J'ai rarement eu autant le sentiment d'une note injuste qu'en lisant l'avis de ThePatrick sur ce manga. Certes le début du premier tome est un peu déroutant, mais la suite est extraordinairement forte et bouleversante.
Cette série réussit l'exploit de parler de handicap avec un réalisme parfois quasi documentaire, sans pathos, ni bons sentiments dégoulinants, ni militantisme. Il y est avant tout question d'humains à la personnalité très travaillée, soumis à rudes épreuves, et qui s'en tirent (ou non) par la force de leur caractère.
En fait je me retrouve en tous points dans la critique de Ro. Inoue nous prouve encore une fois qu'il n'est pas seulement un (très) grand dessinateur, mais surtout un grand auteur. Le sujet est anti-glamour au possible, et pourtant il le rend absolument passionnant, et émouvant.
Un gros coup de coeur, pour une oeuvre qui en plus se bonnifie avec le temps.
Tiens, c'est curieux! Je suis l'un des rares à trouver cette BD franchement bien... Le voyageur, c'est l'histoire d'un homme doté d’un gène quantique, qui traverse les époques et se frotte aux paradoxes inhérents aux voyages temporels. Un seul lieu : Paris du passé, du présent et du futur. Cette unité de lieu a pour souci de renforcer la cohérence de la série.
Les couvertures toutes signée par Guarnido sont plutôt réussies. Les dessins semi-réalistes de Stalner sont toujours aussi magnifiques! Le scénario de Boisserie m'a littéralement captivé. Mention spéciale également pour une colorisation judicieuse tout à fait à mon goût. Je sais qu'il s'agit là d'un projet plutôt ambitieux de décliner la série en trois cycles: futur, présent et passé. Cette série sera constituée de 3 cycles de 4 tomes et un dernier album dessiné par Juanjo Guarnido en guise d’épilogue. Tout un programme! Je trouve qu'au-delà de l'aspect "commande purement commerciale", c'est plutôt bien de contenter son public de lecteur en ne les faisant pas attendre des années pour une hypothétique suite.
Les voyages temporels m'ont toujours captivé. J'ai lu peu de BD traitant de ce thème assez sérieusement. Aussi, je trouve ce récit franchement original. On est troublé par le jeu des personnages qui se déchirent. Le mystère s’épaissit également sur l’identité du voyageur car ce n’est pas aussi simple que les premiers éléments ne le laissaient transparaître. Cette histoire est véritablement passionnante.
1er cycle: Futur
Je suis juste un peu perplexe sur le fait que le 3ème tome du cycle "futur" nous plonge dans le passé de l’Antiquité un court instant. Peut-être les auteurs ont-ils voulu signifier que ce dont il est question : ce n’est pas simplement les déplacements dans l’espace mais surtout dans le temps. En tout cas, ce premier cycle est réellement prenant après un fastidieux apprentissage de la téléportation. Le 4ème tome qui clôture le premier cycle sur le futur tient toutes ses promesses. On est véritablement époustouflé par le dénouement du scénario et les nombreux rebondissements.
2ème cycle: Présent
Le second cycle qui se passe dans le Paris du présent arrive à nous captiver autant que le monde du futur. La barre a été placé assez haute avec un changement de taille puisqu'il s'agit de suivre une intrigue policière plutôt convaincante. On éprouve même du plaisir à reconstituer certains morceaux du puzzle. Il y a une logique et une cohérence du scénario jusque dans les moindres détails et cela ne peut que me plaire. Le changement de dessinateur ne se fait pas du tout ressentir. Par ailleurs, Stalner fait un clin d'oeil assez audacieux à sa série La Croix de Cazenac (Présent - 3ème tome). Pour l'instant, c'est du tout bon !
3ème cycle: Passé
Il y a comme quelquechose qui va casser l'unité scénaristique voir narrative avec tout ces sauts temporels. On a l'impression que chacun de ces albums est totalement indépendant à la manière d'un one-shot puisqu'on explore à chaque fois une époque différente. J'ai bien aimé Passé 2 qui nous entraîne dans le Paris de l'Occupation allemande. On se rend compte également que l'un des deux jumeaux évolue dans un sens où on ne l'attendait plus. Cela redynamise l'histoire. Bref, on n'est point gagner par la lassitude ce qui constitue un exploit pour une série plutôt longue. On attend néanmoins avec impatience le fameux tome 13 (Omega) qui nous livrera, on l'espère, tous les secrets de cette magnifique saga sur le voyage spacio-temporel.
Dernier tome: Oméga
Nous avons enfin une conclusion avec un retour vers le futur pour Vedder. On arrive à comprendre pourquoi il fallait absolument 3 cycles même si celui du passé apparaissait un peu superflu. L'intrigue se rejoint assez efficacement. Curieusement, on regrettera un peu le dessin de Guarnido qui est moins grandiose qu'à l'accoutumé et dont le style tranche avec les dessinateurs qui se sont succédés sur la série. Au niveau du dénouement, j'avais espéré un peu mieux même si je dois reconnaître que cette conclusion est bien construite. En effet, les auteurs nous font partager un devenir de l'humanité bien sombre mais qui se semble se dessiner sous nos pieds avec des Etats endettés et rachetés par de grosses multinationales qui vont faire la pluie et surtout le mauvais temps.
En conclusion, une saga temporelle à découvrir car elle remplie honnêtement sa part de marché !
Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Coup de cœur !!! C'est sans conteste une des plus belles bandes dessinées qu'il m'ait été donné de lire. Chaque planche, chaque case, est une œuvre d'art. Le choix des couleurs est formidable. Parler de chef-d’œuvre pour une histoire qui parle d'Art c'est bien le mieux que l'on puisse faire.
Rendre visuel l'incontournable récit d'Oscar Wilde était évidemment un pari auquel déjà d'autres se sont essayés, au moins par le cinéma. Mais cette version de Corominas dépasse toutes les attentes. Chaque dessin est un enchantement. On connait tous l'histoire de Dorian Gray qui vendit son âme pour obtenir la jeunesse éternelle. Et celle de ce tableau, son portrait qui absorbe toute la noirceur de son être, pour vieillir et s'enlaidir à la place du jeune homme. Oscar Wilde a transposé dans son œuvre une vraie réflexion sur la Beauté, sur l'Art et sur la Critique. Sur la liberté, aussi, la culpabilité et la perdition. Il est normal que le roman original ait traversé les décennies. Intemporel comme l'aurait été le beau visage de Dorian Gray, s'il avait vécu.
Corominas nous offre un très beau cadeau artistique, jusque dans la représentation de l'époque victorienne.
Et les éditions Daniel Maghen en ont tiré le meilleur avec un ouvrage de très bonne qualité agrémenté d'un supplément de planches et de doubles pages somptueuses.
Sympathique album loin des préoccupations commerciales de l’industrie des goûts et couleurs. A moins d’y voir au contraire la recherche d’une niche, favorable aux productions « différentes » avec une garantie de rendement.
Sommes-nous si loin du propos ? Je ne crois pas, car cette histoire d’amour entre la mort et Georges Brassens s’apparente à un conflit entre la raison et l’idéalisme. L’album me fait penser à cette chanson de Ferrat :
« Toi dont tous les marchands honnêtes
N'auraient pas de tes chansonnettes
Donné deux sous
Voilà qu'pour leur déconfiture
Elles resteront dans la nature
Bien après nous »
A ce curieux déséquilibre qui fait basculer un laborieux idéaliste en difficulté à un monstre sacré.
La mort séduite va nous raconter les mésaventures de Georges au lieu de le tuer. Nous vivrons quelques chansons transposés dans la vie de notre héros, avec malice nous nous amuserons à savoir combien de chansons sont ainsi reprises en clins d’œil. Tout cela se fait sous l’œil désapprobateur du destin : le chat, qui rappelle à qui veut bien l’entendre que l’on ne doit pas briser les rouages de son bon vouloir.
L’histoire d’amour évolue, tout n’est pas permis et la mort va sévir, cela nous vaudra de nouveaux passages poétiques jusqu’à cette fin diablement drôle qui m’a rappelé Ferrat.
Le graphisme nourrit le propos avec pertinence. La simplicité bonhomme met en relief les personnages tournés en caricature avec humour. Léger, mais de qualité cela me rappelle un peu les accords de Brassens. A ses débuts, tout est basique, mais au gré de son parcours, on s’aperçoit d’une richesse harmonique insoupçonnée que bien des guitaristes finissent par simplifier ! Ici le dessin parait basique mais la qualité narrative révèle un bel exercice de style pas si évident qu’il n’y parait.
Au final, voici un joli moment pour ceux ayant une accointance avec Georges, pour les autres je ne vois pas trop ce qu’ils pourraient trouver. L’inconvénient d’une niche commerciale… A toutes fins utiles lorsque Brassens parle de niche ça sonne nettement mieux…
« Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus
creusez si c'est possible un petit trou moelleux
une bonne petite niche
Auprès de mes amis d'enfance les dauphins
le long de cette grève ou le sable est si fin »
Librement adapté de la légende des Nibelungen qui a inspiré à Wagner l'un de ses plus beaux opéras, Siegfried renoue avec les mythes fondateurs des plus belles légendes qu’on a un peu oublié ces temps-ci avec la réussite incontestable du Seigneur des Anneaux.
Ce premier tome d'une extraordinaire trilogie signé Alex Alice, nous raconte la jeunesse de Siegfried, fils des hommes et des dieux, élevé parmi les loups par Mime, le Nibelung. Cette quête initiatique va nous entraîner au cœur de la légende des Walkyries. Il faut savoir que Siegfried vît dans l’ignorance des Dieux et ne se doute absolument pas de la destinée grandiose qui l’attend. Il est vrai que ce premier volet est le moins épique mais il n’en demeure pas moins très intéressant.
Je suis complètement époustouflé par cette œuvre ! Des décors somptueux, des cadrages intelligents, des contrastes de couleurs magistraux ! Et surtout une virtuosité du récit narratif !
L'auteur sait nous combler avec un incroyable esthétisme propre à lui. C'est mieux qu'un atout majeur: on frise le chef d'œuvre !
Je crois qu'on tient là l'une des meilleurs bd d'héroic fantasy jamais réalisé. J'ai vraiment hâte de découvrir la suite ! Cette adaptation sera complétée par la Walkyrie et le Crépuscule des Dieux afin de former une véritable trilogie à l’aura mythique.
Et cette suite est réellement à la hauteur de nos espérances. Je ne m'étais pas trompé! C'est une fresque aux accents d'opéra et de poésie. La composition est réellement magistrale de la part de l'auteur qui a une extraordinaire maîtrise. Quand on referme la dernière page, on a une sensation bien particulière: celle d'avoir lu quelquechose de grandiose.
Note Dessin: 4.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.5/5
Voici une œuvre de jeunesse de Lorenzo Mattotti. Initialement publiée en Italie en 1978, Gallimard propose enfin une édition traduite en français.
Bien loin de ses oeuvres "pastellisées", Mattotti présente un trait épais, rond et délié, voire charbonneux par moment. La colorisation (faite spécialement pour cette édition par Céline Puthier) met bien en valeur ce trait plus caricatural et déformé. Quant au récit, il reprend dans les grandes lignes le roman de Mark Twain. Des coupes inévitables ont dû être faites mais cela ne s’en ressent pas à la lecture. L’ensemble reste cohérent et proche de l’atmosphère du récit originel. Le récit commence par la rencontre de Huck avec Jim sur une île au milieu du Mississipi. Chacun essaye de se faire oublier : Huck pour fuir l’autorité d’un père marginal, violent et qui en veut à son argent ; Jim parce qu’il a eu vent que Miss Watson allait le vendre pour travailler dans les plantations du sud. C’est le point de départ de leur échappée en radeau descendant le grand fleuve. Echappée qui sera bien sûr mouvementée avec des rencontres hautes en couleurs et pas toujours heureuses.
Un bel album au format à l’italienne qui permet de revisiter ce livre de Mark Twain et de découvrir un Mattotti jeune mais pas dénué de talent.
Une oeuvre majeure du genre. Avec dessins de très bonne facture, assez réalistes et de belles couleurs.
Mais toute la force de cette série réside dans son scénario haletant, prenant, très bien ficelé, à la fois complexe et limpide qui traite pèle mêle, de voyage dans le temps, de la folie des hommes et de leurs côtés les plus sombres, de la destinée, de fatalité, d'amour, d'ultra libéralisme, de libre arbitre....
Bref, une série incontournable, impressionnante de maîtrise, que tout bdphile qui se respecte doit posséder absolument.
Afin de ne pas être taxé de chauvin indécrottable je m'en vais critiquer une BD nippone pour une fois...
Et quelle BD, pardon, quel Manga !
Dans une cité dortoir, des suicidés mystérieux conduits par un instinct que personne ne prévoit, sauf le fantôme...et ses rêves d'enfants.
Ca fait mystérieux n'est-ce pas ? Moi, ça m'a englouti.
Je pourrais tout résumer en un seul mot : Fabuleux, mais j'ai peur que ça fasse somme toute un peu léger.
J'avais déjà lu Akira avant de m'attaquer à ce manga. Certes il y a des similitudes, mais baste !, le scénario nous happe sans prévenir et malgré les légères incohérences déjà mentionnées, l'arrivée progressive du fantastique finit par l'emporter et à presque tout expliquer.
Le graphisme est vraiment, vraiment impressionnant. Un sens du détail et surtout des angles de vues, des cadrages de folie. Le rendu du dessin est absolument renversant et je m'accorde avec moi même pour dire que l'ajout de couleur serait complètement superflu.
Ce one shot, mesdames messieurs est LA preuve de la qualité que peut atteindre le manga.
Les franchies et belgies n'ont qu'à bien s'accrocher.
Ce thriller est une petite merveille.
Graphiquement, c'est déjà pas mal du tout, le dessin est soigné, coloré, les cases sont grandes. C'est aéré, agréable à lire. En plus les scènes de nuit sont superbement rendues. Et côté scénario c'est très juste, la montée en puissance de l'intrigue est parfaitement maîtrisée !
Car si au début il ne se passe pas grand chose, on va vite assister à une plongée au cœur d'éléments incontrôlés. Le héros est totalement dépassé, il ne comprend pas ce qui lui arrive, tout va bien trop vite. La narration en voix off est terriblement efficace, c'est un petit régal. Sans jamais le montrer, il s'agit de l'interrogatoire du héros qui essaye de raconter la chronologie des événements, alors qu'il a lui même du mal à analyser ce qui lui est arrivé. On sent que ceux qui l'interrogent sont sceptiques face à son récit. C'est immédiatement intriguant alors que l'histoire n'a elle rien de dramatique à ce moment-là. Puis le puzzle prend forme petit à petit et le lecteur ne découvre qu'a la fin du tome l'ampleur des événements.
Et que dire de la dernière page qui nous laisse sur un suspens haletant.... en attendant la suite !
Tome 2
Le second volume est un peu en dessous. Toujours bien, mais beaucoup moins dans l'effet de surprise et plus dans l'action. Le personnage principal se révèle un peu trop fort à mon gout.
Cela dit l'ensemble forme un tout de qualité et se lit avec plaisir pour un amateur de polar comme moi.
Les Ignorants… Voilà certainement mon gros coup de cœur de cette fin 2011 !
C’est la première fois que je lis un album d’Etienne Davodeau et je suis ressorti de ma lecture avec une satisfaction faite de sérénité et de bonhommie. La démarche, bien que très enrichissante sur le plan informatif, m’a semblé naturellement positive et humble.
Très rapidement, je me suis senti proche de nos deux protagonistes, comme faisant partie intégrante de leur initiation respective. Grâce à une narration personnelle, très bien construite et rythmée, je ne pouvais que me sentir impliqué dans le long processus du travail de la vigne. Mis en parallèle avec l’univers de la BD et ses différents intervenants, nos deux amis évoluent au fil des saisons et des rencontres. Si l’idée de départ pouvait sembler simpliste, sa mise en planches n’en demeure pas moins réussie.
L’approche graphique est tout aussi réussie, elle contribue à rendre l’ensemble doux et délicat. L’utilisation du noir et blanc est parfaite et chaque paysage est une invitation à communier avec la nature.
Enfin, pour terminer mon avis, je reviens à la démarche de l’auteur caractérisée par une belle humilité, ne fût-ce que dans le titre de l’album. Sans aucun doute, il aurait pu l’appeler « Les passionnés » tant il réussit à transmettre habilement l’amour et le respect nécessaire au travail de la vigne et à la création d’une bande dessinée.
Vous l’aurez compris, j’ai été largement conquis par cet album, certes épais, mais qui se déguste comme une bonne bouteille.
Nous faire partager cette expérience, quelle superbe idée Monsieur Davodeau !
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J'ai rarement eu autant le sentiment d'une note injuste qu'en lisant l'avis de ThePatrick sur ce manga. Certes le début du premier tome est un peu déroutant, mais la suite est extraordinairement forte et bouleversante. Cette série réussit l'exploit de parler de handicap avec un réalisme parfois quasi documentaire, sans pathos, ni bons sentiments dégoulinants, ni militantisme. Il y est avant tout question d'humains à la personnalité très travaillée, soumis à rudes épreuves, et qui s'en tirent (ou non) par la force de leur caractère. En fait je me retrouve en tous points dans la critique de Ro. Inoue nous prouve encore une fois qu'il n'est pas seulement un (très) grand dessinateur, mais surtout un grand auteur. Le sujet est anti-glamour au possible, et pourtant il le rend absolument passionnant, et émouvant. Un gros coup de coeur, pour une oeuvre qui en plus se bonnifie avec le temps.
Voyageur
Tiens, c'est curieux! Je suis l'un des rares à trouver cette BD franchement bien... Le voyageur, c'est l'histoire d'un homme doté d’un gène quantique, qui traverse les époques et se frotte aux paradoxes inhérents aux voyages temporels. Un seul lieu : Paris du passé, du présent et du futur. Cette unité de lieu a pour souci de renforcer la cohérence de la série. Les couvertures toutes signée par Guarnido sont plutôt réussies. Les dessins semi-réalistes de Stalner sont toujours aussi magnifiques! Le scénario de Boisserie m'a littéralement captivé. Mention spéciale également pour une colorisation judicieuse tout à fait à mon goût. Je sais qu'il s'agit là d'un projet plutôt ambitieux de décliner la série en trois cycles: futur, présent et passé. Cette série sera constituée de 3 cycles de 4 tomes et un dernier album dessiné par Juanjo Guarnido en guise d’épilogue. Tout un programme! Je trouve qu'au-delà de l'aspect "commande purement commerciale", c'est plutôt bien de contenter son public de lecteur en ne les faisant pas attendre des années pour une hypothétique suite. Les voyages temporels m'ont toujours captivé. J'ai lu peu de BD traitant de ce thème assez sérieusement. Aussi, je trouve ce récit franchement original. On est troublé par le jeu des personnages qui se déchirent. Le mystère s’épaissit également sur l’identité du voyageur car ce n’est pas aussi simple que les premiers éléments ne le laissaient transparaître. Cette histoire est véritablement passionnante. 1er cycle: Futur Je suis juste un peu perplexe sur le fait que le 3ème tome du cycle "futur" nous plonge dans le passé de l’Antiquité un court instant. Peut-être les auteurs ont-ils voulu signifier que ce dont il est question : ce n’est pas simplement les déplacements dans l’espace mais surtout dans le temps. En tout cas, ce premier cycle est réellement prenant après un fastidieux apprentissage de la téléportation. Le 4ème tome qui clôture le premier cycle sur le futur tient toutes ses promesses. On est véritablement époustouflé par le dénouement du scénario et les nombreux rebondissements. 2ème cycle: Présent Le second cycle qui se passe dans le Paris du présent arrive à nous captiver autant que le monde du futur. La barre a été placé assez haute avec un changement de taille puisqu'il s'agit de suivre une intrigue policière plutôt convaincante. On éprouve même du plaisir à reconstituer certains morceaux du puzzle. Il y a une logique et une cohérence du scénario jusque dans les moindres détails et cela ne peut que me plaire. Le changement de dessinateur ne se fait pas du tout ressentir. Par ailleurs, Stalner fait un clin d'oeil assez audacieux à sa série La Croix de Cazenac (Présent - 3ème tome). Pour l'instant, c'est du tout bon ! 3ème cycle: Passé Il y a comme quelquechose qui va casser l'unité scénaristique voir narrative avec tout ces sauts temporels. On a l'impression que chacun de ces albums est totalement indépendant à la manière d'un one-shot puisqu'on explore à chaque fois une époque différente. J'ai bien aimé Passé 2 qui nous entraîne dans le Paris de l'Occupation allemande. On se rend compte également que l'un des deux jumeaux évolue dans un sens où on ne l'attendait plus. Cela redynamise l'histoire. Bref, on n'est point gagner par la lassitude ce qui constitue un exploit pour une série plutôt longue. On attend néanmoins avec impatience le fameux tome 13 (Omega) qui nous livrera, on l'espère, tous les secrets de cette magnifique saga sur le voyage spacio-temporel. Dernier tome: Oméga Nous avons enfin une conclusion avec un retour vers le futur pour Vedder. On arrive à comprendre pourquoi il fallait absolument 3 cycles même si celui du passé apparaissait un peu superflu. L'intrigue se rejoint assez efficacement. Curieusement, on regrettera un peu le dessin de Guarnido qui est moins grandiose qu'à l'accoutumé et dont le style tranche avec les dessinateurs qui se sont succédés sur la série. Au niveau du dénouement, j'avais espéré un peu mieux même si je dois reconnaître que cette conclusion est bien construite. En effet, les auteurs nous font partager un devenir de l'humanité bien sombre mais qui se semble se dessiner sous nos pieds avec des Etats endettés et rachetés par de grosses multinationales qui vont faire la pluie et surtout le mauvais temps. En conclusion, une saga temporelle à découvrir car elle remplie honnêtement sa part de marché ! Note Dessin: 4/5 - Note Scénario: 4/5 - Note Globale: 4/5
Dorian Gray
Coup de cœur !!! C'est sans conteste une des plus belles bandes dessinées qu'il m'ait été donné de lire. Chaque planche, chaque case, est une œuvre d'art. Le choix des couleurs est formidable. Parler de chef-d’œuvre pour une histoire qui parle d'Art c'est bien le mieux que l'on puisse faire. Rendre visuel l'incontournable récit d'Oscar Wilde était évidemment un pari auquel déjà d'autres se sont essayés, au moins par le cinéma. Mais cette version de Corominas dépasse toutes les attentes. Chaque dessin est un enchantement. On connait tous l'histoire de Dorian Gray qui vendit son âme pour obtenir la jeunesse éternelle. Et celle de ce tableau, son portrait qui absorbe toute la noirceur de son être, pour vieillir et s'enlaidir à la place du jeune homme. Oscar Wilde a transposé dans son œuvre une vraie réflexion sur la Beauté, sur l'Art et sur la Critique. Sur la liberté, aussi, la culpabilité et la perdition. Il est normal que le roman original ait traversé les décennies. Intemporel comme l'aurait été le beau visage de Dorian Gray, s'il avait vécu. Corominas nous offre un très beau cadeau artistique, jusque dans la représentation de l'époque victorienne. Et les éditions Daniel Maghen en ont tiré le meilleur avec un ouvrage de très bonne qualité agrémenté d'un supplément de planches et de doubles pages somptueuses.
Georges et la Mort
Sympathique album loin des préoccupations commerciales de l’industrie des goûts et couleurs. A moins d’y voir au contraire la recherche d’une niche, favorable aux productions « différentes » avec une garantie de rendement. Sommes-nous si loin du propos ? Je ne crois pas, car cette histoire d’amour entre la mort et Georges Brassens s’apparente à un conflit entre la raison et l’idéalisme. L’album me fait penser à cette chanson de Ferrat : « Toi dont tous les marchands honnêtes N'auraient pas de tes chansonnettes Donné deux sous Voilà qu'pour leur déconfiture Elles resteront dans la nature Bien après nous » A ce curieux déséquilibre qui fait basculer un laborieux idéaliste en difficulté à un monstre sacré. La mort séduite va nous raconter les mésaventures de Georges au lieu de le tuer. Nous vivrons quelques chansons transposés dans la vie de notre héros, avec malice nous nous amuserons à savoir combien de chansons sont ainsi reprises en clins d’œil. Tout cela se fait sous l’œil désapprobateur du destin : le chat, qui rappelle à qui veut bien l’entendre que l’on ne doit pas briser les rouages de son bon vouloir. L’histoire d’amour évolue, tout n’est pas permis et la mort va sévir, cela nous vaudra de nouveaux passages poétiques jusqu’à cette fin diablement drôle qui m’a rappelé Ferrat. Le graphisme nourrit le propos avec pertinence. La simplicité bonhomme met en relief les personnages tournés en caricature avec humour. Léger, mais de qualité cela me rappelle un peu les accords de Brassens. A ses débuts, tout est basique, mais au gré de son parcours, on s’aperçoit d’une richesse harmonique insoupçonnée que bien des guitaristes finissent par simplifier ! Ici le dessin parait basique mais la qualité narrative révèle un bel exercice de style pas si évident qu’il n’y parait. Au final, voici un joli moment pour ceux ayant une accointance avec Georges, pour les autres je ne vois pas trop ce qu’ils pourraient trouver. L’inconvénient d’une niche commerciale… A toutes fins utiles lorsque Brassens parle de niche ça sonne nettement mieux… « Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus creusez si c'est possible un petit trou moelleux une bonne petite niche Auprès de mes amis d'enfance les dauphins le long de cette grève ou le sable est si fin »
Siegfried
Librement adapté de la légende des Nibelungen qui a inspiré à Wagner l'un de ses plus beaux opéras, Siegfried renoue avec les mythes fondateurs des plus belles légendes qu’on a un peu oublié ces temps-ci avec la réussite incontestable du Seigneur des Anneaux. Ce premier tome d'une extraordinaire trilogie signé Alex Alice, nous raconte la jeunesse de Siegfried, fils des hommes et des dieux, élevé parmi les loups par Mime, le Nibelung. Cette quête initiatique va nous entraîner au cœur de la légende des Walkyries. Il faut savoir que Siegfried vît dans l’ignorance des Dieux et ne se doute absolument pas de la destinée grandiose qui l’attend. Il est vrai que ce premier volet est le moins épique mais il n’en demeure pas moins très intéressant. Je suis complètement époustouflé par cette œuvre ! Des décors somptueux, des cadrages intelligents, des contrastes de couleurs magistraux ! Et surtout une virtuosité du récit narratif ! L'auteur sait nous combler avec un incroyable esthétisme propre à lui. C'est mieux qu'un atout majeur: on frise le chef d'œuvre ! Je crois qu'on tient là l'une des meilleurs bd d'héroic fantasy jamais réalisé. J'ai vraiment hâte de découvrir la suite ! Cette adaptation sera complétée par la Walkyrie et le Crépuscule des Dieux afin de former une véritable trilogie à l’aura mythique. Et cette suite est réellement à la hauteur de nos espérances. Je ne m'étais pas trompé! C'est une fresque aux accents d'opéra et de poésie. La composition est réellement magistrale de la part de l'auteur qui a une extraordinaire maîtrise. Quand on referme la dernière page, on a une sensation bien particulière: celle d'avoir lu quelquechose de grandiose. Note Dessin: 4.75/5 - Note Scénario: 4.25/5 - Note Globale: 4.5/5
Les Aventures de Huckleberry Finn
Voici une œuvre de jeunesse de Lorenzo Mattotti. Initialement publiée en Italie en 1978, Gallimard propose enfin une édition traduite en français. Bien loin de ses oeuvres "pastellisées", Mattotti présente un trait épais, rond et délié, voire charbonneux par moment. La colorisation (faite spécialement pour cette édition par Céline Puthier) met bien en valeur ce trait plus caricatural et déformé. Quant au récit, il reprend dans les grandes lignes le roman de Mark Twain. Des coupes inévitables ont dû être faites mais cela ne s’en ressent pas à la lecture. L’ensemble reste cohérent et proche de l’atmosphère du récit originel. Le récit commence par la rencontre de Huck avec Jim sur une île au milieu du Mississipi. Chacun essaye de se faire oublier : Huck pour fuir l’autorité d’un père marginal, violent et qui en veut à son argent ; Jim parce qu’il a eu vent que Miss Watson allait le vendre pour travailler dans les plantations du sud. C’est le point de départ de leur échappée en radeau descendant le grand fleuve. Echappée qui sera bien sûr mouvementée avec des rencontres hautes en couleurs et pas toujours heureuses. Un bel album au format à l’italienne qui permet de revisiter ce livre de Mark Twain et de découvrir un Mattotti jeune mais pas dénué de talent.
Universal War One
Une oeuvre majeure du genre. Avec dessins de très bonne facture, assez réalistes et de belles couleurs. Mais toute la force de cette série réside dans son scénario haletant, prenant, très bien ficelé, à la fois complexe et limpide qui traite pèle mêle, de voyage dans le temps, de la folie des hommes et de leurs côtés les plus sombres, de la destinée, de fatalité, d'amour, d'ultra libéralisme, de libre arbitre.... Bref, une série incontournable, impressionnante de maîtrise, que tout bdphile qui se respecte doit posséder absolument.
Dômu - Rêves d'enfants
Afin de ne pas être taxé de chauvin indécrottable je m'en vais critiquer une BD nippone pour une fois... Et quelle BD, pardon, quel Manga ! Dans une cité dortoir, des suicidés mystérieux conduits par un instinct que personne ne prévoit, sauf le fantôme...et ses rêves d'enfants. Ca fait mystérieux n'est-ce pas ? Moi, ça m'a englouti. Je pourrais tout résumer en un seul mot : Fabuleux, mais j'ai peur que ça fasse somme toute un peu léger. J'avais déjà lu Akira avant de m'attaquer à ce manga. Certes il y a des similitudes, mais baste !, le scénario nous happe sans prévenir et malgré les légères incohérences déjà mentionnées, l'arrivée progressive du fantastique finit par l'emporter et à presque tout expliquer. Le graphisme est vraiment, vraiment impressionnant. Un sens du détail et surtout des angles de vues, des cadrages de folie. Le rendu du dessin est absolument renversant et je m'accorde avec moi même pour dire que l'ajout de couleur serait complètement superflu. Ce one shot, mesdames messieurs est LA preuve de la qualité que peut atteindre le manga. Les franchies et belgies n'ont qu'à bien s'accrocher.
Vents Contraires
Ce thriller est une petite merveille. Graphiquement, c'est déjà pas mal du tout, le dessin est soigné, coloré, les cases sont grandes. C'est aéré, agréable à lire. En plus les scènes de nuit sont superbement rendues. Et côté scénario c'est très juste, la montée en puissance de l'intrigue est parfaitement maîtrisée ! Car si au début il ne se passe pas grand chose, on va vite assister à une plongée au cœur d'éléments incontrôlés. Le héros est totalement dépassé, il ne comprend pas ce qui lui arrive, tout va bien trop vite. La narration en voix off est terriblement efficace, c'est un petit régal. Sans jamais le montrer, il s'agit de l'interrogatoire du héros qui essaye de raconter la chronologie des événements, alors qu'il a lui même du mal à analyser ce qui lui est arrivé. On sent que ceux qui l'interrogent sont sceptiques face à son récit. C'est immédiatement intriguant alors que l'histoire n'a elle rien de dramatique à ce moment-là. Puis le puzzle prend forme petit à petit et le lecteur ne découvre qu'a la fin du tome l'ampleur des événements. Et que dire de la dernière page qui nous laisse sur un suspens haletant.... en attendant la suite ! Tome 2 Le second volume est un peu en dessous. Toujours bien, mais beaucoup moins dans l'effet de surprise et plus dans l'action. Le personnage principal se révèle un peu trop fort à mon gout. Cela dit l'ensemble forme un tout de qualité et se lit avec plaisir pour un amateur de polar comme moi.
Les Ignorants
Les Ignorants… Voilà certainement mon gros coup de cœur de cette fin 2011 ! C’est la première fois que je lis un album d’Etienne Davodeau et je suis ressorti de ma lecture avec une satisfaction faite de sérénité et de bonhommie. La démarche, bien que très enrichissante sur le plan informatif, m’a semblé naturellement positive et humble. Très rapidement, je me suis senti proche de nos deux protagonistes, comme faisant partie intégrante de leur initiation respective. Grâce à une narration personnelle, très bien construite et rythmée, je ne pouvais que me sentir impliqué dans le long processus du travail de la vigne. Mis en parallèle avec l’univers de la BD et ses différents intervenants, nos deux amis évoluent au fil des saisons et des rencontres. Si l’idée de départ pouvait sembler simpliste, sa mise en planches n’en demeure pas moins réussie. L’approche graphique est tout aussi réussie, elle contribue à rendre l’ensemble doux et délicat. L’utilisation du noir et blanc est parfaite et chaque paysage est une invitation à communier avec la nature. Enfin, pour terminer mon avis, je reviens à la démarche de l’auteur caractérisée par une belle humilité, ne fût-ce que dans le titre de l’album. Sans aucun doute, il aurait pu l’appeler « Les passionnés » tant il réussit à transmettre habilement l’amour et le respect nécessaire au travail de la vigne et à la création d’une bande dessinée. Vous l’aurez compris, j’ai été largement conquis par cet album, certes épais, mais qui se déguste comme une bonne bouteille. Nous faire partager cette expérience, quelle superbe idée Monsieur Davodeau !