Malgré le fait que ce ne soit pas un coup de cœur ou même un super moment de lecture, comment mettre en-dessous de 4/5 ? Les dessins ou devrais-je dire peintures, de Christian Rossi sont évidemment magnifiques. En même temps, qui en aurait douté ? C’est surtout à mon sens le principal attrait de cet album qui permet de tenir durant ces 155 pages. D’ailleurs, respect et merci aux auteurs et éditeur de nous proposer un livre-objet avec un récit dense, bien éloigné de la sacro-sainte pagination à 48 planches.
Mais sinon je n’ai pas été emballé plus que cela par la teneur du propos qui ne m’inspire guère au moment d’écrire mon avis. Encore une histoire qui tourne autour du trou de balle, de la guerre des sexes tout ça… Cela dit, bon choix en forme de clin d’œil que le cadre de la mythique guerre de Troie pour illustrer une autre guerre immémoriale qu’est la guerre des sexes. Le message n’est pas inintéressant et j’y souscris. Il est d’autant plus d’actualité qu’en cette année 2018 le climat est des plus anxiogènes entre des soi-disant « féministes » des temps modernes et le reste du monde pour qui globalement ces questions passent un peu au-dessus de la tête. Mais bref, je digresse… L’aspect sociologique du récit est néanmoins intéressant à lire, cela m’a vaguement rappeler le 300 de Frank Miller, à cause du décorum surtout, bien que ce dernier parte sur quelque chose de complètement différent concernant les thématiques abordées. Ne sachant à quoi m’attendre, j’espérais un récit guerrier, avec un message en toile de fond bien sûr, mais avant tout une histoire orientée vers l’action. Bon de l’action il y en a, seulement ce dont parlent essentiellement les auteurs ici ne me touche pas plus que cela. Ce n’est pas un thème qui me branche.
Je l’ai lu, sans regret, je ne dis pas que je ne le feuilletterai pas à l’occasion pour ses dessins, encore une fois d’une beauté stupéfiante (bien que les jolies nanas, toutes sveltes, bien galbées et bien proportionnées là où il faut soit gratuit et pas hyper féministe pour le coup. C’est plus une vision fantasmée d’homme de la femme guerrière, mais ce n’est pas bien grave vu que j’en suis un:) ). Cependant une seule lecture m’a suffi pour ne pas passer par la case « achat ». Je flaire néanmoins que c'est une BD qui va concourir au best of de l'année civile.
Je suis d’accord avec les autres avis : l’histoire est tellement bien écrite qu’on a l’impression qu’elle est autobiographique. Fabien Vehlmann est vraiment au sommet de son art, ses personnages sont parfaitement développés, et la narration maitrisée.
L’histoire est prenante, malgré sa lenteur et son coté introspectif (ce qui n’est absolument pas un reproche), et je trouve sa longueur parfaite (bouclée deux tomes). Le cocktail violence/homosexualité/viol/maladies a de quoi choquer, mais j’imagine que tout est vrai et documenté… J’ai adoré la façon dont ces hommes condamnés trouvent un peu d’amour et d’espoir dans cet enfer sur Terre.
Le dessin d’Eric Sagot est très joli, même si j’aurais préféré un peu plus de couleur (choix personnel).
Un chouette diptyque.
J’avais un peu zappé cet album à sa sortie, pensant bêtement, après un rapide coup d’œil sur la couverture, que c’était un banal roman graphique autour de ramoneurs (le nom du dessinateur m’avait-il induit en erreur ?) !? Bref, c’était vraiment débile, et, heureusement, j’ai eu depuis l’occasion de réparer mon erreur.
Car non seulement ce n’est pas un roman graphique, encore moins banal, et qui plus est cette biographie m’a fait découvrir la très belle personnalité d’un anarchiste que je ne connaissais pas – moi qui m’intéresse beaucoup à ce mouvement et à ses idées.
Le ton de cette histoire est assez enlevé, très vif, avec quelques pointes d’humour : tout à fait raccord avec le très beau roman de Georges Darien, « Le voleur », livre de chevet d’Alexandre Jacob, le héros de cette « histoire », plusieurs fois cité (« Le plus rigoureux assaut que je sache contre l’hypocrisie, l’imposture, la sottise, la lâcheté », en disait André Breton, dans la préface d’une réédition, remarque qui pourrait d’ailleurs s’appliquer à la vie d’Alexandre Jacob). Alexandre Jacob, par sa personnalité (actes et paroles), ressemble ainsi beaucoup à Randal, le héros du « Voleur ».
La lecture de cet album est relativement rapide, malgré une pagination importante. C’est que le rythme est fluide (et le dessin de Chemineau y est aussi pour beaucoup). On suit la longue lutte qu’a été la vie de Jacob (dans un long flash-back au début, jusqu’à sa condamnation au bagne, puis de cette condamnation jusqu’à sa mort).
Matz a bien su nous montrer la grandeur de cet homme, qui n’a jamais trahi les idéaux de sa jeunesse, et qui a su rester droit et honnête (n’est-il pas un « gentleman cambrioleur » comme celui de Leblanc – mais avec une conscience politique plus exacerbée ?) – quand bien même la société l’accusait du contraire.
C’est un album parfois jubilatoire, parfois qui donne le blues, mais on ne peut que rester admiratif de la force de caractère dégagée par Jacob, et remercier Matz d’en avoir dressé un portrait si vivant.
Je n'ai pas lu " Lou !" dans l'ordre. Au gré de lectures chez des amis, d'achats en brocante et d'emprunts à la bibliothèque, ça a donné quelque chose comme "4,3,5,6,1,2". Évidemment, je ne conseille pas de le faire (ce serait assez farfelu de le faire sciemment d'ailleurs). Pas à cause d'un problème de compréhension globale, car les doubles pages au début de chaque album résument très bien et de façon très agréable les tomes précédents. En fait, ce qui m'a le plus dérangé, c'est que du coup, le premier tome m'a paru assez faible par rapport aux autres. Tout d'abord au niveau du dessin, mais aussi au niveau scénaristique.
Je m'explique : dans le premier album, nous avons droit à des gags courts et plutôt indépendants les uns des autres, qui forment un ensemble assez cohérent toutefois. À partir du tome 2, nous avons plutôt une histoire complète sur un album avec, au milieu, quelques pages avec des gags indépendants, souvent avec peu de textes et mettant en scène généralement le chat ou la mère de Lou.
Ce "format" est pour moi une des spécificités majeures de la bd, et un de ses atouts maîtres. En effet, ces gags, par leur côté décalé et en marge de l'histoire principale, me font toujours rire. Dans le premier tome, je trouve que ça marche moins bien, En meme temps, il est normal que l'auteur cherche ses marques, et je n'avais qu'à lire les albums dans l'ordre.
Lou ! devient vraiment une bonne bd à partir du tome 3, ou de la fin du tome 2. Les tomes 3,4 et 5 sont pour moi de petits bijoux : le dessin est plutôt sympa, l'humour marche du tonnerre, et les thèmes abordés sont variés et intelligemment traités ( la crise d'ado, les amourettes, le passage à la vie adulte et ce que cela implique, les craintes des parents, l'arrivée d'un nouvel enfant, etc.).
J'ai 23 ans, pas d'enfant et quand j'ai lu pour la première fois cette bd, j'étais un jeune ado d'environ 16 ans. Autant dire que je n'étais et ne suis toujours pas, mais alors pas du tout le public visé. Et pourtant, jai toujours beaucoup aimé Lou et sa mère. Signe que cette bande dessinée peut trouver des amateurs de tous horizons.
En ce qui concerne le "fameux" tome 6, je ne fais pas exception à la règle, j'ai trouvé ca très bizarre, c'est dommage, tout le côté caricature tout en restant réaliste et traitant de sujets sérieux disparaît un peu ici. Certes, quelques planches m'ont rappelé le "Lou !" que je connaissais, mais l'ensemble reste assez étrange.
L'auteur n'a que trois albums à son actif à savoir Kizilkum (2002), Rio Negro (2007) et cette année Akkinen (2017). A chaque fois, c'est une belle réussite au rendez-vous. De la vaste Patagonie avec Rio Negro, on passe dans le Grand Nord avec toujours la nature des grands espaces comme élément de son oeuvre.
Les thématiques sont toujours sérieuses. Ici, il s'agira de la pollution par de grandes entreprises d'hydrocarbures.
On peut apercevoir une couverture assez trompeuse bien que reflétant la réalité. On pourrait penser à une rencontre un peu bizarre mais il s'agit d'une oeuvre d'art avec du matériel de récupération.
C'est un album dans la pure veine de l'écologie responsable.
C'est le genre d'histoire psychologique que j'aime bien car cela me fait un peu flippé. Il est vrai qu'un événement tragique durant l'enfance ou l'adolescence peut avoir des conséquences très importantes.
Le thème du trouble de la personnalité n'est pas nouveau mais il est très bien traité par les auteurs en l'occurrence. J'ai juste un peu été déstabilisé par le passage d'une île méditerranéenne au Nordland marqué par l'absence de soleil.
Juste encore un mot pour dire que Rodolphe est au sommet de son art tant il maîtrise à merveille le scénario et la mise en scène. C'est réellement un excellent thriller psychologique. Il faut dire que la fin offre un dénouement pour le moins inattendu.
Je ne suis pas trop adepte des tirages en noir et blanc à la base. Non pas que je n’apprécie pas la chose mais si la couleur est réalisée par un artiste sachant utiliser sa palette, j’ai tendance à me tourner vers une version normale. Toutefois, comme Benvenuto Gesufal le personnage principal et narrateur de cette série intitulée Gagner la Guerre, j’arrive à sentir le bon filon lorsque j’en flaire un. Si on me dit « Frédéric Genêt », « Tirage limité à 1000 exemplaires », « adaptation du cycle majeur de Jaworski, le best-seller de la fantasy française de ces dernières années », et « pour la modique somme de 17,95 euros », je ne vais pas gamberger des masses.
Alors pour les néophytes, de quoi que ça cause ? Le premier tome intitulé Ciudalia d’après la cité où se déroule les tribulations de notre anti-héros, est l’adaptation d’une nouvelle de l’écrivain Jean-Philippe Jaworski : Mauvaise Donne. Bien que ne figurant pas dans le roman Gagner la Guerre, elle peut néanmoins lui être rattachée car personnages et décor en constituent ce qu’on pourrait appeler couramment un préquel. On peut même y voir un prototype ou galop d’essai de ce qui deviendra Gagner la Guerre.
Il s’agit principalement d’une histoire de Fantasy « à canaille », avec cependant des aspects politiques et militaires très présents. Entendez par là que complots, coups tordus d’assassins en scred, appât du gain, entourloupes et retournements de veste constituent la sève du récit, mais pas que… Le tout bien entendu saupoudré d’une légère pointe de fantastique, bien que cet aspect pourtant fondamentale en Fantasy (bah ouais quand même…) constitue malheureusement un des points faibles de l’univers car trop peu présent à mon goût. Le décorum est disons inspiré par l’Italie époque du quattrocento, tandis que le système politique régissant Ciudalia ressemble grosso modo à celui de l’antique République romaine avec deux podestats gouvernants la cité.
Bon maintenant que le décor est planté, je vais enfin en venir à pourquoi je juge cette nouveauté comme une très bonne adaptation et même tout simplement comme une très bonne BD. Déjà j’ai été très emballé par le level graphique proposé par Frédéric Genêt. C’est assez fouillé, l’encrage est surtout appuyé sur Benvenuto, mais tout ce qui gravite autour est plutôt bien travaillé et mis à part quelques cases, il nous propose des planches assez riches en détails et un trait net sans bavure. Vraiment il m’a donné envie de me mettre au N&B et pourquoi pas, de redécouvrir certains de mes artistes favoris dans des éditions sans couleurs, juste histoire de voir la différence et d’admirer encore plus la virtuosité de leur dessin. Après, j’ai aperçu quelques planches en couleurs, elles sont aussi très belles, ce n’est pas un problème.
Après, que dire… Les Récits du Vieux Royaume (nom du cycle) sont un peu la grosse patate de forain dans le bide du paysage Fantasy sur la dernière décennie. J-P Jaworski avec sa plume hyper sophistiquée, sa quasi logorrhée inconsciente pourrait-on s’amuser à décrire le style, a créé un personnage devenu aujourd’hui iconique parmi les lecteurs de Fantasy : Benvenuto Gesufal, ou la rencontre improbable entre le poète-truand François Villon dont il est fortement inspiré (les lecteurs le découvriront dans la suite que notre tueur à gages Benvenuto a quelques talents artistiques picturales), et John MacLaine, le gars au mauvais endroit au mauvais moment qui se fourvoie dans les emmerdes.
Les amateurs pourront regretter de ne pas retrouver dans ce premier jet toute la gouaille et le langage argotique dont use le personnage, et qui en faisait justement une de ces grandes forces et un fort point d’attachement. Mais patience… le vocabulaire argotique médiéviste a, pour l’instant, volontairement été mis de côté pour j’imagine faciliter la fluidité de la narration et des dialogues. Cela-dit j’y ai retrouvé la tonalité sinistre, grim&gritty du roman, ce qui démontre une adaptation plutôt fidèle.
Même si c’est un cycle que j’ai adoré lire je le trouvais, notamment dans le roman, assez longuet et il m’était arrivé parfois de piqué du nez, et je m’attendais à retrouver cet aspect plus « jactance » que « action ». Je ne pouvais plus mal me tromper car comme je l’ai mentionner plus haut il y a à boire et à manger pour tout le monde. Entre deux phases de courses-poursuites et de tractations politiques, Genêt use du flash-back pour remonter dans le passé de Benvenuto à l’époque où il servait comme soldat dans l’armée ciudalienne, ce qui offre des moments épiques, guerriers, de l’action très musclée.
Franchement il faut rester, acheter cet album, faire vivre cette série, parce que oui il y aura quelques creux mais aussi des batailles navales, du cape et épée, des elfes tolkieniens, plus de magie, plus d’action par la suite, toujours autant de traits d’humour cynique, des dialogues de soudards, ainsi que des plans machiavéliques encore plus fourbes.
J’avais été fort séduit par Betty Boob, le premier album scénarisé par Véro Cazot que j’ai eu l’occasion de lire. Du coup, lorsque j’ai entendu parler de ces petites distances, je n’ai pas réfléchi longtemps avant d’en faire une priorité d’achat.
En plus le synopsis est de ceux qui me parlent énormément avec ces deux personnages ayant du mal à trouver leur place dans un quotidien pourtant des plus banals.
Mais ce qui marque en premier, c’est le trait de Camille Benyamina. Spontané et expressif, il transmet bien les sentiments des personnages. Son côté faussement brouillon cadre bien avec le scénario tandis que la colorisation permet de créer un ‘fantôme’ des plus crédibles.
Au niveau de l’histoire, Véro Cazot explore deux mal-être très actuels. Mais plutôt que de se contenter d’un ‘bête’ roman graphique, elle choisit d’orienter son récit vers la fable fantastique. Le résultat est agréable à lire, parfois drôle, souvent touchant mais surtout très juste au niveau du ressenti des personnages. Utiliser ce subterfuge de la fable pour nous parler de problèmes bien réels de la vie en société permet à l’auteure de dédramatiser la situation mais l’analyse n’en devient finalement qu’encore plus pertinente.
Au final, Les petites distances est un récit amusant et touchant qui enchante dans un premier temps… mais pousse le lecteur à réfléchir dans un deuxième temps. Fin et intelligent, certains lecteurs n’y verront sans doute que banalités mais moi, j’ai bien aimé ce récit. Seul reproche : il y a parfois un peu trop d’eau de rose dans le bain.
Une des BD les plus drôles de ces dernières années. L'humour absurde à son plus haut niveau et un succès totalement mérité. Cette BD mérite de passer la barre hautement symbolique des 4/5.
Le meilleur album de Fabcaro que j'ai lu jusqu'à présent.
Cet album me fait penser à 'Gilles la Jungle' qui lui aussi parodiait les romans photos avec un dessin réaliste, des personnages qui ont toujours un visage sérieux et un humour très con quoique si Gilles parodiait Tarzan, ici on a droit à une parodie des histoires romantiques du genre que l'on retrouve dans des trucs comme Les feux de l'amour.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant rigolé en lisant une bande dessinée. Franchement il y a même plusieurs pages où je riais à chaque case tellement j'étais embarqué dans le délire et l'humour de l'auteur. L'humour ne m'a pas semblé lourd du tout et l'auteur arrête son histoire avant que la qualité des gags baisse. Un bon moment de détendre.
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Le Coeur des Amazones
Malgré le fait que ce ne soit pas un coup de cœur ou même un super moment de lecture, comment mettre en-dessous de 4/5 ? Les dessins ou devrais-je dire peintures, de Christian Rossi sont évidemment magnifiques. En même temps, qui en aurait douté ? C’est surtout à mon sens le principal attrait de cet album qui permet de tenir durant ces 155 pages. D’ailleurs, respect et merci aux auteurs et éditeur de nous proposer un livre-objet avec un récit dense, bien éloigné de la sacro-sainte pagination à 48 planches. Mais sinon je n’ai pas été emballé plus que cela par la teneur du propos qui ne m’inspire guère au moment d’écrire mon avis. Encore une histoire qui tourne autour du trou de balle, de la guerre des sexes tout ça… Cela dit, bon choix en forme de clin d’œil que le cadre de la mythique guerre de Troie pour illustrer une autre guerre immémoriale qu’est la guerre des sexes. Le message n’est pas inintéressant et j’y souscris. Il est d’autant plus d’actualité qu’en cette année 2018 le climat est des plus anxiogènes entre des soi-disant « féministes » des temps modernes et le reste du monde pour qui globalement ces questions passent un peu au-dessus de la tête. Mais bref, je digresse… L’aspect sociologique du récit est néanmoins intéressant à lire, cela m’a vaguement rappeler le 300 de Frank Miller, à cause du décorum surtout, bien que ce dernier parte sur quelque chose de complètement différent concernant les thématiques abordées. Ne sachant à quoi m’attendre, j’espérais un récit guerrier, avec un message en toile de fond bien sûr, mais avant tout une histoire orientée vers l’action. Bon de l’action il y en a, seulement ce dont parlent essentiellement les auteurs ici ne me touche pas plus que cela. Ce n’est pas un thème qui me branche. Je l’ai lu, sans regret, je ne dis pas que je ne le feuilletterai pas à l’occasion pour ses dessins, encore une fois d’une beauté stupéfiante (bien que les jolies nanas, toutes sveltes, bien galbées et bien proportionnées là où il faut soit gratuit et pas hyper féministe pour le coup. C’est plus une vision fantasmée d’homme de la femme guerrière, mais ce n’est pas bien grave vu que j’en suis un:) ). Cependant une seule lecture m’a suffi pour ne pas passer par la case « achat ». Je flaire néanmoins que c'est une BD qui va concourir au best of de l'année civile.
Paco les mains rouges
Je suis d’accord avec les autres avis : l’histoire est tellement bien écrite qu’on a l’impression qu’elle est autobiographique. Fabien Vehlmann est vraiment au sommet de son art, ses personnages sont parfaitement développés, et la narration maitrisée. L’histoire est prenante, malgré sa lenteur et son coté introspectif (ce qui n’est absolument pas un reproche), et je trouve sa longueur parfaite (bouclée deux tomes). Le cocktail violence/homosexualité/viol/maladies a de quoi choquer, mais j’imagine que tout est vrai et documenté… J’ai adoré la façon dont ces hommes condamnés trouvent un peu d’amour et d’espoir dans cet enfer sur Terre. Le dessin d’Eric Sagot est très joli, même si j’aurais préféré un peu plus de couleur (choix personnel). Un chouette diptyque.
Le Travailleur de la nuit
J’avais un peu zappé cet album à sa sortie, pensant bêtement, après un rapide coup d’œil sur la couverture, que c’était un banal roman graphique autour de ramoneurs (le nom du dessinateur m’avait-il induit en erreur ?) !? Bref, c’était vraiment débile, et, heureusement, j’ai eu depuis l’occasion de réparer mon erreur. Car non seulement ce n’est pas un roman graphique, encore moins banal, et qui plus est cette biographie m’a fait découvrir la très belle personnalité d’un anarchiste que je ne connaissais pas – moi qui m’intéresse beaucoup à ce mouvement et à ses idées. Le ton de cette histoire est assez enlevé, très vif, avec quelques pointes d’humour : tout à fait raccord avec le très beau roman de Georges Darien, « Le voleur », livre de chevet d’Alexandre Jacob, le héros de cette « histoire », plusieurs fois cité (« Le plus rigoureux assaut que je sache contre l’hypocrisie, l’imposture, la sottise, la lâcheté », en disait André Breton, dans la préface d’une réédition, remarque qui pourrait d’ailleurs s’appliquer à la vie d’Alexandre Jacob). Alexandre Jacob, par sa personnalité (actes et paroles), ressemble ainsi beaucoup à Randal, le héros du « Voleur ». La lecture de cet album est relativement rapide, malgré une pagination importante. C’est que le rythme est fluide (et le dessin de Chemineau y est aussi pour beaucoup). On suit la longue lutte qu’a été la vie de Jacob (dans un long flash-back au début, jusqu’à sa condamnation au bagne, puis de cette condamnation jusqu’à sa mort). Matz a bien su nous montrer la grandeur de cet homme, qui n’a jamais trahi les idéaux de sa jeunesse, et qui a su rester droit et honnête (n’est-il pas un « gentleman cambrioleur » comme celui de Leblanc – mais avec une conscience politique plus exacerbée ?) – quand bien même la société l’accusait du contraire. C’est un album parfois jubilatoire, parfois qui donne le blues, mais on ne peut que rester admiratif de la force de caractère dégagée par Jacob, et remercier Matz d’en avoir dressé un portrait si vivant.
Lou !
Je n'ai pas lu " Lou !" dans l'ordre. Au gré de lectures chez des amis, d'achats en brocante et d'emprunts à la bibliothèque, ça a donné quelque chose comme "4,3,5,6,1,2". Évidemment, je ne conseille pas de le faire (ce serait assez farfelu de le faire sciemment d'ailleurs). Pas à cause d'un problème de compréhension globale, car les doubles pages au début de chaque album résument très bien et de façon très agréable les tomes précédents. En fait, ce qui m'a le plus dérangé, c'est que du coup, le premier tome m'a paru assez faible par rapport aux autres. Tout d'abord au niveau du dessin, mais aussi au niveau scénaristique. Je m'explique : dans le premier album, nous avons droit à des gags courts et plutôt indépendants les uns des autres, qui forment un ensemble assez cohérent toutefois. À partir du tome 2, nous avons plutôt une histoire complète sur un album avec, au milieu, quelques pages avec des gags indépendants, souvent avec peu de textes et mettant en scène généralement le chat ou la mère de Lou. Ce "format" est pour moi une des spécificités majeures de la bd, et un de ses atouts maîtres. En effet, ces gags, par leur côté décalé et en marge de l'histoire principale, me font toujours rire. Dans le premier tome, je trouve que ça marche moins bien, En meme temps, il est normal que l'auteur cherche ses marques, et je n'avais qu'à lire les albums dans l'ordre. Lou ! devient vraiment une bonne bd à partir du tome 3, ou de la fin du tome 2. Les tomes 3,4 et 5 sont pour moi de petits bijoux : le dessin est plutôt sympa, l'humour marche du tonnerre, et les thèmes abordés sont variés et intelligemment traités ( la crise d'ado, les amourettes, le passage à la vie adulte et ce que cela implique, les craintes des parents, l'arrivée d'un nouvel enfant, etc.). J'ai 23 ans, pas d'enfant et quand j'ai lu pour la première fois cette bd, j'étais un jeune ado d'environ 16 ans. Autant dire que je n'étais et ne suis toujours pas, mais alors pas du tout le public visé. Et pourtant, jai toujours beaucoup aimé Lou et sa mère. Signe que cette bande dessinée peut trouver des amateurs de tous horizons. En ce qui concerne le "fameux" tome 6, je ne fais pas exception à la règle, j'ai trouvé ca très bizarre, c'est dommage, tout le côté caricature tout en restant réaliste et traitant de sujets sérieux disparaît un peu ici. Certes, quelques planches m'ont rappelé le "Lou !" que je connaissais, mais l'ensemble reste assez étrange.
Akkinen - Zone toxique
L'auteur n'a que trois albums à son actif à savoir Kizilkum (2002), Rio Negro (2007) et cette année Akkinen (2017). A chaque fois, c'est une belle réussite au rendez-vous. De la vaste Patagonie avec Rio Negro, on passe dans le Grand Nord avec toujours la nature des grands espaces comme élément de son oeuvre. Les thématiques sont toujours sérieuses. Ici, il s'agira de la pollution par de grandes entreprises d'hydrocarbures. On peut apercevoir une couverture assez trompeuse bien que reflétant la réalité. On pourrait penser à une rencontre un peu bizarre mais il s'agit d'une oeuvre d'art avec du matériel de récupération. C'est un album dans la pure veine de l'écologie responsable.
Je suis un autre
C'est le genre d'histoire psychologique que j'aime bien car cela me fait un peu flippé. Il est vrai qu'un événement tragique durant l'enfance ou l'adolescence peut avoir des conséquences très importantes. Le thème du trouble de la personnalité n'est pas nouveau mais il est très bien traité par les auteurs en l'occurrence. J'ai juste un peu été déstabilisé par le passage d'une île méditerranéenne au Nordland marqué par l'absence de soleil. Juste encore un mot pour dire que Rodolphe est au sommet de son art tant il maîtrise à merveille le scénario et la mise en scène. C'est réellement un excellent thriller psychologique. Il faut dire que la fin offre un dénouement pour le moins inattendu.
Gagner la Guerre
Je ne suis pas trop adepte des tirages en noir et blanc à la base. Non pas que je n’apprécie pas la chose mais si la couleur est réalisée par un artiste sachant utiliser sa palette, j’ai tendance à me tourner vers une version normale. Toutefois, comme Benvenuto Gesufal le personnage principal et narrateur de cette série intitulée Gagner la Guerre, j’arrive à sentir le bon filon lorsque j’en flaire un. Si on me dit « Frédéric Genêt », « Tirage limité à 1000 exemplaires », « adaptation du cycle majeur de Jaworski, le best-seller de la fantasy française de ces dernières années », et « pour la modique somme de 17,95 euros », je ne vais pas gamberger des masses. Alors pour les néophytes, de quoi que ça cause ? Le premier tome intitulé Ciudalia d’après la cité où se déroule les tribulations de notre anti-héros, est l’adaptation d’une nouvelle de l’écrivain Jean-Philippe Jaworski : Mauvaise Donne. Bien que ne figurant pas dans le roman Gagner la Guerre, elle peut néanmoins lui être rattachée car personnages et décor en constituent ce qu’on pourrait appeler couramment un préquel. On peut même y voir un prototype ou galop d’essai de ce qui deviendra Gagner la Guerre. Il s’agit principalement d’une histoire de Fantasy « à canaille », avec cependant des aspects politiques et militaires très présents. Entendez par là que complots, coups tordus d’assassins en scred, appât du gain, entourloupes et retournements de veste constituent la sève du récit, mais pas que… Le tout bien entendu saupoudré d’une légère pointe de fantastique, bien que cet aspect pourtant fondamentale en Fantasy (bah ouais quand même…) constitue malheureusement un des points faibles de l’univers car trop peu présent à mon goût. Le décorum est disons inspiré par l’Italie époque du quattrocento, tandis que le système politique régissant Ciudalia ressemble grosso modo à celui de l’antique République romaine avec deux podestats gouvernants la cité. Bon maintenant que le décor est planté, je vais enfin en venir à pourquoi je juge cette nouveauté comme une très bonne adaptation et même tout simplement comme une très bonne BD. Déjà j’ai été très emballé par le level graphique proposé par Frédéric Genêt. C’est assez fouillé, l’encrage est surtout appuyé sur Benvenuto, mais tout ce qui gravite autour est plutôt bien travaillé et mis à part quelques cases, il nous propose des planches assez riches en détails et un trait net sans bavure. Vraiment il m’a donné envie de me mettre au N&B et pourquoi pas, de redécouvrir certains de mes artistes favoris dans des éditions sans couleurs, juste histoire de voir la différence et d’admirer encore plus la virtuosité de leur dessin. Après, j’ai aperçu quelques planches en couleurs, elles sont aussi très belles, ce n’est pas un problème. Après, que dire… Les Récits du Vieux Royaume (nom du cycle) sont un peu la grosse patate de forain dans le bide du paysage Fantasy sur la dernière décennie. J-P Jaworski avec sa plume hyper sophistiquée, sa quasi logorrhée inconsciente pourrait-on s’amuser à décrire le style, a créé un personnage devenu aujourd’hui iconique parmi les lecteurs de Fantasy : Benvenuto Gesufal, ou la rencontre improbable entre le poète-truand François Villon dont il est fortement inspiré (les lecteurs le découvriront dans la suite que notre tueur à gages Benvenuto a quelques talents artistiques picturales), et John MacLaine, le gars au mauvais endroit au mauvais moment qui se fourvoie dans les emmerdes. Les amateurs pourront regretter de ne pas retrouver dans ce premier jet toute la gouaille et le langage argotique dont use le personnage, et qui en faisait justement une de ces grandes forces et un fort point d’attachement. Mais patience… le vocabulaire argotique médiéviste a, pour l’instant, volontairement été mis de côté pour j’imagine faciliter la fluidité de la narration et des dialogues. Cela-dit j’y ai retrouvé la tonalité sinistre, grim&gritty du roman, ce qui démontre une adaptation plutôt fidèle. Même si c’est un cycle que j’ai adoré lire je le trouvais, notamment dans le roman, assez longuet et il m’était arrivé parfois de piqué du nez, et je m’attendais à retrouver cet aspect plus « jactance » que « action ». Je ne pouvais plus mal me tromper car comme je l’ai mentionner plus haut il y a à boire et à manger pour tout le monde. Entre deux phases de courses-poursuites et de tractations politiques, Genêt use du flash-back pour remonter dans le passé de Benvenuto à l’époque où il servait comme soldat dans l’armée ciudalienne, ce qui offre des moments épiques, guerriers, de l’action très musclée. Franchement il faut rester, acheter cet album, faire vivre cette série, parce que oui il y aura quelques creux mais aussi des batailles navales, du cape et épée, des elfes tolkieniens, plus de magie, plus d’action par la suite, toujours autant de traits d’humour cynique, des dialogues de soudards, ainsi que des plans machiavéliques encore plus fourbes.
Les Petites Distances
J’avais été fort séduit par Betty Boob, le premier album scénarisé par Véro Cazot que j’ai eu l’occasion de lire. Du coup, lorsque j’ai entendu parler de ces petites distances, je n’ai pas réfléchi longtemps avant d’en faire une priorité d’achat. En plus le synopsis est de ceux qui me parlent énormément avec ces deux personnages ayant du mal à trouver leur place dans un quotidien pourtant des plus banals. Mais ce qui marque en premier, c’est le trait de Camille Benyamina. Spontané et expressif, il transmet bien les sentiments des personnages. Son côté faussement brouillon cadre bien avec le scénario tandis que la colorisation permet de créer un ‘fantôme’ des plus crédibles. Au niveau de l’histoire, Véro Cazot explore deux mal-être très actuels. Mais plutôt que de se contenter d’un ‘bête’ roman graphique, elle choisit d’orienter son récit vers la fable fantastique. Le résultat est agréable à lire, parfois drôle, souvent touchant mais surtout très juste au niveau du ressenti des personnages. Utiliser ce subterfuge de la fable pour nous parler de problèmes bien réels de la vie en société permet à l’auteure de dédramatiser la situation mais l’analyse n’en devient finalement qu’encore plus pertinente. Au final, Les petites distances est un récit amusant et touchant qui enchante dans un premier temps… mais pousse le lecteur à réfléchir dans un deuxième temps. Fin et intelligent, certains lecteurs n’y verront sans doute que banalités mais moi, j’ai bien aimé ce récit. Seul reproche : il y a parfois un peu trop d’eau de rose dans le bain.
Zaï Zaï Zaï Zaï
Une des BD les plus drôles de ces dernières années. L'humour absurde à son plus haut niveau et un succès totalement mérité. Cette BD mérite de passer la barre hautement symbolique des 4/5.
Et si l'amour c'était aimer ?
Le meilleur album de Fabcaro que j'ai lu jusqu'à présent. Cet album me fait penser à 'Gilles la Jungle' qui lui aussi parodiait les romans photos avec un dessin réaliste, des personnages qui ont toujours un visage sérieux et un humour très con quoique si Gilles parodiait Tarzan, ici on a droit à une parodie des histoires romantiques du genre que l'on retrouve dans des trucs comme Les feux de l'amour. Cela faisait longtemps que je n'avais pas autant rigolé en lisant une bande dessinée. Franchement il y a même plusieurs pages où je riais à chaque case tellement j'étais embarqué dans le délire et l'humour de l'auteur. L'humour ne m'a pas semblé lourd du tout et l'auteur arrête son histoire avant que la qualité des gags baisse. Un bon moment de détendre.