Mais quelle ambiance flippante :|
Rarement vu ça en BD.
Impressionnant je dois dire, c'est bien écrit, bien foutu, et les dessins sont superbes (et carrément bizarres...).
Cette BD reflète tout le malaise autour de ces adolescents qui changent de corps, la peur de la maladie, le sexe, la défonce etc...
La réussite c'est qu'on partage les malaises et les angoisses.
Je n'aime pas trop les choses qui "dérangent" de trop mais là vraiment, c'est réussi !
Un peu déçu par la fin quand même.
On attend une vraie conclusion, mais non... cela reste énigmatique.
Je m'attendais à un énième truc dépressif et j'ai le sentiment que ça va, en fait, bien au-delà.
Le dessin à énormément progressé ; en tout cas on sent une application particulière, et le rendu est fabuleux.
Le découpage, les pleines pages... Non vraiment c'est du grand Larcenet.
Il a gardé les angoisses chroniques (les siennes vraisemblablement) pour son personnage principal, et ca passe toujours aussi bien à travers le dessin. On retrouve donc les chocs brutaux du combat ordinaire, le rapport au père, etc.
Sauf que là le choc est plus puissant : Le BLAST c'est ce choc mental qui en un quart de seconde vous fait voir les choses autrement.
Pour moi ça correspond à un passage de cap : Le BLAST permet de sortir de la dépression et de prendre un nouveau chemin. On s'oriente vers un genre de quête d'absolu.
Je crois que ça correspond aussi à la démarche de l'auteur puisque cet ouvrage fait l'effet d'un grand projet, sans doute LE grand projet de Larcenet...
La subtilité c'est que quand on va vraiment au bout de la démarche, l'absolu change notre rapport à la morale, au monde, aux autres, à la folie...
On se demande donc jusqu'où il va nous emmener et quelles limites nous allons passer. Il semble que la limite morale soit la question de cette œuvre.
L'histoire nous dira si cet ouvrage est culte, il en a en tout cas la prétention.
Vivement la suite donc :|
Si vous aimez la belle BD aventure... c'est un must.
Dessins, mise en page, scénario superbe... du grand Franz
Ça fait partie des vieux classique qu'on est content de découvrir et pour lesquels on se dit :
"C'était mieux avant ... "
Je parle ici du dessin délicieusement PAS numérique.
Elle mérite plusieurs lectures pour en profiter pleinement je pense.
Une BD comme je les aime : déroutante !
C'est superbe.
Ça reste du Jodo au scénario : dur et dérangeant quand même, sale parfois.
... Et Bouq au dessin : dur et dérangeant... aussi.
Le cocktail fait mal donc, et on peut sans doute être allergique. Mais quel univers !
Une dictature des Œufs, des tsunamis réguliers, des révoltés anars, des religieux dangereux, bref que des tarés...
Et en marge de tout ça, un heureux doux dingue qui semble être le héros absurde, au-dessus de ce monde dégueux. Quelle poésie !
" Le poète est semblable au prince des nuées,
qui hante la tempête et se rit de l'archer "
Encore une production Trondheim qui porte parfaitement son nom ! Car il s'agit bien d'un OVNI ludique comme littéraire dont il s'agit ici.
Curieusement j'ai fait le cheminement inverse pour connaître cette petite BD (mais est-ce encore de la BD ?) en m'attardant sur la série d'animation dont vous pouvez voir un épisode par là
Mais l'heure n'est pas à déblatérer sur un produit dérivé mais bien sur ce petit album cartonné qui vous donnera bien du plaisir pour peu que vous vous prêtiez au jeu.
L'histoire totalement muette se résume en ces quelques lignes : un charmant petit extra terrestre échoue sur notre bonne vieille planète bleue avec sa charmante petite soucoupe. La couverture correspond d'ailleurs à l'introduction et le dos à sa conclusion heureuse et les pages ne sont constituées que de doubles pages montrant les différents cheminements de notre héros à travers les âges de notre civilisation jusqu'à notre époque contemporaine ainsi que son influence sur notre évolution !!!
Ainsi l'album est parsemé de découvertes essentielles comme celle de l'utilisation du feu, d'un gourdin de bois ou de la poussée d'Archimède pour ne citer que les premières qui seront de surcroit utilisées à mauvais escient pour le petit protagoniste qui termine invariablement écrabouillé, noyé, mangé, assassiné dans des postures souvent drôles et même souvent gores ! Car oui, à l'instar des livres dont vous êtes le héros, il y a plusieurs issues par page à la promenade de notre personnage et une seule le ramènera à sa maison ! :)
L'intérêt dans la lecture, c'est justement de lire toutes les situations probables comme improbables qui ne manquent pas d'arriver. Le montage est assez impressionnant car les pages pourraient se juxtaposer les unes derrière les autres sans aucun problème ! Et les dessins sont juste magnifiques, les personnages sont mignons, cruels, drôles et l'ensemble ne manque pas d'imagination.
Il est même assez poilant de voir parfois que certaines situations ont leur répercussion seulement quelques pages plus loin ce qui encourage le lecteur à faire quelques allers-retours dans sa lecture.
Pour comparer l'ensemble à la série des Mister O ou Mister I, la narration est beaucoup moins limitée et finalement assez drôle. C'est très ludique et peut même être lu par un public assez jeune de 10 ans pour pouvoir décoder les mécanismes de narration finalement assez simples car explicites. De plus malgré l'apport de morts sanguinolentes, le coté trash et scato des deux séries suscitées est absent.
Personnellement je me suis régalé et me félicite de cette acquisition pas si rapide à lire que cela et sur laquelle je pense revenir régulièrement pour m'offrir une tranche de décontraction et de déconnade en toute simplicité. Et puis il y a trois bestioles cachées dans les pages à retrouver et que je m'évertue à rechercher en vain (Spooky, les as tu trouvées ? ;) )
Pour finir, je reste amusé et admiratif de tout le travail apporté pour que l'ensemble garde son élégante cohérence du début à la fin. Un exercice inhabituel, un peu différent de la production habituelle mais que je recommande à tous, enfin bref c'est à lire, à offrir ou à posséder mais en tous cas ça mérite amplement un gros coup de coeur !
Le père noël a été très généreux cette année puisqu'il m'a offert le coffret de la ligue des gentlemen extraordinaires.
Je suis un fan d'Alan Moore depuis la lecture de Watchmen et je dois dire qu'avec la ligue, il ne m'a pas déçu. Cet auteur est vraiment éclectique avec From Hell, sombre et historique, Watchmen, apocalyptique et rétro-futuriste et la ligue fantastique et complètement déjanté.
Parlons tout d'abord des dessins, le trait de Kevin O'Neill est franc, et, même si à priori il parait simple et peu détaillé, il fourmille de petites attentions et intentions envers le lecteur, ce qui force à s'attarder sur chaque planche et chaque vignette. Les décors sont bien rendus, notamment avec les grandes villes et la débauche de l'humanité, les visages sont bien retranscrits et on distingue les émotions de chaque personnage. Niveau action, le trait devient plus nerveux et c'est ce qui fait tout son charme à l'œuvre, un dessin à la fois doux et vif, avec une multitude de détails.
Ensuite, le scénario est vraiment très bon, on entre directement dans cette épopée avec divers personnage de la littérature classique anglaise du XIXème siècle. Et là où il y aurait pu avoir un imbroglio totalement incohérent, on se retrouve avec une équipe certes très différentes mais aussi très soudée et on retrouve une unité au sein de plusieurs personnages.
Là l'histoire s'impose avec les différents états d'âme de chaque personnage: le fatalisme de Hyde dans le volume 2, l'opportunité de Hawley Griffin et la rigueur de Némo. J'ai vraiment eu l'impression de voir plusieurs petites histoires dans une histoire avec une psychologie de chaque personnage très profonde et fidèle aux œuvres d'origine.
En bref, encre un coup de maître de la part d'Alan Moore!
La narration est aussi très bonne, et on suit avec une avidité et une curiosité les aventures de nos héros.
Enfin, je finirai sur l'objet en lui-même et tous les bonus. On ressent au travers des histoires illustrées d'Alan Moore, son amour pour des certains Edgar Allan Poe ou encore H.P. Lovecraft, avec une imagination débordante et une culture littéraire fantastique vraiment profonde. Reste aussi dans l'almanach, des références et des hommages à beaucoup d'auteurs de genre tel que Moorcock avec Elric.
Un grand bravo à ce monsieur qu'est Alan Moore et à son œuvre fantastique. En un mot: Merci.
Voilà, j'ai fini par prendre le temps de lire cette BD remarquée mais qui ne m'attirait pas plus que ça... Et bien m'en a pris, car c'est un véritable coup de coeur !
C'est un grand voyage que nous propose Nancy Peña ! Graphique, géographique, littéraire, bref, on est mené de surprise en surprise, guidé par un chat noir en mal de son kimono... Et c'est ce ton et cette originalité qui fait la force de cette BD. Un vrai petit bijou tout en noir et blanc, ciselé façon art déco.
Le découpage et la narration sont d'emblée mis à contribution pour découper ce récit. On joue des genres et des légendes pour essayer de suivre les moustaches de notre marcou qui se glisse et se cache dans les noirs de ces pages... Et dans le sillage de cette quête improbable défile une ribambelle de personnages tous plus inattendus qu'attachants.
La patte si particulière de Nancy Peña fait ensuite le reste pour donner une grande cohérence à son histoire et rendre le récit d'une grande fluidité. Jeu de noirs, de textures et de motifs sont pour moi le coeur même et la réelle force de ce one shot. Moi qui partais un peu à reculons dans cette lecture, je me suis fait littéralement embarqué ! Et c'est avec empressement que je vais de ce pas me plonger dans la lecture de Tea Party en espérant y retrouver cette ambiance et ce trait si particuliers !
Ce one shot est assez prenant. Certes, sa lecture demande une attention soutenue mais cela en vaut franchement la peine.
La réception d’un message provenant de l’espace n’est finalement qu’un prétexte pour déclencher une cascade d’événements qui échappe bien vite à tout contrôle. C’est surtout l’occasion pour l’auteur de dénoncer les errements des années 80 : guerre froide, secte fanatique, despote africain, société capitaliste à outrance, magouilles politiques, etc. C’est en quelques sortes un Alan Moore avant l’heure qui dénonce les dérives de notre monde. Tous ces éléments viennent s’imbriquer les uns dans les autres, rendant la lecture plus complexe. Toutefois, La narration reste fluide, ce qui évite au lecteur de décrocher. Le récit captive de bout en bout et on n’est pas déçu par la fin. Will Eisner a un sens de la narration et du découpage hors du commun. De plus, j’aime beaucoup sont trait caricatural.
Bref, voici une lecture exigeante mais pas rébarbative et au contraire ô combien intéressante !
Ce conte, inspiré d’un récit datant du 13e siècle, s’aventure dans des contrées peu exploitées du mythe arthurien.
Le bel inconnu est un chevalier beau comme Apollon qui se présente à la cour d’Arthur sans nom mais bien décidé à accomplir une quête. Celle-ci l’amènera à traverser moult dangers pour délivrer une princesse. Une quête classique en somme mais dont le déroulement l’est beaucoup moins. Il finira par délivrer sa belle et découvrir sa réelle identité. En disant cela, je ne dévoile nullement la fin. Car sa quête et son identité ne sont pas les faits les plus importants. L’intérêt est ailleurs. Mais ça, je vous laisse le découvrir . . .
La narration est plaisante et le dessin très séduisant. J’aime beaucoup ! L’histoire se clôture après le second opus, ce qui nous donne un récit pas trop long.
Une suite semblait prévue mais n’a pas vu le jour. Sans doute la conséquence d’une bd injustement boudée par le public. Dommage, . . .
L’album rassemble deux histoires :
• OGONIOK (3,5/5)
Semion Gennadovich Polumin, haut fonctionnaire du tsar, se perd dans la taïga lors d’une partie de chasse. Trois misérables indigènes se proposent de lui offrir le thé. Semion leur fait part de son projet de traque dans les environs. Les hôtes le mettent en garde : les bois alentour sont le domaine d’Ogoniok, le shamann ; sans doute vaudrait-il mieux pour le chasseur passer son chemin et laisser en paix le gibier qui s’y trouve.
• MYETZKO (5/5)
Galicie. 1915. Batko Baborka est capitaine de l’armée austro-allemande et Myetzko Goglowa est son ordonnance. D’après la légende, les lignées des deux hommes sont liées depuis un accord conclu par leurs ancêtres. Les Goglowa, soi-disant sorciers, servent les nobles Baborka de génération en génération. Les deux soldats sont envoyés dans le no man’s land, pour une périlleuse mission de reconnaissance, qui sera l’occasion pour Myetzko d’honorer le pacte ancestral.
Les dessins de Toppi se révèlent une fois de plus majestueux. Dans ‘Ogoniok’, son bestiaire (élan, coq de bruyère, mammouth, lapin, etc.) est de très bonne qualité. Mais c’est véritablement dans ‘Myetzko’ que mes yeux ont pris le plus de plaisir. Toutes ces carcasses de mitrailleuses et de pièces d’artillerie. Tout ce métal déchiqueté. Magnifique !
Le second récit est plus long et, partant, plus approfondi que le premier. Dans ‘Myetzko’, les talents de conteur de l’auteur et son habileté à mélanger événements historiques et fantastiques sont à leur apogée. Du grand art…
Les préférences de Toppi en matière de couleurs (quand il en utilise) vont très clairement pour le bleu, le rose, le mauve et le vert. Il ne se servira du rouge qu’exceptionnellement. Ce fut notamment le cas pour la couverture de 'Myetzko'. Et à cette occasion, l’auteur a, selon moi, été très bien inspiré. En effet, il s’agit là de la plus belle couverture de bd qu’il m’ait été donné de voir !
Remarque : j'ai cru comprendre que l’album était épuisé. Les éditions Mosquito prévoient une réédition pour mars 2010, avec une nouvelle structure, sous le titre « Saint-Acheul ». Pour de plus amples informations, voyez leur site.
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Black Hole
Mais quelle ambiance flippante :| Rarement vu ça en BD. Impressionnant je dois dire, c'est bien écrit, bien foutu, et les dessins sont superbes (et carrément bizarres...). Cette BD reflète tout le malaise autour de ces adolescents qui changent de corps, la peur de la maladie, le sexe, la défonce etc... La réussite c'est qu'on partage les malaises et les angoisses. Je n'aime pas trop les choses qui "dérangent" de trop mais là vraiment, c'est réussi ! Un peu déçu par la fin quand même. On attend une vraie conclusion, mais non... cela reste énigmatique.
Blast
Je m'attendais à un énième truc dépressif et j'ai le sentiment que ça va, en fait, bien au-delà. Le dessin à énormément progressé ; en tout cas on sent une application particulière, et le rendu est fabuleux. Le découpage, les pleines pages... Non vraiment c'est du grand Larcenet. Il a gardé les angoisses chroniques (les siennes vraisemblablement) pour son personnage principal, et ca passe toujours aussi bien à travers le dessin. On retrouve donc les chocs brutaux du combat ordinaire, le rapport au père, etc. Sauf que là le choc est plus puissant : Le BLAST c'est ce choc mental qui en un quart de seconde vous fait voir les choses autrement. Pour moi ça correspond à un passage de cap : Le BLAST permet de sortir de la dépression et de prendre un nouveau chemin. On s'oriente vers un genre de quête d'absolu. Je crois que ça correspond aussi à la démarche de l'auteur puisque cet ouvrage fait l'effet d'un grand projet, sans doute LE grand projet de Larcenet... La subtilité c'est que quand on va vraiment au bout de la démarche, l'absolu change notre rapport à la morale, au monde, aux autres, à la folie... On se demande donc jusqu'où il va nous emmener et quelles limites nous allons passer. Il semble que la limite morale soit la question de cette œuvre. L'histoire nous dira si cet ouvrage est culte, il en a en tout cas la prétention. Vivement la suite donc :|
Lester Cockney
Si vous aimez la belle BD aventure... c'est un must. Dessins, mise en page, scénario superbe... du grand Franz Ça fait partie des vieux classique qu'on est content de découvrir et pour lesquels on se dit : "C'était mieux avant ... " Je parle ici du dessin délicieusement PAS numérique. Elle mérite plusieurs lectures pour en profiter pleinement je pense.
Face de Lune
Une BD comme je les aime : déroutante ! C'est superbe. Ça reste du Jodo au scénario : dur et dérangeant quand même, sale parfois. ... Et Bouq au dessin : dur et dérangeant... aussi. Le cocktail fait mal donc, et on peut sans doute être allergique. Mais quel univers ! Une dictature des Œufs, des tsunamis réguliers, des révoltés anars, des religieux dangereux, bref que des tarés... Et en marge de tout ça, un heureux doux dingue qui semble être le héros absurde, au-dessus de ce monde dégueux. Quelle poésie ! " Le poète est semblable au prince des nuées, qui hante la tempête et se rit de l'archer "
OVNI
Encore une production Trondheim qui porte parfaitement son nom ! Car il s'agit bien d'un OVNI ludique comme littéraire dont il s'agit ici. Curieusement j'ai fait le cheminement inverse pour connaître cette petite BD (mais est-ce encore de la BD ?) en m'attardant sur la série d'animation dont vous pouvez voir un épisode par là Mais l'heure n'est pas à déblatérer sur un produit dérivé mais bien sur ce petit album cartonné qui vous donnera bien du plaisir pour peu que vous vous prêtiez au jeu. L'histoire totalement muette se résume en ces quelques lignes : un charmant petit extra terrestre échoue sur notre bonne vieille planète bleue avec sa charmante petite soucoupe. La couverture correspond d'ailleurs à l'introduction et le dos à sa conclusion heureuse et les pages ne sont constituées que de doubles pages montrant les différents cheminements de notre héros à travers les âges de notre civilisation jusqu'à notre époque contemporaine ainsi que son influence sur notre évolution !!! Ainsi l'album est parsemé de découvertes essentielles comme celle de l'utilisation du feu, d'un gourdin de bois ou de la poussée d'Archimède pour ne citer que les premières qui seront de surcroit utilisées à mauvais escient pour le petit protagoniste qui termine invariablement écrabouillé, noyé, mangé, assassiné dans des postures souvent drôles et même souvent gores ! Car oui, à l'instar des livres dont vous êtes le héros, il y a plusieurs issues par page à la promenade de notre personnage et une seule le ramènera à sa maison ! :) L'intérêt dans la lecture, c'est justement de lire toutes les situations probables comme improbables qui ne manquent pas d'arriver. Le montage est assez impressionnant car les pages pourraient se juxtaposer les unes derrière les autres sans aucun problème ! Et les dessins sont juste magnifiques, les personnages sont mignons, cruels, drôles et l'ensemble ne manque pas d'imagination. Il est même assez poilant de voir parfois que certaines situations ont leur répercussion seulement quelques pages plus loin ce qui encourage le lecteur à faire quelques allers-retours dans sa lecture. Pour comparer l'ensemble à la série des Mister O ou Mister I, la narration est beaucoup moins limitée et finalement assez drôle. C'est très ludique et peut même être lu par un public assez jeune de 10 ans pour pouvoir décoder les mécanismes de narration finalement assez simples car explicites. De plus malgré l'apport de morts sanguinolentes, le coté trash et scato des deux séries suscitées est absent. Personnellement je me suis régalé et me félicite de cette acquisition pas si rapide à lire que cela et sur laquelle je pense revenir régulièrement pour m'offrir une tranche de décontraction et de déconnade en toute simplicité. Et puis il y a trois bestioles cachées dans les pages à retrouver et que je m'évertue à rechercher en vain (Spooky, les as tu trouvées ? ;) ) Pour finir, je reste amusé et admiratif de tout le travail apporté pour que l'ensemble garde son élégante cohérence du début à la fin. Un exercice inhabituel, un peu différent de la production habituelle mais que je recommande à tous, enfin bref c'est à lire, à offrir ou à posséder mais en tous cas ça mérite amplement un gros coup de coeur !
La Ligue des Gentlemen Extraordinaires
Le père noël a été très généreux cette année puisqu'il m'a offert le coffret de la ligue des gentlemen extraordinaires. Je suis un fan d'Alan Moore depuis la lecture de Watchmen et je dois dire qu'avec la ligue, il ne m'a pas déçu. Cet auteur est vraiment éclectique avec From Hell, sombre et historique, Watchmen, apocalyptique et rétro-futuriste et la ligue fantastique et complètement déjanté. Parlons tout d'abord des dessins, le trait de Kevin O'Neill est franc, et, même si à priori il parait simple et peu détaillé, il fourmille de petites attentions et intentions envers le lecteur, ce qui force à s'attarder sur chaque planche et chaque vignette. Les décors sont bien rendus, notamment avec les grandes villes et la débauche de l'humanité, les visages sont bien retranscrits et on distingue les émotions de chaque personnage. Niveau action, le trait devient plus nerveux et c'est ce qui fait tout son charme à l'œuvre, un dessin à la fois doux et vif, avec une multitude de détails. Ensuite, le scénario est vraiment très bon, on entre directement dans cette épopée avec divers personnage de la littérature classique anglaise du XIXème siècle. Et là où il y aurait pu avoir un imbroglio totalement incohérent, on se retrouve avec une équipe certes très différentes mais aussi très soudée et on retrouve une unité au sein de plusieurs personnages. Là l'histoire s'impose avec les différents états d'âme de chaque personnage: le fatalisme de Hyde dans le volume 2, l'opportunité de Hawley Griffin et la rigueur de Némo. J'ai vraiment eu l'impression de voir plusieurs petites histoires dans une histoire avec une psychologie de chaque personnage très profonde et fidèle aux œuvres d'origine. En bref, encre un coup de maître de la part d'Alan Moore! La narration est aussi très bonne, et on suit avec une avidité et une curiosité les aventures de nos héros. Enfin, je finirai sur l'objet en lui-même et tous les bonus. On ressent au travers des histoires illustrées d'Alan Moore, son amour pour des certains Edgar Allan Poe ou encore H.P. Lovecraft, avec une imagination débordante et une culture littéraire fantastique vraiment profonde. Reste aussi dans l'almanach, des références et des hommages à beaucoup d'auteurs de genre tel que Moorcock avec Elric. Un grand bravo à ce monsieur qu'est Alan Moore et à son œuvre fantastique. En un mot: Merci.
Le Chat du kimono
Voilà, j'ai fini par prendre le temps de lire cette BD remarquée mais qui ne m'attirait pas plus que ça... Et bien m'en a pris, car c'est un véritable coup de coeur ! C'est un grand voyage que nous propose Nancy Peña ! Graphique, géographique, littéraire, bref, on est mené de surprise en surprise, guidé par un chat noir en mal de son kimono... Et c'est ce ton et cette originalité qui fait la force de cette BD. Un vrai petit bijou tout en noir et blanc, ciselé façon art déco. Le découpage et la narration sont d'emblée mis à contribution pour découper ce récit. On joue des genres et des légendes pour essayer de suivre les moustaches de notre marcou qui se glisse et se cache dans les noirs de ces pages... Et dans le sillage de cette quête improbable défile une ribambelle de personnages tous plus inattendus qu'attachants. La patte si particulière de Nancy Peña fait ensuite le reste pour donner une grande cohérence à son histoire et rendre le récit d'une grande fluidité. Jeu de noirs, de textures et de motifs sont pour moi le coeur même et la réelle force de ce one shot. Moi qui partais un peu à reculons dans cette lecture, je me suis fait littéralement embarqué ! Et c'est avec empressement que je vais de ce pas me plonger dans la lecture de Tea Party en espérant y retrouver cette ambiance et ce trait si particuliers !
L'Appel de l'Espace
Ce one shot est assez prenant. Certes, sa lecture demande une attention soutenue mais cela en vaut franchement la peine. La réception d’un message provenant de l’espace n’est finalement qu’un prétexte pour déclencher une cascade d’événements qui échappe bien vite à tout contrôle. C’est surtout l’occasion pour l’auteur de dénoncer les errements des années 80 : guerre froide, secte fanatique, despote africain, société capitaliste à outrance, magouilles politiques, etc. C’est en quelques sortes un Alan Moore avant l’heure qui dénonce les dérives de notre monde. Tous ces éléments viennent s’imbriquer les uns dans les autres, rendant la lecture plus complexe. Toutefois, La narration reste fluide, ce qui évite au lecteur de décrocher. Le récit captive de bout en bout et on n’est pas déçu par la fin. Will Eisner a un sens de la narration et du découpage hors du commun. De plus, j’aime beaucoup sont trait caricatural. Bref, voici une lecture exigeante mais pas rébarbative et au contraire ô combien intéressante !
Le Bel Inconnu
Ce conte, inspiré d’un récit datant du 13e siècle, s’aventure dans des contrées peu exploitées du mythe arthurien. Le bel inconnu est un chevalier beau comme Apollon qui se présente à la cour d’Arthur sans nom mais bien décidé à accomplir une quête. Celle-ci l’amènera à traverser moult dangers pour délivrer une princesse. Une quête classique en somme mais dont le déroulement l’est beaucoup moins. Il finira par délivrer sa belle et découvrir sa réelle identité. En disant cela, je ne dévoile nullement la fin. Car sa quête et son identité ne sont pas les faits les plus importants. L’intérêt est ailleurs. Mais ça, je vous laisse le découvrir . . . La narration est plaisante et le dessin très séduisant. J’aime beaucoup ! L’histoire se clôture après le second opus, ce qui nous donne un récit pas trop long. Une suite semblait prévue mais n’a pas vu le jour. Sans doute la conséquence d’une bd injustement boudée par le public. Dommage, . . .
Myetzko
L’album rassemble deux histoires : • OGONIOK (3,5/5) Semion Gennadovich Polumin, haut fonctionnaire du tsar, se perd dans la taïga lors d’une partie de chasse. Trois misérables indigènes se proposent de lui offrir le thé. Semion leur fait part de son projet de traque dans les environs. Les hôtes le mettent en garde : les bois alentour sont le domaine d’Ogoniok, le shamann ; sans doute vaudrait-il mieux pour le chasseur passer son chemin et laisser en paix le gibier qui s’y trouve. • MYETZKO (5/5) Galicie. 1915. Batko Baborka est capitaine de l’armée austro-allemande et Myetzko Goglowa est son ordonnance. D’après la légende, les lignées des deux hommes sont liées depuis un accord conclu par leurs ancêtres. Les Goglowa, soi-disant sorciers, servent les nobles Baborka de génération en génération. Les deux soldats sont envoyés dans le no man’s land, pour une périlleuse mission de reconnaissance, qui sera l’occasion pour Myetzko d’honorer le pacte ancestral. Les dessins de Toppi se révèlent une fois de plus majestueux. Dans ‘Ogoniok’, son bestiaire (élan, coq de bruyère, mammouth, lapin, etc.) est de très bonne qualité. Mais c’est véritablement dans ‘Myetzko’ que mes yeux ont pris le plus de plaisir. Toutes ces carcasses de mitrailleuses et de pièces d’artillerie. Tout ce métal déchiqueté. Magnifique ! Le second récit est plus long et, partant, plus approfondi que le premier. Dans ‘Myetzko’, les talents de conteur de l’auteur et son habileté à mélanger événements historiques et fantastiques sont à leur apogée. Du grand art… Les préférences de Toppi en matière de couleurs (quand il en utilise) vont très clairement pour le bleu, le rose, le mauve et le vert. Il ne se servira du rouge qu’exceptionnellement. Ce fut notamment le cas pour la couverture de 'Myetzko'. Et à cette occasion, l’auteur a, selon moi, été très bien inspiré. En effet, il s’agit là de la plus belle couverture de bd qu’il m’ait été donné de voir ! Remarque : j'ai cru comprendre que l’album était épuisé. Les éditions Mosquito prévoient une réédition pour mars 2010, avec une nouvelle structure, sous le titre « Saint-Acheul ». Pour de plus amples informations, voyez leur site.