Le Trop Grand Vide d'Alphonse Tabouret

Note: 2.86/5
(2.86/5 pour 7 avis)

Au milieu d’une forêt tendre, dans une clairière de rien, un tout petit machin se réveille mais ne se souvient pas.


Amnésie La BD au féminin

Il était une fois, Alphonse Tabouret. Il est né dans une forêt, avec le Monsieur, qui s’est un peu occupé de lui, mais pas très longtemps. Un jour le Monsieur se fâche, pour une broutille de rien du tout, et laisse Alphonse tout seul. C’est là que son périple commence. Au fil des rencontres, il découvre des gens, bestioles, bidules, qui le font grandir un peu et lui font vivre des aventures chouettes et sans trop le vouloir vraiment. Le T.G.V. d’Alphonse Tabouret, c’est une promenade un peu naïve et tendre, avec parfois des trucs rigolos. (texte : Ankama)

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 23 Septembre 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Trop Grand Vide d'Alphonse Tabouret © Ankama Editions 2010
Les notes
Note: 2.86/5
(2.86/5 pour 7 avis)
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23/09/2010 | Spooky
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Par Ro
Note: 3/5
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Drôle de petite BD... enfin, petite mais épaisse tout de même. C'est l'histoire d'un bonhomme qui nait un jour dans une forêt imaginaire et qui va découvrir la vie, faire des rencontres, avoir des envies, se poser des questions, tout en gardant toujours son esprit innocent et naïf. Le dessin est lui aussi sur le même ton naïf, rond et mignon, avec un héros tracé en quelques traits et d'autres créatures mignonnes et simples d'aspect. Sous des aspects de récit enfantin et tout gentil, c'est en réalité une suite de métaphores sur la vie, l'âme humaine, les relations entre les personnes... On se laisse porter par ce récit tout en douceur et la manière faussement naïve dont elle aborde ses sujets. C'est parfois un peu amusant, ça soulève quelques idées intéressantes, et on se dit souvent que c'est assez judicieux. Sur la longueur, il y a quelques moments moins rythmés où l'intérêt se tasse, mais globalement la lecture passe bien et garde un bon intérêt global. Je n'en retire pas grand chose de plus qu'un moment de divertissement mignon et plaisant avec quelques bonnes idées.. et c'est bien comme ça.

14/04/2021 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
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Étrange BD, étrange mais pas mal. C'est le genre de BD assez inclassable sur laquelle on tombe au détour de sa liste d'envies (sans que je ne me rappelle pourquoi je l'ai mis ici), qui est aussi déroutantess à l'intérieur. Difficile d'expliquer ce que c'est, mais je résumerais en disant qu'il s'agit de l'histoire d'Alphonse Tabouret. Lequel cherche à combler un vide dans sa vie. Si l'histoire est assez étrange et en même temps très naïve, il n'en reste pas moins qu'on a le droit à quelques petites perles, que ce soit dans les dialogues ou les aventures de ce brave Alphonse. Il déambulera longtemps dans la forêt, cherchant partout quelque chose qu'il ne connait pas. Et tout cela l'amènera à rencontrer plusieurs archétypes, tous aussi amusant que diversifiés. C'est une histoire basique, mais qui sait en jouer, et c'est plaisant à lire. Le gros point fort vient sans doute de ce dessin qui joue avec les pages, notamment sur les dialogues qui ne sont jamais présents sous forme de bulle mais dans des dialogues accompagnés de la tête de l'interlocuteur. C'est la première fois que je vois un tel procédé mais c'est efficace. Et ça reste dans le ton de ce livre. Sans aller à crier au chef-d’œuvre, on a là une histoire plutôt pas mal du tout, avec quelque chose de très unique dans la façon d'illustrer. Globalement, c'est vraiment une BD d'ambiance, à la fois naïve et légère, qui sait conserver son ambiance jusqu'au bout. Et quelques pointes d'humour ou de jeux de mots qui font mouches. C'est assez unique pour que je recommande au moins une lecture.

11/12/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 1/5
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C'est typiquement le genre de bd qui me donne un mal de tête dès les premières pages. Les dialogues s'enchaînent inlassablement dans un parcours des bois et on a envie que cela se termine le plus vite possible. Cependant, il faut terminer pas moins de 184 pages qui vous paraissent d'un vide sidéral. Pour moi, c'est un enchaînement sans queue ni tête où l'on perd vite l'intérêt où le fil. J'ai totalement décroché et ce n'est pas le dessin purement enfantin qui m'a enchanté. Certes, on peut crier au chef d'oeuvre de ce conte initiatique ou y voir une forme de poésie. Il faut dire que les auteurs sont certainement très sympathiques. Néanmoins, en ce qui me concerne et si je m'attache purement à l'oeuvre, cela ne le fait pas.

16/04/2011 (modifier)
Par Miranda
Note: 2/5
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L’objet est assez joli avec sa couverture en relief et son papier de bonne facture, mais il est relativement difficile de lui trouver réellement d’autres qualités, en dehors d’avoir eu une bonne idée de départ qui n’aboutit qu’à peu de choses. J’avais lu les premières planches en preview sur un autre site et ça m’avait intriguée, je pensais que le petit Alphonse Tabouret allait vivre de fantastiques et inoubliables aventures, mais en dehors de rencontrer quelques personnages atypiques et de se construire une personnalité, l’aventure est plate et l’histoire oubliée dès la bd refermée. L’auteure parle de solitude et je trouve le résultat moyen, déjà parce que les personnages s’arrêtent au cadre de la bd, des coups de crayons couchés sur papier, ils n’ont aucune réalité et ne sont absolument pas attachants, dans ce cas comment ressentir une quelconque empathie envers eux ? Le tome 1 de Matière fantôme m’avait prise aux tripes sur ce sujet, mais ici c’est juste naïf et creux, un peu comme si ça s’adressait à de petits enfants. Alors pour eux c’est peut-être intéressant, un dessin ultra épuré accompagné d’une narration justement très enfantine, certes au début elle est très jolie mais elle finie par fatiguer. Les jeux de mots sont trop basiques et parfois se posent sans rapport avec les évènements, juste histoire de les caser quelque part…, de narration simple elle devient simpliste. Graphiquement, c’est le genre de style qui doit être impérativement accompagné d’un scénario béton afin de combler son immense vide. Il donne l’impression d’avoir été fait sur le coin du table ou presque, car il reste propre et le lettrage travaillé. C’est un peu à la portée de tout le monde, en dehors du cadrage varié d’où ressort un certain professionnalisme, le dessin en lui-même est complètement amateur. Pour conclure cette lecture ravira certainement des lecteurs, déjà parce que le personnage principal est un genre de gosse qui apprend la vie et ce genre de scénario à tendance à toucher les gens. Pour ma part ça m’a laissé indifférente et je m’y suis ennuyée, le discours est sur le fond et sur la forme excessivement naïf à mon goût.

11/11/2010 (modifier)

Quelques grammes de finesse dans un monde de brute, voilà ce que je me suis dit aussitôt l’album refermé. L’objet joliment édité constitue un bel écrin dans l’univers calibré et industrialisé qu’en devenu le neuvième art. Ce récit nous raconte l’apprentissage d’un être ayant perdu rapidement celui qu’il pense être son créateur ou du moins son horizon. A la recherche du paradis perdu comme nos penseurs médiévaux, notre être naif va ressentir un vide, le vide d’une solitude qu’il cherchera à combler. Cela ira de la découverte du mythe de Narcisse, à la dure désillusion lorsque la conviction se fait soudain fragile et fausse. Notre ami découvrira la sociabilité avec d’autres créatures qui d’une façon ou une autre souffrent aussi de solitude. Entre celles qui se réfugie dans l’amour fusionnel, ceux qui compensent par la collectionnite, le voyage ou tout autre sorte de comportement destiné à combler une solitude, notre monde est complètement constitué d’être solitaires cherchant à trouve l’âme sœur. Et lorsqu’enfin l’âme sœur sera en face il faudra la reconnaitre puis se rentre compte de la notion de liberté dans le don de soi. Pas facile tout ce chemin initiatique… Vous l’aurez compris cet opus est une très belle réflexion sur la solitude de l’individu et les moyens mis en œuvre pour la combler. Le tout se met en scène avec un graphisme minimaliste se concentrant sur les promenades de notre être et ses rencontres. De fait cette forêt représentée est une métaphore, tout comme chaque élément constitutif du récit. Dans la forêt de notre quotidien, certaines rencontres seront fondatrices et précurseur de notre propre développement. Toutes ne seront pas des modèles et nombreuses sont celle qui créeront un modèle de ce que nous ne souhaitons pas vivre, elles n’en demeureront pas moins des identifiants conscients ou inconscients de notre moi. De fait le graphisme primaire basique apporte un touche abstraite tout à fait idoine. Le côté naïf se révèle excellent pour transmettre des réflexions plus profondes, St Exupéry et Maeterlinck l’avaient illustré il y a quelques temps … Ici la simplicité permet de mieux cerner le discours et de profiter des moments simples mais émouvants des rencontres Alors pourquoi uniquement 3 ? Ce n’est que parce qu’au final il manque un peu de consistance à mon goût et que l’on reste dans un discours un peu trop facile et convenu. Un peu trop béni Oui-Oui dans lequel tout le monde il est beau tout le monde il est gentil. En fait je me rends compte que j’ai un peu intellectualisé les choses dans cet avis et qu’à la lecture il se dégage plutôt une insouciance. Le récit fluide ne renferme pas une réflexion aboutie sur la solitude, on touche le sujet, on le traite de façon touchante mais un peu simpliste. Un bon récit, une bonne BD ce qui se traduit par 3 avec conseil d’achat.

03/11/2010 (modifier)
Par Cécilia
Note: 4/5

Voici une BD pleine de fraîcheur ! L'histoire est simple : parler de la vie, les rencontres que l'on peut faire, les amis que l'on découvre, les attentes que l'on a et surtout les vides que l'on cherche à combler. Bref, rien d'extraordinaire, mais c'est fait avec beaucoup de justesse, d'élégance et de poésie et c'est là que cela prend tout son sens. On est tour à tour attristé par une situation, serein ou angoissé... Les dessins sont aussi très minimalistes, de simples traits en noir et blanc, mais très beaux. Certaines cases méritent de s'y attarder un peu, malgré l'absence de texte. Par ailleurs, j'ai beaucoup apprécié la mise en page des dialogues, sortis du texte avec une simple petite tête et ses expressions, et les pleines pages où l'on voit notre petit Alphonse déambuler dans la forêt. La cerise sur le gâteau c'est qu'en plus d'être une belle histoire, c'est un bel objet (c'est pourquoi je recommande l'achat). La réalisation a vraiment été soignée avec un couverture cartonnée mat en relief et de belles pages épaisses.

06/10/2010 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
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Quand j’ai eu le bouquin dans les mains, et que j’ai vu cette couverture, j’ai eu peur. Peur de quitter cette image magnifique, ce petit être tout simple en creux et en relief à la fois, entouré par un grand vide (celui du titre ?) et ces créatures étranges qui semblent l’attendre dans la forêt alentour. Et puis j’avais trop envie de voir ce qu’était cette petite fille aux longs bras, ce reflet seul dans une mare, à qui appartenaient ces pieds géants derrière la futaie… Embarqué dans le TGV d’Alphonse Tabouret, je me suis retrouvé à suivre les aventures de ce personnage naïf, mais si attachant, intelligent mais si seul… Car c’est là le vide d’Alphonse. Il se sent seul, il s’ennuie, il sait à peine qui il est… alors il se promène, il rencontre des gens, qui lui apprennent des choses… ou pas. Il y a des jeux de mots, des situations qui sont vraiment bien trouvés ; j’ai bien aimé par exemple l’histoire du saule pleureur, un fil narratif qui ne se dévoile qu’à sa toute fin ; ou encore un inventaire à la Prévert sur une certaine couleur, véritable trouvaille… Et puis cette langue si particulière à Sibylline, que vous ne pouvez connaître qu’en discutant avec elle, si unique, si déroutante et si jolie… Le dessin de Jérôme d’Aviau, alias Poipoipanda, vaut à lui seul le détour. Son personnage tout simple, avec ses bras en fils, son visage lunaire et ses yeux minimalistes est d’une poésie rare, que l’on ne retrouve que dans certains albums de Lewis Trondheim, et les personnages qui l’entourent sont également d’une grande efficacité dans leur simplicité. Les décors, s’ils ne sont pas forcément fouillés, ont le mérite d’être aussi vivants que les personnages : l’omniprésence des arbres procure un sentiment de sécurité, mais aussi des possibilités narratives alléchantes. Il y a pas mal de pleines pages, où l’on trouve Alphonse en train de marcher dans la forêt, et il n’y a rien de plus universel. Il faut aussi associer Capucine à cette belle réussite, puisque son lettrage délicat permet de suivre les dialogues tout à la fois absurdes et redoutables entre Alphonse et les gens qu’il rencontre. Ce livre est chatoyant.

23/09/2010 (modifier)