Le début du premier tome me faisait craindre un gros délire mystique, comme Jodorowsky sait en balancer dans pas mal de ses séries. Mais en fait non, et ce premier tome inaugure vraiment très bien cette série, dans un bain de violence incroyable – et une petite étrangeté (la queue de Juan Solo).
Les deux albums suivant baissent un peu en qualité je trouve, dans une lente descente d’intérêt qui accompagne la descente aux enfers de Solo, transformé de tueur implacable et sans état d’âme (devenu homme de confiance d’un premier ministre après être sorti d’une décharge !) en un alcoolo soumis à sa mère dans un bled paumé. Je suis quand même surpris par la rapidité et la radicalité de l'évolution de la personnalité de Juan Solo, mais bon...
Je trouve que le quatrième et dernier tome, pourtant bien moins violent, plus apaisé que les autres, avec un retour à une atmosphère mystique chère à Jodo (et aux premières planches de l’album inaugural : la boucle est donc parfaitement bouclée), se révèle vraiment très beau – tout comme le dessin de Bess y atteint son apogée.
Ce dessin de Bess est de toute façon globalement vraiment très bon, avec une colorisation cuivrée elle aussi bien fichue. En tout cas Bess confirme la capacité qu’a Jodo à s’entourer d’excellents dessinateurs, pour mettre en images ses délires !
Une série inégale, mais pleine d’une force sauvage. Il faut quand même supporter l’ambiance glauque qui domine à plusieurs reprises.
Note réelle 3,5/5.
J'ai beaucoup aimé ce manga qui nous raconte les tortures dans un monde imaginaire uchronique mais très inspiré par l'inquisition catholique durant le Moyen-Age en Europe.
C'est une lecture conseillée seulement au plus de 16 ans en raison du caractère assez choquant de certaines scènes où il faudra avoir le coeur bien accroché. Je tenais à le préciser non sans raison. Rien ne nous sera épargné dans les détails les plus sordides !
Le thème principal est la chasse aux sorcières par le pouvoir religieux en place. Le dessinateur parvient également à un niveau de graphisme tout à fait remarquable. Rien à redire sur la qualité du trait qui est magnifique.
Au final, un manga assez original qu'il convient de découvrir non sans être prévenu par la violence et l'horreur.
Mon avis sur ce manga sera franchement positif car il nous permet de découvrir les fonds marins de manière assez bienveillante. C'est vrai qu'on connait assez peu ces créatures qui vivent dans les fonds marins à plusieurs kilomètres du niveau niveau de la mer dans les abysses. Comment font certaines espèces pour survivre par exemple 5 ans sans manger ? Cela nous ferait du bien à nous humains !
Le calmar géant ainsi que le bathynome géant en passant par le requin-lézard ou corbeille de vénus n'auront plus aucun secret pour nous pour peu que l'on s'intérresse à la vie sous-marine. C'est par l'intermédiaire d'un jeune balayeur dans un aquarium situé à 200 mètres sous terre dans la baie de Tokyo que l'on va découvrir le Deep Sea Aquarium qui est un lieu unique au monde où la faune abyssale peut être observée.
C'est parfois une sorte de documentaire mais c'est surtout une aventure humaine hors du commun et parfois fascinante qu'il faut découvrir à travers ce manga. Bienvenue en profonde immersion dans ce nouveau monde qui n'a pas fini de nous étonner !
Mine de rien le Label 619 de chez Ankama est en train de prendre une sacré dimension. Après l'adaptation par un studio japonais de la BD Mutafukaz c'est au tour de cet album de Guillaume Singelin de bénéficier d'une sortie le même jour en France et aux États Unis. Excusez du peu.
Voilà en tout cas encore du tout bon, très bon même.
P.T.S.D. (Post Traumatic Stress Disorder), nous avons tous entendu parler de ce syndrome qui touche les anciens combattants au retour d'une guerre, les empêchant bien souvent de pouvoir vivre une vie normale. Le plus célèbre de ces malades fut sans conteste un certain John Rambo.
Ici nous suivons les pas de Jun ancienne tireuse d'élite dans une guerre imaginaire et qui se retrouve aujourd'hui à la rue, sa seule échappatoire c'est la drogue avec laquelle des dealers asservissent les vétérans comme elle. Pour retrouver peut être une vie normale elle obtient le soutien d'autres vétérans, d'une cuisinière aimable et la compagnie d'un chien.
Pour Jun c'est la difficile reconquête de son intégrité physique et psychique. L'air de rien l'auteur s'attaque à du lourd, il interroge le lecteur sur la notion de résilience, la capacité de Jun à résister face à un monde qui la rejette et à l'effondrement de ses valeurs et raisons de vivre.
Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur disons que son style est très caractéristique, nous l'avons déjà vu à l’œuvre sur Doggybags et The Grocery. Ici il donne à son héroïne un look enfantin, comme la couverture le montre bien, qui sur le coup peut être déstabilisant mais à mon sens renforce le propos pour au final avec une colorisation très lumineuse qui vient en contre point de l'état mental de Jun et vient nous donner une perspective unique sur les effets de la guerre et sur la façon dont les individus doivent gérer le retour à une vie la plus normale possible.
Un grand Label 619 que je recommande chaudement.
Puissant et nécessaire
Voilà une œuvre qui met en lumière le travail du WFP (Programme alimentaire mondial) dans des zones de guerres. Sur ce coup là l'éditeur Bliss Comics en lien avec le WFP m'en bouche un coin, en effet il nous avait habitué à une galaxie de super héros à mille lieues de préoccupations bien terrestres et oh combien nécessaires.
Parfois l'on dit après avoir lu une BD, "J'ai pris une claque", mais là les amis je me rends compte à quel point cette expression a pu être galvaudéé. C'est pas une baffe mais un parpaing que j'ai pris dans la tronche. A moins d'être un cœur de pierre je pense que l'on ne sort pas indemne d'une telle lecture.
Pour cet ouvrage je n'ai pas très envie de me lancer dans un résumé quelconque qui malgré tout le soin que je pourrais y mettre ne pourra rendre compte de la force de ses planches.
Attention, rien d'une attitude voyeuriste dans le propos ou dans ce qui est montré. Simplement pourrait on dire des tranches de vie de gens normaux, si, si, qui à cause de la bêtise, de l'obscurantisme de certains vont tout perdre et donc la vie. Sans entrer dans un Grand Débat, on peut comprendre que certains humains cherchent à fuir leur lieu de naissance pour rejoindre des contrées a priori plus riantes ?
Il est dès lors un peu vain de s'attarder sur une construction scénaristique rigoureuse et impeccable qui s'apparente au documentaire avec un dessin qui fait le boulot. Précisons que les auteurs rencontrés à Angoulême sont allés sur le terrain.
J'invite vraiment le plus grand nombre à acquérir et lire cette BD, je pense même que les plus jeunes peuvent la lire (disons à partir de 12 ans), en même temps c'est pas pire que les infos.
Ce qui frappe d'emblée à la lecture de cet album c'est la virtuosité du dessin. Aux crayons et pinceaux Sylvain Ferret qui nous fait un vrai festival. Dessins en contre plongée, dessins à l'envers ou toute une case se reflète dans une flaque d'eau, grandes planches morcelées sur une vue de Paris, j'en passe et des meilleures, du coup dans des scènes plus intimistes d'intérieur le dessin semble presque "fade". Mais bon j'attige un peu. Un beau dessin n'est pas forcément gage d'une bonne BD.
Pour ce qui est du scénario mon camarade Paco a bien résumé les choses, une enquête dans laquelle il faut se donner la peine d'entrer avec magicien hypnotiseur et une société secrète de savants qui pour une fois n'ont pas l'air d'être fous. Tout cela est fort bien ficelé, personnellement je me suis fait une deuxième lecture qui permet de s'en remettre plein les mirettes pour une enquête très XIXème fort réjouissante.
Je plussoie encore mon prédécesseur pour dire que je serai de la suite.
C'est un réelle surprise que cet album qui réussit à trouver à mon sens un équilibre subtil entre l’historique et la fantasy.
Ancré dans un carcan historique qui semble plutôt fidèle mettant en scène l'Europe et le Moyen Orient de la fin du Moyen Age et du début de la Renaissance, nous plongeons dans le sillon d'un ordre mis à mal par la disparition progressive de ce qui reste sa raison d'être : les dragons.
L'album s'ouvre sur la découverte d'un œuf de dragon dans un sanctuaire très difficile d'accès par deux voleurs. Son arrivée sur le "marché" va attiser toutes les convoitises des grands de ce monde, seuls capables de payer de telles fortunes pour une telle merveille. L'ordre des dragons qui voit la population de ses montures disparaitre petit à petit rêve lui aussi de mettre la main sur cet œuf...
C'est donc sur la base de cette intrigue que ce tome introductif nous immerge de façon plutôt réussie. L'équilibre entre le pan historique et la fantasy est bien trouvé et fonctionne agréablement, servi par le dessin semi réaliste de Léo Pilipovic qui s'y prête parfaitement. La narration s'en ressent et on avale l'album d'un trait !
Rythme soutenu, intrigue prenante, dessin au rendez-vous... voilà donc un premier tome concluant qui n'appelle plus qu'une suite tout aussi à la hauteur pour garantir un plaisir de lecture complet !
Et bien moi, j’ai beaucoup aimé cet album (j'ai lu l'intégrale).
Déjà, l’aspect graphique m’avait séduit d’emblée. Un trait auquel je trouve des similitudes avec ceux d’Antonio Lapone et d’Alexandre Clérisse mais sans que je puisse parler de style atome. Ce trait, très lisible, stylé, est joliment mis en valeur par une colorisation en teintes monochromes (bleuté pour la nuit, brune pour les scènes de jour). Ce style apporte un réel cachet à l’album et, de plus, cadre parfaitement avec le sujet et l’époque.
Puis vient le scénario. Trou de mémoire est un récit policier assez classique, de prime abord. On découvre le personnage central alors que celui-ci se réveille –sans mémoire- auprès du cadavre d’une jeune femme, l’arme à la main. Le scénario alternera ensuite les scènes où notre inconnu cherche à retrouver la mémoire tout en échappant à la police comme aux tueurs qui semblent lancés à ses trousses et celles mettant en scène un duo de policiers bien décidés à résoudre le meurtre de la jeune femme.
Sauf qu’au fil des pages, l’intrigue se complexifie (tout en restant très linéaire et facile à suivre), les auteurs usent intelligemment du cadre historique pour nous surprendre (personnellement, à un moment je me suis vraiment dit : « Ah ouais, bien vu, pas con ! ») et finissent leur récit d’une manière abrupte mais assez judicieuse, je trouve.
Rien à jeter, donc. Petit bémol sur le visage de certains personnages, pas toujours très élégant, mais pour le reste, si vous aimez les récits policiers old-school, c’est une lecture que je vous recommande.
Voilà du lourd!
VilleVermine, T1: "L'homme aux babioles".
Déjà le titre est tout un programme, alors pour ce récit réalisé par Julien Lambert il va vous falloir revoir certaines de vos certitudes pour une enquête un brin loufoque dans les rues de VilleVermine.
Cette cité c'est un poème, mais immonde, sale, les habitants y survivent grâce aux vols et à toutes sortes de trafics. Le héros c'est Jacques Peuplier un détective un peu particulier, genre balèze taiseux; son boulot, retrouver des objets du quotidien qui ont été perdus ou volés, facile pour Jacques puisqu'il possède un don bien étrange à savoir celui de communiquer avec les dits objets qui deviennent ainsi ses indics. Tout cela est bien joli mais ne nourrit pas forcément son homme aussi Jacques doit il s'atteler à une nouvelle mission, retrouver le fille de la reine des bas-fonds qui a été enlevée par de mystérieux hommes mouches pour le compte d'un savant forcément fou.
Dit comme cela vous vous dites que l'auteur aime à fumer plus que la moquette à l'occasion et peut être n'avez vous pas tort. Ce premier tome est un peu foutraque mais dans le bon sens du terme, c'est un délire assez jouissif: des hommes mouches qui volent, un savant fou, des libellules pourchassées, un chat Mauvais poil et bien sûr des objets qui communiquent avec le héros. Que du normal quoi!
A vrai dire il y longtemps que je n'avais pas lu une BD qui sache utiliser à ce point et avec un tel brio cet espèce de non sens mais qui sait toujours retomber sur ses pieds car au bout du compte c'est l'enquête qui prévaut.
Le graphisme lui aussi sort des sentiers battus et il fait son petit effet. Voilà donc un premier tome tout ce qu'il y a d'original dont j'attends la suite et fin avec impatience et dont je n'hésite pas à faire mon coup de cœur de ce début d'année.
Tout d'abord l'objet en lui même, une belle BD de plus de 100 pages en noir et blanc et avec une couverture que je trouve personnellement très réussie. Ajoutez à cela un long texte d'introduction qui resitue le cadre des recherches menées par les auteurs ainsi qu'un texte conclusif qui donne aux lecteurs d'autres clés pour bien comprendre le propos.
Sylvain Venayre affirme avec force dans cet album que, dans le roman d'Alexandre Dumas, c'est une héroïne qu'il faut trouver et non des héros (les Mousquetaires) qui sont restés dans l’imaginaire collectif.
Pour lui tout part d'un malentendu à savoir que Dumas a précisé que son titre le plus célèbre n'était pas un roman mais les mémoires du Comte de la Fère, plus connu sous le nom d'Athos. A partir de là il nous propose des clés, nous aide à voir ce qui dans le roman permet d'affirmer que le héros des trois mousquetaires est une femme, Milady. C'est astucieusement fait et ne demande pas une parfaite connaissance de l’œuvre de Dumas. Certains exégètes y trouveront sûrement à redire mais personnellement j'ai trouvé cette lecture plutôt agréable et dans cette période de recherche de la parité nul doute qu'un grand nombre de lecteurs ou plus exactement lectrices y trouveront leurs compte. Pour ma part je note tout de même que cette histoire débute de manière assez violente, par rien moins qu'un viol commis par un personnage qui dans tout le reste du roman mettra en avant ses qualités de gentilhomme !
Le dessin en noir et blanc réaliste de Frédéric Bihel se prête parfaitement à l'exercice. Voilà un récit original et puis j'aime assez quand on bouscule un peu les codes, que l'on remette en question ce que le plus grand nombre tient pour acquis.
Une belle production des éditions Futuropolis.
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Juan Solo
Le début du premier tome me faisait craindre un gros délire mystique, comme Jodorowsky sait en balancer dans pas mal de ses séries. Mais en fait non, et ce premier tome inaugure vraiment très bien cette série, dans un bain de violence incroyable – et une petite étrangeté (la queue de Juan Solo). Les deux albums suivant baissent un peu en qualité je trouve, dans une lente descente d’intérêt qui accompagne la descente aux enfers de Solo, transformé de tueur implacable et sans état d’âme (devenu homme de confiance d’un premier ministre après être sorti d’une décharge !) en un alcoolo soumis à sa mère dans un bled paumé. Je suis quand même surpris par la rapidité et la radicalité de l'évolution de la personnalité de Juan Solo, mais bon... Je trouve que le quatrième et dernier tome, pourtant bien moins violent, plus apaisé que les autres, avec un retour à une atmosphère mystique chère à Jodo (et aux premières planches de l’album inaugural : la boucle est donc parfaitement bouclée), se révèle vraiment très beau – tout comme le dessin de Bess y atteint son apogée. Ce dessin de Bess est de toute façon globalement vraiment très bon, avec une colorisation cuivrée elle aussi bien fichue. En tout cas Bess confirme la capacité qu’a Jodo à s’entourer d’excellents dessinateurs, pour mettre en images ses délires ! Une série inégale, mais pleine d’une force sauvage. Il faut quand même supporter l’ambiance glauque qui domine à plusieurs reprises. Note réelle 3,5/5.
Iron Hammer against the witch
J'ai beaucoup aimé ce manga qui nous raconte les tortures dans un monde imaginaire uchronique mais très inspiré par l'inquisition catholique durant le Moyen-Age en Europe. C'est une lecture conseillée seulement au plus de 16 ans en raison du caractère assez choquant de certaines scènes où il faudra avoir le coeur bien accroché. Je tenais à le préciser non sans raison. Rien ne nous sera épargné dans les détails les plus sordides ! Le thème principal est la chasse aux sorcières par le pouvoir religieux en place. Le dessinateur parvient également à un niveau de graphisme tout à fait remarquable. Rien à redire sur la qualité du trait qui est magnifique. Au final, un manga assez original qu'il convient de découvrir non sans être prévenu par la violence et l'horreur.
Deep Sea Aquarium Magmell
Mon avis sur ce manga sera franchement positif car il nous permet de découvrir les fonds marins de manière assez bienveillante. C'est vrai qu'on connait assez peu ces créatures qui vivent dans les fonds marins à plusieurs kilomètres du niveau niveau de la mer dans les abysses. Comment font certaines espèces pour survivre par exemple 5 ans sans manger ? Cela nous ferait du bien à nous humains ! Le calmar géant ainsi que le bathynome géant en passant par le requin-lézard ou corbeille de vénus n'auront plus aucun secret pour nous pour peu que l'on s'intérresse à la vie sous-marine. C'est par l'intermédiaire d'un jeune balayeur dans un aquarium situé à 200 mètres sous terre dans la baie de Tokyo que l'on va découvrir le Deep Sea Aquarium qui est un lieu unique au monde où la faune abyssale peut être observée. C'est parfois une sorte de documentaire mais c'est surtout une aventure humaine hors du commun et parfois fascinante qu'il faut découvrir à travers ce manga. Bienvenue en profonde immersion dans ce nouveau monde qui n'a pas fini de nous étonner !
P.T.S.D.
Mine de rien le Label 619 de chez Ankama est en train de prendre une sacré dimension. Après l'adaptation par un studio japonais de la BD Mutafukaz c'est au tour de cet album de Guillaume Singelin de bénéficier d'une sortie le même jour en France et aux États Unis. Excusez du peu. Voilà en tout cas encore du tout bon, très bon même. P.T.S.D. (Post Traumatic Stress Disorder), nous avons tous entendu parler de ce syndrome qui touche les anciens combattants au retour d'une guerre, les empêchant bien souvent de pouvoir vivre une vie normale. Le plus célèbre de ces malades fut sans conteste un certain John Rambo. Ici nous suivons les pas de Jun ancienne tireuse d'élite dans une guerre imaginaire et qui se retrouve aujourd'hui à la rue, sa seule échappatoire c'est la drogue avec laquelle des dealers asservissent les vétérans comme elle. Pour retrouver peut être une vie normale elle obtient le soutien d'autres vétérans, d'une cuisinière aimable et la compagnie d'un chien. Pour Jun c'est la difficile reconquête de son intégrité physique et psychique. L'air de rien l'auteur s'attaque à du lourd, il interroge le lecteur sur la notion de résilience, la capacité de Jun à résister face à un monde qui la rejette et à l'effondrement de ses valeurs et raisons de vivre. Pour ceux qui ne connaissent pas encore cet auteur disons que son style est très caractéristique, nous l'avons déjà vu à l’œuvre sur Doggybags et The Grocery. Ici il donne à son héroïne un look enfantin, comme la couverture le montre bien, qui sur le coup peut être déstabilisant mais à mon sens renforce le propos pour au final avec une colorisation très lumineuse qui vient en contre point de l'état mental de Jun et vient nous donner une perspective unique sur les effets de la guerre et sur la façon dont les individus doivent gérer le retour à une vie la plus normale possible. Un grand Label 619 que je recommande chaudement.
UN3 - Urgence Niveau 3
Puissant et nécessaire Voilà une œuvre qui met en lumière le travail du WFP (Programme alimentaire mondial) dans des zones de guerres. Sur ce coup là l'éditeur Bliss Comics en lien avec le WFP m'en bouche un coin, en effet il nous avait habitué à une galaxie de super héros à mille lieues de préoccupations bien terrestres et oh combien nécessaires. Parfois l'on dit après avoir lu une BD, "J'ai pris une claque", mais là les amis je me rends compte à quel point cette expression a pu être galvaudéé. C'est pas une baffe mais un parpaing que j'ai pris dans la tronche. A moins d'être un cœur de pierre je pense que l'on ne sort pas indemne d'une telle lecture. Pour cet ouvrage je n'ai pas très envie de me lancer dans un résumé quelconque qui malgré tout le soin que je pourrais y mettre ne pourra rendre compte de la force de ses planches. Attention, rien d'une attitude voyeuriste dans le propos ou dans ce qui est montré. Simplement pourrait on dire des tranches de vie de gens normaux, si, si, qui à cause de la bêtise, de l'obscurantisme de certains vont tout perdre et donc la vie. Sans entrer dans un Grand Débat, on peut comprendre que certains humains cherchent à fuir leur lieu de naissance pour rejoindre des contrées a priori plus riantes ? Il est dès lors un peu vain de s'attarder sur une construction scénaristique rigoureuse et impeccable qui s'apparente au documentaire avec un dessin qui fait le boulot. Précisons que les auteurs rencontrés à Angoulême sont allés sur le terrain. J'invite vraiment le plus grand nombre à acquérir et lire cette BD, je pense même que les plus jeunes peuvent la lire (disons à partir de 12 ans), en même temps c'est pas pire que les infos.
Les Métamorphoses 1858
Ce qui frappe d'emblée à la lecture de cet album c'est la virtuosité du dessin. Aux crayons et pinceaux Sylvain Ferret qui nous fait un vrai festival. Dessins en contre plongée, dessins à l'envers ou toute une case se reflète dans une flaque d'eau, grandes planches morcelées sur une vue de Paris, j'en passe et des meilleures, du coup dans des scènes plus intimistes d'intérieur le dessin semble presque "fade". Mais bon j'attige un peu. Un beau dessin n'est pas forcément gage d'une bonne BD. Pour ce qui est du scénario mon camarade Paco a bien résumé les choses, une enquête dans laquelle il faut se donner la peine d'entrer avec magicien hypnotiseur et une société secrète de savants qui pour une fois n'ont pas l'air d'être fous. Tout cela est fort bien ficelé, personnellement je me suis fait une deuxième lecture qui permet de s'en remettre plein les mirettes pour une enquête très XIXème fort réjouissante. Je plussoie encore mon prédécesseur pour dire que je serai de la suite.
Le Dernier Dragon
C'est un réelle surprise que cet album qui réussit à trouver à mon sens un équilibre subtil entre l’historique et la fantasy. Ancré dans un carcan historique qui semble plutôt fidèle mettant en scène l'Europe et le Moyen Orient de la fin du Moyen Age et du début de la Renaissance, nous plongeons dans le sillon d'un ordre mis à mal par la disparition progressive de ce qui reste sa raison d'être : les dragons. L'album s'ouvre sur la découverte d'un œuf de dragon dans un sanctuaire très difficile d'accès par deux voleurs. Son arrivée sur le "marché" va attiser toutes les convoitises des grands de ce monde, seuls capables de payer de telles fortunes pour une telle merveille. L'ordre des dragons qui voit la population de ses montures disparaitre petit à petit rêve lui aussi de mettre la main sur cet œuf... C'est donc sur la base de cette intrigue que ce tome introductif nous immerge de façon plutôt réussie. L'équilibre entre le pan historique et la fantasy est bien trouvé et fonctionne agréablement, servi par le dessin semi réaliste de Léo Pilipovic qui s'y prête parfaitement. La narration s'en ressent et on avale l'album d'un trait ! Rythme soutenu, intrigue prenante, dessin au rendez-vous... voilà donc un premier tome concluant qui n'appelle plus qu'une suite tout aussi à la hauteur pour garantir un plaisir de lecture complet !
Trou de mémoire
Et bien moi, j’ai beaucoup aimé cet album (j'ai lu l'intégrale). Déjà, l’aspect graphique m’avait séduit d’emblée. Un trait auquel je trouve des similitudes avec ceux d’Antonio Lapone et d’Alexandre Clérisse mais sans que je puisse parler de style atome. Ce trait, très lisible, stylé, est joliment mis en valeur par une colorisation en teintes monochromes (bleuté pour la nuit, brune pour les scènes de jour). Ce style apporte un réel cachet à l’album et, de plus, cadre parfaitement avec le sujet et l’époque. Puis vient le scénario. Trou de mémoire est un récit policier assez classique, de prime abord. On découvre le personnage central alors que celui-ci se réveille –sans mémoire- auprès du cadavre d’une jeune femme, l’arme à la main. Le scénario alternera ensuite les scènes où notre inconnu cherche à retrouver la mémoire tout en échappant à la police comme aux tueurs qui semblent lancés à ses trousses et celles mettant en scène un duo de policiers bien décidés à résoudre le meurtre de la jeune femme. Sauf qu’au fil des pages, l’intrigue se complexifie (tout en restant très linéaire et facile à suivre), les auteurs usent intelligemment du cadre historique pour nous surprendre (personnellement, à un moment je me suis vraiment dit : « Ah ouais, bien vu, pas con ! ») et finissent leur récit d’une manière abrupte mais assez judicieuse, je trouve. Rien à jeter, donc. Petit bémol sur le visage de certains personnages, pas toujours très élégant, mais pour le reste, si vous aimez les récits policiers old-school, c’est une lecture que je vous recommande.
VilleVermine
Voilà du lourd! VilleVermine, T1: "L'homme aux babioles". Déjà le titre est tout un programme, alors pour ce récit réalisé par Julien Lambert il va vous falloir revoir certaines de vos certitudes pour une enquête un brin loufoque dans les rues de VilleVermine. Cette cité c'est un poème, mais immonde, sale, les habitants y survivent grâce aux vols et à toutes sortes de trafics. Le héros c'est Jacques Peuplier un détective un peu particulier, genre balèze taiseux; son boulot, retrouver des objets du quotidien qui ont été perdus ou volés, facile pour Jacques puisqu'il possède un don bien étrange à savoir celui de communiquer avec les dits objets qui deviennent ainsi ses indics. Tout cela est bien joli mais ne nourrit pas forcément son homme aussi Jacques doit il s'atteler à une nouvelle mission, retrouver le fille de la reine des bas-fonds qui a été enlevée par de mystérieux hommes mouches pour le compte d'un savant forcément fou. Dit comme cela vous vous dites que l'auteur aime à fumer plus que la moquette à l'occasion et peut être n'avez vous pas tort. Ce premier tome est un peu foutraque mais dans le bon sens du terme, c'est un délire assez jouissif: des hommes mouches qui volent, un savant fou, des libellules pourchassées, un chat Mauvais poil et bien sûr des objets qui communiquent avec le héros. Que du normal quoi! A vrai dire il y longtemps que je n'avais pas lu une BD qui sache utiliser à ce point et avec un tel brio cet espèce de non sens mais qui sait toujours retomber sur ses pieds car au bout du compte c'est l'enquête qui prévaut. Le graphisme lui aussi sort des sentiers battus et il fait son petit effet. Voilà donc un premier tome tout ce qu'il y a d'original dont j'attends la suite et fin avec impatience et dont je n'hésite pas à faire mon coup de cœur de ce début d'année.
Milady ou Le Mystère des Mousquetaires
Tout d'abord l'objet en lui même, une belle BD de plus de 100 pages en noir et blanc et avec une couverture que je trouve personnellement très réussie. Ajoutez à cela un long texte d'introduction qui resitue le cadre des recherches menées par les auteurs ainsi qu'un texte conclusif qui donne aux lecteurs d'autres clés pour bien comprendre le propos. Sylvain Venayre affirme avec force dans cet album que, dans le roman d'Alexandre Dumas, c'est une héroïne qu'il faut trouver et non des héros (les Mousquetaires) qui sont restés dans l’imaginaire collectif. Pour lui tout part d'un malentendu à savoir que Dumas a précisé que son titre le plus célèbre n'était pas un roman mais les mémoires du Comte de la Fère, plus connu sous le nom d'Athos. A partir de là il nous propose des clés, nous aide à voir ce qui dans le roman permet d'affirmer que le héros des trois mousquetaires est une femme, Milady. C'est astucieusement fait et ne demande pas une parfaite connaissance de l’œuvre de Dumas. Certains exégètes y trouveront sûrement à redire mais personnellement j'ai trouvé cette lecture plutôt agréable et dans cette période de recherche de la parité nul doute qu'un grand nombre de lecteurs ou plus exactement lectrices y trouveront leurs compte. Pour ma part je note tout de même que cette histoire débute de manière assez violente, par rien moins qu'un viol commis par un personnage qui dans tout le reste du roman mettra en avant ses qualités de gentilhomme ! Le dessin en noir et blanc réaliste de Frédéric Bihel se prête parfaitement à l'exercice. Voilà un récit original et puis j'aime assez quand on bouscule un peu les codes, que l'on remette en question ce que le plus grand nombre tient pour acquis. Une belle production des éditions Futuropolis.