Les Voleurs de beauté

Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)

Philippe Thirault et le dessinateur espagnol Manuel Garcia adaptent le roman suave et cruel de Pascal Bruckner qui lui valut le prix Renaudot en 1997. Cette violente allégorie sur la jeunesse, la beauté et le sexe n’a rien perdu de son actualité à une époque obnubilée par le culte de l’apparence... (texte de l'éditeur)


Adaptations de romans en BD Auteurs espagnols

Un soir d'hiver, Benjamin et sa fiancée Hélène sont pris dans une tempête de neige et trouvent refuge dans un chalet où un avocat aux allures de vieux beau vit avec sa femme et un petit homme repoussant qui leur sert d’homme-à tout-faire. Ils sont bien accueillis, mais peu à peu, un poison se mêle au charme. Fasciné et épouvanté à la fois, Benjamin va découvrir par mégarde le secret des lieux : un boyau humide et souterrain où leur Barbe-Bleu d’hôte et ses complices enferment des êtres coupables d'un seul crime : la beauté. Horrifié, hésitant entre l'incrédulité et la panique, Benjamin se retrouve alors pris au piège du trio monstrueux…

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 24 Octobre 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Voleurs de beauté © Glénat 2018
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 2 avis)
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04/01/2019 | Mac Arthur
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Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

Est-ce que la beauté peut se voler ? C'est impossible car c'est rattaché à chaque être humain. Il y a des moches et il y a des beaux. Les inégalités existent et elles commencent par là. Il est vrai que les tenants de l'égalité pourrait pousser le bouchon très loin et se venger de la sorte sur les gens beaux. C'est d'ailleurs cette pensée très gauchisante qui anime les méchants protagonistes de ce récit fantastique. Je trouve que c'est plutôt bien habile de l'avoir inséré dans la France après les attentats du Bataclan. Cela sera d'ailleurs évoqué autour d'un dialogue entre une survivante de cet odieux attentat et l'héroïne psychologue. Bref, c'est enrobé dans un parfum de crédibilité. Après, il y a de profondes réflexions sur la beauté qui disparaît avec les années. Mais bon, ici, il est plutôt question de la prendre aux autres pour être éternellement belle. C'est un peu comme le conte de Blanche-Neige mais dans une version plus moderne et sophistiqué. En tout cas, je ne me suis pas ennuyé à la lecture. C'est mon genre de lecture.

12/01/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Grosse déception que cette adaptation d’un roman d’horreur dont j’ignorais tout… et que je continuerai d’ignorer après cette lecture. Bon ! Alors, déjà, je pense que le genre horrifique est un des plus délicats à mettre en place en bandes dessinées. Le fait qu’elles soient dessinées, justement, laisse peu d’espace à l’imagination (contrairement aux romans classiques… et il suffit de comparer les romans d’un grand maître comme Stephen King à ses bandes dessinées, voire même aux films qui s’en sont inspirés, pour convenir que c’est bien plus effrayant quand c'est nous, lecteurs, qui imaginons ce qu’il a voulu nous décrire que quand c’est un dessinateur, aussi talentueux soit-il, qui se charge de le représenter pour nous). Par ailleurs, le fait que notre regard visualise l’ensemble d’une planche avant même sa lecture nous prive des chocs surprises que peuvent produire certaines séquences au cinéma. Reste donc la possibilité de créer une ambiance malsaine, une montée en puissance dans l’horreur, de dresser un portrait fin et nuancé de personnages complexes et effrayants. Et ça, pour y parvenir, il faut du temps, un grand nombre de planches, un scénario bâti sur une progression lente mais constante. Or, justement, de temps et d’espace, cette adaptation n’en bénéficie pas. Du coup, tout est précipité, prévisible, mou… et les couleuvres que nous aurions pu avaler si elles nous avaient été livrées avec finesse, subrepticement, comme ça, l’air de rien… et bien ici, elles ont franchement du mal à passer. Les éléments fantastiques de ce scénario tombent dans le grand burlesque quasi idiot. Alors, déjà que je ne suis pas sûr que j’aurais apprécié le roman, ces voleurs de beauté ne se révélant au final n’être que les énièmes voleurs de jeunesse croisés dans ce genre horrifique, mais ici le résultat est tellement atone que je me suis profondément ennuyé. Je pense vraiment que c’était un très mauvais plan que de chercher à adapter ce roman car je crois que sa force d’attraction (si elle existe, je ne l’ai pas lu) doit résider dans les images que le lecteur se fait sur base des descriptions de l’auteur. Ce chalet perdu, ces beautés parfaites (l’idéal féminin de l’un peut être très éloigné de l’idéal féminin d’un autre, du coup me donner en pâture un idéal féminin prenant la forme de jeunes femmes blondes et filiformes… ben déjà ça marche moyen, moyen… ), cette ambiance lourde et oppressante, c’est plus facile à décrire en restant évasif qu’à reproduire par un dessin forcément réducteur. Je pense aussi que, si on avait vraiment voulu donner toutes ses chances à ce projet, il aurait fallu partir sur une pagination autrement importante, histoire de pouvoir créer un crescendo vers l’horreur. Je pense enfin que, de toute façon, ce récit n’est pas assez original pour surprendre un amateur du genre. Trois raisons qui, selon moi, expliquent l’échec que représente cet album à mes yeux.

04/01/2019 (modifier)