Les derniers avis (39325 avis)

Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Conan le Cimmérien
Conan le Cimmérien

Il est franchement dommage que l'auteur de Conan à savoir Robert Ervin Howard soit mort à l'âge de seulement 30 ans après un suicide suite à la maladie mortelle de sa mère. Il a été l'un des pères fondateurs de l'héroïc fantasy avec J.R Tolkien. Il a crée ce personnage mythique en 1932 soit 4 ans à peine avant son décès. Conan sera repris par la suite avec notamment le cinéma qui a lancé un certain Arnold Schwarzenegger mythique acteur des années 80. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort... J'ai bien aimé cette nouvelle adaptation qui rend véritablement hommage au personnage. Il y a une véritable topologie des lieux dans cette ère nommée l'âge hyborien. Chaque tome est repris par des auteurs différents pour former une histoire à part entière. La reine de la côte noire fut d'ailleurs la toute première dessinée par Robert Ervin Howard. J'aurais aimé un personnage de Conan avec un peu plus de profondeur que la force physique brute mais bon, c'est comme cela qu'il fut perçu depuis la reprise par Lyon Sprague de Camp qui a vampirisé le travail de son prédecesseur. Quelque fois, la traduction d'un personnage peut prendre d'autres chemins. Une mention spéciale pour La fille du géant de sel qui est franchement assez spectaculaire sur le fond et la forme. Pour les autres, rien à redire car c'est une adaptation vraiment réussie. Une fois n'est pas coutume.

07/04/2019 (modifier)
Couverture de la série Les Montagnes hallucinées (Tanabe)
Les Montagnes hallucinées (Tanabe)

Tout simplement impressionnant. Incompris par les uns, fascinant pour les autres, H.P. Lovecraft grand pionnier du genre littéraire horrifique-fantastique, ne laisse pas les lecteurs indifférents. Sa renommée n’a cessé de grandir depuis qu’il a été redécouvert après sa mort, et nombre d’artistes et écrivains contemporains se sont inspirés de son travail et de sa vision pessimiste de l’humanité. Le Mythe de Ctulhu est les histoires qui s’y rattachent est sans aucun doute sa création la plus connue, dont Les Montagnes Hallucinées fait figure de chef d’œuvre. Quoi de plus logique donc pour le mangaka Gou Tanabe de commencer son adaptation des récits de Lovecraft par l’un des plus culte. Les Montagnes Hallucinées se veut une suite non officielle aux Aventures d’Arthur Gordon Pym de Nantucket, de l’écrivain Edgar Allan Poe lui-même grand pionnier du genre et dont l’œuvre a influencé Lovecraft qui se l’approprie en y mettant sa sauce horrifique cosmique. Sans rentrer dans les détails, le pitch étant qu'en 1931 un groupe de chercheurs de l’université Miskatonic part vers l’Antarctique afin d’explorer et mieux comprendre ce continent encore emplie de mystères et dont il espère tirer tous les secrets. La mission tourne mal, suite à la découverte d’une cité remontant à plusieurs millions d’années, ces humains faisant partie de l’élite intellectuelle, aussi brillant soient-ils ils doivent réaliser que des choses les dépassent, des espèces bien supérieures à la leur les ont précédé, ont eu un vécu s’étalant sur des millions et des millions d’années, et que venues du fin fond de l’espace et du temps, ces créatures les surpassent en tout… y compris en cruauté (question de point de vue...). Comics, bd franco-belge, illustrations… Lovecraft a été adapté dans tous les styles, par tout le monde, sans jamais vraiment trouvé quelqu’un capable de retranscrire en format séquentiel ce que l’on peut ressentir à la lecture d’une histoire du maître de Providence. Et puis Gou Tanabe est arrivé ! Peut-être fallait-il en passer par le manga pour enfin avoir l’adaptation que les fans attendaient, le format bd étant probablement trop court pour le roman graphique horrifique, et la mise en place de la tension qu’il exige ; et le comics n’étant pas suffisamment riche visuellement (et rarement en noir et blanc, et « beurk » Culbard, Burrows). Le format manga, plus long, plus posé, permet de ressentir toute cette montée progressive vers la folie et l’angoisse des personnages qui s’accentue au fur et à mesure du récit. Le dessin de Gou Tanabe est au petits oignons, un trait noir qui met la pétoche, des expressions faciales un peu figées mais qui demeurent plutôt soignées, des décors qui font froid dans le dos. En plus le livre-objet est vraiment pas dégueu avec sa couverture en simili-cuir. Dommage qu’on ait coupé le roman en deux volumes, cela aurait fait un beau livre de 600 pages de dessins. Mais les chefs d’œuvre de Lovecraft par Gou Tanabe ce n’est pas fini ! Le bonhomme en serait déjà a 7 ou 8 tomes au Japon (sans compter le The Outsider où en plus de Lovecraft, Tchekhov et Gorki sont présents). À recommander à tout adepte de Ktulu qui se respecte. « Tekeli-li ! » « Tekeli-li ! »

07/04/2019 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série L'Arabe du futur
L'Arabe du futur

Je suis vraiment, vraiment charmé par cette BD et je me retiens de donner le maximum car j'attends de voir la façon dont Riad Sattouf finira sa série, mais on est, selon moi, sur une des BD les plus marquantes de ces dernières années. J'ai toujours bien aimé les BD de l'auteur, son trait faussement enfantin et sa façon de raconter des histoires de personnes dont on se fiche d'habitude. ll a également l'art de croquer le quotidien de gens (et je pense ici aux Cahiers d'Esther) avec un regard très neuf sur la banalité du quotidien. Ce qui fait qu'une biographie était, à mon avis, une idée parfaitement exploitable. Ce qui est le cas, puisque entre sa jeunesse au Moyen-Orient, sa famille et surtout son père, nous avons le droit à une histoire qui sort des sentiers battus pour aller très loin (et de plus en plus loin dans les derniers volumes). Car je pense que son père est le protagoniste principal de ces quatre volumes, tant il est original pour un lecteur français d'aujourd'hui. Le monde musulman a changé de visage ces dernières années, et il est étrange pour moi de découvrir comment celui-ci était il y a moins de quarante ans. Et c'est bien ça qui cristallise l'histoire de cette famille : le monde musulman et la façon dont celui-ci voyait sa vie changer pour passer à l'arabe du futur. Riad Sattouf mélange ici les éléments de sa vie d'enfant tiraillé entre deux mondes et deux cultures, tout en jouant beaucoup sur les messages politiques, religieux ou sociaux de ces deux pays qu'il connut étant enfant. C'est très curieux comme mélange, car on rigole et on se prend au sérieux d'une page à l'autre. L'histoire fait état d'une enfance mais pas très banale. En lisant cette BD j'ai eu des interrogations sur un peu tout à la fois. Ce qui fascine, plus que tout, c'est la façon dont les choses se passent au fur et à mesure des années. Comment la mère résiste-t-elle à tout cela est toujours un mystère, mais aussi comment le père, instruit et éduqué, peut finalement glisser par des pressions familiales et sociales dans une idée qu'il semblait vouloir fuir au début. C'est une histoire qui semble vouloir mal finir ... En attendant la conclusion qui ne devrait plus trop tarder, je reste sur une excellente note pour une excellente impression. J'ai hâte de lire le reste, de découvrir le fin mot de cette histoire et de pouvoir découvrir comment Riad Sattouf finit par devenir l'auteur que nous connaissons aujourd'hui.

07/04/2019 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Choc
Choc

Première partie Je ne suis guère féru des aventures de Tif et Tondu, d'ailleurs mes souvenirs de lecture remontent à mon enfance, lorsque je lisais la revue "Spirou". Pourtant, devant les bonnes critiques lues ici ou là, je me suis plongé dans le premier volume de "Choc". Et là, quelle bonne surprise! Avec ce spin off, nous sommes très loin de l'univers de la série mère. Le dessin d'Eric Maltaite, fils de Will, même s'il relève du franco-belge, est assez éloigné de l'école de Marcinelle. Le scénario,(signé Colman) lui, est très sombre, avec un aspect assez sanglant parfois, ce qui me fait penser que cette bande dessinée est destinée plus à public adulte qu'à un public adolescent. L'intrigue est fort bien menée, avec un équilibre entre les flash-back et l'opération commando de Choc, le tout sous un format inhabituel de 88 pages, ce qui a le mérite d'être souligné dans la production actuelle. Bref une très bonne surprise pour moi. Deuxième partie Toujours aussi sombre et sanglante, cette deuxième partie de "Choc". Je reste encore scotché par le scénario parfaitement huilé de Stéphane Colman, qui outre les flash-back assez nombreux, retrace un passé lourd et dramatique du futur Monsieur Choc. Dans cet opus le lecteur voyage dans le temps mais aussi dans l'espace (Angleterre, Brésil, Macao, Belgique), avec un excellent dessin de Maltaite. On en apprend encore un peu plus sur le personnage mais j'espère que le troisième et dernier volume apportera les réponses aux questions que l'on se pose encore (comme le port de ce fameux heaume). Superbe série, qui me fait complètement oublier la série Tif et Tondu Troisième partie Cette série s'achève en apothéose. Bien que j'ai eu l'impression que malgré ses 80 pages, cet opus se lisait plus rapidement que les deux premiers volumes, nous avons là les réponses à toutes les questions que l'on se posait. Le scénario relève d'un mécanisme d'horlogerie parfaitement huilé, jusqu'au final ou plutôt jusqu'au deux fins qui nous réservent de sacrées surprises. Et que dire des magnifiques planches de Maltaite qui traduisent parfaitement la violence de la guerre mais aussi le destin tragique du petit Eden. Ce dernier épisode s'éloigne de son enfance pour se consacrer à la naissance de Monsieur Choc. Très belle réussite en tous cas.

25/11/2014 (MAJ le 07/04/2019) (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série Le Travailleur de la nuit
Le Travailleur de la nuit

En voilà une BD instructive et plaisante à la fois ! Je ne connaissais absolument pas ce fameux monsieur qui sévit au début du siècle dernier, mais j'ai lu avec une grande attention sa biographie (partielle et orientée, comme toutes les biographies bien sûr). J'avais lu les nombreux avis favorables et j'étais intéressé par le scénario de Matz, qui me semble prendre un malin plaisir à parler de gens marginaux, aux idéaux radicaux et qui aiment à vivre à l'écart de la société telle qu'on la conçoit. Ce qui est d'autant plus intéressant aujourd'hui où les alternatives à la société moderne se multiplient. Bref, j'avais une envie de lire cette BD ! Et je ne suis franchement pas déçu : c'est une BD qui est intéressante d'un bout à l'autre, avec toute la vie de ce bonhomme pas franchement commun. Le parti pris est de le suivre tout au long de sa vie via les grandes lignes, sans trop s'attarder sur un événement en particulier. Parce que la vie d'Alexandre Jacob est prenante d'un bout à l'autre, jusqu'à sa mort. Un marginal, un homme hors du commun, c'est un peu ce qu'on peut en dire. C'est une personnalité forte, qui n'a jamais eu peur de vivre de ses idées. Pas forcément légales ou morales d'ailleurs. Le scénario de Matz est bien ficelé, permettant de suivre avec attention sa vie tout en ayant un bel aperçu de la façon dont Alexandre Jacob s'oppose à son époque. Mais c'est aussi un homme sans concession qui provoquera plusieurs désagréments pour son entourage par son comportement hors norme. Bref, encore un personnages fascinant dont on ne pourrait dire avec certitude ce qu'il fut. Le dessin n'est largement pas en reste, avec une très belle mise en page et un charme dans les planches qui m'ont fait plonger dans l'histoire sans aucun souci. C'est bien dessiné en plus, et la colorisation est au poil. En définitive, c'est une BD qui m'a plu, parce qu'elle est exactement ce qu'elle prétend : une biographie très bien mise en forme d'un personnage fascinant et atypique. C'est le genre d'histoire que j'aime lire parce qu'elle est à la fois prenante et instructive. De découvrir des personnes de ce genre donne envie de se poser des questions sur notre société ou notre façon de vivre aujourd'hui. Et ça, moi j'aime bien !

07/04/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Pour la peau
Pour la peau

J'ai beaucoup aimé le récit de cette infidélité traité tout en nuance et surtout tout en douceur. Bien que je ne partage pas cette valeur, je dois avouer m'être fait prendre au piège de cette histoire d'amour entre Mathilde et Gabriel. Au début, c'est une rencontre fortuite et juste une histoire de sexe. Cependant, progressivement, au fil des rencontres, se tisse un lien bien plus fort comme si le charnel pouvait déboucher sur quelque chose de plus profond. A noter également une narration en double point de vue ce qui est assez intéressant à suivre. Rien n'est vulgaire et il faut le faire en la matière. Il y a un côté fantasme que j'ai bien aimé. Les dessins sont d'ailleurs de toute beauté pour s'inscrire totalement dans la ligne de ce récit érotique. Certes, c'est parfois torride mais c'est adulte.

06/04/2019 (modifier)
Couverture de la série Servir le peuple
Servir le peuple

Je n’ai pas lu le roman de Yan Lianke qui est adapté ici, avec un beau travail éditorial de Sarbacane (couverture et papier épais). Très épais (plus de 200 pages), cet album se lit finalement assez vite, car la plupart des pages ne comportent que deux grandes cases. Le dessin est assez statique, avec une colorisation étrange, un peu terne, laissant percevoir comme des éraflures. Une colorisation faite avec une sorte de pastel. L’intrigue tourne autour de « Petit Wu », jeune communiste chinois modèle, qui n’a à la bouche que les prescriptions du Parti, et ne dit et ne fait rien d’autre que « servir le peuple ». A ne faire que le répéter, la ritournelle en devient absurde. D’autant plus que les circonstances vont le faire dévier de cette trajectoire « stakhanoviste » : il va devenir l’amant de la femme de son colonel. Du coup leur relation tourne en ridicule les slogans du régime, qu’ils citent en boucle tout en en pervertissant le sens. Et cela tourne donc à une parodie, une critique de la dictature stérile (d’autres aspects comme les hukus, sortes de passeports intérieurs nécessaires pour quitter les campagnes et être autorisé à venir en ville sont aussi évoqués). C’est une amusante critique de l’état chinois et de l’assèchement de la ferveur révolutionnaire, au profit de slogans creux, auxquels personne ne croit sincèrement, chacun jouant en fait sa chance, dans une ambition personnelle qui devait s’effacer au profit de « l’intérêt du peuple ». Les symboles du régime (statue, tableau) détruits ajoutent au côté sacrilège, blasphématoire – quoique jubilatoire – des aventures de Petit Wu et de sa maîtresse, les deux rivalisant finalement dans une sorte de folie. Toujours est-il que les deux amants vont s’enfermer (dans tous les sens du terme) dans une relation érotique torride (quelques scènes assez crues), à tendance sadomasochiste (un petit air de « L’empire des sens » je trouve), la satire tournant parfois à l’autodestruction. Un album curieux et intéressant. La narration n'est pas forcément emballante, et j'ai même eu du mal à entrer dans cette histoire. Mais j'en ressors quand même satisfait. Note réelle 3,5/5.

06/04/2019 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série Katanga
Katanga

Deux premiers tomes plutôt réussis pour l'instant, mais on n'est pas encore dans le franchement bien. Il manque encore un petit truc pour arriver à la note supérieure. Le dessin, tout d'abord, est bon. Vallée a un style bien à lui, qui a fait ses preuves. Personnellement, je trouve la façon dont les noirs sont dessinés un peu caricaturale, avec leurs grosses lèvres. Mais comme il est dit dans les précédents avis, ici personne n'est juste ou bon, les blancs, les noirs, tout le monde est dans le même bateau. L'atrocité de la guerre et des affrontements civils et militaires est bien rendue, ainsi que la situation précaire de tous les habitants du Katanga, des plus pauvres aux plus riches, qui ne sont nullement en sécurité. Le scénario reprend dans les grandes lignes l'histoire de l'indépendance éclair du Katanga au début des années 60, en mettant au centre les mercenaires qui ont effectivement investi l'Etat à l'époque. Et, au milieu, on rajoute une histoire de diamants, avec un héros katangais, Charlie, qui cherche à se tirer d'affaire tout en assurant son avenir. Et c'est là que le bat blesse un peu en ce qui me concerne : c'est trop complexe, on finit par être un peu perdu. Certes, l'idée de lier cette histoire de diamant aux évènements historiques permet de donner une substance à la chose, et de la rendre intéressante, mais cela crée du désordre. Il m'a fallu faire des recherches sur l'histoire du Katanga pour m'y retrouver un peu plus. En dehors de cela, c'est agréable et intéressant à lire. Les personnages sont hauts en couleur, la narration est bien faite. J'attends la suite, dans l'espoir d'un peu plus de clarté, ce qui me permettrait de remonter la note. Pour l'instant, c'est 3,5/5. MAJ après lecture du tome 3 : Ce tome 3 conclut parfaitement la série et me permet de rehausser la note. Je maintiens ce que j'avais dit, c'est un peu compliqué de se mettre dedans. Mais j'ai relu les deux premiers tomes avant de lire le troisième, et à la deuxième lecture, et avec une ou deux recherches sur google pour mieux appréhender la situation politique à l'époque, c'est très bien passé, le récit était plus fluide et j'ai vraiment beaucoup apprécié cette seconde lecture. Les personnages sont tous très bien développés, des français et belges en "pays conquis" mais qui se retrouvent les pions de politiciens magouilleurs en passant par les vrais héros de cette histoire (Charlie et Alicia) qui essaient tant bien que mal de se tirer d'affaire dans un mode des plus hostiles. Le tome 3 vient livrer une conclusion intéressante et à laquelle je ne m'attendais pas forcément.Bref, une bonne série qui appelle à un peu de documentation si on veut vraiment l'apprécier.

27/03/2018 (MAJ le 06/04/2019) (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Nymphéas noirs
Nymphéas noirs

L’impressionnisme étant sans doute l'une de mes périodes picturales préférées, cette adaptation du polar de Michel Bussi avait toutes les chances de me plaire. Surtout que le trait de Didier Cassegrain et sa mise en couleur prennent ici toute leur ampleur pour nous proposer un album d'une très grande qualité. Il faut dire que l'adaptation du scénario de Michel Bussi réalisée par Fred Duval est parfaite. Autant certaines adaptations sont parfois ratées à cause de coupes trop sévères, ou au contraires de bavardages trop présents pour essayer de coller au texte d'origine, autant là j'ai trouvé que le découpage et la narration semblaient laisser au récit toute sa saveur alambiquée pour trouver le juste équilibre. Ajoutez à cela le trait et la mise en couleur de Didier Cassegrain qui sont de toute beauté et parfaitement raccord avec le sujet (quelle lumière dans ses cases !!!), et vous obtenez un album dans lequel on plonge et on se laisse mener par le bout du nez. Je trouve que Didier Cassegrain vient avec cet album de faire un grand pas par rapport à ce que je connaissais de son travail. C'est beau, expressif, judicieux, bref, j'ai adoré !

06/04/2019 (modifier)
Par Josq
Note: 5/5
Couverture de la série Les Divagations de Mr Sait-Tout
Les Divagations de Mr Sait-Tout

Dans la catégorie des pépites méconnues de Goscinny, Les Divagations de Mr Sait-tout ne sont pas loin du sommet. Juste en-dessous de La Potachologie, chef-d'oeuvre oublié du grand René, pour être précis. Et il est la preuve qu'on n'aura décidément jamais fini de découvrir le génie de cet auteur hors-normes. Avec l'aide du dessinateur Martial, Goscinny entreprend donc de réécrire l'Histoire de manière complètement loufoque. A la croisée d'Astérix (les anachronismes et le jeu sur les clichés liés à chaque nationalité), d'Iznogoud (les calembours à toutes les sauces) et Les Dingodossiers (la forme de courtes rubriques explicatives), ces Divagations de Mr Sait-tout sont un pur moment de bonheur. Les gags hilarants s'enchaînent, et d'autant plus efficacement qu'on ne s'y attend jamais, alternant entre toutes les formes de comique possible (de dialogue, de situation, de répétition, etc, etc...), ce qui permet au lecteur de ne jamais s'ennuyer, et donne à chaque récit une incroyable densité. En effet, comme souvent chez Goscinny, tout le sel de l'album réside dans les plus petits détails, qui montrent que l'auteur n'a rien négligé dans ses histoires. Maniant l'absurde avec une bonne humeur communicative, René Goscinny nous fait éclater de rire à presque chacune des pages de l'album, d'une richesse insondable. Même s'il n'a pas le génie d'un Uderzo ou d'un Greg, Martial nous offre toutefois un dessin extrêmement réussi, d'un trait clair et précis, qui met bien en valeur les expressions des personnages. Ces histoires sont en outre l'occasion pour le dessinateur, à la suite du scénariste, de varier les plaisirs en changeant de cadre du tout au tout à chaque nouveau récit, nous faisant voyager du Moyen-Âge français ou britannique aux Esquimaux en passant par la Chine, l'Italie ou l'Amérique du sud. Une exploration déjantée à laquelle on se prête sans hésiter un seul instant, et qui, au gré de ses neuf histoires, paraît décidément bien trop courte... Pas grave, arrivé à la fin, on n'a qu'à recommencer l'album à la première page. C'est de toute façon impossible de s'en lasser ! 4,5/5

06/04/2019 (modifier)