Fabcaro continue son autobiographie humoristique avec ces "gags" où les morceaux musicaux sont autant de madeleines de Proust qui lui remémorent des moments-clés (ou pas) de sa vie... Entre déceptions amoureuses, boeufs entre copains, plaisirs solitaires, c'est à un petit voyage au travers des tubes des années 1980 et 1990 (et certains plus anciens, mais immortels) que nous convie ce cher Fabcaro. Certains éveilleront des échos (parfois proches de ceux de Fabcaro) en nous, des ballades sur lesquelles on a conclu, des riffs imparables qui nous plongent dans des transes irrépressibles... Il y a des gags irrésistibles, universels, auxquels personne ne pourra résister. D'autres sont un peu plus ardus, et demandent peut-être une culture musicale particulière. Personnellement il y a quelques artistes que je ne connais pas du tout, mais que je vais m'empresser de découvrir... La plupart du temps Fabcaro se met lui-même en scène dans ces gags, pas toujours à son avantage (assez rarement en fait), et ça le rend encore plus proche du lecteur qui a parfois connu les mêmes déconvenues sur fonds musicaux.
Très sympathique.
Tout d’abord, je dois vous avouer être un grand amateur du trait de Franz. La richesse de ses planches et la finesse de son trait m’ont séduit depuis longtemps. Ses personnages sont toujours incroyablement charismatiques, ses héroïnes sont toujours incroyablement séduisantes, ses chevaux me paraissent toujours aussi vivants, et ses décors recèlent constamment de petites richesses que je ne découvre que lors de mes relectures. Pour compléter le tableau, je dirai encore que ses expressions de visage sont souvent excellentes et plus particulièrement lorsqu’il fait prendre un air ahuri à son héros ou lorsque ses personnages féminins font la moue.
Charmé par le trait, je l’ai souvent été également par le ton des albums de ce grand artiste trop tôt disparu. Je retrouve constamment dans ses séries un cocktail d’aventure, d’humour et de tendresse dont je me régale … jusqu’à l’ivresse …
… et Brougue m’a enivré.
Car, outre les qualités précitées, la série m’offre encore un élément d’importance : un sujet original. Franz nous décrit dans cette série une ville, un carrefour, un lieu de rencontre et d’échange. D’abord fermée au monde extérieur, la ville devra par la force des choses s’ouvrir aux autres cultures, guidée en cela par une sorte de Léonard de Vinci débonnaire. Mais les luttes d’influence, l’obscurantisme, les influences politiques ou commerciales sont toujours bien présentes et nourrissent cette série de multiples péripéties rocambolesques.
Malheureusement, la série sera abandonnée après seulement trois tomes, et en laissant le lecteur dans l’expectative la plus totale.
Je ne sais pas si vous êtes amateurs de ces jeux vidéo dans lesquels votre mission est de créer une société et de la faire prospérer, mais, personnellement, j’en raffole ! Et, pour moi, Brougue, c’est ça aussi ! Une ville qui croit et se développe, des personnages qui murissent et apprennent au contact des autres … et une coupure de courant au moment où cette ville commençait enfin à profiter de toute ces influences dont elle se nourrissait.
Fabuleux, mais terriblement frustrant …
Je n'ai pas pour habitude de conseiller l'achat d'une série abandonnée, mais, devant une telle profusion de qualités, je ne saurais vous le déconseiller.
Je n'ai pas non plus lu le roman et je pense que cela aide à aimer la série en bande dessinée. On sent qu'il y a des raccourcis qui doivent avoir été pris mais cela n'empêche pas de comprendre l'histoire dans son ensemble.
J'ai bien l'effet de style de faire le fond des planches noires quand l'action se déroulait la nuit. Cela donne vraiment une bonne mise en situation.
Les dessins sont somme toute assez plaisants. Les plans sont souvent très rapprochés, ce qui rajoute à l'ambiance très noire de l'histoire. L'inconvénient, ce que nous avons peu de plans d'ensemble qui pourraient laisser apprécier des paysages.
J'ai adoré. Ça décrit bien la réalité de la vie en montrant que les riches ont tout et les autres rien, mais tout en laissant l'espoir au lecteur ou à la lectrice de voir un dénouement où la fille pauvre peut conquérir avec de la volonté l'empereur. L'histoire est très complète et on a vraiment envie de lire la suite.
Les dessins sont très bien faits (sauf quelques-uns un peu brouillon). J'ai vraiment envie de lire la suite. Les commentaires de l'auteure me font rire. Même si le début un peu enfantin, on découvre ensuite plus de profondeur à l'histoire.
J'ai 14 ans et j'ai adoré.
Superbe! A commencer par le dessin, cette Bd est vraiment géniale. Les paysages sont vraiment à couper le souffle et les uniformes sont recréés jusqu'au détail près. Le scénario est lui aussi très bien, avec énormément d'éléments en seulement 2 BD. Jarbinet nous emmène visiter la vie des soldats loin du front et celle des résistants. Je donne un 18/20
Décidément que d’albums consacrés au thème de la violence conjugale pourtant réputé peu traité ! Après le bouleversant Inès et le militant En chemin elle rencontre... voici un nouvel exercice de style.
Ici nous est présenté un couple dans son quotidien depuis la rencontre. Mais au lieu de suivre le simple fil de l’histoire, les deux protagonistes vont détailler leurs impressions comme dans un divan face à eux même, comme s’ils commentaient leur histoire. Les premières planches sont saisissantes, face à une femme parlant toujours de l’histoire du couple à deux en pensant à deux, l’homme ne parle que de lui. Quand la femme dit « nous » l’homme dit « je ». Finalement très vite notre mâle devient antipathique au possible avec sa vie réglée, son intolérance permanente et son excuse perpétuelle du travail qui serait un blanc-seing pour tout comportement violent (je ne parle à ce stade pas encore de violence physique) dans le quotidien conjugal. Il faut bien que la soupape de pression se libère semble nous dire perpétuellement ce tyran.
Le récit va crescendo en termes de mises sous pressions de notre jeune épouse. Elle l’aime, il l’aime cela est factuel et va être une constante du récit. Elle l’aime malgré tout et il l’aime malgré tout, les deux le savent et finalement là est le drame : dans la mesure où elle accepte son sort on ne peut que ruminer, impuissants, contre son bourreau tout en sachant qu’elle l’aime et que rien n’évoluera dans le bon sens.
La genèse du couple est bien narrée et permet de valider le choix de notre mariée, elle le choisit. Une fois cet engagement pris notre épouse se ferme dans une illustration magistrale du piège abscons. Ayant fait un choix, quelque soient les événements factuels qui peuvent arriver son choix en sortira renforcé. Il la bat un peu, beaucoup, de plus en plus violemment, ce n’est pas de sa faute il est sous pression et elle trouve des « trucs » pour que ça fasse moins mal tout en pensant au bonheur de son mari. Elle en parle à sa copine, elle est consciente que ça ne peut que les éloigner, elle en parle à sa mère qui lui donne cette image qui la renforce dans son piège abscons avec des référents qui sont réels pour nombre de couple mais qui ici en deviennent tragiques. (Ce personnages de la mère me gène d’ailleurs beaucoup, je ne le trouve absolument pas crédible, seul reproche aux personnages de l’album). Je m’explique : la femme qui arrête ses études et fait le choix d’être à la maison pour le bien être de son mari le fait de son propre chef, elle assume pleinement ce sort : nous ne sommes plus au temps où il n’y avait pas de choix dans la société aisée et libre décrite dans cet album. Le récit est magistral dans le sens ou le piège abscons est parfaitement représenté : dans chaque situation qui la fragilise, elle fait le choix du sacrifice volontairement et l’assume.
Et même lorsqu’elle porte plainte, il est écrit qu’elle reviendra, il est certain qu’il s’agit du seul moyen qu’elle ait trouvé pour alerter son mari, elle l’aime comme elle le dit et elle sait qu’il l’aime, peu importe ce qu’il lui fait subir. Lui à ce stade est complètement incrédule comme le prouve sa réaction honnête face aux forces de l’ordre : le salaud pervers aurait feinté, lui assume pleinement ce qu’il est, ce n’est qu’un pauvre type humainement. Le récit passe à ce stade dans le politico-lobbying peu crédible mais qui peut se laisser envisager dans la logique du pire.
Enfin la chute finale est dramatique dans son contenu, non par le fait que tout recommence, mais parce que la justification professionnelle ne tient plus et que lui-même ne comprend pas son geste. Une suite au récit n’aurait aucun intérêt dans cette abîme finale est montré toute l’absurdité du piège abscons que la femme se bâtit et toute la fausseté de l’argument perpétuellement utilisé par le mari : tragique…
Question dessin, le style est épuré, les personnages animaliers généralisent le sujet, les décors minimes permettent un cadre global délocalisant un cas particulier sur une situation plus générale. Je n’ai pas été emballé, mais le contenu est tellement lourd que le contenant s’efface avec justesse pour laisser le drame se dénouer. Habituellement plutôt défavorable à la personnification d’animaux, je suis tout de même rentré dans le thème très vite.
Au final le récit est prenant, fluide. J’avoue que la politique du pire pratiquée par le scénariste refroidit la magnifique illustration du piège abscons qu’il a illustré. En effet je n’imagine pas une mère disant à sa fille que d’être battue est un mal nécessaire, le passage avec sa mère au complet serait recevable si sa fille disait qu’elle avait été frappée une fois, « l’accident » peut toujours être défendu dans le cadre socioculturel de la mère, pas pour des attaques quotidiennes. De même l’issue en non-lieu grâce à un lobbying politique mêlé à une complaisance filiale de la part d’un patron sur le départ me parait peu généralisable. Nous montrer, entre deux personnes qui s’aiment réellement, l’une détruire l’autre avec son propre assentiment : bravo pour cette justesse de ton qui s’exprime dès les premières pages dans les propos de chacun, même si finalement les interventions clé de l’album me paraissent très nettement « surjouées ».
Mais faire de cet album un manifeste général contre la violence conjugale serait un faux sens (à mon avis). L’image a tendance à généraliser un cas très particulier grâce au bestiaire, ceci n’est pas anodin à mon sens ce qui m’incite à ne pas mettre 4 étoiles. La lecture est ambigüe et pourrait être interprétée comme une critique d’une certaine vision de morale Judéo-Chrétienne sclérosante misogyne, source de drames familiaux. Même s’il n’est jamais fait référence à une religion, si nos personnages sont visiblement athées, si notre jeune femme fait ses choix en toute conscience, certains lecteurs pourront toujours y lire une critique religieuse en particulier derrière la caricature de la mère (que justement je trouve peu crédible dans ce récit) qui ressemble assez aux interprétations rétrogrades simplistes que certains ont sur la religion. En cela la généralisation du fait du graphisme est facile. Je ne sais pas ce que l’auteur a voulu monter, s’il a voulu montrer un modèle de piège abscons dans un couple entre deux êtres qui s’aiment, je dis bravo, s’il a insidieusement glissé une critique judéo-chrétienne, je dis quelle vision superficielle et déformée d’une morale et que d’incohérences dans les personnages… Ceci dit, cyniquement, ça peut être justement commercialement assez bien joué, chacun pouvant y trouver son compte ! Ce doute, renforcé par des propos de l’auteur lus sur un forum, m’éloigne de l’œuvre.
Avoir cet opus en bibliothèque ? Toutes les bibliothèques devraient l’avoir, mais chez soi, je doute du plaisir à relire maintes fois cet album, sauf à aider une connaissance en détresse…
Coup de cœur enfin, car cet opus malgré ses faiblesses scénaristiques liées aux personnages secondaires, forme un joli complément à Inès. Dans l’un le couple s’aime alors que dans l’autre il n’est plus question d’amour. Pour avoir réussi à montrer la violence conjugale dans un couple qui s’aime, chapeau.
Je commencerai par apporter une petite précision : ce diptyque peut se lire comme une histoire complète ; les deux tomes de la série se suffisent à eux-mêmes et de plus la fin n'est pas frustrante, je dirai même que c'est la fin qui lui convient. Le récit est prenant et débordant d'humour noir bien acide comme j'aime. Je suis d'accord avec ce que disent Pierig et ThePatrick, le choix de la collection est mauvaise humour de rire, ce n'est pas hilarant, c'est juste de l'humour noir qui prête juste à sourire, mais qui fait mouche à chaque fois.
Voici donc un western fantastique qui n'a pas froid aux yeux, une vaste lutte entre un sorcier centenaire et un démon assoiffé de sang et de tueries, où l'on meurt sans état d'âme. Chiquito, dont le corps est possédé par le sorcier n'est plus qu'un pauvre petit esprit encore vaguement relié à son ancienne enveloppe charnelle et qui virevolte autour d'elle. Ce Chiquito avec son corps d'enfant et son vocabulaire d'adulte est vraiment jouissif. Les autres personnages ne sont pas en reste, qu'ils aient ou non de la personnalité ils ne laissent pas indifférents. L'histoire est bien construite et le ton est parfois un peu décalé, avec par exemple le shérif qui se ballade défroqué et les bijoux de famille exposés à tous les vents, ou encore l'originalité de la monture de Chiquito qui n'est autre qu'un cochon-garou.
Une aventure décalée mais qui garde toute sa logique.
Lorsque au hasard de mes fouilles sur les étagères de ma librairie je suis tombée sur cette série, j'ai été immédiatement conquise par son graphisme assez particulier et peu habituel, ayant un petit côté Risso, un trait assez fin et anguleux.
Le plus original reste le mélange des styles : la ressemblance entre Evengèle et la princesse Leia, ainsi que l'appareil que porte Elias sur la tête donnent un petit côté science-fiction à l'ensemble ; le zwerg Bertil est un lutin d'inspiration très manga ; il y a aussi des personnages animaliers tels que les woloofs, sorte de loups humanisés ; quelques bêtes fantastiques, comme les chauves-souris géantes ou encore le cheval-gorille, au mixage très intéressant, rappellent les univers de fantasy.
Tous ces genres si différents se retrouvent dans un monde médiéval qui mélange lui aussi les styles : européen et asiatique, surtout au niveau des costumes. Énumérés de la sorte tous ces ingrédients pourraient sembler incongrus mais le résultat est véritablement excellent, tout s'imbrique à la perfection, et les couleurs sobres harmonisent encore plus cet univers captivant.
Côté scénario il est vrai qu'on n'est pas dans la nouveauté absolue, on y trouve quelques petites situations peut-être déjà-vues. La magie est de mise et souvent elle arrange bien nos personnages lorsqu'ils se retrouvent dans des situations délicates, mais sans pour autant tomber dans la facilité. Cela dit l'intérêt du récit est ailleurs, tous les ingrédients sont extrêmement bien dosés, on y trouve juste ce qu'il faut d'humour, de drame et d'aventure, dans un équilibre presque parfait. L'association du fantastique avec la médecine traditionnelle est aussi très originale. Les personnages sont très attachants, même Elias qui se montre assez odieux au début, se révèle être beaucoup moins détestable. J'ai un coup de cœur particulier pour Bertil, sa monture et Aranéo le géant. La seule chose qui me chagrine c'est de ne pas savoir s'il y aura un second cycle, car même si ce premier peut se suffire à lui-même, j'ai hâte de me retrouver en compagnie de tout ce petit monde.
Une aventure coup de cœur.
Voici le premier ouvrage d’un nouvel éditeur, issu de l’association qui organise le festival d’Amiens. Réalisé par des auteurs « symboles » dudit festival, très appréciés pour la qualité de leurs travaux, il s’agit d’une petite histoire à destination des plus jeunes, une variation autour du conte de la petite souris qui vient chercher vos dents… Ici le conte est transposé à l’époque actuelle, où une petite fille débrouillarde, trop débrouillarde, va essayer d’impressionner ses copines avec son amitié pour une souris. Mais son idée va tourner mal… C’est la première incursion dans la BD jeunesse pour Alain Kokor, auteur de Balade Balade entre autres.
Réalisée de façon assez classique, sa BD est un essai réussi, qui plus est dans une histoire un peu en demie-teinte, la petite Suzie n’étant pas aussi innocente qu’on pourrait le croire d’une petite fille de son âge… Ce côté en demi-teinte explique ma note, car certains parents ou enfants pourraient ne pas apprécier la seconde moitié de l’album, un peu inattendue…
Petit coup de cœur pour cet album indépendant (enfin, Treize Etrange appartenant à Milan, cette appellation perd de son sens). Nous avons là l’histoire d’un jeune homme face à l’absurdité du système de l’aide à l’emploi, en butte aux reproches de sa compagne et tenté par les étoiles (littéralement) qui lui font miroiter certains de ses amis. Puis il s’embarque dans une histoire un peu hasardeuse, où là encore les relations ne sont pas simples.
J’ai bien aimé le ton très actuel de l’histoire, les relations dynamiques entre les personnages. Le dessin est également sympathique, un noir et blanc qui rappelle un peu le style de Nicolas Poupon, en un peu plus pêchu. La totalité de l’histoire est réalisée en gaufrier, en 3x3, apportant un rythme un peu monotone à l’histoire, mais aussi pour souligner l’état d’ennui dans lequel se trouve la plupart du temps Serge. Le décor de vide spatial ou d’intérieurs de vaisseau permet une trame dépouillée, allant à l’essentiel du récit. Finement pensé.
Une belle petite réussite, passée totalement inaperçue, hélas.
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Like a steak machine
Fabcaro continue son autobiographie humoristique avec ces "gags" où les morceaux musicaux sont autant de madeleines de Proust qui lui remémorent des moments-clés (ou pas) de sa vie... Entre déceptions amoureuses, boeufs entre copains, plaisirs solitaires, c'est à un petit voyage au travers des tubes des années 1980 et 1990 (et certains plus anciens, mais immortels) que nous convie ce cher Fabcaro. Certains éveilleront des échos (parfois proches de ceux de Fabcaro) en nous, des ballades sur lesquelles on a conclu, des riffs imparables qui nous plongent dans des transes irrépressibles... Il y a des gags irrésistibles, universels, auxquels personne ne pourra résister. D'autres sont un peu plus ardus, et demandent peut-être une culture musicale particulière. Personnellement il y a quelques artistes que je ne connais pas du tout, mais que je vais m'empresser de découvrir... La plupart du temps Fabcaro se met lui-même en scène dans ces gags, pas toujours à son avantage (assez rarement en fait), et ça le rend encore plus proche du lecteur qui a parfois connu les mêmes déconvenues sur fonds musicaux. Très sympathique.
Brougue
Tout d’abord, je dois vous avouer être un grand amateur du trait de Franz. La richesse de ses planches et la finesse de son trait m’ont séduit depuis longtemps. Ses personnages sont toujours incroyablement charismatiques, ses héroïnes sont toujours incroyablement séduisantes, ses chevaux me paraissent toujours aussi vivants, et ses décors recèlent constamment de petites richesses que je ne découvre que lors de mes relectures. Pour compléter le tableau, je dirai encore que ses expressions de visage sont souvent excellentes et plus particulièrement lorsqu’il fait prendre un air ahuri à son héros ou lorsque ses personnages féminins font la moue. Charmé par le trait, je l’ai souvent été également par le ton des albums de ce grand artiste trop tôt disparu. Je retrouve constamment dans ses séries un cocktail d’aventure, d’humour et de tendresse dont je me régale … jusqu’à l’ivresse … … et Brougue m’a enivré. Car, outre les qualités précitées, la série m’offre encore un élément d’importance : un sujet original. Franz nous décrit dans cette série une ville, un carrefour, un lieu de rencontre et d’échange. D’abord fermée au monde extérieur, la ville devra par la force des choses s’ouvrir aux autres cultures, guidée en cela par une sorte de Léonard de Vinci débonnaire. Mais les luttes d’influence, l’obscurantisme, les influences politiques ou commerciales sont toujours bien présentes et nourrissent cette série de multiples péripéties rocambolesques. Malheureusement, la série sera abandonnée après seulement trois tomes, et en laissant le lecteur dans l’expectative la plus totale. Je ne sais pas si vous êtes amateurs de ces jeux vidéo dans lesquels votre mission est de créer une société et de la faire prospérer, mais, personnellement, j’en raffole ! Et, pour moi, Brougue, c’est ça aussi ! Une ville qui croit et se développe, des personnages qui murissent et apprennent au contact des autres … et une coupure de courant au moment où cette ville commençait enfin à profiter de toute ces influences dont elle se nourrissait. Fabuleux, mais terriblement frustrant … Je n'ai pas pour habitude de conseiller l'achat d'une série abandonnée, mais, devant une telle profusion de qualités, je ne saurais vous le déconseiller.
L'Assassin Royal
Je n'ai pas non plus lu le roman et je pense que cela aide à aimer la série en bande dessinée. On sent qu'il y a des raccourcis qui doivent avoir été pris mais cela n'empêche pas de comprendre l'histoire dans son ensemble. J'ai bien l'effet de style de faire le fond des planches noires quand l'action se déroulait la nuit. Cela donne vraiment une bonne mise en situation. Les dessins sont somme toute assez plaisants. Les plans sont souvent très rapprochés, ce qui rajoute à l'ambiance très noire de l'histoire. L'inconvénient, ce que nous avons peu de plans d'ensemble qui pourraient laisser apprécier des paysages.
The Gentlemen's Alliance Cross
J'ai adoré. Ça décrit bien la réalité de la vie en montrant que les riches ont tout et les autres rien, mais tout en laissant l'espoir au lecteur ou à la lectrice de voir un dénouement où la fille pauvre peut conquérir avec de la volonté l'empereur. L'histoire est très complète et on a vraiment envie de lire la suite. Les dessins sont très bien faits (sauf quelques-uns un peu brouillon). J'ai vraiment envie de lire la suite. Les commentaires de l'auteure me font rire. Même si le début un peu enfantin, on découvre ensuite plus de profondeur à l'histoire. J'ai 14 ans et j'ai adoré.
Airborne 44
Superbe! A commencer par le dessin, cette Bd est vraiment géniale. Les paysages sont vraiment à couper le souffle et les uniformes sont recréés jusqu'au détail près. Le scénario est lui aussi très bien, avec énormément d'éléments en seulement 2 BD. Jarbinet nous emmène visiter la vie des soldats loin du front et celle des résistants. Je donne un 18/20
… à la folie
Décidément que d’albums consacrés au thème de la violence conjugale pourtant réputé peu traité ! Après le bouleversant Inès et le militant En chemin elle rencontre... voici un nouvel exercice de style. Ici nous est présenté un couple dans son quotidien depuis la rencontre. Mais au lieu de suivre le simple fil de l’histoire, les deux protagonistes vont détailler leurs impressions comme dans un divan face à eux même, comme s’ils commentaient leur histoire. Les premières planches sont saisissantes, face à une femme parlant toujours de l’histoire du couple à deux en pensant à deux, l’homme ne parle que de lui. Quand la femme dit « nous » l’homme dit « je ». Finalement très vite notre mâle devient antipathique au possible avec sa vie réglée, son intolérance permanente et son excuse perpétuelle du travail qui serait un blanc-seing pour tout comportement violent (je ne parle à ce stade pas encore de violence physique) dans le quotidien conjugal. Il faut bien que la soupape de pression se libère semble nous dire perpétuellement ce tyran. Le récit va crescendo en termes de mises sous pressions de notre jeune épouse. Elle l’aime, il l’aime cela est factuel et va être une constante du récit. Elle l’aime malgré tout et il l’aime malgré tout, les deux le savent et finalement là est le drame : dans la mesure où elle accepte son sort on ne peut que ruminer, impuissants, contre son bourreau tout en sachant qu’elle l’aime et que rien n’évoluera dans le bon sens. La genèse du couple est bien narrée et permet de valider le choix de notre mariée, elle le choisit. Une fois cet engagement pris notre épouse se ferme dans une illustration magistrale du piège abscons. Ayant fait un choix, quelque soient les événements factuels qui peuvent arriver son choix en sortira renforcé. Il la bat un peu, beaucoup, de plus en plus violemment, ce n’est pas de sa faute il est sous pression et elle trouve des « trucs » pour que ça fasse moins mal tout en pensant au bonheur de son mari. Elle en parle à sa copine, elle est consciente que ça ne peut que les éloigner, elle en parle à sa mère qui lui donne cette image qui la renforce dans son piège abscons avec des référents qui sont réels pour nombre de couple mais qui ici en deviennent tragiques. (Ce personnages de la mère me gène d’ailleurs beaucoup, je ne le trouve absolument pas crédible, seul reproche aux personnages de l’album). Je m’explique : la femme qui arrête ses études et fait le choix d’être à la maison pour le bien être de son mari le fait de son propre chef, elle assume pleinement ce sort : nous ne sommes plus au temps où il n’y avait pas de choix dans la société aisée et libre décrite dans cet album. Le récit est magistral dans le sens ou le piège abscons est parfaitement représenté : dans chaque situation qui la fragilise, elle fait le choix du sacrifice volontairement et l’assume. Et même lorsqu’elle porte plainte, il est écrit qu’elle reviendra, il est certain qu’il s’agit du seul moyen qu’elle ait trouvé pour alerter son mari, elle l’aime comme elle le dit et elle sait qu’il l’aime, peu importe ce qu’il lui fait subir. Lui à ce stade est complètement incrédule comme le prouve sa réaction honnête face aux forces de l’ordre : le salaud pervers aurait feinté, lui assume pleinement ce qu’il est, ce n’est qu’un pauvre type humainement. Le récit passe à ce stade dans le politico-lobbying peu crédible mais qui peut se laisser envisager dans la logique du pire. Enfin la chute finale est dramatique dans son contenu, non par le fait que tout recommence, mais parce que la justification professionnelle ne tient plus et que lui-même ne comprend pas son geste. Une suite au récit n’aurait aucun intérêt dans cette abîme finale est montré toute l’absurdité du piège abscons que la femme se bâtit et toute la fausseté de l’argument perpétuellement utilisé par le mari : tragique… Question dessin, le style est épuré, les personnages animaliers généralisent le sujet, les décors minimes permettent un cadre global délocalisant un cas particulier sur une situation plus générale. Je n’ai pas été emballé, mais le contenu est tellement lourd que le contenant s’efface avec justesse pour laisser le drame se dénouer. Habituellement plutôt défavorable à la personnification d’animaux, je suis tout de même rentré dans le thème très vite. Au final le récit est prenant, fluide. J’avoue que la politique du pire pratiquée par le scénariste refroidit la magnifique illustration du piège abscons qu’il a illustré. En effet je n’imagine pas une mère disant à sa fille que d’être battue est un mal nécessaire, le passage avec sa mère au complet serait recevable si sa fille disait qu’elle avait été frappée une fois, « l’accident » peut toujours être défendu dans le cadre socioculturel de la mère, pas pour des attaques quotidiennes. De même l’issue en non-lieu grâce à un lobbying politique mêlé à une complaisance filiale de la part d’un patron sur le départ me parait peu généralisable. Nous montrer, entre deux personnes qui s’aiment réellement, l’une détruire l’autre avec son propre assentiment : bravo pour cette justesse de ton qui s’exprime dès les premières pages dans les propos de chacun, même si finalement les interventions clé de l’album me paraissent très nettement « surjouées ». Mais faire de cet album un manifeste général contre la violence conjugale serait un faux sens (à mon avis). L’image a tendance à généraliser un cas très particulier grâce au bestiaire, ceci n’est pas anodin à mon sens ce qui m’incite à ne pas mettre 4 étoiles. La lecture est ambigüe et pourrait être interprétée comme une critique d’une certaine vision de morale Judéo-Chrétienne sclérosante misogyne, source de drames familiaux. Même s’il n’est jamais fait référence à une religion, si nos personnages sont visiblement athées, si notre jeune femme fait ses choix en toute conscience, certains lecteurs pourront toujours y lire une critique religieuse en particulier derrière la caricature de la mère (que justement je trouve peu crédible dans ce récit) qui ressemble assez aux interprétations rétrogrades simplistes que certains ont sur la religion. En cela la généralisation du fait du graphisme est facile. Je ne sais pas ce que l’auteur a voulu monter, s’il a voulu montrer un modèle de piège abscons dans un couple entre deux êtres qui s’aiment, je dis bravo, s’il a insidieusement glissé une critique judéo-chrétienne, je dis quelle vision superficielle et déformée d’une morale et que d’incohérences dans les personnages… Ceci dit, cyniquement, ça peut être justement commercialement assez bien joué, chacun pouvant y trouver son compte ! Ce doute, renforcé par des propos de l’auteur lus sur un forum, m’éloigne de l’œuvre. Avoir cet opus en bibliothèque ? Toutes les bibliothèques devraient l’avoir, mais chez soi, je doute du plaisir à relire maintes fois cet album, sauf à aider une connaissance en détresse… Coup de cœur enfin, car cet opus malgré ses faiblesses scénaristiques liées aux personnages secondaires, forme un joli complément à Inès. Dans l’un le couple s’aime alors que dans l’autre il n’est plus question d’amour. Pour avoir réussi à montrer la violence conjugale dans un couple qui s’aime, chapeau.
Chiquito la Muerte
Je commencerai par apporter une petite précision : ce diptyque peut se lire comme une histoire complète ; les deux tomes de la série se suffisent à eux-mêmes et de plus la fin n'est pas frustrante, je dirai même que c'est la fin qui lui convient. Le récit est prenant et débordant d'humour noir bien acide comme j'aime. Je suis d'accord avec ce que disent Pierig et ThePatrick, le choix de la collection est mauvaise humour de rire, ce n'est pas hilarant, c'est juste de l'humour noir qui prête juste à sourire, mais qui fait mouche à chaque fois. Voici donc un western fantastique qui n'a pas froid aux yeux, une vaste lutte entre un sorcier centenaire et un démon assoiffé de sang et de tueries, où l'on meurt sans état d'âme. Chiquito, dont le corps est possédé par le sorcier n'est plus qu'un pauvre petit esprit encore vaguement relié à son ancienne enveloppe charnelle et qui virevolte autour d'elle. Ce Chiquito avec son corps d'enfant et son vocabulaire d'adulte est vraiment jouissif. Les autres personnages ne sont pas en reste, qu'ils aient ou non de la personnalité ils ne laissent pas indifférents. L'histoire est bien construite et le ton est parfois un peu décalé, avec par exemple le shérif qui se ballade défroqué et les bijoux de famille exposés à tous les vents, ou encore l'originalité de la monture de Chiquito qui n'est autre qu'un cochon-garou. Une aventure décalée mais qui garde toute sa logique.
Elias le maudit
Lorsque au hasard de mes fouilles sur les étagères de ma librairie je suis tombée sur cette série, j'ai été immédiatement conquise par son graphisme assez particulier et peu habituel, ayant un petit côté Risso, un trait assez fin et anguleux. Le plus original reste le mélange des styles : la ressemblance entre Evengèle et la princesse Leia, ainsi que l'appareil que porte Elias sur la tête donnent un petit côté science-fiction à l'ensemble ; le zwerg Bertil est un lutin d'inspiration très manga ; il y a aussi des personnages animaliers tels que les woloofs, sorte de loups humanisés ; quelques bêtes fantastiques, comme les chauves-souris géantes ou encore le cheval-gorille, au mixage très intéressant, rappellent les univers de fantasy. Tous ces genres si différents se retrouvent dans un monde médiéval qui mélange lui aussi les styles : européen et asiatique, surtout au niveau des costumes. Énumérés de la sorte tous ces ingrédients pourraient sembler incongrus mais le résultat est véritablement excellent, tout s'imbrique à la perfection, et les couleurs sobres harmonisent encore plus cet univers captivant. Côté scénario il est vrai qu'on n'est pas dans la nouveauté absolue, on y trouve quelques petites situations peut-être déjà-vues. La magie est de mise et souvent elle arrange bien nos personnages lorsqu'ils se retrouvent dans des situations délicates, mais sans pour autant tomber dans la facilité. Cela dit l'intérêt du récit est ailleurs, tous les ingrédients sont extrêmement bien dosés, on y trouve juste ce qu'il faut d'humour, de drame et d'aventure, dans un équilibre presque parfait. L'association du fantastique avec la médecine traditionnelle est aussi très originale. Les personnages sont très attachants, même Elias qui se montre assez odieux au début, se révèle être beaucoup moins détestable. J'ai un coup de cœur particulier pour Bertil, sa monture et Aranéo le géant. La seule chose qui me chagrine c'est de ne pas savoir s'il y aura un second cycle, car même si ce premier peut se suffire à lui-même, j'ai hâte de me retrouver en compagnie de tout ce petit monde. Une aventure coup de cœur.
Petite souris, grosse bêtise
Voici le premier ouvrage d’un nouvel éditeur, issu de l’association qui organise le festival d’Amiens. Réalisé par des auteurs « symboles » dudit festival, très appréciés pour la qualité de leurs travaux, il s’agit d’une petite histoire à destination des plus jeunes, une variation autour du conte de la petite souris qui vient chercher vos dents… Ici le conte est transposé à l’époque actuelle, où une petite fille débrouillarde, trop débrouillarde, va essayer d’impressionner ses copines avec son amitié pour une souris. Mais son idée va tourner mal… C’est la première incursion dans la BD jeunesse pour Alain Kokor, auteur de Balade Balade entre autres. Réalisée de façon assez classique, sa BD est un essai réussi, qui plus est dans une histoire un peu en demie-teinte, la petite Suzie n’étant pas aussi innocente qu’on pourrait le croire d’une petite fille de son âge… Ce côté en demi-teinte explique ma note, car certains parents ou enfants pourraient ne pas apprécier la seconde moitié de l’album, un peu inattendue…
Espace vide
Petit coup de cœur pour cet album indépendant (enfin, Treize Etrange appartenant à Milan, cette appellation perd de son sens). Nous avons là l’histoire d’un jeune homme face à l’absurdité du système de l’aide à l’emploi, en butte aux reproches de sa compagne et tenté par les étoiles (littéralement) qui lui font miroiter certains de ses amis. Puis il s’embarque dans une histoire un peu hasardeuse, où là encore les relations ne sont pas simples. J’ai bien aimé le ton très actuel de l’histoire, les relations dynamiques entre les personnages. Le dessin est également sympathique, un noir et blanc qui rappelle un peu le style de Nicolas Poupon, en un peu plus pêchu. La totalité de l’histoire est réalisée en gaufrier, en 3x3, apportant un rythme un peu monotone à l’histoire, mais aussi pour souligner l’état d’ennui dans lequel se trouve la plupart du temps Serge. Le décor de vide spatial ou d’intérieurs de vaisseau permet une trame dépouillée, allant à l’essentiel du récit. Finement pensé. Une belle petite réussite, passée totalement inaperçue, hélas.