Les derniers avis (38698 avis)

Par jujub
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Nouvelles Aventures de Lapinot
Les Nouvelles Aventures de Lapinot

Et revoilà Lapinot. Trondheim fait dans la continuité, avec un album cartonné couleur au format classique (nouveauté pour la maison d'édition "L'Association"). J'ai beaucoup aimé cet album, qui, comme les autres Lapinot, contient son lot de petites réflexions sur la vie. Concernant l'intrigue, je la trouve plutôt davantage travaillée que dans les albums précédents. De plus, Trondheim fait passer quelques messages politiques, sur le journalisme, les réseaux sociaux, dont il ne me semblait pas être coutumier dans les albums précédents. Côté dessin, on retrouve le trait de Trondheim, avec des décors plus détaillés qu'avant. Bref, du tout bon.

13/09/2017 (modifier)
Par gruizzli
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Sunstone
Sunstone

Maintenant que cette série est finie et que les cinq tomes sont relus, je peux le dire : c'est probablement la meilleure BD que j'ai lue cette année. Et c'est pas peu de le dire. Nom de nom, ça fait longtemps que j'avais pas lu une BD comme celle-là ! Et c'est pas rien de le dire. Je m'attendais à une série vaguement érotique/pornographique dans un univers BDSM, j'en ai pris plein les mirettes. Dans le genre couverture racoleuse pour intérieur encore meilleur, on fait pas mieux ! Déjà, c'est un récit érotique, certes, mais largement plus versé dans l'histoire que dans des scènes de nu (qui sont quand même bien fréquentes, rassurez-vous petit(e)s libidineu(se)s). D'ailleurs on est bel et bien sur de l'érotisme, tout le reste n'est que suggéré, mais avec de l'imagination, on va sans doute plus loin que ce que l'auteur aurait voulu en faire. L'auteur m'aura surpris sur à peu près tout : le dessin, qui varie pas mal selon les scènes et donne de très belles planches ou des strips efficaces, le tout très coloré, agréable à l’œil; mais également des explications très intéressantes sur le BDSM, pratique que je connaissais à peine et mal. Le tout est cadré dans un scénario aux relations humaines très bien développées, aux retournements bienvenus, et aux personnages extrêmement bien campés. Et, en prime, un humour qui m'aura fait couler plusieurs larmes, tant je me suis étranglé de rire sur certaines situations. Bref, tout est là pour notre plaisir, et j'en suis ravi. J'ai adoré les incartades de l'auteur dans l'ensemble de la BD, qui utilise plusieurs fois tout le potentiel d'une BD en pagination, en utilisation (parfois géniale) des bulles, des encarts de textes et des strips au milieu du reste. Les albums sont enrichis également de petites notes sur la genèse de la BD, aussi intéressantes que le reste. On en ressort avec un sentiment de chaleur humaine très bienvenu, et ça ne laisse pas indifférent. Pas que sur le plan érotique, s'entend. Ce qui me fait tellement apprécier cette BD, outre que c'est exactement le genre de romance que j'affectionne tout particulièrement, c'est que l'auteur arrive à nous développer quelques chose de pointu et de très intéressant sur le BDSM. Le développement est très fin sur les relations humaines, ce qui fait un être humain, nos envies et nos fantasmes, tout en exposant une vision de la vie parfois à l'encontre de la morale bienpensante. Le BDSM est une pratique un peu marginale et pas très bien considérée, mais cela peut concerner n'importe quel genre d'activités que vous affectionnez. Du jeu de rôle à la collection de BD, n'importe quelle personne peut se retrouver dans cette idée de plaisir qui ne colle pas aux normes. Et c'est là la force de ce propos, qui dépasse la simple idée d'une sexualité pour déborder sur une réflexion humaine. Bien sûr, je suis conscient de certains défauts de la BD : abondance de personnages féminins aux proportions généreuses (c'est le genre qui veut ça, on va dire ...), tendance à un "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", des rencontres qui se transforment en amitiés en deux jours ... Oui, le scénario se laisse aller plusieurs fois à des facilités qui auraient pu être évitables, mais je ne boude pas mon plaisir pour autant. L'auteur se paye même le luxe de détourner certaines de ces facilités dans le récit, en les transformant en gags. Les quatre premiers tomes m'avaient pris aux tripes, mais le cinquième m'a laissé rêveur. Déjà par l'idée d'une suite, mais aussi par l'approfondissement qu'il confère aux personnages. C'est finalement une romance, une simple romance, traitée sous un jour pas très courant. Et ça fait plaisir à voir. Alors pourquoi cinq étoiles ? Parce que finalement... tout me plait : le dessin, les personnages, l'histoire, l'humour, le propos, la morale, même l'histoire de la création de cette BD est une belle histoire ! J'ai versé des larmes (de rire et parce que je reste un grand sensible) et j'ai gardé pendant un long moment un grand sourire sur ma face après cette lecture. J'en fais peut-être trop, sans doute d'ailleurs, mais en terme de coup de cœur, je crois qu'on est sur celui de l'année. Je ne peux que recommander la lecture, que j'ai appréciée et que j'espère que vous apprécierez tout autant. C'est toujours pareil : quand je trouve une histoire d'amour bien faite ... je tombe amoureux !

27/07/2017 (MAJ le 13/09/2017) (modifier)
Par Bouriket
Note: 4/5
Couverture de la série On Mars
On Mars

Un peu de SF pour la rentrée ! Le prolifique Sylvain Runberg nous propose, en ce début d'année scolaire, le premier tome d'une trilogie martienne accompagné de Grun pour la partie dessin. Résumé rapide : après avoir commis une bavure policière, Jasmine est envoyée dans les camps de travaux martiens visant à terraformer la planète pour y accueillir l'humanité future... À la frontière entre l'anticipation et la SF, le scénario de ce premier tome est principalement introductif. On y découvre l'organisation mise en place sur la planète rouge à travers le personnage de Jasmine. Rien de réellement surprenant pour l'instant mais c'est parfaitement maîtrisé et l'intrigue qui prend forme donne envie de lire la suite. Côté dessin, j'ai été totalement bluffé par le travail de Grun, que je ne connaissais pas. De superbes vues martiennes alternent avec des plans plus serrés sur des personnages biens caractérisés mais ce qui m'a réellement surpris c'est l'impression d'espace sur les planches (j'ai d'ailleurs sorti mon mètre de couturière pour prendre les dimensions de l'album qui s'avère être un grand format plutôt standard - couv légèrement supérieure à 24*32 - alors que j'avais la sensation de regarder des tableaux). Au final, un très bon tome d'introduction, au scénario classique mais sans fausse note, et au dessin magnifique. Je souligne pour finir le travail des Editions Daniel Maghen, dont j'avais déjà entendu beaucoup de bien. L'objet en lui-même est beau, et un cahier graphique de 20 pages accompagne les 52 planches de l'histoire.

12/09/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série La Terre des fils
La Terre des fils

Un autre album que ce site m'a donné envie de lire. Jusqu'à présent, je n'avais lu que trois albums de Gipi et la qualité était inégale selon moi (un bon album, un album moyen et un autre vraiment ennuyeux). Ce très bon album me donne envie de mieux connaitre son oeuvre ! C'est un monde post-apocalyptique comme il y en a des dizaines dans la BD et c'est très bien fait. L'auteur n'explique pas comment l'humanité en est arrivé là et cela ne m'a pas trop dérangé car on suit deux jeunes qui ne savent pas grand chose de ce monde et du coup je trouvais que je pouvais facilement les comprends car j'avais les mêmes informations qu'eux. J'ai beaucoup aimé leur quête. Leurs père est mort et il ne les a jamais appris à lire ou à écrire. Du coup le cahier où il a couché ses états âmes est un peu une relique sacré pour ses deux fils (enfin, surtout pour l'un d'entre eux) et ils vont partir à la recherche de quelqu'un qui sait lire. Il y a plusieurs thèmes abordé dans cet album qui sont très maîtrisé et de plus cela se lit sans problème du début jusqu'à la fin. Le dessin en noir et blanc est très bien fait. Un album qui mérite d'avoir plus d'avis.

12/09/2017 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Bokko (Stratège)
Bokko (Stratège)

Cela fait des années que je voulais lire ce manga qui mérite d'être mieux connu. Je suis très déçu de voir qu'il n'y a pas eu de nouveau avis depuis 2009 par exemple... On suit donc Ke-ri qui est un grand stratège et qui va tout faire pour défendre une cité contre une armée. Ce sont les bases des 4 premiers tomes de ce manga qui forme un cycle et je fais parti de ceux qui trouvent que ce sont les meilleurs albums de la série. C'est simple, cela faisait longtemps qu'une oeuvre de fiction m'avait autant emballé. J'ai adoré l'ambiance un peu huis clos qui se dégageait de la cité. Il y a une galerie de personnages intéressant et attachants. J'ai adoré le fait que les ennemis aient de vrais personnalités et qui soient plus que des gros méchants qui font des trucs de méchants parce qu'ils sont méchants. Il y a du vrai suspense et tout le long de ses quatre albums j'ai senti la tension monté de plus en plus. J'étais tellement passionné par ma lecture que j'ai lu ses 4 tomes d'un trait sans problème. Pour moi, cela vaut clairement 5/5, mais malheureusement la suite est moins bonne. En faite, cela reste un très bon manga au-dessus du lot même si c'est les premiers chapitres sont moyens (quoique la raison pourquoi ils m'ont parus moyens vient peut-être du fait que j'ai du apprends à m'habituer à un changement d'atmosphère et au fait que j'ai du quitter des personnages formidable). C'est juste que les 4 premiers tomes sont tellement excellent que la suite est décevante si elle est 'juste' très bonnes. Le dernier tome peut paraître un peu bâclé, mais cela ne m'a pas dérangé que les auteurs fassent des éclipses parce que je pense qu'ils avaient tout dit sur le sujet de la guerre. Un manga intelligent avec un très bon dessin réaliste. Et en réfléchissant bien je mets la note maximal même si la grande partie du manga vaut 4/5. Ses premiers tomes sont trop excellent pour que je ne mettes pas la note maximal !

10/09/2017 (modifier)
Couverture de la série SHI
SHI

Ce tome inaugure une nouvelle série, et en particulier un cycle de quatre albums. Et il le fait franchement bien. Le dessin d’Homs est vraiment bon, dans un style semi-réaliste efficace, avec des visages très expressifs et des décors bien fichus. J’ai aussi bien aimé la colorisation, très sombre. Le scénario de Zidrou est lui aussi bien fichu – même si ce tome inaugural n’a évidemment pas livré toutes les clés : la dernière page, reprenant celles du début de l’album, donne envie d’en savoir plus, c’est certain. L’histoire est un long flash-back censé nous expliquer pourquoi un vendeur d’armes a vu sa femme et son fils tués. Il faut remonter au milieu du XIXème siècle pour comprendre. Cet album pose les bases, nous montrant les liens qui vont unir une jeune héritière (plutôt rebelle) de la bonne société londonienne et une énigmatique japonaise. Un album bien ficelé, une bonne introduction : on ne demande qu’à lire la suite pour confirmer ce début prometteur.

10/09/2017 (modifier)
Par Alix
Note: 5/5
Couverture de la série La Mémoire dans les poches
La Mémoire dans les poches

Je réécris mon avis suite à la lecture de l’intégralité de la série… Je l’ai attendu, ce tome 3… tellement que j’avais peur d’être déçu… et bon sang, quel album. Cela faisait longtemps qu’une BD ne m’avait pas fait un tel effet. La série débute en fable sociale sympathique, avec cette famille de banlieue difficile qui aide de leur mieux les plus démunis (notamment au travers l’apprentissage du français). Puis l’intrigue prend des allures d’enquête dans un deuxième tome où le fils se lance à la recherche de son père disparu… un voyage qui le mènera en Algérie. Un deuxième opus sympathique, mais qui surprend un peu par son ton très diffèrent. Et puis… plus rien pendant 8 ans ! Luc s’est clairement expliqué sur divers forums (dont celui de bdtheque), les personnages de ce tome 3 sont fortement inspirés par ses propres parents, et les évènements tragiques racontés ici ont déclenché chez lui un épisode dépressif… rien que ça ! C’est donc fébrilement que j’ai entamé ce tome, me demandant ce que j’allais y trouver… et bien la réponse est simple : de l’émotion. Beaucoup d’émotion… l’histoire de Sidoine et Rosalie se mêle à l’Histoire avec un grand « H », et on découvre avec effroi des secrets de familles terribles, et les évènements tragiques qui ont fortement marqué Sidoine lors de l’occupation allemande pendant la seconde guerre mondiale. Cet album est magistralement écrit, et transporte habillement le lecteur d’une époque à une autre pour dévoiler les subtilités de l’intrigue, sans jamais perdre le lecteur. Le dessin de Etienne Le Roux est sublime, et ses couleurs un peu délavées donnent vraiment du cachet aux planches… mention spéciale pour les couvertures, toutes aussi sublimes les unes que les autres. Je me laisse emporter par les émotions, et attribue la note maximale à cette série, ma préférée de cet auteur avec Holmes. Ce tome 3 me rappelle pourquoi j’aime tant la bande dessinée… Merci Luc, merci Etienne.

25/06/2006 (MAJ le 09/09/2017) (modifier)
Couverture de la série Giant
Giant

La première chose qui frappe lorsque l’on ouvre cet album, c’est la qualité du dessin. Je l’ai trouvé très beau – et le cahier graphique qui clôt l’album, regroupant des crayonnés, des essais pour les principaux personnages – confirme le chouette coup de crayon de Mikaël. De plus, j’ai vraiment bien aimé la colorisation, très sombre, parfois brumeuse (beaucoup de scènes se déroulent au sommet des échafaudages de construction de gratte-ciel), avec des tons de rouille plutôt réussis. L’histoire se déroule en 1932, à New-York, en plein dans grande crise qui frappe le pays (et le reste du monde) depuis 1929, l’année où Hoover va laisser la place à Roosevelt. Nous suivons des ouvriers irlandais, qui construisent un gratte-ciel, le Rockefeller center. Parmi ces ouvriers, « Giant » est un taiseux, un gros costaud que ses camarades peinent à connaître. Un homme que les circonstances vont transformer en coucou (on découvre cela petit à petit, et un beau parallèle est fait avec le film de Chaplin « Les lumières de la ville »). On découvre en parallèle, vers la fin de l’album, quelques pans du passé de Giant, en Irlande, au moment de la guerre d’indépendance contre les Anglais. Et l’on découvre aussi en dernière page les complications qui vont arriver pour Giant, qui va être confronté à la famille qu’il s’est inventé. Très bel album je trouve, simple, avec une narration assez fine, peu de dialogues, une belle reconstitution du cadre social de la crise et de la grosse pomme en pleine expansion, avec les Italiens et les Irlandais qui essayent de se faire une place au soleil. Un second tome doit conclure ce qui est annoncé comme un diptyque, et je l’attends avec impatience. Mais, en l’état, c’est déjà un album que je vous recommande.

09/09/2017 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Chenal
Le Chenal

Comment à travers un clavier faire partager au plus grand nombre une passion, une découverte majeure sur un sujet, la BD, que tous connaissent. Faut il écrire trois ou quatre avis de suite, inonder les forums adjacents de propos dithyrambiques? Et puis ce posteur on le connait ce n'est pas son style ou son genre habituel, lui c'est plutôt SF et Fantasy. Comment faire pour être cru ? Mais bon allons au fait " Le chenal" est une BD envoûtante au sens premier du terme, à savoir qu'elle vous prend et ne vous lâche plus, je sais que cela ne se fait pas mais je suis en complet désaccord avec Erik quand il parle de narration pesante; chacun étant cependant libre de penser ce qu'il veut je passe donc mais l'invite et vous par la même occasion à lire avec attention le contenu de ces bulles. Car au fait de quoi s’agit il ? Alors qu'un vieux marin se meurt d'un cancer un tout jeune garçon sait lui que ce n'est pas le principal car dans le même temps une bête a remonté le chenal de la Charente. Hop là qui dit cancer dit récit plombant plein de pathos ou que sais je ? Rien de cela nous sommes ici à la limite du conte entendu à la veillée et du roman graphique L'auteur Thierry Boulanger connait son sujet et le lieu ou se passe son récit. Le pertuis d'Antioche. Même pour un breton qui a du mal a passer au sud de la Loire ce nom d'un phare situé à la pointe nord de l'île d'Oléron possède une puissance d'évocation évidente. Antioche, ville de croisade (1098) nom entendu dans l'adolescence et qui faisait rêver, synonyme de voyage exotiques donc paré de toutes les vertus de l'aventure et du dépaysement. Ce qui m'amène d'évidence à évoquer le dessin de cet auteur. Alors un mot un seul Wouaw!!, la claque les gars et filles, forcément vu le sujet des ambiances maritimes à tomber, des pontons, des bateaux, des vasières, ceux qui connaissent la région apprécieront, les autres découvrirons un lieu assez magique. Un bestiaire fantastique mais ô combien crédible, des visages de marins burinés, les détails mais les détails! non c'est véritablement l'ensemble dont se dégage une impression, un sentiment diffus de mystère, de poésie. Et puis le texte, il est rare en BD de lire quelque chose d'aussi bien écrit, oui il faut prendre son temps car au travers de ce texte c'est toute une chronique de la vie rude et difficile de ces mareyeurs charentais vivant presque à l'écart du monde. Que dire de plus, les mots sont surfait, coup de cœur forcément, j'attends avec impatience vos retours.

08/09/2017 (modifier)
Couverture de la série Hitler=SS
Hitler=SS

Moi qui n’ai jamais rien lu sur tablette et ne jure que par la version « papier », voilà bien la première fois que je lis une BD en version PDF. Il faut dire que cela fait des années que je recherche cette œuvre poétique, et que je me suis toujours refusé à l’acheter au prix (plus que prohibitif et spéculatif) auquel certains libraires ou vendeurs occasionnels le proposent, sur le net ou ailleurs – en plus faut-il le trouver ! Bref, renonçant – momentanément ? – à ma quête, je me suis rabattu sur l’une des versions disponibles en lecture en libre accès sur internet, pour découvrir enfin cet album. Alors voilà, je l’ai lu, et peut donc en tirer un bilan. D’abord, fidèle à Desproges, qui affirmait que « l’on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », je trouve dommage qu’un sujet – fut-il aussi horrible que la shoah – soit présenté comme « intouchable », tout rire à ses dépens étant assimilé à de la complaisance, voire de l’anti-sémitisme. Ici comme ailleurs, la liberté d’expression doit prévaloir, même si je ne rirais évidemment pas avec ça et de ça avec un nazillon ! Il est certain et dommage que notre époque politiquement correcte ne verra plus ce genre de chose publiée (ou alors, j’imagine le tollé, et les gros titres des journaux, pourtant plus complaisants, par leur silence, avec des horreurs bien plus grandes et réelles). Des gens comme le professeur Choron, à l’initiative de ce délire, manquent à notre époque d’autocensure. Ceci étant dit, est-ce vraiment drôle ? La partie roman-photo du début est dispensable, et c’est très inégal. Mais globalement, c’est quand même drôle : humour TRES noir et donc franchement trash bien sûr, mais un certain nombre de trucs sont franchement réussis (« encore en pyjama à cette heure-là ? » ; l’histoire « bonnes résolutions » ; le supplément jeux, atroce, etc.). Pas mal d’horreurs, mais qui arrachent sourire voire rire. Quelques ratages, certes, mais dans ces petites histoires (plusieurs pages chacune), il y a souvent du trash drôle. Le dessin de Vuillemin – crado comme souvent, est plutôt raccord avec le sujet et le ton. A noter, que de Porteere a, plus récemment – et de manière un peu moins frontale, mais franchement très réussie ! – fait quelque chose sur le même sujet avec son Dickie « Le fils d’ Hitler ». Mon conseil de lecture est donc de principe (mais aussi parce que j’ai plutôt aimé ma lecture). Le conseil d’achat, étant donné le contexte, est purement virtuel : refusez en tout état de cause d’encourager la spéculation. En cela une bonne réédition calmerait certains spéculateurs, même si cela exciterait les censeurs. Elle trouverait en tout cas en moi un acheteur. Note réelle 3,5/5.

08/09/2017 (modifier)