Les derniers avis (7381 avis)

Couverture de la série Léon-la-Terreur (Léon Van Oukel)
Léon-la-Terreur (Léon Van Oukel)

S'appuyant sur un graphisme d'une qualité remarquable qui pastiche celui de Hergé, les histoires plus ou moins longues de Léon la terreur - de quelques cases à plusieurs pages - nous font réfléchir sur les contradictions du monde dans lequel nous tentons de survivre. Créée dans les années 1980, la série apparaît prémonitoire à plusieurs égards et n'a rien perdu de sa force d'impact. Léon est un fou irrévérencieux, parfois enragé, visité par de éclairs de lucidité, de sagesse et même de poésie. À travers ses frasques, les auteurs de la série posent un regard impitoyable sur la société postindustrielle.

07/04/2008 (MAJ le 07/04/2008) (modifier)
Couverture de la série Daredevil - Renaissance (Justice aveugle)
Daredevil - Renaissance (Justice aveugle)

Certainement l'un des comics qui m'a le plus marqué. Je dirais même qu'il a profondément chamboulé ma vision de la BD au même titre que le Batman - Dark Knight du même Miller ou que l'ensemble de l'oeuvre de Alan Moore. Une façon nouvelle et profonde de parler de l'humanité des personnages avant de parler de super-héros... ici, Daredevil est le moteur de l'histoire, mais il n'en est pas le sujet... le sujet, c'est clairement Matt Murdock son alter ego aveugle. Le Caïd du crime décide de le mettre à bas, de le priver de son métier, de ses amis, de sa maison... tirant les ficelles dans les coulisses, il parvient en le coupant de tout ce qui est sa vie, à transformer un homme en une coquille vide qui n'aspire plus qu'à mourir. Jusqu'à ce que... Le plan est diabolique d'autant que si nous, nous savons qui se cache derrière la déchéance de Murdock, lui en reste très longtemps inconscient, croyant d'une certaine façon payer pour tout ce qu'a été sa vie, les gens qu'il n'a pas su aimer, les heures passées à combattre le crime plutôt qu'à se faire une place dans le quotidien. L'écriture est sublime. Les pensées en textes off sont nombreuses, mais elles ont une vraie force, ce qui n'est pas toujours vrai pour ce type de narration. Chaque mot est une lame de rasoir qui vide Matt Murdock de son sang et nous fait sentir la vie qui lentement s'échappe de la blessure béante qu'il est devenu. Si les couleurs sont hideuses et datés, le dessin de Mazuccheli reste aujourd'hui encore une référence, tant l'homme adopte une narration parfaite pour accompagner la déchéance de Murdock (la scène de la ruelle, vue en plongée, entrecoupée de souvenirs, alors que Murdock dort, roulé en boule, près d'un clochard, m'a marqué à jamais). Sa capacité aussi à transformer son dessin, à abandonner temporairement le réalisme pur pour se couler dans un style plus impressionniste est d'une parfaite justesse. Un récit puissant, deux grands auteurs qui le subliment. Une référence incontournable.

05/04/2008 (MAJ le 05/04/2008) (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Rubrique-à-Brac
Rubrique-à-Brac

LA BD humoristique du siècle et peut-être ma préféré Gotlib était un maitre non seulement dans l'humour, mais aussi dans le dessin. Ma forme d'humour en bande dessinée préféré et lorsqu'il a des gags partout et pas seulement lors de la chute final et cela tombe il y a des gags dans pratiquement chaque cases. Gotlib dessinait rarement des décors et pour compenser il mettait des petits gags, la plupart l'oeuvre de sa célèbre coccinelle. Son dessin est totalement maîtrisé et j'adore comment il déforme le corps humain. Cela me fait penser aux vieux cartoons du genre ce que fait Tex Avery. Chaque fois que je relis un album je rigole comme lors de ma première lecture. J'aime bien aussi les rubriques un peu plus poétique. Un incontournable.

16/07/2007 (MAJ le 02/04/2008) (modifier)
Couverture de la série Gorazde
Gorazde

Je viens juste d'achever ma lecture, je pense d'ailleurs relire cette oeuvre sous peu une seconde fois. Autant le dire tout de suite, j'ai été impressionné et sous le charme de cette histoire géniale, les raisons : - Les personnages sont attachants, Sacco arrive à transmettre toute les misères, les joies, les attentes de ces personnes et les diverses fortunes qu'ils ont pu avoir tout en restant simple, pas de tirade de 15 lignes, on en apprend au fur et à mesure. - L'Histoire (avec un grand h) prend une place importante dans l'oeuvre de Sacco, on apprend de nombreuses choses sur l'époque mais cela reste très intéressant (Comme le bon professeur que vous aviez en histoire/géo, quelqu'un qui arrive à transmettre sa passion). - La division en chapitre rend l'oeuvre plus rythmée, on passe d'un sujet à un autre sans trop s'en rendre compte, on déguste le récit. C'est une chose que j'avais aussi aimé dans Pourquoi j'ai tué Pierre. - L'auteur ne se met vraiment pas en avant, on a très rarement ses sentiments sur ce qu'il se passe, au contraire c'est bien souvent "servit cru", juste une description sans chercher à embellir. Le seul point négatif de l'oeuvre est je pense les dessins, même si on s'y habitue, j'ai vraiment trouvé les visages bizarres sur la rondeur, l'atmosphère que dégage cependant le graphisme général de l'oeuvre est bonne, toujours adaptée à la situation (surtout le ton noirâtre de certaines cases). Si je devais donner une bd qui se rapproche le plus de Gorazde, je dirais Chroniques Birmanes, l'humour en moins mais l'atmosphère et l'aspect historique en plus. Je recommande donc particulièrement la lecture de cette oeuvre.

31/03/2008 (modifier)
Par xenofab00
Note: 5/5
Couverture de la série La Grande Epopée de Picsou (La Jeunesse de Picsou)
La Grande Epopée de Picsou (La Jeunesse de Picsou)

Bon, inutile de préciser que ma note est empreinte subjectivité, et les dizaines (?) de Picsou Géant (et autres) ornant ma bibliothèque ne sont pas là pour prouver le contraire. De plus, le fait que La Jeunesse de Picsou soit l’épopée de nos joyeux amis de chez Disney que je préfère (traitant du personnage de la boite que je préfère... enfin je pense que tout le monde a compris) n’est pas non plus pour arranger les choses. Et pourtant, mon élan est-il vraiment aveugle et nostalgique ? En partie, un peu peut-être, mais le lecteur objectif saura reconnaître les qualités évidentes du récit : le dosage de l’action et l’aventure, le dépaysement continuel, l’humour, les références historiques, le rythme effréné, et l’émotion (c’est bien la seule fois où celle-ci m’aura submergé devant une histoire de ce type) sont autant d’éléments que Don Rosa a su habilement distiller au fil des chapitres, transcendant par la même littéralement les personnages caractéristiques de Disney, pourtant déjà si charismatiques (ouais, ils ont la classe, j’assume). Inutile de préciser qu’en outre, le fan ne peut qu’exulter devant le fait de découvrir l’origine de nombres d’éléments de l’univers créé par Disney, et bien sûr celle de Picsou. Je ne développerai pas plus car il est assez difficile de passer après autant d’avis aussi exhaustifs, mais je ne peux que conseiller cette bd qui derrière son aspect enfantin cache une mine de trésors qui émerveilleront petits et grands, une oeuvre culte.

31/03/2008 (MAJ le 31/03/2008) (modifier)
Par xenofab00
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Journal de mon père
Le Journal de mon père

J’ai longtemps repoussé la lecture du Journal de mon Père, principalement de peur d’être déçu et de me retrouver devant un sous-Quartier Lointain, une oeuvre de qualité donc, mais pompé sur la pièce maîtresse du maître et inférieure en tout points. Et bien, force est de constater que je me suis pris une belle baffe dans la gueule, car malgré tout ce qu’elle pouvait laisser présager, cette oeuvre se démarque très nettement de l’autre avec brio. En commençant ma lecture, j’ai certes été immédiatement emporté par ce récit si bien narré, l’envie de résoudre les mystères de l’intrigues étant les plus forts, mais j’ai aussi eu très peur : Je retrouvais exactement les mêmes sensations que dans Quartier Lointain (le mystère de la disparition de la mère du personnage faisant sensiblement penser à celui du père du personnage principal dans QL), avec moins d’envergure dans le récit c’est vrai. Dès lors, j’ai tout de suite pensé que mes craintes étaient fondées, ce qui ne m’a pas empêché de continuer à lire la suite, car l’ensemble restait en outre de qualité et diablement accrocheur. Mais c’est en commençant la seconde partie de l’histoire que l’on comprend le vrai postulat du Journal de mon Père, excellant incroyablement dans un domaine différent de son petit frère : L’émotion (bien qu’elle soit présente dans les deux oeuvres). Ici, l’auteur raconte une histoire somme toute plus commune, plus réaliste, dans un récit emplis de pudeur et aux prétentions plus simples, mais néanmoins doté d’une complexité relationnelle fascinante. C’est peut-être en partie ce qui lui donne son charme, ce qui lui permet de toucher le lecteur avec plus d’aisance. Le Journal de mon Père, si il n’a pas la portée existentielle d’un Quartier Lointain, qui renvoyait à quelques questionnements intérieurs, est émotionnellement plus riche, et au final tout aussi profond, pour des raisons différentes. J’avoue avoir été totalement conquis, et je serais bien incapable de dire quelle oeuvre je préfère entre les deux sus-cités, mes préférés du maître. Une chose est sûre, le thème des relations entre parents et enfants reste celui où Tanigushi nous expose le mieux son talent exubérant.

31/03/2008 (MAJ le 31/03/2008) (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Vie de Bouddha
La Vie de Bouddha

L'un des meilleurs Tezuka que j'ai lus de toute ma vie ! C'est une longue oeuvre qui nous montre la vie de Bouddha ainsi que celle de plusieurs autres personnages ayant existé ou qui sont inventés par Tezuka. C'est une oeuvre très riche qui montre une fois pour toute que le manga ne mérite pas d'être aussi dénigré par certaine personne qui n'ont d'ailleurs jamais ouvert un manga de leur vie ! Tout d'abord, Osamu Tezuka rend le récit passionnant et ne fait jamais de longueurs ou de moments ennuyants. Il raconte une biographie existante avec un talent comme lui seul peut le faire ! Au cours du récit, on croise des personnages qui reviennent au fils des pages. Ils sont terriblement humains car ils sont capables du meilleur et du pire. Des gens comme Depa, Migaila, Tatta, Ananda et Devadetta ont fait de bonne actions, mais sont aussi capable du pire et l'ont montrés plusieurs fois (Tatta n'a aucun scrupule à piller une ville, Annada est un ancien assassin, Depa se moque de Bouddha et l'humilie, etc.). Comme dans beaucoup de ses oeuvres adultes, Tezuka nous montre des scènes plutôt cruelles de torture qu'un autre auteur n'aurait pas montrées. Il faut de l'audace pour ça ! On a droit à quelques gags anachroniques (un personnage qui fait allusion au cinéma par exemple) qui font sourire, mais ça rend le récit un peu moins réaliste et c'est le seul défaut de l'oeuvre. Quant au dessin, j'ai l'impression que Tezuka n'a jamais aussi bien dessiné ! Par exemple, les bâtiments ont parfois l'air réel ! Cette grande oeuvre montre à quels points Osamu Tezuka mérite de se faire appeler le dieu du manga.

08/03/2008 (MAJ le 27/03/2008) (modifier)
Par Miranda
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mémoires d'un incapable
Mémoires d'un incapable

Superbe. Les scénarios de Qwak sont toujours surprenants. Écrit avant le très original Lola Cordova, voici Mémoires d'un incapable, un homme face à sa folie ou plutôt contre sa folie. C'est la guerre entre Albert et cette autre part de lui-même : le fou, celui qui lui fait faire ces choses terribles qu'il ne veut pas, mais contre lequel il semble ne pas pouvoir prendre le dessus. C'est un subtil mélange de noirceur et d'humour. On ne peut qu'aimer Albert, même s'il a fait des choses haïssables, forcément on lui pardonne l'impardonnable. Le dessin de Cazaux est magistralement expressif et vivant. On ne pouvait rêver mieux pour ce scénario.

18/02/2008 (MAJ le 27/03/2008) (modifier)
Par hevydevy
Note: 5/5
Couverture de la série Watchmen
Watchmen

J'ai pris un certain temps à lire tous les avis postés jusqu'à maintenant afin de me replonger dans l'ambiance car ma découverte de cette série remonte à sa parution française originale en 1988. Depuis, j'ai souvent été à la recherche d'informations complémentaires sur cette oeuvre qui m'avait traumatisé (au même titre que le Dark Knight de Miller et le Marshal Law de Mills et O'Neil). J'aimerais juste insister sur certains points qui me viennent spontanément à l'esprit et qui, sauf erreur de ma part, n'ont pas été précisés jusqu'ici : - couleurs, cadrages et compositions d'images sont souvent attribués dans les posts précédents à Gibbons et Higgins, mais comme quasiment à chaque fois avec Moore tout est fait sur instruction de ce dernier, esquisses à l'appui ci-besoin. Ainsi Moore a décidé de faire de sa bd un compte à rebours, ce qui explique la "monotonie" de la mise en page soulignant l'écoulement du temps (déjà cité dans ce forum). La base de 9 cases, souvent perturbée horizontalement, l'est très rarement verticalement, ce qui permet d'accentuer certains effets (tome 1, watchmen 1, p.20 apparition "verticale" de Doc Manhattan pour bien marquer sa condition sur-humaine). Le choix conscient de ces cadrages et de ces couleurs simplistes lui a été dicté pour contrebalancer l'extrême densité du scénario que beaucoup de lecteurs ont soulignée (on peut dire que Gibbons et Higgins auraient du être crédités comme illustrateurs en fait, ce qui n'enlève rien à leurs talents respectifs). - beaucoup ont trouvé inutiles les scènes du marchand de journaux : elles ont en fait la même utilité que les flash info tv utilisés par Miller dans "Dark Knight" : matérialiser le contexte historique et international de l'histoire (Moore s'imposant de ne pas avoir recours aux cadres explicatifs du type "Pendant ce temps-là dans le repaire du Hibou assiégé par la police..."). Cela souligne bien ce que Moore a toujours voulu faire : s'interroger constamment sur son art et les moyens qu'il a à sa disposition pour raconter une histoire (illustré ci dessous). J'aurais tellement de chose à dire sur cette bd en fait... Mais je vais arrêter là et finir par un cadeau à tous ceux qui n'avaient pas remarqué ce "détail" (j'en faisais partie avant de trouver l'information dans un article dont j'ai oublié l'auteur) : pour en revenir aux rares perturbations verticales de la mise en page : édition Zenda tome 3, Watchmen 5, pages. 14/15 : une perturbation verticale symétrique. Imaginez maintenant un miroir à 2 faces entre ces 2 pages au niveau de la reliure puis comparez les pages 13 et 16 (personnages et mise en page), puis 12 et 17 et ainsi de suite jusqu'aux pages 1 et 28 (avec un summum atteint avec le jeu de miroir des pages 10 et 19). Exercice de style inutile ? Impossible quand on sait quel est le personnage central de cet épisode, quand on sait qui était réellement Monsieur Rorschach et le test qui porte son nom, ou simplement en regardant le titre de l'épisode et la citation finale de William Blake. Quand on vous dit que Moore n'a pas d'équivalent... Rémy

17/09/2007 (MAJ le 25/03/2008) (modifier)
Par Gaston
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Belette
La Belette

C'est la première fois que je lis du Comès et je ne suis pas du tout déçu. C'est même une bonne surprise. Au début, j'avais un peu de difficulté à rentrer dans l'histoire à cause de la tête des personnages que je trouve hideuse (surtout ceux des trois citadins) et totalement figée (ils sont pratiquement capables que d'une seule expression au visage). Puis, j'ai eu droit à une galerie de personnage très intéressants (le curé et le voisin notamment) et j'ai alors complètement embarqué dans le récit. Je l’ai d'ailleurs lu d'une traite car j'étais incapable de décrocher ! Le récit est très passionnant et, ce qui fait toute sa force, la psychologie des personnages est bien montrée et utilisée. On a aussi droit à une confrontation église/vieux culte que j'ai beaucoup appréciée.

22/03/2008 (modifier)