Beaucoup de choses ont été dites sur cet album. C’est normal, Bec est l'un des auteurs les plus "excitants" du moment.
Avec "Prométhée" il ne déçoit toujours pas. Ayant amassé pas mal d'éléments de mythologie et de données par rapport au temps, il nous propose une histoire assez difficile à classer, brassant de nombreux thèmes. On ne passe pas loin du fouillis et de la confusion, car les personnages et les situations sont nombreux. Mais c'est normal, le récit est très ambitieux.
Après lecture du tome 4, je reste très prudent quant à mon appréciation ; les évènements se suivent et se ressemblent. Il y a quand même une petite évolution sur ce dernier tome, tandis que le reste de l'histoire patine. J'ai un peu peur que Bec étire son récit inutilement...
Prométhée ? C’est... prometteur.
J'ai franchement bien aimé cette bd qui renouvelle le genre du western en reprenant certains mythes existants. Il y a réellement une inventivité comme par exemple l'explication de ce qui va donner naissance à la légende du Père Noël via la publicité. Quand on pense qu'il s'agissait d'un ténébreux personnage qui offrent des cadeaux plutôt empoisonnés ! Il faut découvrir de toute urgence cette lecture car vous passeriez sans doute à côté de quelque chose d'unique. Bref, cela réserve de sacrés surprises !
J'avais déjà bien aimé certaines oeuvres de cet auteur comme Chiens de prairie réalisé en 1996 ou encore L'Oeil du chasseur réalisé en 1988. Je retrouve un style d'écriture toujours aussi mordant. En l'espèce, ce western cottoie le fantastique et l'ésotérique comme la magie vaudou. Le ton des dialogues est résolument acide. Il faut dire que notre jeune héroïne qui se présente comme la fille de Billy le Kid ne fait pas dans la dentelle.
Au final, un auteur de talent pour une histoire tout à fait original où le plaisir de lecture sera maximal. C'est un véritable coup de coeur...
C'est un véritable petit bijou que ce titre ! C'est pourtant la première oeuvre d'Olivier Milhaud accompagné du dessinateur de Lou !. Le talent est manifeste tant il éclate aux yeux.
En effet, l'auteur a su créer un univers bien particulier qui est un mélange de genres bien dosé. Tout d'abord, le cadre de cette auberge fortifiée dénommée le coq vert est véritablement enchanteur. On est dans un havre de paix où l'on rêve de vivre. Il y a une douceur inoubliable loin des tribulations de la ville industrielle et des bruits de guerre. J'ai littéralement adoré!
On va très vite s'attacher aux différents personnages qui composent cette communauté à commencer par Polpette le cuisinier. La cuisine va d'ailleurs occuper une place importante puisque des recettes seront parsemés ici et là. On a envie d'y gouter. Le prego ou la fabada de Péréro n'auront plus aucun secret pour vous. Et puis, il y a le comte Fausto qui est un personnage hautement charismatique. On peut également succomber aux charmes de la ravissante et volcanique Alméria. Que du plaisir à la découverte de cette oeuvre!
Au-delà de ces aspect, il y a une véritable intrigue car le monde extérieur vient rattraper la vie de ces habitants. La noirceur est présente par petites touches. C'est une bd adulte sur une imagerie presque enfantine. Il ne faudra pas se fier aux apparences! Plongez-vous dans ce savoureux mélange culinaire d'humour et d'action, de poésie et de trahison! C'est une ode à l'amitié et à la simplicité! :)
Il y a longtemps que je n'avais pas reçu un tel choc en lisant une BD, et, autant le dire tout de suite, il s'agit là d'une des meilleures série que j'ai pu lire avec de cape et de crocs ou la nef des fous par exemple. Et pourtant, je n'ai lu que les 4 premiers tomes sur les 5 cinq en ce moment. Pourtant, avec un titre comme millénaire et un monsieur avec une croix en couverture du premier tome, ce n'était pas gagné. Mais il faut dire que bien souvent le scénario frôle le génie et remet en cause nombres de piliers de la religion qu'elle soit chrétienne, juive, musulmane ou païenne. Et c'est sûrement cela qui m'a plu dans cette série, qui arrive à remettre en cause les croyances sans pour autant les dénigrer les défoncer.
Les scénarios sont basés sur un fil conducteur qui est fort intéressant, et surtout, jamais exploré dans la bande dessinée (enfin, il me semble). En gros, nous entre 997 et 998, alors que Hugues Capet est revenu d'entre les morts. Raedwald le saxon est un trafiquant de reliques dont on dit que l'esprit est aussi aiguisé qu'une lame. Dans le premier tome, la femme et l'enfant bâtard de Hugues de Francie sont tués sur les bord d'une route par des bandits commandité par un homme mystérieux. Notre héros, accompagné d'Arnulf son acolyte, golgoth maniant habilement la hache, découvre le massacre et trouve un survivant au visage cramé. Ils croisent alors un comte qui demande à ce que le corps soit vite amené dans une abbaye qui soigne les brûlés en suppliant saint Polycarpe. Sauf que l'on va vite tomber dans une conspiration de l'église de Cluny visant à priver le roi d'héritier pour pouvoir prendre le pouvoir. Et s'ensuit une suite d'évènements incroyables avec une dose de surnaturel finement trouvé et surtout une phase d'enquête remarquable. Et l'on va retrouver cela dans tous les tomes, avec pour fil conducteur un peuple mêlé dans la religion que l'on nomme changelin et qui se déplace dans des vaisseaux volants lumineux.
Évidemment, cela peut paraître un peu brouillon, mais le tout est très lisible et l'histoire frôle sincèrement le génie. Jamais encore je n'avais vu de la S.F mêlée à de l'historique et il faut dire que cela marche rudement bien!
La partie enquête n'est pas pour autant délaissée, et on évolue dans des aventures digne d'un Sherlock Holmes du moyen-âge. En général, l'explication de fin est excellente et on prend un plaisir fou à suivre les aventures de nos deux compères. D'ailleurs, ils font une paire dont le fonctionnement est rodé puisque j'ai senti une grosse référence à Astérix et Obélix mais pour adulte avec un humour plus fin et surtout avec une dose d'action sanguinolente beaucoup plu crue. Car malgré les quelques phrases d'humour, les auteurs n'oublient jamais de nous rappeler dans quelle époque on avance et que la pitié à cette époque n'existait pas. Même les enfants y passent, ce qui rajoute une grosse touche de véracité et cela est vraiment appréciable. Putain, les mecs osent et c'est fort!
Bien entendu, tout cela est servi par des dessins de toute beauté. Les personnages sont très bien faits, les visages reflètent bien les expressions et les émotions, mais surtout, les paysages, le décors ainsi que les animaux sont sublimement faits. Les scènes d'action sont lisibles, violentes, et surtout elles donnent une impression de mouvement. Les perspectives sont parfaites et parfois, on se retrouve avec un dessin pleine page qui nous en met plein les yeux. Les couleurs sont sciemment choisies et conviennent parfaitement à l'ambiance de la série. Les différents monstres parsemant les albums sont eux aussi fort agréables comme les goules sarrasines à tête de sanglier ou encore les trolls des montagnes scandinaves.
Au final, Millénaire est une bombe qu'il faut se procurer à tout prix et qui réserve un lot de surprises fantastiques non négligeables. Jamais encore je n'ai lu de scénario si génial et qui mêle si habilement les genres sans se planter ou sans partir en eau de boudin. Je conseille fortement et vivement à tous les amateurs d'histoire, de fantastique, et aussi de S.F! Par contre, les chrétiens risquent de ne pas apprécier et verront peut être leur foi mise à l'épreuve dans cet ouvrage, qui, finalement, annihile toutes haines religieuses et raciales.
Vous êtes fan des Cramps et de tout l'univers garage 60's?
Vous êtes fan d'Ed Wood et des nanars SF en noir et blanc?
Alors cette BD est pour vous.
Quand vous lirez certaines planches de cette BD vous ne pourrez pas vous empêcher d'entendre les Trashmen chanter Surfin' Bird.
De voir en Eddy le regretté Lux Interior.
C'est vraiment une très belle BD jeunesse.
Le dessin est joli, fin et mignon. Une fois encore, il fait penser à de l'illustration jeunesse plutôt qu'à de la BD, mais il colle bien à l'ambiance de la BD : j'ai beaucoup aimé.
Le scénario aussi est bon, même si il s'adresse vraiment aux jeunes (il y a peu de textes dans ses 32 pages), mais cette ballade qui excite notre imaginaire est très poétique.
Une belle BD que je conseille aux enfants qui apprennent à lire : maintenant je vais me promener en forêt moi aussi :) !
Tiens marrant cette histoire d’amour dans le Japon d’aujourd’hui, dominée par les salary men. Sylvain Runberg a voulu –enfin je pense- montrer le quotidien de ces millions de salariés qui vivent chichement, habitent dans des chambres à peine plus grandes qu’un lit, et sortent entre collègues, perdant toute chance d’avoir une vraie vie sociale. Des employés qui passent presque leur vie dans leur bureau, des collègues envieux, des conflits larvés au sein de l’entreprise, on retrouve beaucoup d’éléments décrits ailleurs (comme dans le roman Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb, qui décrit très bien le monde du travail nippon et ses petits travers).
La « face cachée » ici, c’est celle qui est représentée par la relation entre Satoshi, marié, une fille, qui ne rentre chez lui que le week-end, et Mayumi, stagiaire dont les parents sont séparés. Tous les deux vivent dans une misère sentimentale répandue, mais parviennent à se donner du réconfort. Hélas, si pour Satoshi cette relation semble ne pas avoir trop d’importance, bien qu’il ait beaucoup d’affection pour sa jeune maîtresse, pour Mayumi il en est tout autrement puisqu’elle espère gagner petit à petit le cœur de Satoshi.
La fin du premier tome laissait entrevoir une situation encore plus complexe, avec une face cachée alternative, et c'est vraiment le cas, mais je n'en dirai pas un mot, de peur de trop en révéler. Sachez seulement que l'on bascule plus ou moins dans une autre dimension, qui oblige à relire le diptyque avec un regard neuf. C'est une histoire bien amenée par Runberg, même si je trouve certaines séquences dans la partie finale un peu moins fluides.
Le travail graphique d’Olivier Martin est remarquable, un mélange entre tradition franco-belge et découpage manga. Le dessin tout au crayon pourrait laisser croire que l’on est devant un recueil d’esquisses, mais la qualité du trait rend la lecture très agréable, le contraste entre décors très travaillées puis cases épurées étant d’une efficacité redoutable.
Au final un diptyque bien vu, mené sur un faux rythme lent concernant la valse des sentiments mais aussi la vacuité du travail. Au final Satoshi n'a pas une seule face cachée, mais bien plusieurs, et c'est ce qui fait l'intérêt de cette BD.
Cette maxi-série me semble tout simplement incontournable.
Elle reprend les origines des premiers héros de l'âge d'or Marvel.
Brubaker brode un scénario passionnant reprenant les faits d'époque mais en les actualisant au niveau de la narration et du récit principal.
Les 200 pages se dévorent littéralement, l'histoire est rythmée et captivante.
Il faut également reconnaitre que le dessin apporte un plus indéniable, Epking a un style réaliste qui régale les yeux, la colorisation est sobre et toujours de bon goût.
Ce récit permet de mieux comprendre les personnages de Namor ou Captain America par exemple mais il fait surtout ressortir des cartons les premiers héros masqués totalement inconnus de nos jours, tel que le personnage Ange.
L'ensemble fonctionne parfaitement et est distrayant.
L'hommage ne pouvait pas être meilleur, il est à l'image de ma lecture et mon ressenti.
Du très bon travail méritant d'être mieux connu.
Après une bonne histoire se passant en Amérique du Sud (La Nuit de l'Inca), puis la superbe épopée de l'orient (Les Cinq Conteurs de Bagdad) Vehlmann et Duchazeau nous emmènent en Afrique pour découvrir la sagesse de leurs contes.
Décidément, le magazine Capsule Cosmique (avec les BD qui en sont tirées) était vraiment un bon magazine.
Et même l'ambiance des BDs de ce duo d'auteurs me paraît être la même (ça ne m'aurait pas choqué d'entendre ce genre d'histoires racontées aux héros de Les Cinq Conteurs de Bagdad), la forme est toujours différente. Car ce sont bien des histoires courtes (3-4 pages) qu'on peut lire ici.
Des contes africains, toujours léger mais avec une certaine morale à la fin. C'est drôle mais ça cache un message, et c'est pour cela que j'ai adoré ces histoires (qui peuvent être lues par tout le monde).
Et puis il a le dessin de Duchazeau, que j'aime toujours autant. Attention, Duchazeau possède un style de dessin particulier (je doute qu'il plaise à tout le monde), mais moi j'aime.
Ce n'est plus une surprise avec ces auteurs : une excellente BD :) !
Comment peut-on passer à côté d'une si belle série. Il aura fallu qu'elle paraisse en intégrale chez Vents d'Ouest pour qu'enfin, je mette le nez dans cette BD cultissime. Tout débute dans un futur proche. Pendant que le chaos monte les hommes les uns contre les autres, un inventeur, rêveur et obsessionnel, tente désespérément de renouer avec la magie de l'imaginaire en pourchassant l'image idyllique de la Fée. Il espère trouver dans les nombreux automates qu'il confectionne celui qui aura l’œil-fée, une sorte de regard unique symbolisant la vie et l'intelligence.
C'est une de ses dernières créations qui va découvrir au fin fond d'un grenier, espèce de remise pour les automates "ratés", celle qui aura échappé à la vigilance de son créateur, et qui semble avoir cette magie intérieure. Mais telle Edward aux mains d'argent que son inventeur laisse inachevé, la fée n'a pas encore de bouche et ne pourra jamais exprimer pleinement sa souffrance et son désespoir quand elle se retrouvera séparée de Jam par les conséquences de la bêtise humaine.
A la fois récit post-apocalyptique et roman d'amour, l'histoire de ces deux personnages est sans aucun doute une des plus belles démonstrations de passion, de fidélité et d'espoir même si pour en arriver là il faudra braver ce monde futur chaotique, désespéré, appauvri par la dictature d'un homme sans cœur et dépravé. On notera aussi que certaines scènes, qui auraient pu être très violentes, sont abordées d'une manière subtilement subliminale.
Outre l'histoire, il faut appréciera le décor baroque magnifiquement rendu ainsi que la symbolique de la colorisation : les pastels pour les passages entre Jam et la fée, des couleurs chaudes pour la représentation de la folie humaine. Certains de ces choix sont expliqués par le scénariste Téhy dans l'introduction qui présente la genèse du projet. Agrémentée de croquis, elle vient compléter cette œuvre déjà très riche.
Fée et tendres automates est une œuvre majeur, belle et violente à la fois, qui ne laisse pas indifférent. Incontournable.
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Prométhée
Beaucoup de choses ont été dites sur cet album. C’est normal, Bec est l'un des auteurs les plus "excitants" du moment. Avec "Prométhée" il ne déçoit toujours pas. Ayant amassé pas mal d'éléments de mythologie et de données par rapport au temps, il nous propose une histoire assez difficile à classer, brassant de nombreux thèmes. On ne passe pas loin du fouillis et de la confusion, car les personnages et les situations sont nombreux. Mais c'est normal, le récit est très ambitieux. Après lecture du tome 4, je reste très prudent quant à mon appréciation ; les évènements se suivent et se ressemblent. Il y a quand même une petite évolution sur ce dernier tome, tandis que le reste de l'histoire patine. J'ai un peu peur que Bec étire son récit inutilement... Prométhée ? C’est... prometteur.
La Frontière
J'ai franchement bien aimé cette bd qui renouvelle le genre du western en reprenant certains mythes existants. Il y a réellement une inventivité comme par exemple l'explication de ce qui va donner naissance à la légende du Père Noël via la publicité. Quand on pense qu'il s'agissait d'un ténébreux personnage qui offrent des cadeaux plutôt empoisonnés ! Il faut découvrir de toute urgence cette lecture car vous passeriez sans doute à côté de quelque chose d'unique. Bref, cela réserve de sacrés surprises ! J'avais déjà bien aimé certaines oeuvres de cet auteur comme Chiens de prairie réalisé en 1996 ou encore L'Oeil du chasseur réalisé en 1988. Je retrouve un style d'écriture toujours aussi mordant. En l'espèce, ce western cottoie le fantastique et l'ésotérique comme la magie vaudou. Le ton des dialogues est résolument acide. Il faut dire que notre jeune héroïne qui se présente comme la fille de Billy le Kid ne fait pas dans la dentelle. Au final, un auteur de talent pour une histoire tout à fait original où le plaisir de lecture sera maximal. C'est un véritable coup de coeur...
Le Viandier de Polpette
C'est un véritable petit bijou que ce titre ! C'est pourtant la première oeuvre d'Olivier Milhaud accompagné du dessinateur de Lou !. Le talent est manifeste tant il éclate aux yeux. En effet, l'auteur a su créer un univers bien particulier qui est un mélange de genres bien dosé. Tout d'abord, le cadre de cette auberge fortifiée dénommée le coq vert est véritablement enchanteur. On est dans un havre de paix où l'on rêve de vivre. Il y a une douceur inoubliable loin des tribulations de la ville industrielle et des bruits de guerre. J'ai littéralement adoré! On va très vite s'attacher aux différents personnages qui composent cette communauté à commencer par Polpette le cuisinier. La cuisine va d'ailleurs occuper une place importante puisque des recettes seront parsemés ici et là. On a envie d'y gouter. Le prego ou la fabada de Péréro n'auront plus aucun secret pour vous. Et puis, il y a le comte Fausto qui est un personnage hautement charismatique. On peut également succomber aux charmes de la ravissante et volcanique Alméria. Que du plaisir à la découverte de cette oeuvre! Au-delà de ces aspect, il y a une véritable intrigue car le monde extérieur vient rattraper la vie de ces habitants. La noirceur est présente par petites touches. C'est une bd adulte sur une imagerie presque enfantine. Il ne faudra pas se fier aux apparences! Plongez-vous dans ce savoureux mélange culinaire d'humour et d'action, de poésie et de trahison! C'est une ode à l'amitié et à la simplicité! :)
Millénaire
Il y a longtemps que je n'avais pas reçu un tel choc en lisant une BD, et, autant le dire tout de suite, il s'agit là d'une des meilleures série que j'ai pu lire avec de cape et de crocs ou la nef des fous par exemple. Et pourtant, je n'ai lu que les 4 premiers tomes sur les 5 cinq en ce moment. Pourtant, avec un titre comme millénaire et un monsieur avec une croix en couverture du premier tome, ce n'était pas gagné. Mais il faut dire que bien souvent le scénario frôle le génie et remet en cause nombres de piliers de la religion qu'elle soit chrétienne, juive, musulmane ou païenne. Et c'est sûrement cela qui m'a plu dans cette série, qui arrive à remettre en cause les croyances sans pour autant les dénigrer les défoncer. Les scénarios sont basés sur un fil conducteur qui est fort intéressant, et surtout, jamais exploré dans la bande dessinée (enfin, il me semble). En gros, nous entre 997 et 998, alors que Hugues Capet est revenu d'entre les morts. Raedwald le saxon est un trafiquant de reliques dont on dit que l'esprit est aussi aiguisé qu'une lame. Dans le premier tome, la femme et l'enfant bâtard de Hugues de Francie sont tués sur les bord d'une route par des bandits commandité par un homme mystérieux. Notre héros, accompagné d'Arnulf son acolyte, golgoth maniant habilement la hache, découvre le massacre et trouve un survivant au visage cramé. Ils croisent alors un comte qui demande à ce que le corps soit vite amené dans une abbaye qui soigne les brûlés en suppliant saint Polycarpe. Sauf que l'on va vite tomber dans une conspiration de l'église de Cluny visant à priver le roi d'héritier pour pouvoir prendre le pouvoir. Et s'ensuit une suite d'évènements incroyables avec une dose de surnaturel finement trouvé et surtout une phase d'enquête remarquable. Et l'on va retrouver cela dans tous les tomes, avec pour fil conducteur un peuple mêlé dans la religion que l'on nomme changelin et qui se déplace dans des vaisseaux volants lumineux. Évidemment, cela peut paraître un peu brouillon, mais le tout est très lisible et l'histoire frôle sincèrement le génie. Jamais encore je n'avais vu de la S.F mêlée à de l'historique et il faut dire que cela marche rudement bien! La partie enquête n'est pas pour autant délaissée, et on évolue dans des aventures digne d'un Sherlock Holmes du moyen-âge. En général, l'explication de fin est excellente et on prend un plaisir fou à suivre les aventures de nos deux compères. D'ailleurs, ils font une paire dont le fonctionnement est rodé puisque j'ai senti une grosse référence à Astérix et Obélix mais pour adulte avec un humour plus fin et surtout avec une dose d'action sanguinolente beaucoup plu crue. Car malgré les quelques phrases d'humour, les auteurs n'oublient jamais de nous rappeler dans quelle époque on avance et que la pitié à cette époque n'existait pas. Même les enfants y passent, ce qui rajoute une grosse touche de véracité et cela est vraiment appréciable. Putain, les mecs osent et c'est fort! Bien entendu, tout cela est servi par des dessins de toute beauté. Les personnages sont très bien faits, les visages reflètent bien les expressions et les émotions, mais surtout, les paysages, le décors ainsi que les animaux sont sublimement faits. Les scènes d'action sont lisibles, violentes, et surtout elles donnent une impression de mouvement. Les perspectives sont parfaites et parfois, on se retrouve avec un dessin pleine page qui nous en met plein les yeux. Les couleurs sont sciemment choisies et conviennent parfaitement à l'ambiance de la série. Les différents monstres parsemant les albums sont eux aussi fort agréables comme les goules sarrasines à tête de sanglier ou encore les trolls des montagnes scandinaves. Au final, Millénaire est une bombe qu'il faut se procurer à tout prix et qui réserve un lot de surprises fantastiques non négligeables. Jamais encore je n'ai lu de scénario si génial et qui mêle si habilement les genres sans se planter ou sans partir en eau de boudin. Je conseille fortement et vivement à tous les amateurs d'histoire, de fantastique, et aussi de S.F! Par contre, les chrétiens risquent de ne pas apprécier et verront peut être leur foi mise à l'épreuve dans cet ouvrage, qui, finalement, annihile toutes haines religieuses et raciales.
Dinosaur Bop
Vous êtes fan des Cramps et de tout l'univers garage 60's? Vous êtes fan d'Ed Wood et des nanars SF en noir et blanc? Alors cette BD est pour vous. Quand vous lirez certaines planches de cette BD vous ne pourrez pas vous empêcher d'entendre les Trashmen chanter Surfin' Bird. De voir en Eddy le regretté Lux Interior.
La Colline
C'est vraiment une très belle BD jeunesse. Le dessin est joli, fin et mignon. Une fois encore, il fait penser à de l'illustration jeunesse plutôt qu'à de la BD, mais il colle bien à l'ambiance de la BD : j'ai beaucoup aimé. Le scénario aussi est bon, même si il s'adresse vraiment aux jeunes (il y a peu de textes dans ses 32 pages), mais cette ballade qui excite notre imaginaire est très poétique. Une belle BD que je conseille aux enfants qui apprennent à lire : maintenant je vais me promener en forêt moi aussi :) !
Face cachée
Tiens marrant cette histoire d’amour dans le Japon d’aujourd’hui, dominée par les salary men. Sylvain Runberg a voulu –enfin je pense- montrer le quotidien de ces millions de salariés qui vivent chichement, habitent dans des chambres à peine plus grandes qu’un lit, et sortent entre collègues, perdant toute chance d’avoir une vraie vie sociale. Des employés qui passent presque leur vie dans leur bureau, des collègues envieux, des conflits larvés au sein de l’entreprise, on retrouve beaucoup d’éléments décrits ailleurs (comme dans le roman Stupeur et tremblements d’Amélie Nothomb, qui décrit très bien le monde du travail nippon et ses petits travers). La « face cachée » ici, c’est celle qui est représentée par la relation entre Satoshi, marié, une fille, qui ne rentre chez lui que le week-end, et Mayumi, stagiaire dont les parents sont séparés. Tous les deux vivent dans une misère sentimentale répandue, mais parviennent à se donner du réconfort. Hélas, si pour Satoshi cette relation semble ne pas avoir trop d’importance, bien qu’il ait beaucoup d’affection pour sa jeune maîtresse, pour Mayumi il en est tout autrement puisqu’elle espère gagner petit à petit le cœur de Satoshi. La fin du premier tome laissait entrevoir une situation encore plus complexe, avec une face cachée alternative, et c'est vraiment le cas, mais je n'en dirai pas un mot, de peur de trop en révéler. Sachez seulement que l'on bascule plus ou moins dans une autre dimension, qui oblige à relire le diptyque avec un regard neuf. C'est une histoire bien amenée par Runberg, même si je trouve certaines séquences dans la partie finale un peu moins fluides. Le travail graphique d’Olivier Martin est remarquable, un mélange entre tradition franco-belge et découpage manga. Le dessin tout au crayon pourrait laisser croire que l’on est devant un recueil d’esquisses, mais la qualité du trait rend la lecture très agréable, le contraste entre décors très travaillées puis cases épurées étant d’une efficacité redoutable. Au final un diptyque bien vu, mené sur un faux rythme lent concernant la valse des sentiments mais aussi la vacuité du travail. Au final Satoshi n'a pas une seule face cachée, mais bien plusieurs, et c'est ce qui fait l'intérêt de cette BD.
Le projet Marvels
Cette maxi-série me semble tout simplement incontournable. Elle reprend les origines des premiers héros de l'âge d'or Marvel. Brubaker brode un scénario passionnant reprenant les faits d'époque mais en les actualisant au niveau de la narration et du récit principal. Les 200 pages se dévorent littéralement, l'histoire est rythmée et captivante. Il faut également reconnaitre que le dessin apporte un plus indéniable, Epking a un style réaliste qui régale les yeux, la colorisation est sobre et toujours de bon goût. Ce récit permet de mieux comprendre les personnages de Namor ou Captain America par exemple mais il fait surtout ressortir des cartons les premiers héros masqués totalement inconnus de nos jours, tel que le personnage Ange. L'ensemble fonctionne parfaitement et est distrayant. L'hommage ne pouvait pas être meilleur, il est à l'image de ma lecture et mon ressenti. Du très bon travail méritant d'être mieux connu.
Dieu qui pue, Dieu qui pète
Après une bonne histoire se passant en Amérique du Sud (La Nuit de l'Inca), puis la superbe épopée de l'orient (Les Cinq Conteurs de Bagdad) Vehlmann et Duchazeau nous emmènent en Afrique pour découvrir la sagesse de leurs contes. Décidément, le magazine Capsule Cosmique (avec les BD qui en sont tirées) était vraiment un bon magazine. Et même l'ambiance des BDs de ce duo d'auteurs me paraît être la même (ça ne m'aurait pas choqué d'entendre ce genre d'histoires racontées aux héros de Les Cinq Conteurs de Bagdad), la forme est toujours différente. Car ce sont bien des histoires courtes (3-4 pages) qu'on peut lire ici. Des contes africains, toujours léger mais avec une certaine morale à la fin. C'est drôle mais ça cache un message, et c'est pour cela que j'ai adoré ces histoires (qui peuvent être lues par tout le monde). Et puis il a le dessin de Duchazeau, que j'aime toujours autant. Attention, Duchazeau possède un style de dessin particulier (je doute qu'il plaise à tout le monde), mais moi j'aime. Ce n'est plus une surprise avec ces auteurs : une excellente BD :) !
Fée et tendres Automates
Comment peut-on passer à côté d'une si belle série. Il aura fallu qu'elle paraisse en intégrale chez Vents d'Ouest pour qu'enfin, je mette le nez dans cette BD cultissime. Tout débute dans un futur proche. Pendant que le chaos monte les hommes les uns contre les autres, un inventeur, rêveur et obsessionnel, tente désespérément de renouer avec la magie de l'imaginaire en pourchassant l'image idyllique de la Fée. Il espère trouver dans les nombreux automates qu'il confectionne celui qui aura l’œil-fée, une sorte de regard unique symbolisant la vie et l'intelligence. C'est une de ses dernières créations qui va découvrir au fin fond d'un grenier, espèce de remise pour les automates "ratés", celle qui aura échappé à la vigilance de son créateur, et qui semble avoir cette magie intérieure. Mais telle Edward aux mains d'argent que son inventeur laisse inachevé, la fée n'a pas encore de bouche et ne pourra jamais exprimer pleinement sa souffrance et son désespoir quand elle se retrouvera séparée de Jam par les conséquences de la bêtise humaine. A la fois récit post-apocalyptique et roman d'amour, l'histoire de ces deux personnages est sans aucun doute une des plus belles démonstrations de passion, de fidélité et d'espoir même si pour en arriver là il faudra braver ce monde futur chaotique, désespéré, appauvri par la dictature d'un homme sans cœur et dépravé. On notera aussi que certaines scènes, qui auraient pu être très violentes, sont abordées d'une manière subtilement subliminale. Outre l'histoire, il faut appréciera le décor baroque magnifiquement rendu ainsi que la symbolique de la colorisation : les pastels pour les passages entre Jam et la fée, des couleurs chaudes pour la représentation de la folie humaine. Certains de ces choix sont expliqués par le scénariste Téhy dans l'introduction qui présente la genèse du projet. Agrémentée de croquis, elle vient compléter cette œuvre déjà très riche. Fée et tendres automates est une œuvre majeur, belle et violente à la fois, qui ne laisse pas indifférent. Incontournable.