Un album parfait ! :)
Comment ça faut que j'développe ??? Rien à rajouter.
Si ? Bon ok, ok... C'est juste du bonheur en barre, ou plutôt en pages. Enfin, pour ce qui concerne le lecteur... Car pour Robert Johnson ce fut tout autre chose. Un mot qui ne fait malheureusement pas partie de la gamme majeure...
Rien que l'objet pour commencer. Glénat nous gratifie d'un magnifique format à l'italienne, que j'affectionne tant. Papier de qualité, présentation soignée : c'est déjà un plaisir que d'avoir cet album en main.
Ensuite viennent nous sauter à la gueule les magnifiques planches en noir et blanc de Mezzo. C'est juste bluffant. J'avais eu la chance en ce début d'année de voir l'exposition de ces planches lors du Festival d'Angoulême, et j'avais déjà été subjugué par leur force. Moi qui étais déjà fan de son travail, je ne peux ici que m'incliner devant la qualité de son trait, de ses cadrages et des compositions, et de sa gestion des noirs. C'est d'une rare expressivité et d'une intensité qui rend hommage de la plus belle des façons à cette légende du blues. On est complètement plongé dans l'univers dur et impitoyable, surtout pour les noirs, de cette Amérique du début du XXe siècle, et l'on comprend aisément d'où le blues a pu tirer ses racines...
Un album envoûtant graphiquement, et parfaitement réglé au niveau de la narration. Pas un instant ne nous traverse l'idée de poser cet album... On le dévore d'un bout à l'autre, jusqu'à cette conclusion bien amenée qui rend tout simplement hommage à la légende qui s'est construite autour de Johnson.
Une perle dans un écrin de velours à ne surtout pas manquer.
Allez m'enfin ! Pour mon avis n° 600, je ne pouvais faire mieux que dire quelques mots sur le gars qui m'a fait le plus rire, pleurer de rire même, à chaque fois que j'ai lu une de ses histoires. Le grand, l'unique (superlatif élogieux au choix) Gaston Lagaffe.
En écrivant ces quelques mots et à leurs lectures, certains pourraient penser que je ne suis qu'un indécrottable nostalgique, que nenni braves gens ! Car vous savez quoi ? Et bien encore aujourd'hui lorsque j'ouvre un de ces albums je ris encore. Pas d'un rire gras et bête à de la bonne grosse blagounette, non un rire franc et massif comme on dit, à une avalanche de gags finalement beaucoup plus subtils qu'il n'y paraît de prime abord.
Culte, cultissime, je ne vais pas reprendre ici la galerie de personnages tous géniaux qui côtoient notre héros et qui par leur simple présence le magnifient encore un peu plus, mais je ne peux pas ne pas avoir une pensée émue pour la mouette et le chat.
Je m'arrête là, tout a été dit, et de fort belle façon. Plusieurs années après, Gaston reste un monument de la BD, un monument vivant qui fait encore rire.
Bravo Franquin ! Bravo Gaston !
Un manga qui devrait être culte, très suspense, des dessins magnifiques et une histoire passionnante: extrait:
"Les enseignements qui se font sans réelle douleur n'ont pas de réelle valeur. Ainsi, on ne peut rien obtenir sans faire de sacrifice. Mais une fois la peine surmontée et cette leçon apprise... Vous obtenez un coeur plus résistant que l'acier... Un coeur fullmetal." Hiromu Arakawa
L’auteur, Richard McGuire n’est pas à proprement parler un auteur de BD, mais plutôt un artiste touche-à-tout dans des domaines allant du design aux livres pour enfants, en passant par la musique ou le cinéma d’animation.
Avec « Ici », c’est un ballet époustouflant des habitants et des objets d'un lieu unique à travers les âges qui nous est proposé, nous renvoyant à notre propre insignifiance, et posant avec acuité la question de la mémoire, à l’échelle de l’individu ou de l’humanité entière. A travers les 300 pages de cet OVNI, passé, présent et futur se rejoignent et tapent la discute dans ce salon, personnage principal de cette histoire élaborée comme une symphonie ou une suite de collages dadaïstes. Les dialogues sont secondaires, se diluant tel un étrange bruit de fond dépourvu de logique, comme dans un rêve éveillé, mais font pourtant sens, interrogeant les clichés d’un passé lointain voire antédiluvien, d’un présent terre à terre ou d’un futur hypothétique. Par une superposition des temporalités, les images les plus inattendues virevoltent et s’entrechoquent, entre elles ou avec les textes, provoquant chez le lecteur un tournis métaphysique jubilatoire qui agit à la manière d’une drogue et fait qu’on ne peut plus lâcher l’objet. Parfois, on se surprend même, comme à la fête foraine, à s’esclaffer comme si l’on était à bord d’une machine à remonter le temps hors de contrôle, ou d’un bateau à bascule dont les freins auraient lâché.
A l’évidence, Richard McGuire est davantage un graphiste qu’un dessinateur. Personnages, objets et autres éléments du décor sont représentés avec des styles disparates, dépersonnalisés, comme pour en souligner le caractère évanescent. A certains moments, on est plus dans le crayonné, à d’autres carrément dans l’impressionnisme. Parfois, les dessins ressemblent à des photos retravaillées aux contours à peine visibles. Mais l’ensemble reste cohérent et agréable visuellement, le choix des couleurs pastels apporte une touche apaisante à cette frénésie narrative. Très clairement, si l’ouvrage a un pied dans la BD, l’autre se situe dans la pure création artistique.
« Ici » ne se lit pas. « Ici » se vit, telle une expérience sensorielle, et malgré l’immobilisme suggéré par le titre, nous emmène vraiment ailleurs, très très loin de notre ici rétréci. Avec cette production expérimentale, Gallimard a déniché rien de moins qu’un chef d’œuvre. A bon entendeur !
WWWWWWWWHHHHAaaaaaaaaaaaaah! !!!!! Sans doute la BD la plus drôle et la plus décoiffante que j'ai pu lire depuis une poignée d'années ! Nan mais franchement, j'en ai éclaté de rire derrière mon bureau à l'accueil de la médiathèque - je crois que c'est la première fois que ça m'arrive- !
J'avais découvert le Sieur Winshluss avec son terrifiant Pinocchio (Winshluss) qui m'avait plus qu'interpellé malgré quelques réserves graphiques. Là, pas spécialement inspiré par cette couverture peu attrayante de prime abord (ça me fait penser aux collections des années 70-80 "Tout l'univers" ou des choses du même acabit) j'ai fini par céder à la curiosité en retombant sur ledit album en librairie. Et bien m'en a pris !
Dès les premières pages on sent qu'on va attaquer du lourd et que l'auteur n'est pas là pour nous la jouer pisse froid. Ici pas de fausses promesses, Winshluss va la lui mettre profond ! Que ce soit la Genèse, l'ancien ou le nouveau Testament, jusqu'aux pratiques du catholicisme d'aujourd'hui, rien n'est épargné ! En ces temps où on y réfléchit à deux fois avant de sortir une vanne pourrie sur les religions de peur de finir éparpillé façon puzzle, Winshluss a frappé fort et renoue avec un humour irrévérencieux envers le dogme. Je savais bien qu'il manquait un plat un peu épicé au menu de mes lectures du moment ; sauf que là c'est pas du piment de lopette et qu'on voit rouge par tous les trous, un peu comme Jésus découvrant les "bienfaits" de la tequila frappée grâce aux précieux conseils de Gaby (l'archange, bien sûr).
Pour nous servir sa came Winshluss use de son trait caricatural si particulier et sait aller piocher moultes influences pour servir à bon escient son propos et ses idées. Que ce soit les fausses pages de pubs aux allures des années 60 ou une Madonne très gracieuse façon comics, il vise juste, renforce et assoit son propos par le biais de ses choix graphiques pour composer un album parfait.
S'il y a bien un domaine dans lequel je reste difficile, alors qu'il parait pourtant si simple, c'est bien l'humour. Et me faire marrer et éclater de rire, je crois que ce genre d'album se comptent sur les doigts de la main.
Alors bravo Môssieur Winshluss, longue vie et bonne continuation dans cette verve et ce trait si particulier qui font de vos albums une œuvre unique, du genre coup de pied au cul ou dans la fourmilière, dont je ne suis pas prêt de me lasser.
Sans aller jusqu'à donner un culte à cette BD, je dois bien dire que l'esprit y est !
J'ai rarement vu une telle adéquation entre le dessin et le propos, et il faut dire que c'est subtil : des dessins dans un style primitif pour illustrer des contes qui narrent l'origine des temps. Et pas n'importe où, mais dans les régions froides du Groenland aux temps anciens.
Cette BD a réveillé en moi bien des choses, notamment mon côté obsédé par l'Histoire, réelle ou fantasmé, mais également mon côté enfant qui écoute raconter une histoire.
Je sais désormais qu'il y a en chaque homme un besoin indéniable d'histoire, pratique millénaire et intrinsèque à notre nature humaine. L'être humain passe la majorité de son temps éveillé à inventer des histoires sur lui-même et le monde qui m'entoure. Et j'ai toujours été fasciné par une personne qui sait raconter une histoire. J'ai trouvé ici de quoi concilier ma nature humaine profonde et mes désirs.
Cette BD, pour moi, c'est cette plongée en enfance, quand ma mère me racontait une histoire le soir. C'est des mythes, des récits, des légendes dans lesquels on ne croit pas, mais qui existe le temps d'un instant, si on se prête au jeu. Les histoires sont à la base de l'humain, alors quand je retombe sur ce genre de BD qui me fait voyager et rêver comme un gosse, je me sens heureux comme jamais.
Et tout le reste est bon ! Le principe des histoires emboitées sans qu'on ne perde jamais le fil d'aucune, les dessins qui ajoutent une touche à l'ensemble, les petites piques d'humour qui parsèment les pages et allègent le contenu plutôt grave. Et je ne parle pas des dieux, que j'ai adoré, des représentations du monde ancien, ou les façons dont toutes les histoire s'entremêlent en permanence.
Oui, tout est appréciable, et j'ai été plongé dans ce monde sans aucune difficulté. C'est puissant, et pourtant simple. Des histoires comme on peut en entendre des centaines, partout dans le monde, de création du monde et des hommes, de luttes contre les géants et de mers infranchissables qu'on parcourt. Rien de neuf, mais toujours aussi excitant à suivre. Et ça, ça m'a plu.
Pour résumer simplement, c'est tout bonnement ce que j'apprécie en BD : un dessin au poil, une histoire (une ? Des dizaines oui !) excellentes et qui nous plongent immédiatement dans un autre univers (ou un autre temps), un album de qualité ... Je ne sais pas si je peux lister un défaut là maintenant. Attendez, j'avais dit que je mettais 4/5 ? Non, ça mérite un bon culte, effectivement. Je sens déjà en moi l'envie de relire, alors je met un point à cette critique et j'y retourne.
Dans les années 80, je lisais beaucoup plus assidument Fluide Glacial. Forcément entre Edika et Binet, il y avait toujours un récit de Philippe Foerster dérangeant, un truc auquel personne n’était vraiment ni habitué ni préparé à « subir ».
Un récit souvent répugnant et malsain dont on regrettait presque après coup d’avoir simplement osé la lire pour en garder des souvenirs à vocation cauchemardesque.
Et pourtant, numéro après numéro, les histoires macabres de Foerster devenaient celles que je souhaitais lire en premier, des petits trésors d’ingéniosité à nul pareil et dont la chute était souvent tout sauf prévisible à contrario des Tales from the Crypt dont la construction semble similaire.
Pourtant Foerster n’a rien d’un auteur de comics. Aux publications E.C. Comics il reprend bien souvent la trame en 8 pages maxi en posant une situation, un décor en quelques cases dans un univers qui n’appartient qu’à lui.
Ses influences seraient même plutôt européens avec une ambiance gothique, une ambiance issue des nouvelles d’Allan Edgar Poe ou de Lovecraft sans aucun plagiat.
Car les récits de Foerster sont également graphiques, graphiques dans l’exposition de corps mutilés, réutilisés à des fins choquantes entre le cinéma organique de Cronenberg ou de Carpenter. Difficile de ne pas avoir des hauts le cœur et parfois des sourires car au-delà d’un dessin absolument magnifique en noir et blanc, reproduisant le malaise par des ombres maîtrisées, des personnages filiformes et déformés et un cadrage inventif, Foerster le scénariste invente des histoires qui ne répondent à aucune logique si ce n’est celle de la trame principale. Il y a de la poésie, très peu de morale et tout le monde y prend pour son grade, enfants y compris.
Il n’y a aucun tabou dans les histoires macabres de Foerster, il se permet toutes les disgrâces possibles en évitant soigneusement le trash (finalement il y a peu de sang, peu de sexe), ce sont les histoires qui sont fortes et inédites puisque totalement issues de l’imagination débordante de l’auteur.
Cette jolie compilation portant le titre de son premier ouvrage réussit le pari en 48 histoires de montrer la diversité d’un auteur qui aura voué sa carrière au grotesque. Pas une histoire répétitive, pas une déception, il y a certes dans ces morceaux de choix certaines plus faibles que d’autres mais aucune déception à ressentir pour peu que l’on ait l’estomac bien accroché.
Lire les histoires de Foerster permet même d’en faire plus de 20 ans un certain exorcisme car on peut plus facilement les accepter et s’en régaler mais également se rendre compte qu’elles n’ont pas perdu le moindre impact et sont intemporelles de surcroît.
Ce livre est essentiel, culotté et tout simplement indispensable. Je reste tout simplement ébahi par le talent d’écriture unique et de ces histoires anthologiques !
J’espère qu’un éditeur fera l’honneur de produire tous ses autres travaux car on s’habituerait presque à tant de noirceur. Pour les amateurs du genre comme les nostalgiques, jetez également un œil sur « Le confesseur sauvage » paru en 2015 et démontrant s’il fallait encore s’en justifier que le talent graphique comme narratif de l’auteur sont loin d’être taris…. « We need more ! »
A réserver à un public curieux et averti !
Lupano, l’homme de toutes les promesses de qui j’attends beaucoup :
Le Singe de Hartlepool, Alim le tanneur, Célestin Gobe-la-lune, L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu
Mais que récemment je n’apprécie absolument pas :
Ma révérence, Sarkozix (Les Aventures de), Les Vieux Fourneaux
Autant dire qu’il m’a fallu du temps pour tenter la lecture de cet opus.
Cette fois ci quel bijou, une finesse perpétuelle associée à une tendresse remplie d’émotion font de ce récit un monument de plaisir. Les personnages m’ont totalement conquis quelque soient leurs fonctions. Evidemment les deux acteurs principaux m’ont totalement fait chavirer mais toute la galerie de personnages secondaires aussi loufoques les uns que les autres servent le récit avec une force inouïe. Et enfin il n’y a pas de message politique bien lourd derrière l’intrigue !
Graphiquement, ce muet est un chef d’œuvre. La qualité narrative exceptionnelle rend chaque page expressive, chaque visage dégage une émotion, l’humain sort de chaque planche dans toutes ses contradictions et sa fragilité. Après deux précédents déjà muets, notre dessinateur devient une référence dans ce style combien délicat qui tire à mon sens la substantielle moelle de l’essence du 9eme art : la vie dans l’entre deux cases.
Cet album extraordinaire est cependant beaucoup trop sincère et « naif » pour truster les prix académiques, elle n’en demeure pas moins à mon sens la meilleure sortie 2014 (et de loin).
Tout invite le lecteur à l’évasion, au rêve avec une galerie de personnages magique qui nous montre nombre de réactions détonantes de nos congénères. Jubilation lorsque notre marin côtoie les narcotrafiquants, éclats de rires lorsque notre bretonne danse avec Fidel, rage lorsque tout semble perdu pour le petit face au gros, tendresse pour la pudeur des retrouvailles, amour pour cette mouette déglinguée, toutes les émotions y passent, chapeau…
Vous l’aurez compris cet opus rentre dans le cercle très fermé du panthéon. Même noyé dans une production de déluge, les arches de bonheur sont un régal pour les lecteurs sevrés de terreau vivant.
Violette est une histoire passionnante, avec un dessin très fin qui dénote de la décadence (à mon sens) actuelle. Et non, ça n'a pas mal vieilli. J'ai 22 ans, découvert Servais l'année dernière : il est désormais mon auteur préféré.
Si vous cherchez une histoire d'action, avec des personnages qui ont un destin extraordinaire, qui sont des "élus", qui courent dans tous les sens pour sauver leur peau, alors ne lisez pas Servais.
Si vous cherchez des petites histoires empruntes de douceur, de nature et de paganisme, avec des personnages humbles qui prennent le temps d'exister, de regarder la nature se mouvoir autour d'eux (et en eux), qui n'ont pas d'aspiration à devenir des héros ou des gouverneurs (politiques ou financiers) mais qui veulent seulement faire leur temps, apprendre, comprendre et aimer, alors Servais est fait pour vous.
Surtout que dans ses derniers ouvrages (L'Assassin qui parle aux oiseaux, Le Jardin des glaces, Les Chemins de Compostelle...), l'auteur agrémente ses histoires de véritables enseignements sur la nature et les techniques artisanales. C'est un véritable message que Servais s'obstine à faire passer, toujours de manière très douce.
Un régal pour les personnes en quête de sérénité dans ce monde qui court à sa perte.
J'avoue que je ne comprends pas bien les autres avis (d'où mon avis vu que je ne viens quasiment plus sur le site :) ), vu que fun home est un vrai coup de coeur pour moi... j'ai trouvé cette histoire passionnante d'un bout à l'autre.
Peut-être que le fait que le point de vue soit féminin a aidé, en tous cas je me suis sentie dès le début impliquée dans cette histoire et proche de la narratrice. Et voir petit à petit au fur et à mesure réinterpréter son enfance et son adolescence à l'aune de la révélation de l'homosexualité de son père, et de montrer comment en filigrane ce sont les pressions sociales qui l'ont au final rendu étranger à sa famille, et quel désastre cela a été pour tous, n'est pas une histoire que j'ai souvent lue. Et là je l'ai trouvée très finement analysée.
Les quelques réflexions féministes qui parsèment le bouquin m'ont beaucoup plues aussi, les anecdotes sur sa puberté aussi.
L'aspect "reportage" sur une certaine époque, et notamment sur la façon dont étaient perçus les homosexuels et comment ils se débrouillaient, était passionnant en soi, aussi.
J'ai aimé le ton, aussi - factuel, non dénué d'humour, et refusant l'émotion facile.
Une excellente BD, en ce qui me concerne.
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Love in Vain
Un album parfait ! :) Comment ça faut que j'développe ??? Rien à rajouter. Si ? Bon ok, ok... C'est juste du bonheur en barre, ou plutôt en pages. Enfin, pour ce qui concerne le lecteur... Car pour Robert Johnson ce fut tout autre chose. Un mot qui ne fait malheureusement pas partie de la gamme majeure... Rien que l'objet pour commencer. Glénat nous gratifie d'un magnifique format à l'italienne, que j'affectionne tant. Papier de qualité, présentation soignée : c'est déjà un plaisir que d'avoir cet album en main. Ensuite viennent nous sauter à la gueule les magnifiques planches en noir et blanc de Mezzo. C'est juste bluffant. J'avais eu la chance en ce début d'année de voir l'exposition de ces planches lors du Festival d'Angoulême, et j'avais déjà été subjugué par leur force. Moi qui étais déjà fan de son travail, je ne peux ici que m'incliner devant la qualité de son trait, de ses cadrages et des compositions, et de sa gestion des noirs. C'est d'une rare expressivité et d'une intensité qui rend hommage de la plus belle des façons à cette légende du blues. On est complètement plongé dans l'univers dur et impitoyable, surtout pour les noirs, de cette Amérique du début du XXe siècle, et l'on comprend aisément d'où le blues a pu tirer ses racines... Un album envoûtant graphiquement, et parfaitement réglé au niveau de la narration. Pas un instant ne nous traverse l'idée de poser cet album... On le dévore d'un bout à l'autre, jusqu'à cette conclusion bien amenée qui rend tout simplement hommage à la légende qui s'est construite autour de Johnson. Une perle dans un écrin de velours à ne surtout pas manquer.
Gaston Lagaffe
Allez m'enfin ! Pour mon avis n° 600, je ne pouvais faire mieux que dire quelques mots sur le gars qui m'a fait le plus rire, pleurer de rire même, à chaque fois que j'ai lu une de ses histoires. Le grand, l'unique (superlatif élogieux au choix) Gaston Lagaffe. En écrivant ces quelques mots et à leurs lectures, certains pourraient penser que je ne suis qu'un indécrottable nostalgique, que nenni braves gens ! Car vous savez quoi ? Et bien encore aujourd'hui lorsque j'ouvre un de ces albums je ris encore. Pas d'un rire gras et bête à de la bonne grosse blagounette, non un rire franc et massif comme on dit, à une avalanche de gags finalement beaucoup plus subtils qu'il n'y paraît de prime abord. Culte, cultissime, je ne vais pas reprendre ici la galerie de personnages tous géniaux qui côtoient notre héros et qui par leur simple présence le magnifient encore un peu plus, mais je ne peux pas ne pas avoir une pensée émue pour la mouette et le chat. Je m'arrête là, tout a été dit, et de fort belle façon. Plusieurs années après, Gaston reste un monument de la BD, un monument vivant qui fait encore rire. Bravo Franquin ! Bravo Gaston !
FullMetal Alchemist
Un manga qui devrait être culte, très suspense, des dessins magnifiques et une histoire passionnante: extrait: "Les enseignements qui se font sans réelle douleur n'ont pas de réelle valeur. Ainsi, on ne peut rien obtenir sans faire de sacrifice. Mais une fois la peine surmontée et cette leçon apprise... Vous obtenez un coeur plus résistant que l'acier... Un coeur fullmetal." Hiromu Arakawa
Ici
L’auteur, Richard McGuire n’est pas à proprement parler un auteur de BD, mais plutôt un artiste touche-à-tout dans des domaines allant du design aux livres pour enfants, en passant par la musique ou le cinéma d’animation. Avec « Ici », c’est un ballet époustouflant des habitants et des objets d'un lieu unique à travers les âges qui nous est proposé, nous renvoyant à notre propre insignifiance, et posant avec acuité la question de la mémoire, à l’échelle de l’individu ou de l’humanité entière. A travers les 300 pages de cet OVNI, passé, présent et futur se rejoignent et tapent la discute dans ce salon, personnage principal de cette histoire élaborée comme une symphonie ou une suite de collages dadaïstes. Les dialogues sont secondaires, se diluant tel un étrange bruit de fond dépourvu de logique, comme dans un rêve éveillé, mais font pourtant sens, interrogeant les clichés d’un passé lointain voire antédiluvien, d’un présent terre à terre ou d’un futur hypothétique. Par une superposition des temporalités, les images les plus inattendues virevoltent et s’entrechoquent, entre elles ou avec les textes, provoquant chez le lecteur un tournis métaphysique jubilatoire qui agit à la manière d’une drogue et fait qu’on ne peut plus lâcher l’objet. Parfois, on se surprend même, comme à la fête foraine, à s’esclaffer comme si l’on était à bord d’une machine à remonter le temps hors de contrôle, ou d’un bateau à bascule dont les freins auraient lâché. A l’évidence, Richard McGuire est davantage un graphiste qu’un dessinateur. Personnages, objets et autres éléments du décor sont représentés avec des styles disparates, dépersonnalisés, comme pour en souligner le caractère évanescent. A certains moments, on est plus dans le crayonné, à d’autres carrément dans l’impressionnisme. Parfois, les dessins ressemblent à des photos retravaillées aux contours à peine visibles. Mais l’ensemble reste cohérent et agréable visuellement, le choix des couleurs pastels apporte une touche apaisante à cette frénésie narrative. Très clairement, si l’ouvrage a un pied dans la BD, l’autre se situe dans la pure création artistique. « Ici » ne se lit pas. « Ici » se vit, telle une expérience sensorielle, et malgré l’immobilisme suggéré par le titre, nous emmène vraiment ailleurs, très très loin de notre ici rétréci. Avec cette production expérimentale, Gallimard a déniché rien de moins qu’un chef d’œuvre. A bon entendeur !
In God We Trust
WWWWWWWWHHHHAaaaaaaaaaaaaah! !!!!! Sans doute la BD la plus drôle et la plus décoiffante que j'ai pu lire depuis une poignée d'années ! Nan mais franchement, j'en ai éclaté de rire derrière mon bureau à l'accueil de la médiathèque - je crois que c'est la première fois que ça m'arrive- ! J'avais découvert le Sieur Winshluss avec son terrifiant Pinocchio (Winshluss) qui m'avait plus qu'interpellé malgré quelques réserves graphiques. Là, pas spécialement inspiré par cette couverture peu attrayante de prime abord (ça me fait penser aux collections des années 70-80 "Tout l'univers" ou des choses du même acabit) j'ai fini par céder à la curiosité en retombant sur ledit album en librairie. Et bien m'en a pris ! Dès les premières pages on sent qu'on va attaquer du lourd et que l'auteur n'est pas là pour nous la jouer pisse froid. Ici pas de fausses promesses, Winshluss va la lui mettre profond ! Que ce soit la Genèse, l'ancien ou le nouveau Testament, jusqu'aux pratiques du catholicisme d'aujourd'hui, rien n'est épargné ! En ces temps où on y réfléchit à deux fois avant de sortir une vanne pourrie sur les religions de peur de finir éparpillé façon puzzle, Winshluss a frappé fort et renoue avec un humour irrévérencieux envers le dogme. Je savais bien qu'il manquait un plat un peu épicé au menu de mes lectures du moment ; sauf que là c'est pas du piment de lopette et qu'on voit rouge par tous les trous, un peu comme Jésus découvrant les "bienfaits" de la tequila frappée grâce aux précieux conseils de Gaby (l'archange, bien sûr). Pour nous servir sa came Winshluss use de son trait caricatural si particulier et sait aller piocher moultes influences pour servir à bon escient son propos et ses idées. Que ce soit les fausses pages de pubs aux allures des années 60 ou une Madonne très gracieuse façon comics, il vise juste, renforce et assoit son propos par le biais de ses choix graphiques pour composer un album parfait. S'il y a bien un domaine dans lequel je reste difficile, alors qu'il parait pourtant si simple, c'est bien l'humour. Et me faire marrer et éclater de rire, je crois que ce genre d'album se comptent sur les doigts de la main. Alors bravo Môssieur Winshluss, longue vie et bonne continuation dans cette verve et ce trait si particulier qui font de vos albums une œuvre unique, du genre coup de pied au cul ou dans la fourmilière, dont je ne suis pas prêt de me lasser.
L'Encyclopédie des débuts de la Terre
Sans aller jusqu'à donner un culte à cette BD, je dois bien dire que l'esprit y est ! J'ai rarement vu une telle adéquation entre le dessin et le propos, et il faut dire que c'est subtil : des dessins dans un style primitif pour illustrer des contes qui narrent l'origine des temps. Et pas n'importe où, mais dans les régions froides du Groenland aux temps anciens. Cette BD a réveillé en moi bien des choses, notamment mon côté obsédé par l'Histoire, réelle ou fantasmé, mais également mon côté enfant qui écoute raconter une histoire. Je sais désormais qu'il y a en chaque homme un besoin indéniable d'histoire, pratique millénaire et intrinsèque à notre nature humaine. L'être humain passe la majorité de son temps éveillé à inventer des histoires sur lui-même et le monde qui m'entoure. Et j'ai toujours été fasciné par une personne qui sait raconter une histoire. J'ai trouvé ici de quoi concilier ma nature humaine profonde et mes désirs. Cette BD, pour moi, c'est cette plongée en enfance, quand ma mère me racontait une histoire le soir. C'est des mythes, des récits, des légendes dans lesquels on ne croit pas, mais qui existe le temps d'un instant, si on se prête au jeu. Les histoires sont à la base de l'humain, alors quand je retombe sur ce genre de BD qui me fait voyager et rêver comme un gosse, je me sens heureux comme jamais. Et tout le reste est bon ! Le principe des histoires emboitées sans qu'on ne perde jamais le fil d'aucune, les dessins qui ajoutent une touche à l'ensemble, les petites piques d'humour qui parsèment les pages et allègent le contenu plutôt grave. Et je ne parle pas des dieux, que j'ai adoré, des représentations du monde ancien, ou les façons dont toutes les histoire s'entremêlent en permanence. Oui, tout est appréciable, et j'ai été plongé dans ce monde sans aucune difficulté. C'est puissant, et pourtant simple. Des histoires comme on peut en entendre des centaines, partout dans le monde, de création du monde et des hommes, de luttes contre les géants et de mers infranchissables qu'on parcourt. Rien de neuf, mais toujours aussi excitant à suivre. Et ça, ça m'a plu. Pour résumer simplement, c'est tout bonnement ce que j'apprécie en BD : un dessin au poil, une histoire (une ? Des dizaines oui !) excellentes et qui nous plongent immédiatement dans un autre univers (ou un autre temps), un album de qualité ... Je ne sais pas si je peux lister un défaut là maintenant. Attendez, j'avais dit que je mettais 4/5 ? Non, ça mérite un bon culte, effectivement. Je sens déjà en moi l'envie de relire, alors je met un point à cette critique et j'y retourne.
Certains l'aiment noir - L'Intégrale
Dans les années 80, je lisais beaucoup plus assidument Fluide Glacial. Forcément entre Edika et Binet, il y avait toujours un récit de Philippe Foerster dérangeant, un truc auquel personne n’était vraiment ni habitué ni préparé à « subir ». Un récit souvent répugnant et malsain dont on regrettait presque après coup d’avoir simplement osé la lire pour en garder des souvenirs à vocation cauchemardesque. Et pourtant, numéro après numéro, les histoires macabres de Foerster devenaient celles que je souhaitais lire en premier, des petits trésors d’ingéniosité à nul pareil et dont la chute était souvent tout sauf prévisible à contrario des Tales from the Crypt dont la construction semble similaire. Pourtant Foerster n’a rien d’un auteur de comics. Aux publications E.C. Comics il reprend bien souvent la trame en 8 pages maxi en posant une situation, un décor en quelques cases dans un univers qui n’appartient qu’à lui. Ses influences seraient même plutôt européens avec une ambiance gothique, une ambiance issue des nouvelles d’Allan Edgar Poe ou de Lovecraft sans aucun plagiat. Car les récits de Foerster sont également graphiques, graphiques dans l’exposition de corps mutilés, réutilisés à des fins choquantes entre le cinéma organique de Cronenberg ou de Carpenter. Difficile de ne pas avoir des hauts le cœur et parfois des sourires car au-delà d’un dessin absolument magnifique en noir et blanc, reproduisant le malaise par des ombres maîtrisées, des personnages filiformes et déformés et un cadrage inventif, Foerster le scénariste invente des histoires qui ne répondent à aucune logique si ce n’est celle de la trame principale. Il y a de la poésie, très peu de morale et tout le monde y prend pour son grade, enfants y compris. Il n’y a aucun tabou dans les histoires macabres de Foerster, il se permet toutes les disgrâces possibles en évitant soigneusement le trash (finalement il y a peu de sang, peu de sexe), ce sont les histoires qui sont fortes et inédites puisque totalement issues de l’imagination débordante de l’auteur. Cette jolie compilation portant le titre de son premier ouvrage réussit le pari en 48 histoires de montrer la diversité d’un auteur qui aura voué sa carrière au grotesque. Pas une histoire répétitive, pas une déception, il y a certes dans ces morceaux de choix certaines plus faibles que d’autres mais aucune déception à ressentir pour peu que l’on ait l’estomac bien accroché. Lire les histoires de Foerster permet même d’en faire plus de 20 ans un certain exorcisme car on peut plus facilement les accepter et s’en régaler mais également se rendre compte qu’elles n’ont pas perdu le moindre impact et sont intemporelles de surcroît. Ce livre est essentiel, culotté et tout simplement indispensable. Je reste tout simplement ébahi par le talent d’écriture unique et de ces histoires anthologiques ! J’espère qu’un éditeur fera l’honneur de produire tous ses autres travaux car on s’habituerait presque à tant de noirceur. Pour les amateurs du genre comme les nostalgiques, jetez également un œil sur « Le confesseur sauvage » paru en 2015 et démontrant s’il fallait encore s’en justifier que le talent graphique comme narratif de l’auteur sont loin d’être taris…. « We need more ! » A réserver à un public curieux et averti !
Un océan d'amour
Lupano, l’homme de toutes les promesses de qui j’attends beaucoup : Le Singe de Hartlepool, Alim le tanneur, Célestin Gobe-la-lune, L'Homme qui n'aimait pas les armes à feu Mais que récemment je n’apprécie absolument pas : Ma révérence, Sarkozix (Les Aventures de), Les Vieux Fourneaux Autant dire qu’il m’a fallu du temps pour tenter la lecture de cet opus. Cette fois ci quel bijou, une finesse perpétuelle associée à une tendresse remplie d’émotion font de ce récit un monument de plaisir. Les personnages m’ont totalement conquis quelque soient leurs fonctions. Evidemment les deux acteurs principaux m’ont totalement fait chavirer mais toute la galerie de personnages secondaires aussi loufoques les uns que les autres servent le récit avec une force inouïe. Et enfin il n’y a pas de message politique bien lourd derrière l’intrigue ! Graphiquement, ce muet est un chef d’œuvre. La qualité narrative exceptionnelle rend chaque page expressive, chaque visage dégage une émotion, l’humain sort de chaque planche dans toutes ses contradictions et sa fragilité. Après deux précédents déjà muets, notre dessinateur devient une référence dans ce style combien délicat qui tire à mon sens la substantielle moelle de l’essence du 9eme art : la vie dans l’entre deux cases. Cet album extraordinaire est cependant beaucoup trop sincère et « naif » pour truster les prix académiques, elle n’en demeure pas moins à mon sens la meilleure sortie 2014 (et de loin). Tout invite le lecteur à l’évasion, au rêve avec une galerie de personnages magique qui nous montre nombre de réactions détonantes de nos congénères. Jubilation lorsque notre marin côtoie les narcotrafiquants, éclats de rires lorsque notre bretonne danse avec Fidel, rage lorsque tout semble perdu pour le petit face au gros, tendresse pour la pudeur des retrouvailles, amour pour cette mouette déglinguée, toutes les émotions y passent, chapeau… Vous l’aurez compris cet opus rentre dans le cercle très fermé du panthéon. Même noyé dans une production de déluge, les arches de bonheur sont un régal pour les lecteurs sevrés de terreau vivant.
Tendre Violette
Violette est une histoire passionnante, avec un dessin très fin qui dénote de la décadence (à mon sens) actuelle. Et non, ça n'a pas mal vieilli. J'ai 22 ans, découvert Servais l'année dernière : il est désormais mon auteur préféré. Si vous cherchez une histoire d'action, avec des personnages qui ont un destin extraordinaire, qui sont des "élus", qui courent dans tous les sens pour sauver leur peau, alors ne lisez pas Servais. Si vous cherchez des petites histoires empruntes de douceur, de nature et de paganisme, avec des personnages humbles qui prennent le temps d'exister, de regarder la nature se mouvoir autour d'eux (et en eux), qui n'ont pas d'aspiration à devenir des héros ou des gouverneurs (politiques ou financiers) mais qui veulent seulement faire leur temps, apprendre, comprendre et aimer, alors Servais est fait pour vous. Surtout que dans ses derniers ouvrages (L'Assassin qui parle aux oiseaux, Le Jardin des glaces, Les Chemins de Compostelle...), l'auteur agrémente ses histoires de véritables enseignements sur la nature et les techniques artisanales. C'est un véritable message que Servais s'obstine à faire passer, toujours de manière très douce. Un régal pour les personnes en quête de sérénité dans ce monde qui court à sa perte.
Fun Home - Une tragicomédie familiale
J'avoue que je ne comprends pas bien les autres avis (d'où mon avis vu que je ne viens quasiment plus sur le site :) ), vu que fun home est un vrai coup de coeur pour moi... j'ai trouvé cette histoire passionnante d'un bout à l'autre. Peut-être que le fait que le point de vue soit féminin a aidé, en tous cas je me suis sentie dès le début impliquée dans cette histoire et proche de la narratrice. Et voir petit à petit au fur et à mesure réinterpréter son enfance et son adolescence à l'aune de la révélation de l'homosexualité de son père, et de montrer comment en filigrane ce sont les pressions sociales qui l'ont au final rendu étranger à sa famille, et quel désastre cela a été pour tous, n'est pas une histoire que j'ai souvent lue. Et là je l'ai trouvée très finement analysée. Les quelques réflexions féministes qui parsèment le bouquin m'ont beaucoup plues aussi, les anecdotes sur sa puberté aussi. L'aspect "reportage" sur une certaine époque, et notamment sur la façon dont étaient perçus les homosexuels et comment ils se débrouillaient, était passionnant en soi, aussi. J'ai aimé le ton, aussi - factuel, non dénué d'humour, et refusant l'émotion facile. Une excellente BD, en ce qui me concerne.