Les derniers avis (39342 avis)

Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Romio vs Juliet
Romio vs Juliet

3.5 Une comédie romantique qui commence assez bien vu que les deux héros avouent leurs sentiments rapidement donc on n'aura pas droit à des dizaines de tomes où les personnages essaient d'avouer leurs sentiments et n'y arrivent pas comme c'est le cas dans plein de mangas. L'intrigue tourne autour du fait qu'ils viennent de nations ennemies et du coup leur relation est interdite et ils doivent la cacher et évidemment ça ne sera pas facile. Donc oui c'est une histoire à la Roméo et Juliette (en même temps je pense que ça ne sera pas une surprise pour la plupart des lecteurs vu le nom des deux personnages principaux). Pour le moment, l'intrigue est sympathique à lire si vous être fan de ce genre de manga comme c'est mon cas. Les personnages sont attachants, j'aime bien l'histoire d'amour entre les deux héros, l'humour marche bien et j'aime bien le dessin. Je trouve aussi qu'il y a un vrai potentiel dans le scénario et que ça serait intéressant de voir ce qui se passerait si les deux héros défient ouvertement le système dans lequel ils vivent par exemple. Pour l'instant, on est dans la comédie romantique 'normale' avec des quiproquos entre les personnages ou des intrigues du genre un personnage réussit à faire du chantage au héros.

06/03/2019 (modifier)
Couverture de la série L'Incal
L'Incal

Série marquante que celle-là, série très clivante – que ce soit pour le fond ou pour la forme –, au point que j’ai plus de mal à comprendre les 3 étoiles que les 1 ou les 5 étoiles. Malgré quelques bémols épars, je n’étais, pour ce qui me concerne, pas loin de lui accorder l’entrée dans la catégorie culte. Cela part sur de la Science-Fiction relativement classique (avec quelques touches d’humour), autour d’un personnage bien falot, plutôt minable même, John Difool. Un pauvre type qui donnait d’ailleurs son nom à la série, au départ. Puis, disons surtout à partir du troisième tome, cela part dans un gros délire de Jodorowsky (comme souvent chez lui !), dans un space opera foutraque, dans lequel Difool perd complètement son rôle central originel : les rééditions et intégrales en ont d'ailleurs pris acte, puisque désormais la série se nomme « L’Incal ». Délire de Jodo donc (mais quelle imagination quand même!!!), avec pas mal d’envolées mystico-philosophiques – même si c’est quand même un peu plus « retenu » que ce qu’il fera ensuite ailleurs. Et je ne peux m’empêcher de penser que Jodo improvisait largement la trame, étant donnés la fuite en avant, le délire plus ou moins lyrique, la surenchère de termes, d’actions, qui ne sont pas tous aisément « compréhensibles », loin s’en faut. Même si Jodo retombe sur ses pattes en fin de sixième album, bouclant ainsi sa boucle improbable. Dans ce gros délire, autour d’un Difool assez transparent – mais que Jodo prend plaisir à multiplier (voire à humilier !) dans le dernier album –, gravite un groupe plutôt hétéroclite (dont Deepo, un oiseau de béton, Kill, personnage à tête de loup, etc.). Pour faire de cette série une sorte d’immanquable, il fallait être deux. Et là – comme toujours aux côtés de Jodo ! –, on a un grand dessinateur, un génie à double face, Moebius. Certes, on est très loin ici du trait foisonnant, très précis et réaliste de Giraud (que j’avoue globalement préférer), mais on a là un bon aperçu du travail SF de Moebius, avec un trait bien plus épuré – presque de plus en plus au fur et à mesure de l’avancée de la série. En tout cas j’aime aussi beaucoup ce dessin, très caractéristique, et qui a influencé beaucoup de monde, en BD ou au cinéma. Quant à la colorisation, très datée (mais aussi « signant » Moebius), parfois kitsch ou psychédélique, je l’aime bien aussi. En tout cas, préférez les albums d’origine ou la dernière intégrale (fidèle aux originaux dans ce domaine) aux premières rééditions, qui avaient un peu « trahi » cette colorisation. Jodo et Moebius inspirés, qui se lâchent, on aime ou pas – affaire de goût –, on comprend ou pas (esprit cartésien s’abstenir), mais si l’on est sensible et ouvert à ce genre d’œuvre – certes marquée par son époque et la rencontre de deux grands créateurs –, force est de reconnaître qu’on tient là un petit (un grand ?) chef d’œuvre. C’est planant, et la fin nous permet un atterrissage – pas forcément en douceur d’ailleurs. Note réelle 4,5/5.

06/03/2019 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5
Couverture de la série The Promised Neverland
The Promised Neverland

Je lis assez rarement des mangas, non que j'y sois hermétique, mais j'y prends souvent moins de plaisir qu'à mes bonnes vieilles BD franco-belges des années 60, et la déclinaison d'une même histoire en un nombre parfois incalculable de tomes a en général tendance à me refroidir... Mais là, au vu de l'engouement de cette série et de son intrigant point de départ, j'ai quand même voulu tenter l'expérience et bien m'en a pris. Déjà, au niveau du dessin, ç'a été une excellente surprise. Le trait assez arrondi est très efficace, et les personnages sont bien croqués : on s'y attache rien que par le dessin, ce qui est déjà très fort. A côté de ça, les cadres sont aussi très soignés, et l'interaction entre les personnages et le décor sont bons. En fait, c'est avant tout par son visuel accrocheur que "The Promised Neverland" convainc qu'il est une série à lire. Mais évidemment, tout ça ne serait rien si le scénario était à la ramasse... Ce n'est jamais le cas. Ecrit avec une intelligence assez bluffante, cette histoire d'enfants surdoués qui tentent d'échapper à l'emprise de démons qui veulent les dévorer est brillante. Sachant prendre son temps pour développer les caractères de ses personnages et les placer dans des situations réfléchies et bien écrites, mais aussi pour les en sortir, l'auteur Posuka Demizu effectue un travail remarquable, réussissant à nous plonger littéralement dans l'esprit de ces enfants qui réfléchissent à 200 à l'heure et cherchent désespérément comment survivre dans un monde hostile. A chaque fois, le scénario nous immerge complètement dans la situation, le lecteur étant aussi paumé que les personnages, et cherchant avec eux quelle solution pourrait être la meilleure. A côté de ça, la qualité d'écriture de chacun des personnages fait qu'on ne lit pas seulement ce manga, mais qu'on le vit. On cerne parfaitement la mentalité de chacun, et ce sans aucun manichéisme, les "méchants" ayant le droit à un beau développement aussi qui nous permet de comprendre comment ils en sont arrivés là, et on devient tout aussi paranoïaque que les personnages, en même temps qu'eux... A ce titre, l'arrivée de chaque nouveau personnage dans la série est toujours incroyablement maîtrisée, tant il est impossible à chaque fois de déterminer si l'on a affaire à un adjuvant ou à un opposant. En ce qui me concerne, alors que je n'en attendais rien de particulier, "The Promised Neverland" s'est donc avéré un incroyable manga, haletant et captivant de la première à la dernière page. On aimerait juste pouvoir accélérer le rythme de publication pour avoir enfin le fin mot de l'histoire... Une vraie réussite.

06/03/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Kill or be killed
Kill or be killed

C'est avec Fondu au noir que j'ai récemment découvert la collaboration de ces deux auteurs. Si on reste du côté obscur, on quitte cette fois le polar noir hollywoodien pour un thriller fantastique contemporain percutant. Dylan, étudiant de 28 ans a l'impression de passer à côté de sa vie. Il décide donc d'y mettre un terme en se jetant d'un toit d'immeuble. Mais rien ne se passe comme prévu et en réchappe "miraculeusement". C'est en fait grâce à l'intervention d'un démon qui va lui proposer un marché qu'il doit sa vie. Pour vivre, il doit assassiner un salopard par mois... Dur réalité, surtout quand il faut passer à l'acte pour la première fois. Qui choisir ? Comment procéder ? La liste des interrogations s'allonge à n'en plus finir, avec pour ultime questionnement : tout ceci est-il bien réel ??? J'ai beaucoup apprécié ce premier tome qui démarre sur les chapeaux de roue. Nos auteurs n'ont pas fait dans la dentelle, ici on joue l'efficacité, et ça fonctionne très bien. Tout se tient, entre la psychologie des personnages et le trait réaliste de Sean Phillips. Et l'ambivalence de notre Dylan sur qui tout cela tombe est aussi très réussie. Reste à voir comment tout cela va évoluer, mais ce premier opus est en attendant très prometteur ! *** Tome 2 *** Et bien ce deuxième tome tient toutes ses promesses ! Si le premier tome était partie pleine balle, la suite que nos auteurs nous propose appuie plus sur la psychologie des personnages et nous montre que s'improviser tueur à gage n'est pas forcément à la portée de tout le monde. Notre Dylan qui jusqu'ici avait tenu tranquillement son engagement envers le démon qu'il a rencontré de tuer une "mauvaise personne" par mois va commencer à rencontrer quelques difficultés. D'une part parce que le trop plein d'assurance qu'il a acquis au cours de ses premiers assassinats va lui jouer des tours, mais c'est surtout qu'on n'élimine pas impunément des gens peu recommandables comme il l'a fait. Police et mafia commencent à resserrer leur étau autour de notre apprenti assassin et la presse va prendre le relais ce qui ne va pas lui faciliter la tache... Bref, un très bon second tome qui confire la très bonne impression que m'avait donné le début de cette série. *** Tome 3 *** Avec ce troisième et avant dernier tome de cette série, les choses se précisent et l'élastique continue de se tendre, de se tendre, de se teeeendre... Déjà que ça pète déjà pas mal dans tous les sens, le final qu'on nous fait miroiter et attendre a intérêt à être à la hauteur. Dylan qui avait du mettre de l'eau dans vin histoire de continuer à passer à travers les mailles du gigantesque dispositif policier qui traquait le tueur masqué, élabore un plan pour se faire oublier et surtout écarter la mafia russe qui cherche à venger la mort d'un de ses responsables local. Pour le coup, il va forcément y avoir du grabuge, et pour le côté discrétion on repassera ! Ed Brubaker s'amuse de façon intéressante avec son scénario pour nous tenir en haleine, nous prenant même à parti sur les flashback qu'il utilise, ce que j'ai trouvé assez drôle. L'histoire, hormis les meurtres que Dylan se retrouve à commettre avance bien aussi au niveau psychologique et maintient le suspens en folie du personnage ou intrusion du fantastique. Le doute subsiste toujours et ce sera sans doute le dernier tome qui amènera la réponse à cette question centrale... Un très bon troisième tome ! Il n'y a plus qu'à attendre en croisant les doigts pour que le dernier tome à venir soit du même cru et ainsi former une très très bonne série. *** Tome 4 *** Et bien le voilà ce dernier tome ! Voilà un album que j'attendais avec beaucoup d'impatience ! Et alors ? verdict ??? ... Et bien je dirais plutôt bien, voire très bien, même si au fond de moi quelques interrogations demeurent. Dylan qui a un peu disjoncté à la fin du 3e tome se retrouve enfermé en institut et abruti de médocs. Mais son passé récent va finalement refaire surface, car même en étant très prudent on laisse toujours quelques menus cailloux derrière soi sans s'en rendre compte... Si ce n'est pas la fin que je m'étais imaginé, Phillips et Brubaker nous proposent au final une très bonne série en quatre tomes qui tient parfaitement la route, nous obligeant à jeter un oeil circonspect sur notre capacité à s’accommoder malgré nous de la noirceur de l'âme humaine jusqu'à ce qu'un grain de sable vienne malencontreusement perturbé cette mécanique bien huilée.

28/02/2018 (MAJ le 05/03/2019) (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série La Bande à Bonnot (Glénat)
La Bande à Bonnot (Glénat)

Il est vrai que Bonnot n'évoque plus rien pour moi à part sans doute le nom du chanteur du célèbre groupe de rock U2. C'était également l'un des criminels les plus recherchés de France peu avant la Première Guerre Mondiale et il a marqué son époque par ses actes de violence. Voici une oeuvre qui lui rend hommage comme étant un anarchiste romantique qui s'est attaqué de façon courageuse au système capitaliste. C'est l'un des premiers qui s'est servi d'une automobile pour braquer la Société Générale. A côté de cela, on s'apercevra assez vite que c'est la société inégalitaire qui a fabriqué ce bandit en l'envoyant en prison pour un crime non commis ce qui a eu pour tragique conséquence la mort de son jeune enfant. Après, il ne faut sans doute pas s'étonner du résultat. J'ai bien aimé ce récit assez dynamique qui me permets de combler une lacune.

04/03/2019 (modifier)
Par Josq
Note: 4/5
Couverture de la série 3 Secondes (3'')
3 Secondes (3'')

Si, un jour, vous avez 3 secondes à perdre, penchez-vous donc sur cet album de Marc-Antoine Mathieu, sans doute un des auteurs de bande dessinée les plus originaux aujourd'hui, auteur de l'excellente série Julius Corentin Acquefacques, ou de l'intelligent et étonnant Dieu en personne. Avec celui-ci, l'auteur nous mène dans un délire visuel et cérébral encore plus impressionnant. Tout le récit se déroule sur 3 secondes uniquement. Alors comment tenir 72 pages sur un tel laps de temps ? En nous glissant dans la peau d'un photon, tout simplement... Dans cette hallucinante expérience, Marc-Antoine Mathieu nous fait en effet suivre la trajectoire de la lumière, voguant d'une surface réflexive à l'autre. Par un découpage extrêmement régulier et rigoureux, l'auteur nous offre donc une succession de zooms à l'intérieur de reflets d'une scène donnée, d'une maîtrise véritablement incroyable. Le plus fort est que, si l'expérience menace parfois de tourner à l'exercice de style un peu vain, on voit néanmoins se dégager un vrai scénario avec ses fausses pistes et ses indices disséminés au fur et à mesure de l'oeuvre. Comme à son habitude, Marc-Antoine Mathieu opère une déconstruction du scénario au profit de mises en abyme proprement époustouflantes, mais celui-ci existe bel et bien. C'est simplement au lecteur de tenter de recoller les morceaux éparpillés tout au long de l'oeuvre, à condition d'être prêt à se plonger dans un casse-tête aussi fascinant que complexe. Et si vous tentez l'expérience, non seulement la lecture de l'ouvrage vous prendra bien plus que 3 secondes, mais vous verrez apparaître une enquête policière extrêmement bien goupillée qui voit se croiser plusieurs fils scénaristiques, qu'il faudra au moins deux lectures attentives pour identifier clairement... Et une bonne dizaine de lectures supplémentaires pour commencer à y voir clair dans cette enquête ! A noter qu'une fois qu'on aura lu et relu la bande dessinée, il existe une version numérique qui complète admirablement la version papier (le mot de passe se trouve à l'intérieur du livre) : http://www.editions-delcourt.fr/3s/index.php?page=numerique Quoiqu'il en soit, Marc-Antoine Mathieu nous offre encore une expérience unique en son genre, qu'on peut adorer ou détester, mais face à laquelle il sera impossible de rester indifférent.

03/03/2019 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Apocalypse sur Carson City
Apocalypse sur Carson City

"Je suis venu en paix, ben tu vas nous la foutre la paix !" C'est déjà par le rappel de la seule tirade intéressante du film Z Dark Angel avec Dolph Lundgren que Griffon a interpellé mes sens... Et voilà la réussite formelle de ce feuilleton : extraire tout le coté ringard de ces récits d'outre tombe pour n'en garder que le meilleur !!! N'y allons pas par 4 chemins : Carson City est un pur chef d'oeuvre de culture geek, pulp et pop ! Je m'en explique rapidement tant l'empressement de faire apprécier ce qui est devenu à mes yeux aussi indispensable qu'un Mutafukaz voire plus est grand ! Griffon est le dessinateur talentueux et déjà unique d'un Billy Wild de grande envergure par des dessins en noir et blanc de toutes beautés. Son style est parfaitement inimitable et unique à ma connaissance. Il s'agit de dessins uniquement noir & blanc présentant des personnages difformes extrêmement détaillés et finement ciselés dans des décors qui ne sont pas en reste... Là où "Bill Wild" n'était qu'un essai réussi sur fond de western spaghetti/ambiance fantastique, j'avais déjà noté que le bonhomme ne pouvait que progresser affranchi d'un scénario somme toute classique et Carson City vient remettre de l'ordre dans tout cela car Griffon ose enfin passer la seconde et exposer son amour tarantinesque des codes narratifs (histoire décomposée en plusieurs chapitres et autant de protagonistes, allers & retours dans le temps ménageant suspens et tension, unité de lieu etc...) pour nous offrir un maestria de purs bonheurs adolescents coupables comme je les aime et dont chaque dialogue est amené à devenir culte. Sur base d'un postulat vaguement Z avec invasions zombies et expérimentations de scientifique fou, Griffon rend hommage à toutes les oeuvres ayant excité son imaginaire en y ayant parfaitement compris ce qui rendait à la fois populaire et captivants les oeuvres de Tarantino citant à la fois Pulp Fiction et Une nuit en enfer. Les deux tomes déjà écrits et publiés en un temps record dénotent davantage d'un travail de perfectionniste soucieux d'offrir le meilleur et rien que le meilleur à ses lecteurs que d'un travail baclé sans queue ni tête car la force justement de l'auteur est de nous prouver qu'il sait parfaitement vers où il se dirige sans balbutiements inutiles. Ici on rentre dans le lard et chaque chapitre peut presque se lire de façon individuelle, le tout s'imbriquant parfaitement dans la trame principale. Alors il s'agit d'une ènième série de zombies, de portraits de petites frappes sans grande envergure et sans héros principal ? Certes mais à aucun moment on a envie de décrocher de la lecture se délectant à la fois de tirades vraiment poilantes ou de s'extasier sur un découpage quasi parfait et de planches qui savent attiser l'oeil. Dieu reconnaîtra les siens paraît-il ? Après avoir lu l'intégralité des 7 tomes, les amateurs de bisseries eighties vont totalement se reconnaître dans cette série qui utilise les artifices cinématographiques (présentation désopilante des protagonistes/acteurs sous forme d'arrêt sur l'image et à l'avenir incertain et ironique) et qui restera dans les annales de la bande dessinée européenne underground, à n'en pas douter... L'ajout de quelques personnages savoureusement kitch et populaires et pas mal de sous intrigues continuent d'enrichir constamment les quelques 600 pages. En se réappropriant des lieux et situations déjà vues et revues mille fois ailleurs mais sous un oeil avisé, Griffon renouvelle le genre par une maîtrise hors norme des scènes d'action mais surtout de dialogues amenés à devenir cultes. Hilarant et rythmé tout en ne ressemblant à aucune autre oeuvre, Carson City devrait faire date tout en exposant la générosité d'un auteur qui n'aura cessé d'évoluer. Recommandé et recommandable ? Non indispensable !!! ;-)

29/12/2010 (MAJ le 03/03/2019) (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ralph Azham
Ralph Azham

Un nouveau Trondheim ne se refuse pas… Euh mais comme tous mes avis sur ses œuvres commencent toujours par ce même et unique dicton, il va sans dire qu’il faudrait un peu étayer ce genre d’arguments. En plus Trondheim n’aide pas à la transparence puisqu’un coup d’œil sur la seule couverture suffit à nous en rappeler le bon souvenir des Donjon ! Passé cette fausse impression, on entre comme toujours chez Trondheim vers un univers dont lui seul possède la saveur avec ses codes de l’absurde et de l’ordinaire dans un univers d’Heroic Fantasy dont pas mal d’éléments sont absents. Ralph est un paria au sein de sa communauté et dont le seul tort est de ne pas être l’élu tant désiré du village qui les aidera à repousser une horde d’étrangers belliqueux. Non en lieu et place d’un super pouvoir qui pourrait rebouter les vilains, Ralph a le seul don de connaître si la personne en face de lui va avoir des enfants ou non. Une piètre qualité pour un supposé sauveur que les notables ne vont guère lui pardonner… pour notre plus grand plaisir ! Trondheim se lâche et nous sort un florilège de corniauds bien pensants… et si le premier opus a un peu de mal à décoller il pose parfaitement la base de tout ce joli monde par le truchement de flashbacks bien mis en scène aux moments clés qui nous en révèlent un peu plus… La couleur est un peu plus travaillée qu'à son habitude avec de très jolis rendus pastels par Brigitte Findakly et sans sortir des registres du label Trondheim, cela apporte un peu de diversité et de nouveauté… Par un mélange d'improvisation mais tout en conservant une grande maîtrise des évènements, Trondheim surprend et mène son récit sur l'ascension d'un loser tout en en développant un "lore" aussi conséquent que cohérent sur l'origine des Bleuis (ces personnages dotés d'un don après la conjonction des deux lunes de cet univers) ou des artefacts magiques. Ce mélange inhabituel de poésie et de fantasie condense l'humour absurde et l'évolution particulière d'un exclu cynique dans le style unique d'un auteur prolifique. Ralph Azham ne fait que monter en puissance au fil de ses cycles et synthétise peut être enfin ce qu'on apprécie le plus chez Trondheim, seul maître à bord de cet univers qui lui ressemble et nous plait tant. La recette de la maturité sans aucun doute.

24/03/2011 (MAJ le 03/03/2019) (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Le Dernier Dragon
Le Dernier Dragon

Personnellement j'aime beaucoup tout ce qui de près ou de loin ressemble à une uchronie. Ici nous évoluons dans ce qui est une fin de moyen âge début renaissance mais où existent encore des dragons, figures mythologiques emblématiques des peurs de cette période. Les choses son habilement amenées, en fait l'on en viendrait presque à croire que tout cela n'est pas sorti de l'imaginaire du scénariste mais a bel et bien existé. J'ai trouvé les dragons plutôt bien faits, autre point positif les cavaliers ou plutôt cavalières n'ont pas les seins à l'air, l'on aurait pu redouter ce genre de chose dans un récit qui s'apparente à de la fantasy mais non et c'est très bien comme cela. L'intrigue est prenante et ne demande qu'une suite que je lirais certainement, ne boudons pas notre plaisir pour une histoire fort divertissante.

03/03/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Churchill et moi
Churchill et moi

D'abord les critiques négatives afin d'évacuer vite ce qui ne va pas selon mon humble avis. Le traitement des personnages notamment de l'héroïne fait parfois trop cliché. J'avoue également que le dessin ne donne pas un rendu impeccable voir précis des visages des différents protagonistes. Au rayon des bonnes nouvelles, j'accorde finalement un 4 étoiles car cette relation imaginée entre cette femme qui va devenir une journaliste reporter et le jeune Winston Churchill qui est entrain de construire sa légende en cette fin de l'ère victorienne m'a convaincu tout en me séduisant. Il n'en faut parfois pas plus. J'ai également aimé la fin qui détruit un peu la légende de ce Winston qui est si souvent mis à l'honneur en oubliant ce qu'il a fait par exemple au Soudan. Après il sert de prétexte à nous montrer surtout une femme qui va se battre pour la cause féminine dans une Angleterre assez réfractaire. Pour autant, ce pays a accordé le droit de vote aux femmes en 1918 alors qu'il faudra attendre 1945 en France. A noter qu'il s'agit de l'une des dernières oeuvres de Frank Giroud, ce scénariste prolifique, qui s'est malheureusement éteint durant l'été 2018. Il faisait parti de mes auteurs préférés car dans mon genre de lecture.

03/03/2019 (modifier)