'un si je ne m'attache pas à lui.

14/02/2012 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
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Autre BD que j'ai beaucoup appréciée, cette fois-ci encore dans le genre autobiographique. Ce qui frappe vite dans cette BD, c'est l'histoire très crue de Uli Lust, et de sa "descente aux enfers" en compagnie de son amie Edi. Rien ne sera caché, et rien ne leur sera épargné. Je dirais "âme sensible s'abstenir". Le dessin, sans être bon, permet de bien comprendre et retranscrit une atmosphère assez particulière, qui finalement colle assez bien au récit. Et quel récit ! Une descente de l'Italie qui ressemble bien à une descente aux enfers, avec des péripéties de plus en plus incroyable, qui finissent par devenir franchement glauque, de plus en plus dangereuse, et qui se finit d'une manière tellement "simple" qu'on a presque du mal à croire que c'est la dernière page. Le voyage de ces deux amies punk est curieusement prenant, et une sorte de suspense s'installe dans la lecture, on en vient à se demander comment elles peuvent encore continuer, comment elles peuvent être aussi simple d'esprit. Et surtout si elles y survivront. Mais ce récit n'est pas seulement le voyage de deux jeunes "écervelées", c'est aussi la peinture des mœurs de l'Italie dans ces années, et de la condition de la femme. On est en fait happé par ce comportement presque révoltant d'une bonne partie des hommes qu'elles croiseront, avec une forte envie d'en étrangler une partie. Finalement, ce livre fait ressortir de nombreuses choses : la découverte d'une Italie, la descente aux enfers des deux protagonistes, l'obstination (trop) acharnée d'un rêve... On en ressort assez choqué, voir révolté ou indigné, ou peiné, mais en tout cas, on en tire des émotions assez violentes. Une très bonne lecture, l'achat est recommandé et la lecture aussi, mais pour reprendre Bertrand Blier : "Faut reconnaitre, c'est du brutal".

26/01/2012 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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J’ai mis 3 jours pour venir à bout de ce long pavé de près de 450 pages. La lisibilité est pourtant très bonne car ce n’était pas d’une complexité extrême. On arrive à suivre facilement le périple de l’auteure dans ce récit autobiographique qui nous transporte au milieu des années 80 au-delà des Alpes autrichiennes jusqu’en Sicile. Il y a cependant des enchaînements qui ont du mal à passer. Le lecteur se posera quelque fois la question de savoir mais pourquoi on est là après tel autre évènement. Comme dit, cette lecture est intéressante dans la mesure où l’on vit une expérience qu’on n’a pas l’habitude de ressentir. Je m’attendais également à une fin qui allait m’apporter des réponses sur le sens de ce voyage. Or, ce n’est qu’un retour à la case départ. Par ailleurs, combien de punk ont fini dans des écoles de commerce prestigieuse pour occuper ensuite de bons emplois dans notre société capitaliste. Faut-il alors passer par là pour apprécier la vie ? Mes interrogations resteront sans réponse. Pour autant, j’avoue avoir apprécié cette œuvre. C’est quand même paradoxal…

18/08/2011 (modifier)
Par Maryne
Note: 4/5

L'histoire est superbe. Le récit d'un bout de vie d'une adolescente avant son entrée dans l'âge adulte. La BD est très prenante et il ne faut pas s'arrêter à sa longueur (c'est un pavé) car arrivé à la fin on en voudrait encore ! La lecture m'a fait passer par le rire, la peur, la tristesse, la compassion... Bref je ne veux pas trop en dire, c'est une BD dont on ne doit pas savoir toutes les clés de l'histoire à l'avance sinon ça gâche le plaisir. Mais elle est à lire absolument !

23/05/2011 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
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Long pavé que cette bd autobiographique ! Mais quel pavé ! J'ai été littéralement happé par cette histoire . "On the road again" aurait pu être le sous-titre de cet opus. Rien ne nous est épargné dans ces souvenirs : ni le viol, ni les appétits sexuels des machos italiens, ni les errances dans les rues romaines. Récit fort bien raconté même si le dessin n'est certes pas l'atout majeur de l'album, mais la sincérité de l'auteur l'emporte évidemment. J'avoue avoir eu du mal à comprendre les motivations de l'auteur pour cette escapade, ou plutôt cette longue fugue à une époque où, heureusement pour elle, le sida n'était pas encore aussi répandu. Témoignage d'une époque, pas si lointaine, où la liberté rimait aussi avec une certaine liberté sexuelle ; d'une époque aujourd'hui révolue , celle du mouvement punk ou plutôt pour cet album, de l'esprit punk, qui allait aussi bien avec l'insousciance qu'avec ses aspects plus durs comme la violence et la drogue. Cet album mérite amplement son prix à Angoulème. C'est une histoire forte, qui peut parfois paraitre suréaliste tant le comportement des deux amies, Ulli et Edi, ne s'inscrit plus dans l'ère du temps. Deux gamines inconscientes en fugue en Italie et cela donne ce très bel album. A lire évidement.

05/03/2011 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5

"Trop n'est pas assez" est un roman graphique à la pagination généreuse. Il faut vraiment aller au bout des 450 pages pour comprendre la démarche de l'auteure qui relate dans ce récit un pan de sa vie. Il lui a certainement fallu rendre beaucoup de recul pour aborder cette expérience avec autant de lucidité. Ulli, une autrichienne, raconte sa lente descente vers la totale marginalisation. Avec une amie également mineure, elle partage des idées et des idéaux. Elles vont fuguer en Italie et connaitre des expériences toutes plus difficiles les unes que les autres. Pour de jeunes femmes dans un pays de machos, le sexe se révèle à double tranchant. Elles en usent pour obtenir un toit ou de la nourriture, mais en subissent également les côtés pervers comme le viol. Le fait d'être des jeunes femmes leur rend la vie moins difficile par rapport aux sans abris masculins, mais elles tendent à devenir de plus en plus des objets. Les rencontres se multiplient au fur et à mesure des déplacements. Elles sont de tout ordre, allant de restaurateurs offrant le couvert gratuitement à des mafieux. Le rythme du récit est relativement lent, ce qui explique le grand nombre de pages. Il correspond bien à la lente descente aux enfers, où le fond semble se dérober toujours d'avantage. L'auteure se livre complètement sans tabous, le sexe est omniprésent dans le récit car il fut au centre de toute cette période de sa vie. Ce one shot n'est donc pas adapté aux plus jeunes. Presque tous les sujets qui touchent les marginaux sont abordés, l'alcool, les squats, la drogue, enfin tout ce qui rend ces relations étranges et biaisées. Heureusement, dans leur parcours aussi initiatique que subit, elles rencontreront des personnes ouvertes et donnantes. Le dernier tiers du roman donne tout son sens et sa consistance au récit, ce qui précède est surtout une mise en place des personnages et de l'univers. Le dessin bichromique s'appuie sur une couleur toujours aussi à la mode en Allemagne, le fameux vert kaki si cher aux séries policières germaniques. Le dessin est aussi brut que les propos qu'il met en image, il est perfectible mais il transmet les messages correctement. L'ensemble respire la sincérité et le vécu, ce témoignage est certainement un exécutoire ayant pour but de raconter la vraie vie de ces personnes si libres dans leurs choix initiaux. La triste réalité reprend le dessus rapidement, Ulli Lust démontre l'utopie d'une telle démarche et offre son histoire certainement pour que d'autres ne reproduisent pas les mêmes erreurs. Elle s'en est bien sortie mais il en aurait pu être autrement...

23/01/2011 (modifier)