Voici une nouvelle lecture plutôt audacieuse du Horlà, une oeuvre phare de Maupassant beaucoup étudiée à l'école. Nous sommes dans une tout autre dimension de l'oeuvre à la fois psychologique mais également fantastique. Il est également question de physique quantique. Rien que cela ! Bref, une exploration très originale où l'intelligence et l'élégance fusionnent.
Il y a de magnifiques trouvailles comme le fait de se dire Horlà pour se dire bonjour dans une île province un peu éloigné du continent. Notre héros prénommé K a une tête de lapin particulièrement saisissante de réalisme. Il vient de débarquer sur une île après une traversée sur le Bel Ami, un paquebot de croisière. Plein de références et des petits clins d'oeil qui enrichissent cette oeuvre en l'adaptant à notre époque.
Il travaille dans l'informatique et plus précisément dans la réalité augmentée. Il doit résoudre un problème de réseau lié à une incompatibilité entre le continent et cette lointaine province. Il va rencontrer trois femmes qui vont entretenir le mystère et presque le plonger dans une espèce de folie qui le ronge de l'intérieur.
J'ai adoré le rythme plutôt lent mais qui installe les choses progressivement et tout commence à s'imbriquer jusqu'au final qui sera une véritable révélation. Par ailleurs, on observera une belle maîtrise graphique mais qui reste dans la simplicité. Il ne faudrait sans doute pas passer à côté de ce bel album. Génial !
Qu’on se le dise, si cette réinterprétation fictionnelle des Croisades est beaucoup moins sanglante que ne l’étaient celles de l’Eglise au Moyen-âge, elle n’en est pas moins très sombre, et bien que ses soldats ne soient que des enfants en loques et sans armes, cela n’a rien à voir avec un conte pour enfants. D’ailleurs, la scène d’ouverture, très cruelle bien que suggérée, où l’on assiste à la mutilation accidentelle de la petite sœur de Colas par les cochons, donne le ton à l’ensemble.
Très bien construite, la narration peut parfois s’étirer mais reste prenante par ce mélange très particulier de candeur et de noirceur. Le découpage en cycles saisonniers, d’un hiver à l’autre, avec un petit poème de l’époque médiévale en guise d’introduction pour chaque cycle, rappelle qu’on est bien dans un conte. Le dessin à l’aquarelle de Chloé Cruchaudet aux tonalités sépia est toujours un bonheur pour les yeux et vient par sa douceur équilibrer l’âpreté du propos. Les planches pleine page font un peu penser aux grands maîtres flamands comme Brueghel l’ancien.
Avec ce récit médiéval narré dans un langage actuel, l’auteure de Mauvais Genre ne néglige pas le fond, nous interrogeant avec subtilité sur la nature humaine et la religion. En fine observatrice, elle ne fournit pas de réponses, évitant tout manichéisme. Son constat peut apparaître quelque peu désabusé, mais en calquant son histoire sur le cycle des saisons, Chloé Cruchaudet suggère que si les notions du bien et du mal existent, elles demeurent indissociables l’une de l’autre, comme peuvent l’être le yin et le yang. Si dans la grande et tragique histoire de l’humanité l’espoir apparaît un jour, poindra ensuite le désenchantement, qui à son tour s’éclipsera derrière des jours meilleurs, et ainsi de suite… A l’évidence, cette « Croisade des innocents » s’est révélée comme l’une des très belles lectures de 2018.
Eh ben, il semble un peu dépressif le Alzéal ! Parce qu'une BD aussi noire, c'est pas courant quand même.
J'avais bien envie de la lire après avoir découvert l'auteur sur Le Pantin, et j'ai pris grand plaisir à découvrir ce diptyque bien différent. D'ailleurs je peux directement lui faire le plus gros reproche : c'est très vite lu, comme BD. On gobe les deux tomes en moins d'une heure et les planches sont souvent muettes. Mais c'est le seul gros défaut que je lui trouve.
Pour le reste, l'auteur fait dans cette BD une sorte de portrait de l'humain en noir charbon, où même les bonnes intentions sont réduites à néant par son infinie bêtise. Ici pas de rédemption ou de fin heureuse. A cet égard, le premier tome en cercle rebouclant sur lui-même est franchement bien fait. La fin ironique est également délicieusement tragique. Le tome deux n'est pas en reste, ajoutant une nouvelle couche à cette noirceur. Pour un peu j'aurais presque pensé que ces deux tomes sont cathartiques pour Alzéal, tant c'est sombre de bout en bout. Tout y passe, entre la guerre et la malveillance, la violence, le sexisme, l'imbécilité crasse, ... Et le hasard malheureux qui viendra se greffer dessus.
J'ai particulièrement aimé la fin qu'il a faite, sans un mot et sans rien. Juste un zoom sur un œil qui a vu trop de violence. Très belle fin, très juste. On en serait presque d'accord avec l'auteur, au final.
Bref, sans trop m'épancher plus avant, j'ai beaucoup aimé ce récit et toute la noirceur qui s'en dégage. L'auteur touche juste, et son dessin sans fioriture et très peu détaillé rajoute au percutant du message. C'est le genre de BD que j'aime lire, parce que quand on tombe dessus sans trop savoir, on se prend toute la surprise de l'album en pleine tronche. Jusqu'à l'absurde de son nom, dont j'attendais une explication plus étoffée mais qui est finalement aussi stupide que tout le reste.
L'auteur a fait fort, avec cette BD, et je suis ravi de l'avoir dénichée parmi la masse qui est produite chaque année. C'est une petite pépite que je garde soigneusement !
Est-ce que la beauté peut se voler ? C'est impossible car c'est rattaché à chaque être humain. Il y a des moches et il y a des beaux. Les inégalités existent et elles commencent par là. Il est vrai que les tenants de l'égalité pourrait pousser le bouchon très loin et se venger de la sorte sur les gens beaux. C'est d'ailleurs cette pensée très gauchisante qui anime les méchants protagonistes de ce récit fantastique.
Je trouve que c'est plutôt bien habile de l'avoir inséré dans la France après les attentats du Bataclan. Cela sera d'ailleurs évoqué autour d'un dialogue entre une survivante de cet odieux attentat et l'héroïne psychologue. Bref, c'est enrobé dans un parfum de crédibilité.
Après, il y a de profondes réflexions sur la beauté qui disparaît avec les années. Mais bon, ici, il est plutôt question de la prendre aux autres pour être éternellement belle. C'est un peu comme le conte de Blanche-Neige mais dans une version plus moderne et sophistiqué. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé à la lecture. C'est mon genre de lecture.
Frnck, c’est vraiment de la bonne bd estampillée « Spirou » !
Le héros, jeune adolescent maladroit bien ancré dans son époque et déconnecté de la nature (dont, comme bien d’autres, il n’a d’ailleurs que faire, tant que les pizzas continuent de pousser dans les congel) est le genre de personnage auquel on s’attache et/ou on s’identifie en fonction de notre âge. Parfait pour une une bande dessinée trans-générationnelle, susceptible de toucher un très large public !
Le pitch ? Notre jeune Franck va se retrouvé plongé (au propre comme au figuré) dans un univers préhistorique décalé. Un univers qui tient autant de notre préhistoire que de l’image qu’un enfant naïf peut s’en faire, et avec des petits suppléments gratuits bien rigolos (les autochtones n’ont, par exemple, pas encore inventé les voyelles au début de cette aventure, d’où le titre de la série ceci dit en passant).
Le rythme ne faiblit jamais et chaque tome nous offre au moins une très bonne idée. L’absence de voyelles dans les dialogues du premier tome est un régal pour le lecteur, obligé de pratiquer une gymnastique intellectuelle et ludique. Le plus étonnant étant que ce n’est finalement pas si compliqué que cela de comprendre ces dialogues. Le deuxième tome vaut son pesant d’arachides pour l’apparition d’étranges prédateurs charmeurs à longues incisives. Un passage d’anthologie qui m’aura amusé au plus haut point. Le troisième tome est peut-être le moins marquant mais lui aussi nous offre quelques chouettes passages.
Enfin, le quatrième et dernier tome de ce qui n’est, je l’espère du moins, qu’un premier cycle nous prouve que les auteurs avaient pensé à tout ! La boucle se boucle parfaitement. Dieu que ce scénario a bien été fignolé ! C’est juste parfait avec une conclusion qui ne nous frustrerait pas d’une fin véritable s’il ne devait pas y avoir d’autres cycles… mais qui ne ferme pas la porte à de nouvelles aventures. Ça, c’est de la fin de cycle ! Et plus d’un scénariste devrait en prendre de la graine, quand je vois les prétendues ‘fins de cycle’ qu’on nous sert parfois !!
Côté dessin, rien à redire non plus. C’est du bon trait bien dans la tradition de l’éditeur pour ce type d’histoire mêlant humour et aventure. La colorisation vive mais pas criarde ne fait que renforcer ce sentiment que nous sommes en terrain de connaissance (si du moins, comme moi, vous avez été élevé à grands verres de jus pressé de magazines de Spirou).
Avec « Louca », « Frnck » est pour moi la meilleure série sortie ces dernières années par Dupuis, capable de séduire un très large public tout en respectant la ligne éditoriale ancestrale. Du tout bon, je vous dis !
Après avoir découvert « Le Port des marins perdus » des mêmes auteurs, j’étais impatient de lire leur nouveau roman graphique. Alors que leur précédent roman était une aventure du genre fantastique se déroulant au début du 19ème à bord de vaisseaux anglais, « Amour minuscule » est bien ancré dans l’actualité et le monde réel.
Les auteurs ont réussi un véritable chef d’œuvre que je classerais dans le Top 5 des meilleures BD que j’ai jamais lues (et je peux dire que j’en ai lu des milliers !).
En un mot, on pourrait dire que l'histoire racontée est celle d'une grossesse, chaque chapitre marquant les mois d’attente. Mais l’histoire est beaucoup plus complexe que cela en entremêlant divers thèmes (amour, immigration, guerre, relation mère-fille, rencontre des cultures, etc.), différents pays (Italie, Syrie, Argentine) et différentes époques qui s’étalent sur trois générations. Certes, il y a dans ces pages beaucoup de bons sentiments mais jamais de solutions faciles ni de jugement moral.
Par une série de flashbacks, visuellement rendus par une colorisation différente, on découvre progressivement les événements biographiques des différents personnages et on comprend comment ils ont pu évoluer et s’entrecroiser. L’histoire d’Iris et d’Ismail est avant tout une histoire d’histoires car ce roman laisse pas mal de place aux personnages secondaires, entre autres à la mère d’Iris, qui interagissent entre eux. On voit aussi à quel point l’Histoire (avec un grand H) est imprévisible et comment le destin peut s’amuser à changer les vies en très peu de temps.
Malgré la gravité des thèmes abordés (séparation, relations familiales intergénérationnelles difficiles, guerre, etc.), le dessin coloré de Stefano Turconi, qui nous fait découvrir de superbes paysages, et le scénario résolument optimiste de son épouse, Teresa Radice, rendent plus qu’agréable la lecture de cette BD.
Je suis un grand amateur de la série Carthago que j’aime beaucoup. C’est presque une honte que de le dire mais je n’ai plus peur de rien même si de nos jours, le ridicule peut tuer. Mais comme dit le proverbe, vaut mieux un gogol en vie qu’un frimeur mort. Pour resituer le débat, on peut aimer des séries très commerciales aux facilités scénaristiques très convenues si le tout est bien réalisé car cela demeure du divertissement avant tout.
Il faut dire que j’aime le thème des créatures monstrueuses supposées encore en vie. On appelle cela la cryptozoologie. Carthago traite sur le mégalodon qui donne d’ailleurs des idées actuellement au cinéma en témoigne le film « En eaux troubles ». Carthago Adventures est un spin-off qui nous dévoile les différentes aventures de London Donovan avec l’aide du centenaire des Carpathes. L’action se déroule une vingtaine d’année environ avant les faits évoqués dans la série mère. Chaque tome évoque une espèce légendaire supposé encore en vie si bien que cette série se décline en aventures indépendantes. Passons dans le détail des différents tomes pour bien s’accrocher au sujet.
Tome 1: Bluff Creek
J’ai bien aimé cette chasse au big foot qui reprend des éléments connus par les amateurs de cette célèbre bête aperçu pour la dernière fois dans les montagnes de la Californie du Nord. On sait depuis qu’il s’agissait d’une vaste supercherie. Cependant, Cathago Adventures va plus loin en indiquant que derrière le canular, il y a parfois une certaine vérité. La théorie concernant les hommes de Neandertal qui auraient survécu est également une approche intéressante car crédible. On sait par exemple que sur l’île sentinelle nord, il existe encore une tribu à l’état sauvage qu’il vaut mieux ne pas évangéliser sous risque de terminer troués de flèches.
A noter que j’ai bien aimé le dessin ultra-réaliste et surtout très soigné qui met vraiment le récit en valeur. C’est vrai que cela ne sera pas forcément dans la surenchère mais c’est très bien comme cela. Cette partie de chasse est très prometteuse et on ne loupe pas un bout de l’intrigue captivante sur fond de légendes amérindiennes.
Tome 2: Chipekwe
Si on se force à prononcer plusieurs fois le titre, on peut le retenir sans aucune mauvaise foi.
Là encore, cela commence avec le canular commercial concernant le monstre du Loch Ness. Nous aurons droit à la version namibienne avec un lac entouré de marais.
Je n’ai pas trop aimé le graphisme qui a beaucoup changé par rapport au premier tome du fait d’un changement de dessinateur à chaque tome ce qui n’est guère favorable à l’uniformité de la série. Les têtes des différents protagonistes ont complètement changées ce qui peut déstabiliser le lecteur. En l’occurrence, le dessin et les couleurs ne mettent pas forcément en valeur le scénario.
Je relève également le manque de psychologie de la série surtout à la mort plutôt brutale de l’héroïne. Donovan semble passer très vite à autre chose tout en ne reprochant rien au centenaire des Carpates. On se croirait dans une aventure digne des années 60 où la mort n’était qu’une donnée parmi d’autre. Oui, c’est sans doute le titre le plus décevant de la série ce qui a justifié une avalanche de mauvaises appréciations des lecteurs. Cependant, il faut toujours continuer pour voir si la suite est ou pas du même acabit. Sachant que les équipes ont à chaque fois été renouvelées, cela donne tout de même une indication.
Tome 3: Aipaloovik
Ce tome semble trancher psychologiquement avec le précédent car notre héros est bien affecté par la mort de sa dulcinée. Je dirai pour rester aimable qu’il vaut mieux tard que jamais. A noter également qu’on voit comme une forme de clin d’œil le prénom que porte notre héros et qui rappelle le célèbre romancier Jack London auteur de l’appel de la forêt
Nous aurons droit cette fois-ci à un monstre des profondeurs à la mâchoire prédatorienne qui hante les eaux d'un village de pêcheur en Alaska qui est apparu suite à mouvement sismique. Je trouve que c’est plutôt un opus réussi grâce à un effort sur la psychologie des différents personnages. Il faut dire qu’Alcante a plutôt bien fait son travail pour éviter une chasse au monstre un peu froide. On observera une mise en page au niveau des plans assez efficace avec un style encré plutôt réaliste. De bonnes vues aériennes également.
Tome 4: Amarok
On va partir toujours des croyances ancestrales entre le mythe et la réalité. Cela se passe cette fois-ci au Canada pas très loin d’ailleurs de l’Alaska. Notre héros va avoir affaire à des loups un peu particuliers. Il est vrai que cela demeure sans doute le récit le moins crédible car le plus fantastique. On sait tous que les loups-garous n’existent pas sauf dans l’imagination de quelques romanciers à la Twilight.
On notera que nous avons également là les meilleurs dessins et la meilleure couverture. C’est vraiment un graphisme d’une beauté sidérante. Le dessinateur croate a particulièrement assuré.
Tome 5: Zana
Voici un tome qui se déroule sans Donovan qui visiblement est parti un peu fâché de sa dernière aventure avec le milliardaire cryptozoologue Feiersinger. Cela sera l’occasion de revenir un peu en arrière au temps de la guerre froide où le régime soviétique cachait également ses mystères au sein de la chaîne montagneuse de l’Oural où pourrait vivre une autre espèce d’hommes moins évolués à l’image de Neandertal. En effet, une théorie démontrerait que cette espèce aurait survécu jusqu'à aujourd'hui dans les régions reculées du Caucasse.
Contrairement au précédent tome, c’est certainement le récit le plus crédible. L’almasty est d’ailleurs une créature qui ressemblerait au Yéti mais il vit lui dans les montagnes caucasiennes.
A noter que j’ai reçu la nouvelle intégrale de cette série qui vient de paraître récemment comme cadeaux pour les fêtes de fin d’année. J’avoue que c’était un beau cadeau qui m’a fait particulièrement plaisir. Achat bien sûr conseillé pour offrir aux gens qu’on aime.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Dix ans après "le journal d'un ingénu", Emile Bravo nous revient avec ce premier volume d'une tragicomédie humaniste prévue en quatre volumes.
J'avais un peu peur, avant de lire cet opus, de faire une overdose d'un Spirou chez les Allemands après l'album de Bravo et celui de Schwartz & Yann, qui datent certes, mais j'avoue avoir cessé d'acheter la série mère et ses dérivés '"Spirou, vu par..." depuis quelques années vu la médiocrité des albums édités.
Avec "L'espoir malgré tout", j'ai eu l'agréable surprise de retrouver un Spirou comme je l'aime: intrépide, souvent naïf (son discours pacifiste est parfois trop appuyé par E. Bravo) mais surtout l'auteur nous a dépeint ici un Fantasio fantasque, roublard, lâche et fuyant qui prend littéralement le dessus sur son compère dans cet opus. Sacré personnage que ce Fantasio qui est capable d'adopter toutes les postures pour arriver à ses fins! Emile Bravo a, de ce point de vue, réussi à faire d'un personnage secondaire un personnage incontournable de cette aventure (la dernière page le prouve).
Emile Bravo, à travers cet album, n'a de cesse de rendre hommage ouvertement aux auteurs de la ligne claire, notamment à Hergé avec un Spirou déguisé en Tintin.
J'ai adoré cet album qui balaye à la fois la seconde guerre mondiale, l'histoire de la Belgique avec son exode, son occupation ("le Soir volé"), ses antagonismes entre Wallons et Flamands, mais aussi ses héros anonymes comme le père Anselme et les amours de jeunesse.
Un récit dense, riche et passionnant que nous offre là un Emile Bravo, en très grande forme. J'ajoute que le dessin est excellent.
Très bonne lecture.
J’ai été enthousiasmé par ce manga dès les premières pages. Pas d’aventures extraordinaires, de héros sur-vitaminés, d’as de l’aviation. Aidé par un graphisme soigné et maîtrisé, accompagné par un grand souci du détail (superbe Swordfish), l’histoire se déroule sur un rythme calme, d'une grande poésie, un peu lente, certes, mais permettant de profiter du dessin.
Il s’agit d’une tranche de vie basée sur une recherche un peu vaine, peut-être une idée fixe, où l’action compte moins que l’atmosphère, en compagnie d’une « héroïne » charismatique à souhait.
C’est une histoire où l’on respire le vent du large.
Belle histoire traitée en décalage de temps, permettant ainsi de mettre en place des croisements et de découvrir et de comprendre les personnalités des intervenants.
Beau graphisme en noir et blanc trés dynamique.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Horlà 2.0
Voici une nouvelle lecture plutôt audacieuse du Horlà, une oeuvre phare de Maupassant beaucoup étudiée à l'école. Nous sommes dans une tout autre dimension de l'oeuvre à la fois psychologique mais également fantastique. Il est également question de physique quantique. Rien que cela ! Bref, une exploration très originale où l'intelligence et l'élégance fusionnent. Il y a de magnifiques trouvailles comme le fait de se dire Horlà pour se dire bonjour dans une île province un peu éloigné du continent. Notre héros prénommé K a une tête de lapin particulièrement saisissante de réalisme. Il vient de débarquer sur une île après une traversée sur le Bel Ami, un paquebot de croisière. Plein de références et des petits clins d'oeil qui enrichissent cette oeuvre en l'adaptant à notre époque. Il travaille dans l'informatique et plus précisément dans la réalité augmentée. Il doit résoudre un problème de réseau lié à une incompatibilité entre le continent et cette lointaine province. Il va rencontrer trois femmes qui vont entretenir le mystère et presque le plonger dans une espèce de folie qui le ronge de l'intérieur. J'ai adoré le rythme plutôt lent mais qui installe les choses progressivement et tout commence à s'imbriquer jusqu'au final qui sera une véritable révélation. Par ailleurs, on observera une belle maîtrise graphique mais qui reste dans la simplicité. Il ne faudrait sans doute pas passer à côté de ce bel album. Génial !
La Croisade des Innocents
Qu’on se le dise, si cette réinterprétation fictionnelle des Croisades est beaucoup moins sanglante que ne l’étaient celles de l’Eglise au Moyen-âge, elle n’en est pas moins très sombre, et bien que ses soldats ne soient que des enfants en loques et sans armes, cela n’a rien à voir avec un conte pour enfants. D’ailleurs, la scène d’ouverture, très cruelle bien que suggérée, où l’on assiste à la mutilation accidentelle de la petite sœur de Colas par les cochons, donne le ton à l’ensemble. Très bien construite, la narration peut parfois s’étirer mais reste prenante par ce mélange très particulier de candeur et de noirceur. Le découpage en cycles saisonniers, d’un hiver à l’autre, avec un petit poème de l’époque médiévale en guise d’introduction pour chaque cycle, rappelle qu’on est bien dans un conte. Le dessin à l’aquarelle de Chloé Cruchaudet aux tonalités sépia est toujours un bonheur pour les yeux et vient par sa douceur équilibrer l’âpreté du propos. Les planches pleine page font un peu penser aux grands maîtres flamands comme Brueghel l’ancien. Avec ce récit médiéval narré dans un langage actuel, l’auteure de Mauvais Genre ne néglige pas le fond, nous interrogeant avec subtilité sur la nature humaine et la religion. En fine observatrice, elle ne fournit pas de réponses, évitant tout manichéisme. Son constat peut apparaître quelque peu désabusé, mais en calquant son histoire sur le cycle des saisons, Chloé Cruchaudet suggère que si les notions du bien et du mal existent, elles demeurent indissociables l’une de l’autre, comme peuvent l’être le yin et le yang. Si dans la grande et tragique histoire de l’humanité l’espoir apparaît un jour, poindra ensuite le désenchantement, qui à son tour s’éclipsera derrière des jours meilleurs, et ainsi de suite… A l’évidence, cette « Croisade des innocents » s’est révélée comme l’une des très belles lectures de 2018.
L'Animal à six pattes
Eh ben, il semble un peu dépressif le Alzéal ! Parce qu'une BD aussi noire, c'est pas courant quand même. J'avais bien envie de la lire après avoir découvert l'auteur sur Le Pantin, et j'ai pris grand plaisir à découvrir ce diptyque bien différent. D'ailleurs je peux directement lui faire le plus gros reproche : c'est très vite lu, comme BD. On gobe les deux tomes en moins d'une heure et les planches sont souvent muettes. Mais c'est le seul gros défaut que je lui trouve. Pour le reste, l'auteur fait dans cette BD une sorte de portrait de l'humain en noir charbon, où même les bonnes intentions sont réduites à néant par son infinie bêtise. Ici pas de rédemption ou de fin heureuse. A cet égard, le premier tome en cercle rebouclant sur lui-même est franchement bien fait. La fin ironique est également délicieusement tragique. Le tome deux n'est pas en reste, ajoutant une nouvelle couche à cette noirceur. Pour un peu j'aurais presque pensé que ces deux tomes sont cathartiques pour Alzéal, tant c'est sombre de bout en bout. Tout y passe, entre la guerre et la malveillance, la violence, le sexisme, l'imbécilité crasse, ... Et le hasard malheureux qui viendra se greffer dessus. J'ai particulièrement aimé la fin qu'il a faite, sans un mot et sans rien. Juste un zoom sur un œil qui a vu trop de violence. Très belle fin, très juste. On en serait presque d'accord avec l'auteur, au final. Bref, sans trop m'épancher plus avant, j'ai beaucoup aimé ce récit et toute la noirceur qui s'en dégage. L'auteur touche juste, et son dessin sans fioriture et très peu détaillé rajoute au percutant du message. C'est le genre de BD que j'aime lire, parce que quand on tombe dessus sans trop savoir, on se prend toute la surprise de l'album en pleine tronche. Jusqu'à l'absurde de son nom, dont j'attendais une explication plus étoffée mais qui est finalement aussi stupide que tout le reste. L'auteur a fait fort, avec cette BD, et je suis ravi de l'avoir dénichée parmi la masse qui est produite chaque année. C'est une petite pépite que je garde soigneusement !
Les Voleurs de beauté
Est-ce que la beauté peut se voler ? C'est impossible car c'est rattaché à chaque être humain. Il y a des moches et il y a des beaux. Les inégalités existent et elles commencent par là. Il est vrai que les tenants de l'égalité pourrait pousser le bouchon très loin et se venger de la sorte sur les gens beaux. C'est d'ailleurs cette pensée très gauchisante qui anime les méchants protagonistes de ce récit fantastique. Je trouve que c'est plutôt bien habile de l'avoir inséré dans la France après les attentats du Bataclan. Cela sera d'ailleurs évoqué autour d'un dialogue entre une survivante de cet odieux attentat et l'héroïne psychologue. Bref, c'est enrobé dans un parfum de crédibilité. Après, il y a de profondes réflexions sur la beauté qui disparaît avec les années. Mais bon, ici, il est plutôt question de la prendre aux autres pour être éternellement belle. C'est un peu comme le conte de Blanche-Neige mais dans une version plus moderne et sophistiqué. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé à la lecture. C'est mon genre de lecture.
Frnck
Frnck, c’est vraiment de la bonne bd estampillée « Spirou » ! Le héros, jeune adolescent maladroit bien ancré dans son époque et déconnecté de la nature (dont, comme bien d’autres, il n’a d’ailleurs que faire, tant que les pizzas continuent de pousser dans les congel) est le genre de personnage auquel on s’attache et/ou on s’identifie en fonction de notre âge. Parfait pour une une bande dessinée trans-générationnelle, susceptible de toucher un très large public ! Le pitch ? Notre jeune Franck va se retrouvé plongé (au propre comme au figuré) dans un univers préhistorique décalé. Un univers qui tient autant de notre préhistoire que de l’image qu’un enfant naïf peut s’en faire, et avec des petits suppléments gratuits bien rigolos (les autochtones n’ont, par exemple, pas encore inventé les voyelles au début de cette aventure, d’où le titre de la série ceci dit en passant). Le rythme ne faiblit jamais et chaque tome nous offre au moins une très bonne idée. L’absence de voyelles dans les dialogues du premier tome est un régal pour le lecteur, obligé de pratiquer une gymnastique intellectuelle et ludique. Le plus étonnant étant que ce n’est finalement pas si compliqué que cela de comprendre ces dialogues. Le deuxième tome vaut son pesant d’arachides pour l’apparition d’étranges prédateurs charmeurs à longues incisives. Un passage d’anthologie qui m’aura amusé au plus haut point. Le troisième tome est peut-être le moins marquant mais lui aussi nous offre quelques chouettes passages. Enfin, le quatrième et dernier tome de ce qui n’est, je l’espère du moins, qu’un premier cycle nous prouve que les auteurs avaient pensé à tout ! La boucle se boucle parfaitement. Dieu que ce scénario a bien été fignolé ! C’est juste parfait avec une conclusion qui ne nous frustrerait pas d’une fin véritable s’il ne devait pas y avoir d’autres cycles… mais qui ne ferme pas la porte à de nouvelles aventures. Ça, c’est de la fin de cycle ! Et plus d’un scénariste devrait en prendre de la graine, quand je vois les prétendues ‘fins de cycle’ qu’on nous sert parfois !! Côté dessin, rien à redire non plus. C’est du bon trait bien dans la tradition de l’éditeur pour ce type d’histoire mêlant humour et aventure. La colorisation vive mais pas criarde ne fait que renforcer ce sentiment que nous sommes en terrain de connaissance (si du moins, comme moi, vous avez été élevé à grands verres de jus pressé de magazines de Spirou). Avec « Louca », « Frnck » est pour moi la meilleure série sortie ces dernières années par Dupuis, capable de séduire un très large public tout en respectant la ligne éditoriale ancestrale. Du tout bon, je vous dis !
Amour minuscule
Après avoir découvert « Le Port des marins perdus » des mêmes auteurs, j’étais impatient de lire leur nouveau roman graphique. Alors que leur précédent roman était une aventure du genre fantastique se déroulant au début du 19ème à bord de vaisseaux anglais, « Amour minuscule » est bien ancré dans l’actualité et le monde réel. Les auteurs ont réussi un véritable chef d’œuvre que je classerais dans le Top 5 des meilleures BD que j’ai jamais lues (et je peux dire que j’en ai lu des milliers !). En un mot, on pourrait dire que l'histoire racontée est celle d'une grossesse, chaque chapitre marquant les mois d’attente. Mais l’histoire est beaucoup plus complexe que cela en entremêlant divers thèmes (amour, immigration, guerre, relation mère-fille, rencontre des cultures, etc.), différents pays (Italie, Syrie, Argentine) et différentes époques qui s’étalent sur trois générations. Certes, il y a dans ces pages beaucoup de bons sentiments mais jamais de solutions faciles ni de jugement moral. Par une série de flashbacks, visuellement rendus par une colorisation différente, on découvre progressivement les événements biographiques des différents personnages et on comprend comment ils ont pu évoluer et s’entrecroiser. L’histoire d’Iris et d’Ismail est avant tout une histoire d’histoires car ce roman laisse pas mal de place aux personnages secondaires, entre autres à la mère d’Iris, qui interagissent entre eux. On voit aussi à quel point l’Histoire (avec un grand H) est imprévisible et comment le destin peut s’amuser à changer les vies en très peu de temps. Malgré la gravité des thèmes abordés (séparation, relations familiales intergénérationnelles difficiles, guerre, etc.), le dessin coloré de Stefano Turconi, qui nous fait découvrir de superbes paysages, et le scénario résolument optimiste de son épouse, Teresa Radice, rendent plus qu’agréable la lecture de cette BD.
Carthago Adventures
Je suis un grand amateur de la série Carthago que j’aime beaucoup. C’est presque une honte que de le dire mais je n’ai plus peur de rien même si de nos jours, le ridicule peut tuer. Mais comme dit le proverbe, vaut mieux un gogol en vie qu’un frimeur mort. Pour resituer le débat, on peut aimer des séries très commerciales aux facilités scénaristiques très convenues si le tout est bien réalisé car cela demeure du divertissement avant tout. Il faut dire que j’aime le thème des créatures monstrueuses supposées encore en vie. On appelle cela la cryptozoologie. Carthago traite sur le mégalodon qui donne d’ailleurs des idées actuellement au cinéma en témoigne le film « En eaux troubles ». Carthago Adventures est un spin-off qui nous dévoile les différentes aventures de London Donovan avec l’aide du centenaire des Carpathes. L’action se déroule une vingtaine d’année environ avant les faits évoqués dans la série mère. Chaque tome évoque une espèce légendaire supposé encore en vie si bien que cette série se décline en aventures indépendantes. Passons dans le détail des différents tomes pour bien s’accrocher au sujet. Tome 1: Bluff Creek
J’ai bien aimé cette chasse au big foot qui reprend des éléments connus par les amateurs de cette célèbre bête aperçu pour la dernière fois dans les montagnes de la Californie du Nord. On sait depuis qu’il s’agissait d’une vaste supercherie. Cependant, Cathago Adventures va plus loin en indiquant que derrière le canular, il y a parfois une certaine vérité. La théorie concernant les hommes de Neandertal qui auraient survécu est également une approche intéressante car crédible. On sait par exemple que sur l’île sentinelle nord, il existe encore une tribu à l’état sauvage qu’il vaut mieux ne pas évangéliser sous risque de terminer troués de flèches.
A noter que j’ai bien aimé le dessin ultra-réaliste et surtout très soigné qui met vraiment le récit en valeur. C’est vrai que cela ne sera pas forcément dans la surenchère mais c’est très bien comme cela. Cette partie de chasse est très prometteuse et on ne loupe pas un bout de l’intrigue captivante sur fond de légendes amérindiennes.
Tome 2: Chipekwe
Si on se force à prononcer plusieurs fois le titre, on peut le retenir sans aucune mauvaise foi.
Là encore, cela commence avec le canular commercial concernant le monstre du Loch Ness. Nous aurons droit à la version namibienne avec un lac entouré de marais.
Je n’ai pas trop aimé le graphisme qui a beaucoup changé par rapport au premier tome du fait d’un changement de dessinateur à chaque tome ce qui n’est guère favorable à l’uniformité de la série. Les têtes des différents protagonistes ont complètement changées ce qui peut déstabiliser le lecteur. En l’occurrence, le dessin et les couleurs ne mettent pas forcément en valeur le scénario.
Je relève également le manque de psychologie de la série surtout à la mort plutôt brutale de l’héroïne. Donovan semble passer très vite à autre chose tout en ne reprochant rien au centenaire des Carpates. On se croirait dans une aventure digne des années 60 où la mort n’était qu’une donnée parmi d’autre. Oui, c’est sans doute le titre le plus décevant de la série ce qui a justifié une avalanche de mauvaises appréciations des lecteurs. Cependant, il faut toujours continuer pour voir si la suite est ou pas du même acabit. Sachant que les équipes ont à chaque fois été renouvelées, cela donne tout de même une indication.
Tome 3: Aipaloovik
Ce tome semble trancher psychologiquement avec le précédent car notre héros est bien affecté par la mort de sa dulcinée. Je dirai pour rester aimable qu’il vaut mieux tard que jamais. A noter également qu’on voit comme une forme de clin d’œil le prénom que porte notre héros et qui rappelle le célèbre romancier Jack London auteur de l’appel de la forêt
Nous aurons droit cette fois-ci à un monstre des profondeurs à la mâchoire prédatorienne qui hante les eaux d'un village de pêcheur en Alaska qui est apparu suite à mouvement sismique. Je trouve que c’est plutôt un opus réussi grâce à un effort sur la psychologie des différents personnages. Il faut dire qu’Alcante a plutôt bien fait son travail pour éviter une chasse au monstre un peu froide. On observera une mise en page au niveau des plans assez efficace avec un style encré plutôt réaliste. De bonnes vues aériennes également.
Tome 4: Amarok
On va partir toujours des croyances ancestrales entre le mythe et la réalité. Cela se passe cette fois-ci au Canada pas très loin d’ailleurs de l’Alaska. Notre héros va avoir affaire à des loups un peu particuliers. Il est vrai que cela demeure sans doute le récit le moins crédible car le plus fantastique. On sait tous que les loups-garous n’existent pas sauf dans l’imagination de quelques romanciers à la Twilight.
On notera que nous avons également là les meilleurs dessins et la meilleure couverture. C’est vraiment un graphisme d’une beauté sidérante. Le dessinateur croate a particulièrement assuré.
Tome 5: Zana
Voici un tome qui se déroule sans Donovan qui visiblement est parti un peu fâché de sa dernière aventure avec le milliardaire cryptozoologue Feiersinger. Cela sera l’occasion de revenir un peu en arrière au temps de la guerre froide où le régime soviétique cachait également ses mystères au sein de la chaîne montagneuse de l’Oural où pourrait vivre une autre espèce d’hommes moins évolués à l’image de Neandertal. En effet, une théorie démontrerait que cette espèce aurait survécu jusqu'à aujourd'hui dans les régions reculées du Caucasse.
Contrairement au précédent tome, c’est certainement le récit le plus crédible. L’almasty est d’ailleurs une créature qui ressemblerait au Yéti mais il vit lui dans les montagnes caucasiennes.
A noter que j’ai reçu la nouvelle intégrale de cette série qui vient de paraître récemment comme cadeaux pour les fêtes de fin d’année. J’avoue que c’était un beau cadeau qui m’a fait particulièrement plaisir. Achat bien sûr conseillé pour offrir aux gens qu’on aime.
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Le Spirou d'Emile Bravo - L'Espoir malgré tout
Dix ans après "le journal d'un ingénu", Emile Bravo nous revient avec ce premier volume d'une tragicomédie humaniste prévue en quatre volumes. J'avais un peu peur, avant de lire cet opus, de faire une overdose d'un Spirou chez les Allemands après l'album de Bravo et celui de Schwartz & Yann, qui datent certes, mais j'avoue avoir cessé d'acheter la série mère et ses dérivés '"Spirou, vu par..." depuis quelques années vu la médiocrité des albums édités. Avec "L'espoir malgré tout", j'ai eu l'agréable surprise de retrouver un Spirou comme je l'aime: intrépide, souvent naïf (son discours pacifiste est parfois trop appuyé par E. Bravo) mais surtout l'auteur nous a dépeint ici un Fantasio fantasque, roublard, lâche et fuyant qui prend littéralement le dessus sur son compère dans cet opus. Sacré personnage que ce Fantasio qui est capable d'adopter toutes les postures pour arriver à ses fins! Emile Bravo a, de ce point de vue, réussi à faire d'un personnage secondaire un personnage incontournable de cette aventure (la dernière page le prouve). Emile Bravo, à travers cet album, n'a de cesse de rendre hommage ouvertement aux auteurs de la ligne claire, notamment à Hergé avec un Spirou déguisé en Tintin. J'ai adoré cet album qui balaye à la fois la seconde guerre mondiale, l'histoire de la Belgique avec son exode, son occupation ("le Soir volé"), ses antagonismes entre Wallons et Flamands, mais aussi ses héros anonymes comme le père Anselme et les amours de jeunesse. Un récit dense, riche et passionnant que nous offre là un Emile Bravo, en très grande forme. J'ajoute que le dessin est excellent. Très bonne lecture.
L'Ile errante
J’ai été enthousiasmé par ce manga dès les premières pages. Pas d’aventures extraordinaires, de héros sur-vitaminés, d’as de l’aviation. Aidé par un graphisme soigné et maîtrisé, accompagné par un grand souci du détail (superbe Swordfish), l’histoire se déroule sur un rythme calme, d'une grande poésie, un peu lente, certes, mais permettant de profiter du dessin. Il s’agit d’une tranche de vie basée sur une recherche un peu vaine, peut-être une idée fixe, où l’action compte moins que l’atmosphère, en compagnie d’une « héroïne » charismatique à souhait. C’est une histoire où l’on respire le vent du large.
Umberto Mistri, aviateur
Belle histoire traitée en décalage de temps, permettant ainsi de mettre en place des croisements et de découvrir et de comprendre les personnalités des intervenants. Beau graphisme en noir et blanc trés dynamique.