Les derniers avis (31425 avis)

Couverture de la série Templiers
Templiers

Dans le genre aventures historiques, cette série est vraiment bien fichue. Mon seul bémol pourrait concerner le dessin, mais c’est affaire de goût, car il est quand même fluide et pas si désagréable que ça. Pour le reste, l’intrigue est vraiment bien fichue. Elle intègre très bien la destruction de l’ordre du Temple par le roi Philippe le Bel et son sbire Nogaret (tout est documenté, et les quelques libertés prises avec l’Histoire passent très bien). Mais, surtout, tout cet aspect n’est en fait qu’un excellent décor, un réservoir de « mises sous tension » qui dynamisent l’intrigue elle-même, qui s'apparente en fait à la préparation et à la réalisation d’un casse, dans le Paris du début du XIIIème siècle. Sur plus de 470 pages (j’ai lu la série dans l’intégrale), on ne s’ennuie jamais, les dialogues sont bien menés, et les différents personnages sont vraiment complémentaires, on prend le temps de découvrir leur personnalité. Une histoire d’amour – plus ou moins contrariée – et bien sûr une piste pour chercher (et pas forcément trouver !) le fameux « trésor des Templiers », voilà ce que nous offre aussi cette histoire, que j’ai eu plaisir à lire.

01/02/2023 (modifier)
Couverture de la série Coming In
Coming In

C'est l'adaptation du podcast "Coming in" d'Elodie Font sur Arte Radio, par elle-même. C'est plein de sincérité et Elodie raconte tout ses questionnements autour de sa sexualité. Je ne soupçonnais pas que ça puisse être si difficile de réaliser son homosexualité, d'où l'intérêt de ce roman graphique (pour reprendre ses termes). C'est vrai qu'on entend souvent parler de coming out, mais réaliser soi-même sa sexualité est sans doute plus important que d'en parler aux autres. Dans une société majoritairement hétérosexuelle, certains se retrouvent parfois dans une relation hétéro sans le vouloir, c'est un peu le parcours d'Elodie dans son adolescence. J'ai vraiment appris des choses sur l'évolution de la sexualité. Par exemple, Elodie attribue d'abord le malaise qu'elle a avec un homme à des raisons extérieures, la fatigue, déprime etc. Elle parle aussi d'une longue période de dépression dans lequel elle a ressenti le besoin de faire le deuil de son hétérosexualité, c'est des choses qu'on ne peut pas connaître en tant qu'hétéro sans lire des témoignages comme ceux d'Elodie. Ici, vous n'entendrez pas parler d'activisme, de manifestations, et franchement ça fait du bien. Elodie parle même du "lobby LGBTI", une formulation qui m'intrigue, mais je pense qu'elle exprime son souhait d'être homo sans pour autant être obligée de faire partie d'un mouvement militant. Après tout, c'est d'abord des émotions humaines, avant d'être un mouvement politique. Carole Maurel trouve des scènes très imagées pour souligner les difficultés d'Elodie, on voit par exemple un combat de boxe entre ses deux sexualités, ou un labyrinthe entre elle et son potentiel enfant issue de PMA. Je recommande !

31/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Culte de Mars
Le Culte de Mars

Rien de vraiment innovant ou original avec ce récit post-apocalypse, ce n’est pas sans menu défauts, mais le traitement du sujet par l’autrice m’a vraiment bien plu. Je comprends les petits points négatifs relevés par mes camarades, une histoire sans réelle tension, il ne faut pas trop se poser de questions sur la perte du savoir et le laps de temps depuis l’exode sur Mars, un propos un peu naïf parfois … mais à mes yeux assez secondaire face aux points positifs et mon plaisir de lecture. Beaucoup d’ingrédients réussis, même si peu crédible j’ai bien aimé notre duo de héros, découvrir cette vie sur Terre et la construction du récit, fortement aidé en ça par la mise en page. Je suis tombé sous le charme, l’autrice possède un trait un peu gras mais je trouve le rendu subtil et raffiné, ça m’a fait pensé à du Ruben Pellejero. Le tout est d’une fluidité exemplaire. Dommage que ça manque de planches flamboyantes comme celle dans le centre commercial. Je découvre Mobidic avec cet album et je vais regarder ses autres productions, une autrice complète de grands talents. 3,5

31/01/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Les Assiégés
Les Assiégés

3.5 Un bon polar très noir qui va faire plaisir aux fans de ce genre. J'avoue toutefois qu'il m'a fallu un peu de temps pour trouver ce récit extraordinaire. Je trouvais que cela se lisait bien, mais qu'il y avait rien de vraiment mémorable en dehors de la personnalité du peintre fou. Puis ça s'emballe dans le derniers tiers et là j'ai été captivé jusqu'à la fin qui m'a d'ailleurs surpris. Lorsque les différentes intrigues se croisent enfin, j'ai réalisé à quel point ce scénario se passant à différentes époques était parfaitement maitrisé. On fait des allers-retours dans le temps sans que ça deviennent inutilement compliqué à suivre et tout s’emboite facilement. Le dessin est excellent, à la fois expressif et dynamique. Les couleurs sombres sont bien choisies et vont à merveille avec ce type de récit.

31/01/2023 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ed Gein - Autopsie d'un tueur en série
Ed Gein - Autopsie d'un tueur en série

Encore un excellent album que m'a fait découvrir ce merveilleux site ! Je suis amateur de récits de type 'true crime' alors il fallait absolument que je lise cette biographie d'Ed Gein. Je connaissais déjà les grandes lignes de la vie de Gein, le premier tueur en série américain qui a marqué l'imaginaire des États-Unis du 20ème siècle (avant il y avait eu au siècle précédent H. H. Holmes et son hôtel) et qui a inspiré plusieurs œuvres de fiction. On va donc suivre Gein de son enfance jusqu'à sa mort. C'est du travail bien fait, les auteurs montrent comment une enfance difficile a pu transformer Gein en nécrophile dangereux. J'aime bien comment ils ne font que montrer les faits sans prendre de jugement moral ou tomber dans du voyeurisme grossier. Ah oui aussi les crimes sont vraiment dégueulasses et il faut pas avoir le cœur léger lorsqu'on lit cet album. La narration est fluide, ce qui fait que ce gros album se lit sans problème. J'ai adoré le dessin. C'est dans un style réaliste, mais avec un coté un peu caricatural qui rappelle les dessinateurs de la grande époque d'EC comics (et dont les auteurs sont fans comme le montrent leurs notes à la fin de l'album). J'aime bien, je trouve ça mieux que le style hyperréaliste et froid qu'on voit dans plein de comics modernes.

31/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Le Monde sans fin
Le Monde sans fin

On ne présente plus cet album de Jean-Marc Jancovici et Christophe Blain, véritable best-seller qui s'est hissé en tête des ventes de livres en 2022. À mon sens, ce succès est amplement mérité, et témoigne que de nombreuses personnes s'intéressent au sujet du dérèglement climatique. La première partie de l'album, qui expose la manière dont nous sommes devenus dépendants du pétrole, est édifiante. Les chiffres m'ont donné le vertige, et même si j'avais déjà conscience que notre mode de vie occidental était excessivement énergivore, je ne mesurais pas la quantité d'énergie que le moindre de nos actes quotidiens peut nécessiter. Le propos, qui se base principalement sur des faits scientifiques, est extrêmement critique envers nos décideurs qui refusent de renoncer à la sacro-sainte croissance. Arrivée à la moitié de l'album, j'étais plutôt déprimée, Jancovici semblant démontrer que toute solution visant à endiguer le problème du dérèglement climatique est illusoire. Heureusement, la dernière partie se veut un peu plus optimiste, proposant des solutions, dont la principale est, selon Jancovici, le recours à l'énergie nucléaire. Je n'ai jamais réussi à me faire un avis sur le sujet, et en tant que profane, je me vois mal réfuter les arguments d'un polytechnicien qui en sait infiniment plus que moi. Ses explications m'ont paru convaincantes, et répondre pertinemment aux principaux arguments des anti-nucléaires. Ceci étant, j'ai trouvé gênant que ce plaidoyer pro-nucléaire ne soit aucunement nuancé, alors même que dans le reste de l'album Jean-Marc Jancovici garde toujours un esprit critique, notamment concernant les énergies renouvelables. Qu'il soit convaincu que l'énergie nucléaire représente la meilleure solution face aux défis climatiques et énergétiques de notre siècle je le conçois, mais aucune solution n'étant parfaite il aurait été intéressant de ne pas éluder les limites et les défauts de l'énergie nucléaire. Quoiqu'il en soit, cet album, bien raconté et mis en images par Christophe Blain est très instructif, et apporte un éclairage intéressant sur les problématiques engendrées par nos modes de vie. L'accumulation de chiffres et d'explications en font un album très dense, et bien que l'exposé soit relativement clair, il faudrait sûrement plusieurs lectures pour en retenir l'essentiel.

30/01/2023 (modifier)
Couverture de la série La Horde du contrevent
La Horde du contrevent

Je découvre le travail de Damasio avec cette adaptation d’Hénninot. Les 2 auteurs fournissent un boulot d’enfer !! Ça fait longtemps que je ne me suis pas laissé porté par un univers aussi original. Je me jette sur chaque nouveautés et attends la suite avec impatience. Le monde créé est juste fabuleux avec cette histoire de vent, de horde … et bien sur leur quête, j’ai adoré m’y perdre et découvrir les différents peuples, régions … un récit toujours sous tension. La mise en page l’est tout autant, j’aime beaucoup le style fin du dessinateur. Mais là où c’est la grosse ovation de ma part, c’est sur la qualité de transposition du vent sur le médium, quelle maestria graphique. Une série puissante et d’une belle envergure.

30/01/2023 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Choeur des femmes
Le Choeur des femmes

Emprunté par hasard dans le rayon bd d’une des bibliothèques universitaires de ma ville, ce livre a su me toucher positivement et fortement. « Le Chœur des femmes » raconte l’intégration d’une stagiaire nommée Jean Atwood au sein d’un service de gynécologie. Cette bande dessinée pourrait être scindée en deux principaux thématiques : la découverte des principes de la gynécologie et la vie de Jean Atwood. Je n’étais pas particulièrement enthousiaste à découvrir les dessous de cette spécialité médico-chirurgicale… Après lecture, j’en ressors complétement transfiguré car ce récit m’a carrément intéressé et passionné. En effet, je ne pensais pas que la physiologie de l’organe féminin soit à ce point complexe et sensible. Ce livre regorge tellement d’informations à ce sujet que cela ne m’étonne guère qu’il ait été mis à la disposition des étudiants en médecine. Et surtout, ce que je retiens le plus dans cette bande dessinée, c’est la détermination des auteurs à lutter contre la violence faite aux femmes au nom de la médecine parce qu’elles ont la réputation d’être trop « chochottes » face aux opérations dont certains docteurs ne se soucient guère du ressentiment de leurs patientes. Ce volet est particulièrement développé à travers la personnalité de Karma (drôle de nom, n’est-ce pas ?), un médecin dont ses méthodes et ses réflexions s’avèrent déroutantes au premier abord mais qui, au final, sont d’une redoutable efficacité. Quand on sait que cette bande dessinée est une adaptation d’un roman de Martin Winckler, on se dit que tout cela n’est qu’une fiction et que c’est trop beau pour qu’on y croie : ce n’est pas faux au vu des nombreux évènements un peu trop téléphonés à mon goût qui concluent ce one-shot, au vu également de la personnalité de Jean Atwood dont on peut deviner que son fort caractère est un (bon) moyen pour le scénariste d’incorporer des scènes humoristiques et dramatiques dans son récit. Mais tout cela marche très bien, c’est plaisant et je ressors de cette lecture marquée par ces deux principaux protagonistes dont leurs échanges sont empreints de bons sens et d’humanisme. J’ai apprécié l’évolution de Jean Atwood dont son tempérament forgé initialement par la virilité des médecins, va se montrer de plus en plus attentive aux aspirations des patientes. La mise en page et le coup de crayon semblent simplistes, c’est de la ligne claire et les couleurs pastelles sont plaisantes à l’œil : le tout forme une bande dessinée très agréable à contempler et d’une lisibilité redoutable. C’est du bel ouvrage pour un récit qui ne demandait rien de plus. Vu le thème abordé, la gynécologie, « Le Chœur des femmes » semble être une bande dessinée qui est uniquement destiné au lectorat féminin… Que nenni ! Messieurs, ayez au moins la curiosité de lire cet album d’une sensibilité et d’une grande richesse d’informations qui a su me captiver jusqu’à son dénouement ! En tout cas, c’est avec un œil différent, un regard beaucoup plus tendre et compréhensif qu’avant sur la gente féminine que je ressors de cette lecture.

30/01/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Le Royal Fondement - L'Histoire vraie de la face cachée du Roi Soleil
Le Royal Fondement - L'Histoire vraie de la face cachée du Roi Soleil

Mêlant la grande Histoire et la petite avec humour et subtilité, Philippe Charlot et Eric Hubsch nous ramène à Versailles au temps de Louis XIV, alors que celui-ci, d'un âge déjà avancé, souffre d'une fistule anale si fameuse qu'elle possède sa propre page Wikipedia. Notre héros, lui, n'est que l'humble fils d'un boucher, désirant devenir barbier et légèrement instruit dans l'art de la médecine qui accompagne à l'époque celui de savoir simplement tailler la barbe. Par un coup du sort, il attirera l'attention favorable du roi qui va le placer en tant que disciple de son chirurgien en chef, ce qui offre dès lors au jeune homme des espoirs à la hauteur de ses nouvelles ambitions sociales. L'intrigue mêle réalité historique, scènes cocasses, un peu de romance et un zeste d'espionnage et de complot. Le dessin d'Eric Hubsch y est soigné, souple et bien adapté à l'aventure humoristique. Il a un côté me rappelant celui de Bruno Duhamel que j'aime beaucoup. Le scénario tient en un unique tome sans se révéler ni trop léger, ni trop dense. Et pourtant il s'y passe pas mal de choses. J'y ai apprécié la vivacité d'esprit du héros, quoiqu'il m'ait un peu déçu à un moment donné quand il commence à prendre trop confiance en lui, avant heureusement de se raviser sagement plus tard. Les dialogues sont plutôt fins et souvent amusants, voire intelligents. Le réalisme historique est appréciable également, notamment dans la justesse avec laquelle les évènements qui sont racontés ici, aussi étonnants soient-ils, restent finalement conformes à la vérité telle qu'elle est connue. Tout n'y est pas parfait toutefois sur le plan historique, le manque d'hygiène à Versailles y étant par exemple exagéré sur certains plans, les pots de chambre jetés par les fenêtres et les déjections n'importe où dans le palais étant certes véridiques au Louvre mais plus vraiment à l'heure du jour à Versailles où des fosses d'aisance et quelques toilettes publiques existaient pour préserver l'hygiène. J'ai pris plaisir à lire cette BD bien dessinée et intelligemment racontée, avec une histoire qui manque certes un petit peu d'envergure mais se révèle intéressante, amusante et bien menée.

29/01/2023 (modifier)
Couverture de la série Saison brune 2.0 (Nos empreintes digitales)
Saison brune 2.0 (Nos empreintes digitales)

Quelques années après Saison brune, Squarzoni remet le couvert. Non pas forcément pour une « mise à jour » (quoi que), mais pour s’attaquer à un autre aspect délétère de nos sociétés, à savoir l’univers numérique. Pour qui s’intéresse à ce sujet et/ou qui comme moi lit régulièrement le Monde diplomatique, il n’y a pas forcément de révélation essentielle. Mais la force de cet ouvrage (comme du précédent évoqué plus haut d’ailleurs), c’est qu’il relie un grand nombre d’informations, de faits, et donne ainsi sens à une réflexion plus globale. Cet univers dématérialisé, présenté comme une alternative aux énergies fossiles, comme la panacée lors des confinements ou comme un moyen de pallier aux suppressions des services publics (et j’oublie bien d’autres choses positives qui lui sont accolées), se révèle en fait mortifère. Car il ne s’agit pas de dématérialiser, mais de rendre invisible une certaine réalité : pollutions, aliénation, tant de choses qui hypothèquent l’avenir en silence, dans l’ombre (il n’est pas de pire aveugle que celui qui ne veut voir il est vrai). Squarzoni ne tombe pas dans le prêchi prêcha, et ne cherche d’ailleurs pas à donner des leçons, à se présenter comme un modèle. La force de son livre tient à ce qu’il « donne à voir », il livre des informations, il les contextualise, et amène donc ceux qui le souhaitent à réfléchir (toutes les données sont sourcées et vérifiables). Cela devrait être le travail des dirigeants politiques, pour informer les citoyens, qui pourraient alors, en tant qu’électeurs, mais aussi en tant que « consommateurs » agir de façon bien plus éclairée. Il est triste que ce ne soit pas le cas (mais est-ce étonnant, lorsque l’on connait le travail de lobbying des gafam, et la complaisance, si ce n’est la connivence entretenue avec elles par nos dirigeants, Macron en tête ?). J’ajoute que la lecture, malgré une pagination importante, est très agréable, très fluide, et relativement rapide. Il n’y a pas beaucoup de texte. Et les images mises en appui de ce texte, souvent tirées de l’actualité (pour appuyer le propos ou au contraire pour amener un écart absurde, loufoque ou scandaleux), sont le plus souvent judicieusement choisies. Un album qui donne à réfléchir, intéressant et intelligent, donc hautement recommandable. A chacun de voir ensuite ce qu’il en fait.

29/01/2023 (modifier)