Cette lecture offre un intérêt triple. D’une part la fiction permet de suivre le destin de plusieurs personnages. D’autre part, l’organisation particulière de cette société insulaire suscite la réflexion quant au statut des femmes. Enfin, découvrir cette île du Pacifique, ses habitant.e.s, l’organisation de cette petite société, la pratique de la pêche en apnée dans le Japon des années ’60 et '70 apporte au récit une dimension historique non négligeable.
Tout d’abord, la fiction, donc. J’ai bien aimé cet aspect même si on tombe dans un récit de vie assez classique, avec cette jeune femme qui débarque sur l’île et va progressivement se dévoiler aux autres en même temps qu’elle apprend à apprécier la vie sur l’île et ses habitantes. Le récit est bien mené, très fluide du point de vue de la narration et les dialogues sont peu envahissants. A ce niveau, déjà, ce récit est donc plaisant.
La réflexion sur la situation des femmes ensuite. Cette île propose en effet une microsociété assez particulière, dans laquelle les femmes jouent un rôle majeur (ce sont elles qui font tourner la baraque en pêchant en apnée tandis que les hommes assurent juste le bon déroulement de ces plongées), développent un caractère fort… mais restent dans l’obligation de se trouver un mari, qui à la fois semble être plus à leur service que l’inverse mais conserve dans le même temps une situation privilégiée. L’arrivée de la jeune héroïne permet ainsi de susciter notre questionnement sur cette étrange dualité domination/dépendance dans laquelle se retrouvent ces femmes. J’ai trouvé ce récit intéressant de ce point de vue.
Enfin vient l’aspect historique. Cette pratique de la pêche aux ormeaux pratiquée sans aucun équipement nous vaut de très belles planches et nous plonge dans un autre temps. La structure du récit nous permet de découvrir cette époque depuis son âge d’or jusqu’à son déclin et l’arrivée d’autres pratiques de pêche. On retrouve alors cette classique opposition entre tradition et modernisme, entre respect de la nature et nécessité d’une exploitation plus intensive des ressources. A nouveau, cet aspect du livre m’a bien plu, et surtout cette lecture m’a fait découvrir une pratique dont j’ignorais tout.
Au final, l’air de rien, j’ai trouvé ce récit très riche alors qu’il se lit très rapidement. Le dessin est agréable, la narration est fluide, l’aspect historique est intéressant, le sujet nous pousse à réfléchir aux rapports homme/femme et le destin des différents personnages est touchant même si assez classique. Une bien chouette lecture.
J’étais parti pour mettre 3/5 mais après réflexion, je vais pousser jusque 4/5. Il y a trop de richesses pour se limiter à un simple « pas mal ».
Cela fait moins d'un an que cette première de couverture du tome 1 (aux allures du village de la pluie dans Naruto) m'est apparue au détour d'une navigation internet à la recherche de BD d'occasion. Je m'empresse alors de venir ici pour m'en faire une idée plus précise mais je m'aperçois qu'elle n'est pas référencée. Le temps passe, je la croise de nouveau, une fois, deux fois... puis je me décide finalement à faire l'acquisition du tome 1.
Après lecture, je suis vraiment sous le charme de cette série SF post-apocalyptique à l'identité cyberpunk. Le dessin est sombre et dynamique et je trouve le scénario (dans la composition des éléments) assez original. En revanche, il est évident que le schéma narratif semble être, à ce stade, plutôt classique.
Ce qui m'a vraiment fait accrocher, c'est le mystère qui règne autour des différents personnages. On se demande parfois si certains passages ne sont pas des flash-backs, sans jamais en être sûr pour autant.
La BD est tout en subtilité et m'évoque, pour des raisons diverses, de nombreux souvenirs cinématographiques et littéraires comme 'Cloud Atlas', 'Gunnm', 'Blame!'... et j'en passe !
Bref, un univers riche et très prometteur !
PS : A noter que le tome 3 sort très prochainement (mai 2023)
Avis après les 4 premiers tomes, l’histoire peut s’arrêter là mais un 5eme est annoncé … et j’en serai avec grand plaisir.
(Petite MàJ après m’être rendu compte que les tomes lus sont dans une édition de 2015 avec une pagination beaucoup plus faible, en gros je n’ai lu qu’un tome et demi, peut être 2 ? Finalement une bonne nouvelle, je vais pouvoir découvrir la suite du récit bien plus rapidement :)
Une série de très très grande qualité, pas compliqué à mes yeux le top du top dans le genre bd « strictement pour adulte », un coup de cœur !!
C’est sensuel, érotique, d’une classe absolu malgré le fond. Tout ça dans une osmose parfaite entre dessins/couleurs et voix off. Du porno chic sublime dans sa réalisation. Les 2ers tomes sont tout simplement cultes, les 2 suivants (surprise en moins) restent de très haut niveau.
Bravo aux auteurs.
Les précédents posteurs ne s’y sont pas trompés, je vous renvoie à leurs chouettes avis.
(mais 3 si vous avez lu le court, limpide mais dense roman de Zweig)
La rencontre autour d'une partie d'échecs entre un maître et un inconnu ayant pénétré les arcanes du jeu.
Les personnages sont brièvement décrits mais assez pour le récit, l'équilibre est bien dosé. Mais si l'ouvrage est assez fidèle à l'histoire, il passe trop vite sur la période cruciale de bascule psychologue de cet énigmatique, qui est ici pourtant très joliment mise en image.
Les contours doux des dessins souvent de profil et la palette des couleurs pastel rendent un bel effet Art déco qui colle à l'époque de cette croisière.
Oui, une belle lecture (qui suivra et ne doit pas précéder la lecture du récit originel) qui me donne sacrément envie d'en savoir plus sur Thomas Humeau.
Ce récit historique est très sympa avec son dessin et ses couleurs semi-réalistes. Historiquement, c'est fiable et les petites touches d'humour allègent un biopic assez complet sur le personnage de Guillaume. On en profite pour faire un petit tour dans la Normandie et dans l'Angleterre du XIe siècle ! A noter, un dossier documentaire en fin d'album et un quizz !
En effet, c'est une BD particulière, qui ne plaira pas à tout le monde. On peut même affirmer qu'elle ne plaira pas au plus grand monde.
Point de vue accessibilité déjà, c'est pas évident. Difficile de choper l'ouvrage en bibli (expérience vécue), alors il vous reste un proche qui peut vous le prêter, sinon comptez... 60€ pour le posséder. Si on peut se permettre cela, s'ensuit la forme qui sort presque du cadre de la bande dessinée : roman lourd de plusieurs centaines de pages, une bichromie particulière portée par un dessin à l'apparence d'esquisse, une variété de supports graphiques, un scénario qui ne se veut pas intelligible, etc. Tout ça peut ne pas plaire.
Mais va-t'en donc savoir pourquoi, alors même que je me trouvais parfois dans l'incompréhension la plus totale, j'ai plongé les 2 pieds dans cette histoire. Il m'a fallu du temps pour entrer dans le récit et pourtant j'aimais déjà ce mystère qui, bien qu'abscons, m'a donné envie de poursuivre la lecture. Le dessin, que je trouve plein de vie, est aussi ce qui m'a attiré au premier coup d'œil. Ce qui m'a énormément plu aussi, c'est l'écriture et le style narratif. Le texte dégage beaucoup de puissance et ainsi accentue la tension dramatique, la réflexion ou encore l'humour... Humour que l'on retrouve un peu tout du long et qui m'a particulièrement plu.
Enfin sur le fond, je ne vais pas prétendre avoir tout compris, loin s'en faut. Mais j'ai ce sentiment d'incompréhension curieuse, qui ne demande qu'à être réduite à mesure que je serai amené à relire ce récit qui, paradoxalement, se lit d'une facilité sans nom. L'environnement, les cases muettes, les discours et le tempo sont autant de facteurs qui m'ont entraîné dans une réflexion intellectuelle sans douleurs. L'Art est-il dangereux ? Est ce que la vie d'artiste c'est vivre libre ? D'où nait la créativité ? L'origine de la création et sa fin ? Pourquoi lier tant la Mort et l'Art ? A travers un peintre, un musicien, un critique d'art, un écrivain... nous sommes amenés à toutes ses réflexions proprement philosophiques. Moi ça m'plaît
Plutôt que de chercher à comprendre objectivement ce que l'auteur a voulu exprimer, peut-être faut-il laisser plutôt libre cours à son interprétation, en acceptant l'idée que les zones d'ombre se traduisent finalement par une couleur de plus à ce magnifique tableau, riche de mystères et de sens.
C'est à lire au moins une fois. Attention à l'achat compulsif vous pourriez vous en vouloir. Il ne faudra pas se lasser de le relire car c'est un bijou de prise de recul et de réflexions, non sans un ton de légèreté et d'étrangeté attirante.
Je me suis régalé à lire cette série "aux couleurs de l'Afrique". C'est pour le moment la série de la collection Harmattan BD que je préfère.
Cette histoire peut être lue à partir de 8 ans et les adultes y trouveront de quoi aiguillonner leur curiosité sur l'histoire du thé. J'ai trouvé le scénario d'Elanni et de Djaï très réussi.
L'histoire d'Adjoua, jeune Ivoirienne moderne et courageuse s'articule autour des trois parties d'un proverbe Touareg sur le thé : "Fort comme le vie, amer comme l'amour et suave comme la mort".
Le scénario mêle des éléments historiques qui nous emmènent du Maroc à la Sierra Léone et ses blood diamants pour finir en Chine berceau historique d'une plante qui a fait couler beaucoup de sang.
Le récit est bien structuré, nerveux et rapide. Les auteurs ont su équilibrer les passages historiques très intéressants avec une partie romanesque à fort tension émotionnelle. Le personnage d'Adjoua est vraiment attachant et son côté ouverte au monde m'a séduit.
Le graphisme de Koffi Roger s'inscrit dans un style réaliste un peu naïf qui ouvre le récit aux enfants aussi bien qu'aux adultes. Son trait un peu figé me rappelle les séries 80's mais c'est compensé par une modernité d'esprit.
Une lecture rapide ouverte à tous qui m'a beaucoup plu.
D'un point de vue graphique, c'est un très bel album avec des pages de dessins presque oniriques ou fantastiques, d'autres qui mettent en scène des actions, et d'autres qui donnent des vues pleines de détails de ce monde futur où nous sommes plongés (paysages, perspectives, habitats...).
Les personnages constituent une belle galerie de trognes, mais ils sont très bien dessinés et reconnaissables sans difficulté, avec des personnalités variées.
Le sujet est très actuel (une société en voie d'effondrement dans un monde inondé). Heureusement, la vision plutôt lucide et pessimiste de la probable réaction des humains confrontés à la pénurie et à l'effondrement est contrebalancée par l'humour, et par la vitalité qui se dégage de nombreux personnages qui choisissent de lutter chacun à leur façon. Enfin le récit comporte une dose de mystère fantastique par la présence de l'énigmatique chien bleu sur lequel on devrait certainement en savoir plus dans la suite.
Quelques années après avoir lu Economix, et quelque mois après la lecture d'Le Monde sans fin, j'ai un peu trainé à acheter celui-ci. Je me disais "est-ce que je vais apprendre quelque chose de nouveau ? " Eh bien oui. Le questionnement est plus proche de économix : comment en arrive-t-on à autant d'inégalités sociales, pourquoi l'économie finance-t-elle si mal nos hôpitaux et nos écoles ? Mais c'est une étude historique qui va jusqu'à des propositions, ce qui nous laisse moins dans la déprime, et en ces temps, c'est plutôt une bonne chose ! La prise en compte du fait que notre vieille Europe s'est construite sur l'esclavage, nous mènera assurément vers des solutions différentes de celles de Jancovici qui insidieusement continue dans cette voie...
1. le parti graphique est très efficace et agréable. Les lecteurs de la revue dessinée retrouveront les pages pastelles et souvent bicolores de Benjamin Adam, où les contrastes forts de valeur entre les cases donnent un rythme visuel et un cadre sécurisant. Dans le même esprit, les bulles noires ou blanches aident à suivre les personnages dans leurs dialogues. Chaque chapitre s'appuie sur un fond de couleur différente, ce qui fait qu'on pourra le retrouver (intéressant dans une BD/thèse, où le fond est roboratif et complexe, il faut parfois faire des retours en arrière)
2. l'idée de découper les étapes de l'histoire suivant les aventures d'une famille aurait pu sembler artificielle, et même si les anachronismes langagiers ne manquent pas, le sous-texte de l'histoire familiale nous aide vraiment à fixer notre attention. Les caractères des personnages, installés dans leur généalogie et leur environnement social et historique, réussissent à nous toucher malgré leur discours parfois didactique. On ressent que les choix idéologiques sont liés à des habitudes familiales mais aussi à des intérêts financiers qui se modifient avec les évolutions géopolitiques du monde.
3. Quelques chiffres, quelques dates, , on prend parfois à parti le lecteur, et c'est une histoire de l'économie en France jusqu'à nous en 2020 ! Après le covid, après me-too, l'album se termine par 6 propositions de Thomas Piketty pour diminuer les inégalités sociales au niveau européen. Des propositions de modification du droit social des entreprises, de la fiscalité du patrimoine, une taxe carbone progressive (et non proportionnelle) , bref des outils atteignables.
Contrairement au "monde sans fin" de Blain et Jancovici qui assoient leur solution sur la continuation du pillage de l'uranium dans des pays lointains, sans se soucier de la légitimité de ce choix, ici l'objectif est bien de réduire les inégalités d'abord. Redistribuer différemment et éduquer mieux, pour que les décisions puissent être prise de manière légitime. Bel objectif, qui me parle plus en tout cas !
Pas bcp de choses à rajouter à ce qu'a dit MacKott.
Une bio d'EPJ dans le style d'EPJ, une belle réussite, indéniablement.
Néanmoins, tout ceci est bien lisse. Je connais un peu la vie de ce dessinateur, et le côté sombre de celui-ci a souvent été zappé. Mis à part "Van Melk" et une rapide évocation des Funkens, certaines collaborations ont été oubliées. La rupture avec Hergé est évacuée, et l'accrochage avec Martin aussi. Tout au plus, avons-nous des informations indirectes. Mis à part ces "oublis", c'est une bonne bio.
Néanmoins, c'est un bel ouvrage plaisant à lire, du beau boulot.
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Ama - Le Souffle des femmes
Cette lecture offre un intérêt triple. D’une part la fiction permet de suivre le destin de plusieurs personnages. D’autre part, l’organisation particulière de cette société insulaire suscite la réflexion quant au statut des femmes. Enfin, découvrir cette île du Pacifique, ses habitant.e.s, l’organisation de cette petite société, la pratique de la pêche en apnée dans le Japon des années ’60 et '70 apporte au récit une dimension historique non négligeable. Tout d’abord, la fiction, donc. J’ai bien aimé cet aspect même si on tombe dans un récit de vie assez classique, avec cette jeune femme qui débarque sur l’île et va progressivement se dévoiler aux autres en même temps qu’elle apprend à apprécier la vie sur l’île et ses habitantes. Le récit est bien mené, très fluide du point de vue de la narration et les dialogues sont peu envahissants. A ce niveau, déjà, ce récit est donc plaisant. La réflexion sur la situation des femmes ensuite. Cette île propose en effet une microsociété assez particulière, dans laquelle les femmes jouent un rôle majeur (ce sont elles qui font tourner la baraque en pêchant en apnée tandis que les hommes assurent juste le bon déroulement de ces plongées), développent un caractère fort… mais restent dans l’obligation de se trouver un mari, qui à la fois semble être plus à leur service que l’inverse mais conserve dans le même temps une situation privilégiée. L’arrivée de la jeune héroïne permet ainsi de susciter notre questionnement sur cette étrange dualité domination/dépendance dans laquelle se retrouvent ces femmes. J’ai trouvé ce récit intéressant de ce point de vue. Enfin vient l’aspect historique. Cette pratique de la pêche aux ormeaux pratiquée sans aucun équipement nous vaut de très belles planches et nous plonge dans un autre temps. La structure du récit nous permet de découvrir cette époque depuis son âge d’or jusqu’à son déclin et l’arrivée d’autres pratiques de pêche. On retrouve alors cette classique opposition entre tradition et modernisme, entre respect de la nature et nécessité d’une exploitation plus intensive des ressources. A nouveau, cet aspect du livre m’a bien plu, et surtout cette lecture m’a fait découvrir une pratique dont j’ignorais tout. Au final, l’air de rien, j’ai trouvé ce récit très riche alors qu’il se lit très rapidement. Le dessin est agréable, la narration est fluide, l’aspect historique est intéressant, le sujet nous pousse à réfléchir aux rapports homme/femme et le destin des différents personnages est touchant même si assez classique. Une bien chouette lecture. J’étais parti pour mettre 3/5 mais après réflexion, je vais pousser jusque 4/5. Il y a trop de richesses pour se limiter à un simple « pas mal ».
Talion
Cela fait moins d'un an que cette première de couverture du tome 1 (aux allures du village de la pluie dans Naruto) m'est apparue au détour d'une navigation internet à la recherche de BD d'occasion. Je m'empresse alors de venir ici pour m'en faire une idée plus précise mais je m'aperçois qu'elle n'est pas référencée. Le temps passe, je la croise de nouveau, une fois, deux fois... puis je me décide finalement à faire l'acquisition du tome 1. Après lecture, je suis vraiment sous le charme de cette série SF post-apocalyptique à l'identité cyberpunk. Le dessin est sombre et dynamique et je trouve le scénario (dans la composition des éléments) assez original. En revanche, il est évident que le schéma narratif semble être, à ce stade, plutôt classique. Ce qui m'a vraiment fait accrocher, c'est le mystère qui règne autour des différents personnages. On se demande parfois si certains passages ne sont pas des flash-backs, sans jamais en être sûr pour autant. La BD est tout en subtilité et m'évoque, pour des raisons diverses, de nombreux souvenirs cinématographiques et littéraires comme 'Cloud Atlas', 'Gunnm', 'Blame!'... et j'en passe ! Bref, un univers riche et très prometteur ! PS : A noter que le tome 3 sort très prochainement (mai 2023)
Amabilia
Avis après les 4 premiers tomes, l’histoire peut s’arrêter là mais un 5eme est annoncé … et j’en serai avec grand plaisir. (Petite MàJ après m’être rendu compte que les tomes lus sont dans une édition de 2015 avec une pagination beaucoup plus faible, en gros je n’ai lu qu’un tome et demi, peut être 2 ? Finalement une bonne nouvelle, je vais pouvoir découvrir la suite du récit bien plus rapidement :) Une série de très très grande qualité, pas compliqué à mes yeux le top du top dans le genre bd « strictement pour adulte », un coup de cœur !! C’est sensuel, érotique, d’une classe absolu malgré le fond. Tout ça dans une osmose parfaite entre dessins/couleurs et voix off. Du porno chic sublime dans sa réalisation. Les 2ers tomes sont tout simplement cultes, les 2 suivants (surprise en moins) restent de très haut niveau. Bravo aux auteurs. Les précédents posteurs ne s’y sont pas trompés, je vous renvoie à leurs chouettes avis.
Le Joueur d'échecs
(mais 3 si vous avez lu le court, limpide mais dense roman de Zweig) La rencontre autour d'une partie d'échecs entre un maître et un inconnu ayant pénétré les arcanes du jeu. Les personnages sont brièvement décrits mais assez pour le récit, l'équilibre est bien dosé. Mais si l'ouvrage est assez fidèle à l'histoire, il passe trop vite sur la période cruciale de bascule psychologue de cet énigmatique, qui est ici pourtant très joliment mise en image. Les contours doux des dessins souvent de profil et la palette des couleurs pastel rendent un bel effet Art déco qui colle à l'époque de cette croisière. Oui, une belle lecture (qui suivra et ne doit pas précéder la lecture du récit originel) qui me donne sacrément envie d'en savoir plus sur Thomas Humeau.
Guillaume le Conquérant en bande dessinée
Ce récit historique est très sympa avec son dessin et ses couleurs semi-réalistes. Historiquement, c'est fiable et les petites touches d'humour allègent un biopic assez complet sur le personnage de Guillaume. On en profite pour faire un petit tour dans la Normandie et dans l'Angleterre du XIe siècle ! A noter, un dossier documentaire en fin d'album et un quizz !
Cages
En effet, c'est une BD particulière, qui ne plaira pas à tout le monde. On peut même affirmer qu'elle ne plaira pas au plus grand monde. Point de vue accessibilité déjà, c'est pas évident. Difficile de choper l'ouvrage en bibli (expérience vécue), alors il vous reste un proche qui peut vous le prêter, sinon comptez... 60€ pour le posséder. Si on peut se permettre cela, s'ensuit la forme qui sort presque du cadre de la bande dessinée : roman lourd de plusieurs centaines de pages, une bichromie particulière portée par un dessin à l'apparence d'esquisse, une variété de supports graphiques, un scénario qui ne se veut pas intelligible, etc. Tout ça peut ne pas plaire. Mais va-t'en donc savoir pourquoi, alors même que je me trouvais parfois dans l'incompréhension la plus totale, j'ai plongé les 2 pieds dans cette histoire. Il m'a fallu du temps pour entrer dans le récit et pourtant j'aimais déjà ce mystère qui, bien qu'abscons, m'a donné envie de poursuivre la lecture. Le dessin, que je trouve plein de vie, est aussi ce qui m'a attiré au premier coup d'œil. Ce qui m'a énormément plu aussi, c'est l'écriture et le style narratif. Le texte dégage beaucoup de puissance et ainsi accentue la tension dramatique, la réflexion ou encore l'humour... Humour que l'on retrouve un peu tout du long et qui m'a particulièrement plu. Enfin sur le fond, je ne vais pas prétendre avoir tout compris, loin s'en faut. Mais j'ai ce sentiment d'incompréhension curieuse, qui ne demande qu'à être réduite à mesure que je serai amené à relire ce récit qui, paradoxalement, se lit d'une facilité sans nom. L'environnement, les cases muettes, les discours et le tempo sont autant de facteurs qui m'ont entraîné dans une réflexion intellectuelle sans douleurs. L'Art est-il dangereux ? Est ce que la vie d'artiste c'est vivre libre ? D'où nait la créativité ? L'origine de la création et sa fin ? Pourquoi lier tant la Mort et l'Art ? A travers un peintre, un musicien, un critique d'art, un écrivain... nous sommes amenés à toutes ses réflexions proprement philosophiques. Moi ça m'plaît Plutôt que de chercher à comprendre objectivement ce que l'auteur a voulu exprimer, peut-être faut-il laisser plutôt libre cours à son interprétation, en acceptant l'idée que les zones d'ombre se traduisent finalement par une couleur de plus à ce magnifique tableau, riche de mystères et de sens. C'est à lire au moins une fois. Attention à l'achat compulsif vous pourriez vous en vouloir. Il ne faudra pas se lasser de le relire car c'est un bijou de prise de recul et de réflexions, non sans un ton de légèreté et d'étrangeté attirante.
Légère amertume (une histoire du thé)
Je me suis régalé à lire cette série "aux couleurs de l'Afrique". C'est pour le moment la série de la collection Harmattan BD que je préfère. Cette histoire peut être lue à partir de 8 ans et les adultes y trouveront de quoi aiguillonner leur curiosité sur l'histoire du thé. J'ai trouvé le scénario d'Elanni et de Djaï très réussi. L'histoire d'Adjoua, jeune Ivoirienne moderne et courageuse s'articule autour des trois parties d'un proverbe Touareg sur le thé : "Fort comme le vie, amer comme l'amour et suave comme la mort". Le scénario mêle des éléments historiques qui nous emmènent du Maroc à la Sierra Léone et ses blood diamants pour finir en Chine berceau historique d'une plante qui a fait couler beaucoup de sang. Le récit est bien structuré, nerveux et rapide. Les auteurs ont su équilibrer les passages historiques très intéressants avec une partie romanesque à fort tension émotionnelle. Le personnage d'Adjoua est vraiment attachant et son côté ouverte au monde m'a séduit. Le graphisme de Koffi Roger s'inscrit dans un style réaliste un peu naïf qui ouvre le récit aux enfants aussi bien qu'aux adultes. Son trait un peu figé me rappelle les séries 80's mais c'est compensé par une modernité d'esprit. Une lecture rapide ouverte à tous qui m'a beaucoup plu.
L'Âge d'eau
D'un point de vue graphique, c'est un très bel album avec des pages de dessins presque oniriques ou fantastiques, d'autres qui mettent en scène des actions, et d'autres qui donnent des vues pleines de détails de ce monde futur où nous sommes plongés (paysages, perspectives, habitats...). Les personnages constituent une belle galerie de trognes, mais ils sont très bien dessinés et reconnaissables sans difficulté, avec des personnalités variées. Le sujet est très actuel (une société en voie d'effondrement dans un monde inondé). Heureusement, la vision plutôt lucide et pessimiste de la probable réaction des humains confrontés à la pénurie et à l'effondrement est contrebalancée par l'humour, et par la vitalité qui se dégage de nombreux personnages qui choisissent de lutter chacun à leur façon. Enfin le récit comporte une dose de mystère fantastique par la présence de l'énigmatique chien bleu sur lequel on devrait certainement en savoir plus dans la suite.
Capital & Idéologie
Quelques années après avoir lu Economix, et quelque mois après la lecture d'Le Monde sans fin, j'ai un peu trainé à acheter celui-ci. Je me disais "est-ce que je vais apprendre quelque chose de nouveau ? " Eh bien oui. Le questionnement est plus proche de économix : comment en arrive-t-on à autant d'inégalités sociales, pourquoi l'économie finance-t-elle si mal nos hôpitaux et nos écoles ? Mais c'est une étude historique qui va jusqu'à des propositions, ce qui nous laisse moins dans la déprime, et en ces temps, c'est plutôt une bonne chose ! La prise en compte du fait que notre vieille Europe s'est construite sur l'esclavage, nous mènera assurément vers des solutions différentes de celles de Jancovici qui insidieusement continue dans cette voie... 1. le parti graphique est très efficace et agréable. Les lecteurs de la revue dessinée retrouveront les pages pastelles et souvent bicolores de Benjamin Adam, où les contrastes forts de valeur entre les cases donnent un rythme visuel et un cadre sécurisant. Dans le même esprit, les bulles noires ou blanches aident à suivre les personnages dans leurs dialogues. Chaque chapitre s'appuie sur un fond de couleur différente, ce qui fait qu'on pourra le retrouver (intéressant dans une BD/thèse, où le fond est roboratif et complexe, il faut parfois faire des retours en arrière) 2. l'idée de découper les étapes de l'histoire suivant les aventures d'une famille aurait pu sembler artificielle, et même si les anachronismes langagiers ne manquent pas, le sous-texte de l'histoire familiale nous aide vraiment à fixer notre attention. Les caractères des personnages, installés dans leur généalogie et leur environnement social et historique, réussissent à nous toucher malgré leur discours parfois didactique. On ressent que les choix idéologiques sont liés à des habitudes familiales mais aussi à des intérêts financiers qui se modifient avec les évolutions géopolitiques du monde. 3. Quelques chiffres, quelques dates, , on prend parfois à parti le lecteur, et c'est une histoire de l'économie en France jusqu'à nous en 2020 ! Après le covid, après me-too, l'album se termine par 6 propositions de Thomas Piketty pour diminuer les inégalités sociales au niveau européen. Des propositions de modification du droit social des entreprises, de la fiscalité du patrimoine, une taxe carbone progressive (et non proportionnelle) , bref des outils atteignables. Contrairement au "monde sans fin" de Blain et Jancovici qui assoient leur solution sur la continuation du pillage de l'uranium dans des pays lointains, sans se soucier de la légitimité de ce choix, ici l'objectif est bien de réduire les inégalités d'abord. Redistribuer différemment et éduquer mieux, pour que les décisions puissent être prise de manière légitime. Bel objectif, qui me parle plus en tout cas !
Edgar P. Jacobs - Le Rêveur d'apocalypses
Pas bcp de choses à rajouter à ce qu'a dit MacKott. Une bio d'EPJ dans le style d'EPJ, une belle réussite, indéniablement. Néanmoins, tout ceci est bien lisse. Je connais un peu la vie de ce dessinateur, et le côté sombre de celui-ci a souvent été zappé. Mis à part "Van Melk" et une rapide évocation des Funkens, certaines collaborations ont été oubliées. La rupture avec Hergé est évacuée, et l'accrochage avec Martin aussi. Tout au plus, avons-nous des informations indirectes. Mis à part ces "oublis", c'est une bonne bio. Néanmoins, c'est un bel ouvrage plaisant à lire, du beau boulot.