Je ne sais pas si c'est un courant d'humour qui se développe en ce moment, mais entre Petit traité d'écologie sauvage, Dialogues et cet album, j'ai l'impression de voir émerger un genre d'humour basé sur les dialogues et du dessin souvent répétitif qui renforce l'ensemble. En tout cas qu'est-ce que je me marre !
Soyons honnête, ce n'est peut-être pas au niveau de ce qu'il a pondu avec Et si l'amour c'était aimer ?, mais Fabcaro a pondu une autre BD que je trouve hilarante. Certains gags m'ont véritablement fait pleurer de rire, et globalement il n'y a pas un gag qui m'a laissé de marbre. La répétition de certaines scènes, l'absurdité de certaines chutes et la façon dont il arrive à pondre des dialogues truculents amènent le rire de façon naturelle. C'est une belle BD sur la déliquescence au sein du couple, et une belle BD humoristique qui fait plaisir à lire.
Niveau dessin, il y a beaucoup d'utilisation des cases répétées, mais ce n'est franchement pas dérangeant pour ce qui est passé comme genre d'humour.
C'est le troisième Fabcaro que je lis, et je songe très sérieusement à me pencher plus en avant sur cet auteur. Il a le don de me faire rire à chacune des BD, et ça me plait beaucoup. Vivement la prochaine.
Une histoire solide avec pas mal d'ampleur et qui respecte bien les deux mythologies.
On se demande bien pourquoi Hollywood ne l'a pas reprise plutôt que de nous sortir des films AvP tous plus foireux les uns que les autres...
Après treize numéros et deux hors série, voilà que Doggybags nous revient sous la formule "oneshot" pour notre plus grand plaisir. On garde la présentation caractéristique qui a fait la renommée et le succès du format, mais en version cartonnée cette fois, ce qui est loin d'être désagréable.
Pour conduire ce "TeddyBear" c'est la plume de Francesco Giugiaro que nous suivons et le trait Jérémie Gasparutto. Le duo fonctionne parfaitement pour nous trainer du côté obscur des conflits africains et plus spécifiquement sur celui des enfants soldats. Ce récit n'a pas été sans me rappeler le très bon album abordant le même sujet Le Ventre de la Hyène de Clément Baloup et Christophe Alliel. Car si j'étais au fait ce cette pratique dramatique pour la jeunesse africaine, j'étais loin d'en mesurer l'ampleur. C'est ce que permet le format DoggyBags et ses intermèdes informatifs qui ponctuent la fiction de Francesco Giugiaro. Mais s'il s'agit bien d'une fiction, elle est malheureusement bien ancrée dans des faits tragiques et reconnus, où la violence inouïe et les exactions de ces jeunes enrôlés de force et drogués est devenue monnaie courante.
"TeddyBear" nous plonge dans le destin tragique d'un de ces jeunes enrôlé par une de ces factions macabres. Parcours hallucinant et halluciné où la conscience a été tout bonnement effacée pour ne laisser place qu'à une chose : l'instinct de survie.
Voilà donc un album coup de poing sur un sujet dramatique traité de façon percutante qui ne pourra pas vous laisser indifférent.
Sans doute LA BD qui a fait le plus parler d'elle récemment, Dans la combi de Thomas Pesquet est une BD acclamée, encensée et brandie face à toute critique que l'on fait à ce média. J'ai préféré attendre avant de me lancer dans l'achat et la lecture, craignant d'avoir trop d'attentes. Mais ma retenue était inutile : cette BD est bien pourvue de tous les atouts qu'on lui accorde.
J'aime beaucoup le travail de dessin de Marion Montaigne, qui semble toujours un peu "facile" et brouillon, mais qui allie une efficacité de lecture avec un foisonnement de détails. Et ce n'est pas si évident que ça d'arriver à synthétiser l'intérieur de l'ISS ou les nombreux détails techniques que l'astronome voit chaque seconde.
La BD est un documentaire qui allie une histoire agréable à suivre, de l'humour, des explications techniques et surtout une grande passion. Passion de Thomas Pesquet pour son métier et toutes les facettes plus humaines dont il regorge, évidemment, mais aussi de Marion Montaigne pour la vulgarisation ! Elle arrive à transmettre aussi bien les données techniques que les données plus humaines, elle nous fait rire et nous en apprend quasiment à chaque page. C'est toujours plaisant à lire, prenant et documenté. On en redemande une fois la BD finie !
Dans la longue liste des qualités, il faut ajouter la taille de la BD, qui prend ainsi le temps de tout développer, des premiers test de sélection jusqu'aux détails de la préparation. Et le découpage en chapitres rajoute à l'immersion qui est faite dans la BD (pour l'anecdote, j'ai rêvé d'espace pendant plusieurs jours après la lecture ... Immersif, comme dit).
En vrai, il n'y a pas grand chose à redire sur cette BD. Je lui décernerais presque le culte (on va dire que ça ne m'a pas bouleversé au point que je le lui décerne), mais on est dans un parfait immanquable. C'est drôle et distrayant, instructif, prenant et parfaitement dans l'air du temps. Si vous aussi vous avez suivi les aventures de Thomas Pesquet et que vous voulez en savoir plus sur les coulisses de chaque photo qu'il poste, ruez-vous sur la BD. C'est vraiment un plaisir et l'engouement autour de cette BD est parfaitement justifié.
Un moine quitte à contre cœur son monastère perdu dans les montagnes pour se rendre à Paris, afin de toucher un héritage laissé par une tante fortunée. Après 25 ans d’une vie ascétique, ce bref retour à la vie laïque est une parenthèse qui le force à se confronter à son passé et à sa famille dont il est quasiment sans nouvelles.
Zep, à l’image de son personnage principal, invente un récit très contemplatif et économe en dialogues, où la réflexion sur les questions existentielles est centrale. L’intrigue, grave et douce à la fois, est très agréable à suivre, bien portée par des personnages crédibles et intéressants.
Les dessins de Zep sont une fois de plus magnifiques, dont le rythme lent accompagne à merveille l’histoire.
Un bruit étrange et beau est un roman graphique fin et très joliment illustré.
L'idée d'entrelacer la mythologie grecque, en particulier la guerre de Troie, avec l'histoire du peuple des amazones est assez bien traitée par Géraldine Bindi, qui signe, je crois, son premier scénario; même s'il manque parfois de fluidité.
Mais la force ou la beauté de ce one-shot réside sans nul doute dans le dessin de Christian Rossi qui nous offre de magnifiques planches où les cases en noir et blanc côtoient celles réalisées en sépia, voire où les deux styles cohabitent dans une seule et même vignette voire une pleine page (pages 122 ou 148, par exemple).
Un très bel album, qui certes manque un peu de rythme, mais qui revisite avec intelligence un aspect de la mythique guerre de Troie.
Ce titre qui est issu d'un roman à succès de Ron Rash risque de sévères critiques de ligues féministes. En effet, il a malheur de décrire le portrait d'une femme dans tout ce qu'il y a de plus vil, de plus vénale et de plus horrible au niveau du comportement. On ne pourra difficilement faire pire.
Il parait que notre héroïne d'Hunger Games à savoir Jennifer Lawrence s'est essayée à la version cinématographique de ce roman portant le même nom en 2014 et cela a été un flop retentissant. Elle n'était visiblement pas assez crédible ou convaincante pour ce rôle de méchante perfide.
Pour autant, je dois bien avouer que la bd m'a beaucoup plu. Le récit se déroule dans le contexte économique de la crise de 1929 et notamment dans l'industrie du bois. On apprend qu'être bûcheron était alors un métier plus que difficile où on avait de grande malchance de perdre la vie entre une branche acérée, un coup de hache mal placé ou encore les crotales vénéneux.
Une bonne mise en scène, un format très grand qui laisse admirer le graphisme, aucun temps mort. Bref, c'est une bd très réussie sur le fond et sur la forme. On se souviendra longtemps de Séréna en espérant ne jamais la croiser dans nos vies.
Fabcaro ne serait-il pas en train de s’embourgeoiser ? On est loin en tout cas de l’auteur maniant l’autodérision chez de « petits éditeurs » et publiant On n'est pas là pour réussir, inconnu et transparent lors des signatures en festival.
S’il publie encore chez ces petits éditeurs, les plus grands lui font des yeux doux, chacun d’entre eux cherchant à l’avoir dans son catalogue. Le dernier en date est donc Glénat, qui inaugure ici une nouvelle collection (GlénAAARG!), issu de feue la revue AAARG!. Glénat était visiblement tellement pressé qu’il a semble-t-il oublié – du moins dans mon exemplaire – de faire un massicotage correct !
En tout cas, foin de couverture souple, mais de l’épais, du sérieux. Et même – mais cela ne me plait guère car frôlant le ridicule, un bandeau (« par l’auteur de Zaï Zaï Zaï Zaï »).
Pour revenir à cet album, il est effectivement dans la lignée de Zaï Zaï Zaï Zaï ou de Et si l'amour c'était aimer ?, avec une même utilisation d’un dessin figé (trait du visage presque effacés, peu expressif, réutilisation d’une même image plusieurs fois, bichromie terne, etc.). C’est une suite de petites saynètes d’une page (entre 2 et 6 cases) éclairant les dialogues de divers personnages (un seul – le plus crétin – est récurrent).
Tout est donc misé sur les dialogues. Et force est de reconnaître que Fabcaro s’y connaît pour mettre en avant les petits renoncements, les misères du quotidien : ces phrases échangées pour meubler, ces malentendus qui s’éternisent. Couples au bord de l’ennui, dialogues décalés, répliques affreusement hors-sujet, etc. Voilà le matériau avec lequel Fabcaro concocte un album plutôt sympa et drôle (moins réussi que Zaï Zaï Zaï Zaï, puisqu’il faut les comparer), mais quand même amusant, pour une vie de couple passée au vitriol.
Note réelle 3,5/5.
J’ai eu à peu près la même difficulté à entrer dans cet album que pour Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle, la précédente collaboration du duo Nury/Brüno. La faute au dessin de Brüno, qui nécessite un temps d’adaptation (pour moi en tout cas).
Puis, une fois habitué, je lui trouve des qualités (même s’il ne fait pas partie de mes préférés). Il faut dire qu’il colle plutôt bien à cette histoire finalement assez épurée.
L’histoire justement. Le scénario de Nury est bon, utilisant à bon escient certains flash-back pour créer des effets de surprise. Pour ce qui est des dialogues et de la construction, on est assez proche je trouve de Tarantino, violence teintée d’humour y compris d’ailleurs.
Alors, c’est sûr que Tyler Cross fait le ménage autour de lui, et qu’il ne fait pas bon se trouver au travers de son chemin. Voire même sur le bord… et qu’il vise bien (et que son chargeur est bien rempli...) ! Enfin bon, les quelques invraisemblances sont habillement escamotées par un rythme haletant, et nous suivons – en essayant de les précéder en imagination – les péripéties menant Tyler à traverser le Rio Bravo.
Une bonne histoire de gangsters, avec un personnage principal aussi froid que Chéri, son éphémère compagnon de cellule de crotale. A découvrir. Et à suivre, puisque les deux auteurs annoncent une suite (même si cet album se suffit à lui-même et pourrait très bien rester un one shot).
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Bon, ben voilà, la "suite" est sortie. Encore que, de suite il n'y en a pas vraiment, puisque chaque album se lit tout à fait indépendamment de l'autre.
On y retrouve donc le dessin de Brüno, qui n'est toujours pas ce que je préfère, mais auquel je vais finir par m'habituer. En tout cas il colle bien au parti pris de Nury, c'est à dire de "raconter" une histoire sans fioriture, avec des coups de poings scénaristiques, et une voix off omniprésente.
C'est toujours violent, froid, visant l'épure au niveau des émotions et de la personnalité des personnages (Tyler y compris). Simplicité aussi dans les thèmes abordés: rien que du classique. Au point qu'on pourrait croire que Nury souhaite faire le tour de tous les clichés du polar noir, dans une sorte d'anthologie rendue vivante par l'implacable Tyler Cross.
Cet album est sans doute mieux réussi que le premier. Je ne change pas ma note, mais si vous ne devez en lire qu'un, choisissez cet album, dense, prenant (le découpage, très haché et cinématographique est vraiment bien fait). Pour amateur d'action, un très bon "album de genre"...
Note réelle 3,5/5 (3 pour le premier, 4 pour le second)...
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Les auteurs continuent sur la même lancée avec ce troisième tome, Miami, en jouant encore la carte de l'album de genre, avec un dessin épuré, des cadrages et un Montage très cinématographique. Et des dialogues eux-aussi minimalistes, à la fois brutaux et teintés d'humour noir.
L'album se laisse lire rapidement, il n'y a pas trop de temps morts, ni de circonvolutions au niveau du scénario: comme Tyler, on va à l'essentiel. Si j'avais préféré le tome précédent, celui-ci ne dépare pas par rapport aux autres (note réelle 3,5/5).
Je profite de cette mise à jour pour monter aux quatre étoiles. Cette série sans prétention n'est pas un chef d'œuvre, mais elle est un très bon divertissement, jouant sur les clichés, les codes du polar, et dynamisant les classiques par un traitement tarentinesque.
Un thriller excitant !
Cela mets en vedette un personnage qui a un métier qu'on voit rarement en bande dessinée: nettoyeur de cadavres ! Je savais même pas que c'était un métier, je pensais que c'était le boulot de la police scientifique de s'occuper de désinfecter une pièce où on a trouver un cadavre.
Donc notre nettoyeur de cadavres suit sa petite vie tranquille jusqu'au jour où un tueur en série sévit dans les environnements et son patron serait impliqué dans l'affaire et comme il aime bien son patron, il vaut savoir la vérité et donc petit à petit il finit par enquêter sur cette affaire. L'intrigue est bien mené, il y a mystère passionnant, des rebondissements qui ne tombent pas dans le n'importe quoi (pour l'instant, j'espère que cela va pas devenir grand-guignolesque dans les tomes suivants).
On échappe pas à certains clichés. Ainsi, après avoir découvert un squelette sur le lieu d'un meurtre du sérial-killer, note héros fait la connaissance d'une inspectrice qu'il va rencontrer souvent et j'imagine qu'ils vont tomber amoureux. Il y aussi un gag sur deux collègues du héros qui font l'amour après avoir nettoyer les scènes avec des cadavres et cela m'a semblé hors de propos dans un thriller qui se veut sérieux (j'aurais été indulgent si c'était dans une comédie avec des personnages débiles).
Cela reste un bon manga policier à lire si on aime le genre.
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Moins qu'hier (plus que demain)
Je ne sais pas si c'est un courant d'humour qui se développe en ce moment, mais entre Petit traité d'écologie sauvage, Dialogues et cet album, j'ai l'impression de voir émerger un genre d'humour basé sur les dialogues et du dessin souvent répétitif qui renforce l'ensemble. En tout cas qu'est-ce que je me marre ! Soyons honnête, ce n'est peut-être pas au niveau de ce qu'il a pondu avec Et si l'amour c'était aimer ?, mais Fabcaro a pondu une autre BD que je trouve hilarante. Certains gags m'ont véritablement fait pleurer de rire, et globalement il n'y a pas un gag qui m'a laissé de marbre. La répétition de certaines scènes, l'absurdité de certaines chutes et la façon dont il arrive à pondre des dialogues truculents amènent le rire de façon naturelle. C'est une belle BD sur la déliquescence au sein du couple, et une belle BD humoristique qui fait plaisir à lire. Niveau dessin, il y a beaucoup d'utilisation des cases répétées, mais ce n'est franchement pas dérangeant pour ce qui est passé comme genre d'humour. C'est le troisième Fabcaro que je lis, et je songe très sérieusement à me pencher plus en avant sur cet auteur. Il a le don de me faire rire à chacune des BD, et ça me plait beaucoup. Vivement la prochaine.
Aliens versus Predator
Une histoire solide avec pas mal d'ampleur et qui respecte bien les deux mythologies. On se demande bien pourquoi Hollywood ne l'a pas reprise plutôt que de nous sortir des films AvP tous plus foireux les uns que les autres...
Doggybags - Teddy Bear
Après treize numéros et deux hors série, voilà que Doggybags nous revient sous la formule "oneshot" pour notre plus grand plaisir. On garde la présentation caractéristique qui a fait la renommée et le succès du format, mais en version cartonnée cette fois, ce qui est loin d'être désagréable. Pour conduire ce "TeddyBear" c'est la plume de Francesco Giugiaro que nous suivons et le trait Jérémie Gasparutto. Le duo fonctionne parfaitement pour nous trainer du côté obscur des conflits africains et plus spécifiquement sur celui des enfants soldats. Ce récit n'a pas été sans me rappeler le très bon album abordant le même sujet Le Ventre de la Hyène de Clément Baloup et Christophe Alliel. Car si j'étais au fait ce cette pratique dramatique pour la jeunesse africaine, j'étais loin d'en mesurer l'ampleur. C'est ce que permet le format DoggyBags et ses intermèdes informatifs qui ponctuent la fiction de Francesco Giugiaro. Mais s'il s'agit bien d'une fiction, elle est malheureusement bien ancrée dans des faits tragiques et reconnus, où la violence inouïe et les exactions de ces jeunes enrôlés de force et drogués est devenue monnaie courante. "TeddyBear" nous plonge dans le destin tragique d'un de ces jeunes enrôlé par une de ces factions macabres. Parcours hallucinant et halluciné où la conscience a été tout bonnement effacée pour ne laisser place qu'à une chose : l'instinct de survie. Voilà donc un album coup de poing sur un sujet dramatique traité de façon percutante qui ne pourra pas vous laisser indifférent.
Dans la combi de Thomas Pesquet
Sans doute LA BD qui a fait le plus parler d'elle récemment, Dans la combi de Thomas Pesquet est une BD acclamée, encensée et brandie face à toute critique que l'on fait à ce média. J'ai préféré attendre avant de me lancer dans l'achat et la lecture, craignant d'avoir trop d'attentes. Mais ma retenue était inutile : cette BD est bien pourvue de tous les atouts qu'on lui accorde. J'aime beaucoup le travail de dessin de Marion Montaigne, qui semble toujours un peu "facile" et brouillon, mais qui allie une efficacité de lecture avec un foisonnement de détails. Et ce n'est pas si évident que ça d'arriver à synthétiser l'intérieur de l'ISS ou les nombreux détails techniques que l'astronome voit chaque seconde. La BD est un documentaire qui allie une histoire agréable à suivre, de l'humour, des explications techniques et surtout une grande passion. Passion de Thomas Pesquet pour son métier et toutes les facettes plus humaines dont il regorge, évidemment, mais aussi de Marion Montaigne pour la vulgarisation ! Elle arrive à transmettre aussi bien les données techniques que les données plus humaines, elle nous fait rire et nous en apprend quasiment à chaque page. C'est toujours plaisant à lire, prenant et documenté. On en redemande une fois la BD finie ! Dans la longue liste des qualités, il faut ajouter la taille de la BD, qui prend ainsi le temps de tout développer, des premiers test de sélection jusqu'aux détails de la préparation. Et le découpage en chapitres rajoute à l'immersion qui est faite dans la BD (pour l'anecdote, j'ai rêvé d'espace pendant plusieurs jours après la lecture ... Immersif, comme dit). En vrai, il n'y a pas grand chose à redire sur cette BD. Je lui décernerais presque le culte (on va dire que ça ne m'a pas bouleversé au point que je le lui décerne), mais on est dans un parfait immanquable. C'est drôle et distrayant, instructif, prenant et parfaitement dans l'air du temps. Si vous aussi vous avez suivi les aventures de Thomas Pesquet et que vous voulez en savoir plus sur les coulisses de chaque photo qu'il poste, ruez-vous sur la BD. C'est vraiment un plaisir et l'engouement autour de cette BD est parfaitement justifié.
Un bruit étrange et beau
Un moine quitte à contre cœur son monastère perdu dans les montagnes pour se rendre à Paris, afin de toucher un héritage laissé par une tante fortunée. Après 25 ans d’une vie ascétique, ce bref retour à la vie laïque est une parenthèse qui le force à se confronter à son passé et à sa famille dont il est quasiment sans nouvelles. Zep, à l’image de son personnage principal, invente un récit très contemplatif et économe en dialogues, où la réflexion sur les questions existentielles est centrale. L’intrigue, grave et douce à la fois, est très agréable à suivre, bien portée par des personnages crédibles et intéressants. Les dessins de Zep sont une fois de plus magnifiques, dont le rythme lent accompagne à merveille l’histoire. Un bruit étrange et beau est un roman graphique fin et très joliment illustré.
Le Coeur des Amazones
L'idée d'entrelacer la mythologie grecque, en particulier la guerre de Troie, avec l'histoire du peuple des amazones est assez bien traitée par Géraldine Bindi, qui signe, je crois, son premier scénario; même s'il manque parfois de fluidité. Mais la force ou la beauté de ce one-shot réside sans nul doute dans le dessin de Christian Rossi qui nous offre de magnifiques planches où les cases en noir et blanc côtoient celles réalisées en sépia, voire où les deux styles cohabitent dans une seule et même vignette voire une pleine page (pages 122 ou 148, par exemple). Un très bel album, qui certes manque un peu de rythme, mais qui revisite avec intelligence un aspect de la mythique guerre de Troie.
Serena
Ce titre qui est issu d'un roman à succès de Ron Rash risque de sévères critiques de ligues féministes. En effet, il a malheur de décrire le portrait d'une femme dans tout ce qu'il y a de plus vil, de plus vénale et de plus horrible au niveau du comportement. On ne pourra difficilement faire pire. Il parait que notre héroïne d'Hunger Games à savoir Jennifer Lawrence s'est essayée à la version cinématographique de ce roman portant le même nom en 2014 et cela a été un flop retentissant. Elle n'était visiblement pas assez crédible ou convaincante pour ce rôle de méchante perfide. Pour autant, je dois bien avouer que la bd m'a beaucoup plu. Le récit se déroule dans le contexte économique de la crise de 1929 et notamment dans l'industrie du bois. On apprend qu'être bûcheron était alors un métier plus que difficile où on avait de grande malchance de perdre la vie entre une branche acérée, un coup de hache mal placé ou encore les crotales vénéneux. Une bonne mise en scène, un format très grand qui laisse admirer le graphisme, aucun temps mort. Bref, c'est une bd très réussie sur le fond et sur la forme. On se souviendra longtemps de Séréna en espérant ne jamais la croiser dans nos vies.
Moins qu'hier (plus que demain)
Fabcaro ne serait-il pas en train de s’embourgeoiser ? On est loin en tout cas de l’auteur maniant l’autodérision chez de « petits éditeurs » et publiant On n'est pas là pour réussir, inconnu et transparent lors des signatures en festival. S’il publie encore chez ces petits éditeurs, les plus grands lui font des yeux doux, chacun d’entre eux cherchant à l’avoir dans son catalogue. Le dernier en date est donc Glénat, qui inaugure ici une nouvelle collection (GlénAAARG!), issu de feue la revue AAARG!. Glénat était visiblement tellement pressé qu’il a semble-t-il oublié – du moins dans mon exemplaire – de faire un massicotage correct ! En tout cas, foin de couverture souple, mais de l’épais, du sérieux. Et même – mais cela ne me plait guère car frôlant le ridicule, un bandeau (« par l’auteur de Zaï Zaï Zaï Zaï »). Pour revenir à cet album, il est effectivement dans la lignée de Zaï Zaï Zaï Zaï ou de Et si l'amour c'était aimer ?, avec une même utilisation d’un dessin figé (trait du visage presque effacés, peu expressif, réutilisation d’une même image plusieurs fois, bichromie terne, etc.). C’est une suite de petites saynètes d’une page (entre 2 et 6 cases) éclairant les dialogues de divers personnages (un seul – le plus crétin – est récurrent). Tout est donc misé sur les dialogues. Et force est de reconnaître que Fabcaro s’y connaît pour mettre en avant les petits renoncements, les misères du quotidien : ces phrases échangées pour meubler, ces malentendus qui s’éternisent. Couples au bord de l’ennui, dialogues décalés, répliques affreusement hors-sujet, etc. Voilà le matériau avec lequel Fabcaro concocte un album plutôt sympa et drôle (moins réussi que Zaï Zaï Zaï Zaï, puisqu’il faut les comparer), mais quand même amusant, pour une vie de couple passée au vitriol. Note réelle 3,5/5.
Tyler Cross
J’ai eu à peu près la même difficulté à entrer dans cet album que pour Atar Gull ou le destin d'un esclave modèle, la précédente collaboration du duo Nury/Brüno. La faute au dessin de Brüno, qui nécessite un temps d’adaptation (pour moi en tout cas). Puis, une fois habitué, je lui trouve des qualités (même s’il ne fait pas partie de mes préférés). Il faut dire qu’il colle plutôt bien à cette histoire finalement assez épurée. L’histoire justement. Le scénario de Nury est bon, utilisant à bon escient certains flash-back pour créer des effets de surprise. Pour ce qui est des dialogues et de la construction, on est assez proche je trouve de Tarantino, violence teintée d’humour y compris d’ailleurs. Alors, c’est sûr que Tyler Cross fait le ménage autour de lui, et qu’il ne fait pas bon se trouver au travers de son chemin. Voire même sur le bord… et qu’il vise bien (et que son chargeur est bien rempli...) ! Enfin bon, les quelques invraisemblances sont habillement escamotées par un rythme haletant, et nous suivons – en essayant de les précéder en imagination – les péripéties menant Tyler à traverser le Rio Bravo. Une bonne histoire de gangsters, avec un personnage principal aussi froid que Chéri, son éphémère compagnon de cellule de crotale. A découvrir. Et à suivre, puisque les deux auteurs annoncent une suite (même si cet album se suffit à lui-même et pourrait très bien rester un one shot). ****************************************************************************** Bon, ben voilà, la "suite" est sortie. Encore que, de suite il n'y en a pas vraiment, puisque chaque album se lit tout à fait indépendamment de l'autre. On y retrouve donc le dessin de Brüno, qui n'est toujours pas ce que je préfère, mais auquel je vais finir par m'habituer. En tout cas il colle bien au parti pris de Nury, c'est à dire de "raconter" une histoire sans fioriture, avec des coups de poings scénaristiques, et une voix off omniprésente. C'est toujours violent, froid, visant l'épure au niveau des émotions et de la personnalité des personnages (Tyler y compris). Simplicité aussi dans les thèmes abordés: rien que du classique. Au point qu'on pourrait croire que Nury souhaite faire le tour de tous les clichés du polar noir, dans une sorte d'anthologie rendue vivante par l'implacable Tyler Cross. Cet album est sans doute mieux réussi que le premier. Je ne change pas ma note, mais si vous ne devez en lire qu'un, choisissez cet album, dense, prenant (le découpage, très haché et cinématographique est vraiment bien fait). Pour amateur d'action, un très bon "album de genre"... Note réelle 3,5/5 (3 pour le premier, 4 pour le second)... ************************** Les auteurs continuent sur la même lancée avec ce troisième tome, Miami, en jouant encore la carte de l'album de genre, avec un dessin épuré, des cadrages et un Montage très cinématographique. Et des dialogues eux-aussi minimalistes, à la fois brutaux et teintés d'humour noir. L'album se laisse lire rapidement, il n'y a pas trop de temps morts, ni de circonvolutions au niveau du scénario: comme Tyler, on va à l'essentiel. Si j'avais préféré le tome précédent, celui-ci ne dépare pas par rapport aux autres (note réelle 3,5/5). Je profite de cette mise à jour pour monter aux quatre étoiles. Cette série sans prétention n'est pas un chef d'œuvre, mais elle est un très bon divertissement, jouant sur les clichés, les codes du polar, et dynamisant les classiques par un traitement tarentinesque.
Route End
Un thriller excitant ! Cela mets en vedette un personnage qui a un métier qu'on voit rarement en bande dessinée: nettoyeur de cadavres ! Je savais même pas que c'était un métier, je pensais que c'était le boulot de la police scientifique de s'occuper de désinfecter une pièce où on a trouver un cadavre. Donc notre nettoyeur de cadavres suit sa petite vie tranquille jusqu'au jour où un tueur en série sévit dans les environnements et son patron serait impliqué dans l'affaire et comme il aime bien son patron, il vaut savoir la vérité et donc petit à petit il finit par enquêter sur cette affaire. L'intrigue est bien mené, il y a mystère passionnant, des rebondissements qui ne tombent pas dans le n'importe quoi (pour l'instant, j'espère que cela va pas devenir grand-guignolesque dans les tomes suivants). On échappe pas à certains clichés. Ainsi, après avoir découvert un squelette sur le lieu d'un meurtre du sérial-killer, note héros fait la connaissance d'une inspectrice qu'il va rencontrer souvent et j'imagine qu'ils vont tomber amoureux. Il y aussi un gag sur deux collègues du héros qui font l'amour après avoir nettoyer les scènes avec des cadavres et cela m'a semblé hors de propos dans un thriller qui se veut sérieux (j'aurais été indulgent si c'était dans une comédie avec des personnages débiles). Cela reste un bon manga policier à lire si on aime le genre.