Les derniers avis (9362 avis)

Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Filles perdues
Filles perdues

Avant tout, on ne peut que saluer les éditions Delcourt d'avoir, premièrement eu le courage, enfin, de sortir ce bouquin, et deuxièmement, d'avoir réalisé là un très bel objet éditorial (certes différent de la version originale, je regrette juste la traduction du titre qui certes est littéralement exacte, mais perd de son charme en français- et puis on ne traduit pas les titres d'Alan Moore, que diable!)). J'ai eu un peu de mal à débuter ce nouveau pavé signé Alan Moore et à véritablement entrer dans l'histoire. Jusqu'à la rencontre entre les trois principales protagonistes, j'avoue ne pas avoir saisi l'intérêt d'un tel livre. Mais dès cette rencontre, tout se met en place. Conçu comme un échiquier -chaque chapitre est d'ailleurs constitué de 8 pages- où chacune avance ses pièces (en racontant sa propre histoire), ce conte pour adultes (ah, j'oubliais, ce livre -pour ceux qui ne l'ont pas encore ouvert- est franchement pornographique : pédophilie, zoophilie, inceste etc. s'y côtoient) est superbement illustré (et ceci, malgré ces critiques vues ici ou là sur la qualité graphique de cette bande dessinée). En revisitant, de façon osée et personnelle, trois contes pour enfants, Alan Moore et Melinda Gebbie nous offrent là une oeuvre de qualité, que je relirai, quant à moi, certainement. Alan Moore a toujours réussi à nous surprendre en optant à chaque fois pour des thèmes forts et percutants, avec From Hell (mon préféré), V pour Vendetta ou encore Watchmen, et là il y réussit grandement.

07/04/2008 (modifier)
Par kalish
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Caravane
Caravane

L’auteur de Spoogue, qui ressort quelque chose, je ne me pose pas de questions, je saute dessus. Et je ne me suis pas trompé. Bon je ne vais pas répéter ce que les autres ont dit, donc en bref, on sent que depuis son délire Burtonien, Olivier Milhiet a mûri tant au niveau de son trait, que de sa mise en scène et de son scénario. Il nous sert ici une histoire drôle, divertissante et attendrissante. Et puis encore une fois, il faut souligner l’originalité de son histoire. Il ne nous sort pas une énième histoire d’un élu qui va tout péter dans une grosse guerre intergalactique mais il reste pourtant très abordable même pour le néophyte. A lire, à acheter, à racheter (bah faut écouler les stocks, faut bien qu’il mange…).

07/04/2008 (modifier)
Par Pewi
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Licorne
La Licorne

Voilà une bande dessinée originale et pas originale du tout. Lorsque l'on regarde simplement les images, on a l'impression de l'avoir déjà vue (La Geste des Chevaliers Dragons...) et puis on goûte au texte, à l'histoire dans l'Histoire, à l'intrigue et c'est vraiment agréable à lire. Bravo pour les recherches historiques subtiles et pas tape à l'œil.

05/04/2008 (MAJ le 05/04/2008) (modifier)
Par ArzaK
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Caravane
Caravane

Je me souviens de l’époque où je suis arrivé sur bdthèque, le site avait peut-être un an d’existence mais avait déjà son lot d’habitués dont la quasi-totalité ne juraient que par Spoogue. Chose curieuse, j’étais peut-être le seul (ou un des seuls, en tout cas) à ne pas succomber aux charmes et à l’humour particulier du ravissant fossoyeur. Après des années de silence, Milhiet revient avec une nouvelle série, et il sera peut-être ravi de savoir (ou s’en tamponnera complètement) que le seul dénigreur de Spoogue de bdthèque a apprécié le premier tome de Caravane. Première chose donc : oubliez Spoogue, cela n’a rien à voir. J’avoue qu’au début de ma lecture, ce n’était pas gagné, je trouvais la réaction primaire des autochtones envers la caravane trop caricaturale, téléphonée et démesurée. Mais très vite j’ai saisi que c’était avant tout une affaire de « ton » et que la caricature faisait pleinement partie de ce que Milhiet voulait mettre en place. De plus, là n’était pas le centre d’intérêt, on saisit très vite que l’essentiel est ailleurs. Je m’explique : il est difficile de ne pas penser au fabuleux Freaks de Tod Browning en lisant cette bd. La proximité du sujet y est pour beaucoup, évidement, mais cela va au-delà, et sans jamais traverser la frontière qui sépare l’inspiration du plagiat. Le traitement visuel est résolument différent, la construction narrative également, mais ce qu’il reste c’est le « noyau humain » pourrait on dire. La force du magistral film de Browning était de montrer, avec toute l’ambiguïté que cela supposait, l’étrange « pacte » qui unissaient les monstres de cirque d’antan, pacte qui faisait qu’ils réagissaient de concert face à une agression d’un « normal » envers leurs dignité au point de devenir, comme par effet de contradiction/assimilation, les « monstres » que la société rejette. Car un être d’humain devient, par la force des choses et la violence des rapports sociaux, ce que la société lui donne comme rôle (ce que Sarkozy a magnifiquement illustré en traitant les jeunes de banlieues de racaille – Ah Sarko, ce grand professeur de sociologie !-). Du coup, les monstres de Milhiet ne sont pas que des gentilles victimes, mais répondent au coup pour coup avec une violence que la morale (incarnée par le Shérif) réprouve. Là où Milhiet apporte un « plus » au schmilblick, c’est qu’il vient intégrer une petite fille normale au sein des monstres. Est-ce là une opportunité de ré-humanision des monstres ? Une possibilité de sortir du ghetto protecteur qu’ils se sont créé et d’établir des rapports plus seins avec le monde qui les entoure, de casser la spirale de la haine ? Les tomes suivants nous le diront… Pour l’instant ce premier tome se termine sur une énigme proprement insoutenable. Dernière chose : mention très bien pour le dessin, que je trouve bien meilleur et mesuré dans ses effets que dans Spoogue. Milhiet a un dessin et un trait bien à lui que l’on pourrait reconnaître entre mille, il sait donner à son monde un petit côté « miniature détaillée » très plaisant. J’aime bien les couleurs aussi. Et sur le plan de la mise en page et de la narration, certaines solutions elliptiques et de suggestion de mouvement dans une seule case sont astucieuses.

04/04/2008 (modifier)
Par Jopicard
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mourir Partir Revenir, le Jeu des Hirondelles
Mourir Partir Revenir, le Jeu des Hirondelles

Ce qui frappe en premier lieu est la ressemblance graphique avec l'oeuvre d'exception qu'est Persepolis de Marjane Satrapi. Avec ce style en noir et blanc si caractéristique, on s'y tromperait ! Doit-on crier au plagiat...? Je ne pense pas. D'autant qu'après lecture, il s'avère que l'auteur, Zeina Abirached, possède un style à l'esthétique particulière, où les figures géométriques sont légions. Ce qui augmente très fortement la beauté des planches lesquelles pour certaines firent de ma part, l'objet d'une étude minutieuse. L'auteur nous livre un récit autobiographique (tiens encore comme Marjane !) au cours duquel elle relate une petite partie de sa vie de jeune Libanaise, à l'époque où elle et sa famille sont « prisonniers » d'une Beyrouth en guerre. Ils logent avec d'autres civils dans un vieil immeuble proche des zones de combats. Il s'en suit un ouvrage sous forme de huis clos, dans lequel les différents voisins de l'immeuble sont décrits les uns à la suite des autres, non sans un certain humour. Tentant ainsi de nous faire partager avec le recul son ressenti d'enfant sur ce monde en guerre. Malheureusement, même si l'ensemble est fort plaisant et si Zeina Abirached apparaît comme une dessinatrice pleine de promesses, le développement des différents personnages est distillé extrêmement rapidement... ce qui au final laisse un petit goût de frustration.

03/04/2008 (MAJ le 03/04/2008) (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Rubrique-à-Brac
Rubrique-à-Brac

LA BD humoristique du siècle et peut-être ma préféré Gotlib était un maitre non seulement dans l'humour, mais aussi dans le dessin. Ma forme d'humour en bande dessinée préféré et lorsqu'il a des gags partout et pas seulement lors de la chute final et cela tombe il y a des gags dans pratiquement chaque cases. Gotlib dessinait rarement des décors et pour compenser il mettait des petits gags, la plupart l'oeuvre de sa célèbre coccinelle. Son dessin est totalement maîtrisé et j'adore comment il déforme le corps humain. Cela me fait penser aux vieux cartoons du genre ce que fait Tex Avery. Chaque fois que je relis un album je rigole comme lors de ma première lecture. J'aime bien aussi les rubriques un peu plus poétique. Un incontournable.

16/07/2007 (MAJ le 02/04/2008) (modifier)
Par sky doll
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Chat du kimono
Le Chat du kimono

Voilà un beau petit chef-d'œuvre avec un style bien à part ! Le point central de l'histoire est bien sûr basé sur les pérégrinations du fameux chat du kimono qui fait tout son possible pour retrouver l'habit duquel il s'est échappé au début. Nous pouvons ainsi suivre son fabuleux périple en mer, sur terre (pas dans les airs mais ça aurait pu avec la rencontre de personnages qui ne paraissent pas avoir de liens communs au départ et pourtant tout est lié. Les dessins japonisants sont sublimes et le fait que la BD soit en noir et blanc ajoute encore plus de charme. Ce qui est génial dans cette histoire, c'est que tout paraît décousu au premier abord mais en fait les petites histoires indépendantes se recoupent finalement pour créer un savant mélange. Un beau résultat en tout cas qui mérite d'être découvert ; je ne regrette pas ma traque acharnée pour l'acquérir... vivement la suite avec "Tea Party" et un grand merci à Nancy pour ces moments de bonheur qu'elle nous fait partager.

01/04/2008 (modifier)
Par xenofab00
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Journal de mon père
Le Journal de mon père

J’ai longtemps repoussé la lecture du Journal de mon Père, principalement de peur d’être déçu et de me retrouver devant un sous-Quartier Lointain, une oeuvre de qualité donc, mais pompé sur la pièce maîtresse du maître et inférieure en tout points. Et bien, force est de constater que je me suis pris une belle baffe dans la gueule, car malgré tout ce qu’elle pouvait laisser présager, cette oeuvre se démarque très nettement de l’autre avec brio. En commençant ma lecture, j’ai certes été immédiatement emporté par ce récit si bien narré, l’envie de résoudre les mystères de l’intrigues étant les plus forts, mais j’ai aussi eu très peur : Je retrouvais exactement les mêmes sensations que dans Quartier Lointain (le mystère de la disparition de la mère du personnage faisant sensiblement penser à celui du père du personnage principal dans QL), avec moins d’envergure dans le récit c’est vrai. Dès lors, j’ai tout de suite pensé que mes craintes étaient fondées, ce qui ne m’a pas empêché de continuer à lire la suite, car l’ensemble restait en outre de qualité et diablement accrocheur. Mais c’est en commençant la seconde partie de l’histoire que l’on comprend le vrai postulat du Journal de mon Père, excellant incroyablement dans un domaine différent de son petit frère : L’émotion (bien qu’elle soit présente dans les deux oeuvres). Ici, l’auteur raconte une histoire somme toute plus commune, plus réaliste, dans un récit emplis de pudeur et aux prétentions plus simples, mais néanmoins doté d’une complexité relationnelle fascinante. C’est peut-être en partie ce qui lui donne son charme, ce qui lui permet de toucher le lecteur avec plus d’aisance. Le Journal de mon Père, si il n’a pas la portée existentielle d’un Quartier Lointain, qui renvoyait à quelques questionnements intérieurs, est émotionnellement plus riche, et au final tout aussi profond, pour des raisons différentes. J’avoue avoir été totalement conquis, et je serais bien incapable de dire quelle oeuvre je préfère entre les deux sus-cités, mes préférés du maître. Une chose est sûre, le thème des relations entre parents et enfants reste celui où Tanigushi nous expose le mieux son talent exubérant.

31/03/2008 (MAJ le 31/03/2008) (modifier)
Par Ro
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dans les villages
Dans les villages

Une série dans un monde imaginaire délirant, au scénario original qui évolue au fur et à mesure des tomes... Une curiosité à part qui reste malheureusement peu connue. Cette série représente une vraie curiosité artistique. Elle est difficile à résumer. Il s'agit en quelque sorte d'une grande improvisation sur le thème de l'imaginaire, où l'auteur invente peu à peu un univers et des personnages à qui il donne vie et qu'il regarde ensuite évoluer tout comme lui-même évolue. L'auteur lui-même finira d'ailleurs par s'intégrer au récit à partir du tome 5 ajoutant encore à l'effet de mise en abime du récit qui se sait être un récit, qui se sait exister en bande dessinée et qui se sait être lu par des lecteurs dont les personnages peuvent même entendre les chuchotements parfois. De même que le récit et l'univers évoluent, c'est le dessin de Cabanes qui change de tomes en tomes. D'un noir et blanc beau mais un peu surchargé pour le premier tome, il gagne ensuite des couleurs, puis se modifie, s'améliore, change tout simplement. Ma préférence va à l'esthétique des planches du tome 5 même si le tome 7 représente le niveau encore au dessus, l'auteur épurant un peu son trait pour lui donner plus de dynamisme et de vie. C'est en tout cas très beau (sauf les premiers tomes auxquels je n'accroche que moyennement) et je suis régulièrement épaté par la maîtrise technique de Cabanes. "Dans les villages" est une oeuvre qui mérite à être mieux connue mais qui ne plaira pas à tout le monde car c'est une oeuvre vraiment à part, une oeuvre qui se sait être une oeuvre et en joue et en improvise.

19/10/2003 (MAJ le 31/03/2008) (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Fables
Fables

Fables est l'une des BD que je suis avec le plus d'intérêt actuellement. Chaque tome apporte quelque chose de nouveau à cet univers. Et l'on s'attache aux Fables, ces personnages exilés du monde des Fables, réfugiés à New York dans le quartier de Fableville, se protégeant des communs (les gens quoi) grâce à des sortilèges. Des personnages immortels, vivant grâce à l'imaginaire des conteurs d'histoires... Le premier tome de cette série n'en est pas le meilleur, la mise en place d'un univers si riche étant hélas souvent aussi fastidieuse que nécessaire, l'intrigue se contente de relater une enquête policière classique. Cela permet néanmoins de présenter presque tous les protagonistes vivant à Fableville. A partir du deuxième tome cela devient beaucoup plus original, beaucoup plus riche et foisonnant dans le traitement, la série sort d’un cadre classique et n’y reviendra plus. Ensuite chaque volume présente une histoire unique tout en apportant assez d'éléments à la trame de la série pour la rendre plus accrocheuse. Le plaisir de lecture va crescendo. Les personnages de cette série sont d'une richesse peu commune, la communauté des Fables est vaste, les personnages sont difficile à cerner mais tous attachants : On adore Bigby et Blanche neige autant que le Prince Charmant ou Barbe Bleue... Tous ne sont pas dans le même camp, loin de là, mais l'intérêt des Fables étant commun contre un mystérieux ennemi nommé "l'Adversaire", les Fables doivent œuvrer ensemble. Les Fables se connaissent bien depuis des siècles, la méfiance est souvent de mise entre les membres de la communauté. Fables est une série bien écrite et admirablement dessinée. Le monde que l'on voit prendre vie sous les pinceaux de Mark Buckingham est réellement empreint d'une imagerie fantastique sortie des contes et des légendes. J'en suis à la lecture du cinquième tome, et je trouve toujours cette série aussi passionnante, à mes yeux c'est actuellement une des meilleures publications de chez Vertigo. Je conseille à tous la lecture de cette BD. Ainsi que la lecture de Fables - 1001 nuits de Neige , un épisode spécial se déroulant un siècle avant le premier tome et révélant des éléments sur certains des personnages. Un épisode nullement indispensable pour l'appréciation de la série mère, mais dont il serait dommage de se priver en regard de ses grandes qualités (et les dessins d'artistes comme Bolton ou Bolland ça ne se rate pas !). Lisez Fables c'est un must. JJJ

30/03/2008 (MAJ le 30/03/2008) (modifier)