Deux premiers tomes plutôt réussis pour l'instant, mais on n'est pas encore dans le franchement bien. Il manque encore un petit truc pour arriver à la note supérieure.
Le dessin, tout d'abord, est bon. Vallée a un style bien à lui, qui a fait ses preuves. Personnellement, je trouve la façon dont les noirs sont dessinés un peu caricaturale, avec leurs grosses lèvres. Mais comme il est dit dans les précédents avis, ici personne n'est juste ou bon, les blancs, les noirs, tout le monde est dans le même bateau.
L'atrocité de la guerre et des affrontements civils et militaires est bien rendue, ainsi que la situation précaire de tous les habitants du Katanga, des plus pauvres aux plus riches, qui ne sont nullement en sécurité.
Le scénario reprend dans les grandes lignes l'histoire de l'indépendance éclair du Katanga au début des années 60, en mettant au centre les mercenaires qui ont effectivement investi l'Etat à l'époque. Et, au milieu, on rajoute une histoire de diamants, avec un héros katangais, Charlie, qui cherche à se tirer d'affaire tout en assurant son avenir.
Et c'est là que le bat blesse un peu en ce qui me concerne : c'est trop complexe, on finit par être un peu perdu. Certes, l'idée de lier cette histoire de diamant aux évènements historiques permet de donner une substance à la chose, et de la rendre intéressante, mais cela crée du désordre. Il m'a fallu faire des recherches sur l'histoire du Katanga pour m'y retrouver un peu plus.
En dehors de cela, c'est agréable et intéressant à lire. Les personnages sont hauts en couleur, la narration est bien faite.
J'attends la suite, dans l'espoir d'un peu plus de clarté, ce qui me permettrait de remonter la note. Pour l'instant, c'est 3,5/5.
MAJ après lecture du tome 3 :
Ce tome 3 conclut parfaitement la série et me permet de rehausser la note. Je maintiens ce que j'avais dit, c'est un peu compliqué de se mettre dedans. Mais j'ai relu les deux premiers tomes avant de lire le troisième, et à la deuxième lecture, et avec une ou deux recherches sur google pour mieux appréhender la situation politique à l'époque, c'est très bien passé, le récit était plus fluide et j'ai vraiment beaucoup apprécié cette seconde lecture.
Les personnages sont tous très bien développés, des français et belges en "pays conquis" mais qui se retrouvent les pions de politiciens magouilleurs en passant par les vrais héros de cette histoire (Charlie et Alicia) qui essaient tant bien que mal de se tirer d'affaire dans un mode des plus hostiles.
Le tome 3 vient livrer une conclusion intéressante et à laquelle je ne m'attendais pas forcément.Bref, une bonne série qui appelle à un peu de documentation si on veut vraiment l'apprécier.
L’impressionnisme étant sans doute l'une de mes périodes picturales préférées, cette adaptation du polar de Michel Bussi avait toutes les chances de me plaire. Surtout que le trait de Didier Cassegrain et sa mise en couleur prennent ici toute leur ampleur pour nous proposer un album d'une très grande qualité.
Il faut dire que l'adaptation du scénario de Michel Bussi réalisée par Fred Duval est parfaite. Autant certaines adaptations sont parfois ratées à cause de coupes trop sévères, ou au contraires de bavardages trop présents pour essayer de coller au texte d'origine, autant là j'ai trouvé que le découpage et la narration semblaient laisser au récit toute sa saveur alambiquée pour trouver le juste équilibre.
Ajoutez à cela le trait et la mise en couleur de Didier Cassegrain qui sont de toute beauté et parfaitement raccord avec le sujet (quelle lumière dans ses cases !!!), et vous obtenez un album dans lequel on plonge et on se laisse mener par le bout du nez. Je trouve que Didier Cassegrain vient avec cet album de faire un grand pas par rapport à ce que je connaissais de son travail. C'est beau, expressif, judicieux, bref, j'ai adoré !
Dans la catégorie des pépites méconnues de Goscinny, Les Divagations de Mr Sait-tout ne sont pas loin du sommet. Juste en-dessous de La Potachologie, chef-d'oeuvre oublié du grand René, pour être précis. Et il est la preuve qu'on n'aura décidément jamais fini de découvrir le génie de cet auteur hors-normes.
Avec l'aide du dessinateur Martial, Goscinny entreprend donc de réécrire l'Histoire de manière complètement loufoque. A la croisée d'Astérix (les anachronismes et le jeu sur les clichés liés à chaque nationalité), d'Iznogoud (les calembours à toutes les sauces) et Les Dingodossiers (la forme de courtes rubriques explicatives), ces Divagations de Mr Sait-tout sont un pur moment de bonheur.
Les gags hilarants s'enchaînent, et d'autant plus efficacement qu'on ne s'y attend jamais, alternant entre toutes les formes de comique possible (de dialogue, de situation, de répétition, etc, etc...), ce qui permet au lecteur de ne jamais s'ennuyer, et donne à chaque récit une incroyable densité. En effet, comme souvent chez Goscinny, tout le sel de l'album réside dans les plus petits détails, qui montrent que l'auteur n'a rien négligé dans ses histoires. Maniant l'absurde avec une bonne humeur communicative, René Goscinny nous fait éclater de rire à presque chacune des pages de l'album, d'une richesse insondable.
Même s'il n'a pas le génie d'un Uderzo ou d'un Greg, Martial nous offre toutefois un dessin extrêmement réussi, d'un trait clair et précis, qui met bien en valeur les expressions des personnages. Ces histoires sont en outre l'occasion pour le dessinateur, à la suite du scénariste, de varier les plaisirs en changeant de cadre du tout au tout à chaque nouveau récit, nous faisant voyager du Moyen-Âge français ou britannique aux Esquimaux en passant par la Chine, l'Italie ou l'Amérique du sud. Une exploration déjantée à laquelle on se prête sans hésiter un seul instant, et qui, au gré de ses neuf histoires, paraît décidément bien trop courte...
Pas grave, arrivé à la fin, on n'a qu'à recommencer l'album à la première page. C'est de toute façon impossible de s'en lasser !
4,5/5
3.5
J'ai bien aimé cette mini-série où Ennis reprend un personnage que je ne connaissais pas. D'ailleurs le héros de l'album n'est pas le Soldat Inconnu, mais un agent de la CIA qui enquête sur lui.
Comme souvent, Ennis va dénoncer les travers des puissants (ici c'est bien sûr l'impérialisme américain qu'il attaque) et il le fait au travers des agissements du Soldat Inconnu qui est prêt à tout pour combattre les ennemis de l'Amérique. Bon, la dénonciation n'est pas des plus originales et n'importe qui ayant lu un livre d'histoire ne va pas être trop surpris par ce que révèle Ennis, mais j'ai tout de même trouvé que le scénario était prenant. Il faut dire qu'il y a un vrai scénario avec du vrai suspense et que ça ne se résume pas à un type qui va apprendre toutes les horreurs que le gouvernement américain a faites depuis la seconde guerre mondiale.
Ajoutant à cela que le dessin est correct et que même si le scénario manque de subtilité, Ennis ne tombe pas dans ses travers en faisant un truc trop bourrin ou en ajoutant plein d'humour vulgaire.
J'avoue avoir été scotché par cette fable médiévale. Il est vrai que le début m'a paru assez pompeux mais on est tout de suite imergé dans une ambiance assez particulière et somme toute originale. Le récit commence enfin avec ses intrigues de palais digne de la série Game of Thrones. On est alors assez rapidement conquis.
Au niveau graphique, c'est époustouflant au niveau des planches. Le grand format et l'édition soignée procurent incontestablement des avantages. L'émerveillement est assuré ! Bref, cela sort du commun des mortels.
Les thèmes sont assez classiques comme le rôle des femmes dans la société et ou la juste répartition des richesses sans opérer de distinction de classes.
Je suivrais cette série avec le plus grand plaisir. C'est un must dans le genre. Une très bonne bande dessinée. Je ne peux être plus clair.
Attention oeuvre OVNI !
Réalisé entièrement au stylo Bic et conçu comme une suite d'illustrations muettes de manière équivoque, cet étrange album raconte une histoire simple ou complexe selon la concentration et l'implication du lecteur sur la déliquescence de notre monde contemporain.
Contemporain, oui et non tant Peeters s'amuse à brouiller constamment les pistes par une superposition de différentes époques et civilisations convergeant immuablement vers le chaos.
En prenant comme témoin et repère un curieux personnage jaune fluo qui va traverser un monde post apocalyptique, Peeters reprend le principe du "Marabout, Bout de Ficelle" pour justifier cette écriture automatique de paysages dévastés par la seule présence de l'homme dans son environnement.
Les dessins sont superbes. Le choix des couleurs permet de s'y retrouver par de subtils allers-retours d'une planche vers une autre. Conçu comme le 5ème tome muet de sa série culte Aâma, l'auteur nous délivre un message peut être trop manichéen sur l'écologie mais également trop cryptique pour pouvoir être apprécié lors d'une première lecture.
Le pouvoir d'attraction est tel qu'on aimera s'y replonger ultérieurement par petites touches et y passer du temps, le talent de dessinateur prenant réellement le pas sur un scénario étouffé par trop de références. D'ailleurs la préface et les clins d’œil à d'autres auteurs permettent un peu de s'y retrouver tel un livre où il faudrait retrouver Charlie.
Les lecteurs de bandes dessinées plus traditionnelles risquent d'être confrontés à un mur d'incompréhensions et de n'y trouver qu'un livre sans aucune clé ni âme.
Conçu pour ne pas plaire au plus grand nombre, il s'agit probablement de l’œuvre la moins accessible du prolifique auteur mais elle mérite amplement la peine de s'y perdre pour peut-être mieux s'y retrouver.
Dans tous les cas, le plaisir graphique décuplé par le format à l'italienne idéal en fera forcément un indispensable pour tous les fans de l'auteur.
Je cherchais un manga plutôt adulte et court. Je suis tombée sur cette série en deux tomes à la bibliothèque.
L’histoire parle de la vie de jeunes adultes qui ont un groupe de musique et qui font tout pour percer. A côté, ils galèrent dans des petits boulots mal payés. En parallèle, l’un des membres du groupe (le héros) à une histoire d’amour avec une fille normale.
L’histoire parle donc de la vie de gens « normaux » et elle le fait bien. On ne s’ennuie pas et on se prend à apprécier cette bande de copains. Dans le premier tome, l’histoire est plutôt banale mais cela se laisse lire. Dans le second tome, on est plus dans l’émotion et elle se transmet au lecteur.
Le dessin est bon, réaliste et colle parfaitement au style de l’histoire.
En résumé, un beau récit de vie, où l’on ne s’ennuie pas, et qui, sur la fin, nous emmène dans l’émotion.
Voilà un comics qui m'aura franchement fait beaucoup, mais alors beaucoup délirer.
Tony Chu est un cibopathe qui peut, rien qu'en mangeant un aliment, tout savoir sur celui-ci (la façon dont il a été produit, ou tué si c'est un animal ou ...autre chose de vivant). Ses pouvoirs seront extrêmement utiles pour contrecarrer les plans de divers personnages ayant eux aussi différents pouvoirs en lien avec la nourriture. Ah, et la population mondiale a été drastiquement réduite par une (soi-disant?) épidémie de grippe aviaire. Interdiction donc totale de manger du poulet. Vous l'aurez compris, on est ici dans du bon gros délire. Les auteurs s'amusent et ça se sent. On note de très belles réussites, notamment au niveau des personnages (mention spéciale pour la partenaire de la fille de Chu et les doubles pages de Poyo).
Au fil des albums, la série devient cependant un peu plus sombre, et l'équilibre entre humour et drame est plutôt bien trouvé.
Le dessin, quant à lui, sert très bien le scénario barré. Dans les bd d'humour, ce qui est le plus important selon moi, ce sont les trombines des personnages. Et Rob Guillory croque ses protagonistes de façon tordante et très nette, leurs expressions sont vraiment très drôles. Les scènes d'action sont également très bien rendues. Bref, du très bon boulot.
"Tony Chu Détective Cannibale" n'échappe tout de même pas à certains petits défauts, le plus prégnant étant la caricature des personnages : Tony est de plus en plus déprimant au fil de la série quand Colby devient un peu agaçant, étant sans cesse de moins en moins responsable par opposition à Tony. Mais dans une bd où l'humour repose beaucoup sur l'exagération, difficile d'y échapper. Et à ce titre, on peut reconnaitre le mérite aux auteurs d'avoir tout de même réussi à garer un certain aspect dramatique (la mort est assez présente).
De plus, au bout de 12 albums, il était temps que ça se finisse. J'étais moins captivé à la fin, et la conclusion est arrivée, à mon avis, au bon moment ; il n'aurait en tous les cas pas fallu attendre encore. Cela est encore dû au type d'humour : au bout de 12 albums, ça devient un peu lourd. Mais c'est génial quand on ne tire pas trop sur la corde, et c'est le cas in extremis ici.
Tony Chu s'est arrêté au bon moment, quand je me commençais à me demander si, en définitive, ce n'était pas en train de devenir plus "pas mal" que "franchement bien". Mais non, Tony Chu Détective Cannibale est bien un petit bijou d'humour que je recommande à tous.
J'ai franchement adoré ce roman policier ayant pour cadre la Laponie. Il s'agit d'une histoire de tambour chamanique et de meurtre entre éleveurs de rennes. Il y a une atmosphère nordique toute particulière qui m'a tout de suite séduit.
Au niveau graphique, c'est du noir et blanc mais agrémenté d'un peu de bleu avec quelques nuances de gris. Cela donne une couleur assez pastel assez original. Le dépaysement sera garantie au pays des aurores boréales.
Pour une fois, je ne me suis pas ennuyé dans ce roman policier car on découvre la culture des samis (vrai nom des Laponsà) dans un contexte de colonisation par des scandinaves norvégiens ou suédois. Il y a même un français mais qui vient au nom d'une exploitation minière. Il faut dire que le sol regorge de richesses.
Au final, une oeuvre fluide et harmonieuse. Le froid et la nuit polaire nous prennent aux tripes dans la blancheur de la Laponie.
3.5
Cette série a du potentiel.
Le premier tome pose surtout les bases de l'intrigue. Durant plusieurs chapitres on suit la vie du héros qui a une mère surprotectrice et lorsque son cousin le lui fait remarquer, il se met à se poser des questions sur sa relation avec sa mère. Le lecteur peut facilement deviner que quelque chose ne tourne pas rond avec la mère, mais ce n'est vraiment que dans les derniers chapitres de ce premier tome que l'auteur montre qu'il y a effectivement un problème et cela va déclencher un événement tragique.
L'intrigue est bien menée et la fin du premier tome donne envie de lire la suite. Si l'auteur développe bien son récit, cela pourrait donner une excellente série. Comme j'ai bien aimé les deux autres séries que j'ai lues de lui je lui fais confiance. En tout cas, si on est amateur de thriller psychologique, ce manga risque de vous intéresser. Sinon, j'ai trouvé que le dessin était pas mal.
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Katanga
Deux premiers tomes plutôt réussis pour l'instant, mais on n'est pas encore dans le franchement bien. Il manque encore un petit truc pour arriver à la note supérieure. Le dessin, tout d'abord, est bon. Vallée a un style bien à lui, qui a fait ses preuves. Personnellement, je trouve la façon dont les noirs sont dessinés un peu caricaturale, avec leurs grosses lèvres. Mais comme il est dit dans les précédents avis, ici personne n'est juste ou bon, les blancs, les noirs, tout le monde est dans le même bateau. L'atrocité de la guerre et des affrontements civils et militaires est bien rendue, ainsi que la situation précaire de tous les habitants du Katanga, des plus pauvres aux plus riches, qui ne sont nullement en sécurité. Le scénario reprend dans les grandes lignes l'histoire de l'indépendance éclair du Katanga au début des années 60, en mettant au centre les mercenaires qui ont effectivement investi l'Etat à l'époque. Et, au milieu, on rajoute une histoire de diamants, avec un héros katangais, Charlie, qui cherche à se tirer d'affaire tout en assurant son avenir. Et c'est là que le bat blesse un peu en ce qui me concerne : c'est trop complexe, on finit par être un peu perdu. Certes, l'idée de lier cette histoire de diamant aux évènements historiques permet de donner une substance à la chose, et de la rendre intéressante, mais cela crée du désordre. Il m'a fallu faire des recherches sur l'histoire du Katanga pour m'y retrouver un peu plus. En dehors de cela, c'est agréable et intéressant à lire. Les personnages sont hauts en couleur, la narration est bien faite. J'attends la suite, dans l'espoir d'un peu plus de clarté, ce qui me permettrait de remonter la note. Pour l'instant, c'est 3,5/5. MAJ après lecture du tome 3 : Ce tome 3 conclut parfaitement la série et me permet de rehausser la note. Je maintiens ce que j'avais dit, c'est un peu compliqué de se mettre dedans. Mais j'ai relu les deux premiers tomes avant de lire le troisième, et à la deuxième lecture, et avec une ou deux recherches sur google pour mieux appréhender la situation politique à l'époque, c'est très bien passé, le récit était plus fluide et j'ai vraiment beaucoup apprécié cette seconde lecture. Les personnages sont tous très bien développés, des français et belges en "pays conquis" mais qui se retrouvent les pions de politiciens magouilleurs en passant par les vrais héros de cette histoire (Charlie et Alicia) qui essaient tant bien que mal de se tirer d'affaire dans un mode des plus hostiles. Le tome 3 vient livrer une conclusion intéressante et à laquelle je ne m'attendais pas forcément.Bref, une bonne série qui appelle à un peu de documentation si on veut vraiment l'apprécier.
Nymphéas noirs
L’impressionnisme étant sans doute l'une de mes périodes picturales préférées, cette adaptation du polar de Michel Bussi avait toutes les chances de me plaire. Surtout que le trait de Didier Cassegrain et sa mise en couleur prennent ici toute leur ampleur pour nous proposer un album d'une très grande qualité. Il faut dire que l'adaptation du scénario de Michel Bussi réalisée par Fred Duval est parfaite. Autant certaines adaptations sont parfois ratées à cause de coupes trop sévères, ou au contraires de bavardages trop présents pour essayer de coller au texte d'origine, autant là j'ai trouvé que le découpage et la narration semblaient laisser au récit toute sa saveur alambiquée pour trouver le juste équilibre. Ajoutez à cela le trait et la mise en couleur de Didier Cassegrain qui sont de toute beauté et parfaitement raccord avec le sujet (quelle lumière dans ses cases !!!), et vous obtenez un album dans lequel on plonge et on se laisse mener par le bout du nez. Je trouve que Didier Cassegrain vient avec cet album de faire un grand pas par rapport à ce que je connaissais de son travail. C'est beau, expressif, judicieux, bref, j'ai adoré !
Les Divagations de Mr Sait-Tout
Dans la catégorie des pépites méconnues de Goscinny, Les Divagations de Mr Sait-tout ne sont pas loin du sommet. Juste en-dessous de La Potachologie, chef-d'oeuvre oublié du grand René, pour être précis. Et il est la preuve qu'on n'aura décidément jamais fini de découvrir le génie de cet auteur hors-normes. Avec l'aide du dessinateur Martial, Goscinny entreprend donc de réécrire l'Histoire de manière complètement loufoque. A la croisée d'Astérix (les anachronismes et le jeu sur les clichés liés à chaque nationalité), d'Iznogoud (les calembours à toutes les sauces) et Les Dingodossiers (la forme de courtes rubriques explicatives), ces Divagations de Mr Sait-tout sont un pur moment de bonheur. Les gags hilarants s'enchaînent, et d'autant plus efficacement qu'on ne s'y attend jamais, alternant entre toutes les formes de comique possible (de dialogue, de situation, de répétition, etc, etc...), ce qui permet au lecteur de ne jamais s'ennuyer, et donne à chaque récit une incroyable densité. En effet, comme souvent chez Goscinny, tout le sel de l'album réside dans les plus petits détails, qui montrent que l'auteur n'a rien négligé dans ses histoires. Maniant l'absurde avec une bonne humeur communicative, René Goscinny nous fait éclater de rire à presque chacune des pages de l'album, d'une richesse insondable. Même s'il n'a pas le génie d'un Uderzo ou d'un Greg, Martial nous offre toutefois un dessin extrêmement réussi, d'un trait clair et précis, qui met bien en valeur les expressions des personnages. Ces histoires sont en outre l'occasion pour le dessinateur, à la suite du scénariste, de varier les plaisirs en changeant de cadre du tout au tout à chaque nouveau récit, nous faisant voyager du Moyen-Âge français ou britannique aux Esquimaux en passant par la Chine, l'Italie ou l'Amérique du sud. Une exploration déjantée à laquelle on se prête sans hésiter un seul instant, et qui, au gré de ses neuf histoires, paraît décidément bien trop courte... Pas grave, arrivé à la fin, on n'a qu'à recommencer l'album à la première page. C'est de toute façon impossible de s'en lasser ! 4,5/5
Le Soldat Inconnu
3.5 J'ai bien aimé cette mini-série où Ennis reprend un personnage que je ne connaissais pas. D'ailleurs le héros de l'album n'est pas le Soldat Inconnu, mais un agent de la CIA qui enquête sur lui. Comme souvent, Ennis va dénoncer les travers des puissants (ici c'est bien sûr l'impérialisme américain qu'il attaque) et il le fait au travers des agissements du Soldat Inconnu qui est prêt à tout pour combattre les ennemis de l'Amérique. Bon, la dénonciation n'est pas des plus originales et n'importe qui ayant lu un livre d'histoire ne va pas être trop surpris par ce que révèle Ennis, mais j'ai tout de même trouvé que le scénario était prenant. Il faut dire qu'il y a un vrai scénario avec du vrai suspense et que ça ne se résume pas à un type qui va apprendre toutes les horreurs que le gouvernement américain a faites depuis la seconde guerre mondiale. Ajoutant à cela que le dessin est correct et que même si le scénario manque de subtilité, Ennis ne tombe pas dans ses travers en faisant un truc trop bourrin ou en ajoutant plein d'humour vulgaire.
L'Âge d'or
J'avoue avoir été scotché par cette fable médiévale. Il est vrai que le début m'a paru assez pompeux mais on est tout de suite imergé dans une ambiance assez particulière et somme toute originale. Le récit commence enfin avec ses intrigues de palais digne de la série Game of Thrones. On est alors assez rapidement conquis. Au niveau graphique, c'est époustouflant au niveau des planches. Le grand format et l'édition soignée procurent incontestablement des avantages. L'émerveillement est assuré ! Bref, cela sort du commun des mortels. Les thèmes sont assez classiques comme le rôle des femmes dans la société et ou la juste répartition des richesses sans opérer de distinction de classes. Je suivrais cette série avec le plus grand plaisir. C'est un must dans le genre. Une très bonne bande dessinée. Je ne peux être plus clair.
Saccage
Attention oeuvre OVNI ! Réalisé entièrement au stylo Bic et conçu comme une suite d'illustrations muettes de manière équivoque, cet étrange album raconte une histoire simple ou complexe selon la concentration et l'implication du lecteur sur la déliquescence de notre monde contemporain. Contemporain, oui et non tant Peeters s'amuse à brouiller constamment les pistes par une superposition de différentes époques et civilisations convergeant immuablement vers le chaos. En prenant comme témoin et repère un curieux personnage jaune fluo qui va traverser un monde post apocalyptique, Peeters reprend le principe du "Marabout, Bout de Ficelle" pour justifier cette écriture automatique de paysages dévastés par la seule présence de l'homme dans son environnement. Les dessins sont superbes. Le choix des couleurs permet de s'y retrouver par de subtils allers-retours d'une planche vers une autre. Conçu comme le 5ème tome muet de sa série culte Aâma, l'auteur nous délivre un message peut être trop manichéen sur l'écologie mais également trop cryptique pour pouvoir être apprécié lors d'une première lecture. Le pouvoir d'attraction est tel qu'on aimera s'y replonger ultérieurement par petites touches et y passer du temps, le talent de dessinateur prenant réellement le pas sur un scénario étouffé par trop de références. D'ailleurs la préface et les clins d’œil à d'autres auteurs permettent un peu de s'y retrouver tel un livre où il faudrait retrouver Charlie. Les lecteurs de bandes dessinées plus traditionnelles risquent d'être confrontés à un mur d'incompréhensions et de n'y trouver qu'un livre sans aucune clé ni âme. Conçu pour ne pas plaire au plus grand nombre, il s'agit probablement de l’œuvre la moins accessible du prolifique auteur mais elle mérite amplement la peine de s'y perdre pour peut-être mieux s'y retrouver. Dans tous les cas, le plaisir graphique décuplé par le format à l'italienne idéal en fera forcément un indispensable pour tous les fans de l'auteur.
Solanin
Je cherchais un manga plutôt adulte et court. Je suis tombée sur cette série en deux tomes à la bibliothèque. L’histoire parle de la vie de jeunes adultes qui ont un groupe de musique et qui font tout pour percer. A côté, ils galèrent dans des petits boulots mal payés. En parallèle, l’un des membres du groupe (le héros) à une histoire d’amour avec une fille normale. L’histoire parle donc de la vie de gens « normaux » et elle le fait bien. On ne s’ennuie pas et on se prend à apprécier cette bande de copains. Dans le premier tome, l’histoire est plutôt banale mais cela se laisse lire. Dans le second tome, on est plus dans l’émotion et elle se transmet au lecteur. Le dessin est bon, réaliste et colle parfaitement au style de l’histoire. En résumé, un beau récit de vie, où l’on ne s’ennuie pas, et qui, sur la fin, nous emmène dans l’émotion.
Tony Chu Détective Cannibale
Voilà un comics qui m'aura franchement fait beaucoup, mais alors beaucoup délirer. Tony Chu est un cibopathe qui peut, rien qu'en mangeant un aliment, tout savoir sur celui-ci (la façon dont il a été produit, ou tué si c'est un animal ou ...autre chose de vivant). Ses pouvoirs seront extrêmement utiles pour contrecarrer les plans de divers personnages ayant eux aussi différents pouvoirs en lien avec la nourriture. Ah, et la population mondiale a été drastiquement réduite par une (soi-disant?) épidémie de grippe aviaire. Interdiction donc totale de manger du poulet. Vous l'aurez compris, on est ici dans du bon gros délire. Les auteurs s'amusent et ça se sent. On note de très belles réussites, notamment au niveau des personnages (mention spéciale pour la partenaire de la fille de Chu et les doubles pages de Poyo). Au fil des albums, la série devient cependant un peu plus sombre, et l'équilibre entre humour et drame est plutôt bien trouvé. Le dessin, quant à lui, sert très bien le scénario barré. Dans les bd d'humour, ce qui est le plus important selon moi, ce sont les trombines des personnages. Et Rob Guillory croque ses protagonistes de façon tordante et très nette, leurs expressions sont vraiment très drôles. Les scènes d'action sont également très bien rendues. Bref, du très bon boulot. "Tony Chu Détective Cannibale" n'échappe tout de même pas à certains petits défauts, le plus prégnant étant la caricature des personnages : Tony est de plus en plus déprimant au fil de la série quand Colby devient un peu agaçant, étant sans cesse de moins en moins responsable par opposition à Tony. Mais dans une bd où l'humour repose beaucoup sur l'exagération, difficile d'y échapper. Et à ce titre, on peut reconnaitre le mérite aux auteurs d'avoir tout de même réussi à garer un certain aspect dramatique (la mort est assez présente). De plus, au bout de 12 albums, il était temps que ça se finisse. J'étais moins captivé à la fin, et la conclusion est arrivée, à mon avis, au bon moment ; il n'aurait en tous les cas pas fallu attendre encore. Cela est encore dû au type d'humour : au bout de 12 albums, ça devient un peu lourd. Mais c'est génial quand on ne tire pas trop sur la corde, et c'est le cas in extremis ici. Tony Chu s'est arrêté au bon moment, quand je me commençais à me demander si, en définitive, ce n'était pas en train de devenir plus "pas mal" que "franchement bien". Mais non, Tony Chu Détective Cannibale est bien un petit bijou d'humour que je recommande à tous.
Le Dernier Lapon
J'ai franchement adoré ce roman policier ayant pour cadre la Laponie. Il s'agit d'une histoire de tambour chamanique et de meurtre entre éleveurs de rennes. Il y a une atmosphère nordique toute particulière qui m'a tout de suite séduit. Au niveau graphique, c'est du noir et blanc mais agrémenté d'un peu de bleu avec quelques nuances de gris. Cela donne une couleur assez pastel assez original. Le dépaysement sera garantie au pays des aurores boréales. Pour une fois, je ne me suis pas ennuyé dans ce roman policier car on découvre la culture des samis (vrai nom des Laponsà) dans un contexte de colonisation par des scandinaves norvégiens ou suédois. Il y a même un français mais qui vient au nom d'une exploitation minière. Il faut dire que le sol regorge de richesses. Au final, une oeuvre fluide et harmonieuse. Le froid et la nuit polaire nous prennent aux tripes dans la blancheur de la Laponie.
Les Liens du sang
3.5 Cette série a du potentiel. Le premier tome pose surtout les bases de l'intrigue. Durant plusieurs chapitres on suit la vie du héros qui a une mère surprotectrice et lorsque son cousin le lui fait remarquer, il se met à se poser des questions sur sa relation avec sa mère. Le lecteur peut facilement deviner que quelque chose ne tourne pas rond avec la mère, mais ce n'est vraiment que dans les derniers chapitres de ce premier tome que l'auteur montre qu'il y a effectivement un problème et cela va déclencher un événement tragique. L'intrigue est bien menée et la fin du premier tome donne envie de lire la suite. Si l'auteur développe bien son récit, cela pourrait donner une excellente série. Comme j'ai bien aimé les deux autres séries que j'ai lues de lui je lui fais confiance. En tout cas, si on est amateur de thriller psychologique, ce manga risque de vous intéresser. Sinon, j'ai trouvé que le dessin était pas mal.