Je viens de lire le premier tome. J'en suis encore tout tremblant.
Ce comics est une révolution qui ouvre une nouvelle porte pour le comics européen, et même pour la BD européenne d'ailleurs. L'auteur, Serge Lehman, est dépositaire d'une belle culture de la littérature SF depuis le 19ème siècle, jusqu'aux super-héros de maintenant. Il s'est presque malgré lui retrouvé à lancer ce St Graal de la BD européenne, je vous l'annonce : nous venons d'assister à la naissance de la PREMIERE BD de SUPER-HEROS 100% EUROPEENS.
On ne pouvait pas réinventer le super-héros, ou les super-pouvoirs, mais l'adapter à notre culture avait toujours été un échec lamentable. Voilà qui est réparé. Ce comics est parvenu à amalgamer les mythes SF de notre continent, à récupérer les personnages de notre inconscient collectif, à employer un style littéraire, un vocabulaire qui sonne juste, à échapper aux anglicismes, et autres mauvaises traductions malvenues de concepts anglophones. Tout comme Marvel seul avait réussi à le faire, la Brigade Chimérique a redonné vie à nos mythes littéraires, et va même plus loin en transformant en mythes surhumains des personnes réels, comme Irène et Frédéric Joliot-Curie. Eh oui c'est un panthéon bien à nous qui vient de se créer sous nos yeux.
Je pourrais disserter encore des heures, vous dire que ce récit nous incite à découvrir quantité de trésors littéraires oubliés, vous dévoiler comment ce récit est une métaphore de notre littérature SF tout comme on l'a vue dans Watchmen, etc, etc.
Pourquoi les super-héros européens d'avant-guerre sont tombés dans l'oubli ? Pourquoi ce genre nous est complètement étranger depuis cette époque ? Deux mystères passionnant que nous espérerons résoudre. Un séïsme je vous dis.
Marini j'adore.... Je me suis plongé dans les Aigles de Rome comme on se plonge dans un bain chaud un pied avant pour être sur de ne pas se brûler, et je me suis imprégné petit à petit de l'histoire de ces deux garçons que rien ne pouvait rapprocher, un étant Germain et l'autre Romain puis au fil des pages deviennent des frères de sang, oui j'ai trouvé le scénario très intéressant, sans oublier les dessins et les couleurs de ce titre, chaque case est un régal pour les yeux.
Je relève ma note après le tome 3.
Ah De Crecy...! Je viens de découvrir cette série et je dois dire que je suis vraiment enthousiaste! Quelle jolie histoire! Fan de la première heure de Léon La Came, "Super Monsieur Fruit" et autre Bibendum céleste, j'ai redécouvert mon auteur préféré. Redécouvert parce qu'avec Journal d'un fantôme j'avais été déçu, mais vraiment déçu...
Dans cette série, on suit le parcours d'un chien garagiste misanthrope qui vole des pièces de voitures à ses clients (qui se déplacent tout en haut d'une montagne, là ou vit notre ami) afin de construire un super méga véhicule. Tout ceci dans le but de retrouver son seul et unique amour. Ah les histoires d'amour...
Un trait caractéristique de l'auteur, un léger sens du décalage, la route, les phrases poétiques, les concepts philosophiques...Tout y est pour une excellente bd !
Un vrai coup de cœur !
Un manga comme je les aime ! De la SF d'anticipation qui dépeint une société qui condamne 0.1% de sa jeunesse pour que le reste de la population redécouvre "la valeur de la vie".
Voici une société "bureaucratique totalitaire douce" qui sous couvert de ses couches successives de technocratie et de bonheur à tout prix (surtout économique...) a su rendre normale et acceptée une des choses les pires que l'on puisse concevoir : une peine de mort aléatoire pour des innocents pleinement accepté par sa population. Ou comment mettre en exergue le concept sociologique du monopole légitime de la violence physique par l'État...
C'est donc l'histoire d'un de ces jeunes bureaucrates chargés d'aller remettre ces fameux ikigami aux "heureux élus" pour leur signifier qu'il ne leur reste plus que 24h à vivre. Chaque tome nous propose deux histoires mettant en scène les réactions diverses de ces jeunes mis au pied du mur.
Passé la surprise de cette terrible idée, on pourrait avoir peur de tourner rapidement en rond. Mais Motorô Mase sait rebondir à merveille, faire évoluer son passeur de témoin (que l'on ne voit d'ailleurs que très peu), et surtout nous pousser vers l'empathie envers chacun de ses personnages. On les comprend. On les plaint. On s'imagine à leur place. On s'interroge à leur place : et MOI, je ferais quoi de ces dernière 24 heures ???
Côté dessin, on retrouve son trait fin et précis, que j'avais apprécié dans Heads, qui donne lieu à certaines planches magnifiques ! Certaines des doubles pages donnent une force au récit ! Et puis le découpage est d'une grande lisibilité. Bref, ça se lit tout seul !
Alors espérons que la suite soit du même tenant et nous donne à lire jusqu'à la lie un grand cru côté manga.
Que de qualités dans cette œuvre...
Commençons par l'aspect de l'objet, il s'agit d'un livre sensiblement différent des piles d'albums lambda qui font crouler les étals de librairie, à peine plus grand que le format habituellement usité, doté d'un dos joliment arrondi, paré d'une illustration respirant la sensualité. Noir Tango attire l'œil, titille et intrigue. C'est du travail éditorial beau et soigné, qui annonce un contenu hors normes.
Et effectivement, les premières planches nous font sentir que l'on est plongé dans une histoire peu ordinaire. Très classique dans le fond, originale de par son traitement.
C’est un drame familial, une histoire d'amour impossible, représentée par un visuel marquant, racontée sur un ton chaloupé comme le tango.
C'est surprenant, à tel point qu'il faut en lire quelques pages en hésitant avant d'être happé puis séduit par la maestria graphique de Philibert.
Car dans cet album, le visuel prime. Des cases lumineuses habitées de personnages déformés par les mouvements, de personnages souples sans angles abrupts, de personnages dansants, aimants et tellement vivants. Les couleurs sont magnifiques, c'est du grand art.
Quand le texte sobre et juste donne la mesure aux dessins, que la narration s'en trouve sublimée, c'est beau comme un pas de danse, c'est l'élégance pure due au talent de deux auteurs travaillant en parfaite symbiose, c'est Noir Tango
Oui le scénario est classique, déjà vu maintes fois même, il est inutile de parcourir la moitié de l'album pour en déceler les tenants et aboutissants. Ce terrain connu permet une immersion immédiate dans l'ambiance chaleureuse que diffusent doucement les pages.
Le héros, Miguel, a une belle gueule, un peu trop belle peut-être et sûrement trop grande. Homme du peuple, il s'oppose aux dictats imposés par sa belle famille, les puissants Sendoval. Isabel aime Miguel, mais ils ne peuvent s'épanouir que sur une piste de danse, endroit ou ils ne font qu'un, lieu où les barrières sociales n'existent plus... tout le reste les sépare.
Isabel est une terrienne qui souffre en silence, Miguel rêve de voyages et tente d'oublier son destin en passant son temps au lit de Maria quand il ne se bagarre pas.
Comme une danse, comme une transe, ce récit ne cesse de gagner en intensité au fil des pages.
Noir Tango est une œuvre dramatique mais non dénuée d'espoir, à l'image de la fin de l'histoire, la dernière planche est magnifique. Un cahier de croquis est là, en toute fin d'album, pour prolonger un peu le plaisir.
Cette œuvre est forte, cette œuvre est différente, cette œuvre est à lire, il ne reste qu'à oser le faire...
JJJ
Pfiouu...
Longtemps que la poésie d'un tel imaginaire ne m'avait pas autant touché !
"Clandestine" nous propose à travers le récit autobiographique d'une enfant abandonnée par sa mère une immersion dans l'imaginaire enfantin et leur vision du monde, avec un cadre familial bien particulier. Ça parait pompeux et un rien resucé tout ça, mais Virginie Cady a su trouver un fil simple, tout en poésie, pour nous narrer son histoire.
Et ce récit prend toute sa grandeur grâce au coup de crayon magistral de Marc-Renier. C'est simple, épuré (dessin aplat en noir & blanc), mais quelle sensibilité et expressivité ! Rien d'original sous ce coup de patte, mais seulement le trait juste qui sait exprimer à merveille ce que la scénariste veut nous exprimer.
Car c'est un véritable travail d'interprétation graphique que nous propose Marc-Renier. Amusez vous à ne reprendre que le texte et essayez d'illustrer ces propos... On se demande comment ont pu germer toutes ces idées qui collent parfaitement à ce que ressent notre petite Virginie !
Une BD d'une immense sensibilité, qui a su éviter le ton larmoyant qui aurait été facile au vu de la vie de notre jeune héroïne, et qui ne demande qu'à confirmer l'immense talent présenté par nos deux auteurs dans un second tome que j'attends avec impatience.
*****
La série ayant finalement été abandonnée, j'en déconseille finalement malheureusement l'achat, car cette série si bien parti ne connaitra finalement pas de dénouement. Dommage.
[Edit]Modification de la note après lecture de La Gloire d'Héra
Une histoire touchante que celle de Tirésias. La punition d'un soldat trop impétueux et orgueilleux qui va l'amener à découvrir des choses qu'il ne soupçonnait point. Je n'en dis pas plus de peur d'en trop révéler.
Gloire soit rendue à Zeus le jour où j'ai acheté ces 2 albums. Des couvertures magnifiques, un dessin somptueux qui trahit à la perfection les émotions, des tableaux exceptionnels qui reflètent magistralement les paysages de l'île hellénique, des illustrations princières en général. Les couleurs employées s'étalent sur une telle variété de couleurs afin de correspondre à l'ambiance du lieu. En somme, le dessin de Rossi sert à la perfection le scénario.
Parlons-en de l'histoire. Rythmée, ne souffrant d'aucun temps mort, elle parvient à nous tenir en haleine de la première à la dernière case de ce diptyque. Avec finesse et intelligence Le Tendre nous embarque pour un voyage en première classe. Les personnages sonnent vrais, les dialogues écrits aujourd'hui ont une consonance antique agréable. Le scénario est excellent, faisant la place belle à des situations croustillantes. De plus, le traitement de l'homosexualité et du rapport hommes-femmes est traité avec malice, loin d'être vulgaire et de céder à la tentation des scènes crues.
Vous l'aurez compris, Tirésias m'a enthousiasmé, autant à sa lecture qu'à la rédaction de son avis.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de la ligne claire... Du coup, j'ai été un peu dérouté au début, mais l'oeil s'y fait rapidement et à vrai dire je n'ai pas été déçu par ce premier album. On entre très vite dans l'histoire. Le scénario, même s'il est simple, tient parfaitement la route et on passe un agréable moment. Les amateurs de films d'espionnage des années 50-60 y trouveront certainement leur bonheur.
Espérons que les albums suivants seront de la même valeur... voire mieux ! Qui sait ?
Autre côté positif, le fait que chaque album raconte une histoire différente. Un peu marre des séries à rallonge !
Fantastique série !
Nous voilà dans un univers où la mort n'existe plus, où l'on doit user d'expédients, ou plutôt d'exécuteurs-récipiendaires d'âmes afin de faire "partir" les personnes trop âgées ou trop faibles. Au passage, cette morale est discutable, mais cela s'intègre bien à la philosophie de l'univers développé. Ce qui m'a plu avant tout, c'est la grande cohérence de l'ensemble. Je pensais être, avant de la lire, devant une intrigue enfantine dans un univers de fantasy.
Alors certes, les héros sont des enfants de 6 ans, avec beaucoup de comportements de cet âge (malgré un passage où ils semblent en avoir 10 de plus), mais l'ensemble n'est pas forcément recommandable pour les plus jeunes. Il y a des corps coupés en morceaux, des meurtres moralement contestables -je vais y revenir-, un peu de fesse aussi dans le tome 5.
Je parlais de "meurtres moralement contestables"... En fait il s'agit plutôt d'une sorte de sacrifice, d'un acte d'amour paternel (et je n'en dirai pas plus) véritablement déchirant. Il y a beaucoup d'émotion dans "Zorn et Dirna". Le thème principal me semble être celui de la famille, recomposée et tentant d'être heureuse malgré les aléas, les transformations, les errements et l'ambiance de chasse à l'homme. J'ai été vraiment touché par cette histoire, qui aurait peut-être pu se terminer à la fin du tome 3, même si une partie de l'intrigue n'était pas résolue.
La suite est tout de même intéressante, avec des développements et des nouveaux personnages qui mériteraient qu'on s'y attarde un peu plus. Je pensais que la série était abandonnée ou terminée, mais j'espère que la suite clôturera efficacement l'ensemble.
Avec tout ça, je n'ai même pas parlé du dessin... Le style de Bessadi et Trannoy (puis seulement Trannoy à partir du tome 3) est très agréable, très typé heroic fantasy/Soleil, mais il arrive à faire passer les émotions et à être également très dynamique dans les scènes d'action. Rare dans ce genre. Et puis que dire du travail des Color Twins et de Christian Lerolle aux couleurs, même si ce dernier utilise plus souvent les aplats que les premiers.
"Zorn et Dirna " est un classique.
Un style graphique fidèle à l'amitié et à la ligne claire de Hergé.
Une vraie vocation artistique pour ce pionnier de la bd africaine internationale que fut Mongo Sisé, décédé en 2008, à Kinshasa.
La mise en couleur admirablement réussie dévoile un coup de pinceau de maître.
Le récit bien ficelé avec des dialogues accrochants, signe sans ambigüité la maturité narrative de l'auteur...
Et, cerise sur le gâteau : l'humour bon enfant qui défile à travers ces bulles africaines se laisse savourer, sans modération, en famille ...
Une lecture autant prisée par des adultes que des enfants.
La couverture attrayante de cette bd a toujours articulé vers le succès : ses ventes en librairie.
A lire et à faire découvrir !
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La Brigade Chimérique
Je viens de lire le premier tome. J'en suis encore tout tremblant. Ce comics est une révolution qui ouvre une nouvelle porte pour le comics européen, et même pour la BD européenne d'ailleurs. L'auteur, Serge Lehman, est dépositaire d'une belle culture de la littérature SF depuis le 19ème siècle, jusqu'aux super-héros de maintenant. Il s'est presque malgré lui retrouvé à lancer ce St Graal de la BD européenne, je vous l'annonce : nous venons d'assister à la naissance de la PREMIERE BD de SUPER-HEROS 100% EUROPEENS. On ne pouvait pas réinventer le super-héros, ou les super-pouvoirs, mais l'adapter à notre culture avait toujours été un échec lamentable. Voilà qui est réparé. Ce comics est parvenu à amalgamer les mythes SF de notre continent, à récupérer les personnages de notre inconscient collectif, à employer un style littéraire, un vocabulaire qui sonne juste, à échapper aux anglicismes, et autres mauvaises traductions malvenues de concepts anglophones. Tout comme Marvel seul avait réussi à le faire, la Brigade Chimérique a redonné vie à nos mythes littéraires, et va même plus loin en transformant en mythes surhumains des personnes réels, comme Irène et Frédéric Joliot-Curie. Eh oui c'est un panthéon bien à nous qui vient de se créer sous nos yeux. Je pourrais disserter encore des heures, vous dire que ce récit nous incite à découvrir quantité de trésors littéraires oubliés, vous dévoiler comment ce récit est une métaphore de notre littérature SF tout comme on l'a vue dans Watchmen, etc, etc. Pourquoi les super-héros européens d'avant-guerre sont tombés dans l'oubli ? Pourquoi ce genre nous est complètement étranger depuis cette époque ? Deux mystères passionnant que nous espérerons résoudre. Un séïsme je vous dis.
Les Aigles de Rome
Marini j'adore.... Je me suis plongé dans les Aigles de Rome comme on se plonge dans un bain chaud un pied avant pour être sur de ne pas se brûler, et je me suis imprégné petit à petit de l'histoire de ces deux garçons que rien ne pouvait rapprocher, un étant Germain et l'autre Romain puis au fil des pages deviennent des frères de sang, oui j'ai trouvé le scénario très intéressant, sans oublier les dessins et les couleurs de ce titre, chaque case est un régal pour les yeux. Je relève ma note après le tome 3.
Salvatore
Ah De Crecy...! Je viens de découvrir cette série et je dois dire que je suis vraiment enthousiaste! Quelle jolie histoire! Fan de la première heure de Léon La Came, "Super Monsieur Fruit" et autre Bibendum céleste, j'ai redécouvert mon auteur préféré. Redécouvert parce qu'avec Journal d'un fantôme j'avais été déçu, mais vraiment déçu... Dans cette série, on suit le parcours d'un chien garagiste misanthrope qui vole des pièces de voitures à ses clients (qui se déplacent tout en haut d'une montagne, là ou vit notre ami) afin de construire un super méga véhicule. Tout ceci dans le but de retrouver son seul et unique amour. Ah les histoires d'amour... Un trait caractéristique de l'auteur, un léger sens du décalage, la route, les phrases poétiques, les concepts philosophiques...Tout y est pour une excellente bd ! Un vrai coup de cœur !
Ikigami - Préavis de mort
Un manga comme je les aime ! De la SF d'anticipation qui dépeint une société qui condamne 0.1% de sa jeunesse pour que le reste de la population redécouvre "la valeur de la vie". Voici une société "bureaucratique totalitaire douce" qui sous couvert de ses couches successives de technocratie et de bonheur à tout prix (surtout économique...) a su rendre normale et acceptée une des choses les pires que l'on puisse concevoir : une peine de mort aléatoire pour des innocents pleinement accepté par sa population. Ou comment mettre en exergue le concept sociologique du monopole légitime de la violence physique par l'État... C'est donc l'histoire d'un de ces jeunes bureaucrates chargés d'aller remettre ces fameux ikigami aux "heureux élus" pour leur signifier qu'il ne leur reste plus que 24h à vivre. Chaque tome nous propose deux histoires mettant en scène les réactions diverses de ces jeunes mis au pied du mur. Passé la surprise de cette terrible idée, on pourrait avoir peur de tourner rapidement en rond. Mais Motorô Mase sait rebondir à merveille, faire évoluer son passeur de témoin (que l'on ne voit d'ailleurs que très peu), et surtout nous pousser vers l'empathie envers chacun de ses personnages. On les comprend. On les plaint. On s'imagine à leur place. On s'interroge à leur place : et MOI, je ferais quoi de ces dernière 24 heures ??? Côté dessin, on retrouve son trait fin et précis, que j'avais apprécié dans Heads, qui donne lieu à certaines planches magnifiques ! Certaines des doubles pages donnent une force au récit ! Et puis le découpage est d'une grande lisibilité. Bref, ça se lit tout seul ! Alors espérons que la suite soit du même tenant et nous donne à lire jusqu'à la lie un grand cru côté manga.
Noir Tango
Que de qualités dans cette œuvre... Commençons par l'aspect de l'objet, il s'agit d'un livre sensiblement différent des piles d'albums lambda qui font crouler les étals de librairie, à peine plus grand que le format habituellement usité, doté d'un dos joliment arrondi, paré d'une illustration respirant la sensualité. Noir Tango attire l'œil, titille et intrigue. C'est du travail éditorial beau et soigné, qui annonce un contenu hors normes. Et effectivement, les premières planches nous font sentir que l'on est plongé dans une histoire peu ordinaire. Très classique dans le fond, originale de par son traitement. C’est un drame familial, une histoire d'amour impossible, représentée par un visuel marquant, racontée sur un ton chaloupé comme le tango. C'est surprenant, à tel point qu'il faut en lire quelques pages en hésitant avant d'être happé puis séduit par la maestria graphique de Philibert. Car dans cet album, le visuel prime. Des cases lumineuses habitées de personnages déformés par les mouvements, de personnages souples sans angles abrupts, de personnages dansants, aimants et tellement vivants. Les couleurs sont magnifiques, c'est du grand art. Quand le texte sobre et juste donne la mesure aux dessins, que la narration s'en trouve sublimée, c'est beau comme un pas de danse, c'est l'élégance pure due au talent de deux auteurs travaillant en parfaite symbiose, c'est Noir Tango Oui le scénario est classique, déjà vu maintes fois même, il est inutile de parcourir la moitié de l'album pour en déceler les tenants et aboutissants. Ce terrain connu permet une immersion immédiate dans l'ambiance chaleureuse que diffusent doucement les pages. Le héros, Miguel, a une belle gueule, un peu trop belle peut-être et sûrement trop grande. Homme du peuple, il s'oppose aux dictats imposés par sa belle famille, les puissants Sendoval. Isabel aime Miguel, mais ils ne peuvent s'épanouir que sur une piste de danse, endroit ou ils ne font qu'un, lieu où les barrières sociales n'existent plus... tout le reste les sépare. Isabel est une terrienne qui souffre en silence, Miguel rêve de voyages et tente d'oublier son destin en passant son temps au lit de Maria quand il ne se bagarre pas. Comme une danse, comme une transe, ce récit ne cesse de gagner en intensité au fil des pages. Noir Tango est une œuvre dramatique mais non dénuée d'espoir, à l'image de la fin de l'histoire, la dernière planche est magnifique. Un cahier de croquis est là, en toute fin d'album, pour prolonger un peu le plaisir. Cette œuvre est forte, cette œuvre est différente, cette œuvre est à lire, il ne reste qu'à oser le faire... JJJ
Clandestine
Pfiouu... Longtemps que la poésie d'un tel imaginaire ne m'avait pas autant touché ! "Clandestine" nous propose à travers le récit autobiographique d'une enfant abandonnée par sa mère une immersion dans l'imaginaire enfantin et leur vision du monde, avec un cadre familial bien particulier. Ça parait pompeux et un rien resucé tout ça, mais Virginie Cady a su trouver un fil simple, tout en poésie, pour nous narrer son histoire. Et ce récit prend toute sa grandeur grâce au coup de crayon magistral de Marc-Renier. C'est simple, épuré (dessin aplat en noir & blanc), mais quelle sensibilité et expressivité ! Rien d'original sous ce coup de patte, mais seulement le trait juste qui sait exprimer à merveille ce que la scénariste veut nous exprimer. Car c'est un véritable travail d'interprétation graphique que nous propose Marc-Renier. Amusez vous à ne reprendre que le texte et essayez d'illustrer ces propos... On se demande comment ont pu germer toutes ces idées qui collent parfaitement à ce que ressent notre petite Virginie ! Une BD d'une immense sensibilité, qui a su éviter le ton larmoyant qui aurait été facile au vu de la vie de notre jeune héroïne, et qui ne demande qu'à confirmer l'immense talent présenté par nos deux auteurs dans un second tome que j'attends avec impatience. ***** La série ayant finalement été abandonnée, j'en déconseille finalement malheureusement l'achat, car cette série si bien parti ne connaitra finalement pas de dénouement. Dommage.
Tirésias
[Edit]Modification de la note après lecture de La Gloire d'Héra Une histoire touchante que celle de Tirésias. La punition d'un soldat trop impétueux et orgueilleux qui va l'amener à découvrir des choses qu'il ne soupçonnait point. Je n'en dis pas plus de peur d'en trop révéler. Gloire soit rendue à Zeus le jour où j'ai acheté ces 2 albums. Des couvertures magnifiques, un dessin somptueux qui trahit à la perfection les émotions, des tableaux exceptionnels qui reflètent magistralement les paysages de l'île hellénique, des illustrations princières en général. Les couleurs employées s'étalent sur une telle variété de couleurs afin de correspondre à l'ambiance du lieu. En somme, le dessin de Rossi sert à la perfection le scénario. Parlons-en de l'histoire. Rythmée, ne souffrant d'aucun temps mort, elle parvient à nous tenir en haleine de la première à la dernière case de ce diptyque. Avec finesse et intelligence Le Tendre nous embarque pour un voyage en première classe. Les personnages sonnent vrais, les dialogues écrits aujourd'hui ont une consonance antique agréable. Le scénario est excellent, faisant la place belle à des situations croustillantes. De plus, le traitement de l'homosexualité et du rapport hommes-femmes est traité avec malice, loin d'être vulgaire et de céder à la tentation des scènes crues. Vous l'aurez compris, Tirésias m'a enthousiasmé, autant à sa lecture qu'à la rédaction de son avis.
Kaplan & Masson
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de la ligne claire... Du coup, j'ai été un peu dérouté au début, mais l'oeil s'y fait rapidement et à vrai dire je n'ai pas été déçu par ce premier album. On entre très vite dans l'histoire. Le scénario, même s'il est simple, tient parfaitement la route et on passe un agréable moment. Les amateurs de films d'espionnage des années 50-60 y trouveront certainement leur bonheur. Espérons que les albums suivants seront de la même valeur... voire mieux ! Qui sait ? Autre côté positif, le fait que chaque album raconte une histoire différente. Un peu marre des séries à rallonge !
Zorn & Dirna
Fantastique série ! Nous voilà dans un univers où la mort n'existe plus, où l'on doit user d'expédients, ou plutôt d'exécuteurs-récipiendaires d'âmes afin de faire "partir" les personnes trop âgées ou trop faibles. Au passage, cette morale est discutable, mais cela s'intègre bien à la philosophie de l'univers développé. Ce qui m'a plu avant tout, c'est la grande cohérence de l'ensemble. Je pensais être, avant de la lire, devant une intrigue enfantine dans un univers de fantasy. Alors certes, les héros sont des enfants de 6 ans, avec beaucoup de comportements de cet âge (malgré un passage où ils semblent en avoir 10 de plus), mais l'ensemble n'est pas forcément recommandable pour les plus jeunes. Il y a des corps coupés en morceaux, des meurtres moralement contestables -je vais y revenir-, un peu de fesse aussi dans le tome 5. Je parlais de "meurtres moralement contestables"... En fait il s'agit plutôt d'une sorte de sacrifice, d'un acte d'amour paternel (et je n'en dirai pas plus) véritablement déchirant. Il y a beaucoup d'émotion dans "Zorn et Dirna". Le thème principal me semble être celui de la famille, recomposée et tentant d'être heureuse malgré les aléas, les transformations, les errements et l'ambiance de chasse à l'homme. J'ai été vraiment touché par cette histoire, qui aurait peut-être pu se terminer à la fin du tome 3, même si une partie de l'intrigue n'était pas résolue. La suite est tout de même intéressante, avec des développements et des nouveaux personnages qui mériteraient qu'on s'y attarde un peu plus. Je pensais que la série était abandonnée ou terminée, mais j'espère que la suite clôturera efficacement l'ensemble. Avec tout ça, je n'ai même pas parlé du dessin... Le style de Bessadi et Trannoy (puis seulement Trannoy à partir du tome 3) est très agréable, très typé heroic fantasy/Soleil, mais il arrive à faire passer les émotions et à être également très dynamique dans les scènes d'action. Rare dans ce genre. Et puis que dire du travail des Color Twins et de Christian Lerolle aux couleurs, même si ce dernier utilise plus souvent les aplats que les premiers. "Zorn et Dirna " est un classique.
Bingo - Les Aventures d'un enfant africain
Un style graphique fidèle à l'amitié et à la ligne claire de Hergé. Une vraie vocation artistique pour ce pionnier de la bd africaine internationale que fut Mongo Sisé, décédé en 2008, à Kinshasa. La mise en couleur admirablement réussie dévoile un coup de pinceau de maître. Le récit bien ficelé avec des dialogues accrochants, signe sans ambigüité la maturité narrative de l'auteur... Et, cerise sur le gâteau : l'humour bon enfant qui défile à travers ces bulles africaines se laisse savourer, sans modération, en famille ... Une lecture autant prisée par des adultes que des enfants. La couverture attrayante de cette bd a toujours articulé vers le succès : ses ventes en librairie. A lire et à faire découvrir !