Un style graphique fidèle à l'amitié et à la ligne claire de Hergé.
Une vraie vocation artistique pour ce pionnier de la bd africaine internationale que fut Mongo Sisé, décédé en 2008, à Kinshasa.
La mise en couleur admirablement réussie dévoile un coup de pinceau de maître.
Le récit bien ficelé avec des dialogues accrochants, signe sans ambigüité la maturité narrative de l'auteur...
Et, cerise sur le gâteau : l'humour bon enfant qui défile à travers ces bulles africaines se laisse savourer, sans modération, en famille ...
Une lecture autant prisée par des adultes que des enfants.
La couverture attrayante de cette bd a toujours articulé vers le succès : ses ventes en librairie.
A lire et à faire découvrir !
Les chiffres sont effrayants. En France, en moyenne, 4000 femmes par mois sont victimes d’un viol, une femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint, etc. C’est pour informer et lutter contre ce fléau répandu à travers le monde que s’est érigé ce collectif d’auteurs.
Porté par Marie Moinard, initiatrice du projet, scénariste de plusieurs récits et éditrice, rédigé avec la caution morale et la participation de Amnesty International et de plusieurs associations, cet album regroupe pas moins de 34 auteurs majeurs de la bande dessinée parmi lesquels Emmanuel Lepage, Kris, Nicoby, Jeanne Puchol, Frédéric Jannin, André Geerts, Charles Masson, Philippe Caza, Daphné Collignon, Denis Lapière, Éric Corbeyran, Damien Vanders, etc..., qui se sont mobilisés pour lutter contre la violence faite aux femmes.
Les thèmes abordés sont entre autres : l'excision, le mariage forcé, la traite des êtres humains en vue de prostitution, le crime d'honneur, la lapidation, le viol comme arme de guerre, le viol et les préjugés, le harcèlement sexuel au travail, la violence conjugale, ... Tous ces thèmes sont traités avec force et justesse, de façon prenante et pédagogique. Outre les chiffres égrenés tout au long du bouquin, les récits qui m'ont le plus marqué sont ceux de Amnesty International sur la lapidation de la jeune Aisha Ibrahim Duhulow, 13 ans, mise à mort le 27 octobre 2008 par un groupe de 50 hommes qui l'ont lapidée dans un stade de la ville de Kismaayo en Somalie (l'illustration de René Follet est incroyable), de Denis Lapière sur le viol comme arme de guerre, illustré par Daphné Collignon, et celui de Marie Moinard, Eric Corbeyran et Damien Vanders sur la violence conjugale (20 pages) ; tous trois particulièrement bouleversants...
En France, environ 70 000 adolescentes de dix à dix-huit ans sont menacées d’être mariées de force, entre 55.000 et 65.000 fillettes ou femmes sont mutilées ou menacées de l’être. Chaque année dans le monde, 5 000 femmes sont tuées au nom de l’honneur, des centaines de milliers de femmes sont victimes de la traite en vue de la prostitution. Il y a en moyenne 4000 viols par mois en France… Ces chiffres donnent le vertige.
Devant ces chiffres et les thèmes développés, les auteurs, par leur talent, arrivent à se faire oublier pour nous laisser seuls face à notre lecture et cette réalité qui nous fait forcément réfléchir… Le livre est rempli d’informations, de données chiffrées, de mots-clés, qui nous apprennent beaucoup de choses et nous permettent de mieux appréhender le phénomène et son ampleur dramatique. Nous ne pourrons plus dire en 2009 que nous ne savions pas…
Contrairement à ce qu'écrit le précédent intervenant, cet ouvrage donne des solutions pour tenter de sortir de cet engrenage... notamment en encourageant les femmes à prendre la parole et à se défendre (des adresses d'associations sont données, etc...), les récits n'ont évidemment rien de "cas particuliers" puisqu'ils se basent sur des statistiques (rappelées dans le livre), et "tous les hommes" ne sont pas stigmatisés puisque plusieurs protagonistes positifs (voir dans le récit "Awa" par exemple) sont des hommes et que d'autre part nombre d'auteurs participant à ce collectif sont des hommes !... Tout ceci est donc totalement faux.
Un ouvrage indispensable donc, qui aidera peut-être à libérer la parole pour qu’enfin un jour cessent ces violences...
Flblb est un petit éditeur, qui a choisi, avec ce Journal de Jo Manix, de puiser dans le patrimoine de l'underground français. En effet Joëlle Guillevic fut une figure des fanzines BD des années 1990. Bien avant d'autres, et surtout longtemps avant les blogs BD, elle choisit, en marge de ses productions commerciales, de raconter sa vie quotidienne par le biais d'un journal dessiné.
Nous avons donc là le Journal de Jo Manix, commencé en 1994 et tenu jusqu'à la mort de l'auteure d'un cancer en 2001. Ne vous fiez pas à son abord naïf, Joëlle propose de vivre de l'intérieur le quotidien d'un couple de jeunes auteurs qui a du mal à vivre de sa production, mais dont l'enthousiasme leur amène beaucoup de sympathie et d'aides. Le moindre petit contrat décroché est une fête, le moindre petit pépin a des allures de catastrophe. Pourtant Joëlle et Nyls prennent la vie du bon côté, profitent autant qu'ils peuvent de la douceur de vivre en Bretagne, et accroissent leur réseau d'amis et de relations.
Joëlle y parle donc de ses soucis de création, des problèmes de logistique, des films qu'elle voit, de soucis intimes aussi parfois.
L'ensemble est un tableau à la fois réaliste et parfois touchant de la vie de ces deux jeunes auteurs. Seul bémol, certaines pages sont envahies par les textes, au détriment du dessin, même si celui-ci est "rapide", et se présente plus sous forme de croquis.
Cette BD a été pour moi un choc : je ne savais pas qu’en 1931 avait eu lieu une exposition coloniale, et que de nombreux hommes, en particulier ceux venant de Nouvelle-Calédonie, avaient été exposés comme des animaux sauvages au grand public… Adapté d’un best-seller de Didier Daeninckx, ce one shot revient donc sur cet « évènement ». Emmanuel Reuzé, déjà auteur de « Ubu Roi (Reuzé) » explore une autre forme d’absurde, non pas issue de l’imaginaire d’un autre auteur, mais cette fois-ci très réelle, même si Daeninckx a un peu romancé le sujet pour y mettre plus d’action. Du coup le dessinateur utilise un style plus réaliste, plus en adéquation avec la réalité de l’histoire. Un style qui manque d’expressivité à mon goût, les personnages ayant un air impavide la plupart du temps, s’exprimant la bouche fermée. Mais la richesse de sa mise en scène et le sérieux qu’il met à illustrer le sujet finissent par emporter l’adhésion du lecteur. Nous avons en prime, en fin d’album, le témoignage de Daeninckx sur sa découverte de cette histoire et un chouïa d’éléments de culture kanak (ce terme étant invariable et à séparer de « canaque », considéré comme typique de l’époque coloniale).
Petite anecdote : l’un des kanaks envoyés à l’époque à Paris s’appelait Karembeu… Il s’agissait de l’arrière-grand-père du footballeur champion du monde en 1998. Ce dernier en garda longtemps une énorme rancœur –de notoriété publique d’ailleurs- envers l’Etat français.
Le régulateur est une des rares séries sur lesquelles j'ai flashé grâce aux couvertures et aux magnifiques dessins.
Pour faire court, je suis tout simplement rentré dans cet univers steam punk et cela grâce à un graphisme ahurissant de beauté et de dégradé. L'univers est rendu avec maestria et on ressent vraiment le croisement entre les différentes époques. Le héros ou anti-héros, Aristide Nyx est un personnage inquiétant avec une allure à la chapeau melon et bottes de cuir et un flegme typiquement anglais, mais en plus, il n'est pas lisse du tout, car il cache un secret relativement terrible et intéressant. Et je ne parle pas encore des personnages féminins, sexys mais assez en nuance, avec une blonde incendiaire au pouvoir plus qu'original et une rousse dichotomique dont on ne sait pas trop les intérêts.
Le scénario est intéressant notamment avec des rebondissements assez bien placés et des scènes d'action rondement menées. Il faut dire aussi que l'univers créé se prête vraiment à une pléiade de scénarios originaux. Enfin, on se rapproche vraiment d'une ambiance à la bioshock, donc un univers travaillé, profond et vraiment angoissant.
Néanmoins, le régulateur pêche par un tome 3 inutile, qui n'apporte rien au scénario (une hypothétique vente commerciale ? ) et des détails qui s'effiloche au fil des tomes ( manque de temps pour Moreno ? ). Il en reste tout de même une bonne grosse surprise pour moi, et je conseille fortement cette série!
Woaw! tout d'abord je me suis étonné de vos commentaires, puis j'ai regardé les "immanquables" de ce site, Astérix, Picsou et Spirou. ^^ C'est fini les années 60 les amis. ^^'
Metamuta est une œuvre contemporaine et magnifique, je dirais même la BD de l'année pour moi !
Et il a son intérêt dans Mutafukaz car il se passe juste entre le tome 2 et le tome 3 dans la tête d'Angelino pendant qu'il est laissé pour mort et on en apprend enfin plus sur le passé d'Angelino, sur sa mère qui a dû l'abandonner, on rentre dans des souvenirs inconscients, dans des fantasmes, on a tout une BD rien que pour rentrer dans sa tête un instant...
Et pour le style de Jérémie Labsolu, il sert complètement l'histoire, c'est bordélique, c'est brouillon, êtes vous déjà entré dans la tête d'un orphelin poursuivi par des aliens dans une ville tel que Dark Meat City ? ^^
Si vous ne me comprenez pas et que vous préférez les gros nez franco belge ^^', c'est que l'on ne vient pas du même monde. Et je pense que personne n'a raison, c'est juste une différence de point de vue, sachez juste que pendant que vous avez mal aux yeux en lisant Metamuta, moi je vomis dés que j'ouvre Astérix. ^^
Très bonne surprise que cette Marzi !
Tout d’abord, découvrir la réalité du quotidien d’une gamine du peuple dans la Pologne d’avant Glasnozt est très amusant. Nous connaissions l’existence des files devant les magasins, des tickets de rationnement pour l’essence, de la présence d’une pression morale et politique apte à briser toute volonté dissidente (du moins durant un certains temps), mais les voir au travers de yeux d’une gamine nous ouvre les nôtres bien mieux que n’importe quel discours.
Ensuite, le ton employé est très agréable. Marzi ne se plaint pas de sa condition. Son existence est telle qu’elle est, avec ses bons côtés et ses mauvais. On est loin d’un discours larmoyant sur la pauvre condition des habitants de l’Est, car ces récits sont avant tout tendres et amusants.
Enfin, le trait de Savoia est intelligemment naïf. Grâce à ce style, je « crois » à cette petite Marzi.
Reste une narration très présente, qui risque de décourager certains lecteurs. Personnellement, je l’ai trouvé très agréable, et son aspect documentaire, couplé à la simplicité de son style ont suffit à gommer les effets néfastes de son omniprésence.
Lecture chaudement conseillée (pour une série qui devrait être présente dans toutes les bibliothèques scolaires).
Quel plaisir de retrouver MAM !!!
A ma grande surprise, il délaisse ses jeux sur le support pour se consacrer principalement aux mots. Le scénario est très dense, les textes sont très élaborés et comportent des tournures murement réfléchies.
Il y a un aspect philosophique important mais pas seulement. MAM traite du sujet comme si il était vu depuis les principales corporations professionnelles.
C'est impossible à résumer, cette BD se doit d'être lue pour s'en faire un avis.
Graphiquement, c'est sobre mais efficace. J'aime ce genre de dessin où l'on retrouve comme dans certains Tardi juste du noir, du blanc et 2 teintes de gris. C'est classe et esthétique.
Ce one shot est du lourd dans tous les sens du terme. J'ai segmenté ma lecture en deux fois.
J'ai aussi apprécié la couverture qui comme pour La Guerre des OGM est de grande qualité et similaire aux productions Futuropolis. La pagination est importante et le prix raisonnable.
Cette BD n'a pas de défaut et me réjouit totalement.
Il fallait oser en faire une BD.
Ce projet me conforte sur le fait que la BD est un bon vecteur pour les documentaires.
Les auteurs ont fait un travail de recherches sérieux.
Ce one shot est structuré et argumenté. Certes il semble prendre un parti-pris : celui des anti-OGM mais dès le départ les différents types d'OGM et surtout d'utilisations d'OGM sont bien spécifiés. En fait, les problèmes sont principalement localisés sur les OGM agricoles et le lobby énorme des majors dont la principale : Monsanto.
On découvre chronologiquement les différentes étapes de développement, mais aussi des législations. Le sujet est complexe et demande toute l'attention.
Je préfère laisser chacun se faire sa propre opinion, mais je conseille la lecture de cette BD qui offre tous les éléments connus à ce jour.
Le dessin couleur est orienté illustration et accompagne à merveille le propos.
J'ai vraiment apprécié cette BD. Je tiens à souligner la qualité de la couverture semblable à ce qui se fait chez Futuropolis.
Le prix est d'ailleurs très honnête (17,50 euros) pour 156 pages.
Oukcébo !
Franchement chapeau ! Il y a longtemps que je n'avais pas pris un tel pied visuel avec une BD dont les auteurs m'étaient totalement inconnus. La mise en couleur directe est franchement époustouflante ! Et puis, c'est chaud, rythmé, y'a de l'ambiance, de l'épique, bref : ça fonctionne !
Nous voici en effet lancés sur les talons de Fergus, détective cynique et flegmatique, à qui les aventures les plus loufoques arrivent, dans un univers futuriste encore plus dégenté.
Alors si certains reprocheront à cette BD le côté vite emballé/pesé de ce one shot, j'ai trouvé pour ma part que cela collait bien au personnage qui oscillait entre un James Bond de bas étage et un Brett Sainclair d'amicalement votre : tout lui arrive mais rien ne l'atteint.
En espérant une suite qui permettrait d'approfondir cet univers prometteur, je vous en conseille vivement la lecture !
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Bingo - Les Aventures d'un enfant africain
Un style graphique fidèle à l'amitié et à la ligne claire de Hergé. Une vraie vocation artistique pour ce pionnier de la bd africaine internationale que fut Mongo Sisé, décédé en 2008, à Kinshasa. La mise en couleur admirablement réussie dévoile un coup de pinceau de maître. Le récit bien ficelé avec des dialogues accrochants, signe sans ambigüité la maturité narrative de l'auteur... Et, cerise sur le gâteau : l'humour bon enfant qui défile à travers ces bulles africaines se laisse savourer, sans modération, en famille ... Une lecture autant prisée par des adultes que des enfants. La couverture attrayante de cette bd a toujours articulé vers le succès : ses ventes en librairie. A lire et à faire découvrir !
En chemin elle rencontre...
Les chiffres sont effrayants. En France, en moyenne, 4000 femmes par mois sont victimes d’un viol, une femme meurt tous les 2 jours et demi sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint, etc. C’est pour informer et lutter contre ce fléau répandu à travers le monde que s’est érigé ce collectif d’auteurs. Porté par Marie Moinard, initiatrice du projet, scénariste de plusieurs récits et éditrice, rédigé avec la caution morale et la participation de Amnesty International et de plusieurs associations, cet album regroupe pas moins de 34 auteurs majeurs de la bande dessinée parmi lesquels Emmanuel Lepage, Kris, Nicoby, Jeanne Puchol, Frédéric Jannin, André Geerts, Charles Masson, Philippe Caza, Daphné Collignon, Denis Lapière, Éric Corbeyran, Damien Vanders, etc..., qui se sont mobilisés pour lutter contre la violence faite aux femmes. Les thèmes abordés sont entre autres : l'excision, le mariage forcé, la traite des êtres humains en vue de prostitution, le crime d'honneur, la lapidation, le viol comme arme de guerre, le viol et les préjugés, le harcèlement sexuel au travail, la violence conjugale, ... Tous ces thèmes sont traités avec force et justesse, de façon prenante et pédagogique. Outre les chiffres égrenés tout au long du bouquin, les récits qui m'ont le plus marqué sont ceux de Amnesty International sur la lapidation de la jeune Aisha Ibrahim Duhulow, 13 ans, mise à mort le 27 octobre 2008 par un groupe de 50 hommes qui l'ont lapidée dans un stade de la ville de Kismaayo en Somalie (l'illustration de René Follet est incroyable), de Denis Lapière sur le viol comme arme de guerre, illustré par Daphné Collignon, et celui de Marie Moinard, Eric Corbeyran et Damien Vanders sur la violence conjugale (20 pages) ; tous trois particulièrement bouleversants... En France, environ 70 000 adolescentes de dix à dix-huit ans sont menacées d’être mariées de force, entre 55.000 et 65.000 fillettes ou femmes sont mutilées ou menacées de l’être. Chaque année dans le monde, 5 000 femmes sont tuées au nom de l’honneur, des centaines de milliers de femmes sont victimes de la traite en vue de la prostitution. Il y a en moyenne 4000 viols par mois en France… Ces chiffres donnent le vertige. Devant ces chiffres et les thèmes développés, les auteurs, par leur talent, arrivent à se faire oublier pour nous laisser seuls face à notre lecture et cette réalité qui nous fait forcément réfléchir… Le livre est rempli d’informations, de données chiffrées, de mots-clés, qui nous apprennent beaucoup de choses et nous permettent de mieux appréhender le phénomène et son ampleur dramatique. Nous ne pourrons plus dire en 2009 que nous ne savions pas… Contrairement à ce qu'écrit le précédent intervenant, cet ouvrage donne des solutions pour tenter de sortir de cet engrenage... notamment en encourageant les femmes à prendre la parole et à se défendre (des adresses d'associations sont données, etc...), les récits n'ont évidemment rien de "cas particuliers" puisqu'ils se basent sur des statistiques (rappelées dans le livre), et "tous les hommes" ne sont pas stigmatisés puisque plusieurs protagonistes positifs (voir dans le récit "Awa" par exemple) sont des hommes et que d'autre part nombre d'auteurs participant à ce collectif sont des hommes !... Tout ceci est donc totalement faux. Un ouvrage indispensable donc, qui aidera peut-être à libérer la parole pour qu’enfin un jour cessent ces violences...
Le Journal de Jo Manix
Flblb est un petit éditeur, qui a choisi, avec ce Journal de Jo Manix, de puiser dans le patrimoine de l'underground français. En effet Joëlle Guillevic fut une figure des fanzines BD des années 1990. Bien avant d'autres, et surtout longtemps avant les blogs BD, elle choisit, en marge de ses productions commerciales, de raconter sa vie quotidienne par le biais d'un journal dessiné. Nous avons donc là le Journal de Jo Manix, commencé en 1994 et tenu jusqu'à la mort de l'auteure d'un cancer en 2001. Ne vous fiez pas à son abord naïf, Joëlle propose de vivre de l'intérieur le quotidien d'un couple de jeunes auteurs qui a du mal à vivre de sa production, mais dont l'enthousiasme leur amène beaucoup de sympathie et d'aides. Le moindre petit contrat décroché est une fête, le moindre petit pépin a des allures de catastrophe. Pourtant Joëlle et Nyls prennent la vie du bon côté, profitent autant qu'ils peuvent de la douceur de vivre en Bretagne, et accroissent leur réseau d'amis et de relations. Joëlle y parle donc de ses soucis de création, des problèmes de logistique, des films qu'elle voit, de soucis intimes aussi parfois. L'ensemble est un tableau à la fois réaliste et parfois touchant de la vie de ces deux jeunes auteurs. Seul bémol, certaines pages sont envahies par les textes, au détriment du dessin, même si celui-ci est "rapide", et se présente plus sous forme de croquis.
Cannibale
Cette BD a été pour moi un choc : je ne savais pas qu’en 1931 avait eu lieu une exposition coloniale, et que de nombreux hommes, en particulier ceux venant de Nouvelle-Calédonie, avaient été exposés comme des animaux sauvages au grand public… Adapté d’un best-seller de Didier Daeninckx, ce one shot revient donc sur cet « évènement ». Emmanuel Reuzé, déjà auteur de « Ubu Roi (Reuzé) » explore une autre forme d’absurde, non pas issue de l’imaginaire d’un autre auteur, mais cette fois-ci très réelle, même si Daeninckx a un peu romancé le sujet pour y mettre plus d’action. Du coup le dessinateur utilise un style plus réaliste, plus en adéquation avec la réalité de l’histoire. Un style qui manque d’expressivité à mon goût, les personnages ayant un air impavide la plupart du temps, s’exprimant la bouche fermée. Mais la richesse de sa mise en scène et le sérieux qu’il met à illustrer le sujet finissent par emporter l’adhésion du lecteur. Nous avons en prime, en fin d’album, le témoignage de Daeninckx sur sa découverte de cette histoire et un chouïa d’éléments de culture kanak (ce terme étant invariable et à séparer de « canaque », considéré comme typique de l’époque coloniale). Petite anecdote : l’un des kanaks envoyés à l’époque à Paris s’appelait Karembeu… Il s’agissait de l’arrière-grand-père du footballeur champion du monde en 1998. Ce dernier en garda longtemps une énorme rancœur –de notoriété publique d’ailleurs- envers l’Etat français.
Le Régulateur
Le régulateur est une des rares séries sur lesquelles j'ai flashé grâce aux couvertures et aux magnifiques dessins. Pour faire court, je suis tout simplement rentré dans cet univers steam punk et cela grâce à un graphisme ahurissant de beauté et de dégradé. L'univers est rendu avec maestria et on ressent vraiment le croisement entre les différentes époques. Le héros ou anti-héros, Aristide Nyx est un personnage inquiétant avec une allure à la chapeau melon et bottes de cuir et un flegme typiquement anglais, mais en plus, il n'est pas lisse du tout, car il cache un secret relativement terrible et intéressant. Et je ne parle pas encore des personnages féminins, sexys mais assez en nuance, avec une blonde incendiaire au pouvoir plus qu'original et une rousse dichotomique dont on ne sait pas trop les intérêts. Le scénario est intéressant notamment avec des rebondissements assez bien placés et des scènes d'action rondement menées. Il faut dire aussi que l'univers créé se prête vraiment à une pléiade de scénarios originaux. Enfin, on se rapproche vraiment d'une ambiance à la bioshock, donc un univers travaillé, profond et vraiment angoissant. Néanmoins, le régulateur pêche par un tome 3 inutile, qui n'apporte rien au scénario (une hypothétique vente commerciale ? ) et des détails qui s'effiloche au fil des tomes ( manque de temps pour Moreno ? ). Il en reste tout de même une bonne grosse surprise pour moi, et je conseille fortement cette série!
Mutafukaz - Métamuta
Woaw! tout d'abord je me suis étonné de vos commentaires, puis j'ai regardé les "immanquables" de ce site, Astérix, Picsou et Spirou. ^^ C'est fini les années 60 les amis. ^^' Metamuta est une œuvre contemporaine et magnifique, je dirais même la BD de l'année pour moi ! Et il a son intérêt dans Mutafukaz car il se passe juste entre le tome 2 et le tome 3 dans la tête d'Angelino pendant qu'il est laissé pour mort et on en apprend enfin plus sur le passé d'Angelino, sur sa mère qui a dû l'abandonner, on rentre dans des souvenirs inconscients, dans des fantasmes, on a tout une BD rien que pour rentrer dans sa tête un instant... Et pour le style de Jérémie Labsolu, il sert complètement l'histoire, c'est bordélique, c'est brouillon, êtes vous déjà entré dans la tête d'un orphelin poursuivi par des aliens dans une ville tel que Dark Meat City ? ^^ Si vous ne me comprenez pas et que vous préférez les gros nez franco belge ^^', c'est que l'on ne vient pas du même monde. Et je pense que personne n'a raison, c'est juste une différence de point de vue, sachez juste que pendant que vous avez mal aux yeux en lisant Metamuta, moi je vomis dés que j'ouvre Astérix. ^^
Marzi
Très bonne surprise que cette Marzi ! Tout d’abord, découvrir la réalité du quotidien d’une gamine du peuple dans la Pologne d’avant Glasnozt est très amusant. Nous connaissions l’existence des files devant les magasins, des tickets de rationnement pour l’essence, de la présence d’une pression morale et politique apte à briser toute volonté dissidente (du moins durant un certains temps), mais les voir au travers de yeux d’une gamine nous ouvre les nôtres bien mieux que n’importe quel discours. Ensuite, le ton employé est très agréable. Marzi ne se plaint pas de sa condition. Son existence est telle qu’elle est, avec ses bons côtés et ses mauvais. On est loin d’un discours larmoyant sur la pauvre condition des habitants de l’Est, car ces récits sont avant tout tendres et amusants. Enfin, le trait de Savoia est intelligemment naïf. Grâce à ce style, je « crois » à cette petite Marzi. Reste une narration très présente, qui risque de décourager certains lecteurs. Personnellement, je l’ai trouvé très agréable, et son aspect documentaire, couplé à la simplicité de son style ont suffit à gommer les effets néfastes de son omniprésence. Lecture chaudement conseillée (pour une série qui devrait être présente dans toutes les bibliothèques scolaires).
Dieu en personne
Quel plaisir de retrouver MAM !!! A ma grande surprise, il délaisse ses jeux sur le support pour se consacrer principalement aux mots. Le scénario est très dense, les textes sont très élaborés et comportent des tournures murement réfléchies. Il y a un aspect philosophique important mais pas seulement. MAM traite du sujet comme si il était vu depuis les principales corporations professionnelles. C'est impossible à résumer, cette BD se doit d'être lue pour s'en faire un avis. Graphiquement, c'est sobre mais efficace. J'aime ce genre de dessin où l'on retrouve comme dans certains Tardi juste du noir, du blanc et 2 teintes de gris. C'est classe et esthétique. Ce one shot est du lourd dans tous les sens du terme. J'ai segmenté ma lecture en deux fois. J'ai aussi apprécié la couverture qui comme pour La Guerre des OGM est de grande qualité et similaire aux productions Futuropolis. La pagination est importante et le prix raisonnable. Cette BD n'a pas de défaut et me réjouit totalement.
La guerre des OGM
Il fallait oser en faire une BD. Ce projet me conforte sur le fait que la BD est un bon vecteur pour les documentaires. Les auteurs ont fait un travail de recherches sérieux. Ce one shot est structuré et argumenté. Certes il semble prendre un parti-pris : celui des anti-OGM mais dès le départ les différents types d'OGM et surtout d'utilisations d'OGM sont bien spécifiés. En fait, les problèmes sont principalement localisés sur les OGM agricoles et le lobby énorme des majors dont la principale : Monsanto. On découvre chronologiquement les différentes étapes de développement, mais aussi des législations. Le sujet est complexe et demande toute l'attention. Je préfère laisser chacun se faire sa propre opinion, mais je conseille la lecture de cette BD qui offre tous les éléments connus à ce jour. Le dessin couleur est orienté illustration et accompagne à merveille le propos. J'ai vraiment apprécié cette BD. Je tiens à souligner la qualité de la couverture semblable à ce qui se fait chez Futuropolis. Le prix est d'ailleurs très honnête (17,50 euros) pour 156 pages.
Fergus Détective Publicitaire
Oukcébo ! Franchement chapeau ! Il y a longtemps que je n'avais pas pris un tel pied visuel avec une BD dont les auteurs m'étaient totalement inconnus. La mise en couleur directe est franchement époustouflante ! Et puis, c'est chaud, rythmé, y'a de l'ambiance, de l'épique, bref : ça fonctionne ! Nous voici en effet lancés sur les talons de Fergus, détective cynique et flegmatique, à qui les aventures les plus loufoques arrivent, dans un univers futuriste encore plus dégenté. Alors si certains reprocheront à cette BD le côté vite emballé/pesé de ce one shot, j'ai trouvé pour ma part que cela collait bien au personnage qui oscillait entre un James Bond de bas étage et un Brett Sainclair d'amicalement votre : tout lui arrive mais rien ne l'atteint. En espérant une suite qui permettrait d'approfondir cet univers prometteur, je vous en conseille vivement la lecture !