Les derniers avis (7383 avis)

Par legonz
Note: 5/5
Couverture de la série V pour Vendetta
V pour Vendetta

Une des BDs les plus noires que j'ai jamais lue. Il est difficile de trouver dans l'ensemble de ce bien bel ouvrage une case qui respire autre chose que le désenchantement, la noirceur ou le pessimisme. Tout cela est glauque et cynique à souhait : bref, ça fait froid dans le dos (brrrr!!) L'histoire, quant à elle, est une sorte de "resucée" (po joli comme terme, mais j'en trouve pas d'autre...) de 1984, remise au goût du jour (m'enfin, tout cela reste excessivement intemporel tout de même). Moore a réussi à éviter le piège du canevas classique "héros gentil et sa belle qui veulent sauver le monde du totalitarisme", en insufflant au personnage principal un aspect sombre et inquiétant aussi bien dans son attitude que dans ses actes : moi j'aime beaucoup son côté "on ne peut pas faire la révolution sans faire péter quelques monuments", ça doit être mon petit côté Arlette qui ressort. Concernant le dessin, je trouve qu'il est en parfaite adéquation avec le message délivré, rien à redire là-dessus pour ma part ; même si ce n'est pas le plus beau coup de crayon qui soit, il est très expressif et singulièrement angoissant. Une lecture vivement conseillée donc, même si j'ai décroché une ou deux fois du récit. Un ouvrage qui doit, à mon sens, se trouver dans toute bonne BDthèque qui se respecte.

13/04/2005 (modifier)
Couverture de la série Batman - Année Un (Year One)
Batman - Année Un (Year One)

Le comic a eu sa période de révisionnisme et quand on voit la qualité des œuvres qui en ont découlé on se dit que c'est fort heureux. Des auteurs de la trempe de Miller (ou Moore parmi les plus célèbres) ont instauré cela, ça a bouleversé les codes établis et sorti les personnages de leur carcan super-héroïque niais pour leur donner le nouveau souffle qu'ils méritaient. Au niveau du scénario "Batman year one" est une réécriture finalement assez fidèle des premières aventures du Batman des origines, à ceci près que la niaiserie bienveillante a disparue au profit d'une histoire bien plus sombre et froidement réaliste. Cet album retrace les débuts du justicier le plus définitif de Gotham, on le voit fréquemment en proie au doute, et, en cette période ou la police n'est pas encore son alliée, il a de bonnes raisons de douter du bien fondé de ses actions. Batman qui manque encore d'expérience et d'assurance malgré la peur qu'il commence a faire naître dans le milieu de la pègre de Gotham, est représenté ici d'une façon bien différente de ce qu'il sera avec plus de maturité. Gordon est l'autre personnage capital du récit, flic intègre dans une ville de fous, Gordon doit servir et protéger les bons citoyens tout en affrontant ses problèmes personnels et en évitant les pièges que lui tendent les hautes instances corrompues de Gotham. Un personnage fier et fort, représenté ici comme un vrai dur qui ne baisse pas la tête et ne cède devant personne (Miller style). Pourtant, on le sent si menacé et en proie à ses angoisses qu'on ne peut que s'y attacher. Il réussit ici sans peine à avoir son heure de gloire, et vole sans problème la vedette à Batman. Les dessins de David Mazzuchelli (qui a longtemps travaillé avec Miller avant ce "year one") sont extraordinaires, au niveau des perspectives c'est toujours très percutant et le découpage est parfait. Mazzuchelli rend les personnages humains et expressifs sans tomber dans l'exubérance, c'est sobre, c'est idéal. Sa façon de représenter Batman est rétro, c'est un Batman "grosse tête" un peu façon Adam West, en tout cas c'est marquant et emblématique... quand je pense à Batman c'est une image de Mazzuchelli que j'ai en tête désormais. Quel dommage que ce dessinateur talentueux se soit retiré du mainstream. Pour moi cet album est culte avec ou sans le Dark knight du même Miller, et, même si les deux oeuvres fonctionnent très bien en parallèle, Year one ne peut être juste considéré comme un simple complément. C'est une œuvre forte possédant sa propre personnalité. Les morceaux de bravoure ne manquent pas, la fin est fantastique et certaines scènes sont d'anthologie. Indispensable!

11/04/2005 (modifier)
Par legonz
Note: 5/5
Couverture de la série Monster
Monster

Quel bonheur !!! Un manga extraordinaire, à classer au panthéon de la bande dessinée policière, et du thriller en général. Naoki Urasawa est un conteur sensationnel qui sait faire rebondir son intrigue (trop, diront certains) à des moments stratégiques du récit pour saisir son lecteur aux tripes et lui imposer une véritable sensation de dépendance, ce qui demeure un exploit pour une histoire qui frise les 4000 pages. Tout est réuni pour faire de cette BD un classique : une action et une intrigue haletantes ayant pour cadre des lieux plutôt rarement décrits en BD et surtout en manga (Allemagne-Europe de l'Est), des personnages qui sont autant de références à des oeuvres antérieures : Kenzo Tenma et le commissaire Runge sont les pendants de Richard Kimble et du lieutenant Gerard de la série TV Le Fugitif, tandis que Johann est le digne successeur du démon à visage d'ange Michio Yuki, que l'on croise dans le magnifique manga d'Osamu Tezuka, MW. Ajoutez à cela une galerie de personnages secondaires épatants (mention toute particulière à Grimmer, mon personnage préféré) et un suspense à couper le souffle jusqu'à l'ultime planche (et quelle planche !!), et vous obtenez ce qui est pour moi un immanquable. Merci à Kana/Dargaud de nous avoir offert cette si belle série, dans une édition de qualité (avec quelques petits bémols quand même concernant l'impression et les fautes d'ortogaffe). Monster est fini (snif, snif), mais 20th Century Boys du même auteur continue, et ça c'est très chouette. Espérons que d'autres éditeurs se pencheront sur les oeuvres antérieures du sieur Urasawa, car elles méritent pour la plupart d'être découvertes par le public français.

11/04/2005 (modifier)
Par maupiti
Note: 5/5
Couverture de la série Le Cycle de Cyann
Le Cycle de Cyann

Tomes 1 & 2: 5/5 Un vrai moment de bonheur, ces 2 tomes constituent un monument incontournable de la SF. - Le scénario est bien construit et les personnages (Cyann en particulier) se construisent au fur et à mesure de la progression du récit. - L'univers est extrêmement fouillé et le dessin est splendide. Tome 3: 4/5 Ce tome est moins abouti que les précédents. Le dessin reste néanmoins un vrai régal et la relation entre Aïeïa et Cyann est traitée avec soin. Environ 2 ans à attendre (cf interview de l'auteur) pour le tome 4.

11/04/2005 (modifier)
Couverture de la série Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)

Par la malepeste [1], ça dépote ! Ô_o Dans la vie c'est avec mon cul que je m'en sortais. Dans l'espace il n'y avait aucune raison que ça change. Ainsi commence l'histoire de Lola, prostituée qui se retrouve enlevée en plein trip par des sous-fifres extra-terrestres en mission pour leurs féroces maîtres. Grâce à Lola, les pauvres extra-terrestres vont découvrir le sexe et y devenir complètement accros. Et quand elle découvre l'infâââme plan de destruction de la Terre échafaudé par ces sombres intelligences, Lola s'enfuit, revient sur Terre et... personne ne la croit bien sûr. L'histoire paraît simple, mais en fait non. Le récit est joliment intriqué : passé et présent sont mélangés d'une façon plus complexe que les bêtes flashbacks dont on peut avoir l'habitude et qui titille le lecteur de manière obstinée. Mais plus qu'une quelconque originalité de fond, les points (très très) forts de cet album sont incontestablement son graphisme, son ingrédient principal (à savoir le cul), et son héroïne. Le graphisme n'est pas homogène. Oubliez cette idée ridicule. Il varie énormément au fil de l'album. On trouve bien sûr des dessins très "classiques" où l'on reconnaît complètement le style de Qwak. Mais aussi des scènes réalisées à partir de photos complètement retravaillées avec entre autres des filtres façon Photoshop... d'habitude pour moi c'est plutôt un gros mot et synonyme de pas beau, mais là, ouvrez l'album et regardez ! Vous serez forcés d'admirer le superbe résultat (enfin les résultats). Entre ces deux extrêmes, un style un peu intermédiaire avec un effet très peinture, également superbe. Et comme troisième extrême enfin, on trouve des éléments de design/conception graphique magnifiquement utilisés pour créer une esthétique et une dynamique impressionnantes (voir par exemple les pages 8 à 10, du bonheur !). Rien que pour ça cet album vaut d'être lu et acheté. C'est vraiment une petite mine d'innovations et d'éléments utilisés à bon escient. Si nombreux et si bien utilisés, c'est vraiment une rareté ! Or donc, foutrecouilles ! Deuxième élément : l'ingrédient principal de l'album, à savoir le cul. Eh oui. Lola est une pute, et elle ne fait ni dans la dentelle ni dans la pudibonderie. Les scènes et textes sont en général bien explicites et laissent peu de place au doute (à défaut de l'imagination qui elle est sauve). Autant ce genre de chose peut très facilement tomber dans le mauvais goût, autant il est ici complètement intégré au récit, d'une excellente cohérence. Bien sûr si ce genre de choses vous choque, passez votre chemin. On notera quand même le ton de l'ensemble qui fait preuve d'un grand naturel, d'une grande franchise. Ce n'est ni gratuit ni vraiment provoquant. L'utilisation qui est faite de cet élément est vraiment... adéquate. Et enfin, il y a l'héroïne. Comme le dit ArzaK, on sent Anita Bomba pas très loin derrière. Désabusée, sombre, trash, volontaire, sauvage, elle déborde vraiment de charisme et est le moteur de l'histoire. Et croyez-moi, je déteste les héroïnes à deux balles. Scènes d'action qui réduisent Kill Bill au rang de petite production, humour complètement crétin et jouissif qui surgit parfois quand on l'attend le moins, thriller sur fond de SF qui utilise plein d'ingrédients de tous ces genres, Lola Cordova est un album réalisé avec un brio, non, une maestria que j'ai rarement vu. Une production d'une telle qualité pour un album sorti de nulle part et qui apparemment n'a aucune prétention, ça tient du miracle ! Seule la fin que j'ai malheureusement vue venir de loin (et qui en plus est un peu trop ouverte par rapport à ce que à quoi je m'attendais) a un peu refroidi mon feu au culte (que je mets quand même, parce que, si on se souvient bien, ça dépote. De partout. Et tout le temps sur ces 64 pages). Alors, à lire ? Mais ami lecteur (ou amie lectrice), si tu te poses encore cette question c'est que tu as du caca dans les yeux ! [1] ou Foutrepute, Mortecouilles, Putentrailles et autres joyeusetés, pour employer un champ lexical plus adapté, nom d'un tentacule baveux !

09/04/2005 (modifier)
Par Chelmi
Note: 5/5
Couverture de la série Peter Pan
Peter Pan

Le "Peter Pan" de Loisel est pour moi, un monument de la BD, un grand classique incontournable. Régis Loisel est le scénariste, le dessinateur et le coloriste de cette superbe aventure se déroulant en six tomes. Bien sûr, il s’est inspiré du Roman de James Matthew Barrie et du dessin animé de Disney. Mais en aucun cas, il ne s’agit d’un remake BD de ces deux magnifiques œuvres. L’histoire du Peter Pan de Loisel raconte les évènements précédents ceux du Peter Pan de Barrie et Disney ; c’est une prélogie. Mais faîtes ATTENTION, Loisel apporte une dimension beaucoup plus dramatique et glauque, on est très loin de l’univers Disney et de ses Happy End où les méchants sont très méchants et les gentils très gentils, c’est beaucoup plus humain donc plus complexe (Innocence, amour, mensonge et jalousie sont de mise). Le scénario nous fait découvrir comment Peter devient Peter Pan avec ses voyages entre Londres de Jack l’éventreur (famine et misère) et le pays imaginaire avec ses indiens et ses pirates. Les illustrations et la couleur sont magnifiques, elles reflètent d’ailleurs extrêmement bien l’ambiance dramatique et obscure que Loisel a voulu donner à cette aventure. Je note 5/5, cette série doit absolument appartenir à votre bibliothèque.

08/04/2005 (modifier)
Par ArzaK
Note: 5/5
Couverture de la série Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)

Zut... Trop tard, Kael m'a devancé :) J'aurais bien voulu le poster celui-là... Parce que...Woawwww, ça dépote sec ce truc... Je dis « truc » parce que cette bd est un vrai ovni. Un truc sorti de nulle part et qu’on n'attendait pas. Ok, Qwak, même s’il est plutôt rare en bd, n’est pas un parfait inconnu... Mais on ne l’attendait pas spécialement dans ce registre. C’est carrément barré, trash et drôle. Le personnage principal est haut en couleur, une pute qui se retrouve au centre d’une affaire universalo-science-fictionnesque dans laquelle des seigneurs extra-terrestres veulent mettre fin à l’existence des hommes. Armée de sa bouche et de son cul, elle va faire son possible pour sauver l’humanité... Tout un programme. Evidemment, on peut être rebuté par le côté racoleur de la chose, ça aurait pu s’appeler « la putain de l’espace », histoire de vendre quelques exemplaires de plus... Mais heureusement, Qwak n’est pas Manara, et si le sexe est omniprésent, il ne l’est pas de manière trop démonstrative, l’intérêt majeur de l’album reste avant tout humoristique et graphique. Et sur ce dernier point, c’est une merveille d’une invention visuelle constante... ok, c’est plein de photoshop et tout ces trucs là... mais qu’est-ce que c’est bien foutu... Pour vous aider à vous faire une meilleure idée, je dirais que cette bd m’a rappelé l’esprit d’Anita Bomba... Mais en mieux, c’est dire... Sinon, ça ressemble à aucune autre bd européenne, ce ton particulier est plutôt le lot d’une certaine bd américaine un peu trash, Frank Miller par exemple, quand il verse dans l’humour (Hard Boiled...) ou encore Ennis quand il nous sort « La pro »... Mais en mieux, c’est dire... Allez hop, cinq étoiles! C’est peut-être trop, parce que cet album n’est pas parfait en tous points... mais je m’en fous, c’est un gros coup de coeur, une pute qui se soucie à ce point de l’avenir de la terre mérite bien ça...

08/04/2005 (modifier)
Par Kael
Note: 5/5
Couverture de la série Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)
Apocalypse selon Lola (Lola Cordova)

La couverture est peut-être un peu ratée, mais c'est bien le seul défaut que je trouve à ce one shot. Je ne connaissais Arthur Qwak qu'à travers l'excellent Mémoires d'un incapable qu'il avait juste scénarisé, mais ici il assure la réalisation complète de l'album. Son dessin est assez incroyable : c'est très design, dynamique à souhait, et la mise en page est variée et souvent ambitieuse. Ceux qui sont allergiques aux couleurs à l'ordi vont peut-être avoir du mal avec cet album, mais moi je les trouve finalement bien plus que correctes tant elles sont complémentaires avec le dessin qui semble avoir été réellement pensé en fonction des couleurs. Et franchement, c'est un scénario de fou. Le début peut dérouter un peu, mais toute l'histoire prend vite corps, et on se retrouve embarqué dans une histoire de fou, sans trop savoir si ce que Lola raconte est vrai où si les acides lui ont fait perdre la boule. Le finish nous balade encore plus (sans prendre le lecteur pour un con) pour arriver à une fin presque conventionnelle comparée au reste de l'album. Attention aux prudes, l'héroïne de cet album est une prostituée, il y a donc une (omni)présence de sexe tout au long des 64 pages. Ce qui est clair, c'est que ce bouquin sort des sentiers battus. On a là une oeuvre très originale qui ne manque pas d'ambition à tous les niveaux. C'est une sacrée réussite.

08/04/2005 (modifier)
Par Wiizzzz
Note: 5/5
Couverture de la série Bastard!!
Bastard!!

Bastard, en voilà un manga qu'il est bien !! Les graphismes qui peuvent étonner dans les premiers tomes peuvent en décourager plus d'un, mais on voit au cours de la série une amélioration continuelle du trait de l'auteur. Le scénario, un peu plus délicat. Bastard c'est une sorte de grand n'importe quoi qui part dans tous les sens et ça peut surprendre, mais une fois qu'on tien bien la trame et qu'on ne la lâche plus, on est entraîné dans un univers grandiose ou d'une simple série d'héroic fantasy on passe dans une guerre entre anges et démons ou finalement le but c'est de tous les détruire. Car ni les anges ni les démons ne vous viendront en aide, seul Dark Shneider le magicien immortel pervers et bien équipé (...) pourra nous sauver... s'il veut bien. En tout cas ce n'est pas un manga à mettre dans toutes les mains, les tendances d'abord ecchi de l'auteur (et presque hentai dans les derniers volumes) pourrait heurter la sensibilité de certains.

06/04/2005 (modifier)
Par whatif
Note: 5/5
Couverture de la série Walking Dead
Walking Dead

Voyant les avis négatifs des deux personnes précédentes, je me devais de réagir : Walking Dead est tout simplement culte et fait vraiment partie maintenant des monuments des comics! Certes cet arc n'est pas des plus original, mais il s'agit d'un arc d'introduction à la série, série par ailleurs bourrée de références cinématographiques, de Zombie pour l'aspect sanguinolent, à "28 jours plus tard" pour ce qui arrive aux héros, des gens finalement assez simples, même si le personnage principal est policier... Et puis la représentation de la chose est vraiment des plus originale : alors que certains auraient opté pour une représentation graphique couleur qui en met plein la vue et qui virerait souvent vers des tons verts moisis ou rouges, le parti pris graphique de la représentation noir et blanc permet une immersion impeccable! Seul truc qui me chagrine, il risque de falloir attendre longtemps avant de voir la suite en vf (planning de Semic aux abonnés absents, et pas de mention de n°1 sur la couverture ou la tranche de l'ouvrage présent). Culte, tout simplement...

06/04/2005 (modifier)