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Couverture de la série Face de Lune
Face de Lune

Une BD comme je les aime : déroutante ! C'est superbe. Ça reste du Jodo au scénario : dur et dérangeant quand même, sale parfois. ... Et Bouq au dessin : dur et dérangeant... aussi. Le cocktail fait mal donc, et on peut sans doute être allergique. Mais quel univers ! Une dictature des Œufs, des tsunamis réguliers, des révoltés anars, des religieux dangereux, bref que des tarés... Et en marge de tout ça, un heureux doux dingue qui semble être le héros absurde, au-dessus de ce monde dégueux. Quelle poésie ! " Le poète est semblable au prince des nuées, qui hante la tempête et se rit de l'archer "

10/01/2010 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série OVNI
OVNI

Encore une production Trondheim qui porte parfaitement son nom ! Car il s'agit bien d'un OVNI ludique comme littéraire dont il s'agit ici. Curieusement j'ai fait le cheminement inverse pour connaître cette petite BD (mais est-ce encore de la BD ?) en m'attardant sur la série d'animation dont vous pouvez voir un épisode par là Mais l'heure n'est pas à déblatérer sur un produit dérivé mais bien sur ce petit album cartonné qui vous donnera bien du plaisir pour peu que vous vous prêtiez au jeu. L'histoire totalement muette se résume en ces quelques lignes : un charmant petit extra terrestre échoue sur notre bonne vieille planète bleue avec sa charmante petite soucoupe. La couverture correspond d'ailleurs à l'introduction et le dos à sa conclusion heureuse et les pages ne sont constituées que de doubles pages montrant les différents cheminements de notre héros à travers les âges de notre civilisation jusqu'à notre époque contemporaine ainsi que son influence sur notre évolution !!! Ainsi l'album est parsemé de découvertes essentielles comme celle de l'utilisation du feu, d'un gourdin de bois ou de la poussée d'Archimède pour ne citer que les premières qui seront de surcroit utilisées à mauvais escient pour le petit protagoniste qui termine invariablement écrabouillé, noyé, mangé, assassiné dans des postures souvent drôles et même souvent gores ! Car oui, à l'instar des livres dont vous êtes le héros, il y a plusieurs issues par page à la promenade de notre personnage et une seule le ramènera à sa maison ! :) L'intérêt dans la lecture, c'est justement de lire toutes les situations probables comme improbables qui ne manquent pas d'arriver. Le montage est assez impressionnant car les pages pourraient se juxtaposer les unes derrière les autres sans aucun problème ! Et les dessins sont juste magnifiques, les personnages sont mignons, cruels, drôles et l'ensemble ne manque pas d'imagination. Il est même assez poilant de voir parfois que certaines situations ont leur répercussion seulement quelques pages plus loin ce qui encourage le lecteur à faire quelques allers-retours dans sa lecture. Pour comparer l'ensemble à la série des Mister O ou Mister I, la narration est beaucoup moins limitée et finalement assez drôle. C'est très ludique et peut même être lu par un public assez jeune de 10 ans pour pouvoir décoder les mécanismes de narration finalement assez simples car explicites. De plus malgré l'apport de morts sanguinolentes, le coté trash et scato des deux séries suscitées est absent. Personnellement je me suis régalé et me félicite de cette acquisition pas si rapide à lire que cela et sur laquelle je pense revenir régulièrement pour m'offrir une tranche de décontraction et de déconnade en toute simplicité. Et puis il y a trois bestioles cachées dans les pages à retrouver et que je m'évertue à rechercher en vain (Spooky, les as tu trouvées ? ;) ) Pour finir, je reste amusé et admiratif de tout le travail apporté pour que l'ensemble garde son élégante cohérence du début à la fin. Un exercice inhabituel, un peu différent de la production habituelle mais que je recommande à tous, enfin bref c'est à lire, à offrir ou à posséder mais en tous cas ça mérite amplement un gros coup de coeur !

10/01/2010 (modifier)
Par AqME
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Ligue des Gentlemen Extraordinaires
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

Le père noël a été très généreux cette année puisqu'il m'a offert le coffret de la ligue des gentlemen extraordinaires. Je suis un fan d'Alan Moore depuis la lecture de Watchmen et je dois dire qu'avec la ligue, il ne m'a pas déçu. Cet auteur est vraiment éclectique avec From Hell, sombre et historique, Watchmen, apocalyptique et rétro-futuriste et la ligue fantastique et complètement déjanté. Parlons tout d'abord des dessins, le trait de Kevin O'Neill est franc, et, même si à priori il parait simple et peu détaillé, il fourmille de petites attentions et intentions envers le lecteur, ce qui force à s'attarder sur chaque planche et chaque vignette. Les décors sont bien rendus, notamment avec les grandes villes et la débauche de l'humanité, les visages sont bien retranscrits et on distingue les émotions de chaque personnage. Niveau action, le trait devient plus nerveux et c'est ce qui fait tout son charme à l'œuvre, un dessin à la fois doux et vif, avec une multitude de détails. Ensuite, le scénario est vraiment très bon, on entre directement dans cette épopée avec divers personnage de la littérature classique anglaise du XIXème siècle. Et là où il y aurait pu avoir un imbroglio totalement incohérent, on se retrouve avec une équipe certes très différentes mais aussi très soudée et on retrouve une unité au sein de plusieurs personnages. Là l'histoire s'impose avec les différents états d'âme de chaque personnage: le fatalisme de Hyde dans le volume 2, l'opportunité de Hawley Griffin et la rigueur de Némo. J'ai vraiment eu l'impression de voir plusieurs petites histoires dans une histoire avec une psychologie de chaque personnage très profonde et fidèle aux œuvres d'origine. En bref, encre un coup de maître de la part d'Alan Moore! La narration est aussi très bonne, et on suit avec une avidité et une curiosité les aventures de nos héros. Enfin, je finirai sur l'objet en lui-même et tous les bonus. On ressent au travers des histoires illustrées d'Alan Moore, son amour pour des certains Edgar Allan Poe ou encore H.P. Lovecraft, avec une imagination débordante et une culture littéraire fantastique vraiment profonde. Reste aussi dans l'almanach, des références et des hommages à beaucoup d'auteurs de genre tel que Moorcock avec Elric. Un grand bravo à ce monsieur qu'est Alan Moore et à son œuvre fantastique. En un mot: Merci.

09/01/2010 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Chat du kimono
Le Chat du kimono

Voilà, j'ai fini par prendre le temps de lire cette BD remarquée mais qui ne m'attirait pas plus que ça... Et bien m'en a pris, car c'est un véritable coup de coeur ! C'est un grand voyage que nous propose Nancy Peña ! Graphique, géographique, littéraire, bref, on est mené de surprise en surprise, guidé par un chat noir en mal de son kimono... Et c'est ce ton et cette originalité qui fait la force de cette BD. Un vrai petit bijou tout en noir et blanc, ciselé façon art déco. Le découpage et la narration sont d'emblée mis à contribution pour découper ce récit. On joue des genres et des légendes pour essayer de suivre les moustaches de notre marcou qui se glisse et se cache dans les noirs de ces pages... Et dans le sillage de cette quête improbable défile une ribambelle de personnages tous plus inattendus qu'attachants. La patte si particulière de Nancy Peña fait ensuite le reste pour donner une grande cohérence à son histoire et rendre le récit d'une grande fluidité. Jeu de noirs, de textures et de motifs sont pour moi le coeur même et la réelle force de ce one shot. Moi qui partais un peu à reculons dans cette lecture, je me suis fait littéralement embarqué ! Et c'est avec empressement que je vais de ce pas me plonger dans la lecture de Tea Party en espérant y retrouver cette ambiance et ce trait si particuliers !

09/01/2010 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Appel de l'Espace
L'Appel de l'Espace

Ce one shot est assez prenant. Certes, sa lecture demande une attention soutenue mais cela en vaut franchement la peine. La réception d’un message provenant de l’espace n’est finalement qu’un prétexte pour déclencher une cascade d’événements qui échappe bien vite à tout contrôle. C’est surtout l’occasion pour l’auteur de dénoncer les errements des années 80 : guerre froide, secte fanatique, despote africain, société capitaliste à outrance, magouilles politiques, etc. C’est en quelques sortes un Alan Moore avant l’heure qui dénonce les dérives de notre monde. Tous ces éléments viennent s’imbriquer les uns dans les autres, rendant la lecture plus complexe. Toutefois, La narration reste fluide, ce qui évite au lecteur de décrocher. Le récit captive de bout en bout et on n’est pas déçu par la fin. Will Eisner a un sens de la narration et du découpage hors du commun. De plus, j’aime beaucoup sont trait caricatural. Bref, voici une lecture exigeante mais pas rébarbative et au contraire ô combien intéressante !

08/01/2010 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Bel Inconnu
Le Bel Inconnu

Ce conte, inspiré d’un récit datant du 13e siècle, s’aventure dans des contrées peu exploitées du mythe arthurien. Le bel inconnu est un chevalier beau comme Apollon qui se présente à la cour d’Arthur sans nom mais bien décidé à accomplir une quête. Celle-ci l’amènera à traverser moult dangers pour délivrer une princesse. Une quête classique en somme mais dont le déroulement l’est beaucoup moins. Il finira par délivrer sa belle et découvrir sa réelle identité. En disant cela, je ne dévoile nullement la fin. Car sa quête et son identité ne sont pas les faits les plus importants. L’intérêt est ailleurs. Mais ça, je vous laisse le découvrir . . . La narration est plaisante et le dessin très séduisant. J’aime beaucoup ! L’histoire se clôture après le second opus, ce qui nous donne un récit pas trop long. Une suite semblait prévue mais n’a pas vu le jour. Sans doute la conséquence d’une bd injustement boudée par le public. Dommage, . . .

08/01/2010 (modifier)
Couverture de la série Myetzko
Myetzko

L’album rassemble deux histoires : • OGONIOK (3,5/5) Semion Gennadovich Polumin, haut fonctionnaire du tsar, se perd dans la taïga lors d’une partie de chasse. Trois misérables indigènes se proposent de lui offrir le thé. Semion leur fait part de son projet de traque dans les environs. Les hôtes le mettent en garde : les bois alentour sont le domaine d’Ogoniok, le shamann ; sans doute vaudrait-il mieux pour le chasseur passer son chemin et laisser en paix le gibier qui s’y trouve. • MYETZKO (5/5) Galicie. 1915. Batko Baborka est capitaine de l’armée austro-allemande et Myetzko Goglowa est son ordonnance. D’après la légende, les lignées des deux hommes sont liées depuis un accord conclu par leurs ancêtres. Les Goglowa, soi-disant sorciers, servent les nobles Baborka de génération en génération. Les deux soldats sont envoyés dans le no man’s land, pour une périlleuse mission de reconnaissance, qui sera l’occasion pour Myetzko d’honorer le pacte ancestral. Les dessins de Toppi se révèlent une fois de plus majestueux. Dans ‘Ogoniok’, son bestiaire (élan, coq de bruyère, mammouth, lapin, etc.) est de très bonne qualité. Mais c’est véritablement dans ‘Myetzko’ que mes yeux ont pris le plus de plaisir. Toutes ces carcasses de mitrailleuses et de pièces d’artillerie. Tout ce métal déchiqueté. Magnifique ! Le second récit est plus long et, partant, plus approfondi que le premier. Dans ‘Myetzko’, les talents de conteur de l’auteur et son habileté à mélanger événements historiques et fantastiques sont à leur apogée. Du grand art… Les préférences de Toppi en matière de couleurs (quand il en utilise) vont très clairement pour le bleu, le rose, le mauve et le vert. Il ne se servira du rouge qu’exceptionnellement. Ce fut notamment le cas pour la couverture de 'Myetzko'. Et à cette occasion, l’auteur a, selon moi, été très bien inspiré. En effet, il s’agit là de la plus belle couverture de bd qu’il m’ait été donné de voir ! Remarque : j'ai cru comprendre que l’album était épuisé. Les éditions Mosquito prévoient une réédition pour mars 2010, avec une nouvelle structure, sous le titre « Saint-Acheul ». Pour de plus amples informations, voyez leur site.

08/01/2010 (modifier)
Par JF
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Internal Lobster
Internal Lobster

Laurent Colonnier nous livre une solide histoire, d’une soixantaine de pages, d’une étonnante maîtrise graphique et d'une narration sans faille. Dans un Tokyo fantomatique, on suit les déambulations d'un homme brisé par un chagrin d'amour, l'auteur nous place directement dans le cerveau malade du protagoniste, personnalité bipolaire dont son double maléfique, incarné par le homard du titre, et sa conscience incarnée par une marionnette(?). (spoiler) Le héros choisira de se débarrasser de sa conscience plutôt que de ses démons, ce qui causera sa perte. (/spoiler). Internal lobster n'est pas pour autant un livre moral, il n'est pas non-plus dénué d'humour, pince-sans-rire et non-sensique. La narration déstructurée, faite de flash-back et de scènes oniriques déstabilise à la première lecture, mais prend toute sa légitimité lors de l'épilogue. Le parti pris de ne pas livrer le mode d'emploi au lecteur m'a fait penser au Mulholland Drive de David Lynch, pari risqué, beaucoup de lecteurs potentiels ne finiront peut-être même pas la lecture. Ce serait dommage, ils rateraient un récit que je placerais entre le Pachyderme de Peeters et le Blast de Larcenet.

07/01/2010 (modifier)
Couverture de la série Le Voyage des Pères
Le Voyage des Pères

C’est en apercevant la couverture du premier tome chez mon libraire préféré que je retins le nom de « Voyage des pères ». Un personnage bougon, assez attachant physiquement, aux traits simples et sympas et aux couleurs avenantes. Pas le temps d’ouvrir, je la lirai plus tard… Rentré chez moi, je recherchais la BD sur notre site préféré. Découvrant ainsi le sujet de l’histoire. Les évangiles vues par les pères de disciples de Jésus qui partent à leur recherche… Original. Et puis j’aime bien les histoires déviées d’une histoire connue. Ah ! Mais tiens, il y a un forum ouvert sur la BD ! Que pensent nos joyeux compères de BDthèque sur cette série… Lecture rapide du débat. Tour à la bibliothèque. Emprunt, lecture, retour. Et bien franchement. C’est génial. J’ai aimé, j’ai rigolé, j’ai acheté et je recommande. Mais voilà : on doit désormais, avec courage et abnégation rendre une critique de ce que l’on vient de lire. Et on se retrouve devant le problème qui a saisi certains autres membres. Comment écrire une critique sur une œuvre traitant de religion ou de foi ? Comment le critique doit réagir face à quelque chose qui traite d’un sujet vrai pour certains et faux pour d’autres ? Comment le critique doit réagir lorsqu’une œuvre semble engagée dans une direction qu’il ne suit pas ? Qu'importe ! Que l'on croient ou non, les passages de la Bible sont plus ou moins connus par tous, ça parle à l'inconscient collectif ! Et la narration de ce point de vue est assez inovante, pour que chacun puisse (re)découvrir ces moments. Plus précisément la mise en scène est tout à fait réussie. L’histoire commence sur le témoignage de Jonas puis de flash-back en ellipse on reprend le cours de l’histoire et il est assurément tout à fait plaisant de lire les évangiles par ce biais. D’une part le récit, fondateur pour certains, prend une dimension nouvelle et étonnante, d’autre part il s’agit aussi d’une belle histoire humaine de trois hommes en proie au doute que chacun a pu vivre en rencontrant Jésus. Centré sur l’humain, l’incertitude des pères face aux hommes qui pensent toucher Dieu. Le dessin est agréable et frais. On retrouve un peu toxic planet sans non plus avoir le même style. C’est à cet égard assez curieux. Le trait de David Ratte est à la fois reconnaissable mais nouveau, familier et surprenant (?) ! Les couleurs, quant à elles, sont très belles et nous plongent sans mal dans la Palestine de Jésus en 30 après lui-même. L’humour enfin est une totale réussite. A mon sens, la comédie, pour être réussie, doit en fait relever de la tragédie c'est-à-dire qu’à un sujet sérieux, humain, on applique un effet comique, décalé, visuel ou quoique ce soit, mais en tout cas non fondamental de prime-abord mais qui suit le récit de manière fluide lors de sa construction. (Un des pros en la matière s’appelle Alexandre Astier. Et je trouve justement que le « Voyage des pères » a un humour très Kaamelott.) Une époque ancienne, un langage moderne. C’est succulent ! Mais voilà. Si la BD se limite à cet effet, elle apparaît sans doute bien inégale. Bien moyenne. Une farce assez foireuse… C’est donc bien le traitement d’une chose sérieuse (la religion, la foi) d'une manière détournée et l’effet fonctionne. D’où l’importance de connaître peut-être un peu la religion afin de pouvoir en rire. David Ratte nous en demande beaucoup. Il fait appel à notre intelligence, à notre sens critique, à notre appréhension d’un fait qui peut-être faux pour nous mais fondateur pour d’autres. Il nous imagine cultivé, familier d’une histoire qui rassemble et divise, qui fraternise et tue. C’est pour cette raison, cette audace que j’ai apprécié le travail de Ratte, que j’attends le tome 3 avec impatience (vraisemblablement sur Simon. Personnage adorable, père d’un homme au sombre désespoir…) que je trouve cette série indispensable. Et honnêtement, pour redécouvrir les évangiles, il y a pire comme moyen… Merci à lui, et merci aux artistes qui osent parler de religion de manière intelligente critique et surtout très drôle !

07/01/2010 (modifier)
Couverture de la série Tanka
Tanka

N’ayons pas peur des mots : Sergio Toppi est incontestablement l’un des plus grands auteurs de bandes dessinées de sa génération ! ‘Tanka’ a une valeur particulière pour le grand fan de Toppi que je suis. Il s’agit en effet de l’album avec lequel j’ai eu le plaisir de découvrir l’auteur. Il regroupe quatre histoires courtes parues dans les revues ‘Corto Maltese’, ‘Alter Alter’ et ‘Il Giornalino’ dans les années 1970-1980. • TANKA : depuis la mise à sac de son palais et le massacre des siens, la princesse Shikibo demeure assise en silence dans un temple en ruine et garde les yeux clos. Un pauvre rônin, qui n’a pour toute richesse qu’un sabre rouillé et émoussé, promet à la belle dame de tout mettre en œuvre pour lui faire ouvrir à nouveau les yeux. • KIMURA : Masamune est le maître fabricant de sabres le plus réputé de sa province. Toutefois, le vieillard a une éthique et ne loue ses services qu’aux guerriers dont les motivations sont les plus louables. Aussi le vieillard se trouve-t-il face à un dilemme, lorsque le cruel prince Ashizu lui réclame un sabre et le menace de s’en prendre à son village natal en cas de refus. • SATO : Sato vit de menus travaux. Il habite une cabane à l’écart du village. Un jour, Okira, un jeune villageois, rend visite à Sato pour lui régler une dette de son père. Le garçonnet est intrigué par cet homme dont personne au village ne sait au juste d’où il provient. Une chose est sûre par contre : Sato semble précisément renseigné sur les faits d’armes de Yoritomo, le célèbre samouraï. • OGARI 1650 : un misérable rônin tiraillé par la faim en est réduit à quémander le secours d’une bande de villageois. Ces derniers s’engagent à le restaurer, à charge pour le rônin de leur céder son sabre et d’effectuer diverses tâches manuelles pour leur compte. Le dessin de Toppi est très particulier. Le découpage des cases, tout en verticalité, est unique en son genre et impose au lecteur une approche inhabituelle de chaque page. Son travail de hachure semble compulsif, mais demeure toujours maîtrisé. A mon sens, il s'agit de l'autorité absolue du noir et blanc ! Même si vous ne savez pas lire, vous êtes susceptibles d’apprécier l’œuvre de Toppi, vu la force de la claque visuelle ! Toppi a toujours été féru de Japon médiéval et invite le lecteur, par le biais de cet album, à partager sa passion. Ce qui importe à l’auteur, ce n’est pas tant de garantir le maximum de suspense ou d’inventer la chute que même le lecteur à l’imagination la plus débordante ne pourrait découvrir ; ce qui lui importe, c’est de transporter le lecteur, de le faire rêver ! Toppi est un conteur hors pair. Et, pour preuve, je renverrais ceux qui auraient toujours des doutes à ce sujet vers le cultissime Sharaz De.

07/01/2010 (modifier)