J'avoue avoir été scotché par cette fable médiévale. Il est vrai que le début m'a paru assez pompeux mais on est tout de suite imergé dans une ambiance assez particulière et somme toute originale. Le récit commence enfin avec ses intrigues de palais digne de la série Game of Thrones. On est alors assez rapidement conquis.
Au niveau graphique, c'est époustouflant au niveau des planches. Le grand format et l'édition soignée procurent incontestablement des avantages. L'émerveillement est assuré ! Bref, cela sort du commun des mortels.
Les thèmes sont assez classiques comme le rôle des femmes dans la société et ou la juste répartition des richesses sans opérer de distinction de classes.
Je suivrais cette série avec le plus grand plaisir. C'est un must dans le genre. Une très bonne bande dessinée. Je ne peux être plus clair.
Attention oeuvre OVNI !
Réalisé entièrement au stylo Bic et conçu comme une suite d'illustrations muettes de manière équivoque, cet étrange album raconte une histoire simple ou complexe selon la concentration et l'implication du lecteur sur la déliquescence de notre monde contemporain.
Contemporain, oui et non tant Peeters s'amuse à brouiller constamment les pistes par une superposition de différentes époques et civilisations convergeant immuablement vers le chaos.
En prenant comme témoin et repère un curieux personnage jaune fluo qui va traverser un monde post apocalyptique, Peeters reprend le principe du "Marabout, Bout de Ficelle" pour justifier cette écriture automatique de paysages dévastés par la seule présence de l'homme dans son environnement.
Les dessins sont superbes. Le choix des couleurs permet de s'y retrouver par de subtils allers-retours d'une planche vers une autre. Conçu comme le 5ème tome muet de sa série culte Aâma, l'auteur nous délivre un message peut être trop manichéen sur l'écologie mais également trop cryptique pour pouvoir être apprécié lors d'une première lecture.
Le pouvoir d'attraction est tel qu'on aimera s'y replonger ultérieurement par petites touches et y passer du temps, le talent de dessinateur prenant réellement le pas sur un scénario étouffé par trop de références. D'ailleurs la préface et les clins d’œil à d'autres auteurs permettent un peu de s'y retrouver tel un livre où il faudrait retrouver Charlie.
Les lecteurs de bandes dessinées plus traditionnelles risquent d'être confrontés à un mur d'incompréhensions et de n'y trouver qu'un livre sans aucune clé ni âme.
Conçu pour ne pas plaire au plus grand nombre, il s'agit probablement de l’œuvre la moins accessible du prolifique auteur mais elle mérite amplement la peine de s'y perdre pour peut-être mieux s'y retrouver.
Dans tous les cas, le plaisir graphique décuplé par le format à l'italienne idéal en fera forcément un indispensable pour tous les fans de l'auteur.
Je cherchais un manga plutôt adulte et court. Je suis tombée sur cette série en deux tomes à la bibliothèque.
L’histoire parle de la vie de jeunes adultes qui ont un groupe de musique et qui font tout pour percer. A côté, ils galèrent dans des petits boulots mal payés. En parallèle, l’un des membres du groupe (le héros) à une histoire d’amour avec une fille normale.
L’histoire parle donc de la vie de gens « normaux » et elle le fait bien. On ne s’ennuie pas et on se prend à apprécier cette bande de copains. Dans le premier tome, l’histoire est plutôt banale mais cela se laisse lire. Dans le second tome, on est plus dans l’émotion et elle se transmet au lecteur.
Le dessin est bon, réaliste et colle parfaitement au style de l’histoire.
En résumé, un beau récit de vie, où l’on ne s’ennuie pas, et qui, sur la fin, nous emmène dans l’émotion.
Voilà un comics qui m'aura franchement fait beaucoup, mais alors beaucoup délirer.
Tony Chu est un cibopathe qui peut, rien qu'en mangeant un aliment, tout savoir sur celui-ci (la façon dont il a été produit, ou tué si c'est un animal ou ...autre chose de vivant). Ses pouvoirs seront extrêmement utiles pour contrecarrer les plans de divers personnages ayant eux aussi différents pouvoirs en lien avec la nourriture. Ah, et la population mondiale a été drastiquement réduite par une (soi-disant?) épidémie de grippe aviaire. Interdiction donc totale de manger du poulet. Vous l'aurez compris, on est ici dans du bon gros délire. Les auteurs s'amusent et ça se sent. On note de très belles réussites, notamment au niveau des personnages (mention spéciale pour la partenaire de la fille de Chu et les doubles pages de Poyo).
Au fil des albums, la série devient cependant un peu plus sombre, et l'équilibre entre humour et drame est plutôt bien trouvé.
Le dessin, quant à lui, sert très bien le scénario barré. Dans les bd d'humour, ce qui est le plus important selon moi, ce sont les trombines des personnages. Et Rob Guillory croque ses protagonistes de façon tordante et très nette, leurs expressions sont vraiment très drôles. Les scènes d'action sont également très bien rendues. Bref, du très bon boulot.
"Tony Chu Détective Cannibale" n'échappe tout de même pas à certains petits défauts, le plus prégnant étant la caricature des personnages : Tony est de plus en plus déprimant au fil de la série quand Colby devient un peu agaçant, étant sans cesse de moins en moins responsable par opposition à Tony. Mais dans une bd où l'humour repose beaucoup sur l'exagération, difficile d'y échapper. Et à ce titre, on peut reconnaitre le mérite aux auteurs d'avoir tout de même réussi à garer un certain aspect dramatique (la mort est assez présente).
De plus, au bout de 12 albums, il était temps que ça se finisse. J'étais moins captivé à la fin, et la conclusion est arrivée, à mon avis, au bon moment ; il n'aurait en tous les cas pas fallu attendre encore. Cela est encore dû au type d'humour : au bout de 12 albums, ça devient un peu lourd. Mais c'est génial quand on ne tire pas trop sur la corde, et c'est le cas in extremis ici.
Tony Chu s'est arrêté au bon moment, quand je me commençais à me demander si, en définitive, ce n'était pas en train de devenir plus "pas mal" que "franchement bien". Mais non, Tony Chu Détective Cannibale est bien un petit bijou d'humour que je recommande à tous.
J'ai franchement adoré ce roman policier ayant pour cadre la Laponie. Il s'agit d'une histoire de tambour chamanique et de meurtre entre éleveurs de rennes. Il y a une atmosphère nordique toute particulière qui m'a tout de suite séduit.
Au niveau graphique, c'est du noir et blanc mais agrémenté d'un peu de bleu avec quelques nuances de gris. Cela donne une couleur assez pastel assez original. Le dépaysement sera garantie au pays des aurores boréales.
Pour une fois, je ne me suis pas ennuyé dans ce roman policier car on découvre la culture des samis (vrai nom des Laponsà) dans un contexte de colonisation par des scandinaves norvégiens ou suédois. Il y a même un français mais qui vient au nom d'une exploitation minière. Il faut dire que le sol regorge de richesses.
Au final, une oeuvre fluide et harmonieuse. Le froid et la nuit polaire nous prennent aux tripes dans la blancheur de la Laponie.
3.5
Cette série a du potentiel.
Le premier tome pose surtout les bases de l'intrigue. Durant plusieurs chapitres on suit la vie du héros qui a une mère surprotectrice et lorsque son cousin le lui fait remarquer, il se met à se poser des questions sur sa relation avec sa mère. Le lecteur peut facilement deviner que quelque chose ne tourne pas rond avec la mère, mais ce n'est vraiment que dans les derniers chapitres de ce premier tome que l'auteur montre qu'il y a effectivement un problème et cela va déclencher un événement tragique.
L'intrigue est bien menée et la fin du premier tome donne envie de lire la suite. Si l'auteur développe bien son récit, cela pourrait donner une excellente série. Comme j'ai bien aimé les deux autres séries que j'ai lues de lui je lui fais confiance. En tout cas, si on est amateur de thriller psychologique, ce manga risque de vous intéresser. Sinon, j'ai trouvé que le dessin était pas mal.
Wow ! La voilà la surprise de ce début de printemps côté roman graphique ! Cette adaptation de "Peau de Mille Bêtes" des frères Grimm qui inspirera ensuite le conte Peau d'Âne est une parfaite réussite !
Belle est une jeune femme magnifique que tous les hommes du village courtisent et aimeraient bien épouser. Mais lassée de cette situation, Belle s'enfuie dans la forêt où elle sera recueillie par le roi Lucane ; ils y vivront une idylle parfaite qui donnera naissance à une fille : Ronce. Tout se passe merveilleusement bien jusqu'à ce que Belle meure et que le roi sombre dans une dépression profonde pendant de longues années jusqu'à ce que la jeune Ronce devienne à son tour une belle jeune femme, ce que ne va pas manquer de finir par remarquer le roi...
La force des contes réside dans l'universalité des messages qu'ils délivrent même à travers le temps. Si certains vieillissent mieux que d'autres, la force de cet album tient à la réussite de son adaptation qui a su intégrer le questionnement actuel de la place des femmes dans nos sociétés. J'ai même poussé le vice à retrouver le texte original des frères Grimm pour comparer, et c'est là qu'on réalise toute la qualité du travail de Stéphane Fert. Rien ne manque au conte original ; il pose tranquillement ses pions pour nous proposer une version des plus actuelle de ce "Peau de Mille Bêtes" avec en prime un graphisme des plus somptueux. Certaines planches sont tout bonnement magnifiques ! Entre l'absence d'encrage sur beaucoup de cases et une palette de couleurs des plus réussie j'avoue sortir de cette lecture complètement conquis !
A découvrir, je recommande chaudement !
Ah que j'aime cette ambiance si singulière qui transpire du graphisme et de l'imagination de Tony Sandoval !
C'est avec l'édition intégrale dégotée à Angoulême que je me suis plongée dans cette série. Entre réalisme amer et un fantastique sombre frôlant le gothique, Tony Sandoval nous propose de suivre l'évolution d'une relation amoureuse un peu tortueuse entre Karen, une jeune fille réservée et Seck le leader d'un groupe de métal. C'est à partir de cette trame qu'il nous embarque sur une frêle esquive qui va être ballotée entre réalité et fantastique jouant avec différents graphismes en fonction des événements et des ambiances qu'il nous impose.
C'est majestueusement beau, original et bien mené. J'ai adoré ces ambiances liées au récit supportées par des parti pris graphiques différents au fil de l'album. Tony Sandoval a décidément un univers romantico-gothique très personnel qui me plait énormément !
Je ne connais pas la série Criminal, mais j'avoue avoir été séduit par ce hors série fort sympathique.
Déjà, ce sont les deux auteurs de ce titre que j'ai beaucoup apprécié dans Fondu au noir ou plus récemment dans Kill or be killed qui ont attirés mon attention sur ce titre. Ajoutez à cela une colorisation de Jacob Philipps originale en applats de tons pastels ou sombres suivant les ambiances, et je me suis laissé tenté.
Ellie a perdu sa mère d'une overdose 10 ans auparavant. Depuis elle trouve aux camés un certain romantisme qu'elle associe à des âmes en peine ou a des parcours plus ou moins artistiques. La retour à une certaine réalité n'en sera que plus brutal quand elle se retrouvera en cure de désintoxication.. C'est pourtant là qu'elle va faire la connaissance de Skip et qu'une idylle un peu singulière va commencer. Car tous les deux vont se faire la malle dans un road trip où alcool et dope vont couler à flots ! Mais les motivations réelles de nos deux tourtereaux ne sont pas si transparentes que ça et la fin de ce périple nous réserve une sacrez surprise !
Bref, cet album rondement mené est magnifiquement construit et nous mène bien par le bout du nez jusqu'à sa conclusion. Une bonne surprise ! Quant au dessin de Sean Philipps, il est toujours aussi efficace et j'ai franchement apprécié la colorisation singulière de Jacobs Philipps qui donne à l'ensemble des ambiances très réussies.
Voilà une histoire qui semble n’avoir ni queue ni tête (et la première planche, très touffue, hyper chargée et confuse peut dérouter celui qui découvre là le travail de Vanoli). Je dirais plutôt qu’elle n’a ni début ni fin. On est donc là dans un univers – caractéristique de l’auteur – qui ne correspond pas aux canons habituels du neuvième art.
Alors que les premières cases débordent de la violence des batailles, l’histoire se déroule plutôt sur un rythme lent, contemplatif. Elle se passe dans une Chine ou un Japon médiéval (mais quelques termes hautement anachroniques apportent de petites touches étranges), alternant les dialogues entre deux bonhommes errant et illustration d’une sorte de conte.
C’est en fait une chouette balade, que le dessin typique de Vanoli magnifie (il faut être réceptif à son style, mais moi j’aime vraiment beaucoup son dessin en à-plats, son Noir et Blanc gras dont le rendu est parfois proche de certaines gravures).
Exercice fragile, qui peine visiblement à trouver ses lecteurs (presque un avis tous les dix ans sur le site !), mais qui mérite qu’on y jette un coup d’œil.
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L'Âge d'or
J'avoue avoir été scotché par cette fable médiévale. Il est vrai que le début m'a paru assez pompeux mais on est tout de suite imergé dans une ambiance assez particulière et somme toute originale. Le récit commence enfin avec ses intrigues de palais digne de la série Game of Thrones. On est alors assez rapidement conquis. Au niveau graphique, c'est époustouflant au niveau des planches. Le grand format et l'édition soignée procurent incontestablement des avantages. L'émerveillement est assuré ! Bref, cela sort du commun des mortels. Les thèmes sont assez classiques comme le rôle des femmes dans la société et ou la juste répartition des richesses sans opérer de distinction de classes. Je suivrais cette série avec le plus grand plaisir. C'est un must dans le genre. Une très bonne bande dessinée. Je ne peux être plus clair.
Saccage
Attention oeuvre OVNI ! Réalisé entièrement au stylo Bic et conçu comme une suite d'illustrations muettes de manière équivoque, cet étrange album raconte une histoire simple ou complexe selon la concentration et l'implication du lecteur sur la déliquescence de notre monde contemporain. Contemporain, oui et non tant Peeters s'amuse à brouiller constamment les pistes par une superposition de différentes époques et civilisations convergeant immuablement vers le chaos. En prenant comme témoin et repère un curieux personnage jaune fluo qui va traverser un monde post apocalyptique, Peeters reprend le principe du "Marabout, Bout de Ficelle" pour justifier cette écriture automatique de paysages dévastés par la seule présence de l'homme dans son environnement. Les dessins sont superbes. Le choix des couleurs permet de s'y retrouver par de subtils allers-retours d'une planche vers une autre. Conçu comme le 5ème tome muet de sa série culte Aâma, l'auteur nous délivre un message peut être trop manichéen sur l'écologie mais également trop cryptique pour pouvoir être apprécié lors d'une première lecture. Le pouvoir d'attraction est tel qu'on aimera s'y replonger ultérieurement par petites touches et y passer du temps, le talent de dessinateur prenant réellement le pas sur un scénario étouffé par trop de références. D'ailleurs la préface et les clins d’œil à d'autres auteurs permettent un peu de s'y retrouver tel un livre où il faudrait retrouver Charlie. Les lecteurs de bandes dessinées plus traditionnelles risquent d'être confrontés à un mur d'incompréhensions et de n'y trouver qu'un livre sans aucune clé ni âme. Conçu pour ne pas plaire au plus grand nombre, il s'agit probablement de l’œuvre la moins accessible du prolifique auteur mais elle mérite amplement la peine de s'y perdre pour peut-être mieux s'y retrouver. Dans tous les cas, le plaisir graphique décuplé par le format à l'italienne idéal en fera forcément un indispensable pour tous les fans de l'auteur.
Solanin
Je cherchais un manga plutôt adulte et court. Je suis tombée sur cette série en deux tomes à la bibliothèque. L’histoire parle de la vie de jeunes adultes qui ont un groupe de musique et qui font tout pour percer. A côté, ils galèrent dans des petits boulots mal payés. En parallèle, l’un des membres du groupe (le héros) à une histoire d’amour avec une fille normale. L’histoire parle donc de la vie de gens « normaux » et elle le fait bien. On ne s’ennuie pas et on se prend à apprécier cette bande de copains. Dans le premier tome, l’histoire est plutôt banale mais cela se laisse lire. Dans le second tome, on est plus dans l’émotion et elle se transmet au lecteur. Le dessin est bon, réaliste et colle parfaitement au style de l’histoire. En résumé, un beau récit de vie, où l’on ne s’ennuie pas, et qui, sur la fin, nous emmène dans l’émotion.
Tony Chu Détective Cannibale
Voilà un comics qui m'aura franchement fait beaucoup, mais alors beaucoup délirer. Tony Chu est un cibopathe qui peut, rien qu'en mangeant un aliment, tout savoir sur celui-ci (la façon dont il a été produit, ou tué si c'est un animal ou ...autre chose de vivant). Ses pouvoirs seront extrêmement utiles pour contrecarrer les plans de divers personnages ayant eux aussi différents pouvoirs en lien avec la nourriture. Ah, et la population mondiale a été drastiquement réduite par une (soi-disant?) épidémie de grippe aviaire. Interdiction donc totale de manger du poulet. Vous l'aurez compris, on est ici dans du bon gros délire. Les auteurs s'amusent et ça se sent. On note de très belles réussites, notamment au niveau des personnages (mention spéciale pour la partenaire de la fille de Chu et les doubles pages de Poyo). Au fil des albums, la série devient cependant un peu plus sombre, et l'équilibre entre humour et drame est plutôt bien trouvé. Le dessin, quant à lui, sert très bien le scénario barré. Dans les bd d'humour, ce qui est le plus important selon moi, ce sont les trombines des personnages. Et Rob Guillory croque ses protagonistes de façon tordante et très nette, leurs expressions sont vraiment très drôles. Les scènes d'action sont également très bien rendues. Bref, du très bon boulot. "Tony Chu Détective Cannibale" n'échappe tout de même pas à certains petits défauts, le plus prégnant étant la caricature des personnages : Tony est de plus en plus déprimant au fil de la série quand Colby devient un peu agaçant, étant sans cesse de moins en moins responsable par opposition à Tony. Mais dans une bd où l'humour repose beaucoup sur l'exagération, difficile d'y échapper. Et à ce titre, on peut reconnaitre le mérite aux auteurs d'avoir tout de même réussi à garer un certain aspect dramatique (la mort est assez présente). De plus, au bout de 12 albums, il était temps que ça se finisse. J'étais moins captivé à la fin, et la conclusion est arrivée, à mon avis, au bon moment ; il n'aurait en tous les cas pas fallu attendre encore. Cela est encore dû au type d'humour : au bout de 12 albums, ça devient un peu lourd. Mais c'est génial quand on ne tire pas trop sur la corde, et c'est le cas in extremis ici. Tony Chu s'est arrêté au bon moment, quand je me commençais à me demander si, en définitive, ce n'était pas en train de devenir plus "pas mal" que "franchement bien". Mais non, Tony Chu Détective Cannibale est bien un petit bijou d'humour que je recommande à tous.
Le Dernier Lapon
J'ai franchement adoré ce roman policier ayant pour cadre la Laponie. Il s'agit d'une histoire de tambour chamanique et de meurtre entre éleveurs de rennes. Il y a une atmosphère nordique toute particulière qui m'a tout de suite séduit. Au niveau graphique, c'est du noir et blanc mais agrémenté d'un peu de bleu avec quelques nuances de gris. Cela donne une couleur assez pastel assez original. Le dépaysement sera garantie au pays des aurores boréales. Pour une fois, je ne me suis pas ennuyé dans ce roman policier car on découvre la culture des samis (vrai nom des Laponsà) dans un contexte de colonisation par des scandinaves norvégiens ou suédois. Il y a même un français mais qui vient au nom d'une exploitation minière. Il faut dire que le sol regorge de richesses. Au final, une oeuvre fluide et harmonieuse. Le froid et la nuit polaire nous prennent aux tripes dans la blancheur de la Laponie.
Les Liens du sang
3.5 Cette série a du potentiel. Le premier tome pose surtout les bases de l'intrigue. Durant plusieurs chapitres on suit la vie du héros qui a une mère surprotectrice et lorsque son cousin le lui fait remarquer, il se met à se poser des questions sur sa relation avec sa mère. Le lecteur peut facilement deviner que quelque chose ne tourne pas rond avec la mère, mais ce n'est vraiment que dans les derniers chapitres de ce premier tome que l'auteur montre qu'il y a effectivement un problème et cela va déclencher un événement tragique. L'intrigue est bien menée et la fin du premier tome donne envie de lire la suite. Si l'auteur développe bien son récit, cela pourrait donner une excellente série. Comme j'ai bien aimé les deux autres séries que j'ai lues de lui je lui fais confiance. En tout cas, si on est amateur de thriller psychologique, ce manga risque de vous intéresser. Sinon, j'ai trouvé que le dessin était pas mal.
Peau de Mille Bêtes
Wow ! La voilà la surprise de ce début de printemps côté roman graphique ! Cette adaptation de "Peau de Mille Bêtes" des frères Grimm qui inspirera ensuite le conte Peau d'Âne est une parfaite réussite ! Belle est une jeune femme magnifique que tous les hommes du village courtisent et aimeraient bien épouser. Mais lassée de cette situation, Belle s'enfuie dans la forêt où elle sera recueillie par le roi Lucane ; ils y vivront une idylle parfaite qui donnera naissance à une fille : Ronce. Tout se passe merveilleusement bien jusqu'à ce que Belle meure et que le roi sombre dans une dépression profonde pendant de longues années jusqu'à ce que la jeune Ronce devienne à son tour une belle jeune femme, ce que ne va pas manquer de finir par remarquer le roi... La force des contes réside dans l'universalité des messages qu'ils délivrent même à travers le temps. Si certains vieillissent mieux que d'autres, la force de cet album tient à la réussite de son adaptation qui a su intégrer le questionnement actuel de la place des femmes dans nos sociétés. J'ai même poussé le vice à retrouver le texte original des frères Grimm pour comparer, et c'est là qu'on réalise toute la qualité du travail de Stéphane Fert. Rien ne manque au conte original ; il pose tranquillement ses pions pour nous proposer une version des plus actuelle de ce "Peau de Mille Bêtes" avec en prime un graphisme des plus somptueux. Certaines planches sont tout bonnement magnifiques ! Entre l'absence d'encrage sur beaucoup de cases et une palette de couleurs des plus réussie j'avoue sortir de cette lecture complètement conquis ! A découvrir, je recommande chaudement !
Nocturno
Ah que j'aime cette ambiance si singulière qui transpire du graphisme et de l'imagination de Tony Sandoval ! C'est avec l'édition intégrale dégotée à Angoulême que je me suis plongée dans cette série. Entre réalisme amer et un fantastique sombre frôlant le gothique, Tony Sandoval nous propose de suivre l'évolution d'une relation amoureuse un peu tortueuse entre Karen, une jeune fille réservée et Seck le leader d'un groupe de métal. C'est à partir de cette trame qu'il nous embarque sur une frêle esquive qui va être ballotée entre réalité et fantastique jouant avec différents graphismes en fonction des événements et des ambiances qu'il nous impose. C'est majestueusement beau, original et bien mené. J'ai adoré ces ambiances liées au récit supportées par des parti pris graphiques différents au fil de l'album. Tony Sandoval a décidément un univers romantico-gothique très personnel qui me plait énormément !
Mes héros ont toujours été des junkies
Je ne connais pas la série Criminal, mais j'avoue avoir été séduit par ce hors série fort sympathique. Déjà, ce sont les deux auteurs de ce titre que j'ai beaucoup apprécié dans Fondu au noir ou plus récemment dans Kill or be killed qui ont attirés mon attention sur ce titre. Ajoutez à cela une colorisation de Jacob Philipps originale en applats de tons pastels ou sombres suivant les ambiances, et je me suis laissé tenté. Ellie a perdu sa mère d'une overdose 10 ans auparavant. Depuis elle trouve aux camés un certain romantisme qu'elle associe à des âmes en peine ou a des parcours plus ou moins artistiques. La retour à une certaine réalité n'en sera que plus brutal quand elle se retrouvera en cure de désintoxication.. C'est pourtant là qu'elle va faire la connaissance de Skip et qu'une idylle un peu singulière va commencer. Car tous les deux vont se faire la malle dans un road trip où alcool et dope vont couler à flots ! Mais les motivations réelles de nos deux tourtereaux ne sont pas si transparentes que ça et la fin de ce périple nous réserve une sacrez surprise ! Bref, cet album rondement mené est magnifiquement construit et nous mène bien par le bout du nez jusqu'à sa conclusion. Une bonne surprise ! Quant au dessin de Sean Philipps, il est toujours aussi efficace et j'ai franchement apprécié la colorisation singulière de Jacobs Philipps qui donne à l'ensemble des ambiances très réussies.
Le Bon Endroit
Voilà une histoire qui semble n’avoir ni queue ni tête (et la première planche, très touffue, hyper chargée et confuse peut dérouter celui qui découvre là le travail de Vanoli). Je dirais plutôt qu’elle n’a ni début ni fin. On est donc là dans un univers – caractéristique de l’auteur – qui ne correspond pas aux canons habituels du neuvième art. Alors que les premières cases débordent de la violence des batailles, l’histoire se déroule plutôt sur un rythme lent, contemplatif. Elle se passe dans une Chine ou un Japon médiéval (mais quelques termes hautement anachroniques apportent de petites touches étranges), alternant les dialogues entre deux bonhommes errant et illustration d’une sorte de conte. C’est en fait une chouette balade, que le dessin typique de Vanoli magnifie (il faut être réceptif à son style, mais moi j’aime vraiment beaucoup son dessin en à-plats, son Noir et Blanc gras dont le rendu est parfois proche de certaines gravures). Exercice fragile, qui peine visiblement à trouver ses lecteurs (presque un avis tous les dix ans sur le site !), mais qui mérite qu’on y jette un coup d’œil.