Que dire... je viens de dévorer les 2 premiers tomes.
La vision que je me fais de l'univers d'Alice est là, d'après ce que j'en connais au travers de Disney et Tim Burton. Le génie du scénario est d'ajouter de l'intrigue à l'histoire de base tout en restant cohérent (je vous laisse découvrir), et aussi de décaler tout ça dans le temps par le biais de la fille d'Alice, cela dépoussière et revitalise la vision ce chef d'oeuvre.
Niveau dessin, vignettage, nouvelle idée de présentation type (journal d'Alice versus blog de Calie (sa fille)), ça envoie.
J'ai clairement passé un bon moment, j'espère que la suite sera au même niveau.
Dans ce cas je pourrais encore monter ma note.
Une fois n'est pas coutume, je serai moins sévère sur ce récit qui a réussi à me séduire d'une certaine manière. Il est vrai que je n'avais pas très bien compris le début avec cette mort pour le moins étrange. Je ne savais pas à la vue des cases ce qui avait pu provoquer cela car on aurait dit un livre et non un panneau métallique.
Cela pourrait presque paraître comique si on ne ressentait pas toute la stupeur et la souffrance de cette femme qui accompagnait la victime sur les lieux de cette plage touristique. Elle décide de rester pour vivre pleinement à sa manière ce deuil ce qui constitue la base de ce scénario osé.
Par la suite, on rencontrera un local un peu déjanté mais qui nous fait prendre conscience qu'on est tous quelque part le touriste de quelqu'un d'autre. Il est vrai que le coût de 2€ le petit ascenseur révèle le désir faire taxer un peu plus le contribuable en vacances en le prenant pour un pigeon. Il est clair que voir la réaction du local également contribué de force m'a bien fait rire.
J'ai bien aimé le style d'écriture de l'auteur et surtout le dessin qui m'a séduit avec ses plans particulièrement travaillés. On est véritablement captivé par cette histoire au final très touchante.
Ce que j'aime avant tout dans cette bd c'est le conte. Et les dessins aussi, parfaits. Son rythme, ses personnages. Ici c'est un conte sombre avec une dramaturgie et une chute finale me plaisent beaucoup.
Bref j'ai beaucoup aimé
Après lecture des 3 tomes.
Très bon thriller, bien rythmé, qui sent la pluie et la tôle !
J'adore également les dessins, parfaits avec le rythme et le style de l'histoire.
Pas si courant en bd, le scénario est très bien construit, équilibré... Je dirais mature. Ce qui trouve son explication d'ailleurs par le petit texte en fin de bd, qui comporte un historique de la décantation du scénario. En général je ne suis pas un grand fana des textes "explicatifs" sur la construction du projet en fin bd, dans ce cas précis c'est particulièrement intéressant.
Un dessin et une colorisation qui construisent l'histoire à merveille.
Vivement recommandé.
J'avais entendu parler de la situation particulière de l'Alsace pendant la seconde guerre mondiale, mais c'est la première fois que je lis sur le sujet.
Marcel Grob est donc un alsacien qui a été forcé d'intégrer l'armée allemande malgré lui. Le scénario est prenant et le scénariste maîtrise bien le flash-back. On fait des aller-retours entre le présent et le passé sans que le scénario devient inutilement compliqué. Les auteurs montrent bien les horreurs de la guerre et montrent un massacre que je ne connaissais pas.
C'est une bande dessinée intéressante vu qu'on nous montre le passé d'un type qui a été forcé de s'engager dans l'armée allemande et qui va participer à certaines atrocité et tout le long de l'album le lecteur est interrogé sur le fait qu'il soit coupable ou juste une victime des circonstances. Personnellement, je n'arrive pas à trancher parce que je pense que c'est un peu trop facile de juger des gens qui ont vécu une situation cornélienne que je n'ai pas vécue et j'espère ne jamais avoir à subir !
Un bon album qui ne tombe pas dans le mélodramatique et le pathos facile.
Une biographie fascinante d’une star d’Hollywood victime de sa beauté, si l’on peut dire, à une époque où les femmes étaient encore cantonnées dans des rôles et des vies bien encadrés et définis souvent par… des hommes. A ce titre cet album rappelle un peu le documentaire « Sois belle et tais-toi » de Delphine Seyrig, qui s’intéressait à ce sujet dans le contexte du cinéma français.
Hedy Lamarr est avant tout une actrice glamour, sur écran mais aussi dans la vie (6 mariages quand même). Mais elle est aussi inventrice, passion héritée de son papa… au point de co-inventer un système de communication cryptée pour usage militaire, qui sera complètement ignoré par l’armée américaine. Ces derniers lui conseillent plutôt d’utiliser sa beauté pour rallier la population à la cause guerrière. Ce n’est qu’a posteriori que son invention sera reconnue par plusieurs récompenses, mais aussi utilisée dans certaines technologies modernes dont… le Wifi !
L’album même est parfaitement réalisé, avec William Roy au scénario (voir aussi son excellent De père en FIV chez le même éditeur) et Sylvain Dorange au dessin (voir aussi Sanseverino est Papillon, entre autres). Le medium de la BD est parfaitement mis à profit. La narration est fluide et légère, la mise en image superbe et souvent inventive, comme dans les courts passages cinématographiques par exemple.
Une lecture intéressante et instructive, et un album à recommander !
J'ai bien aimé cette histoire qui part sur une variation de super-héros. Les humains le prennent alors pour Dieu lui-même alors qu'il n'est qu'un adolescent branleur dans toute sa puissance. Cette situation fait sourire à chaque case.
En même temps, il y a un récit sur un kidnapping d'enfant ce qui fait un peu monter la pression. Il y a également de bonnes trouvailles comme la critique de la starification à outrance.
Au niveau du dessin, c'est très abouti. Je n'aurais jamais pensé que j'aimerais un jour un fluide glacial mais là, c'est différent et vraiment marrant. Intelligent tout en étant burlesque, il fallait le faire.
Il suffit parfois de 24 heures dans la vie d'une femme pour qu'elle puisse prendre parfois une autre direction. Les maris devraient prendre garde.
On est en Californie dans les années 80 ce qui change un peu de la Riviera des années 30. Une femme a disparu en laissant tomber époux et enfants pour une amourette ce qui est l'occasion d'une réflexion entre un jeune romancier et une vieille dame qui fut jadis une jolie femme en proie aux mêmes pulsions. A noter qu'il s'agit d'une version un peu moderne de l'oeuvre de Stefan Zweig.
J'ai bien aimé le déroulement de celle-ci même si le début ne m'avait pas franchement convaincu. Il s'est passé quelque chose entre-temps. Le dessin demeure un peu trop classique à mon goût mais cela ne sera pas l'essentiel à retenir. En effet, on sera sublimé par les sentiments de cette femme qui tombe amoureux d'un homme qui n'en vaut finalement pas la peine. Moralité: se garder de se faire tout de suite une opinion et bien réfléchir avant de s'engager.
J’ai beaucoup aimé cette lecture, sorte de mise en abîme dans laquelle l’auteur se met autant en scène qu’il illustre le service militaire de son père.
Cette structure originale apporte une thématique supplémentaire à l’album puisqu’outre l’aspect historique, celui-ci traite finalement et également de l’angoisse de l’écrivain… et permet de comparer deux époques, l’une durant laquelle on n’avait pas vraiment l’occasion de se poser des questions et l’autre durant laquelle on finit par douter de tout. Enfin, le lecteur un tant soit peu attentif ne manquera pas de remarquer tout le travail de construction réalisé par Jaime Martin au cours de la réalisation de cet album. Ce dernier n’hésite pas à montrer les modifications qu’il apporte au récit suite à ses interrogations face à l’intérêt de la seule évocation du service militaire de son père.
Rien que pour cet aspect, cet album est déjà intéressant… mais cet aspect seul ne justifie pas bien entendu l’épaisseur de l’objet. Car le coeur même du récit, c’est son champ historique avec l’évocation d’une guerre moderne oubliée. Ce récit est vivant, touchant par bien des aspects, édifiants par d’autres. Il montre tout le décalage qui peut exister entre une situation réelle et la manière dont les faits sont relayés que ce soit dans les médias ou au travers de nos cours d’histoire.
Vient ensuite la relation père-fils. Une relation que j’ai senti évoluer au fil du récit. Au début, Jaime Martin semble prendre ce sujet de bd (le service militaire de son père, donc) en désespoir de cause, craignant de tomber sur une histoire sans intérêt. Mais, au fil des pages, j’ai senti son regard se changer, comme s’il découvrait un tout autre père que celui qu’il connaissait. En nait une forme de respect mais aussi une source de questionnements et un motif au dialogue. Et alors que son père semblait profondément le saouler en début de récit, Jaime Martin recherchera de plus en plus son contact au fil du récit.
Enfin, le dessin, très propre, très lisible de Jaime Martin assure une lecture aisée et immersive. L’apport de photographies ancre encore un peu plus ce récit dans la réalité.
A ma première lecture, je m’étais contenté d’un « pas mal ». Une récente relecture m’incite à pousser un cran de plus.
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Wonderland (Graph Zeppelin)
Que dire... je viens de dévorer les 2 premiers tomes. La vision que je me fais de l'univers d'Alice est là, d'après ce que j'en connais au travers de Disney et Tim Burton. Le génie du scénario est d'ajouter de l'intrigue à l'histoire de base tout en restant cohérent (je vous laisse découvrir), et aussi de décaler tout ça dans le temps par le biais de la fille d'Alice, cela dépoussière et revitalise la vision ce chef d'oeuvre. Niveau dessin, vignettage, nouvelle idée de présentation type (journal d'Alice versus blog de Calie (sa fille)), ça envoie. J'ai clairement passé un bon moment, j'espère que la suite sera au même niveau. Dans ce cas je pourrais encore monter ma note.
Je vais rester
Une fois n'est pas coutume, je serai moins sévère sur ce récit qui a réussi à me séduire d'une certaine manière. Il est vrai que je n'avais pas très bien compris le début avec cette mort pour le moins étrange. Je ne savais pas à la vue des cases ce qui avait pu provoquer cela car on aurait dit un livre et non un panneau métallique. Cela pourrait presque paraître comique si on ne ressentait pas toute la stupeur et la souffrance de cette femme qui accompagnait la victime sur les lieux de cette plage touristique. Elle décide de rester pour vivre pleinement à sa manière ce deuil ce qui constitue la base de ce scénario osé. Par la suite, on rencontrera un local un peu déjanté mais qui nous fait prendre conscience qu'on est tous quelque part le touriste de quelqu'un d'autre. Il est vrai que le coût de 2€ le petit ascenseur révèle le désir faire taxer un peu plus le contribuable en vacances en le prenant pour un pigeon. Il est clair que voir la réaction du local également contribué de force m'a bien fait rire. J'ai bien aimé le style d'écriture de l'auteur et surtout le dessin qui m'a séduit avec ses plans particulièrement travaillés. On est véritablement captivé par cette histoire au final très touchante.
Le Fils de l'Ogre
Ce que j'aime avant tout dans cette bd c'est le conte. Et les dessins aussi, parfaits. Son rythme, ses personnages. Ici c'est un conte sombre avec une dramaturgie et une chute finale me plaisent beaucoup. Bref j'ai beaucoup aimé
Paci
Après lecture des 3 tomes. Très bon thriller, bien rythmé, qui sent la pluie et la tôle ! J'adore également les dessins, parfaits avec le rythme et le style de l'histoire.
Macaroni !
Pas si courant en bd, le scénario est très bien construit, équilibré... Je dirais mature. Ce qui trouve son explication d'ailleurs par le petit texte en fin de bd, qui comporte un historique de la décantation du scénario. En général je ne suis pas un grand fana des textes "explicatifs" sur la construction du projet en fin bd, dans ce cas précis c'est particulièrement intéressant. Un dessin et une colorisation qui construisent l'histoire à merveille. Vivement recommandé.
Le Voyage de Marcel Grob
J'avais entendu parler de la situation particulière de l'Alsace pendant la seconde guerre mondiale, mais c'est la première fois que je lis sur le sujet. Marcel Grob est donc un alsacien qui a été forcé d'intégrer l'armée allemande malgré lui. Le scénario est prenant et le scénariste maîtrise bien le flash-back. On fait des aller-retours entre le présent et le passé sans que le scénario devient inutilement compliqué. Les auteurs montrent bien les horreurs de la guerre et montrent un massacre que je ne connaissais pas. C'est une bande dessinée intéressante vu qu'on nous montre le passé d'un type qui a été forcé de s'engager dans l'armée allemande et qui va participer à certaines atrocité et tout le long de l'album le lecteur est interrogé sur le fait qu'il soit coupable ou juste une victime des circonstances. Personnellement, je n'arrive pas à trancher parce que je pense que c'est un peu trop facile de juger des gens qui ont vécu une situation cornélienne que je n'ai pas vécue et j'espère ne jamais avoir à subir ! Un bon album qui ne tombe pas dans le mélodramatique et le pathos facile.
La Plus Belle Femme du Monde - The Incredible Life of Hedy Lamarr
Une biographie fascinante d’une star d’Hollywood victime de sa beauté, si l’on peut dire, à une époque où les femmes étaient encore cantonnées dans des rôles et des vies bien encadrés et définis souvent par… des hommes. A ce titre cet album rappelle un peu le documentaire « Sois belle et tais-toi » de Delphine Seyrig, qui s’intéressait à ce sujet dans le contexte du cinéma français. Hedy Lamarr est avant tout une actrice glamour, sur écran mais aussi dans la vie (6 mariages quand même). Mais elle est aussi inventrice, passion héritée de son papa… au point de co-inventer un système de communication cryptée pour usage militaire, qui sera complètement ignoré par l’armée américaine. Ces derniers lui conseillent plutôt d’utiliser sa beauté pour rallier la population à la cause guerrière. Ce n’est qu’a posteriori que son invention sera reconnue par plusieurs récompenses, mais aussi utilisée dans certaines technologies modernes dont… le Wifi ! L’album même est parfaitement réalisé, avec William Roy au scénario (voir aussi son excellent De père en FIV chez le même éditeur) et Sylvain Dorange au dessin (voir aussi Sanseverino est Papillon, entre autres). Le medium de la BD est parfaitement mis à profit. La narration est fluide et légère, la mise en image superbe et souvent inventive, comme dans les courts passages cinématographiques par exemple. Une lecture intéressante et instructive, et un album à recommander !
Godman
J'ai bien aimé cette histoire qui part sur une variation de super-héros. Les humains le prennent alors pour Dieu lui-même alors qu'il n'est qu'un adolescent branleur dans toute sa puissance. Cette situation fait sourire à chaque case. En même temps, il y a un récit sur un kidnapping d'enfant ce qui fait un peu monter la pression. Il y a également de bonnes trouvailles comme la critique de la starification à outrance. Au niveau du dessin, c'est très abouti. Je n'aurais jamais pensé que j'aimerais un jour un fluide glacial mais là, c'est différent et vraiment marrant. Intelligent tout en étant burlesque, il fallait le faire.
24 heures de la vie d'une femme
Il suffit parfois de 24 heures dans la vie d'une femme pour qu'elle puisse prendre parfois une autre direction. Les maris devraient prendre garde. On est en Californie dans les années 80 ce qui change un peu de la Riviera des années 30. Une femme a disparu en laissant tomber époux et enfants pour une amourette ce qui est l'occasion d'une réflexion entre un jeune romancier et une vieille dame qui fut jadis une jolie femme en proie aux mêmes pulsions. A noter qu'il s'agit d'une version un peu moderne de l'oeuvre de Stefan Zweig. J'ai bien aimé le déroulement de celle-ci même si le début ne m'avait pas franchement convaincu. Il s'est passé quelque chose entre-temps. Le dessin demeure un peu trop classique à mon goût mais cela ne sera pas l'essentiel à retenir. En effet, on sera sublimé par les sentiments de cette femme qui tombe amoureux d'un homme qui n'en vaut finalement pas la peine. Moralité: se garder de se faire tout de suite une opinion et bien réfléchir avant de s'engager.
Les Guerres silencieuses
J’ai beaucoup aimé cette lecture, sorte de mise en abîme dans laquelle l’auteur se met autant en scène qu’il illustre le service militaire de son père. Cette structure originale apporte une thématique supplémentaire à l’album puisqu’outre l’aspect historique, celui-ci traite finalement et également de l’angoisse de l’écrivain… et permet de comparer deux époques, l’une durant laquelle on n’avait pas vraiment l’occasion de se poser des questions et l’autre durant laquelle on finit par douter de tout. Enfin, le lecteur un tant soit peu attentif ne manquera pas de remarquer tout le travail de construction réalisé par Jaime Martin au cours de la réalisation de cet album. Ce dernier n’hésite pas à montrer les modifications qu’il apporte au récit suite à ses interrogations face à l’intérêt de la seule évocation du service militaire de son père. Rien que pour cet aspect, cet album est déjà intéressant… mais cet aspect seul ne justifie pas bien entendu l’épaisseur de l’objet. Car le coeur même du récit, c’est son champ historique avec l’évocation d’une guerre moderne oubliée. Ce récit est vivant, touchant par bien des aspects, édifiants par d’autres. Il montre tout le décalage qui peut exister entre une situation réelle et la manière dont les faits sont relayés que ce soit dans les médias ou au travers de nos cours d’histoire. Vient ensuite la relation père-fils. Une relation que j’ai senti évoluer au fil du récit. Au début, Jaime Martin semble prendre ce sujet de bd (le service militaire de son père, donc) en désespoir de cause, craignant de tomber sur une histoire sans intérêt. Mais, au fil des pages, j’ai senti son regard se changer, comme s’il découvrait un tout autre père que celui qu’il connaissait. En nait une forme de respect mais aussi une source de questionnements et un motif au dialogue. Et alors que son père semblait profondément le saouler en début de récit, Jaime Martin recherchera de plus en plus son contact au fil du récit. Enfin, le dessin, très propre, très lisible de Jaime Martin assure une lecture aisée et immersive. L’apport de photographies ancre encore un peu plus ce récit dans la réalité. A ma première lecture, je m’étais contenté d’un « pas mal ». Une récente relecture m’incite à pousser un cran de plus.