Quelle superbe aventure. Moi qui associe Christophe Bec à des histoires plutôt « grand spectacle », je me suis régalé de ce road movie mettant l’accent sur l’amitié de nos deux protagonistes. Parce qu’il est là selon moi, le thème de cette BD. Certes il y a de l’action, un soupçon de fantastique, et même des considérations politiques (les rebelles et leurs motivations). Mais plutôt que nous servir une histoire copieuse et compliquée, l’auteur nous promène tranquillement, paisiblement, et nous rend témoins de cette amitié naissante… quel plaisir !
Le dessin est absolument magnifique. Mention spéciale pour les différentes villes, qui sont absolument époustouflantes ! Paolo Mottura a du talent, et il semble bien s’entendre avec Bec (voir aussi Rédemption et Deus, deux superbes séries malheureusement abandonnées).
Un coup de cœur… une promenade tellement agréable que j’ai avalé les 3 tomes d’affilé.
Petite révolution en ce qui me concerne, certes les thèmes ont déjà été abordés à plusieurs reprises, mais pas forcement groupés…
Les riches - qui le sont énormément - vivent dans leur espace privilégié inaccessible aux pauvres qui eux le sont carrément, totalement, pas de juste milieu ou de « middle class ». Du déjà-vu, déjà fait, mais bien traité dans ce récit, crédible, décadent, bien pensé…
Des « jumps » d’un corps à l’autre, également vus. Les pauvres louent (ou vendent) leurs corps pour quelques heures pour se payer leur eau. Il faut évidemment s'accrocher à cette possibilité mais si on y adhère je dirai que cela devient distrayant.
Mais tout peut déraper comme c’est le cas dans cette histoire-ci, et pose beaucoup de questions pour le futur de cette civilisation, ou tout peut être : privatisé, disloqué, détruit, ou peut être, soyons fou, et pourquoi pas, tout peut s’arranger…
Si la série continue cela risque d’être très intéressant vu les nombreuses pistes envisagées pour le devenir de cette population. Si le scénariste y a déjà pensé et qu’il nous traite la suite de la même manière, que ces deux tomes d’introduction cela risque d'être grandiose. Il s’agit d’une histoire complète, la fin trop ouverte n’enlève pas le plaisir de ce très bon diptyque.
- Un scénario prenant, entrainant, et finalement, malgré le « déjà-vu » le tout reste original
- Des dessins un peu approximatifs parfois mais qui restent corrects
- Un univers créé franchement bien, non pas que je l’aime, mais on y croit !
- Des personnages horripilants, mais humains dans leur décadence, ils pourront être développés par la suite si l’aventure leur laisse un peu d’espace
(15/20)
Personnellement, j'ai adoré! Très humour noir, mais vraiment superbe...
Il est vrai que le style ressemble beaucoup au Pierre Tombal, mais c'est l'autre côté du miroir!
Pour toutes les personnes qui aiment l'humour noir, tel que les Idées Noires de Franquin, ou la série Pierre Tombal, il faut essayer cette série ! Malheureusement, il n'y a que 2 albums...
Une fois n'est pas coutume, je prends la plume. A force et afin de lire des avis « agressifs » sur des livres que j'ai aimé, j'ai décidé moi aussi de m'exprimer.
Lors de ma dernière visite chez le libraire, j'ai notamment « flashé » sur le graphisme de la BD "Le mystère de la traction 22". Les deux dessinateurs ont accompli ici une œuvre remarquable dans le plus pur style ligne claire des grands maîtres de l'école franco-belge. Le trait est élégant : les décors sont soignés et les personnages dessinés de façon dynamique.
Cerise sur le gâteau, cet album contient un cahier avec de magnifiques dessins de tractions signés d'auteurs des éditions Paquet mais également d'autres maisons d'édition (un bel esprit d'ouverture, un joli travail d'équipe).
A titre personnel, j'ai apprécié cette histoire qui mélange avec bonheur faits réels et fiction. Cette BD associant enquête policière, histoire et humour est rythmée et pleine de rebondissements. Bref, elle est à mettre entre toutes les mains. Petits et grands, spécialistes de l'automobile ou non-initiés, je vous invite à la lire. Sans conteste, "Le mystère de la traction 22" connaitra un vif succès. Et c'est mérité !
C’est un album de qualité qui ravira les amateurs d’histoire d’Amérique latine et ceux de Trillo. Toutefois, comme l’ont constaté mes prédécesseurs, il bénéficie injustement d’une mauvaise visibilité chez les libraires.
Basé sur des faits historiques (la conquête de l’Argentine par Mendoza), ce récit est centré sur un personnage fictif : Jusepe.
Jusepe est nain et est au service de Mendoza. Il va être témoin de complots et de luttes intestines entre les subalternes de l’explorateur qui profitent du piteux état de ce dernier (atteint de syphilis). Il tentera de déjouer les sombres desseins de quelques uns et de ramener Mendoza à la raison en profitant d’un moment de lucidité. Le récit est forcément sombre, en rapport avec la dureté de la vie à pareille époque. Il n’est pourtant pas dénué d’humour. Plus que l’histoire en soi, la narration est vraiment prenante. Le récit se conclu par un échange de lettres dévoilant la fin de l’expédition et le devenir de certains membres d’équipage dont Jusepe. Côté dessins, Pablo Tunica présente une certaine aisance dans le maniement du crayon. Ses personnages sont caricaturaux et expressifs sans pour autant sombrer dans la démesure. Du beau travail !
Bref, tout le talent narratif de Trillo s’exprime dans ce one shot assez dur finalement.
Quelle grosse lecture ! Il m'a fallu quatre jours pour terminer cette histoire alors que je suis capable de lire dix BD en une seule journée. Il faut dire que la lecture est très riche et complexe. Peut-être même un peu trop car il y a quelques trucs inutiles comme les cases où la deuxième victime de Jack voit l'intérieur d'une maison moderne.
De plus, j'hésite un peu entre 3 et 4 étoiles car il y a des moments ou j'étais littéralement captivé par l'histoire, il y a aussi quelques moments où ce n'était pas le cas. Particulièrement les premiers chapitres qui sont une très longue introduction (mention spéciale au chapitre 2 qui est incompréhensible). Il a fallu attendre que le médecin royal explique plein de symboles au cocher pour que l’histoire commence à m'intéresser.
Walking Dead est la série que j'attends avec impatience. Dès la fin de la lecture d'un tome, j'attends avec impatience la parution du numéro suivant.
Encore une fois, c'est ce qui vient encore de se produire avec le Tome 8 que j'ai reçu et dévoré hier. Je ne suis pourtant pas particulièrement fan de comics, ni d'histoires horrifiques mais le secret de "Walking Dead" ne tient pas à ça. Les personnages qui luttent âprement pour leur survie sont bien écrits, bien décrits. Leurs rapports sont riches et le malaise qui entoure l'apparition des morts vivants est prenant.
Les dessins sont chouettes, le noir et blanc, même s'il n'a pas la classe d'un Hugo Pratt ou d'un Franck Miller sied particulièrement à ce genre d'ambiance.
Les tomes se terminent fréquemment par un cliffhanger qui nous laisse haletant sur notre faim.
En résumé, oui, je suis fan de cette BD !
On compare souvent cette oeuvre à celle de Taniguchi. La raison est sans doute le style graphique de Nagayasu assez proche, et qui fait preuve d'une maîtrise comparable. C'est aussi dû au genre, le récit intimiste, dont Taniguchi est, quelque part, le maître. Nagayasu n'a pas à rougir de cette comparaison, même s'il a un talent immense et qu'il le prouve une nouvelle fois avec ces deux récits.
J'ai beaucoup aimé ces deux histoires, même si je trouve la seconde un peu mièvre. Ce sont quelque part des contes moraux, de bon calibre car ils véhiculent des valeurs universelles.
Cependant je n'ai pas été transporté par ces histoires, contrairement à d'autres, d'où ma note un peu inférieure. C'est quand même une chouette lecture.
Superbe ! Voilà ce que j'appelle de l'aventure, on aurait presque envie de devenir saumon ou saumonette. Nos trois potes saumons vivent dangereusement, bravant mille dangers, ils ont bien failli y laisser leurs écailles plus d'une fois et leurs rencontres avec d'autres bêtes sont souvent attachantes. L'intérêt de cette bd réside aussi dans le fait que l'histoire se déroule sur un laps de temps assez long, on suit donc la vie de nos trois compères de façon complète, on n'a pas droit qu'à de simples aventures sans lendemain.
C'est vraiment drôle et plein de gros mots bien jouissifs qui arrivent toujours au bon moment, donc ce n'est pas à mettre entre toutes les mains, même si le dessin et le format donnent à penser le contraire. Il y a aussi certains passages dans un style un peu "leçon de vie" mais pas moralisateurs, dans tous les cas c'est une lecture revigorante, on en sort le sourire béat et plein d'énergie.
Le dessin quant à lui il faut l'apprivoiser. Au tout début il paraît un peu trop simple, sans être vraiment caricatural, il n'attire pas à première vue et semble un peu trop enfantin. Mais après quelques répliques gobées on l'accepte naturellement et par la suite on aurait même du mal à en changer. Le lettrage est aussi enfantin et a le mérite d'être lisible, et de la lecture ce n'est pas ce qui manque à cette bd, encore un bon point.
Sébastien Chrisostome, un auteur à suivre, première bd et première réussite.
Bon on ne va pas y aller pas 4 chemins, il existe très peu de réelles pépites faisant également office d’OVNIS mais Mutafukaz touche le haut du panier avec aisance et classe !
Qu’il est rafraichissant de se repaitre d’une œuvre francophone qui plus est (cocorico) ayant aussi bien digéré les codes du comics, du manga et d’en mixer le tout comme le ferait un Tarantino avec élégance et subtilité.
Les deux petites frappes Angelino et Vinz ou Monsieur Bic et Tête Brulée ont des looks particuliers dans le monde si noir et pourtant coloré de Dark Meat City… Ces loosers vont apprendre à leur dépens que le génialissime auteur Run ne va pas les laisser se cantonner à leur vie de looser/geek et c’est une fuite en avant avec moult rebondissements et bastons qui les attend, le tout traité avec humour, culot et talent !
Car du talent il en faut pour mettre en œuvre le découpage de ces petites cases pleines de vie, d’extra-terrestres et de catcheurs mexicains, c’est tout un pan de la culture Pulp qui est abattu en une seule histoire et ça va vite, très vite ! Qu’il s’agisse du préquel dessiné avec brio dans un noir et blanc sobre et épatant par Bicargo (dont les dessins m’ont rappelé à la fois Yves Chaland et E.P Jacobs) et ses pages 3D et sa conquête spatiale digne des plus beaux sérials de Bon Papa aux courses poursuites post-urbaines de nos deux héros, le lecteur se régale autant que les auteurs ont du s’amuser, le tout interrompu par de brèves pages (publicité ou autre) cassant le rythme fou et passant à des pages manga noir et blanc puis évoluant toujours d’un style à un autre.
Mention spéciale au combat d’Angelino face aux Yakuzas (avec lecture occidentale du manga dans le tome 2), Run s’approprie les clés de ses univers qu’il rend cohérents, dynamiques et ambitieux…
Vraiment du beau travail, vivement la suite ! De surcroit l’édition des différents tomes est à chaque fois magnifique, des beaux bouquins à lire, à feuilleter et à posséder, l’humour et les bonus en plus ! Difficile d’être mieux rassasié ! Mucho caliente ! :)
Et c'est sans plus tarder que je décerne à la fois les 5 étoiles et le coup de cœur que cet objet hors normes mérite ! ;)
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Carême
Quelle superbe aventure. Moi qui associe Christophe Bec à des histoires plutôt « grand spectacle », je me suis régalé de ce road movie mettant l’accent sur l’amitié de nos deux protagonistes. Parce qu’il est là selon moi, le thème de cette BD. Certes il y a de l’action, un soupçon de fantastique, et même des considérations politiques (les rebelles et leurs motivations). Mais plutôt que nous servir une histoire copieuse et compliquée, l’auteur nous promène tranquillement, paisiblement, et nous rend témoins de cette amitié naissante… quel plaisir ! Le dessin est absolument magnifique. Mention spéciale pour les différentes villes, qui sont absolument époustouflantes ! Paolo Mottura a du talent, et il semble bien s’entendre avec Bec (voir aussi Rédemption et Deus, deux superbes séries malheureusement abandonnées). Un coup de cœur… une promenade tellement agréable que j’ai avalé les 3 tomes d’affilé.
Ceci est mon corps
Petite révolution en ce qui me concerne, certes les thèmes ont déjà été abordés à plusieurs reprises, mais pas forcement groupés… Les riches - qui le sont énormément - vivent dans leur espace privilégié inaccessible aux pauvres qui eux le sont carrément, totalement, pas de juste milieu ou de « middle class ». Du déjà-vu, déjà fait, mais bien traité dans ce récit, crédible, décadent, bien pensé… Des « jumps » d’un corps à l’autre, également vus. Les pauvres louent (ou vendent) leurs corps pour quelques heures pour se payer leur eau. Il faut évidemment s'accrocher à cette possibilité mais si on y adhère je dirai que cela devient distrayant. Mais tout peut déraper comme c’est le cas dans cette histoire-ci, et pose beaucoup de questions pour le futur de cette civilisation, ou tout peut être : privatisé, disloqué, détruit, ou peut être, soyons fou, et pourquoi pas, tout peut s’arranger… Si la série continue cela risque d’être très intéressant vu les nombreuses pistes envisagées pour le devenir de cette population. Si le scénariste y a déjà pensé et qu’il nous traite la suite de la même manière, que ces deux tomes d’introduction cela risque d'être grandiose. Il s’agit d’une histoire complète, la fin trop ouverte n’enlève pas le plaisir de ce très bon diptyque. - Un scénario prenant, entrainant, et finalement, malgré le « déjà-vu » le tout reste original - Des dessins un peu approximatifs parfois mais qui restent corrects - Un univers créé franchement bien, non pas que je l’aime, mais on y croit ! - Des personnages horripilants, mais humains dans leur décadence, ils pourront être développés par la suite si l’aventure leur laisse un peu d’espace (15/20)
Croqu' la vie
Personnellement, j'ai adoré! Très humour noir, mais vraiment superbe... Il est vrai que le style ressemble beaucoup au Pierre Tombal, mais c'est l'autre côté du miroir! Pour toutes les personnes qui aiment l'humour noir, tel que les Idées Noires de Franquin, ou la série Pierre Tombal, il faut essayer cette série ! Malheureusement, il n'y a que 2 albums...
Les Enquêtes Auto de Margot
Une fois n'est pas coutume, je prends la plume. A force et afin de lire des avis « agressifs » sur des livres que j'ai aimé, j'ai décidé moi aussi de m'exprimer. Lors de ma dernière visite chez le libraire, j'ai notamment « flashé » sur le graphisme de la BD "Le mystère de la traction 22". Les deux dessinateurs ont accompli ici une œuvre remarquable dans le plus pur style ligne claire des grands maîtres de l'école franco-belge. Le trait est élégant : les décors sont soignés et les personnages dessinés de façon dynamique. Cerise sur le gâteau, cet album contient un cahier avec de magnifiques dessins de tractions signés d'auteurs des éditions Paquet mais également d'autres maisons d'édition (un bel esprit d'ouverture, un joli travail d'équipe). A titre personnel, j'ai apprécié cette histoire qui mélange avec bonheur faits réels et fiction. Cette BD associant enquête policière, histoire et humour est rythmée et pleine de rebondissements. Bref, elle est à mettre entre toutes les mains. Petits et grands, spécialistes de l'automobile ou non-initiés, je vous invite à la lire. Sans conteste, "Le mystère de la traction 22" connaitra un vif succès. Et c'est mérité !
Jusepe en Amérique
C’est un album de qualité qui ravira les amateurs d’histoire d’Amérique latine et ceux de Trillo. Toutefois, comme l’ont constaté mes prédécesseurs, il bénéficie injustement d’une mauvaise visibilité chez les libraires. Basé sur des faits historiques (la conquête de l’Argentine par Mendoza), ce récit est centré sur un personnage fictif : Jusepe. Jusepe est nain et est au service de Mendoza. Il va être témoin de complots et de luttes intestines entre les subalternes de l’explorateur qui profitent du piteux état de ce dernier (atteint de syphilis). Il tentera de déjouer les sombres desseins de quelques uns et de ramener Mendoza à la raison en profitant d’un moment de lucidité. Le récit est forcément sombre, en rapport avec la dureté de la vie à pareille époque. Il n’est pourtant pas dénué d’humour. Plus que l’histoire en soi, la narration est vraiment prenante. Le récit se conclu par un échange de lettres dévoilant la fin de l’expédition et le devenir de certains membres d’équipage dont Jusepe. Côté dessins, Pablo Tunica présente une certaine aisance dans le maniement du crayon. Ses personnages sont caricaturaux et expressifs sans pour autant sombrer dans la démesure. Du beau travail ! Bref, tout le talent narratif de Trillo s’exprime dans ce one shot assez dur finalement.
From Hell
Quelle grosse lecture ! Il m'a fallu quatre jours pour terminer cette histoire alors que je suis capable de lire dix BD en une seule journée. Il faut dire que la lecture est très riche et complexe. Peut-être même un peu trop car il y a quelques trucs inutiles comme les cases où la deuxième victime de Jack voit l'intérieur d'une maison moderne. De plus, j'hésite un peu entre 3 et 4 étoiles car il y a des moments ou j'étais littéralement captivé par l'histoire, il y a aussi quelques moments où ce n'était pas le cas. Particulièrement les premiers chapitres qui sont une très longue introduction (mention spéciale au chapitre 2 qui est incompréhensible). Il a fallu attendre que le médecin royal explique plein de symboles au cocher pour que l’histoire commence à m'intéresser.
Walking Dead
Walking Dead est la série que j'attends avec impatience. Dès la fin de la lecture d'un tome, j'attends avec impatience la parution du numéro suivant. Encore une fois, c'est ce qui vient encore de se produire avec le Tome 8 que j'ai reçu et dévoré hier. Je ne suis pourtant pas particulièrement fan de comics, ni d'histoires horrifiques mais le secret de "Walking Dead" ne tient pas à ça. Les personnages qui luttent âprement pour leur survie sont bien écrits, bien décrits. Leurs rapports sont riches et le malaise qui entoure l'apparition des morts vivants est prenant. Les dessins sont chouettes, le noir et blanc, même s'il n'a pas la classe d'un Hugo Pratt ou d'un Franck Miller sied particulièrement à ce genre d'ambiance. Les tomes se terminent fréquemment par un cliffhanger qui nous laisse haletant sur notre faim. En résumé, oui, je suis fan de cette BD !
Love letter / Poppoya (Le Cheminot)
On compare souvent cette oeuvre à celle de Taniguchi. La raison est sans doute le style graphique de Nagayasu assez proche, et qui fait preuve d'une maîtrise comparable. C'est aussi dû au genre, le récit intimiste, dont Taniguchi est, quelque part, le maître. Nagayasu n'a pas à rougir de cette comparaison, même s'il a un talent immense et qu'il le prouve une nouvelle fois avec ces deux récits. J'ai beaucoup aimé ces deux histoires, même si je trouve la seconde un peu mièvre. Ce sont quelque part des contes moraux, de bon calibre car ils véhiculent des valeurs universelles. Cependant je n'ai pas été transporté par ces histoires, contrairement à d'autres, d'où ma note un peu inférieure. C'est quand même une chouette lecture.
Nage libre
Superbe ! Voilà ce que j'appelle de l'aventure, on aurait presque envie de devenir saumon ou saumonette. Nos trois potes saumons vivent dangereusement, bravant mille dangers, ils ont bien failli y laisser leurs écailles plus d'une fois et leurs rencontres avec d'autres bêtes sont souvent attachantes. L'intérêt de cette bd réside aussi dans le fait que l'histoire se déroule sur un laps de temps assez long, on suit donc la vie de nos trois compères de façon complète, on n'a pas droit qu'à de simples aventures sans lendemain. C'est vraiment drôle et plein de gros mots bien jouissifs qui arrivent toujours au bon moment, donc ce n'est pas à mettre entre toutes les mains, même si le dessin et le format donnent à penser le contraire. Il y a aussi certains passages dans un style un peu "leçon de vie" mais pas moralisateurs, dans tous les cas c'est une lecture revigorante, on en sort le sourire béat et plein d'énergie. Le dessin quant à lui il faut l'apprivoiser. Au tout début il paraît un peu trop simple, sans être vraiment caricatural, il n'attire pas à première vue et semble un peu trop enfantin. Mais après quelques répliques gobées on l'accepte naturellement et par la suite on aurait même du mal à en changer. Le lettrage est aussi enfantin et a le mérite d'être lisible, et de la lecture ce n'est pas ce qui manque à cette bd, encore un bon point. Sébastien Chrisostome, un auteur à suivre, première bd et première réussite.
Mutafukaz
Bon on ne va pas y aller pas 4 chemins, il existe très peu de réelles pépites faisant également office d’OVNIS mais Mutafukaz touche le haut du panier avec aisance et classe ! Qu’il est rafraichissant de se repaitre d’une œuvre francophone qui plus est (cocorico) ayant aussi bien digéré les codes du comics, du manga et d’en mixer le tout comme le ferait un Tarantino avec élégance et subtilité. Les deux petites frappes Angelino et Vinz ou Monsieur Bic et Tête Brulée ont des looks particuliers dans le monde si noir et pourtant coloré de Dark Meat City… Ces loosers vont apprendre à leur dépens que le génialissime auteur Run ne va pas les laisser se cantonner à leur vie de looser/geek et c’est une fuite en avant avec moult rebondissements et bastons qui les attend, le tout traité avec humour, culot et talent ! Car du talent il en faut pour mettre en œuvre le découpage de ces petites cases pleines de vie, d’extra-terrestres et de catcheurs mexicains, c’est tout un pan de la culture Pulp qui est abattu en une seule histoire et ça va vite, très vite ! Qu’il s’agisse du préquel dessiné avec brio dans un noir et blanc sobre et épatant par Bicargo (dont les dessins m’ont rappelé à la fois Yves Chaland et E.P Jacobs) et ses pages 3D et sa conquête spatiale digne des plus beaux sérials de Bon Papa aux courses poursuites post-urbaines de nos deux héros, le lecteur se régale autant que les auteurs ont du s’amuser, le tout interrompu par de brèves pages (publicité ou autre) cassant le rythme fou et passant à des pages manga noir et blanc puis évoluant toujours d’un style à un autre. Mention spéciale au combat d’Angelino face aux Yakuzas (avec lecture occidentale du manga dans le tome 2), Run s’approprie les clés de ses univers qu’il rend cohérents, dynamiques et ambitieux… Vraiment du beau travail, vivement la suite ! De surcroit l’édition des différents tomes est à chaque fois magnifique, des beaux bouquins à lire, à feuilleter et à posséder, l’humour et les bonus en plus ! Difficile d’être mieux rassasié ! Mucho caliente ! :) Et c'est sans plus tarder que je décerne à la fois les 5 étoiles et le coup de cœur que cet objet hors normes mérite ! ;)