Les derniers avis (31421 avis)

Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Spirale
Spirale

Un ami m'a prêté l'intégrale de cette série que j'ai pu dévorer en une journée, et franchement c'est génial ! Je suis sous le charme de cette BD qui allie des graphismes prenants, une histoire mystérieuse et un sous-texte engagé. C'est le genre de lecture dont on ressort avec une respiration courte et qui nécessitent de "sortir" de cette histoire, prenante et surtout angoissante. C'est un véritable sentiment d'angoisse qui m'a saisit à la lecture, avec une plongée progressive dans l'horreur. L'auteur utilise surtout des morceaux de body-horror, des déformations et des transformations, mais il sait jouer finement avec et donne lieu à des scènes réellement horribles. Je suis surpris de la tournure qu'il arrive à trouver parfois, donnant lieu à des images marquantes. La spirale est au centre de l’œuvre mais la composition qu'il trouve est réellement novatrice. Sur ce dessin qui plonge dans les profondeurs de l'horreur, le scénario semble parfois un peu "léger" (mais toujours grave). Ce sont surtout des petites histoires indépendantes et déconnectées, qui ne semblent n'avoir qu'un seul lien, celui de la spirale. Progressivement, cependant, les différentes pièces du puzzle s'ajoutent les unes aux autres et finissent par dresser la carte d'ensemble. Le final est en demi-teinte, sans grandiose et révélation fabuleuse, mais en même temps il conclut parfaitement l'histoire et offre surtout une clé de compréhension de tout l'ensemble. Et c'est parfaitement bien géré, car tout du long il est assez évident que la spirale n'est jamais utilisée de manière simpliste. Il y a là un message sous-jacent, parfois très clair, qui est présent à chaque histoire. Que la spirale parle de notre addiction à l'attention des autres, qu'elle nous parle de la déconnexion qu'on peut avoir de la réalité lorsqu'une passion s'empare de nous, ou simplement qu'elle nous parle de l'envie que l'on puisse avoir pour d'autres, l'ensemble des histoires parle de tout les travers humains qui sont mis en lumière et progressivement dévoilés. La spirale devient le fantastique qui permets d'exploiter le réel, et qui y parvient très bien. L'édition que j'ai lue comporte une post-face d'un ex-ministre japonais (quand même !) qui explique à sa façon le ressenti de l’œuvre. Je ne sais pas si sa lecture est la bonne, mais qu'est-ce qu'elle colle bien à l'idée ! Pour lui, le manga parle avant tout du capitalisme et de la désillusion pour la population japonaise de ses mirages, à l'orée des années 2000, lorsque crises et faillites s'accumulent. La lecture me semble assez juste, tout dans le manga semble avoir un lien avec l'exploitation de l'humain et de ses pires aspects, compulsif, égoïste, égocentrique, malveillant. A l'inverse, les personnages principaux qui parviennent à échapper à bon nombre de malédictions s'en sortent dans l'entraide, en s'aimant et en restant attentionnés les uns envers les autres. C'est une idée que j'aime beaucoup et qui fait plaisir à voir. En résumé, ce manga est prenant, parfaitement bon dans le genre de l'horreur, avec des images fortes qui restent dans la tête, et surtout porteur d'un message qui est à la fois subtil, mais aussi assez perceptible tout au long de l’œuvre. C'est le genre de lecture étonnante que je recommande, pour peu que vous arriviez à dormir après l'avoir lu. C'est marquant, de plusieurs façons.

03/02/2023 (modifier)
Par Ju
Note: 4/5
Couverture de la série Dans la combi de Thomas Pesquet
Dans la combi de Thomas Pesquet

Mazette, comme le temps passe vite. Quand cette bd est sortie, j'ai vite été intéressé et je me suis mis en tête de la trouver ou, en tout cas de la lire. Et je croyais que j'avais été assez efficace, et ben en fait non. Elle est sortie il y a 5 ans en fait, et je l'ai lu à peu près 4 ans après sa sortie (j'ai un peu moins de retard dans mon postage d'avis que dans mes lectures). Marion Montaigne, qui se fait sa spécialité de la vulgarisation scientifique en bd, nous conte ici la folle aventure de l'astronaute Thomas Pesquet, de sa sélection en tant qu'astronaute au retour de son premier séjour au sein de la station spatiale internationale. J'adore la narration de Marion Montaigne. Vraiment, quel talent je trouve. C'est toujours clair, mais jamais barbant et toujours drôle. Comme dans Tu mourras moins bête, il y avait quand même un potentiel d'ennui assez fort, et au final pas du tout. Ma lecture a été très agréable du début à la fin. On sent que Thomas Pesquet est passionné, et Marion Montaigne ultra intéressée par ce qu'il lui raconte, et c'est, du coup, vraiment très super. Le métier des astronautes, même si on reste évidemment grandement en surface, nous est bien expliqué, les compétences qu'ils ont du appréhender, les missions qu'ils doivent accomplir, et l'aventure avec toutes les préparations aux missions, les formations et, au final, la mission elle même. Il y a beaucoup d'humour, notamment dans les discussions aves les astronautes russes qui m'ont beaucoup fait rire. Le dessin et le choix de la calligraphie des cases n'y sont pas étrangers. Les personnages de Montaigne sont toujours assez marrants et expressifs, malgré le simplisme apparent du trait qui, il est vrai, a énormément pris en maturité par rapport aux premiers dessins de Tu mourras moins bête qui a fait connaitre l'autrice. L'équilibre entre humour et apprentissage est parfait, et la BD est donc passionnante à lire. Cependant, quelque chose m'a fait tiquer, je ne sais pas si ça me gène vraiment mais je l'ai relevé. Il n'y a aucun commentaire sur l'impact environnemental et écologique qui, pour le coup, a l'air assez costaud. J'aurais bien aimé avoir quelques planches à ce sujet, ou au moins l'ébauche d'une discussion. Peut-être n'aurais-je pas noté cela si j'avais lu la BD à sa sortie en 2017, le sujet me semblant plus prégnant aujourd'hui.

03/02/2023 (modifier)
Par Liam
Note: 4/5
Couverture de la série 47 Cordes
47 Cordes

Une excellente découverte qui ne dépasse jamais les limites du ridicule ou de l'absurde. Une inspiration de l'imaginaire intéressante et des personnages glauques à souhait qui m'ont parfois rappelé ceux de Sandman. Ne manquait plus que la musique pour accompagner ces illustrations lyriques ! Hâte de découvrir le tome 2 mais à la fois moins hâte de voir s'achever cette histoire !

02/02/2023 (modifier)
Par Yannis
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Simone
Simone

Après Irena, Morvan et Evrard recompose leur duo pour raconter l'histoire de Simone Lagrange. La jeune fille entre en résistance très jeune (13 ans) et supportera la torture de la main de Klaus Barbie. 30 ans plus tard elle fera partie de ceux qui le confondront. Pour ceux qui ont apprécié la première œuvre des deux auteurs vous retrouverez les qualités de celle-ci dans "Simone". On suit donc l'histoire de la jeune fille et de la mère de famille qu'elle est devenue en alternant les deux histoires. Pour la première on nous raconte la guerre et les transformations qu'elle a engendré comme par exemple l'institutrice dont l'antisémitisme ressort avec l'Occupation alors qu'elle semblait proche de la famille de Simone (qui est juive). L'évolution des comportements est bien abordée même si on pourrait la trouver un peu extrême dans le traitement parfois mais nous sommes plus sur des grands traits de personnalité et des archétypes. Pour le présent (les années 70) on voit bien le débat intérieur de Simone symbolisé par ce personnage vert et à l'air méchant écho de son passé. Elle hésite, ne veut pas revivre l'enfer même en souvenir même si rattraper son tortionnaire et amener la Justice à le juger la pousse à réfléchir. Le dessin jeunesse allège le propos notamment avec des petites touches d'humour mais la BD reste quand même à réserver à un public averti et crée un décalage entre l'illustration et la gravité des propos. Une BD racontant le destin doublement bouleversé d'une jeune fille puis plus tard d'une mère de famille à lire.

02/02/2023 (MAJ le 02/02/2023) (modifier)
Couverture de la série Opération Copperhead
Opération Copperhead

J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à lire cette série. Comme de nombreux lecteurs j'ai découvert une foule de détails historiques concernant David Niven et Peter Ustinov, des acteurs que j'aime beaucoup. Après recherches je me suis aperçu que l'ensemble des éléments introduits dans le récit de Jean Harambat étaient véridiques : Niven comme Lieutenant-colonel, le débarquement, Monty, la rencontre rocambolesque avec Ustinov dont le père Jona travaillait pour les services secrets britanniques ! Le scénario exhume une histoire oubliée où la vérité dépasse de loin la fiction. Contrairement aux autres aviseurs, j'ai bien aimé les encarts biographiques qui nous rappellent à la réalité tellement cela semble incroyable. Par dessus tout, je trouve que la prouesse de l'auteur est de nous fournir des dialogues et une gestuelle qui conviennent parfaitement à ce que nous avons admiré dans les jeux d'acteurs de Niven et Ustinov. J'adore cet humour pince-sans-rire so British que véhicule Niven à la fois dans son parler et dans son élégance gestuelle. Dans une sorte de farce inimaginable, telle une scénariste loufoque, l'Histoire dans un moment très sombre nous propose un couple d'acteurs plutôt comiques que rien ne devait réunir à cet instant sauf l'esprit imaginatif d'un officier de l'IS. Evidemment les dialogues sont fictifs mais je les trouve d'un excellent niveau, jubilatoires et d'une élégance supérieure. Le graphisme est un peu "rigide" à mon goût et manque de rondeur. Mais cela me rappelle les premiers dessins animés de la Panthère rose. J'y trouve un petit effet marionnettes où Niven et Ustinov dirigés par des éléments qui les dépassent, gardent leur profonde humanité. Une excellent lecture pour les amoureux cinéphiles de ces magnifiques acteurs et pour les autres.

02/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Arcanes de la Maison Fleury
Les Arcanes de la Maison Fleury

J'ai attendu plus d'une heure au stand Tabou à Angoulême cette année, mais ça valait le coup car Gabriele Di Caro m'a fait un joli dessin ; ce gars est très doué, et je peux vous dire que la pile d'albums qui était à côté de lui le prouve. Il est tellement sollicité que les gens laissent leurs albums à dédicacer et les récupèrent samedi ou dimanche, mais heureusement, ceux qui restent sur le stand passent avant, et je comprends pourquoi c'est si long parce que Di Caro est un dessinateur très appliqué, ses dédicaces durent environ 30 à 35 mn chacune. Tout ça pour dire que j'ai acheté les 3 albums de cette série qui forment un cycle complet. Voir une telle qualité sur une Bd érotique fait vraiment plaisir, ça la sort du ghetto un peu honteux dans lequel certains esprits frileux la remisent, mais faut dire que l'éditeur Tabou est devenu une référence de qualité dans ce domaine. Et ici, je ne regrette pas ma lecture, au contraire. L'histoire est dense, épaisse, très élaborée, voire même assez compliquée car jusqu'à la fin, on ne sait pas trop où l'auteur nous emmène ; la profusion de textes laisse pantois, d'ailleurs les dialogues sont envahissants et certains hors-textes carrément redondants (ils auraient pu parfois être évités pour alléger un peu l'ensemble), tout ceci est très inhabituel pour une Bd érotique, la qualité littéraire de certains passages jette le trouble et détone par rapport aux scènes de sexe. D'autre part, Di Caro se perd un peu par endroits avec des séquences sans trop d'intérêt. Sinon, il s'agit d'une enquête policière, et sous ce prétexte d'enquête qui sert de fil rouge, on suit une sorte de réécriture des crimes de Jack l'Eventreur, avec des meurtres horribles de femmes. Parfois, on sent que Di Caro succombe à la fureur sexuelle parce qu'il glisse des scènes très torrides sans transition, entre 2 interrogations policières ou des détails sordides, cette alternance surprend. Le fait de situer les 3/4 de l'action dans un bordel est évidemment un alibi très pratique, surtout quand l'un des clients habitués joue un rôle plus que trouble dans cette histoire. En fait, j'ai trouvé le dosage entre l'aspect sérieux de l'enquête, les doutes qui s'insinuent et la partie torride fort bien agencé. Il est clair que quand on est un lecteur homme surtout, on ne peut que se laisser aller à s'encanailler avec ces délicieuses pensionnaires de la maison Fleury (dont la patronne n'est pas la dernière à aimer la fesse). Di Caro excelle dans un dessin très réaliste et surtout très soigné ; il dessine les femmes nues avec un tel talent que ça vous fout des frissons. Sur le stand Tabou, Cosimo Ferri traduisait de l'italien les quelques questions qu'on se posait pendant les dédicaces : une planche lui prend à peu près 3 à 4 jours, et ça ne m'étonne pas, Di Caro est un maniaque du détail. Il donne à ses femmes des formes très opulentes, il est très généreux sur les hanches, les fessiers et les poitrines, c'est un véritable festival, mais d'un très grand soin, ce qui confère à cette Bd un statut particulier dans le domaine de la BD érotique. D'autre part, la restitution très soignée de cette fin de XIXème siècle londonien, avec la gouaille du petit peuple, les rues mal éclairées, les rades douteux où abondent les putains de bas étage et les saoulins invétérés, mais aussi les beaux costumes de l'aristocratie anglaise et la lingerie affriolante des pensionnaires de chez Fleury sont aussi bien restitués, c'est remarquable pour Di Caro de livrer un tel mix d'enquête policière sordide, de séquences torrides, de légendes urbaines, de secte secrète aux moeurs dépravées, de peinture sociétale, de caractères machistes dans une société encore dominée par des hommes puissants ; tout ceci constitue une sorte de tour de force pour un auteur qu'il va falloir suivre de près pour son talent à la fois scénaristique et surtout graphique.

02/02/2023 (modifier)
Par Titanick
Note: 4/5
Couverture de la série Le Cid
Le Cid

Plutôt éloignée de la version théâtrale de Corneille, une approche plus historique de l’épopée de Rodrigo Diaz de Vivar dans cette Espagne partagée en royaumes chrétiens et maures où les alliances (et les trahisons) se font et se défont. J’avoue que je connais mal le parcours de ce personnage et que j’ai dû consulter un peu les encyclopédies en ligne pour m’en faire une idée plus précise pendant ma lecture. Et puis frustrée je suis, car je n’ai eu accès qu’à l’édition qui regroupe deux tomes seulement sur quatre. Mais ma lecture fut vraiment intéressante, le récit nous plonge bien dans cette ambiance épique de serments, de trahisons, de bravoure et de chevalerie. J’ai trouvé la première partie un peu « anecdotique », centrée sur un fait d’armes (sans doute fictif) mais elle campe bien l’atmosphère et les personnages de Rodrigue et de Don Sancho. La seconde partie de mon volume est celle que j’ai préférée. On y suit les cercles de pouvoir et les luttes fratricides pour la future succession aux trônes de Castille et d’Aragon. C’est certainement la partie qui s’approche le plus des faits historiques et… comme je l’ai dit, c’est vraiment dommage que l’éditeur n’ait pas fait suivre d’une seconde intégrale regroupant les deux tomes suivants. J’aime beaucoup aussi l’ambiance retranscrite par la partie graphique. On plonge dans cet univers grâce à ce dessin fourmillant de détails dans les décors, avec des couleurs chatoyantes, parfois saturées mais on en prend plein la vue. Il me reste donc à dégoter l’édition de l’intégrale des quatre tomes pour enfin lire la suite...

02/02/2023 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
Couverture de la série Les Beaux Étés
Les Beaux Étés

J’ai suffisamment lu de tomes des « Beaux étés » pour vous avouer que j’ai passé à chaque fois une excellente lecture en compagnie de cette famille belge, les Faldérault, qui part régulièrement en vacances (une histoire complète par album). Ici, point de drames morbides ou de péripéties bizarroïdes, les lecteurs sont invités à suivre comme installés dans un fauteuil relax en sirotant une bonne boisson bien fraîche en période estivale les départs vers le lieu de vacance, à découvrir comment les Faldérault vivent leurs journées et les retours à domicile ; et ce, selon des époques différentes. On pourrait croire que ces récits sont monotones mais non, car les auteurs ont su nous présenter des histoires suffisamment variées entre chaque tome, parce qu’ils les ont truffés d’anecdotes souvent gentilles, parfois truculentes, jamais vulgaires… Bref, c’est à chaque fois un délice de suivre leurs « aventures » d’autant plus comme les vacances se déroulent dans des périodes différentes, on y découvre donc également les mœurs de l’époque. Et puis, on ne peut pas nier que Zidrou soit un excellent dialoguiste avec son emploi de jeux de mots succulents, de commentaires d’enfants d’une naïveté et d’une justesse qui vous feront à minima sourire ! Le dessin de Jordi Lafebre ? Je l’adore tout simplement : il sait rendre ses personnages attachants et expressifs sans que ça tombe dans de la caricature pure et dure. Ses différents protagonistes sont très facilement identifiables au premier coup d’œil, ça reste constamment très lisible. La mise en page est agréable car suffisamment aérée. La mise en couleurs est plaisante avec l’emploi de tons pastels… Du très bon boulot ! Quand j’ouvre un tome des « Beaux été », je suis sûr de passer un excellent moment de lecture. A chaque fois, je passe un moment convivial et de détente à suivre les péripéties de Faldérault, et songe avec nostalgie à mes vacances passées et également avec impatience à mes prochaines !

02/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Un Amour de Marmelade
Un Amour de Marmelade

Je commence par les quelques bémols qui auraient pu me rendre plus sévère dans ma notation. D’abord un dessin inégal et peut-être un peu trop simple ? Ensuite une intrigue qui manque sans doute d’une certaine profondeur, d’un peu plus de densité. Oui, mais voilà, j’ai vraiment beaucoup aimé cette lecture, et vais donc tenir surtout compte des points positifs. Commençons par le dessin. S’il est inégal, il est quand même séduisant, original, et j’ai surtout bien aimé la colorisation. Supiot est un auteur qui sait varier son style graphique, mais qui produit souvent des choses très agréables à l’œil – comme c’est le cas ici. Ensuite l’histoire. Certes un peu trop légère. Mais elle se laisse lire. Elle est surtout bonifiée par l’emballage graphique déjà évoqué. Mais aussi par tout l’univers développé par Supiot. Qui brasse pas mal d’influences : les romans feuilletons du début du XXème siècle (comme Fantomas), Blanche Noyant fait forcément penser à Irma Vep, et le Paris hybride de Supiot (qui mêle aspects futuristes et d’autres plus rétro – mélange que j’ai fort apprécié) a des airs expressionnistes du « Metropolis » de Fritz Lang. Un super méchant machiavélique, un homme tentant de défendre son innocence (et qui va aller de surprise en surprise) : on a là de l’aventure, du polar, de la SF, le tout s’imbriquant très bien. Supiot réussit même à glisser d’autres clins d’œil presque humoristiques, lorsque plusieurs scènes singent de célèbres tableaux impressionnistes (les dialogues qui occupent ces cases jouent aussi sur ce clin d’œil). Bref, je trouve que Supiot a parfaitement mis en valeur un matériau de base pas forcément extraordinaire. Note réelle 3,5/5.

02/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Et à la fin, ils meurent
Et à la fin, ils meurent

Que voilà un excellent documentaire sur un sujet qui, de prime abord, n’était pas de nature à me charmer (même si j’ai tendance à être bon prince). Sauf que ! Sauf que Lou Lubie nous livre ici une œuvre débordante d’humour sans pourtant jamais cesser d’être instructive. Entre histoire de l’évolution des contes à travers les âges, explication des systèmes narratifs, analyse de la structure des contes et illustration de contes à titre d’exemples, on pourrait craindre de s’ennuyer quelque peu. Et pourtant, je me suis poilé tout du long ! L’ironie est omniprésente au travers d’interventions décalées délivrées de manière totalement décomplexée. C’est jubilatoire ! Le dessin est parfaitement adéquat pour ce type de sujet et de ton. C’est facile à lire et expressif. Même si je pense que c’est le genre de livre qu’il faut lire à petite dose (j’ai étalé ma lecture sur plusieurs jours), je vous en conseille vivement la lecture (et j’en profite pour remercier Tomdelapampa qui a attiré mon attention sur le sujet). Vraiment franchement et vachement bien !

02/02/2023 (modifier)