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Couverture de la série Papyrus
Papyrus

Papyrus est une des principales séries que je lisais avec mes enfants dans les années 90. L'Egypte ancienne était très en vogue et un nombre important de romans, films et expositions lui était consacrée. Rien d'étonnant que De Gieter se saisisse de cet univers et je trouve qu'il a bien réussi son travail. Les personnages de Papyrus et de la princesse Théti-Chéri sont attractifs pour des jeunes de 8/12 ans sans être guimauves. Il y a même un soupçon de sensualité dans le dessin de Théti qui ajoute à son caractère bien affirmé. De Gieter prend soin de ses dessins extérieurs que ce soient les temples ou les paysages du bord du Nile. La description du panthéon égyptien m'a toujours intéressée et introduit un élément fantastique qui plaît souvent à cet âge. C'est presque une transposition pour les enfants de l'univers proposé par Bilal dans sa trilogie. Pour faire contrepoids, les personnages de Pouin et Khamelot permettent des scènes burlesques destinées à adoucir une ambiance où les morts sont souvent présents. De plus j'aime bien les valeurs que représente Papyrus et cette volonté de combattre les pilleurs de tombes et de laisser les morts en paix. Le graphisme de De Gieter est bien adapté à un public jeune mais aujourd'hui encore il me plaît. Je le trouve simple, dynamique et plein de détails. La mise en couleur donne une bonne ambiance aux récits. Evidemment comme toutes les séries longues, il y a des opus moins réussis mais je garde une impression d'ensemble d'une lecture très agréable.

19/11/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5
Couverture de la série Le Faux Soir
Le Faux Soir

Le "Soir" est un quotidien généraliste belge francophone, il sera réquisitionné en 1940 par les nazis pour leur propagande et son surnom sera "le Soir emboché". Une idée va naître dans l'esprit de quelques résistants, celle de publier un faux Soir sous le nez des occupants. Une date symbolique est choisie : le 11 novembre, mais pour diverses raisons la publication se fera le 9 novembre 1943. Une page de l'histoire qui m'était totalement inconnue et que je découvre avec cette bd. Une narration ingénieuse qui fait suivre l'enquête des auteurs sur ce fait historique et simultanément le déroulé des opérations de nos résistants dans leur projet du faux Soir. Un acte de résistance sans armes, juste des mots sur du papier, avec l'humour belge évidemment. Un acte qui aura redonné le sourire à toute une nation et qui aura aussi mis l'envahisseur dans une colère noire, jusqu'aux hauts dignitaires à Berlin. Les représailles ne se feront pas attendre et certains des acteurs de cet acte de bravoure seront déportés et tous n'en reviendront pas. Une lecture fluide, le passage d'une époque à l'autre se fait sans à-coups. Un beau travail de mémoire. Un dessin efficace tout en sobriété avec quelques fulgurances dans les décors. Un noir et blanc pour la période d'occupation et une colorisation monochrome dans les tons mat pour celle de l'enquête, ce qui permet de bien différencier le passage d'une époque à l'autre. Une lecture plus que recommandable. En petit cadeau, un exemplaire du faux Soir.

19/11/2022 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Après le 13 novembre
Après le 13 novembre

Voilà un album sobre et efficace qui permet de prendre conscience des conséquences de ce tragique 13 novembre au Bataclan pour les gens qui ont eu la chance de survivre à cette tragédie. Sophie Parra était en effet présente au Bataclan quand les terroristes ont semé la mort ce soir là. Elle en réchappera malgré qu'elle ai pris deux balles, une dans l'abdomen et l'autre à la jambe. Mais au delà du miracle d'en être sorti vivante, c'est tout les traumatismes qui vont en découler qu'elle nous relate de façon transparente. Que ce soit ses angoisses qu'elle va découvrir au fil des jours (et des mois...) qui suivent, les entretiens kafkaïens et limites indécents des commissions d'indemnisation, Sophie n'est pas au bout de ses peines pour remonter la pente et penser retrouver une vie normale. Le peut-on vraiment après de tels événements... ? J'ai apprécié le trait et la colorisation sobre de Gery (que je découvre avec cet album). De même, la non représentation du drame en lui même, juste suggéré ou ramené à l'essentiel est intelligente et bien gérée. Voilà donc un album qui permet à tout un chacun de réaliser le parcours du combattant auquel les victimes de ce genre d'ignominies sont confrontées. Un album sobre, intelligent et salutaire.

19/11/2022 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 4/5
Couverture de la série Le Scorpion
Le Scorpion

L'Aventure avec un grand A ! Un héros charismatique, suivi par de fidèles compagnons et qui se bat contre les machinations d'un système malveillant et surtout d'un cardinal prêt à tout pour conserver et augmenter son pouvoir. Alors certes ce n'est pas très réaliste et oui, le héros s'en sort toujours indemne (ou presque) mais n'était-ce pas le cas de Zorro, de d'Artagnan, du Capitan ou des différents personnages incarnés par Jean Marais ou Errol Flynn (dont le Scorpion est assez proche physiquement d'ailleurs) dans leurs films d'aventure et de capes et d'épées. Et ce que cette bd a en commun avec tous ces films ou séries c'est d'arriver à vous emporter, vous faire oublier tout le reste et vous entraîner dans une quête mémorable et plaisante. Mystères, duels, héroïsme, dessins splendides et dépaysement garanti !

19/11/2022 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 4/5
Couverture de la série Malaterre
Malaterre

J'ai lu cette bd un peu par hasard, parce que j'avais en tête les bonnes notes ici et qu'elle trainait dans ma médiathèque. Bien m'en a pris car je me suis laissé entraîner, un peu malgré moi, dans l'histoire de ce père de famille atypique et de ses enfants. Le dessin est plutôt du genre à me rebuter pourtant mais l'ensemble se lit très bien et finalement, ce gros pavé de 192 pages se lit plus rapidement qu'on ne l'aurait cru de prime abord. Mais alors, qu'est ce qui fait que cette bd est très bonne ? La justesse des personnages peut-être, leur humanité et le destin hors norme du personnage principal ? Embarquez dans Malaterre et vous serez à coup sûr dépaysés, que vous aimiez ce style de bd ou non.

19/11/2022 (modifier)
Par Cacal69
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Mer à boire
La Mer à boire

"Bienvenue à Bruxelles, son lac, sa plage, ses montagnes, ses promenades, son casino." L'univers de Blutch est difficile à décrypter et cet album ne fera pas exception. Je ne vais pas chercher à en faire un résumé, trop compliqué, le mieux c'est de lire le texte de l'éditeur ci-dessus. Un album qui parle d'amour et des affres du temps. Une quête, la recherche des premiers émois. C'est totalement absurde et drôle (allez voir la dernière image de la dernière planche dans la galerie, allez ! J'attends  ...... Qu'est-ce que je disais), un récit entre rêves et réalités, entre passé et présent. Un sacré bordel. J'avoue avoir été quelque peu désorienté au début de ma lecture, mais je suis vite retombé sur mes deux jambes et j'ai pris du plaisir à suivre les aventures abracadabrantesques de nos deux tourtereaux. C'est irrationnel, surprenant et irrespectueux. J'ai adoré. La ligne droite n'est pas forcément le plus court chemin entre une femme A et homme B. Blutch nous gratifie de magnifiques planches percutantes et d'une mise en page esthétique. Les couleurs sont superbes. Je ne peux que recommander cette bd à tous les amateurs d'absurdité. Coup de cœur. Mise à jour après une seconde lecture. 4 étoiles évidemment. Toujours aussi déroutant et captivant.

17/11/2022 (MAJ le 19/11/2022) (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nettoyage à sec
Nettoyage à sec

Cet album est avant tout une ambiance, une ambiance pluvieuse, froide et humide dans laquelle notre héros, François, mène une vie routinière et plutôt solitaire. J’ai vraiment aimé de plonger, dès le début du récit, dans un dessin superbe et muet. Cette BD pourrait se lire assez vite, mais elle mérite qu’on prenne le temps de s’arrêter sur le dessin et ses grandes planches immergeant le lecteur dans Bruxelles sous la pluie. Les lignes des immeubles et les couleurs brouillées, les couleurs de la ville qui se reflètent dans d’immenses flaques d’eau et François courbé en deux qui court sous la pluie. La banalité du quotidien et ses petites contrariétés... Et puis un jour, un événement inattendu va tout changer, remettre en question ce fragiles équilibre… Coup de chance ou néfaste hasard ? C’est un album qui se lit assez vite si on ne se force pas à ralentir un peu et à prendre le temps d’en profiter. Vraiment beau et prenant.

19/11/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Beethoven - Le Prix de la liberté
Beethoven - Le Prix de la liberté

J'aime les biographies et la musique classique, de manière générale. Me voilà donc naturellement attiré par la vie menée par Beethoven, à grands coups de baguette ! Après avoir fini un livre sur Claude Debussy, puis un autre de Clara Wieck-Schumann (et "son Robert"), je continue mon voyage dans le temps avec le même plaisir. Cet enchaînement de lectures m'amène d'ailleurs à penser que le livre relatant les histoires de cette époque possède une force que la BD ne peut s'offrir: les correspondances. Que c'est immersif! Enfin, qu’à cela ne tienne, la BD détient plusieurs atouts qui lui sont propre, à commencer par le graphisme. Qu’en est-il ici ? Eh bien je suis plutôt conquis, notamment par les premières planches (Ouverture de la 9ème Symphonie) et les dernières (Finale). Elles ont du poids, apportent de la magnificence et permettent de ressentir l'intensité de l'évènement. Entre les deux, je suis un chouïa frustré par l'irrégularité (les portraits 3/4 ne sont pas totalement maîtrisés techniquement, je trouve) et par le rendu trop épuré à mon goût. Mais les scènes de solitude de Ludwig restent saisissantes à mes yeux. C'est le scénario qui est pour moi la plus grande réussite. Déjà l'approche attisait ma curiosité, et je la trouve aussi bien originale que réussie : l'auteur parvient à nous présenter Beethoven essentiellement à partir d'une journée vécue sur ses 57 ans d'existence. Pari tenu! Et puis surtout, j'ai adoré le lien qui a été fait avec l'une de ses œuvres les plus célèbres: la 9ème symphonie, la dernière avant sa mort. Cela peut paraître convenu - c'est cette symphonie qui intègre l'ode à la joie comme finale du dernier mouvement - mais c'est surtout très intelligent par rapport au récit. En effet, la rencontre des puissants européens dans un contexte de guerre et l'affirmation de Beethoven dans ce milieu sont les deux grands éléments qui s'entrechoquent et qui forgent toute l'intrigue. Et voilà le récit qui nous embarque jusqu'à l'hymne de l'Union Européenne. Et ça n'est pas seulement un clin d'œil pour nous, lecteurs du XXIème siècle, c'est aussi la volonté de mettre en avant tout l'esprit de Beethoven: il est non seulement l'un des plus grands compositeurs de notre monde, mais c'était aussi un visionnaire, un idéaliste ayant visé l'émancipation des peuples et l'universalité par la musique. Et je pense bien qu'il a réussi, parce-que ses œuvres parlent à tout le monde, elles sont connues, jouées, désirées partout et dans le monde entier. CQFD. Parlons musique, il n'y a pas que la 9ème symphonie de citée! Une playlist est présente en postface (avec QR code pour être redirigé sur Deezer). Cette sélection est incroyable pour découvrir Beethoven. On retrouve les symphonies et sonates pour piano bien sûr, grands classiques du répertoire, mais les pièces pour violon et les quatuors à cordes sont à placer au même rang que ses chefs d'œuvres les plus connus. Suffit d'un clic, et vous accédez à plus de 3h de musique, quel bonheur. Une histoire que j'aurai plaisir à relire, accessible et inspirante.

18/11/2022 (modifier)
Couverture de la série 5 est le numéro parfait
5 est le numéro parfait

L’album nous permet de suivre un vieux mafieux, qui croyait pouvoir se retirer des affaires et passer le flambeau à son fils, mais qui va, par la force des choses (et de quelques autres mafieux !) devoir « remettre le couvert », pour se sortir d’un sale pétrin. C’est une histoire de genre, un peu crépusculaire, qui reprend la plupart des codes de l’univers mafieux – hyper violence, vendetta infinie, impossibilité d’échapper à sa « famille », etc. Mais Igort le fait de façon originale je trouve. D’abord par la bichromie, n’ajoutant qu’un bleu pale au Noir et Blanc. Ensuite en stylisant une partie des dessins, parfois muets. Cet aspect graphique épuré peut être déroutant, mais je l’ai bien aimé. Cela ajoute une certaine froideur, accentuant le côté implacable d’un destin dont le héros cherche à se dépêtrer. Note réelle 3,5/5.

18/11/2022 (modifier)
Couverture de la série Les Damnés de l'or brun
Les Damnés de l'or brun

Un sujet gourmand, une trame familiale à haut potentiel de vengeances diverses, du business, un fond historique colonial, et un peu de sexe, tels sont les ingrédients de "les Damnés de l’or brun" qui marque le retour en force de la saga familiale dans la tradition de Jean Van Hamme et qui peut aisément rappeler des grandes Bd que j'ai d'ailleurs adorées comme Flor de Luna, Les Munroe ou Les Maîtres de l'Orge où Francis Vallès maniait le pinceau sur cette dernière, il est donc assez légitime que Van Hamme signe une gentille préface. La Bd rappelle aussi semble-t-il Les Seigneurs de la terre, pour l'instant je n'en sais rien, j'ai mis cette série dans mes envies et j'espère bien la lire un jour. Les deux scénaristes se sont carrément inspirés de Les Maîtres de l'Orge avec cette saga brésilienne sur fond d'exploitation du cacao (l'or brun) et en ont profité aussi pour dénoncer l'esclavage qui y est lié ; on pourra sans doute se poser des questions lorsqu'on dégustera du chocolat car on sait désormais qu'il y a des esclaves derrière cette production, tout au moins au XIXème siècle, et on s'aperçoit ici que ce n'était pas mieux que dans les plantations américaines de coton ou de tabac, c'est même pareil : brimades, coups de fouet, punition de mort en cas d'évasion, esclaves sexuels pour les femmes etc... Ceci est symbolisé par l'introduction qui voit un père et sa gamine entrer dans une boutique de chocolats où une femme noire leur explique le commerce équitable. Cet aspect de l'esclavage est donc bien mis en avant, c'est très louable. Comment est-ce de nos jours ? j'ose espérer que ça a bien changé. Les scénaristes ont choisi une certaine forme de classicisme, voire de conservatisme pour leur scénario, les intentions sont nobles, mais si la narration se résume à des épisodes téléphonés et des rebondissements que l'on voit venir, à une psychologie sommaire des personnages et un développement dramatique convenu et sans trop de surprise, sur l'ensemble, j'ai bien aimé ce premier album, malgré des personnages guère attachants, caractériels et assez antipathiques, si l'on excepte Maira la belle esclave. De même que l'aspect historique n'est guère développé et ne sert que de fond. Ce qui me plait en fait, c'est de découvrir l'exploitation du cacao liée à cet esclavage, même si je m'en doutais un peu, mais surtout j'apprécie la trame romanesque qui forme un tout et qui comme dans les séries scénarisées par Van Hamme telle Rani par exemple, permet une évolution narrative. Les auteurs font en sorte d'immerger le lecteur dans ce récit grâce à la peinture historique, la trame dramatique et aux décors. Graphiquement, Vallès rend une copie de qualité, j'aime toujours son dessin fluide et souple qui offre ici une reconstitution honnête de l'époque et de l'instabilité politique qui secouait le Brésil ; je lui reproche juste un peu des poses forcées et des allures figées dans une composition parfois statique. Sinon c'est du beau travail, c'est le genre de dessin parfaitement lisible que j'aime et qui s'accorde bien avec ce type de sujet. La série va se décliner en 3 tomes sur 3 époques différentes : le premier en 1822 à Salvador au Brésil, le second en 1850 à Sao Tomé en Afrique (Sao Tomé étant une colonie portugaise), le troisième en 1878 à Paris. Le premier tome lance bien l'histoire en respectant son cahier des charges, j'ignore si ça sera une suite directe comme le laisse supposer la fin de ce tome, ou si ça repartira sur un récit différent qui sera quand même situé 28 ans plus tard, on verra... pour l'instant, c'est une trilogie que j'ai envie d'aimer.

18/11/2022 (modifier)