Ce Heaven's Door fait partie des meilleurs recueils d'histoires courtes qu'il m'ait été donné de lire. Le thème général de toutes ces histoires est la limite floue entre rêve et réalité et la difficulté à savoir de quel côté on se trouve en fin de compte.
Le dessin est très très réussi, fin et précis, détaillé et à regarder de près tant le domaine du rêve permet à l'artiste de laisser libre cours à son imagination. Le découpage est efficace, Keiichi Koike sait mettre en scène ses délires, il n'y a pas de doute. L'édition est, de plus, de très bonne qualité, avec une première série de pages en couleurs avec un petit montage sympathique.
Côté scénario, une seule des 10 histoires ne m'a pas plu (tellement confuse que, pour commencer, je n'ai pas compris dans quel sens il fallait lire les cases... d'ailleurs je ne l'ai pas terminée, peut-être que j'y retournerai plus tard), les autres sont soit bonnes soit très bonnes avec une mention très spéciale à "Par Avion" qui laisse dans l'expectative jusqu'à la dernière page (un coup de coeur pour ça).
L'auteur sait construire des histoires qui tiennent la route sur peu de pages et les illustrer de très belle manière, en accord parfait avec la confusion propre aux rêves et hallucinations.
Belle découverte, à lire absolument !
Je suis tombé sur ce recueil d'histoires par hasard et j'ai tout de suite été pris dans la lecture. Je ne connaissais pas Robert Crumb auparavant et j'ai découvert une bd à la fois intelligente, drôle et réaliste.
Le dessin est assez particulier mais je l'ai trouvé plutôt bon, le noir et blanc renforçant bien l'ambiance des récits.
Bref, une très bonne surprise pour moi et assurément de la bonne bd, pour peu que vous aimiez l'humour et l'autodérision de son auteur.
Je n’avais jamais lu de manga, le décalage culturel et le style graphique caricatural aux grands yeux et grosses gouttes pour exprimer une émotion, m’ont jusqu’ici toujours rebuté. Toutefois, j’ai enfin franchi le pas avec la présente série, suite aux nombreuses éloges entendues autour de moi ou lues sur BDthèque.
Et bien j’avoue tout, j’ai pris une grosse claque, j’ai été complètement embarqué par l’histoire incroyable de Hiroshi, un homme de 48 ans projeté dans le passé et qui va revivre ses 14 ans, tout en gardant son expérience d’adulte. Le récit s’avère passionnant, on ne peut s’empêcher d’imaginer ce que l’on ferait à sa place, si on vivait nous même une telle expérience de voyage dans le temps. Peut-on modifier le destin, ou celui-ci est il déjà tracé quelque soit les orientations prises.
Les personnages sont vraiment attachants et nous font vivre de belles émotions, la narration est d’une fluidité et d’une poésie envoûtante. Ce diptyque au nombre de pages conséquentes se dévore littéralement.
Cerise sur le gâteau, le dessin ne correspond pas du tout à ma vision du manga, il s’avère très agréable, un noir et blanc fin et détaillé, notamment avec certains décors somptueux. Les personnages sont représentés simplement, sans aucune expression caricaturale, ce qui permet de mieux faire passer les émotions.
Une œuvre sensible et subtile, un bonheur de lecture.
Après la lecture des 3 tomes.
Cette série est une vrai petite merveille. Chaque tome se lit indépendamment mais ils se suivent et forment un tout.
Le tsar est confronté à des difficultés mettant en péril son empire.
Le premier tome l'oppose à un gouvernement formé de conjurés, le second traite d'une montée de violence dans les pays du sud et le troisième le voit en péril à cause d'élections pour la douma.
Il y a 3 personnages principaux dans cette série : le tsar bien sur, son ami le prince et la pièce centrale : le conteur. Ce dernier est incontournable et oriente les récits pour nous offrir de beaux contes semblables à ceux qu'il narre en permanence.
Dans le premier tome, c'est un de ses contes qui va aider le tsar à se sortir de ses problèmes.
Le tsar fait preuve d'intelligence frôlant la folie pour ses proches lorsqu'il prend de risques.
Ces contes ont de fortes connotations politiques et mettent en avant la Russie des Tsars.
Le dessin est superbe, il est semblable à la nouvelle vague. Le trait m'a fait penser à Tanquerelle et les couleurs sont toutes plus belles les une que les autres.
J'ai vraiment passé un excellent moment avec cette série intelligente et non dénuée d'humour.
Une large période de l'Histoire des États-Unis est retranscrite en image : du massacre de Woundned Knee en 1890 à nos jours.
Un point de vue différent de l'Histoire officielle est donné par l'auteur ici adapté, Howard Zinn. Il s'agit du point de vue du peuple.
Howard Zinn est un professeur de science politique de l'université de Boston, il est un membre du mouvement des droits civiques, sa sensibilité politique est visiblement à gauche.
Cette adaptation de son livre est plutôt réussie, aux dessins simples et sans fioritures de Micke Konopacki sont adjoints un nombre impressionnant de photos et documents d'archives relatant les faits dont il est question.
La narration est fluide bien que la partie écrite tienne une place conséquente. En guise de fil rouge, Howard Zinn en personne fait office de narrateur, l'Histoire est racontée de sa bouche alors qu'il donne une conférence.
Passant d'un évènement à l'autre, les auteurs développent leurs thèmes à partir du choix d’un fait de l'Histoire. L'exercice ressemble à une véritable économie narrative très bien pensée et allant à l'essentiel. L'ensemble bien que dense se lit donc très bien, il s'agit tout de même d'un livre de plus de deux cent cinquante pages.
Au niveau des répercussions mondiales, nombre d'évènements sont racontés, le livre est divisé en douze grands chapitres et montre les dérives qu'a parfois occasionné l'interventionnisme américain, l’auteur parle sans langue de bois des intérêts financier qui occasionnent les guerres. Bien évidemment on y découvre parallèlement combien certaines personnes ont dû lutter et luttent encore pour faire valoir leurs droits aux États-Unis. Qu'ils s'agissent des noirs, des indiens ou des victimes de guerre entre autres.
En tant que lecteur Européen on regrettera que certains faits semblent survolés, comme la guerre froide ou les répercussions des deux guerres mondiales hors des frontières américaines, mais il ne s'agit pas de l'Histoire du monde.
La biographie de Zinn est judicieusement et naturellement insérée dans le récit, sa rencontre avec de jeunes communistes, sa participation à la seconde guerre mondiale, son implication politique et pacifiste, l’air de rien c'est un point fort appréciable.
Ce livre est très recommandable et instructif tant il contient nombre d'informations sur des évènements historiques connus et moins connus.
Si l'impérialisme américain est clairement démontré selon le point de vue de Zinn, il ne s'agit pas pour autant de cynisme de bas étage ou d'un discourt politique de pacotille, le propos est étayé par des faits recueilli en une vie de travail d'un homme érudit, passionné et engagé. On est loin de l'anti-américanisme primaire récupérateur.
Pour preuve, le livre s'achève sur une note optimiste, une foi en l'avenir et en l'homme de la part de l'auteur.
A lire.
JJJ
Voilà une lecture qui m’a ravi (si, si …)
Tout d’abord, j’adore qu’on me parle de mon nombril (c’est toujours flatteur). Et les contes illustrés dans le présent album sont localisés dans mon jardin (ou presque). J’ai barboté dans le fonds de Quarreux, visité à maintes reprises les grottes de Remouchamps, emmené mes conquêtes dans les ruines du château d’Emblève (pour de chaleureux pique-niques, tant le point de vue y est magnifique et la pierre chaude dès que le soleil fait son apparition). Quant au château de Franchimont, et bien j’ai passé six longues années de mon existence à ses pieds (mon ancienne école étant située en bas de sa colline). J’ai donc gaiment retrouvé les lieux, mais aussi les légendes de mon enfance, pour ce rapide rappel d’une émouvante part de mon patrimoine culturel. Et c’est pourquoi je regrette un peu que Counhaye se soit si peu renseigné sur la situation du château d’Emblève. Il aurait pu alors mieux visualiser (et exploiter) cet impressionnant à-pic au bord duquel le donjon était bâti (mais ce n’est finalement qu’un détail).
Ensuite, j’aime bien le trait de Counhaye. Découvert au travers des aventures du Professeur Stratus, il montre ici les mêmes qualités que dans les premiers tomes de cette série : un trait simple, très lisible mais peu avare en détails. Je ne sais d’où vient, mais un charme étrange se dégage de ce style, qui n’est pas loin de me rappeler celui d’un Fourquemin (dans l’esprit, du moins).
Enfin, ces contes sont bien agréables à lire. Ils sont bien sûr traditionnels dans ma région, et les multiples interventions du grand cornu en sont un trait caractéristique, mais je trouve que Counhaye parvient à rendre ces récits très vivants, en mélangeant habilement mystère, humour et drame.
Le « local » que je suis a franchement bien apprécié.
Un excellent conte ! Au début, je trouvais que l'histoire était gentillette et que le héros était un peu lisse. Je me disais 'Encore une histoire avec un pauvre orphelin tout gentil qui va connaitre le bonheur à la fin de l'histoire', mais c'est tout le contraire qui se produit ! L'histoire devient de plus en plus dure au fil des pages et atteint son apothéose dans les dix-quinze dernières pages.
J'étais d'ailleurs un peu triste de voir la fin car j'étais encore en plein dans l'action et je ne voulais pas que ça se termine. Le dessin de Pierre-Yves Gabrion est très beau. Il illustre une campagne en apparence belle, mais qui est en fait laide car remplie de faux-cul et de déchéance humaine.
Superbe diptyque qui nous fait revivre l’époque de la Grèce antique.
L’ensemble au premier abord pourrait sembler un peu pompeux, à savoir un récit historique ou les dieux interagissent avec les humains. Heureusement il n’en est rien, cette histoire est fluide, légère, amusante et cerise sur se gâteau, présente une grande originalité.
Une fois la lecture commencée, on est très vite imprégné par l’ambiance de la cité de Thèbes, placée sous la protection de la déesse Athéna. On s’attache très vite aux personnages et à l’univers antique dans lequel ils évoluent.
Une histoire surprenante qui se clôt en seulement deux tomes que l’on dévore de bout en bout. Des séries comme ça, on en redemande!
Les dessins sont très agréables mais j’ai surtout apprécié les couleurs chaudes et chaleureuses, qui retranscrivent parfaitement l’ambiance de la Grèce antique.
Ca faisait longtemps qu'une BD ne m'avait pas ainsi prise au dépourvu par sa profondeur, la richesse de son contexte ET une histoire prenante, bien et joliment racontée. Pour qui s'y connaît un peu en paléontologie (merci wiki), L'homme de Java est le Pithécanthropus Erectus, ou singe-homme érigé, rien de moins que le chaînon manquant entre le singe et l'homme, longtemps recherché par les adeptes des théories de Darwin à la fin du XIXème siècle.
Pierre-Yves Gabrion, dans les 4 tomes que constituent cette aventure, va provoquer la rencontre entre un jeune rebelle de l'aristocratie britannique (Herbert Livingstone) fervent adepte des théories de l'évolution (et fortement brimé par son entourage, ses camarades et ses professeurs pour cela) et Eugène Dubois, médecin et anatomiste néerlandais ayant réellement existé, à l'époque de ses recherches de fossiles et à l'aube de sa grande découverte à Java. Evidemment il y a aussi en parallèle un ado qui devient adulte au fil de ses aventures et de ses rencontres. Le tout est très bien amené et fondu l'un dans l'autre.
Depuis la révolte de l'adolescent dans son université britannique (j'aime beaucoup cette ambiance qui me rappelle le film "Le Secret de la Pyramide", mettant en scène la première rencontre et enquête de Holmes et Watson, ah nostalgie…), en passant par une initiation par les esprit des pierres en Australie (très bel album aux tons chauds et emprunt spiritualité ancestrale), la rencontre de pirates trafiquants d'os de dragons et un final à Java entre trouvailles archéologiques, poker et lutte avec la mafia locale, "L'homme de Java" nous promène aux 4 coins du monde, d'aventure en aventure sur fond de révolution paléontologique.
C'est bien raconté, bien dessiné, très joliment mis en couleur et ça ne s'essouffle jamais, et en plus j'aime beaucoup quand le titre d'une BD trouve sa justification à la dernière page, ça boucle la boucle de très belle manière.
Alan Moore reprend les WildC.A.T.S de Jim Lee, et comme souvent à son habitude donne une base à la série. Moore en profite pour faire les présentations, envoie l'ancienne équipe sur leur planète d'origine, tandis que sur terre une nouvelle équipe se forme et commence.
J'ai jamais lu de WildC.A.T.S avant, donc au début c'est un peu le flou mais tout rentre petit à petit dans l'ordre en avançant dans le récit. On a toutes les infos pour pas se sentir largué.
Les épisodes sont donc coupés en deux, moitié sur Terre et moitié sur Khera leurs monde des origines. Permettant à Alan Moore de mettre en "oppositions" les deux équipes aussi bien dans les événements, que dans leur comportement. Les dessins sont confiés à deux équipes différentes, (une pour la Terre et une pour Khera), et change pratiquement à chaque numéro, mais malgré la multitude de dessinateurs, l'ensemble reste homogène.
Une fois le début passé, on enchaine dans le vif du récit, les histoires se mettent en place. J'ai une préférence avec l'équipe sur Terre, mais le reste est très bon aussi, je suis à fond dans le récit, dur de lâcher le livre, les intrigues montent de plus en plus et ça enchaine bien jusqu'à la dernière page.
Mais déjà la fin du livre... je me tape un "à suivre" et j'ai grave envie de connaitre la suite ! Il ne me reste plus qu'à attendre la sortie du T2 qui conclut le run de Moore sur WildC.A.T.S...
En conclusion, un très bon moment de lecture, bien sûr pas du grand Alan Moore, qui est plutôt resté conventionnel sur le récit, mais efficace et au-dessus de pas mal de choses quand même. Je donnerai un avis plus complet avec l'ensemble de son run.
Le livre en lui même est de bonne qualité, papier glacé, hardcover.
Une bonne traduction signée Alex Nikolavitch, traducteur de V pour Vendetta édition Panini.
Vite le Tome 2 !
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Heaven's Door
Ce Heaven's Door fait partie des meilleurs recueils d'histoires courtes qu'il m'ait été donné de lire. Le thème général de toutes ces histoires est la limite floue entre rêve et réalité et la difficulté à savoir de quel côté on se trouve en fin de compte. Le dessin est très très réussi, fin et précis, détaillé et à regarder de près tant le domaine du rêve permet à l'artiste de laisser libre cours à son imagination. Le découpage est efficace, Keiichi Koike sait mettre en scène ses délires, il n'y a pas de doute. L'édition est, de plus, de très bonne qualité, avec une première série de pages en couleurs avec un petit montage sympathique. Côté scénario, une seule des 10 histoires ne m'a pas plu (tellement confuse que, pour commencer, je n'ai pas compris dans quel sens il fallait lire les cases... d'ailleurs je ne l'ai pas terminée, peut-être que j'y retournerai plus tard), les autres sont soit bonnes soit très bonnes avec une mention très spéciale à "Par Avion" qui laisse dans l'expectative jusqu'à la dernière page (un coup de coeur pour ça). L'auteur sait construire des histoires qui tiennent la route sur peu de pages et les illustrer de très belle manière, en accord parfait avec la confusion propre aux rêves et hallucinations. Belle découverte, à lire absolument !
Mes problèmes avec les femmes (Mes Femmes)
Je suis tombé sur ce recueil d'histoires par hasard et j'ai tout de suite été pris dans la lecture. Je ne connaissais pas Robert Crumb auparavant et j'ai découvert une bd à la fois intelligente, drôle et réaliste. Le dessin est assez particulier mais je l'ai trouvé plutôt bon, le noir et blanc renforçant bien l'ambiance des récits. Bref, une très bonne surprise pour moi et assurément de la bonne bd, pour peu que vous aimiez l'humour et l'autodérision de son auteur.
Quartier lointain
Je n’avais jamais lu de manga, le décalage culturel et le style graphique caricatural aux grands yeux et grosses gouttes pour exprimer une émotion, m’ont jusqu’ici toujours rebuté. Toutefois, j’ai enfin franchi le pas avec la présente série, suite aux nombreuses éloges entendues autour de moi ou lues sur BDthèque. Et bien j’avoue tout, j’ai pris une grosse claque, j’ai été complètement embarqué par l’histoire incroyable de Hiroshi, un homme de 48 ans projeté dans le passé et qui va revivre ses 14 ans, tout en gardant son expérience d’adulte. Le récit s’avère passionnant, on ne peut s’empêcher d’imaginer ce que l’on ferait à sa place, si on vivait nous même une telle expérience de voyage dans le temps. Peut-on modifier le destin, ou celui-ci est il déjà tracé quelque soit les orientations prises. Les personnages sont vraiment attachants et nous font vivre de belles émotions, la narration est d’une fluidité et d’une poésie envoûtante. Ce diptyque au nombre de pages conséquentes se dévore littéralement. Cerise sur le gâteau, le dessin ne correspond pas du tout à ma vision du manga, il s’avère très agréable, un noir et blanc fin et détaillé, notamment avec certains décors somptueux. Les personnages sont représentés simplement, sans aucune expression caricaturale, ce qui permet de mieux faire passer les émotions. Une œuvre sensible et subtile, un bonheur de lecture.
Le Tsar Fou
Après la lecture des 3 tomes. Cette série est une vrai petite merveille. Chaque tome se lit indépendamment mais ils se suivent et forment un tout. Le tsar est confronté à des difficultés mettant en péril son empire. Le premier tome l'oppose à un gouvernement formé de conjurés, le second traite d'une montée de violence dans les pays du sud et le troisième le voit en péril à cause d'élections pour la douma. Il y a 3 personnages principaux dans cette série : le tsar bien sur, son ami le prince et la pièce centrale : le conteur. Ce dernier est incontournable et oriente les récits pour nous offrir de beaux contes semblables à ceux qu'il narre en permanence. Dans le premier tome, c'est un de ses contes qui va aider le tsar à se sortir de ses problèmes. Le tsar fait preuve d'intelligence frôlant la folie pour ses proches lorsqu'il prend de risques. Ces contes ont de fortes connotations politiques et mettent en avant la Russie des Tsars. Le dessin est superbe, il est semblable à la nouvelle vague. Le trait m'a fait penser à Tanquerelle et les couleurs sont toutes plus belles les une que les autres. J'ai vraiment passé un excellent moment avec cette série intelligente et non dénuée d'humour.
Une Histoire Populaire de l'Empire Américain
Une large période de l'Histoire des États-Unis est retranscrite en image : du massacre de Woundned Knee en 1890 à nos jours. Un point de vue différent de l'Histoire officielle est donné par l'auteur ici adapté, Howard Zinn. Il s'agit du point de vue du peuple. Howard Zinn est un professeur de science politique de l'université de Boston, il est un membre du mouvement des droits civiques, sa sensibilité politique est visiblement à gauche. Cette adaptation de son livre est plutôt réussie, aux dessins simples et sans fioritures de Micke Konopacki sont adjoints un nombre impressionnant de photos et documents d'archives relatant les faits dont il est question. La narration est fluide bien que la partie écrite tienne une place conséquente. En guise de fil rouge, Howard Zinn en personne fait office de narrateur, l'Histoire est racontée de sa bouche alors qu'il donne une conférence. Passant d'un évènement à l'autre, les auteurs développent leurs thèmes à partir du choix d’un fait de l'Histoire. L'exercice ressemble à une véritable économie narrative très bien pensée et allant à l'essentiel. L'ensemble bien que dense se lit donc très bien, il s'agit tout de même d'un livre de plus de deux cent cinquante pages. Au niveau des répercussions mondiales, nombre d'évènements sont racontés, le livre est divisé en douze grands chapitres et montre les dérives qu'a parfois occasionné l'interventionnisme américain, l’auteur parle sans langue de bois des intérêts financier qui occasionnent les guerres. Bien évidemment on y découvre parallèlement combien certaines personnes ont dû lutter et luttent encore pour faire valoir leurs droits aux États-Unis. Qu'ils s'agissent des noirs, des indiens ou des victimes de guerre entre autres. En tant que lecteur Européen on regrettera que certains faits semblent survolés, comme la guerre froide ou les répercussions des deux guerres mondiales hors des frontières américaines, mais il ne s'agit pas de l'Histoire du monde. La biographie de Zinn est judicieusement et naturellement insérée dans le récit, sa rencontre avec de jeunes communistes, sa participation à la seconde guerre mondiale, son implication politique et pacifiste, l’air de rien c'est un point fort appréciable. Ce livre est très recommandable et instructif tant il contient nombre d'informations sur des évènements historiques connus et moins connus. Si l'impérialisme américain est clairement démontré selon le point de vue de Zinn, il ne s'agit pas pour autant de cynisme de bas étage ou d'un discourt politique de pacotille, le propos est étayé par des faits recueilli en une vie de travail d'un homme érudit, passionné et engagé. On est loin de l'anti-américanisme primaire récupérateur. Pour preuve, le livre s'achève sur une note optimiste, une foi en l'avenir et en l'homme de la part de l'auteur. A lire. JJJ
Gorr, le loup et autres récits fantastiques d'après Marcellin La Garde
Voilà une lecture qui m’a ravi (si, si …) Tout d’abord, j’adore qu’on me parle de mon nombril (c’est toujours flatteur). Et les contes illustrés dans le présent album sont localisés dans mon jardin (ou presque). J’ai barboté dans le fonds de Quarreux, visité à maintes reprises les grottes de Remouchamps, emmené mes conquêtes dans les ruines du château d’Emblève (pour de chaleureux pique-niques, tant le point de vue y est magnifique et la pierre chaude dès que le soleil fait son apparition). Quant au château de Franchimont, et bien j’ai passé six longues années de mon existence à ses pieds (mon ancienne école étant située en bas de sa colline). J’ai donc gaiment retrouvé les lieux, mais aussi les légendes de mon enfance, pour ce rapide rappel d’une émouvante part de mon patrimoine culturel. Et c’est pourquoi je regrette un peu que Counhaye se soit si peu renseigné sur la situation du château d’Emblève. Il aurait pu alors mieux visualiser (et exploiter) cet impressionnant à-pic au bord duquel le donjon était bâti (mais ce n’est finalement qu’un détail). Ensuite, j’aime bien le trait de Counhaye. Découvert au travers des aventures du Professeur Stratus, il montre ici les mêmes qualités que dans les premiers tomes de cette série : un trait simple, très lisible mais peu avare en détails. Je ne sais d’où vient, mais un charme étrange se dégage de ce style, qui n’est pas loin de me rappeler celui d’un Fourquemin (dans l’esprit, du moins). Enfin, ces contes sont bien agréables à lire. Ils sont bien sûr traditionnels dans ma région, et les multiples interventions du grand cornu en sont un trait caractéristique, mais je trouve que Counhaye parvient à rendre ces récits très vivants, en mélangeant habilement mystère, humour et drame. Le « local » que je suis a franchement bien apprécié.
Les Rameaux de Salicorne
Un excellent conte ! Au début, je trouvais que l'histoire était gentillette et que le héros était un peu lisse. Je me disais 'Encore une histoire avec un pauvre orphelin tout gentil qui va connaitre le bonheur à la fin de l'histoire', mais c'est tout le contraire qui se produit ! L'histoire devient de plus en plus dure au fil des pages et atteint son apothéose dans les dix-quinze dernières pages. J'étais d'ailleurs un peu triste de voir la fin car j'étais encore en plein dans l'action et je ne voulais pas que ça se termine. Le dessin de Pierre-Yves Gabrion est très beau. Il illustre une campagne en apparence belle, mais qui est en fait laide car remplie de faux-cul et de déchéance humaine.
Tirésias
Superbe diptyque qui nous fait revivre l’époque de la Grèce antique. L’ensemble au premier abord pourrait sembler un peu pompeux, à savoir un récit historique ou les dieux interagissent avec les humains. Heureusement il n’en est rien, cette histoire est fluide, légère, amusante et cerise sur se gâteau, présente une grande originalité. Une fois la lecture commencée, on est très vite imprégné par l’ambiance de la cité de Thèbes, placée sous la protection de la déesse Athéna. On s’attache très vite aux personnages et à l’univers antique dans lequel ils évoluent. Une histoire surprenante qui se clôt en seulement deux tomes que l’on dévore de bout en bout. Des séries comme ça, on en redemande! Les dessins sont très agréables mais j’ai surtout apprécié les couleurs chaudes et chaleureuses, qui retranscrivent parfaitement l’ambiance de la Grèce antique.
L'homme de Java
Ca faisait longtemps qu'une BD ne m'avait pas ainsi prise au dépourvu par sa profondeur, la richesse de son contexte ET une histoire prenante, bien et joliment racontée. Pour qui s'y connaît un peu en paléontologie (merci wiki), L'homme de Java est le Pithécanthropus Erectus, ou singe-homme érigé, rien de moins que le chaînon manquant entre le singe et l'homme, longtemps recherché par les adeptes des théories de Darwin à la fin du XIXème siècle. Pierre-Yves Gabrion, dans les 4 tomes que constituent cette aventure, va provoquer la rencontre entre un jeune rebelle de l'aristocratie britannique (Herbert Livingstone) fervent adepte des théories de l'évolution (et fortement brimé par son entourage, ses camarades et ses professeurs pour cela) et Eugène Dubois, médecin et anatomiste néerlandais ayant réellement existé, à l'époque de ses recherches de fossiles et à l'aube de sa grande découverte à Java. Evidemment il y a aussi en parallèle un ado qui devient adulte au fil de ses aventures et de ses rencontres. Le tout est très bien amené et fondu l'un dans l'autre. Depuis la révolte de l'adolescent dans son université britannique (j'aime beaucoup cette ambiance qui me rappelle le film "Le Secret de la Pyramide", mettant en scène la première rencontre et enquête de Holmes et Watson, ah nostalgie…), en passant par une initiation par les esprit des pierres en Australie (très bel album aux tons chauds et emprunt spiritualité ancestrale), la rencontre de pirates trafiquants d'os de dragons et un final à Java entre trouvailles archéologiques, poker et lutte avec la mafia locale, "L'homme de Java" nous promène aux 4 coins du monde, d'aventure en aventure sur fond de révolution paléontologique. C'est bien raconté, bien dessiné, très joliment mis en couleur et ça ne s'essouffle jamais, et en plus j'aime beaucoup quand le titre d'une BD trouve sa justification à la dernière page, ça boucle la boucle de très belle manière.
WildC.A.T.S (Alan Moore)
Alan Moore reprend les WildC.A.T.S de Jim Lee, et comme souvent à son habitude donne une base à la série. Moore en profite pour faire les présentations, envoie l'ancienne équipe sur leur planète d'origine, tandis que sur terre une nouvelle équipe se forme et commence. J'ai jamais lu de WildC.A.T.S avant, donc au début c'est un peu le flou mais tout rentre petit à petit dans l'ordre en avançant dans le récit. On a toutes les infos pour pas se sentir largué. Les épisodes sont donc coupés en deux, moitié sur Terre et moitié sur Khera leurs monde des origines. Permettant à Alan Moore de mettre en "oppositions" les deux équipes aussi bien dans les événements, que dans leur comportement. Les dessins sont confiés à deux équipes différentes, (une pour la Terre et une pour Khera), et change pratiquement à chaque numéro, mais malgré la multitude de dessinateurs, l'ensemble reste homogène. Une fois le début passé, on enchaine dans le vif du récit, les histoires se mettent en place. J'ai une préférence avec l'équipe sur Terre, mais le reste est très bon aussi, je suis à fond dans le récit, dur de lâcher le livre, les intrigues montent de plus en plus et ça enchaine bien jusqu'à la dernière page. Mais déjà la fin du livre... je me tape un "à suivre" et j'ai grave envie de connaitre la suite ! Il ne me reste plus qu'à attendre la sortie du T2 qui conclut le run de Moore sur WildC.A.T.S... En conclusion, un très bon moment de lecture, bien sûr pas du grand Alan Moore, qui est plutôt resté conventionnel sur le récit, mais efficace et au-dessus de pas mal de choses quand même. Je donnerai un avis plus complet avec l'ensemble de son run. Le livre en lui même est de bonne qualité, papier glacé, hardcover. Une bonne traduction signée Alex Nikolavitch, traducteur de V pour Vendetta édition Panini. Vite le Tome 2 !