Avis sur "l'ombre d'un homme"
Albert Chamisso est un être terne, fade, creux, plat, travaillant à faire fructifier une compagnie d’assurance versant dans l’escroquerie. Dérangé par des cauchemars de mains qui l’étouffent, il prend un médicament « 100% chimique » qui efface ses rêves mais rend son ombre en couleur. Tout le monde commence à le regarder de travers. Il perd sa femme, son appartement, son travail (sans indemnités de sa compagnie d’assurance, bien entendu). Son petit monde bourgeois s’écroule et il se retrouve dans une maison insalubre, fuyant tout le monde, fuyant même son ombre, ne rêvant que de redevenir le personnage terne et banal qu’il était. C’est alors qu’il rencontre Minna, une comédienne qui va l’aimer, lui redonner confiance en lui, et transformer son handicap en atout. Son malheur va faire un malheur sur scène. Même sa femme va adorer ce qui l’avait jadis repoussée. L’épreuve ultime arrive le jour où l’ombre redevient obscure et où Albert doit réussir à se faire aimer pour ses qualités humaines, pour sa créativité, et non plus pour son apparence extérieure – qu’elle soit terne ou haute en couleurs. Il doit réussir à dompter ses derniers démons (les mains qui l’étouffaient au début) pour pouvoir enfin vivre en harmonie avec lui-même et avec les autres.
L’ombre d’un homme est un récit sur la tolérance de la différence, du handicap, sur l’être et le paraître et sur le besoin de reconnaissance sociale, entre autres choses. Les couleurs, si importantes pour l’histoire, sont superbes. François Schuiten aime changer de technique en entamant un nouvel album et a, dans ce cas-ci, fait les dessins d’abord en couleurs directes puis a finalisé les planches ne passant le trait à l’encre de chine qu’à la fin, sur les dessins en couleurs. Le résultat est époustouflant, surtout au regard des albums précédents dominés par le noir et blanc. Comme souvent dans les cités obscures, on retrouve plusieurs niveaux de lectures. Dans le cas présent, on sent que les auteurs font passer des choses plus personnelles, qu’il y a beaucoup de « vécu », et l’on peut se demander à quel point il est autobiographique, surtout que François Schuiten a pris Benoît Peeters comme modèle pour dessiner Albert Chamisso. On peut aussi lire dans cet album, en filigrane, une réflexion sur la photographie et la diapositive, avec un hommage direct au pionnier de la photographie que fut Nadar (Ardan, dans l’album). Un album différent sur la différence, à lire et à relire.
Cross Game est la dernière série en date de Mitsuru Adachi (encore loin d'être finie au Japon à l'heure où j'écris ces lignes). Comme à son habitude, il nous plonge dans une histoire romantique, centrée sur le baseball. Inhabituellement, par contre, le premier tome concerne la jeunesse pré-ado des personnages principaux.
Bien que tout tourne autour d'enfants entre 4 et 11 ans, c'est sans doute le tome le plus dur de toutes les œuvres de Adachi. Il y a certes toujours de l'humour fin, plein de non dits et de regards tendres, mais la scène finale de ce premier tome est particulièrement cinglante et poignante.
Arriver à faire passer tant d'émotions chez des enfants est tout à fait hors norme, et particulièrement remarquable.
Le deuxième tome voit nos héros plus âgés et, bien que plus léger, le passé commun à tous rend certaines scènes peu avares en émotions.
L'histoire vous prend tout de suite ! Tcchi est très attachantes avec ses grands yeux tristes, les personnages sont très bien dessinés surtout l'héroïne !
Je trouve que le fait de mettre de la poésie dans un manga est une très bonne idée car cela permet d'envouter le lecteur tout de suite pour ceux qui aiment la poésie énigmatique !
Je trouve que l'histoire sort de l'ordinaire. Il y a beaucoup d'humour, de combats et surtout de romance. Les personnages sont magnifiquement dessinés, ils ont chacun une grande personnalité et un grand pouvoir malgré leur apparence et leur comportement disons "humain".
Je conseille ce manga à tout le monde car il vaut vraiment le coup !!
Je n'ai qu'une hâte, c'est la sortie du volume 6 le 5 septembre !!
Bye.
Bah moi j'ai beaucoup aimé et même après relecture je trouve ça très bon.
On se lance dans une série d'anticipation post apocalyptique dans laquelle une famille fabriquant le "beatifica, LA drogue du moment" est traquée par les autorités et par des gangsters complètement allumés.
Je suis assez fan de ce genre de sujet et j'ai tout de suite accroché, tout le tome 2 se passant à Dune Town est vraiment fascinant, la suite part complètement en couille mais je me suis aisément laissé transporté par les délires hallucinés des héros sous l'effet du Beatifica ; c'est rare cet onirisme dans une bd de ce genre.
A côté de ça il faut voir que j'ai lu cet oeuvre après les Samba Bugatti, j'étais donc déjà très imprégné par l'ambiance et le graphisme, ce dernier étant moins bon certes mais c'est quand même les débuts d'un dessinateur depuis largement reconnu. De plus étant donné que le beatifica est un livre interdit dans "samba", l'incertitude concernant la frontière entre la réalité et la fiction ne m'a pas dérangé. En fait c'est une fiction dans une fiction une sorte de mise en abîme de la bd, je crois que je la considérais déjà comme culte avant même de la lire.
La fin "rajoutée" est un peu expéditive mais bien explosive. Elle aurait pu être abandonnée comme tant d'autres série, remercions Glénat malgré la démarche commerciale.
Par contre, je pense que l'épilogue rajouté dans la nouvelle édition n'était pas indispensable.
Bon alors je met 5/5 en mettant ensemble le manga original, les films et les animes directement issus du manga et qui sont pour moi le top du top en matiere d'anime, j'y reviendrai par la suite, meme si on va se retrouver a la limite du hors sujet ;o).
J'ai découvert Ghost In The Shell en regardant le premier film par curiosité, parce que c'était un film d'animation japonais et que je n'en avais encore jamais vu à l'époque. Et là, la claque ! Il m a fallu de nombreux visionnages pour bien comprendre le scénario et le contexte du film, mais dès la première fois je suis tombé amoureux de cette héroïne charismatique et de l'univers inventé par Masamune Shirow.
C'est donc dans l'espoir de retrouver tout cet univers et d'en apprendre plus que je me suis procuré les tomes 1 et 2. Alors bien sûr niveau dessin, c'est pas le film, mais on en apprend plus sur l'héroïne et son équipe et les scénarios de Shirow sont à la fois simples et complexes mais toujours diablement efficaces pour peu qu'on soit intéressé par ce contexte de technologie super high-tech et de géopolitique au sommet finalement pas si compliqués que ça. En fait ce qui les rend complexes, c'est la façon qu'a l'auteur d'amener l'intrigue à chaque fois. Les éléments se mettent en place au fur et à mesure sans forcément se corréler au début et puis tout d un coup, hop ! Tout prend pleinement son sens. J'adore ça !
Pour en revenir aux animes (2 saisons plus un anime de 1h45, tout se suit), ils sont pour la plupart basés sur le manga et ont été intégrés de façon intelligente aux animes pour obtenir une série passionnante : scénario en béton, personnages forts (gentils comme méchants d'ailleurs), et une animation que je qualifierai de quasi-parfaite tant c'est beau.
Voilà, voilà, si vous avez aimé les films et/ou les animes, vous aurez le même plaisir que moi à lire les mangas originaux (tome 1, 2 et 1.5, le reste ça devient un peu trop free style pour moi lol).
"STAR WARS Legacy" un siècle plus tard ...
L’histoire de Legacy se situe 130 ans après Star Wars - Episode VI. Pour faire court, l’Ordre Sith est de retour, un seul homme peut ramener la paix dans la galaxie, le dernier descendant des Skywalker : Cade Skywalker. Ostrander et Duursema livre un scénario fidèle à l’univers étendu tout en innovant en introduisant des éléments tels que des chevaliers impériaux. Finie la traditionnelle rebellion démocratique, place à la rébellion impériale, ce qui tranche pas mal avec ce qu’on avait l’habitude de lire (et de regarder). Les nouveaux personnages sont excellents et vraiment charismatique que se soit les gentils ou les méchants. Le côté torturé de Cade Skywalker qui refuse son pouvoir (la Force) sentant le côté obscur l’envahir est vraiment original et bien trouvé, il va même jusqu'à se droguer. C’est la série la plus pessimiste de l’univers étendu même en comparaison avec l’excellente Clone Wars qui avait déjà chamboulé le manichéisme latent de Star Wars. Legacy va encore et beaucoup plus loin...
Que dire de plus sur le dessin de Duursema qui n’a pas déjà été dit sur les autres séries de l’univers auxquelles elle a participé. Elle use toujours avec génie de son style -hyper réaliste et minutieux- et malgré tout très nerveux. Ses scènes d’action sont monumentales, rien n’est figé ni statique, c’est du grand art. Je ne sais pas comment elle fait pour donner autant de mouvement à ses planches en dépit du style qu’elle utilise. CHAPEAU BAS !!
La palette de couleurs d’Anderson colle parfaitement à l’univers Star Wars, et sa colorisation n’entache pas le travail de Duursema.
Une série qui j’en suis sûr fera bientôt partie des immanquable de BDthèque si elle continue sur cette lancée. A lire absolument !!
Tome 1 :
«Le ciel au dessus de Bruxelles» reprend certains aspects du XXe ciel.com, par exemple en mélangeant images d’archives et dessins, en inscrivant l’origine de l’album dans un camp de concentration, ou en faisant référence aux anges et aux étoiles. Il existe une certaine filiation entre les deux albums. Mais alors que le XXe ciel faisait le tour des grands événements du siècle passé, le dernier album d’Yslaire s’inscrit dans l’actualité de l’après 11 septembre et raconte la rencontre improbable d’un Juif mort dans un camp de concentration et d’une beurette qui débarque à Bruxelles pour se faire exploser au milieu d’une manifestation contre la guerre en Irak. La relation d’amour et de haine qui se développe entre les deux protagonistes changera-t-elle le cours de l'histoire? Malgré certains aspects irritants (des policiers Bruxellois un peu trop clichés, un lettrage pseudo-arabe ou cyrillique dont on ne sait pas très bien s’il fait référence à d’autres langues ou à des accents, un traitement informatique des images qui n’est pas toujours des plus réussi, une notion du temps quelque peu farfelue, etc.), l’album accroche cependant l’intérêt du lecteur par le thème choisi, et surtout par la manière dont il est traité. Il s’agit du premier album de BD dont «l’héroïne» est une femme voilée, nourrissant des pensées terroristes. Une des rares BD francophones à traiter des jours qui ont succédés au 11 septembre et précédés la guerre en Irak. Yslaire marche sur des œufs mais s’en tire admirablement bien, sans trop de clichés ni de mélo, avec un peu de la triste mélancolie qui se dégageait du XXe ciel, et en prime une intrigue qui se développe mine de rien et laisse attendre la suite avec impatience. Il reste à souhaiter que le deuxième tome ne décevra pas les espoirs nourris lors de la lecture du premier.
Tome 2 :
Dans ce second et dernier tome, la provoc entamée dans l’album précédent est poussée à son paroxysme : l’obscénité des scènes d’amour et de sexe répond à celles de mort et de guerre qui s’étalent sur les écrans de TV ; les barbelés et les militaires d’un checkpoint Israéliens referment la BD qui s’ouvrait sur les barbelés et les tortionnaires d’un camp de concentration. Injustice face au palais de justice, ceinture d’explosifs et ceinture de chasteté, larmes contre foutre, mort contre orgasme, Yslaire fait son John Lennon et décline sa propre version de « faites l’amour, pas la guerre » avec un Roméo Juif, une Juliette Musulmane, et une fin toute Shakespearienne. Ce second tome fait beaucoup plus que répondre aux attentes en refermant les ouvertures du premier tome. Il réussit à créer la surprise en leur donnant un sens nouveau et en les inscrivant toutes dans une même ode à la paix, à l’amour et à la tolérance. Yslaire choque et provoque, mais avec une impudeur si décente et un respect si profond de ses personnages qu’on lui pardonne tout. Il signe ici, à mon avis, son meilleur album, et un des albums marquants de 2007.
Je ne m’attendais pas du tout à être charmé à ce point par cette série, que je me suis fait prêter à reculons par un pote. Je m’attendais à un block buster sans charme, à une intrigue politico-religieuse compliquée et difficile à suivre… Je viens de finir le dernier tome, et je peux dire que « Le Décalogue » est tout simplement une de mes séries préférées, en tout cas la meilleure que j’ai lue depuis un bon moment.
Déjà, le principe est novateur et fonctionne à merveille. Les tomes sont plus ou moins indépendants, mais forment un tout racontant l’histoire d’une famille, de nos jours (dans le 1er tome) jusqu’à l’antiquité (dans le dernier tome). Cette chronologie inversée fonctionne à merveille, et en dévoile à chaque fois un peu plus sur ce mystérieux livre religieux. La fin est géniale, n’en fait pas trop, et fait froid dans le dos (mais je ne peux pas en dire plus !).
Les histoires religieuses sont à la mode, mais celle-ci sort vraiment son épingle du jeu. Elle est riche mais facile à suivre, parle de l’islam (ce qui change un peu des éternels complots sur le Christ), nous permet d’en apprendre beaucoup sur cette religion, et nous fait visiter des pays superbes (notamment l’Egypte).
Autre innovation : si le scénariste reste le même pour l’ensemble de la série, le dessinateur change à chaque tome. Résultat : les 10 tomes sont sortis en 2 ans à peine, et l’ensemble ne souffre pas trop d’incohérences graphiques.
Bref, pour moi cette série est parfaite, je n’ai absolument rien à redire. 5/5. Hop.
Je recherchais depuis longtemps cette BD de Lécureux et Poïvet (beaucoup plus connus pour Les pionniers de l'Espérance), et je l'ai enfin dénichée.
Il s'agit de 2 albums regroupant 9 aventures d'une jeune détective dans les années 60-70 (sur 16 parues en feuilleton dans "L'Humanité" à l'époque). Les éditions Pressibus, qui publient de véritables joyaux introuvables, ont eu l'excellente idée de sortir ces albums entre 1991 et 1993 (en format "à l'italienne" qui redonne le sentiment de lire l'original d'une bande quotidienne de 4 vignettes), malheureusement avec des tirages confidentiels de 200 à 300 exemplaires. Dommage qu'ils n'aient pas édité l'intégralité de la série, qui s'est poursuivie avec des dessins de Dupuis dans 9 autres épisodes... que l'on aimerait bien voir aussi publiés !
La qualité des histoires policières et des dessins, l'humour toujours présent et l'atmosphère délicieusement surannée de cette époque à la fois si proche et si lointaine de nous, la rareté des albums enfin, en font véritablement une BD culte... même si elle reste trop peu connue. Un régal !
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Les Cités obscures
Avis sur "l'ombre d'un homme" Albert Chamisso est un être terne, fade, creux, plat, travaillant à faire fructifier une compagnie d’assurance versant dans l’escroquerie. Dérangé par des cauchemars de mains qui l’étouffent, il prend un médicament « 100% chimique » qui efface ses rêves mais rend son ombre en couleur. Tout le monde commence à le regarder de travers. Il perd sa femme, son appartement, son travail (sans indemnités de sa compagnie d’assurance, bien entendu). Son petit monde bourgeois s’écroule et il se retrouve dans une maison insalubre, fuyant tout le monde, fuyant même son ombre, ne rêvant que de redevenir le personnage terne et banal qu’il était. C’est alors qu’il rencontre Minna, une comédienne qui va l’aimer, lui redonner confiance en lui, et transformer son handicap en atout. Son malheur va faire un malheur sur scène. Même sa femme va adorer ce qui l’avait jadis repoussée. L’épreuve ultime arrive le jour où l’ombre redevient obscure et où Albert doit réussir à se faire aimer pour ses qualités humaines, pour sa créativité, et non plus pour son apparence extérieure – qu’elle soit terne ou haute en couleurs. Il doit réussir à dompter ses derniers démons (les mains qui l’étouffaient au début) pour pouvoir enfin vivre en harmonie avec lui-même et avec les autres. L’ombre d’un homme est un récit sur la tolérance de la différence, du handicap, sur l’être et le paraître et sur le besoin de reconnaissance sociale, entre autres choses. Les couleurs, si importantes pour l’histoire, sont superbes. François Schuiten aime changer de technique en entamant un nouvel album et a, dans ce cas-ci, fait les dessins d’abord en couleurs directes puis a finalisé les planches ne passant le trait à l’encre de chine qu’à la fin, sur les dessins en couleurs. Le résultat est époustouflant, surtout au regard des albums précédents dominés par le noir et blanc. Comme souvent dans les cités obscures, on retrouve plusieurs niveaux de lectures. Dans le cas présent, on sent que les auteurs font passer des choses plus personnelles, qu’il y a beaucoup de « vécu », et l’on peut se demander à quel point il est autobiographique, surtout que François Schuiten a pris Benoît Peeters comme modèle pour dessiner Albert Chamisso. On peut aussi lire dans cet album, en filigrane, une réflexion sur la photographie et la diapositive, avec un hommage direct au pionnier de la photographie que fut Nadar (Ardan, dans l’album). Un album différent sur la différence, à lire et à relire.
Cross Game
Cross Game est la dernière série en date de Mitsuru Adachi (encore loin d'être finie au Japon à l'heure où j'écris ces lignes). Comme à son habitude, il nous plonge dans une histoire romantique, centrée sur le baseball. Inhabituellement, par contre, le premier tome concerne la jeunesse pré-ado des personnages principaux. Bien que tout tourne autour d'enfants entre 4 et 11 ans, c'est sans doute le tome le plus dur de toutes les œuvres de Adachi. Il y a certes toujours de l'humour fin, plein de non dits et de regards tendres, mais la scène finale de ce premier tome est particulièrement cinglante et poignante. Arriver à faire passer tant d'émotions chez des enfants est tout à fait hors norme, et particulièrement remarquable. Le deuxième tome voit nos héros plus âgés et, bien que plus léger, le passé commun à tous rend certaines scènes peu avares en émotions.
Chobits
L'histoire vous prend tout de suite ! Tcchi est très attachantes avec ses grands yeux tristes, les personnages sont très bien dessinés surtout l'héroïne ! Je trouve que le fait de mettre de la poésie dans un manga est une très bonne idée car cela permet d'envouter le lecteur tout de suite pour ceux qui aiment la poésie énigmatique !
Rosario + Vampire
Je trouve que l'histoire sort de l'ordinaire. Il y a beaucoup d'humour, de combats et surtout de romance. Les personnages sont magnifiquement dessinés, ils ont chacun une grande personnalité et un grand pouvoir malgré leur apparence et leur comportement disons "humain". Je conseille ce manga à tout le monde car il vaut vraiment le coup !! Je n'ai qu'une hâte, c'est la sortie du volume 6 le 5 septembre !! Bye.
Beatifica Blues
Bah moi j'ai beaucoup aimé et même après relecture je trouve ça très bon. On se lance dans une série d'anticipation post apocalyptique dans laquelle une famille fabriquant le "beatifica, LA drogue du moment" est traquée par les autorités et par des gangsters complètement allumés. Je suis assez fan de ce genre de sujet et j'ai tout de suite accroché, tout le tome 2 se passant à Dune Town est vraiment fascinant, la suite part complètement en couille mais je me suis aisément laissé transporté par les délires hallucinés des héros sous l'effet du Beatifica ; c'est rare cet onirisme dans une bd de ce genre. A côté de ça il faut voir que j'ai lu cet oeuvre après les Samba Bugatti, j'étais donc déjà très imprégné par l'ambiance et le graphisme, ce dernier étant moins bon certes mais c'est quand même les débuts d'un dessinateur depuis largement reconnu. De plus étant donné que le beatifica est un livre interdit dans "samba", l'incertitude concernant la frontière entre la réalité et la fiction ne m'a pas dérangé. En fait c'est une fiction dans une fiction une sorte de mise en abîme de la bd, je crois que je la considérais déjà comme culte avant même de la lire. La fin "rajoutée" est un peu expéditive mais bien explosive. Elle aurait pu être abandonnée comme tant d'autres série, remercions Glénat malgré la démarche commerciale. Par contre, je pense que l'épilogue rajouté dans la nouvelle édition n'était pas indispensable.
The Ghost in the shell
Bon alors je met 5/5 en mettant ensemble le manga original, les films et les animes directement issus du manga et qui sont pour moi le top du top en matiere d'anime, j'y reviendrai par la suite, meme si on va se retrouver a la limite du hors sujet ;o). J'ai découvert Ghost In The Shell en regardant le premier film par curiosité, parce que c'était un film d'animation japonais et que je n'en avais encore jamais vu à l'époque. Et là, la claque ! Il m a fallu de nombreux visionnages pour bien comprendre le scénario et le contexte du film, mais dès la première fois je suis tombé amoureux de cette héroïne charismatique et de l'univers inventé par Masamune Shirow. C'est donc dans l'espoir de retrouver tout cet univers et d'en apprendre plus que je me suis procuré les tomes 1 et 2. Alors bien sûr niveau dessin, c'est pas le film, mais on en apprend plus sur l'héroïne et son équipe et les scénarios de Shirow sont à la fois simples et complexes mais toujours diablement efficaces pour peu qu'on soit intéressé par ce contexte de technologie super high-tech et de géopolitique au sommet finalement pas si compliqués que ça. En fait ce qui les rend complexes, c'est la façon qu'a l'auteur d'amener l'intrigue à chaque fois. Les éléments se mettent en place au fur et à mesure sans forcément se corréler au début et puis tout d un coup, hop ! Tout prend pleinement son sens. J'adore ça ! Pour en revenir aux animes (2 saisons plus un anime de 1h45, tout se suit), ils sont pour la plupart basés sur le manga et ont été intégrés de façon intelligente aux animes pour obtenir une série passionnante : scénario en béton, personnages forts (gentils comme méchants d'ailleurs), et une animation que je qualifierai de quasi-parfaite tant c'est beau. Voilà, voilà, si vous avez aimé les films et/ou les animes, vous aurez le même plaisir que moi à lire les mangas originaux (tome 1, 2 et 1.5, le reste ça devient un peu trop free style pour moi lol).
Star Wars - L'Héritage (Legacy)
"STAR WARS Legacy" un siècle plus tard ... L’histoire de Legacy se situe 130 ans après Star Wars - Episode VI. Pour faire court, l’Ordre Sith est de retour, un seul homme peut ramener la paix dans la galaxie, le dernier descendant des Skywalker : Cade Skywalker. Ostrander et Duursema livre un scénario fidèle à l’univers étendu tout en innovant en introduisant des éléments tels que des chevaliers impériaux. Finie la traditionnelle rebellion démocratique, place à la rébellion impériale, ce qui tranche pas mal avec ce qu’on avait l’habitude de lire (et de regarder). Les nouveaux personnages sont excellents et vraiment charismatique que se soit les gentils ou les méchants. Le côté torturé de Cade Skywalker qui refuse son pouvoir (la Force) sentant le côté obscur l’envahir est vraiment original et bien trouvé, il va même jusqu'à se droguer. C’est la série la plus pessimiste de l’univers étendu même en comparaison avec l’excellente Clone Wars qui avait déjà chamboulé le manichéisme latent de Star Wars. Legacy va encore et beaucoup plus loin... Que dire de plus sur le dessin de Duursema qui n’a pas déjà été dit sur les autres séries de l’univers auxquelles elle a participé. Elle use toujours avec génie de son style -hyper réaliste et minutieux- et malgré tout très nerveux. Ses scènes d’action sont monumentales, rien n’est figé ni statique, c’est du grand art. Je ne sais pas comment elle fait pour donner autant de mouvement à ses planches en dépit du style qu’elle utilise. CHAPEAU BAS !! La palette de couleurs d’Anderson colle parfaitement à l’univers Star Wars, et sa colorisation n’entache pas le travail de Duursema. Une série qui j’en suis sûr fera bientôt partie des immanquable de BDthèque si elle continue sur cette lancée. A lire absolument !!
Le ciel au-dessus de Bruxelles
Tome 1 :
«Le ciel au dessus de Bruxelles» reprend certains aspects du XXe ciel.com, par exemple en mélangeant images d’archives et dessins, en inscrivant l’origine de l’album dans un camp de concentration, ou en faisant référence aux anges et aux étoiles. Il existe une certaine filiation entre les deux albums. Mais alors que le XXe ciel faisait le tour des grands événements du siècle passé, le dernier album d’Yslaire s’inscrit dans l’actualité de l’après 11 septembre et raconte la rencontre improbable d’un Juif mort dans un camp de concentration et d’une beurette qui débarque à Bruxelles pour se faire exploser au milieu d’une manifestation contre la guerre en Irak. La relation d’amour et de haine qui se développe entre les deux protagonistes changera-t-elle le cours de l'histoire? Malgré certains aspects irritants (des policiers Bruxellois un peu trop clichés, un lettrage pseudo-arabe ou cyrillique dont on ne sait pas très bien s’il fait référence à d’autres langues ou à des accents, un traitement informatique des images qui n’est pas toujours des plus réussi, une notion du temps quelque peu farfelue, etc.), l’album accroche cependant l’intérêt du lecteur par le thème choisi, et surtout par la manière dont il est traité. Il s’agit du premier album de BD dont «l’héroïne» est une femme voilée, nourrissant des pensées terroristes. Une des rares BD francophones à traiter des jours qui ont succédés au 11 septembre et précédés la guerre en Irak. Yslaire marche sur des œufs mais s’en tire admirablement bien, sans trop de clichés ni de mélo, avec un peu de la triste mélancolie qui se dégageait du XXe ciel, et en prime une intrigue qui se développe mine de rien et laisse attendre la suite avec impatience. Il reste à souhaiter que le deuxième tome ne décevra pas les espoirs nourris lors de la lecture du premier.
Tome 2 :
Dans ce second et dernier tome, la provoc entamée dans l’album précédent est poussée à son paroxysme : l’obscénité des scènes d’amour et de sexe répond à celles de mort et de guerre qui s’étalent sur les écrans de TV ; les barbelés et les militaires d’un checkpoint Israéliens referment la BD qui s’ouvrait sur les barbelés et les tortionnaires d’un camp de concentration. Injustice face au palais de justice, ceinture d’explosifs et ceinture de chasteté, larmes contre foutre, mort contre orgasme, Yslaire fait son John Lennon et décline sa propre version de « faites l’amour, pas la guerre » avec un Roméo Juif, une Juliette Musulmane, et une fin toute Shakespearienne. Ce second tome fait beaucoup plus que répondre aux attentes en refermant les ouvertures du premier tome. Il réussit à créer la surprise en leur donnant un sens nouveau et en les inscrivant toutes dans une même ode à la paix, à l’amour et à la tolérance. Yslaire choque et provoque, mais avec une impudeur si décente et un respect si profond de ses personnages qu’on lui pardonne tout. Il signe ici, à mon avis, son meilleur album, et un des albums marquants de 2007.
Le Décalogue
Je ne m’attendais pas du tout à être charmé à ce point par cette série, que je me suis fait prêter à reculons par un pote. Je m’attendais à un block buster sans charme, à une intrigue politico-religieuse compliquée et difficile à suivre… Je viens de finir le dernier tome, et je peux dire que « Le Décalogue » est tout simplement une de mes séries préférées, en tout cas la meilleure que j’ai lue depuis un bon moment. Déjà, le principe est novateur et fonctionne à merveille. Les tomes sont plus ou moins indépendants, mais forment un tout racontant l’histoire d’une famille, de nos jours (dans le 1er tome) jusqu’à l’antiquité (dans le dernier tome). Cette chronologie inversée fonctionne à merveille, et en dévoile à chaque fois un peu plus sur ce mystérieux livre religieux. La fin est géniale, n’en fait pas trop, et fait froid dans le dos (mais je ne peux pas en dire plus !). Les histoires religieuses sont à la mode, mais celle-ci sort vraiment son épingle du jeu. Elle est riche mais facile à suivre, parle de l’islam (ce qui change un peu des éternels complots sur le Christ), nous permet d’en apprendre beaucoup sur cette religion, et nous fait visiter des pays superbes (notamment l’Egypte). Autre innovation : si le scénariste reste le même pour l’ensemble de la série, le dessinateur change à chaque tome. Résultat : les 10 tomes sont sortis en 2 ans à peine, et l’ensemble ne souffre pas trop d’incohérences graphiques. Bref, pour moi cette série est parfaite, je n’ai absolument rien à redire. 5/5. Hop.
Mam'zelle Minouche
Je recherchais depuis longtemps cette BD de Lécureux et Poïvet (beaucoup plus connus pour Les pionniers de l'Espérance), et je l'ai enfin dénichée. Il s'agit de 2 albums regroupant 9 aventures d'une jeune détective dans les années 60-70 (sur 16 parues en feuilleton dans "L'Humanité" à l'époque). Les éditions Pressibus, qui publient de véritables joyaux introuvables, ont eu l'excellente idée de sortir ces albums entre 1991 et 1993 (en format "à l'italienne" qui redonne le sentiment de lire l'original d'une bande quotidienne de 4 vignettes), malheureusement avec des tirages confidentiels de 200 à 300 exemplaires. Dommage qu'ils n'aient pas édité l'intégralité de la série, qui s'est poursuivie avec des dessins de Dupuis dans 9 autres épisodes... que l'on aimerait bien voir aussi publiés ! La qualité des histoires policières et des dessins, l'humour toujours présent et l'atmosphère délicieusement surannée de cette époque à la fois si proche et si lointaine de nous, la rareté des albums enfin, en font véritablement une BD culte... même si elle reste trop peu connue. Un régal !