Le Voyage d'Abel

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)

Abel, paysan malgré lui, n'a qu'une idée en tête : voyager


École européenne supérieure de l'image La BD au féminin Troisième âge

Abel, paysan malgré lui, doit s'occuper de la ferme familiale Malgré son âge avancé, il n'a qu'un seul but : partir à l'étranger, voyager Son entêtement en fait souvent la risée de son village. Mais, il est bien décidé à faire le grand voyage....

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 20 Novembre 2014
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Voyage d'Abel © Amaranthes/Bamboo 2014
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 6 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

01/01/2015 | herve
Modifier


Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

Un one-shot que j'ai trouvé sympathique sans plus. Le scénario m'a un peu frustré, mais je pense que comme j'avais adoré d'autres albums de Duhamel, j'avais peut-être mis la barre un peu trop haute dans ma tête. Le récit met en vedette un vieux fermier qui n'a jamais quitté son village et qui rêve de voyager. C'est bien fait sans être transcendant. Je n'ai pas ressenti beaucoup d'émotions durant ma lecture en dehors de la fin touchante. Je m'attendais qu'un gros événement allait rendre le récit captivant et ce moment n'est jamais arrivé. Le dessin de Duhamel est toujours aussi bon et j'ai bien aimé regarder les paysages.

02/03/2023 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

On comprend assez vite ce qu'Abel ,comme Montaigne, veut fuir en voulant quitter Reclesme."Ya pas de bitume là-bas, c'est qu' des pâtures/ N'empêche qu'on y croise pas mal d'ordures." Ses quatre saisons n'ont pas le goût ni la légèreté de Vivaldi ni la drôlerie d'un rap de Kamini mais plutôt l'odeur du purin et de la bêtise. Heureusement le beat est bon! Lisa Belvent et Duhamel nous livre un conte poétique plein d'humour où notre vieux chêne à bien la tête dans un ailleurs fantasmé , rêvé et rempli d'étoiles. Malheureusement ses racines qui l'empêchent de bouger sont elles bien dans la fange d'une vieille France qui ne joue pas aux ballons Black Blanc Beur mais plutôt petit blanc sec. Oui derrière cette jolie histoire de nostalgie d'une vie qui a raté ses aspirations profondes (Adeline ou sa liberté )pour se retrouver avec "le tracteur, le facteur et puis rien... si une vache de temps en temps". Derrière cela donc, je lis une charge joliment camouflée d'une France vieillote et pas sympa qui n'accepte l'étranger qu'à son corps défendant. Reclesme c'est un Marly-Gomont qui ne muera pas, englué dans ses vieilles peaux pas jolies jolies. C'est cyniquement très drôle. Bruno Duhamel est à son meilleur. Par son dessin seul il nous ferait presque avoir de l'empathie pour ces abrutis qui moquent notre Abel. Avec ses merveilleuses vieilles pierres, ses trop mignonnes bêtes, ses arbres centenaires la France est heureusement bien plus belle que la mentalité de nos tueurs en (im)puissance avec leurs fusils comme unique signe de virilité (un clin d'oeil à Franquin?) C'est cette France là qui nous redonne des couleurs, celle qui navigue au large de façon pacifique. Bref encore un superbe album de monsieur Duhamel bien aidé par sa collègue Lisa Belvent dédicacé à tous les hommes libres même dans "les petits patelins que personne ne connait, même pas Jean Pierre Pernaut" RIP JPP et merci Kamini.

04/05/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
L'avatar du posteur Solo

Oui c'est attachant et je me suis attaché à Abel. C'est une belle histoire rurale, où l'on suit la vie d'Abel dans le centre de la France. Il vit dans un petit village et se trouve être le soi-disant malheureux héritier de la ferme. Paysan solitaire et renfrogné, il rêve aussi beaucoup et a pour but de partir en Ethiopie! J'ai très bien ressenti la personnalité douce de ce personnage bougon, ce qui dégage une atmosphère générale assez bucolique et au parfum de poésie. On retrouve les journées dans un village reculé, simple, beau, sans prétention. Et je trouve tout cela très bien retranscrit. J'aime beaucoup la bichromie choisie également, cette couleur à la fois terne et légère renforce je trouve l'atmosphère bienveillante du récit. Et puis le dessin de Benoît Duhamel me plaît beaucoup. Si je n'ai pas aimé Le Retour, ça n'était pas pour les graphismes. A chaque fois je me régale, en plus je trouve que son trait permet de montrer facilement toute la bonhommie qu'il souhaite donner à ces personnages. Déjà visuellement je ressens de l'empathie pour Abel, tout comme Doug dans #Nouveaucontact. Une histoire qui fait du bien au moral, je ne peux que conseiller.

28/01/2022 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

J'aime beaucoup le boulot de Bruno Duhamel, depuis assez longtemps. Lorsque nous l'avions rencontré pour une interview il y a quelques années, il était resté assez disert au sujet de cet album, alors produit en auto-édition. La réédition chez un auteur grand public permet de (re)découvrir cet album au doux parfum de poésie, de grand large et de tendresse pour nos anciens. Il y a des silences dans ce Voyage d'Abel. Des moments contemplatifs qui permettent de laisser passer beaucoup d'émotion(s). Et on est touché, parfois au plus profond. On ne peut qu'avoir de la tendresse pour ce vieillard qui voit dérouler sa vie gâchée au ralenti, qui s'échappe par le biais de guides de voyages du monde entier. On rigole à ses saillies, certaines situations dans lesquelles est impliqué son chien. On pense un peu aux à cette lecture, c'est dire à quel point c'est juste et drôle. Simple, beau, bon, comme le saucisson à l'ail qu'Abel achète tous les jours.

08/03/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

En 2014, Lisa Belvent (Isabelle Sivan de son vrai nom) et Bruno Duhamel avaient auto-édité cette BD et produit et distribué eux-mêmes 1000 exemplaires. Devant le succès de cette expérience et face à une demande supplémentaire de la part du public, la série est maintenant rééditée chez Bamboo dans la collection Grand Angle. C'est l'histoire d'Abel, un vieil éleveur de brebis et de vaches vivant dans un village du centre de la France dont la population vieillissante décroit doucement. Il a toujours rêvé de partie en voyage vers des pays exotiques, Ethiopie, Vietnam ou ailleurs encore. Sa vie paysanne l'a toujours bloqué auprès de ses bêtes mais maintenant qu'il arrive en fin de vie, il est bien décidé à partir pour de bon ! C'est une histoire toute en douceur, en sentiments. C'est l'histoire d'un rêve inaccompli, d'une vie trop longtemps repoussée. En même temps, c'est une vision tendre et réaliste de la vie campagnarde, de la vieillesse et de la beauté simple des paysages de la campagne française. Il se passe peu de choses au final dans cet album mais il fourmille de moments de beauté. Cette beauté, on la retrouve dans le dessin. Outre des personnages vivants et bien rendus, plusieurs passages muets et contemplatifs sont très jolis. Face à cette poésie visuelle, on attend que le récit prenne son envol, qu'il se passe quelque chose pour de bon. Mais cela ne vient pas, ce qui peut laisser sur sa faim. Heureusement, la douceur, le léger humour et la délicatesse du récit permettent de passer outre et de ne pas s'ennuyer. On s'attache à ce vieux un peu solitaire, un peu bougon, et surtout rêveur. Et j'ai trouvé très belles les 3 avant-dernières pages du récit. Elles sont pleines de beauté et d'une jolie émotion. Et pourtant, paradoxalement, la toute fin m'a légèrement frustré car j'aurais aimé qu'elle se termine autrement. C'est cela qui m'empêche de mettre une note plus élevée.

29/02/2020 (modifier)
Par herve
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur herve

Seulement édité à 1000 exemplaires, cet ouvrage de 72 pages m'a été chaudement recommandé par mon libraire. Bien lui en a pris car cette histoire d'Abel, agriculteur malgré lui, tient à la fois de la tragédie, du comique et de la poésie. Cette chronique sociale peut parfois faire songer à l'univers de Simon Hureau ou encore de celui d'Etienne Davodeau mais Lisa Belvent apporte dans son scénario une touche de réalisme du quotidien qui touche le lecteur (les courses, le café, les contraintes de l'agriculteur...), le tout appuyé par un superbe dessin de Bruno Duhamel qui restitue avec talent des situations le plus souvent cocasses (le running gag du chien par exemple). Mais cela n'est pas tout, Duhamel nous offre des scènes champêtres de toute beauté. Un livre drôle, émouvant et surtout formidablement bien construit qui aurait pu prendre comme sous-titre, ce vers de Giraudoux: "Veux-tu connaitre le monde? ferme les yeux , Rosemonde" Une belle surprise pour ce début d'année.

01/01/2015 (modifier)