Une série formidable où le scénario à tiroirs nous fait douter de tout et envisager toutes les hypothèses. Chaque vérité est peut-être partielle ou fausse, et appelle de nouvelles questions.
Les personnages sont attirants et mystérieux, on ne sait, en fait, pas grand chose sur eux. On discerne mal les motivations profondes de chacun, et on ne peut pas trancher d'une part les "gentils" et de l'autre les "méchants".
Les Stryges sont justement les plus mystérieux, au delà du bien comme du mal, divisés entre eux et leur relation ambiguë d'influence et d'interdépendance avec l'Humanité est troublante.
Du début à la fin de la série originale, on est maintenus dans un flou assez frustrant, renouvelé à chaque album, mais cela fait tout le charme de l'histoire. On meurt d'envie de savoir la suite, le pourquoi, le comment !!!
Continuez comme ça !!!
Un excellent one-shot qui représente à mes yeux ce que j'aime de plus dans le style de Sokal. Enfin, ce que j'aimais dans le style de Sokal car, comme plusieurs autres grands auteurs, il a un peu déconné ses dernières années.
Tout d'abord, le dessin. Sokal nous donne un excellent graphique réaliste un peu éloigné de Canardo. C'est vraiment agréable à regarder en noir et blanc. Cela va parfaitement avec le scénario très noir de Sokal. Et puis, cela nous permet de voir son magnifique travail. En revanche, l'édition en couleur est plutôt moche et ne va pas du tout avec le genre de l'album. Comme je l'ai déjà dit dans une autre critique, certaines série ne sont faites que pour le noir et blanc.
Ensuite, le scénario. Ah! C'est magnifique du début à la fin ! La psychologie maladive du vieillard est bien montrée du début à la fin. Son histoire de romance de jeunesse qui tourne au tragique, bien qu'un peu cliché, est réellement bouleversante. Sans oublier tous ses paysans lâches que le vieil homme détestera toute sa vie. Ça me rappelle l'ambiance des premiers Canardo. Quant à la fin, c'est très noir et montre une dernière fois la folie du vieil homme.
Un excellent one-shot que je conseille à tous !
Avant même de plonger dans l'histoire, j'ai tout de suite accroché au graphisme, lorsque Sébastien Grenier avait présenté sur fantasy.fr quelques pages de cette BD.
Amateur de dark fantasy, j'ai tout de suite plongé dans cet univers sombre, violent et magnifique.
L'histoire est peut-être classique, et c'est vrai qu'aujourd'hui ce thème tournant autour des dieux ou d'hommes aspirants à le devenir est en vogue, mais les graphismes adultes et le scénario efficace en font pour moi un des musts du genre.
Je tiens à préciser, que bien que ce soit là ma toute première critique, je reste néanmoins assez sévère, et très peu de BD méritent pour moi un 5/5.
Un bien beau petit album...
François Duprat est un grand fan de l'univers des comics. Il a voulu créer son super-héros à lui, mais un super-héros dont le pouvoir n'est pas tout à fait utile. Il lui trouve toutefois des aventures sympathiques à vivre, à notre Antipluieman. J'aime beaucoup cet univers, à la fois contemporain et burlesque, où le fantastique léger côtoie le business de requin. Le trait de l'auteur est très sympathique, ses personnages sont agréables à défaut d'être touchants...
J'ai du mal à trouver mes mots, car l'impression est globale.
Un 3,5/5, augmenté par le coup de coeur. :)
Bonjour, superbe série vraiment !
Au delà des zombies, l'interaction entre les personnages est vraiment passionnante.
Du grand R. Kirkman.
Le noir et blanc est superbe ! Et encore plus à mon avis depuis que c'est C. Adlard qui dessine. Je trouve même cela supérieur à Sin City de Miller.
L'opus 4 en VF est vraiment prenant ! On en arrive à vraiment vivre les aventures de tous ces personnages.
Je suis un vrai fan !
Le n° 46 US vient juste de sortir. Et c'est toujours aussi stressant et passionnant !
J'ai réalisé un petit site sur la BD, avec des news, des infos etc... Il y a même un entretien avec Ed. Tourriol, le traducteur de la VF pour les éditions Delcourt.
http://pagesperso-orange.fr/walking-dead/index.html
Récit d'une fin annoncée, cette bédé est tout d'abord bouleversante, mais ça, on pouvait s'y attendre...
Ce qui par contre m'a énormément surpris, c'est la qualité, la finesse des textes et l'humour (parfois noir, mais pas toujours) :
Alternant entre "sketches" délicieux, clairement dignes de ce qu'un Desproges ou un Devos ont pu écrire au meilleur de leur forme, et scènes de la vie quotidienne très vivantes et colorées, puis encore de moments particulièrement puissants, où l'artiste doit annoncer à ses proches la nouvelle de son décès prochain, c'est à la fois un roman plein d'humour et de finesse et une réflexion très touchante sur le sens de la vie.
Si Brice Fourrastier, le "héros" de ce one shot avait vraiment existé, sûr que j'aurais été un de ses plus grands fans. A la fin de la lecture, on ne peut que partager avec les personnages de la bédé (et, je suppose, ses auteurs) la tristesse et le tragique de cette disparition si brutale... Car, quand Brice Fourrastier meurt, c'est une splendide bande-dessinée qui touche également à sa fin et, par une certaine magie, on quitte celle-ci avec la sensation d'être en deuil.
Le dessin, quant à lui, peut paraître quelconque, de prime abord. Mais au fil des pages, il parvient parfaitement à vous faire rentrer dans cette ambiance toute en contrastes (le noir et blanc est, il va de soi, le choix par excellence pour cette oeuvre pleine de lumière, mais également de moments très sombres).
Bref, une découverte, choisie un peu par hasard chez mon libraire, et qui s'avère l'un des tous bons moments bédé de ce début d'année.
Un scénario, et surtout une présentation, difficiles à appréhender tellement les informations et le monde proposés par Corbeyran sont complexes ! Après quelques séries que je trouve mitigées, notamment Nelson Lobster et un tome 5 de Le Maître de Jeu fort décevant après tant d'attente, Corbeyran nous revient en grande forme !
Il nous présente là le premier tome d'une nouvelle trisérie de 3 tomes chacune. Ces trois séries se terminant dans un 10ème album commun et donnant le dénouement du tout. C'est donc un vrai projet ambitieux après la trilogie sur le thème des Stryges (Le Chant des Stryges, Le Maître de Jeu, Le Clan des chimères).
Les 3 séries sont :
New Byzance, qui se présente dans un univers parallèle où l'Islam est devenu la religion majeure et Ben Laden un sauveur après les attentats du 11 septembre 2001. Pour autant, nous sommes 200 ans plus tard !
New Harlem
Un univers parallèle dans lequel nous retrouvons le même héros, Zack, mais plus jeune, avant qu'il ne devienne prescient. Dans cet univers, la communauté a pris le dessus, et les blancs vivent dans les ghettos. Seuls ceux ayant une valeur ajoutée, genre prescient, réussissent à gravir les échelons et à être 'acceptés' par les noirs…
New York
Zack a vingt ans. Mais il vient de passer les 10 dernières années dans un sommeil artificiel, créé et maintenu par son père, scientifique de renom. Zack est perdu, déboussolé, et devra apprendre à se réorienter dans cet univers qui n'est plus le sien…
Pour revenir à New Byzance, le scénario est très bien parti, il y a beaucoup d'informations, beaucoup d'action. Corbeyran manie avec efficacité les principes du genre. Encore pourrait-on regretter qu'une fois de plus le héros soit stéréotypé, beau gars, belle gueule et que bizarrement sur sa route l'on retrouve deux demoiselles, pas farouches et au corps parfait... Bref, des héros physiquement très conventionnels... Pour le reste, on trouve un peu de tout et beaucoup d'intelligence dans le shaker utilisé par les auteurs.
Tout cela est parfaitement remis en image par Eric Chabbert (i.e. Nova Genesis). Si on trouve quelques défauts anatomiques dans certaines retranscriptions dans des cadrages bien tentés (mais 'ratés' !) en revanche, l'univers et son architecture sont magnifiques ! Du sommet des grattes-ciel mélangés aux minarets jusqu'aux basfonds en passant par les souks, le decorum est superbe. Les couleurs franchement agréables complétant le tout de fort belle manière.
Voilà un tome d'introduction mais pas trop, qui nous donne une envie certaine de vite connaître la suite !
Corbeyran revient et ça fait du bien !!!
Dernières infos, si j'ai bien lu :
Toutes les couvertures seront réalisées par Guérineau, mais il ne sera mentionné nulle part afin de ne pas induire les lecteurs en erreur.
Les trois séries auront chacune un dessinateur différent.
Nous aurons le 10ème tome au maximum dans 3 ans ! En voilà de bonnes raisons d'acheter cette série ;)
C’est un chef d’œuvre ! C’est loin du manga traditionnel que je pouvais imaginer. Une très grande émotion se dégage de cette lecture. Peu de BD y arrive.
L’auteur Taniguchi est sensible et subtil. Cette BD retrace l’histoire d’un homme de 48 ans replongé dans son enfance mais avec des yeux d’adulte. Et ainsi il peut mieux comprendre certains évènements de sa vie incompréhensible aux yeux d’un enfant. C'est une manière idéale et originale de se poser des questions très importantes que l’on n’a pas forcément la maturité de se poser lorsqu’on est gamin.
On retrouve dans le dessin des visages des personnages toute la nostalgie que l’auteur a voulu faire passer ainsi que ces souvenirs touchants que l'on découvre au détour d'un chemin.
Cet album révèle une grande douceur de la part de l'auteur, et également un sens aigu de la nécessité de compréhension et de tolérance. On découvre non seulement une touche poétique et philosophique mais également de l'humour dans le fait de vivre les situations cocasses que peut générer un tel intervertissement. Le retour dans le passé sous une approche toute nouvelle est une expérience incroyable que nous fait partager l'auteur.
Cette BD m’a donné envie de découvrir les autres œuvres de cette auteur comme Le Journal de mon père ou encore Un ciel radieux.
Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5
"XIII" le Jason Bourne de la BD.
J’ai longtemps été allergique à ce genre de dessins réalistes ce qui fait que j’ai toujours repoussé de lire cette série à succès (Ça vaut aussi pour d’autres tel que : Blueberry, Thorgal ... et consort.). Mais en fait, après une vraie lecture, et pas un simple feuilletage, j’ai décelé ce qui me gênais vraiment: la couleur (Petra), qui pour moi n’est pas du tout raccord avec les traits réalistes de Vance. Sur les premiers tomes, c’est trop flashy, et sur l’ensemble, les aplats ne sont pas assez travaillés. Il y a un décalage gênant, c’est comme si on regardait le dernier blockbuster hollywoodien bourré de sublimes effets spéciaux mais en noir et blanc. D’autant plus dommage que lorsqu’on compare avec le rendu des magnifiques couvertures en couleurs directes, y a de quoi ce dire que le talent était là pour faire quelque chose de vraiment exceptionnel.
J’ai fini par réussir à faire abstraction de la couleur, et apprécié les décors et les paysages. Les visages aussi sont bons. En revanche les corps des personnages en dépit du fait qu’ils soient réussi (surtout celui des femmes ! :8 ) sont quasi interchangeables (en distinguant bien sûr les deux sexes). Il y a un manque d’originalité de ce côté là, comblé par des garde-robes bien variées.
Le scénario de Van Hamme raconte l’histoire d’un homme devenu amnésique à la recherche de son passé et de son identité. C’est une aventure bourrée de renversements invraisemblables avec son lot de complots, trahisons, guérilla, chasse au trésor... Les pointilleux qui décortiquent tout et ne supportent pas la surenchère n’aimeront pas car il y a quand même pas mal de facilité scénariste : XIII, le héros, est certes un poissard mais aussi un sacré chanceux. Mais si comme moi, vous aimez les récits complexes et alambiqués mené tambour battant, vous prendrez votre pied.
Je précise que j’ai lu cette histoire d’une traite, du premier au dernier tome, en quelques jours. En dépit des 19 albums, je n’ai pas ressenti de véritables longueurs contrairement à beaucoup de lecteurs de la première heure. Le fait de ne pas avoir attendu 25 ans explique sûrement en partie cela. C’est vrai que la première partie est plus rythmée mais la seconde n’est pas inintéressante. A la fin tout est clair sur le passé du héros, et on sait qui est XIII contrairement à ce que certaine mauvaise langue prédisait.
A noter qu’il y a deux tomes un peu à part dans cette série :
- Le n°13 (tient donc !) qui n’est pas vraiment une bd, bien qu’il y ait tout de même quelques planches mais plutôt un trombinoscope agrémenté de la biographie des personnages tout en résumant les épisodes précédents. Au final, c’est assez dispensable.
- Et le n°18, dessiné par Giraud qui fait la lumière sur le moment qui peut être considérer comme l’incident déclencheur de tout l’aventure.
Étrange titre, au fond, que celui-ci, qui rend très mal compte de ce qu’est ce pur instant de bonheur.
Car, après l’avoir refermé, je ne sais comment aurait dû s’appeler Quartier Lointain (ce n’est de toute façon pas à moi d’en décider), mais j’ai la sensation persistante que ce titre lui sied très mal. Peut-être un « Le Voyageur du Temps » (ce qui aurait induit un effet intéressant avec la scène finale, mais aurait risqué d’être un peu trop convenu, certes) ?
En tout cas, voilà un merveilleux titre que j’ai bien failli ne jamais découvrir. La faute à un exergue pour le moins imbécile : « Qui n’a jamais rêvé de revivre son enfance ? ». Eh bien, aussi étonnant que cela soit pour le rédacteur à l’esprit étroit de cette question, il arrive qu’une enfance ne soit pas le doux cocon de rose que la pub nous vend, et qu’elle devrait certes être, si nous vivions tous au Paradis.
De plus, cette question-titre semblait ouvrir la voie à une histoire d’une sirupeuse niaiserie, sur l’enfance gâteau, ouatée, mielleuse (et donc strictement inintéressante) du personnage principal, que j’imaginais confronté à ce grave doute existentiel : aurais-je enfin la chance de draguer trucmuche ?
Mais le plus idiot, là-dedans, est que cette question ne correspond pas du tout à l’histoire de ce manga, puisque le personnage principal ne souhaite certainement pas revivre toute son enfance, celle-ci ayant été ponctuée par un drame, dont on peut dire qu’il a « structuré » le restant de son existence.
En fait, la véritable question est : « si par hasard vous étiez projeté dans votre passé, pourriez-vous (voudriez-vous) le modifier afin d’éviter un drame familial qui vous a effondré ? »
A priori, cette question ne connaît qu’une seule réponse : on voudrait bien, mais on ne peut pas (pour des raisons de paradoxe temporel sur lesquels on ne va pas revenir).
Le sujet était donc risqué, parce qu’éculé, et susceptible du pire.
Je dois d’ailleurs avouer qu’aux premières pages du retour dans le temps, j’ai craint la longue litanie nostalgique et mélancolique (« j’ai connu un tel, qui n’est plus ; et une telle qui est devenue cela, au lieu de cela ; et machin qui finit ainsi... ») qui menaçait de me déprimer gravement. Je craignais l’accumulation des scènes « cartes postales » aux tonalités sépia et larmoyantes.
Mais, soudain, se produit un petit déclic, et le manga change soudain de direction. Juste un petit déclic qui modifie toute la perspective. Et le manga de devenir magique, magnifique, merveilleux, absolument passionnant.
J’avais pris les deux tomes à ma bibliothèque (municipale), et je les ai dévorés d’une traite. Pour finir sur une fin pratiquement à l’image du reste.
Certes point forcément celle dont j’avais rêvé, mais une fin touchante et bien menée, qui m’a totalement convaincu.
Qu’en dire de plus ?
Dans la petite bibliothèque municipale que je viens de redécouvrir, j’avais pris in extremis ce titre, trouvé un peu par hasard, en disant à la bibliothécaire :
« Tout le monde dit que c’est magnifique »
Ce à quoi, elle me répondit : « Oui, c’est aussi ce que j’ai entendu dire ».
Eh bien, pour une fois, « tout le monde » a bien raison. Et, vous savez quoi ? Ce n’est que du bonheur.
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Le Chant des Stryges
Une série formidable où le scénario à tiroirs nous fait douter de tout et envisager toutes les hypothèses. Chaque vérité est peut-être partielle ou fausse, et appelle de nouvelles questions. Les personnages sont attirants et mystérieux, on ne sait, en fait, pas grand chose sur eux. On discerne mal les motivations profondes de chacun, et on ne peut pas trancher d'une part les "gentils" et de l'autre les "méchants". Les Stryges sont justement les plus mystérieux, au delà du bien comme du mal, divisés entre eux et leur relation ambiguë d'influence et d'interdépendance avec l'Humanité est troublante. Du début à la fin de la série originale, on est maintenus dans un flou assez frustrant, renouvelé à chaque album, mais cela fait tout le charme de l'histoire. On meurt d'envie de savoir la suite, le pourquoi, le comment !!! Continuez comme ça !!!
Le vieil homme qui n’écrivait plus
Un excellent one-shot qui représente à mes yeux ce que j'aime de plus dans le style de Sokal. Enfin, ce que j'aimais dans le style de Sokal car, comme plusieurs autres grands auteurs, il a un peu déconné ses dernières années. Tout d'abord, le dessin. Sokal nous donne un excellent graphique réaliste un peu éloigné de Canardo. C'est vraiment agréable à regarder en noir et blanc. Cela va parfaitement avec le scénario très noir de Sokal. Et puis, cela nous permet de voir son magnifique travail. En revanche, l'édition en couleur est plutôt moche et ne va pas du tout avec le genre de l'album. Comme je l'ai déjà dit dans une autre critique, certaines série ne sont faites que pour le noir et blanc. Ensuite, le scénario. Ah! C'est magnifique du début à la fin ! La psychologie maladive du vieillard est bien montrée du début à la fin. Son histoire de romance de jeunesse qui tourne au tragique, bien qu'un peu cliché, est réellement bouleversante. Sans oublier tous ses paysans lâches que le vieil homme détestera toute sa vie. Ça me rappelle l'ambiance des premiers Canardo. Quant à la fin, c'est très noir et montre une dernière fois la folie du vieil homme. Un excellent one-shot que je conseille à tous !
Arawn
Avant même de plonger dans l'histoire, j'ai tout de suite accroché au graphisme, lorsque Sébastien Grenier avait présenté sur fantasy.fr quelques pages de cette BD. Amateur de dark fantasy, j'ai tout de suite plongé dans cet univers sombre, violent et magnifique. L'histoire est peut-être classique, et c'est vrai qu'aujourd'hui ce thème tournant autour des dieux ou d'hommes aspirants à le devenir est en vogue, mais les graphismes adultes et le scénario efficace en font pour moi un des musts du genre. Je tiens à préciser, que bien que ce soit là ma toute première critique, je reste néanmoins assez sévère, et très peu de BD méritent pour moi un 5/5.
Il fera beau demain
Un bien beau petit album... François Duprat est un grand fan de l'univers des comics. Il a voulu créer son super-héros à lui, mais un super-héros dont le pouvoir n'est pas tout à fait utile. Il lui trouve toutefois des aventures sympathiques à vivre, à notre Antipluieman. J'aime beaucoup cet univers, à la fois contemporain et burlesque, où le fantastique léger côtoie le business de requin. Le trait de l'auteur est très sympathique, ses personnages sont agréables à défaut d'être touchants... J'ai du mal à trouver mes mots, car l'impression est globale. Un 3,5/5, augmenté par le coup de coeur. :)
Walking Dead
Bonjour, superbe série vraiment ! Au delà des zombies, l'interaction entre les personnages est vraiment passionnante. Du grand R. Kirkman. Le noir et blanc est superbe ! Et encore plus à mon avis depuis que c'est C. Adlard qui dessine. Je trouve même cela supérieur à Sin City de Miller. L'opus 4 en VF est vraiment prenant ! On en arrive à vraiment vivre les aventures de tous ces personnages. Je suis un vrai fan ! Le n° 46 US vient juste de sortir. Et c'est toujours aussi stressant et passionnant ! J'ai réalisé un petit site sur la BD, avec des news, des infos etc... Il y a même un entretien avec Ed. Tourriol, le traducteur de la VF pour les éditions Delcourt. http://pagesperso-orange.fr/walking-dead/index.html
L'Accablante apathie des dimanches à rosbif
Récit d'une fin annoncée, cette bédé est tout d'abord bouleversante, mais ça, on pouvait s'y attendre... Ce qui par contre m'a énormément surpris, c'est la qualité, la finesse des textes et l'humour (parfois noir, mais pas toujours) : Alternant entre "sketches" délicieux, clairement dignes de ce qu'un Desproges ou un Devos ont pu écrire au meilleur de leur forme, et scènes de la vie quotidienne très vivantes et colorées, puis encore de moments particulièrement puissants, où l'artiste doit annoncer à ses proches la nouvelle de son décès prochain, c'est à la fois un roman plein d'humour et de finesse et une réflexion très touchante sur le sens de la vie. Si Brice Fourrastier, le "héros" de ce one shot avait vraiment existé, sûr que j'aurais été un de ses plus grands fans. A la fin de la lecture, on ne peut que partager avec les personnages de la bédé (et, je suppose, ses auteurs) la tristesse et le tragique de cette disparition si brutale... Car, quand Brice Fourrastier meurt, c'est une splendide bande-dessinée qui touche également à sa fin et, par une certaine magie, on quitte celle-ci avec la sensation d'être en deuil. Le dessin, quant à lui, peut paraître quelconque, de prime abord. Mais au fil des pages, il parvient parfaitement à vous faire rentrer dans cette ambiance toute en contrastes (le noir et blanc est, il va de soi, le choix par excellence pour cette oeuvre pleine de lumière, mais également de moments très sombres). Bref, une découverte, choisie un peu par hasard chez mon libraire, et qui s'avère l'un des tous bons moments bédé de ce début d'année.
Uchronie[s] - New Byzance
Un scénario, et surtout une présentation, difficiles à appréhender tellement les informations et le monde proposés par Corbeyran sont complexes ! Après quelques séries que je trouve mitigées, notamment Nelson Lobster et un tome 5 de Le Maître de Jeu fort décevant après tant d'attente, Corbeyran nous revient en grande forme ! Il nous présente là le premier tome d'une nouvelle trisérie de 3 tomes chacune. Ces trois séries se terminant dans un 10ème album commun et donnant le dénouement du tout. C'est donc un vrai projet ambitieux après la trilogie sur le thème des Stryges (Le Chant des Stryges, Le Maître de Jeu, Le Clan des chimères). Les 3 séries sont : New Byzance, qui se présente dans un univers parallèle où l'Islam est devenu la religion majeure et Ben Laden un sauveur après les attentats du 11 septembre 2001. Pour autant, nous sommes 200 ans plus tard ! New Harlem Un univers parallèle dans lequel nous retrouvons le même héros, Zack, mais plus jeune, avant qu'il ne devienne prescient. Dans cet univers, la communauté a pris le dessus, et les blancs vivent dans les ghettos. Seuls ceux ayant une valeur ajoutée, genre prescient, réussissent à gravir les échelons et à être 'acceptés' par les noirs… New York Zack a vingt ans. Mais il vient de passer les 10 dernières années dans un sommeil artificiel, créé et maintenu par son père, scientifique de renom. Zack est perdu, déboussolé, et devra apprendre à se réorienter dans cet univers qui n'est plus le sien… Pour revenir à New Byzance, le scénario est très bien parti, il y a beaucoup d'informations, beaucoup d'action. Corbeyran manie avec efficacité les principes du genre. Encore pourrait-on regretter qu'une fois de plus le héros soit stéréotypé, beau gars, belle gueule et que bizarrement sur sa route l'on retrouve deux demoiselles, pas farouches et au corps parfait... Bref, des héros physiquement très conventionnels... Pour le reste, on trouve un peu de tout et beaucoup d'intelligence dans le shaker utilisé par les auteurs. Tout cela est parfaitement remis en image par Eric Chabbert (i.e. Nova Genesis). Si on trouve quelques défauts anatomiques dans certaines retranscriptions dans des cadrages bien tentés (mais 'ratés' !) en revanche, l'univers et son architecture sont magnifiques ! Du sommet des grattes-ciel mélangés aux minarets jusqu'aux basfonds en passant par les souks, le decorum est superbe. Les couleurs franchement agréables complétant le tout de fort belle manière. Voilà un tome d'introduction mais pas trop, qui nous donne une envie certaine de vite connaître la suite ! Corbeyran revient et ça fait du bien !!! Dernières infos, si j'ai bien lu : Toutes les couvertures seront réalisées par Guérineau, mais il ne sera mentionné nulle part afin de ne pas induire les lecteurs en erreur. Les trois séries auront chacune un dessinateur différent. Nous aurons le 10ème tome au maximum dans 3 ans ! En voilà de bonnes raisons d'acheter cette série ;)
Quartier lointain
C’est un chef d’œuvre ! C’est loin du manga traditionnel que je pouvais imaginer. Une très grande émotion se dégage de cette lecture. Peu de BD y arrive. L’auteur Taniguchi est sensible et subtil. Cette BD retrace l’histoire d’un homme de 48 ans replongé dans son enfance mais avec des yeux d’adulte. Et ainsi il peut mieux comprendre certains évènements de sa vie incompréhensible aux yeux d’un enfant. C'est une manière idéale et originale de se poser des questions très importantes que l’on n’a pas forcément la maturité de se poser lorsqu’on est gamin. On retrouve dans le dessin des visages des personnages toute la nostalgie que l’auteur a voulu faire passer ainsi que ces souvenirs touchants que l'on découvre au détour d'un chemin. Cet album révèle une grande douceur de la part de l'auteur, et également un sens aigu de la nécessité de compréhension et de tolérance. On découvre non seulement une touche poétique et philosophique mais également de l'humour dans le fait de vivre les situations cocasses que peut générer un tel intervertissement. Le retour dans le passé sous une approche toute nouvelle est une expérience incroyable que nous fait partager l'auteur. Cette BD m’a donné envie de découvrir les autres œuvres de cette auteur comme Le Journal de mon père ou encore Un ciel radieux. Note Dessin : 4.5/5 – Note Scénario : 5/5 – Note Globale : 4.75/5
XIII
"XIII" le Jason Bourne de la BD. J’ai longtemps été allergique à ce genre de dessins réalistes ce qui fait que j’ai toujours repoussé de lire cette série à succès (Ça vaut aussi pour d’autres tel que : Blueberry, Thorgal ... et consort.). Mais en fait, après une vraie lecture, et pas un simple feuilletage, j’ai décelé ce qui me gênais vraiment: la couleur (Petra), qui pour moi n’est pas du tout raccord avec les traits réalistes de Vance. Sur les premiers tomes, c’est trop flashy, et sur l’ensemble, les aplats ne sont pas assez travaillés. Il y a un décalage gênant, c’est comme si on regardait le dernier blockbuster hollywoodien bourré de sublimes effets spéciaux mais en noir et blanc. D’autant plus dommage que lorsqu’on compare avec le rendu des magnifiques couvertures en couleurs directes, y a de quoi ce dire que le talent était là pour faire quelque chose de vraiment exceptionnel. J’ai fini par réussir à faire abstraction de la couleur, et apprécié les décors et les paysages. Les visages aussi sont bons. En revanche les corps des personnages en dépit du fait qu’ils soient réussi (surtout celui des femmes ! :8 ) sont quasi interchangeables (en distinguant bien sûr les deux sexes). Il y a un manque d’originalité de ce côté là, comblé par des garde-robes bien variées. Le scénario de Van Hamme raconte l’histoire d’un homme devenu amnésique à la recherche de son passé et de son identité. C’est une aventure bourrée de renversements invraisemblables avec son lot de complots, trahisons, guérilla, chasse au trésor... Les pointilleux qui décortiquent tout et ne supportent pas la surenchère n’aimeront pas car il y a quand même pas mal de facilité scénariste : XIII, le héros, est certes un poissard mais aussi un sacré chanceux. Mais si comme moi, vous aimez les récits complexes et alambiqués mené tambour battant, vous prendrez votre pied. Je précise que j’ai lu cette histoire d’une traite, du premier au dernier tome, en quelques jours. En dépit des 19 albums, je n’ai pas ressenti de véritables longueurs contrairement à beaucoup de lecteurs de la première heure. Le fait de ne pas avoir attendu 25 ans explique sûrement en partie cela. C’est vrai que la première partie est plus rythmée mais la seconde n’est pas inintéressante. A la fin tout est clair sur le passé du héros, et on sait qui est XIII contrairement à ce que certaine mauvaise langue prédisait. A noter qu’il y a deux tomes un peu à part dans cette série : - Le n°13 (tient donc !) qui n’est pas vraiment une bd, bien qu’il y ait tout de même quelques planches mais plutôt un trombinoscope agrémenté de la biographie des personnages tout en résumant les épisodes précédents. Au final, c’est assez dispensable. - Et le n°18, dessiné par Giraud qui fait la lumière sur le moment qui peut être considérer comme l’incident déclencheur de tout l’aventure.
Quartier lointain
Étrange titre, au fond, que celui-ci, qui rend très mal compte de ce qu’est ce pur instant de bonheur. Car, après l’avoir refermé, je ne sais comment aurait dû s’appeler Quartier Lointain (ce n’est de toute façon pas à moi d’en décider), mais j’ai la sensation persistante que ce titre lui sied très mal. Peut-être un « Le Voyageur du Temps » (ce qui aurait induit un effet intéressant avec la scène finale, mais aurait risqué d’être un peu trop convenu, certes) ? En tout cas, voilà un merveilleux titre que j’ai bien failli ne jamais découvrir. La faute à un exergue pour le moins imbécile : « Qui n’a jamais rêvé de revivre son enfance ? ». Eh bien, aussi étonnant que cela soit pour le rédacteur à l’esprit étroit de cette question, il arrive qu’une enfance ne soit pas le doux cocon de rose que la pub nous vend, et qu’elle devrait certes être, si nous vivions tous au Paradis. De plus, cette question-titre semblait ouvrir la voie à une histoire d’une sirupeuse niaiserie, sur l’enfance gâteau, ouatée, mielleuse (et donc strictement inintéressante) du personnage principal, que j’imaginais confronté à ce grave doute existentiel : aurais-je enfin la chance de draguer trucmuche ? Mais le plus idiot, là-dedans, est que cette question ne correspond pas du tout à l’histoire de ce manga, puisque le personnage principal ne souhaite certainement pas revivre toute son enfance, celle-ci ayant été ponctuée par un drame, dont on peut dire qu’il a « structuré » le restant de son existence. En fait, la véritable question est : « si par hasard vous étiez projeté dans votre passé, pourriez-vous (voudriez-vous) le modifier afin d’éviter un drame familial qui vous a effondré ? » A priori, cette question ne connaît qu’une seule réponse : on voudrait bien, mais on ne peut pas (pour des raisons de paradoxe temporel sur lesquels on ne va pas revenir). Le sujet était donc risqué, parce qu’éculé, et susceptible du pire. Je dois d’ailleurs avouer qu’aux premières pages du retour dans le temps, j’ai craint la longue litanie nostalgique et mélancolique (« j’ai connu un tel, qui n’est plus ; et une telle qui est devenue cela, au lieu de cela ; et machin qui finit ainsi... ») qui menaçait de me déprimer gravement. Je craignais l’accumulation des scènes « cartes postales » aux tonalités sépia et larmoyantes. Mais, soudain, se produit un petit déclic, et le manga change soudain de direction. Juste un petit déclic qui modifie toute la perspective. Et le manga de devenir magique, magnifique, merveilleux, absolument passionnant. J’avais pris les deux tomes à ma bibliothèque (municipale), et je les ai dévorés d’une traite. Pour finir sur une fin pratiquement à l’image du reste. Certes point forcément celle dont j’avais rêvé, mais une fin touchante et bien menée, qui m’a totalement convaincu. Qu’en dire de plus ? Dans la petite bibliothèque municipale que je viens de redécouvrir, j’avais pris in extremis ce titre, trouvé un peu par hasard, en disant à la bibliothécaire : « Tout le monde dit que c’est magnifique » Ce à quoi, elle me répondit : « Oui, c’est aussi ce que j’ai entendu dire ». Eh bien, pour une fois, « tout le monde » a bien raison. Et, vous savez quoi ? Ce n’est que du bonheur.