Les derniers avis (31424 avis)

Par iannick
Note: 4/5
Couverture de la série Les Beaux Étés
Les Beaux Étés

J’ai suffisamment lu de tomes des « Beaux étés » pour vous avouer que j’ai passé à chaque fois une excellente lecture en compagnie de cette famille belge, les Faldérault, qui part régulièrement en vacances (une histoire complète par album). Ici, point de drames morbides ou de péripéties bizarroïdes, les lecteurs sont invités à suivre comme installés dans un fauteuil relax en sirotant une bonne boisson bien fraîche en période estivale les départs vers le lieu de vacance, à découvrir comment les Faldérault vivent leurs journées et les retours à domicile ; et ce, selon des époques différentes. On pourrait croire que ces récits sont monotones mais non, car les auteurs ont su nous présenter des histoires suffisamment variées entre chaque tome, parce qu’ils les ont truffés d’anecdotes souvent gentilles, parfois truculentes, jamais vulgaires… Bref, c’est à chaque fois un délice de suivre leurs « aventures » d’autant plus comme les vacances se déroulent dans des périodes différentes, on y découvre donc également les mœurs de l’époque. Et puis, on ne peut pas nier que Zidrou soit un excellent dialoguiste avec son emploi de jeux de mots succulents, de commentaires d’enfants d’une naïveté et d’une justesse qui vous feront à minima sourire ! Le dessin de Jordi Lafebre ? Je l’adore tout simplement : il sait rendre ses personnages attachants et expressifs sans que ça tombe dans de la caricature pure et dure. Ses différents protagonistes sont très facilement identifiables au premier coup d’œil, ça reste constamment très lisible. La mise en page est agréable car suffisamment aérée. La mise en couleurs est plaisante avec l’emploi de tons pastels… Du très bon boulot ! Quand j’ouvre un tome des « Beaux été », je suis sûr de passer un excellent moment de lecture. A chaque fois, je passe un moment convivial et de détente à suivre les péripéties de Faldérault, et songe avec nostalgie à mes vacances passées et également avec impatience à mes prochaines !

02/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Un Amour de Marmelade
Un Amour de Marmelade

Je commence par les quelques bémols qui auraient pu me rendre plus sévère dans ma notation. D’abord un dessin inégal et peut-être un peu trop simple ? Ensuite une intrigue qui manque sans doute d’une certaine profondeur, d’un peu plus de densité. Oui, mais voilà, j’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, et vais donc tenir surtout compte des points positifs. Commençons par le dessin. S’il est inégal, il est quand même séduisant, original, et j’ai surtout bien aimé la colorisation. Supiot est un auteur qui sait varier son style graphique, mais qui produit souvent des choses très agréables à l’œil – comme c’est le cas ici. Ensuite l’histoire. Certes un peu trop légère. Mais elle se laisse lire. Elle est surtout bonifiée par l’emballage graphique déjà évoqué. Mais aussi par tout l’univers développé par Supiot. Qui brasse pas mal d’influences : les romans feuilletons du début du XXème siècle (comme Fantomas), Blanche Noyant fait forcément penser à Irma Vep, et le Paris hybride de Supiot (qui mêle aspects futuristes et d’autres plus rétro – mélange que j’ai fort apprécié) a des airs expressionnistes du « Metropolis » de Fritz Lang. Un super méchant machiavélique, un homme tentant de défendre son innocence (et qui va aller de surprise en surprise) : on a là de l’aventure, du polar, de la SF, le tout s’imbriquant très bien. Supiot réussit même à glisser d’autres clins d’œil presque humoristiques, lorsque plusieurs scènes singent de célèbres tableaux impressionnistes (les dialogues qui occupent ces cases jouent aussi sur ce clin d’œil). Bref, je trouve que Supiot a parfaitement mis en valeur un matériau de base pas forcément extraordinaire. Note réelle 3,5/5.

02/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Et à la fin, ils meurent
Et à la fin, ils meurent

Que voilà un excellent documentaire sur un sujet qui, de prime abord, n’était pas de nature à me charmer (même si j’ai tendance à être bon prince). Sauf que ! Sauf que Lou Lubie nous livre ici une œuvre débordante d’humour sans pourtant jamais cesser d’être instructive. Entre histoire de l’évolution des contes à travers les âges, explication des systèmes narratifs, analyse de la structure des contes et illustration de contes à titre d’exemples, on pourrait craindre de s’ennuyer quelque peu. Et pourtant, je me suis poilé tout du long ! L’ironie est omniprésente au travers d’interventions décalées délivrées de manière totalement décomplexée. C’est jubilatoire ! Le dessin est parfaitement adéquat pour ce type de sujet et de ton. C’est facile à lire et expressif. Même si je pense que c’est le genre de livre qu’il faut lire à petite dose (j’ai étalé ma lecture sur plusieurs jours), je vous en conseille vivement la lecture (et j’en profite pour remercier Tomdelapampa qui a attiré mon attention sur le sujet). Vraiment franchement et vachement bien !

02/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Choc
Choc

J’ai emprunté les 3 tomes d’un coup, plutôt agréable de découvrir une série complète de suite et de ne pas avoir à patienter entre chaque sorties ;) D’autant que ça faisait un bout de temps qu’elle me faisait de l’œil, je dois avouer n’avoir jamais lu un Tif et Tondu mais le personnage de Choc ne m’est pas inconnu, un méchant emblématique avec ce heaume (un rien old school comme look). Sans en être fou, j’ai trouvé ma lecture hyper plaisante, les auteurs offrent un bel écrin à ce personnage mystérieux, lui donnant un visage, un passé et surtout des motivations pour ce génie du crime, la fin est bien réussie. Le dessin de Maltaite colle parfaitement à l’ambiance et au style franco belge de la série originelle. Trois tomes denses et bien construits, les nombreux flash-back ne m’ont pas perdu, le tout est d’une belle fluidité. 3,5 que j’arrondis de bon cœur. En fait ce que j’ai vraiment apprécié, c’est ce mélange de rétro moderne. Je ne lis plus beaucoup d’albums dans ce genre, ici une belle surprise.

01/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Bossu de Montfaucon
Le Bossu de Montfaucon

Quand j'ai vu la sortie de cette BD, j'en ai parlé à ma petite médiathèque communale, et la responsable a décidé de la commander lorsque le tome 2 serait sorti ; elle me l'a réservé et je fus donc le premier lecteur de ce diptyque tout beau tout neuf qui ne pouvait que me plaire, je me suis littéralement régalé, embarqué par ma passion médiévale sur une période que je connais bien. On est en 1484, 1 an après la mort de Louis XI, la guerre de Cent Ans est finie depuis 30 ans (en 1453 avec la bataille de Castillon qui chasse l'Anglais d'Aquitaine), le royaume de France s'est considérablement agrandi avec de riches possessions comme le duché de Bourgogne, le Maine et l'Anjou, et la Provence, Louis XI ayant bien manoeuvré avec le Téméraire, mais il a eu aussi la chance que son cousin le roi René, duc d'Anjou et comte de Provence meurt sans héritier. Le royaume est donc devenu puissant et peut légitimement revendiquer la Bretagne. Le scénario part sur de bons rails en opérant une réécriture de la Guerre Folle (qui n'est ni plus ni moins qu'une révolte de barons, d'une partie de la noblesse française) et de l'incorporation de cette riche province bretonne, surtout au moment où son dernier duc François II est vieux et diminué, qui plus est, tracassé par sa propre noblesse (baronnies et comtés). Sa fille Anne, encore une enfant, a cependant un caractère fort et fera tout pour préserver l'autonomie de la Bretagne, mais il faut avouer que d'être le voisin du roi de France est bien encombrant. On est donc encore devant une superbe Bd de fin de Moyen Age dont la structure et les généralités sont très proches de Le Trône d'argile, mais le choix du traitement en diptyque oblige les auteurs à aller un peu vite, à compresser pas mal de faits et d'éléments, d'où certains bonds dans le temps, des ellipses et le fait de passer d'une action à une autre sans transition ; sans compter des flashbacks que j'ai trouvé sur-explicatifs et peu utiles. C'est bien d'opter pour le diptyque, on n'a pas à glander pendant des mois pour avoir la suite, mais pour ce genre de récit tellement chargé en événements, un traitement en 4 tomes n'aurait pas été du luxe. Je sens que le scénariste passe sur beaucoup de choses, va au plus pressé et s'attarde sur des trucs qui ne servent pas vraiment le récit (l'amour de Jeanne la Boîteuse pour Quasimodo par exemple). Stalner aussi fait avec le matériau qu'on lui donne, mais il s'en sort bien même s'il doit livrer des planches assez compactes. Mais bon attention, on a quand même du très beau matériel, même si le scénariste fait feu de tout bois et s'oblige à boucler son récit en résolvant à la fois toutes les sous-intrigues et la véridique Histoire de France, c'est une Bd que j'ai pris énormément de plaisir à lire, ça faisait longtemps que j'avais pas lu un récit historique aussi profond. Etant très connaisseur de cette période historique, j'ai donc adoré, mais pour quelqu'un qui n'est pas passionné ou qui n'est pas assez connaisseur de cette période historique, j'avoue que ça risque d'être un peu plus difficile pour bien tout capter. Ce qui est intéressant, c'est que les événements historiques sont revus de manière romanesque et en accentuant des détails ou des caractères, en exagérant le tempérament de certains personnages. Je pense notamment à Anne de Beaujeu (ou Anne de France), la voir coucher avec un homme de main, bâtard de surcroît, me semble peu crédible, car son union avec Pierre de Beaujeu, issu de la branche cadette des Bourbons (la cour de Moulins), fut heureuse, et son caractère ombrageux hérité de son père Louis XI, lui interdisait ce genre de fantaisie charnelle, tout comme son aptitude à gérer la régence d'un royaume comme la France pendant la minorité de son jeune frère Charles VIII, ne lui laissait que peu de temps pour se vautrer dans le stupre. Louis XI n'avait-il pas dit d'elle qu'elle était "la moins folle femme de France" en parlant de son tempérament rude, "car de sage il n'y en a point en ce royaume" (le mot sage étant employé ici sous le terme de sérieux). Tout est donc revu mais sans trahir l'Histoire car la plupart des faits sont rigoureusement exacts (les Etats généraux de Tours, le fait d'avoir marié Jeanne la Boîteuse, fille difforme et peu amène, à Louis d'Orléans pour éteindre la lignée d'Orléans, la Guerre Folle, la question de la Bretagne, la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier en 1488 où Anne de Beaujeu écrase les barons factieux... ). C'est une lutte de pouvoir entre grands personnages avec manigances, tromperies, rivalités, assassinats, avec dans l'ombre des hommes de main et où s'invitent une partie fictive et des faits imaginaires pour donner une dramatisation ; le fait de mêler un personnage littéraire comme Quasimodo est une superbe idée, même s'il joue un rôle secondaire, et si le nom de Montfaucon donne un petit côté sinistre et fascinant, un brin racoleur à ce diptyque. Louis d'Orléans est à peu près conforme au prince de sang qu'il était, il avait soif de pouvoir et était secrètement amoureux d'Anne de Bretagne. Son ambition est un peu plus démesurée ici alors que c'était un personnage aux grandes qualités humaines qui sont résumées par son mot (peut-être apocryphe) : "le roi de France ne venge pas les injures faites au duc d'Orléans", car le plus drôle c'est qu'il fut au final roi de France après l'accident survenu à Amboise à Charles VIII et qu'il a fini par épouser Anne de Bretagne, dont le contrat de mariage stipulait qu'elle devait épouser le successeur de son époux s'il n'y avait pas d'héritier mâle. Après la Guerre Folle, Louis avait en effet été jeté dans le donjon de Bourges où il croupira 2 ans ; aussi quand il sortit pour être roi, tous avaient peur de sa rancoeur, ce qui explique son fameux mot. Le coup de sa légitimité au trône de France à cause d'une prétendue bâtardise est un bon élément (mais bien sûr totalement fictif) pour pimenter ce récit qui nécessite une bonne attention et une concentration pour saisir tous les enjeux politiques, les rôles des nombreux protagonistes et le fil de l'action qui ne cesse de rebondir en rendant cette narration très prenante. Ces événements sont assez peu connus du grand public, à moins d'être un passionné comme moi ou un historien, c'est pourquoi la progression et le mode opératoire de cette bande est sensiblement le même que dans Le Trône d'argile, à la différence que dans celle-ci, tout était absolument vrai, sans partie fictive, et que la narration était plus développée dans plusieurs tomes avec force détails. Ici, comme je l'ai dit, j'aurais aimé que ça aille un peu plus loin et que certains points soient plus développés, c'est mon seul reproche. Au dessin en plus, un de mes dessinateurs fétiches, je ne pouvais encore plus qu'apprécier ; Stalner qui est familier des récits historiques, réussit des pages superbes, avec une ambiance crépusculaire, une atmosphère trouble qui sont bien rendues par ses cadrages larges et des personnages aux faciès rustiques. Ses décors sont magnifiques : sa représentation du gibet de Montfaucon au début est fantastique, elle est conforme aux gravures que je connais et que l'on peut trouver facilement sur internet ; ses vues du château de Nantes, du château de Loches et de plusieurs décors intérieurs sont d'une superbe tonalité médiévale qui donne indéniablement une identité très forte à cette Bd. D'autre part, il embellit les femmes car si Anne de Beaujeu n'avait pas un physique aussi disgrâcieux que celui de sa soeur Jeanne, elle n'était pas non plus une Vénus, de même que Anne de Bretagne était petite et menue, et d'un physique assez quelconque, ici elle est une bien jolie enfant ; quant à Jeanne la Boîteuse, c'est presque un canon. Mais on ne peut pas en vouloir à Stalner, son crayon a toujours été généreux. Voila donc un diptyque de très belle tenue, bien élaboré sur le plan graphique et scénaristique, que l'on peut aisément coupler à la Bd Valois dont elle constitue un peu une sorte de prequel, car dans Valois, on suit le règne de Charles VIII et son aventure italienne. Au début de chaque album, une galerie de portraits est utile pour reconnaitre les personnages, et à la fin de chaque album, une chronologie permet de suivre le déroulement historique.

01/02/2023 (modifier)
Couverture de la série L'Université des Chèvres
L'Université des Chèvres

C'est toujours avec gourmandise que j'ouvre un nouvel opus de Lax. Christian Lacroix n'est jamais meilleur que lorsque la route s'élève. L'auteur nous propose donc un voyage à travers les époques et les continents dans les hautes cimes et les gouffres y attenants. Ces hauteurs ou bassesses sont autant géographiques qu'intellectuelles. On retrouve un graphisme très réussi qui rappelle celui proposé dans Une maternité rouge. Les grands espaces montagneux des Alpes, de l'Arizona ou de l'Afghanistan sont rendus avec des précisions et des couleurs qui les singularisent d'une façon remarquable. Cette singularité est amplifiée par les dessins architecturaux des édifices qui peuplent ces régions. Villages savoyard, Hopis ou Pachtouns nous accueillent avec plus ou moins d'hospitalité mais nous mettent des étoiles pleins les yeux. La mise en couleur où les ocres jaunes dominent souligne la beauté des grandes planches aux mille détails. Pour faire bref, je me suis régalé avec le graphisme de Lax mais c'est devenu la norme. Je suis un peu plus critique sur le traitement scénaristique de cette saga familiale. J'ai beaucoup aimé les parties alpestres et hopis du récit. J'ai découvert avec intérêt le travail passionné de ces instituteurs itinérants porteurs de deux ou trois plumes d'oie pour tout galon. Ensuite Lax rappelle avec justesse et indignation le rôle qu'ont pu avoir les écoles-prisons au temps de la colonisation. Par contre je me démarque de la ligne de l'auteur sur la partie Love Story un peu bisounours et très partisane d'Arizona Flores. Au delà de l'aspect improbable d'envoyer une jeune journaliste sans expérience du pays avec un tel fixer, c'est le parallèle entre le régime Taliban et l'Administration Trump que je trouve inappropriée. De plus Lax, à mon sens, déplace la problématique de la liberté d'enseigner et d'apprendre (propre aux Talibans ou aux peuples colonisés) vers le débat des ventes d'armes et du second amendement. Je trouve le traitement du sujet par Lax vraiment partial. En effet Columbine (1999-Clinton) ou Sandy Hook (2012-Obama) n'ont jamais remis en cause sérieusement le second amendement. Je trouve que l'équilibre bancal du scénario entre ces deux problématiques différentes nous amène à une fin vraiment bâclée et presque hors sujet. Malgré mes réserves j'ai trouvé la lecture plaisante. Elle amène à la réflexion voire à la contradiction comme c'est souvent le cas chez Lax. On est bien au coeur du sujet de la liberté acquise grâce aux livres et c'est bien comme cela.

01/02/2023 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Chroniques de Jérusalem
Chroniques de Jérusalem

La meilleure des "Chroniques" de Guy Delisle ? Si l'on en croit BDtheque, oui (à quasi égalité avec Pyongyang). En tout cas, un très très bon cru. Plus aboutie que Shenzhen et Pyongyang au niveau du dessin (le trait est plus mature et plus assuré), et plus intéressante que Chroniques Birmanes, parce qu'on sent que Delisle a été plus intéressé par son séjour à Jérusalem qu'à son séjour birman, "Chroniques de Jérusalem" est une BD passionnante du début à la fin. On retrouve la façon toute particulière de Delisle de décrire tout ce qui l'entoure, avec bienveillance et humour, et, en plus, on rajoute une géopolitique passionnante, et des enjeux passionnants. Delisle arrive très bien à retransmettre son excitation, sa curiosité et les sentiments qu'il vit. On sent qu'il a été dépaysé, qu'il a apprécié l'expérience, et je trouve que c'est aussi ça qui rend la BD très agréable à lire. On est immergés dans la ville, et dans la vie à Jérusalem, toujours à travers notre guide qui cherche, fouine, s'interroge, s'indigne et s'amuse. Les interactions de Delisle avec les autres, dont sa famille, et avec lui même, sont toujours aussi bien vues et percutantes. Par rapport à ses autres chroniques de voyages, je trouve que le contexte géopolitique, et les interactions avec les habitants sont plus nombreuses, en tout cas plus diverses. Et c'est un véritable atout du récit, le contexte géopolitique et démographique est tout à fait passionnant et très bien rendu par Delisle. Le dessin, comme je l'ai dit, est vraiment abouti, et le style qui semble de prime abord assez simple est en fait, bien fouillé et précis. Delisle a ce talent de bien croquer les différentes personnes et leurs expressions de visage, sans forcément en mettre beaucoup. Plus je lis ses BDs, plus je trouve que le dessin est véritablement, à chaque fois, un plus. En plus, il fait partie de ceux qu'on reconnait de suite, avec un style bien particulier, et j'apprécie :).

01/02/2023 (modifier)
Par Yannis
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ginette Kolinka - Récit d'une rescapée d'Auschwitz-Birkenau
Ginette Kolinka - Récit d'une rescapée d'Auschwitz-Birkenau

Des témoignages sur la déportation et les camps il en existe des milliers certains célèbres (Primo Lévi ou Simone Veil) et puis d'autres moins. Personnellement je ne me connaissais pas Ginette Kolinka et son histoire. Certains diront que le sujet est déjà traité et parfois mieux mais sur de telles horreurs chaque pierre est importante pour ne pas oublier ce qu'il est arrivé et c'est la démarche de l'autrice faire que le témoignage survive à celle qui a vécu les camps et qui a déjà un âge canonique. La BD n'épargne rien les conditions d'hygiène déplorables, la violence entre déportés, la mort... On y montre aussi la naïveté de l'héroïne (si on peut l'appeler ainsi) à Drancy et ce qu'elle imagine que son père pensait lui qui semblait plus inquiet, la dureté dont elle fait preuve avec sa famille lorsqu'elle revient et du fait qu'elle est devenue insensible. Les propos sont fort et encore comme le dit Ginette Kolinka ce n'est rien car il est impossible de retranscrire les odeurs, le bruits, les larmes ou les cris. Graphiquement nous avons un noir et blanc assez intense avec des choix bien définis comme le fait que seul les déportés ont un visage. C'est un dessin "simple" très lisible mais qui permet tout de même aux émotions de ressortir et de surgir. Une lecture très intéressante et des témoignages qui sont toujours aussi marquants.

01/02/2023 (modifier)
Par Benjie
Note: 4/5
Couverture de la série Brigade Verhoeven
Brigade Verhoeven

Voilà une bonne série avec un tome 1 bien construit, bien rythmé et une enquête qui tient le lecteur en haleine. Partant tranquille dans le tome 2, je ne m’attendais pas du tout au retournement tragique de situation qui pourrait bien changer radicalement le fonctionnement de la brigade (j’essaie de ne pas spolier !) Le tome 3, avec son intrigue plutôt bien ficelée a malheureusement émoussé un peu mon emballement de départ. Ce n’est pas tant l’intrigue que j’ai trouvée moins palpitante que les acteurs de la brigade qui semblent avoir un peu perdu de leur éclat, comme si l’auteur s’était arrêté d’approfondir ses personnages. Cela dit, cette série est réussie. Son dessin clair et dynamique sert parfaitement le récit. J’ai passé un très bon moment de lecture et j’attends la suite.

01/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Templiers
Templiers

Dans le genre aventures historiques, cette série est vraiment bien fichue. Mon seul bémol pourrait concerner le dessin, mais c’est affaire de goût, car il est quand même fluide et pas si désagréable que ça. Pour le reste, l’intrigue est vraiment bien fichue. Elle intègre très bien la destruction de l’ordre du Temple par le roi Philippe le Bel et son sbire Nogaret (tout est documenté, et les quelques libertés prises avec l’Histoire passent très bien). Mais, surtout, tout cet aspect n’est en fait qu’un excellent décor, un réservoir de « mises sous tension » qui dynamisent l’intrigue elle-même, qui s'apparente en fait à la préparation et à la réalisation d’un casse, dans le Paris du début du XIIIème siècle. Sur plus de 470 pages (j’ai lu la série dans l’intégrale), on ne s’ennuie jamais, les dialogues sont bien menés, et les différents personnages sont vraiment complémentaires, on prend le temps de découvrir leur personnalité. Une histoire d’amour – plus ou moins contrariée – et bien sûr une piste pour chercher (et pas forcément trouver !) le fameux « trésor des Templiers », voilà ce que nous offre aussi cette histoire, que j’ai eu plaisir à lire.

01/02/2023 (modifier)