Les derniers avis (9362 avis)

Par rork
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Desolation Jones
Desolation Jones

"Voilà ce qu'Ellis a fait de mieux", c'est ce que m'a dit mon vendeur habituel. Là je me dis : bon il me connait bien, d'entrée il me parle de Warren Ellis (que j'adore pour des séries comme Fell ou Planetary). Je rentre fatalement chez moi avec. J'ouvre le bouquin, les planches sont superbes, le découpage subtil entre effet rétro et ultra moderne. L'histoire est elle aussi tout à fait remarquable. On assiste à un vibrant hommage aux films et romans noirs américains des années 50-60 (le Grand Sommeil notamment). Ellis pousse ses personnages à leurs limites en les confrontant à un scénario à la fois burlesque (le coup des pornos d'Hitler) et sombre... toujours sombre. Une ambiance de paranoïa assumée se trimbale tout le long de l'aventure à travers l'arrogance et le fatalisme de Jones, le personnage principal. Comme dans tout bon polar, l'histoire déborde, dépasse le cadre qu'on lui avait espérée pour mieux surprendre le lecteur. Certains diront que l'enquête est labyrinthique, qu'elle n'est pas achevée mais c'est faux. Tout dans cet arc est achevé précisément en adéquation avec les priorités de chaque protagoniste. « Desolation Jones » est un bon, un très bon polar avec juste ce qu'il faut de SF pour rendre le récit tragiquement surréaliste. Ne cherchez pas en Jones un héros magnifié par un entrainement dans les services secrets, ne cherchez pas non plus en lui un surhomme né d'une expérimentation scientifique, Jones est un homme foutu, un espion foutu, une expérience foutue. Bref un foutu bon bouquin.

11/04/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Magie Intérieure !
Magie Intérieure !

Quelle bonne surprise ! J'avais emprunté la série à la bibliothèque sans trop savoir à quoi m'attendre. À la lecture, j'ai trouvé cela excellent. C'est sans aucun doute le meilleur Shojo que j'ai lu (je considère La Rose de Versailles plus comme un manga historique qu'un Shojo). Le titre laisse présager un manga axé sur la magie, mais c'est plutôt un élément secondaire. Ce qui est surtout présent dans "Magie Intérieure" est l'exclusion des autres appelé ijime au Japon et qui était tabou il y a encore quelques années. On voit donc Haruko évoluer dans un monde où on ne sait pas ce que pensent vraiment les autres. Je pense que c'est d'ailleurs la force de ce manga. Tout le long, j'ai été impatient de savoir si tel personnage mentait ou était vraiment sincère. L'atmosphère y est donc imprégnée d'un certain malaise malgré un dessin qui fait croire à un énième manga du style de Fruits Basket. Il y a évidemment une histoire d'amour comme dans tout manga pour filles, mais je ne la trouve pas du tout chiante et je considère même que cela ajoute au malaise déjà présent dans le manga.

10/04/2008 (modifier)
Couverture de la série Emma (Mori)
Emma (Mori)

Si l'on s'en tient aux résumés des livres et aux couvertures de chaque tome, Emma peut ressembler à une banale histoire à l'eau de rose, comme il y en a tant dans les Shojo mangas. En fait... il n'en est rien. Emma est une oeuvre mature, avec une sensibilité extraordinaire, et une sensualité indéniable (mais disséminée ça et là, de manière vraiment très subtile). Passé le dessin assez particulier des visages, on aperçoit très vite l'étendue des talents de la scénariste/dessinatrice, Kaoru Mori : tout n'est que nuance, non-dits, moues, regards. Une histoire d'une banalité étonnante, mais qui captive à un point inimaginable grâce au formidable talent de conteuse de son auteur : le ton des discussions, des sentiments (joies, regrets...) est d'une justesse incroyable. De mémoire, je n'ai que très rarement lu des expressions aussi convaincantes dans le monde de la BD. De plus, l'époque victorienne retranscrite est d'une précision remarquable (dans ses décors et ses castes). Si je devais résumer, je dirais que ça ressemble à une oeuvre de Mitsuru Adachi, mais presque exclusivement réservée aux grands (notamment à cause de son manque d'humour). Emma est une oeuvre tout simplement extraordinaire.

09/04/2008 (MAJ le 10/04/2008) (modifier)
Par Izure
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Courgette
Courgette

Une histoire simple, teintée de second degré, ce qui n'est pas forcément courant pour un ouvrage qui s'adresse d'abord (a priori) aux enfants. Testé sur les grands, comme sur les petits : c'est efficace et tout le monde y prend plaisir. Le dessin est agréable et le héros de l'histoire attire immanquablement la sympathie.

10/04/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Idées Noires
Idées Noires

En pleine dépression, Franquin nous livre cette oeuvre cruelle et cynique sur le monde. Les gags sont d'une noirceur et d'une qualité inégalée. Le maître est au sommet de son art dans ses planches et les dessins sont magnifiques. Je me suis bien marré en voyant la fin tragique de plusieurs personnages dont plusieurs le méritaient. Une bd que je conseille à tous les fans d'humour noir !

17/08/2007 (MAJ le 08/04/2008) (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Figurec
Figurec

Comme l'ont souligné certains de mes devanciers, ce récit est d'une grande noirceur, d'une noirceur que l'on pourrait dire absolue, même. Car dans le monde de Figurec, rien n'est vrai. Chacun, même vos proches, joue un rôle. Au sens propre. L'histoire écrite par Fabrice Caro vous happe dans sa spirale, et ne vous lâche plus. C'est une implacable machine à broyer les âmes et les espoirs. Pourtant celui qui oeuvre sous le diminutif de Fabcaro a l'habitude de raconter des histoires plus légères. C'est son côté obscur qui parle à travers "Figurec". Vraiment, j'ai trouvé cette histoire très prenante, et sa conclusion... énorme ! D'origine je ne suis pas très fan du trait de Christian de Metter. Mais il a l'art de nous faire sonder l'âme humaine, que l'histoire soit de son fait ou non, pour en arracher ce qu'il y a de plus intime. Souvenez-vous du "Curé", d'Emma (à lire absolument), ou encore du Le Sang des Valentines. Ses héros ont tous en commun un destin tragique, mais une vie tragique également. Fortement conseillé.

07/04/2008 (modifier)
Par JJJ
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Freaks of the Heartland
Freaks of the Heartland

J'aime bien les scénarii de Steve Niles, loin d'essayer de styliser ou d'intellectualiser le genre horrifique, Niles explore à fond les canons du genre. Cette histoire est archi-classique, cela se passe à une époque indéfinie, hors du temps, dans une campagne perdue de l'Amérique profonde... les personnages vivent en vase clos dans la peur, ce sont des ploucs, ils protègent un terrible secret. Evidemment, un élément va perturber leur univers, la communauté va progressivement chuter de l'angoisse sourde vers la peur la plus totale, et cela ne va faire qu'empirer... Seuls les enfants resteront censés dans cette histoire, ce qui donne une touche d'optimisme inattendue et bienvenue à cette lecture. Comme quoi, Niles démontre qu'on peut écrire une histoire émouvante et humainement touchante en utilisant l'horreur. Les dessins de Greg Ruth sont parfaits, ils donnent une profondeur incroyable au récit et dépeignent un univers plus vrai que nature. La couverture de cet album est extraordinaire. Originale et intrigante. Elle annonce parfaitement le message d'espoir qu'offre cette histoire derrière cette horreur apparente. Vraiment pas mal du tout, même si l'on peut reprocher le manque de surprises qu'occasionne cette histoire. Semic n'est pas mort... JJJ

07/04/2008 (MAJ le 07/04/2008) (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Capitaine La Guibole
Capitaine La Guibole

J'ai adoré ce recueil. Abuli et Rossi explorent avec brio les travers d'une bande de crapules des mers. L'humour fonctionne bien, j'ai ri avec ces histoires, même si sur la douzaine que compte cette "Intégrale" certaines sont plus faiblardes que d'autres, elles sont toutes variées et représentent un large éventail de flibusteries. Les pirates ne sont pas dépeints comme des héros, loin de là. Pas d'imagerie romantique, La Guibole, Petit, Jocko et tout le reste de l’équipage sont pourris jusqu'à l'os ; seul Blondin, le jeune mousse narrateur, est un garçon de morale. Ces immondes crapules sont aussi attachantes que méchantes, Abuli est un habitué de ce genre de personnages, il sait les dépeindre avec beaucoup de talent. Quant aux dessins de Rossi, ils sont simplement magnifiques... JJJ

07/04/2008 (modifier)
Par chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Caravane
Caravane

Voilà, après de longues années d'absence le nouvel album, et par la même la nouvelle série d'Olivier Milhiet. L'auteur de la série aux multiples éloges des lecteurs Spoogue nous revient donc. Certes, je n'ai jamais lu Spoogue, mais je me suis renseigné. Alors, pour ceux qui espéraient retrouver cet univers loufoque, déjanté et rempli d'humour gore, il semblerait que vous soyez déçus. Pour ceux qui attendaient le trait vraiment sympathique et personnel d'Olivier Milhiet, pour ceux qui espérait retrouver un univers original et maitrisé, alors vous aurez votre bonheur ! :D Pour ma part, découvrant cet auteur, en un album j'ai été conquis ! "Caravane" est une sorte de western post-apocalyptique. Pourtant, aucune information ni de lieu, ni de temps de nous sont fournis. Au vu des personnages et des décors désertiques, c'est donc dans ce contexte que j'imagine se placer le scénario. Ce Western s'agrémente d'un coté Fantastique avec les ''Freaks'', les héros de cette série, mais niveau technologie c'est un peu bricolé, genre Mad Max. Le premier point fort de cette BD c'est qu'il y a une véritable boutique de monstruosités. Olivier Milhiet nous offre une série de personnages tous plus monstrueusement attachants les uns que les autres. Le trait de Milhiet qui n'est pas le plus précis au monde, est pourtant un vrai bonheur pour les yeux. Son trait personnel est vivant, clair et régulier d'une case à l'autre, il est aisé de connaitre les personnages à chacune de leurs apparitions. La mise en couleur directe est elle aussi de toute beauté. Comme je l'aime ! :) Bref, de l'excellent travail. Je lui trouve une pointe de ressemblance avec celui d'Andréas, ce qui pour moi est un gage de qualité ! Dans le style mon trait est tordu, mais c'est normal, dans le style je créé mon univers et personne ne me ressemble, ces deux auteurs se dégagent vraiment par le rendu de leur travail. Les décors sont fouillés, détaillés et franchement jolis. Coté scénario, ça oscille entre le classique et le franchement original. Je crois que tout l'intérêt de cette BD tient justement dans le fragile équilibre qu'Olivier Milhiet a su trouver. Le mélange des genres est très bien dosé et pour peu, sa bande de Freaks paraitrait normale ! C'est l'histoire d'une bande de nomades monstrueux qui s'arrête dans les villages, un peu brocanteurs, un peu voleurs, ils récupèrent une petite fille d'à peu prés 5 ans, tout à fait normale. Il y a un côté polar/thriller que l'on découvre et auquel cette petite fille va participer forcément. L'album a à la fois un côté dur, avec de l'action mais il y a aussi un second degré. Contrairement à Spoogue qui était fait pour rigoler avec des côtés plus gore, le traitement ici est plus réaliste, plus sérieux, plus adulte. On assiste immanquablement à l'opposition entre les gens 'normaux' et les 'monstres', l'incompréhension est là encore la source de toute chose. Et pourtant, les Freaks ne semblent pas être réellement des enfants de cœur. Comme le dit un Freak à peu de choses près, "nous sommes des monstres, comment pourrions-nous agir autrement que des monstres ?" A force d'être stigmatisés, les gens s'enfoncent dans ce que l'on demande d'être. En fait, cette BD surfe sur beaucoup de sujets actuels tels que l'intégration, l'immigration, le racisme et joue avec les bons sentiments. Mais là encore, cela ne m'a jamais perturbé car comme déjà dit plus haut, Olivier Milhiet a su créer un univers complet et très bien dosé, plein d'actions immorales moralisatrices (? !) et de bons sentiments pas si saints que cela. Un univers plus torturé qu'il n'en a l'air au premier abord. Quand je lis que Spoogue a été arrêté faute de ventes, malgré la qualité apparente de la série, quand je lis que cette histoire est prévue en 2 tomes, 4 si le succès le permet, alors, je ne peux dire qu'une chose, il faut absolument que nous ayons 4 tomes ! Voilà, maintenant le seul bémol, c'est la qualité d'impression. Dans mon album, sur quelques cases (3 si j'ai bien compté ;) ) proches du bord intérieur de la BD, il y a un flouté qui apparaît… Et je ne crois pas que cela soit dû à une volonté avérée de l'auteur ou de l'éditeur… Sinon, pour le reste, rien à redire !

07/04/2008 (modifier)
Couverture de la série Léon-la-Terreur (Léon Van Oukel)
Léon-la-Terreur (Léon Van Oukel)

S'appuyant sur un graphisme d'une qualité remarquable qui pastiche celui de Hergé, les histoires plus ou moins longues de Léon la terreur - de quelques cases à plusieurs pages - nous font réfléchir sur les contradictions du monde dans lequel nous tentons de survivre. Créée dans les années 1980, la série apparaît prémonitoire à plusieurs égards et n'a rien perdu de sa force d'impact. Léon est un fou irrévérencieux, parfois enragé, visité par de éclairs de lucidité, de sagesse et même de poésie. À travers ses frasques, les auteurs de la série posent un regard impitoyable sur la société postindustrielle.

07/04/2008 (MAJ le 07/04/2008) (modifier)