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Couverture de la série C'était la guerre des tranchées
C'était la guerre des tranchées

Attention : œuvre à lire absolument ! « C’était la guerre des tranchées » est, à mes yeux, le meilleur récit traitant du quotidien du soldat durant cette horrible boucherie que fût la première guerre mondiale. L’album enchaine les anecdotes souvent absurdes que vivent des êtres humains désemparés, révoltés ou résignés, attachants ou répugnants. Pas de héros ici, pas plus de traître ou de lâche, chacun essaye simplement de s’en sortir du mieux qu’il peut, en accord avec ses principes, et quitte à s’automutiler ou à se planquer. L’ennemi n’est pas non plus celui que l’on croit, et le boche parait finalement bien plus sympathique que les gendarmes ou les officiers, planqués qui n’hésitent pas à envoyer au massacre de simples trouffions. Le parallèle avec « Adieu Brindavoine », mais aussi avec un film tel que « Un long dimanche de fiançailles » est évident. Cependant, cet album est bien antérieur au film de Jeunet, et ne propose pas de véritable intrigue. La structure proposée par Tardi est composée de courtes séquences qui s’enchainent pour aboutir à une conclusion chiffrée effrayante. Le soldat de base, alias chair à canon, se trouve au centre du récit, dans toute son humanité, mais l’on ne s’attardera jamais sur un cas en particulier. Ce choix a un gros défaut (on n’a pas vraiment le temps de s’attacher aux personnages) mais aussi une énorme qualité : celle de nous rappeler toute la précarité de la vie, et le peu de valeur qu’un dirigeant lui accordera en cas de besoin. On a à peine le temps de se rendre compte que ces personnages sont humains … qu’ils sont déjà morts. Cet aspect aussi horrible, inhumain qu’absurde est, je pense, voulu par l’auteur, … et très réussi. D’autre part, Jacques Tardi parvient à nous faire ressentir tout l’enthousiasme, l’engouement que la déclaration de guerre suscita, et le désespoir, l’écroulement moral dans lequel sombrent les soldats enlisés dans l’horreur des tranchées. Malgré la brièveté des séquences et le passage incessant d’un personnage à un autre, une certaine progression dramatique est présente dans cet album. Le souci de véracité de Tardi est également à souligner, et toutes ces sordides anecdotes reposent sur une indiscutable réalité historique. Le trait de l’artiste ne surprendra pas ceux qui le connaissent. C’est du Tardi, sans discussions. Un noir et blanc semi réaliste à l’encrage épais au travers duquel les personnages semblent toujours « tirer la gueule », ce qui, dans ces circonstances précises, est tout à fait adéquat. Un très bel album, au caractère documentaire indiscutable ! Et un superbe plaidoyer contre l’absurdité de la guerre. Une oeuvre "coup de poing".

09/07/2009 (modifier)
Couverture de la série Il était une fois une fille que j'ai rencontrée deux fois
Il était une fois une fille que j'ai rencontrée deux fois

Animateur télé, comédien, scénariste, réalisateur, producteur et maintenant dessinateur, Davy Mourier est l’homme orchestre du 21e siècle. Cette semaine, il sort, aux éditions Adalie (http://www.editions-adalie.fr), sa première BD sous la forme d’un album double. Sur une face : « Il était une fois une fille que j’ai rencontrée deux fois », sur l’autre : « Papa, maman, une maladie et moi ». On lui doit NerdZ (http://nerdz.over-blog.net), une série délirante et débile sur un groupe de Geeks complètement déjantés qui passent leur temps à le perdre devant un écran de télé. L’humour est tantôt virulent et incisif, tantôt absurde et complètement con. Mais Davy Mourier n’en est plus à son premier « coup ». On peut même dire qu’il les multiplie. Présent dans tous les lieux de la culture Geek, du Manga et de l’univers parallèle de la jeunesse, Davy Mourier filme, écrit, gueule, raille et caricature le monde des gens sérieux aussi bien que celui de ses congénères. No Life, la petite chaîne du câble et du web qui monte ne s’y est pas trompée en lui offrant une place au chaud pour lui permettre d’exercer son talent aux facettes multiples. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Davy Mourier (http://www.badstrip.net) a la tête dure et quand il a une idée, il ne cède pas. Depuis ses débuts, en Ardèche, il veut écrire et dessiner pour la BD. Manque de chance, le marché est saturé. L’époque est aux produits marketing du genre Soleil Prod et aux Mangas venus d’outre-espace. Alors pour un auteur qui affirme sa différence et n’adhère à aucune convention, le parcours est rude. D’abord ignoré, puis moqué, il abandonne l’idée pendant un temps pour se consacrer à la télé et aux séries courtes, percutantes et originales. Mais voilà, l’idée fait son chemin et à la faveur des événements et des rencontres, la BD revient comme une grippe mal soignée. Cette fois le virus est incurable. Davy Mourier accouche de deux titres que les Editions Adalie vont éditer et sortent ce mois-ci. Le trait est original, le ton résolument moderne, les histoires ancrées dans ce monde parallèle dans lequel les gens n’osent pas pénétrer et qui leur fait peur, le monde des Geeks. Que se passe-t-il dans la tête d’un Geek ? Des tas de choses et beaucoup plus que ne le laissent imaginer les portraits imaginés et imaginaires des journalistes et des observateurs du monde. L’univers intérieur de Mourier n’est pas vide. Il est riche, varié, acide, cohérent et parfaitement sensible. On y découvre tous les sujets que la BD tourne en divertissement pour ne pas y penser. L’amour, l’amitié, la souffrance, la joie, l’impossible relation aux autres et à soi-même. Mais la véritable valeur des récits de Mourier réside dans l’actualité. Il nous parle de maintenant, des jeunes qui existent dans la vie, la vraie, et non dans des séries télé américaines ou pire, françaises, ou encore dans les nouvelles consternantes du JT. « Il était une fois une fille que j’ai rencontré deux fois » et « Papa, Maman, une maladie et moi » sont certainement des BD d’aujourd’hui. Elles frappent au bon endroit, disent la force et la détresse d’une génération et racontent la vie de ceux et de celles qui vivent de le monde parallèle, celui où le fric, la crise, les peoples, la politique et le réchauffement climatique ne sont que des épisodes d’un mauvais scénario de série télé. Si vous voulez savoir ce qu’il se passe dans la tête de la nouvelle génération, allez lire le double album de Davy Mourier, aux éditions Adalie.

09/07/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Encre du Passé
L'Encre du Passé

Pas mal du tout cet album... Ce qui m'a séduit en premier lieu, c'est l'ambiance. Il ne se passe pas grand-chose dans ce one shot, mais pourtant on est très vite dedans, et je ne sais pas si je parviendrai à l'exprimer. Cela se passe dans le Japon médiéval, mais il n'y a aucun samouraï, ni rônin, ni geisha, ni... C'est une sorte de roman graphique, de récit intimiste ayant ce cadre inhabituel. Le fil conducteur est ce calligraphe, pratiquant d'un art très apprécié, rare peut-être à l'ère Edo (si c'est bien de cette époque qu'il s'agit), et qui en vit. L'évocation de la société nipponne est discrète, mais indéniable par le biais de cette profession si particulière. Toutefois, je trouve que la place véritable du calligraphe n'est pas suffisamment évoquée, et que le scénariste s'attarde un peu trop sur cette relation particulière qu'il entretient avec la jeune fille. C'est dommage, cela aurait placé le récit dans une autre dimension à mon sens. Maël est un jeune dessinateur très talentueux, et il va sans doute falloir compter avec lui à l'avenir. Il réussit à placer de très belles ambiances, à faire passer des émotions à travers son dessin à la fois ferme et fragile, c'est une qualité rare. Un bel album, mais auquel il manque un supplément d'âme pour être vraiment incontournable.

09/07/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Persepolis
Persepolis

Après la lecture des 4 tomes. C'est incroyable la jeunesse qu'a eu Marjane Satrapi !!! Les 4 tomes sont riches en informations et en anecdotes mais l'on ne pourra jamais se représenter à quel point certains évènements sont difficiles à vivre. Avec cette auto-biographie, on découvre également l'histoire de l'Iran depuis une trentaine d'années. Ce pays n'a été épargné par rien dans son histoire et ce ne sont pas les dernières élections de 2009 qui changeront grand chose. Je ne vais pas détailler le contenu de cette série tant il est dense sur tous les points. La lecture est pourtant aisée car l'auteur nous offre une excellente narration en gardant une authenticité et une franchise dans ses propos. Les deux premiers tomes forment une sorte de diptyque avant le départ en Autriche. Le troisième traite de ses 4 années dans ce pays. Le dernier tome parle de son retour au pays et de sa réadaptation à la vie en Iran. Je n'ai pas de mots assez forts pour retranscrire ce que j'ai ressenti. "Persepolis" est le concentré de ce que j'attends d'une bonne BD. Le dessin en retrait n'est là que pour mettre en image ce contenu très imposant. Tout simplement excellent.

08/07/2009 (modifier)
Couverture de la série Tokyo Sanpo
Tokyo Sanpo

Enorme, que dis-je, monumental coup de cœur pour ce carnet de voyage ! Pendant 6 mois, Florent Chavouet a silloné Tokyo à vélo ; sanpo signifie promenade en japonais. Il nous livre donc une vision de la ville à hauteur d’homme et en immersion totale dans le quotidien de celle qu’on qualifie paraît-il de plus belle des villes moches du monde. De fait, étant donnés les moyens financiers limités de l’auteur, on est très loin de Lost in translation (merveilleux film, au demeurant). Chavouet promène son carnet de croquis dans les petites ruelles aux maisons à l’architecture improbable, dans les parcs, et parfois, le nez sur les étiquettes de fruits ! Il dessine aussi toute une galerie de personnages croisés au hasard de ses balades, se livrant au passage à ce qu’il appelle de la « sociologie facile » imaginant leur statut social et leur vie, à travers leur tenue vestimentaire. L’album est structuré par chapitres, chacun se référant à un quartier. Chacun d’entre eux commence par un plan approximatif (mais riche de détails et d’annotations personnelles) et une vue de son koban (commissariat de quartier). Suivent des dessins de ruelles, maisons pittoresques, passants, objets du quotidien, etc… tous croqués avec talent et un grand luxe de détails. L’autre force de ce carnet de voyage est sa mise en couleurs absolument sublime, réalisée aux crayons de couleur ! Chavouet excelle aussi bien dans le modelé d’un vêtement, le velouté d’un épiderme ou la mobilité des vaguelettes de la mer. Quasiment chaque planche est un régal pour les yeux ! Florent Chavouet décrit ce qu’il voit, de façon très spontanée, il parsème ses observations d’anecdotes amusantes tirées parfois de ses mésaventures avec la police locale ou simplement de son regard d’occidental « dans cet état d’éveil un peu con qui [lui] fait admirer un panneau de route tout simplement parce qu’il n’est pas comme chez nous ». C’est dépaysant et jamais ennuyeux, car il sait faire preuve d’humour et d’auto-dérision. Je pense notamment à ce qu’il appelle des « blagues à 2 yens » de qualité inégale (forcément, hein, pour 2 yen…) qui m’ont souvent fait sourire ; l’une d’elle m’a même vraiment fait rire, mais … où donc ?* ;) Le seul reproche qu’on puisse lui faire (sur BDThèque, du moins) c’est de ne pas raconter une histoire à proprement parler. En effet, il y a peu de dialogues, on sait peu de choses sur son voyage et ses relations avec les Tokyoïtes, tout passe par le dessin, l’observation de lieux ou de scènes de rue. Vous êtes donc prévenus ! ;) Mais si vous êtes attiré par le Japon, amateur de carnets de voyages ou… tout simplement de beaux dessins, Tokyo sanpo est pour vous ! Et si vous voulez approfondir votre découverte de l’univers du bonhomme, allez sur son blog et dégustez ses délires à base de sushis, ici : http://florentchavouet.blogspot.com/ :) Pour voir plus de planches (entre autre), vous pouvez consulter son site : http://www.florentchavouet.com/home.htm * humour à un yen :8

08/07/2009 (modifier)
Couverture de la série Le Maître des brumes
Le Maître des brumes

Voilà presque 10 ans que je recherche partout où je traine le tome 3 de cette série… L’ayant enfin trouvé je peux aviser sur cette série qui marqua pour moi la découverte d’une bande dessinée adulte aux personnages ayant une profondeur psychologique dans un univers complètement rebâti. Alors certes le trait a vieilli ! Si le dessin est fluide, les cadrages manquent parfois d’originalité et la colorisation donne un aspect vieillot à ces albums (en fait surtout dans le tome 1). Mais quel joli travail de trait et d’univers ! Si les arrières plans sont inégaux en richesse, les planches sont fluides et lisibles, la magie est adroitement montrée et les personnages ont des caractéristiques très intéressantes. Aujourd’hui je me dirai qu’il aurait une très belle place en termes de qualité graphique dans les sorties contemporaines (sauf le 1 un peu fade). Parlons des trois tomes maintenant : le premier nous transporte dans des contrées bien mystérieuses. Les personnages sont pleins de mystères, les héros plein de bravoure et d’idéaux mais également torturés finalement. La magie est déjà bien présente et on devine un complot gigantesque qui nous dépasse. Cet opus donne vraiment envie de se plonger dans la suite, c’est avec lui que je suis sorti d’une vision de la BD réduite à tintin et bob et bobette. Le second tome garde la même veine avec des personnages aux parcours pleins de rêve agissant pour des forces qui nous échappent. Si l’intrigue nous emmène parfois loin du cœur de l’action on est tout de même bien mené et les multiples personnages ont tous un intérêt propre. On essaye de deviner comment tous ces fils tissés vont se retrouver dans le 3ème tome. Maintenant le 3ème tome, j’espérais y trouver la résolution finale puisque qu’il n’y a pas de tome parus ensuite, hélas, si l’histoire avance de façon très vivante et adroite, si le maitre des brumes pointe enfin son nez et que l’on comprend sa substance le récit reste inachevé… Je suis donc déçu de ne jamais connaitre la fin de ce récit que je trouve très riche, avec de très bonnes idées maintes fois reprises depuis. Les personnages sont multi facettes et ont une vrai personnalité, l’univers est magistralement rendu (ou disons créé). Dommage que le tout reste inachevé, je pense qu’il faudrait 2 tomes pour finir étant donné ce qui est dénoué dans le 3. Au final la série est excellente mais frustrante, j’en courage vivement à le trouver pour le lire et voir qu’en 1987 tous les ingrédients étaient là pour ces univers et autres récits fantasy.

08/07/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Awrah
Awrah

D'entrée la couverture m'a plu. J'avais une crainte toutefois, c'était de me retrouver dans un ersatz de Djinn, la série de Dufaux et Miralles. Et en fait non, même s'il y a des points communs, notamment le cadre oriental, cette fois-ci le pays des Mille et une nuits. Le cadre d'ailleurs, on y croit assez vite, grâce au talent d'Ana Luiz Koehler, à ma connaissance une nouvelle venue. Son trait est toutefois d'influence classique, plus classique que celui de Miralles (désolé pour la dessinatrice, la comparaison me semble inévitable) ; j'ai un peu eu l'impression de lire une BD dessinée dans les années 1950 les époux Funcken. Cette impression est renforcée par un traitement des couleurs, signé Guy Raives, à mon goût un peu trop discret, trop frileux, alors que la série aurait peut-être besoin d'un peu plus de couleurs éclatantes. Cela écrase un peu le trait de Koehler, je trouve. L'histoire, quant à elle, se révèle, sur le diptyque, assez classique. Une vengeance familiale, au centre de laquelle se trouvent en particulier une femme et plusieurs innocents... Des vies gâchées, deux bains de sang au coeur de l'orient médiéval... C'est rondement mené, pas de doute, le duo de co-scénaristes a bien verrouillé son histoire, aidé par une dessinatrice qui est à l'aube d'une carrière prometteuse. Malgré le côté efficace de l'histoire, le manque d'originalité m'empêche de mettre une note supérieure à 3, qui serait plutôt un 3,5/5. A noter la collaboration efficace du duo Warnauts/Raives sur les couleurs et le lettrage.

08/07/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mormol
Mormol

Après La Valise envolée et Crevaison, je ne m'attendais pas à un aussi bon premier vrai album. Le dessin y est toujours aussi hachuré mais plus géométrique. C'est très dense mais agréable et même beau avec une accoutumance. En tout cas, Sardon s'est créé une signature graphique unique. Le scénario a un petit côté Simpsons. Mormol débarque dans une petite ville provinciale et va essayer de s'intégrer. Mais autour de lui tout va partir de travers..... C'est rythmé et plaisant à suivre. On ne s'ennuie jamais, les personnages sont tous plus truculents les uns que les autres. C'est étonnant qu'une telle BD sortie en 2000 soit si peu connue car elle a d'innombrables qualités et une originalité de plus en plus rare dans ce secteur aux produits formatés par le marketing... L'auteur a mis deux ans pour faire cette BD. Il a pris son temps mais le résultat est vraiment superbe.

07/07/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les penseurs
Les penseurs

Excellent volume de la collection mimolette. Il ne fait que confirmer tout le bien que je pense du travail de François Ayroles qui est un auteur à suivre au même titre que Ruppert et Mulot. La lecture de cet opus est un vrai régal. Les strips sont suggérés par le biais de quelques bulles uniques (bière, cigarette, briquet, amour et les mêmes en barrées). Il n'y a aucun dialogue mais le dessin parle de lui même. On a l'impression d'avoir un rubix cube au format BD entre les mains. Dans tous les cas de figures, l'auteur fournit une histoire à la logique implacable. Il décortique par ce biais les difficultés de communication des contemporains. J'ai franchement ri mais certains strips sont plus dramatiques. Je retiens l'intelligence du propos et la mise en image simple mais terriblement efficace de Ayroles. En 32 pages, il semble faire le tour complet du sujet !!!! Une vrai petite merveille qui ne se limite pas à la technique narrative unique mais propose bien une réflexion poussée et sensée.

07/07/2009 (modifier)
Par Pasukare
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Tensui - L'Eau céleste
Tensui - L'Eau céleste

"Tensui, l'eau Céleste" nous conte en deux tomes les aventures de Natsume, fillette d'environ 6-7 ans, et de son lutin d'eau pour retrouver dans un premier temps le grand maître des lutins d'eau, et par la suite la propre mère de Natsume. Une chose est sure, cette lecture ne peut laisser indifférent, rien qu'à cause du style graphique très particulier de Hanawa Kazuichi, avec des visages très expressifs, voire torturés, des scènes cauchemardesques à souhait, le tout dans des paysages ruraux ou sylvestres d'une quiétude qui pourrait être reposante s'il ne s'y tramait pas autant de choses bizarres. L'histoire non plus n'épargne pas nos sens et notre échelle de valeurs : les démons, femmes serpent, renards, esprits et autres humains sans pitié que rencontrent nos deux attachants petits personnages sont machiavéliques et cruels au possible, bien loin des camarades de jeux que l'on souhaiterait donner à des "enfants" de cet âge, et avec par dessus le marché des apparences souvent trompeuses. On se laisse souvent berner comme la petite Natsume : on fait confiance au démon souriant et on se méfie de l'esprit bienfaisant mais à l'allure inquiétante. Les chapitres du tome 2 qui se passent dans les enfers en sont presque dérangeants pour le coup. J'ai trouvé le duo formé par Natsume et son kappa et leur attachement réciproque très attendrissant, d'où mon coup de cœur malgré une note moyenne. Tensui, c'est "quelques grammes d'amitié et de courage dans un monde cruel". Sans être un grand chef d'œuvre, encore une fois et comme pour beaucoup d'autres mangas de ce genre, cette histoire me touche parce qu'elle m'enrichit et bouscule les habitudes. A lire.

06/07/2009 (modifier)