Les derniers avis (9362 avis)

Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Accablante apathie des dimanches à rosbif
L'Accablante apathie des dimanches à rosbif

Ca faisait longtemps qu’une BD ne m’avait pas retourné l’estomac de cette façon. Allez, je l’avoue carrément : un passage m’a fait pleurer (oh moquez-vous, je suis peut-être une chochotte, mais mon cœur d’artichaut a souffert sur certaines pages). Mais le plus fort, c’est que je ne qualifierai même pas cette histoire de sombre ou déprimante. Non, en refermant la BD je me suis retrouvé le cœur rempli d’une envie pressante de vivre, de profiter de la vie, de maintenant, des gens autours de moi. Une énième histoire sur le thème usé « profitez, la vie est trop courte » donc. Certes. Mais le ton est tellement juste, pas larmoyant pour un sou. Et surtout le fait que le personnage principal soit un comique, et que son talent et ses spectacles soient utilisés pour faire passer un tel message, moi je trouve ça super fort. J’imagine que le dessin épuré en noir et blanc risque de décourager les lecteurs qui donnent beaucoup d’importance à cet aspect d’une BD. Mais franchement si ce genre de récit vous tente, ne passez pas à coté de ce petit bijou.

30/03/2008 (modifier)
Par Tomeke
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Filles perdues
Filles perdues

Nonobstant la profonde admiration que j’ai pour les autres ouvrages d’Alan Moore, j’ai pris dès l’ouverture de ce pavé le pli d’oublier l’identité de son génial scénariste. Le but étant de ne pas trop biaiser le présent avis ; que je vais tenter de faire bref mais bon, on n’avise pas cela comme on aviserait n’importe quelle autre série ! D’abord, et je rejoins les avis précédents, la qualité matérielle de la BD proposée est indéniable. L’éditeur a fait très fort, l’objet en tant que tel est magnifique, ce qui explique notamment le prix demandé. L’histoire est déjà présentée dans les autres avis, je ne vais pas répéter le caractère pornographique de l’ouvrage, qui s’adresse dès lors à un public adulte. Ce dernier devra, sans nul doute, prendre le pari de remettre en question l’entièreté de ses mœurs. Là où c’est intéressant, selon moi, c’est que l’on est loin du porno abrutissant ; l’auteur nous livre ici une histoire terriblement subtile dans sa construction, dans les références littéraires développées et dans les bases psychanalytiques référencées (fantasmes, rêves, pulsions, et les deux topiques,...). Les différents chapitres présentent aux lecteurs comment les héroïnes (Alice, Wendy et Dorothy) ont construit l’univers féerique dans lequel elles évoluent ; univers connus de tous les enfants : Le pays des merveilles, le pays imaginaire ou Oz… Innovant et intelligent ! Les dessins et les couleurs, qui se rapprochent de l’univers du conte, étayent le caractère envoûtant et érotique de l’histoire. Lors de la lecture, j’ai plusieurs fois eu l’impression d’un flou dans la coloration, d’un brouillard féerique, issu d’un rêve… Les décors sont également très intéressants : le style victorien pigmenté d’Art Nouveau est vraiment adapté à cette époque du début du siècle. Enfin, c’est la mise en page très accomplie (je dirais parfaite), comparable au chef d’œuvre Watchmen, qui constitue véritablement l’atout principal de cet ouvrage ; de mémoire me vient directement certains passages extraordinaires (par ex. le chapitre des ombres avec Wendy, le chapitre des 7 péchés capitaux,…). Il est également nécessaire de relever que la mise en page est différente selon la narratrice du récit pornographique présenté… Magnifique ! En conclusion, cette BD se démarque véritablement de ce qui existe déjà et à la fermeture, l’identité de son génial créateur m’est revenue comme une grosse claque dans la figure… P.S: considérant le prix et le fait que cette BD ne se lit pas toutes les semaines, l'achat est conseillé à ceux qui apprécient les autres ouvrages de Moore.

30/03/2008 (MAJ le 30/03/2008) (modifier)
Par Miranda
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Singe et la Sirène
Le Singe et la Sirène

Une vie de quartier à la lisière d'une ville, aux multiples personnages tous différents et tous baignant dans la même fange, prostitution, drogue, crime, arnaque et mensonge. Le tout sur fond de musique rap, de peu d'amour et surtout beaucoup d'humour. Du plus jeune au plus vieux tous sont attachants, avec en haut de l'affiche une Museline plantureuse, mère maquerelle et putain, sirène échouée sur son lit, attendant son lot de matelots de passage. Et le singe ? Et la dame blanche ? Eux aussi font partie de l'histoire… Encore du grand Dumontheuil, sans aucun doute. Mille pardons, j'avais oublié Angéli au scénario.

19/12/2007 (MAJ le 29/03/2008) (modifier)
Par xenofab00
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Pretty Face
Pretty Face

Pretty Face est une petite bd que j’ai lu il y a peu, et j’avoue être légèrement embêté, car précisément, je me suis bien marré, et pas qu’un peu. Dans cette comédie sentimentale, qui relève plus du joyeux foutoir (^.^), l’auteur nous place dans une situation initiale assez légère et improbable, et qui enchaîne les invraisemblances dans son traitement. Pourtant, à partir de cette base où les éléments crédibles sont aussi rares que neige au soleil, il parvient à créer des situations qui, en plus d’être assez originales sur la forme, sont tout simplement euh... HILARANTES. Et on finit par se dire qu’en fait, la crédibilité, on s’en fout un peu dans ce type de récit, tant que ça peut aider à rehausser l’humour. Le problème, c’est que par la suite, l’auteur continue sur les éléments abracadabrants (dans un univers japonais urbain relativement normal), donnant l’impression d’enchaîner facilité sur facilité pour mener son histoire un peu où il veut d’un coup de baguette magique (surtout dans les débuts, et vers la fin). De même, l’ensemble est très... convenu, particulièrement dans les derniers chapitres, ce qui rend certains événements bien peu palpitants, en plus de questionner sérieusement le lecteur sur le bien-fondé de ceux-ci (même si je n’ai rien de méchant contre cette fin, qui bien qu’ouverte, permet au moins de donner une continuité à l’atmosphère sympathique de l’histoire). D’aucuns diront que la marge de manoeuvre accordée à la pertinence discutable du récit dans ce type d’oeuvre à ses limites, mais que voulez-vous quand on accroche à l’humour et au délire ambiant, on passe outre, et je dirais même qu’on prend un sacré plaisir, tout en comprenant parfaitement les critiques que peut recevoir l’oeuvre -en y adhérant pour la plupart même-. Et puis, fondamentalement, niveau cohérence et logique on a vu pire dans le même genre, ce qui n’est pas une excuse certes. Ce qu’il faut bien prendre en compte, c’est le postulat extrêmement léger et sans prétention de ce manga, qui n’a pour but que divertir de la manière la plus rafraîchissante et pétillante qui soit. Dans cette optique précise, cette série reste une belle réussite en soi. Le petit nombre de tomes peut aussi être considéré comme un point fort, les comédies de ce type ayant la fâcheuse tendance à s’essouffler assez vite en général. Pour ce qui est de passer outre les multiples défauts, je dirais que c’est peut-être ça la définition d’un coup de coeur, ça ne s’explique pas totalement, mais une chose est sûre, on tombe sous le charme. Foncièrement, ma note serait de 3.5, et je reconnais volontiers avoir eu du mal à me décider entre le 3 et le 4 (d’ailleurs je me tâte encore...). Dans un élan fanboyesque, j’ai finalement opté pour le second choix, peut-être, je le reconnais, pour remonter un peu la côte malmenée de cette série.

27/03/2008 (MAJ le 27/03/2008) (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Vie de Bouddha
La Vie de Bouddha

L'un des meilleurs Tezuka que j'ai lus de toute ma vie ! C'est une longue oeuvre qui nous montre la vie de Bouddha ainsi que celle de plusieurs autres personnages ayant existé ou qui sont inventés par Tezuka. C'est une oeuvre très riche qui montre une fois pour toute que le manga ne mérite pas d'être aussi dénigré par certaine personne qui n'ont d'ailleurs jamais ouvert un manga de leur vie ! Tout d'abord, Osamu Tezuka rend le récit passionnant et ne fait jamais de longueurs ou de moments ennuyants. Il raconte une biographie existante avec un talent comme lui seul peut le faire ! Au cours du récit, on croise des personnages qui reviennent au fils des pages. Ils sont terriblement humains car ils sont capables du meilleur et du pire. Des gens comme Depa, Migaila, Tatta, Ananda et Devadetta ont fait de bonne actions, mais sont aussi capable du pire et l'ont montrés plusieurs fois (Tatta n'a aucun scrupule à piller une ville, Annada est un ancien assassin, Depa se moque de Bouddha et l'humilie, etc.). Comme dans beaucoup de ses oeuvres adultes, Tezuka nous montre des scènes plutôt cruelles de torture qu'un autre auteur n'aurait pas montrées. Il faut de l'audace pour ça ! On a droit à quelques gags anachroniques (un personnage qui fait allusion au cinéma par exemple) qui font sourire, mais ça rend le récit un peu moins réaliste et c'est le seul défaut de l'oeuvre. Quant au dessin, j'ai l'impression que Tezuka n'a jamais aussi bien dessiné ! Par exemple, les bâtiments ont parfois l'air réel ! Cette grande oeuvre montre à quels points Osamu Tezuka mérite de se faire appeler le dieu du manga.

08/03/2008 (MAJ le 27/03/2008) (modifier)
Par Miranda
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mémoires d'un incapable
Mémoires d'un incapable

Superbe. Les scénarios de Qwak sont toujours surprenants. Écrit avant le très original Lola Cordova, voici Mémoires d'un incapable, un homme face à sa folie ou plutôt contre sa folie. C'est la guerre entre Albert et cette autre part de lui-même : le fou, celui qui lui fait faire ces choses terribles qu'il ne veut pas, mais contre lequel il semble ne pas pouvoir prendre le dessus. C'est un subtil mélange de noirceur et d'humour. On ne peut qu'aimer Albert, même s'il a fait des choses haïssables, forcément on lui pardonne l'impardonnable. Le dessin de Cazaux est magistralement expressif et vivant. On ne pouvait rêver mieux pour ce scénario.

18/02/2008 (MAJ le 27/03/2008) (modifier)
Par chalybs
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Meteors
Meteors

Voilà une BD dont la couverture m’a longtemps rebuté. A force de voir de la pub et même une interview de Fred Duval, j’ai fini par céder et à m’intéresser à cette nouvelle série. Grand bien m’en a fait ! Nous avons là un premier tome d’excellente qualité scénaristique. Une vraie bonne surprise. Nous nous retrouvons dans un monde vraiment futuriste. Peut-être un peu trop proche pour me paraître probable, mais ceci est mineur. Pour le reste, L’humanité a construit des IA dont l’autonomie a dépassé les attentes de leur créateur. De ce fait nombre d’humains considèrent ces robots doués d’intelligence supérieurs à eux et les jugent plus compétents afin de présider à leur destinée. Dans plusieurs pays déjà, des IA ont été élues à la tête des gouvernements. Mais même si le devoir premier des IAs est de préserver et de prendre les meilleures décisions pour l’humanité, les manières pour y arriver sont multiples et tout comme les humains ont leurs propres opinions, les IAs sont plus ou moins extrémistes. Manque de chance, les IAs les plus influentes sont aussi les plus extrémistes. Afin de garantir leur capacité de sauvegarde de l’humanité elle va devoir ingérer et prendre des décisions contre les volontés des humains, quitte à leur cacher quelques vérités... Comme dans tout univers où une certaine frange de la population prend le pouvoir de manière plutôt autoritaire, il est normal de voir des groupes de rébellion s’organiser. Nous avons ainsi un contexte géopolitique vaste, complexe et très bien maîtrisé par les auteurs. Malgré la multitude d’informations fournies dans ce premier tome, la trame est fluide. Les 68 pages donnent du volume à cet ouvrage et ce n’est pas de trop pour pouvoir tout assimiler. C’est sûrement là aussi l’une des forces de cet album, plutôt que de sacrifier la qualité et la compréhensibilité à la règle des 48 pages, les auteurs ont préféré créer une BD plus chère certes, mais vraiment efficace. Je n’ai trouvé aucune longueur. Les divers clans sont parfaitement décrits, même la hiérarchie des IAs est évoquée et crédible. Bref, j’ai vraiment aimé cette nouvelle série de Fred Duval. Côté dessin, je suis un peu plus sceptique. Le travail emprunte à diverses tendances et donne au final quelque chose d’assez personnel. On retrouve des influences mangas, récentes mais aussi plus anciennes, avec notamment les robots façon "Astro le petit robot" (Astro Boy) qui m’ont replongé dans mon enfance non sans une pointe d’émotion ! Le trait n’est cependant pas le plus fin ni le plus précis que j’ai pu voir. Malgré tout, les personnages sont clairement identifiés et reconnaissables. Seules de légères difformités et disproportions sont venues embêter mon regard. J’ai aussi un peu de mal avec cette héroïne et son père issus d’Algérie mais qui n’ont en aucun cas les traits de ces origines. Tout le monde ressemble un peu trop à de bons européens types caucasiens... En revanche, la créativité des environnements techniques est à noter. Il y a d’ailleurs en deuxième de couverture un bel aperçu des armures du groupe Meteor. Je suis toujours aussi sceptique quant à l’utilisation de l’outil informatique en bande dessinée. Les visages manquent de grain et souvent de vie. De même les décors semblent trop artificiels… Cependant, ne boudons pas notre plaisir de découvrir un BD de science-fiction riche, cohérente et stimulante.

26/03/2008 (MAJ le 26/03/2008) (modifier)
Par hevydevy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Filles perdues
Filles perdues

Ma première rencontre avec Lost Girls date de 1995. L’œuvre était restée inachevée, et à l’époque je n’avais pas du tout apprécié cette BD (le dessin de Gebbie me rebutait, et en 6 chapitres, je n’ai pas eu la possibilité de cerner les intentions pornographiques de Moore). Treize ans plus tard, et après 2 lectures (la première en 2006, et la deuxième avec la sortie française), mon avis a finalement beaucoup changé (mûri ?). L’histoire comporte 3 volumes. Chaque volume/livre (ou book en v.o.) comporte 10 chapitres de 8 pages exactement (donc en tout 240 pages). Petit comparatif entre l’édition française et l’édition originale : globalement et de toutes façons (n'ayant aucune idée du potentiel commercial de l'oeuvre sur le marché français), l’édition française reste de très grande qualité, et très nettement au dessus de ce qui se fait habituellement (épaisseur du papier, lettrage etc..). Coup de chapeau donc. Les différences principales sont les suivantes : les 3 livres de l’œuvre (vendus dans un coffret) ont été regroupés en un seul (pas de coffret donc), le format a été légèrement réduit et le texte est plus petit pour donner plus de place au traducteur afin de ne pas dénaturer l'oeuvre (mais est donc moins agréable à lire). Le style de la typo du lettrage de Todd Klein n’a pas été repris. La couverture de l’édition française reprend celle du livre 1 original (la couverture du coffret étant reprise au dos de l’édition française), mais il faut savoir que chaque couverture et dos de couverture des 3 livres se faisaient écho. Ainsi, au dos du livre 1 de la version originale, on peut admirer l’illustration complète du reflet apparaissant dans le miroir de la couverture de l’édition française (où les 3 héroïnes sont nues et mises en scène autours d’un « fauteuil godemiché »). Il manquera donc dans la version Delcourt, les couvertures (versions soft) correspondants aux livres 2 et 3 ainsi que les dos de couvertures (versions hard) des 3 livres. On pourra aisément au niveau du dessin remarquer une rupture de style entre les 2 premiers numéros de 1995 (les 6 premiers chapitres) et la reprise de l’œuvre. Les bulles de l’édition de 1995 ont d’ailleurs été retravaillées pour accentuer le coté pastel doucereux de l’ensemble. Le style relâché de Gebbie (voir CobWebb) est bien sûr immédiatement identifiable, et à la deuxième lecture on se surprend à apprécier de plus en plus ce style, même si parfois les visages paraissent bâclés. Au premier abord, on sent la volonté des auteurs d’en faire une œuvre où tout n’est que « luxe, calme et volupté » (jusqu’au touché du papier utilisé pour imprimer) alors que beaucoup de pages comportent leur lot de « full frontal nudity » et de gros plans sur des sexes offerts. On notera quand même certaines ruptures de mises en page, certains passages en noir et blanc et des illustrations « à la manière de » qui apportent un contraste souvent bienvenu pour éviter la monotonie pastel. L’histoire fil rouge, est celle de nos 3 héroïnes, se racontant leurs premières aventures sexuelles, aventures habilement « métaphorisées » par Moore à partir de leurs romans respectifs (« Alice au pays des merveilles », « Le Magicien d’Oz » et « Peter Pan »). Et là, je commence à beaucoup regretter de n’avoir jamais lu ces 3 romans afin de mieux cerner les références utilisées. Il est essentiel d’insister sur l’envie d’Alan Moore d’accoucher d’une œuvre complètement pornographique (âmes sensibles s’abstenir, c’est cru et sans tabou) avant d’appréhender l’ouvrage. Au delà de ce premier but, c’est une œuvre qui questionne et fait se questionner le lecteur sur la sexualité et la nature des fantasmes qui y sont attachés. Quand je dit aucun tabou, c’est vraiment aucun puisque pédophilie et inceste sont par exemple abordés ce qui en bousculera plus d’un (j’en suis, ou plutôt, j’en étais). Mais c’est toujours présenté avec un angle d’approche très subtil, permettant d’exclure le rejet primaire de ce qui est dépeint. Je m’explique : une personne de mon entourage qui a lu la BD, trouvait bien trop léger le traitement de notions aussi extrêmes que l’inceste ou la pédophilie. Le débat qui en suivit fut âpre mais on s’est rendu compte que toutes les questions et objections contenues dans nos arguments respectifs se trouvaient dépeint à un moment donné ou un autre dans la BD. Le premier livre nous présente les personnages alors qu’ils font connaissance. C’est dans l’avant dernier chapitre de ce premier volume qu’est abordé pour la première fois le thème de la pédophilie mais à travers un pédophile « passif ». Dans le second livre, nos héroïnes insouciantes vont continuer de narrer leurs récits sexuels, ces derniers étant de plus en plus explicites. Cette montée en puissance est palpable à travers les thèmes abordés : homosexualité masculine, pédophilie de moins en moins passive au travers des récits de Wendy, ainsi que l’inceste qui fait « doucement » son apparition au travers des aventures de Dorothy. Ambiance de fin de monde par contre dans le troisième livre, où les scènes d’orgies et de débauches vont se succéder sans relâche (le bouquet final ?). Les thèmes sexuels sont poussés encore plus loin : pédophilie « active », inceste à tous les degrés de parenté, zoophilie, relations maître/esclave bien sûr, et j’en passe et des meilleurs. Et c'est le moment qu'utilisent Moore et Gebbie, pour obliger le lecteur (jusqu'ici plutôt acteur/spectateur) à participer activement au(x) d(ébats) (Alix, elle est pour toi celle là!). Et puis un dernier chapitre et une fin tout simplement sublimes. Y a-t-il un but à cette histoire, en dehors de provoquer l’excitation du lecteur ou de la lectrice ? A la deuxième lecture, je pense en tout cas en avoir perçu un message évident (pourtant sous-jacent dans toutes les interviews des auteurs) qui se trouve résumé à la fin de la page 139. Une œuvre troublante à tout point de vue, pour son érotisme, et ce qu’elle nous renvoie de nous même, portée par trois héroïnes attachantes. Et c’est sur ce point que les auteurs font mouche : leur œuvre pornographique présente des personnages développés, exprimant leurs sentiment, leurs peurs et leurs craintes, et c’est ce surcroît d’humanité qui rend la BD forcément encore plus excitante (au sens sexuel du terme) ! Pari gagné donc (il serait bon que l’industrie du X s’en inspire), et désormais un coup de coeur. PS : en parallèle à cet avis, j’ouvrirais bientôt un topic orienté techniques narratives, en commençant par cette BD. Attention, ce complément d’avis pourrait spoiler le plaisir de découverte de l’œuvre.

24/03/2008 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nextwave
Nextwave

Dans la veine de The Authority, voilà une série iconoclaste qui se moque avec le plus grand sérieux et la plus grande folie des super-héros de l'univers Marvel. Imaginez Nextwave, un groupe dissident de la H.A.I.N.E (H.A.T.E, parodie évidente du S.H.I.E.L.D) qui se rebelle contre ces derniers, les accusant de protéger une mégacorporation terroriste qui aurait pour but de tester joyeusement des Armes Non Conventionnelles de Destruction Massive en éradiquant un petit peu des régions entières des USA. Imaginez que ce groupe soit composé de : - Monica Rambeau, ex-Photon, ex-Capitaine Marvel, ex-membre de Vengeurs dont elle a été un moment à la tête, capable de se transformer en n'importe quel rayonnement électromagnétique, qui profite de son expérience passée chez les Vengeurs pour se placer en tant que chef de Nextwave, et à propos, vous a-t-elle déjà dit qu'elle avait fait partie des Vengeurs ? - Captain (anciennement connu sous le nom de Captain Fuck), ancien punk beurré comme un petit Lu, que des martiens à grosses têtes ont choisi comme nouveau détenteur de leurs pouvoirs super naturels qui l'ont transformé en héros digne d'un Superman crétin et beurré comme un petit Lu - Machine Man, androïde au caractère digne d'un Bender de Futurama, capable de transformer son corps en couteau suisse géant - Elsa Bloodstone, chasseuse de monstres au physique de top model, aussi bourrine avec ses poings qu'avec ses fusils à pompe - Meltdown, mutante ex-membre d'X-Force, capable de faire exploser tout ce qu'elle désire d'un simple "tick tick boom !" Et contre eux, quels ennemis ? Un dragon chinois géant et vert doté d'un slip violet à la Hulk, un policier ripou capable de se métamorphoser en Transformer géant à moustache et bien sûr l'inénarrable Dirk Anger, directeur de la H.A.I.N.E au caractère... heu... affirmé. Ca a l'air débile résumé comme ça. Ca l'est. Mais c'est néanmoins raconté sur le ton du second degré, faisant mine régulièrement de se prendre au sérieux pour donner évidemment plus d'impact à l'humour. Textes narratifs hilarants, scènes d'anthologie où l'on frise le ridicule sans jamais tomber dans le clownesque, super-héros Marvel méchamment tournés en dérision, des répliques et des personnages à peine plus politiquement corrects que ceux des très bons albums The Authority de Mark Millar, je dois dire que je me suis fendu la poire à bien des moments au cours de ma lecture. Ce n'est pas une série parfaite car l'humour retombe un peu à certains moments, parce que certains passages sont quand même un peu "débiles" et parce que l'intrigue se borne en gros à une suite de combats mais ce fut un véritable petit bonheur de lecture pour moi avec son lot de crises de fou rire. Addendum : Petite déception après lecture du second tome qui m'oblige à baisser ma note. J'ai encore rigolé à plusieurs reprises lors de la première moitié de sa lecture mais je trouvais l'humour quand même trop souvent lourdingue. Quant à la seconde moitié, elle m'a plutôt laissé indifférent et m'a paru nettement moins marrante malgré quelques idées amusantes. J'espérais quelque chose de plus percutant, j'ai finalement lu un album qui s'oublie rapidement après lecture et n'a pas la force humoristique qui m'avait étonné et plu dans le premier tome. Dommage.

15/05/2007 (MAJ le 24/03/2008) (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Belette
La Belette

C'est la première fois que je lis du Comès et je ne suis pas du tout déçu. C'est même une bonne surprise. Au début, j'avais un peu de difficulté à rentrer dans l'histoire à cause de la tête des personnages que je trouve hideuse (surtout ceux des trois citadins) et totalement figée (ils sont pratiquement capables que d'une seule expression au visage). Puis, j'ai eu droit à une galerie de personnage très intéressants (le curé et le voisin notamment) et j'ai alors complètement embarqué dans le récit. Je l’ai d'ailleurs lu d'une traite car j'étais incapable de décrocher ! Le récit est très passionnant et, ce qui fait toute sa force, la psychologie des personnages est bien montrée et utilisée. On a aussi droit à une confrontation église/vieux culte que j'ai beaucoup appréciée.

22/03/2008 (modifier)