J’aime beaucoup les dessins d’Herrmann qui sont assez caractéristiques car empreint d’un semi-réalisme. Il est vrai que le lecteur doit particulièrement s’adapter à un trait aussi caractéristique et donc peu commun. Bref, ce graphisme peut rebuter certains lecteurs.
Cette Bd est réalisée en couleur directe qui est devenue une technique très utilisé de nos jours (exemple : par Rosinsky pour les derniers albums de Thorgal par exemple). Ces aquarelles sont magnifiques sur les paysages de l’Ouest américain entre les montagnes enneigées et les bourgades enfumées. Les tonalités sont parfaitement dosées au rythme des saisons.
Il y a une réelle maîtrise de l’univers, du cadrage au dynamisme des séquences. Le titre de la Bd paraît assez anecdotique car on ne parle pas de Wild Bill ou si peu…. Les péripéties de l’histoire sont un peu répétitives (meurtre, fuite, nouvelle rencontre…), voir tranchées (par séquences de vie).
Cependant, force est de constater que la maîtrise ne se déments pas. Cela commence comme l’un de ses vieux westerns de notre enfance signé Sergio Léone où une bande de malfrats massacre une famille paisible de chercheurs d’or. C’est le genre d’album qui vous embarque dans une direction donnée puis dans une autre. On semble se perdre dans le parcours de la vie de Melvin.
Pourtant, à la dernière case, le lecteur comprendra où l’auteur voulait en venir. On ne pourra que féliciter l’auteur pour nous avoir finalement donné un scénario cohérent pour peu qu’on garde patience.
C’est un beau one-shot avec un scénario et une réalisation graphique très riche.
Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5
Clap Clap Clap !
Chapeau pour cette adaptation de Dennis Lehane ! Une vraie réussite de la part de De Metter. Un dessin sombre à l'aquarelle qui colle à merveille à l'histoire et à l'ambiance qui en découle.
Si le scénar' de Lehane est une valeur sure, l'adaptation n'en était pas forcément gagnée d'avance. Mais le découpage et la fluidité du récit sont au rendez-vous, et on se laisse embarquer pour cet asile en pleine tempête avec la certitude d'épauler ces deux Marshals... pour finalement se faire complètement débarquer :p
Bref, un vrai coup de coeur pour cette BD, pour moi qui ne suis pas forcément un amateur du genre en BD. Remarque j'avais déjà dis ça avec Blacksad ^^ Je vais finir par devenir un adepte du genre si des opus proposés avec autant de brio se mettent à pulluler.
Il paraît qu'en amour, les opposés s'attirent.
Qui n'est jamais tombé amoureux d'une personne non pas pour cette personne mais plutôt parce qu'on aimerait être cette personne, parce qu'elle représente le total opposé de soi-même ?
Voici le thème de cette BD qui est la toute première expérience dans le domaine du 9è art pour les 2 auteurs ; et pourtant, l'histoire est parfaitement menée... ça m'a touché... ça m'a interpelé... une réussite.
Certes, le dessin est un peu maladroit, voire "bizarre" : quelle drôle d'idée d'excentrer autant les yeux des personnages. Mais ce n'est pas vraiment gênant.
Excellent polar avec un début tonitruant : 2 truands (ah ah), non, 2 assassins dignes de Pulp Fiction trucident un chien, un sénateur et une poule de luxe mineure...
2 flics enquêtent mais vont rapidement s'apercevoir qu'on leur met des bâtons dans les roues...
Un régal du début jusqu'à la fin. On ne s'ennuie pas une seconde. Et les dessins sont superbes, nets et précis.
Je tiens à préciser que la version intégrale petit format est une belle réussite car les dessins n'ont pas souffre de la réduction.
Cette bd date de 1996 et ça se voit un peu aux couleurs flashy passées à la truelle.
On sent aussi les hésitations du trait car c'est la première bd de Bajram, qui depuis nous a montré tout son talent de dessinateur et surtout de narrateur dans sa série Universal War One... si vous ne connaissez pas, comblez vite ce manque !
Cette bd a certes aussi quelques défauts au niveau de l'histoire (du scénariste d'Aquablue), mais qu'est-ce que ça dépote ! C'est un bon nanar de film d'action SF avec des zombies dedans... et franchement voir ça dans une bd sortie bien avant la mode des Marvel Zombies et autres, c'est vraiment rigolo et rafraichissant.
Ca ne prend pas la tête et ça détend... toi, prendre ;)
Excellent !
L'auteur nous raconte son quotidien comme l'éducation de son bébé, les réunions de parents, les problèmes de clim' et autres activités somme toute banales mais dans un contexte qui lui ne l'est pas du tout : il se trouve en Birmanie, pays où la démocratie est bafouée depuis bien des années par la junte militaire au pouvoir.
Tous les "gags" et situations deviennent intéressants, souvent décalés, parfois ironiques, toujours avec une pointe d'auto-dérision.
C'est drôle et captivant à la fois.
J'ai été envoûté par ce livre que j'ai lu d'une traite sans pouvoir m'arrêter malgré l'heure tardive. D'où mon enthousiasme.
Je vous conseille fortement les autres BD de cet auteur québécois : Pyongyang et Shenzhen, chroniques sur ses séjours en Corée du Nord et en Chine pour son boulot d'animateur de dessin animé.
Cette mini série relate la période où le héros occupait le poste de shérif dans une bourgade de l’Ouest sauvage. En effet, elle n'est composée que de trois volumes. Elle est certes parallèle à la série mère mais elle semble suivre son propre cheminement. C'est un peu plus "sombre" et sanglant que la série originale. C’est l’Ouest dans tous ses états avec une touche qui se voulait plus "actuelle"…
Les deux premiers volumes ont été dessinés par Vance (célèbre pour son travail sur XIII). Cependant, son dessin est loin de faire l’unanimité chez les puristes de la série qui lui reprochent d’être trop éloigné de l’esprit de la série mère.
Le troisième tome avec le travail au dessin de Michel Rouge est plutôt stupéfiant au premier abord : c'est le digne héritier de Jean Giraud diront certains lecteurs.
Cette série s’apparente presque à une expérience tentée mais qui aurait échoué. On en a tiré les conséquences par l’arrêt de cette série parallèle.
Pour ma part, même si cela ne révolutionnait pas le genre, cette lecture s’est révélée plus plaisante que La Jeunesse de Blueberry qui méritait plus l’abandon à mon humble avis.
Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5
Une BD « classique » existant depuis les années 60 et qui a su s’imposer. C’est la BD phare du genre « western » par excellence et ce qui se fait de mieux. Le héros est mythique, très intelligent, rusé, ne s’adonnant pas à la violence aussi facilement. Il me fait penser un peu à Mac Gyver !
Le dessin de Giraud (alias Moebius) est un modèle du genre, précis, magnifique, aussi bien dans les traits que dans les cadrages, les ambiances ou la mise en scène. La passion de la BD a commencé par la lecture des "Blueberry" pour beaucoup. Moi, je n’ai découvert que bien tardivement cette série.
Je n’ai pas trop aimé le dernier « cycle » de la série où le héros vieillissant devient un véritable spectateur. Le succès de la série semble s’estomper ces dernières années. Il faut dire que le film aux accents chamanique a largement contribué à ce désaveu. La reprise par Coteggiani et ses acolytes de la jeunesse est également une véritable hérésie.
On est loin de la vision d’origine qu’avaient Charlier et Giraud de l’Ouest américain. Blueberry aura fort à faire face à des militaires, des bandits et même des indiens. Point de manichéisme primaire. La force de l’œuvre se situe dans le savant mélange entre action, suspens et enquête. A travers les yeux du héros, on assiste également au profond changement de ce pays occupé par les pionniers avec l’avènement du train et le déclin de la nation indienne.
Ce qui est un peu marrant, c’est que ce type de héros était présenté comme assez anti-conformiste il y a 40 ans. Ce n’est plus le cas de nos jours où je trouve que le personnage n’est pas assez poussé comme celui de Bouncer par exemple. Blueberry incarne quand même le vrai héros qui défend la justice...
Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Nostalgie de lecture adolescente… Rails m’a profondément marqué vers mes 16 ans, je lisais tout ce qui me tombait sous la main, sans réel esprit critique. Et sur beaucoup de titres de cette période, je n’ai que peu de souvenirs, pas assez pertinent pour imprégner ma mémoire. Mais Rails fait partie de ces bandes dessinée ayant changé mon rapport à ce média, lui conférant une place importante dans mon parcours de lecteur. Je n’ai d’ailleurs jamais abandonné la BD, certains titres renforçant et amplifiant mon amour pour cette lecture au fur et à mesure du temps.
Rails donc préfigure un avenir pas très lointain, où l’évolution du monde tel que nous le connaissons n’est pas des plus amusant. Les Hommes blancs et les Hommes noirs, répartis en deux factions, s’opposent au travers notamment du chemin de fer, dernier refuge pour les peaux noires. Dans ce contexte particulièrement charmant, Pearse, un policier, se retrouve en plein cœur du conflit. Mais sa position est difficile : il est métis. Wolfe Pearse se révèle un personnage ambigu, cherchant continuellement sa place dans une société qui le rejette. Lui-même à des difficultés à appartenir à une communauté, souvent en décalage avec les idées de chaque camp. Sa nature de métis invoque peut-être sa contradiction, en recherche d’identité, il semble complètement perdu.
On peut reprocher à Chauvel quelques simplicités scénaristiques, mais dans l’ensemble c’est un récit fluide, facile à suivre et entrainant. On a envie de savoir ce qu’il va arriver au héros et constater la mise en place des éléments du récit. Néanmoins, il privilégie l’action à l’aspect politique et social, c’est un peu dommage d’enlever cet aspect géopolitique. Il manque de profondeur dans le récit, l’analyse globale du conflit aurait pu apporter une valeur ajoutée. On se contente donc de rester en surface de ce problème interracial.
Le dessin de Simon est vraiment de qualité, j’aime son trait fourmillant de détails, ses gueules expressives. Il a le don de créer des ambiances, de donner des impressions. Son dessin fait d’ailleurs pencher la balance pour une note très positive.
Avec un titre pareil, avec un tel résumé d'histoire et avec un tel personnage livide, insomniaque et tourmenté toutes les nuits par des monstres qui l'ont traumatisé, il y a de quoi imaginer un récit noir, glauque, un peu gothique, en tout cas difficilement convenable pour de jeunes enfants.
Il n'en est rien.
Et à l'inverse, c'est précisément le genre d'album que je ferais lire avec plaisir à mes enfants.
Tout d'abord, le graphisme est de toute beauté. Le trait est simple, lâché, d'inspiration légèrement manga. Les compositions et les angles de vue sont originaux et offrent une belle esthétique et un véritable dynamisme au récit. Et c'est surtout le travail de colorisation qui m'a plu. A la fois sombre et noire comme la nuit, avec des teintes inquiétantes, elle laisse pourtant s'échapper des planches une vraie chaleur et une vraie personnalité.
Le scénario est bon, prenant et doté d'une fin très réjouissante.
Il aborde les peurs du noir et de la nuit avec sérieux et sans ambages. Le jeune héros a vraiment peur, ce n'est pas une peur pour de rire, c'est un peur qui parlera à l'enfant inquiet de s'endormir dans le noir et en qui il saura se reconnaitre même s'il ne l'admet pas. Et comme dans tout bon récit jeunesse, ce héros va se rebeller et se décider à combattre ses peurs et à affronter les ombres, à broyer du noir au sens propre du terme... Mais là où ce scénario se démarque des histoires pour enfants classiques, c'est que rien n'indique que malgré sa résistance acharnée le jeune héros va gagner à la fin... du moins pas de la manière qu'il le croit.
N'ayez crainte, j'ai trouvé la fin vraiment mignonne, intelligente et très plaisante.
Bref, je me suis procuré un vrai moment de plaisir en lisant cette BD pour enfants et je vais m'empresser de la lire à mes enfants.
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On a tué Wild Bill
J’aime beaucoup les dessins d’Herrmann qui sont assez caractéristiques car empreint d’un semi-réalisme. Il est vrai que le lecteur doit particulièrement s’adapter à un trait aussi caractéristique et donc peu commun. Bref, ce graphisme peut rebuter certains lecteurs. Cette Bd est réalisée en couleur directe qui est devenue une technique très utilisé de nos jours (exemple : par Rosinsky pour les derniers albums de Thorgal par exemple). Ces aquarelles sont magnifiques sur les paysages de l’Ouest américain entre les montagnes enneigées et les bourgades enfumées. Les tonalités sont parfaitement dosées au rythme des saisons. Il y a une réelle maîtrise de l’univers, du cadrage au dynamisme des séquences. Le titre de la Bd paraît assez anecdotique car on ne parle pas de Wild Bill ou si peu…. Les péripéties de l’histoire sont un peu répétitives (meurtre, fuite, nouvelle rencontre…), voir tranchées (par séquences de vie). Cependant, force est de constater que la maîtrise ne se déments pas. Cela commence comme l’un de ses vieux westerns de notre enfance signé Sergio Léone où une bande de malfrats massacre une famille paisible de chercheurs d’or. C’est le genre d’album qui vous embarque dans une direction donnée puis dans une autre. On semble se perdre dans le parcours de la vie de Melvin. Pourtant, à la dernière case, le lecteur comprendra où l’auteur voulait en venir. On ne pourra que féliciter l’auteur pour nous avoir finalement donné un scénario cohérent pour peu qu’on garde patience. C’est un beau one-shot avec un scénario et une réalisation graphique très riche. Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5
Shutter Island
Clap Clap Clap ! Chapeau pour cette adaptation de Dennis Lehane ! Une vraie réussite de la part de De Metter. Un dessin sombre à l'aquarelle qui colle à merveille à l'histoire et à l'ambiance qui en découle. Si le scénar' de Lehane est une valeur sure, l'adaptation n'en était pas forcément gagnée d'avance. Mais le découpage et la fluidité du récit sont au rendez-vous, et on se laisse embarquer pour cet asile en pleine tempête avec la certitude d'épauler ces deux Marshals... pour finalement se faire complètement débarquer :p Bref, un vrai coup de coeur pour cette BD, pour moi qui ne suis pas forcément un amateur du genre en BD. Remarque j'avais déjà dis ça avec Blacksad ^^ Je vais finir par devenir un adepte du genre si des opus proposés avec autant de brio se mettent à pulluler.
Effleurés
Il paraît qu'en amour, les opposés s'attirent. Qui n'est jamais tombé amoureux d'une personne non pas pour cette personne mais plutôt parce qu'on aimerait être cette personne, parce qu'elle représente le total opposé de soi-même ? Voici le thème de cette BD qui est la toute première expérience dans le domaine du 9è art pour les 2 auteurs ; et pourtant, l'histoire est parfaitement menée... ça m'a touché... ça m'a interpelé... une réussite. Certes, le dessin est un peu maladroit, voire "bizarre" : quelle drôle d'idée d'excentrer autant les yeux des personnages. Mais ce n'est pas vraiment gênant.
Du plomb dans la tête
Excellent polar avec un début tonitruant : 2 truands (ah ah), non, 2 assassins dignes de Pulp Fiction trucident un chien, un sénateur et une poule de luxe mineure... 2 flics enquêtent mais vont rapidement s'apercevoir qu'on leur met des bâtons dans les roues... Un régal du début jusqu'à la fin. On ne s'ennuie pas une seconde. Et les dessins sont superbes, nets et précis. Je tiens à préciser que la version intégrale petit format est une belle réussite car les dessins n'ont pas souffre de la réduction.
Cryozone
Cette bd date de 1996 et ça se voit un peu aux couleurs flashy passées à la truelle. On sent aussi les hésitations du trait car c'est la première bd de Bajram, qui depuis nous a montré tout son talent de dessinateur et surtout de narrateur dans sa série Universal War One... si vous ne connaissez pas, comblez vite ce manque ! Cette bd a certes aussi quelques défauts au niveau de l'histoire (du scénariste d'Aquablue), mais qu'est-ce que ça dépote ! C'est un bon nanar de film d'action SF avec des zombies dedans... et franchement voir ça dans une bd sortie bien avant la mode des Marvel Zombies et autres, c'est vraiment rigolo et rafraichissant. Ca ne prend pas la tête et ça détend... toi, prendre ;)
Chroniques Birmanes
Excellent ! L'auteur nous raconte son quotidien comme l'éducation de son bébé, les réunions de parents, les problèmes de clim' et autres activités somme toute banales mais dans un contexte qui lui ne l'est pas du tout : il se trouve en Birmanie, pays où la démocratie est bafouée depuis bien des années par la junte militaire au pouvoir. Tous les "gags" et situations deviennent intéressants, souvent décalés, parfois ironiques, toujours avec une pointe d'auto-dérision. C'est drôle et captivant à la fois. J'ai été envoûté par ce livre que j'ai lu d'une traite sans pouvoir m'arrêter malgré l'heure tardive. D'où mon enthousiasme. Je vous conseille fortement les autres BD de cet auteur québécois : Pyongyang et Shenzhen, chroniques sur ses séjours en Corée du Nord et en Chine pour son boulot d'animateur de dessin animé.
Marshal Blueberry
Cette mini série relate la période où le héros occupait le poste de shérif dans une bourgade de l’Ouest sauvage. En effet, elle n'est composée que de trois volumes. Elle est certes parallèle à la série mère mais elle semble suivre son propre cheminement. C'est un peu plus "sombre" et sanglant que la série originale. C’est l’Ouest dans tous ses états avec une touche qui se voulait plus "actuelle"… Les deux premiers volumes ont été dessinés par Vance (célèbre pour son travail sur XIII). Cependant, son dessin est loin de faire l’unanimité chez les puristes de la série qui lui reprochent d’être trop éloigné de l’esprit de la série mère. Le troisième tome avec le travail au dessin de Michel Rouge est plutôt stupéfiant au premier abord : c'est le digne héritier de Jean Giraud diront certains lecteurs. Cette série s’apparente presque à une expérience tentée mais qui aurait échoué. On en a tiré les conséquences par l’arrêt de cette série parallèle. Pour ma part, même si cela ne révolutionnait pas le genre, cette lecture s’est révélée plus plaisante que La Jeunesse de Blueberry qui méritait plus l’abandon à mon humble avis. Note Dessin : 3.75/5 – Note Scénario : 3.75/5 – Note Globale : 3.75/5
Blueberry
Une BD « classique » existant depuis les années 60 et qui a su s’imposer. C’est la BD phare du genre « western » par excellence et ce qui se fait de mieux. Le héros est mythique, très intelligent, rusé, ne s’adonnant pas à la violence aussi facilement. Il me fait penser un peu à Mac Gyver ! Le dessin de Giraud (alias Moebius) est un modèle du genre, précis, magnifique, aussi bien dans les traits que dans les cadrages, les ambiances ou la mise en scène. La passion de la BD a commencé par la lecture des "Blueberry" pour beaucoup. Moi, je n’ai découvert que bien tardivement cette série. Je n’ai pas trop aimé le dernier « cycle » de la série où le héros vieillissant devient un véritable spectateur. Le succès de la série semble s’estomper ces dernières années. Il faut dire que le film aux accents chamanique a largement contribué à ce désaveu. La reprise par Coteggiani et ses acolytes de la jeunesse est également une véritable hérésie. On est loin de la vision d’origine qu’avaient Charlier et Giraud de l’Ouest américain. Blueberry aura fort à faire face à des militaires, des bandits et même des indiens. Point de manichéisme primaire. La force de l’œuvre se situe dans le savant mélange entre action, suspens et enquête. A travers les yeux du héros, on assiste également au profond changement de ce pays occupé par les pionniers avec l’avènement du train et le déclin de la nation indienne. Ce qui est un peu marrant, c’est que ce type de héros était présenté comme assez anti-conformiste il y a 40 ans. Ce n’est plus le cas de nos jours où je trouve que le personnage n’est pas assez poussé comme celui de Bouncer par exemple. Blueberry incarne quand même le vrai héros qui défend la justice... Note Dessin : 4/5 – Note Scénario : 4/5 – Note Globale : 4/5
Rails
Nostalgie de lecture adolescente… Rails m’a profondément marqué vers mes 16 ans, je lisais tout ce qui me tombait sous la main, sans réel esprit critique. Et sur beaucoup de titres de cette période, je n’ai que peu de souvenirs, pas assez pertinent pour imprégner ma mémoire. Mais Rails fait partie de ces bandes dessinée ayant changé mon rapport à ce média, lui conférant une place importante dans mon parcours de lecteur. Je n’ai d’ailleurs jamais abandonné la BD, certains titres renforçant et amplifiant mon amour pour cette lecture au fur et à mesure du temps. Rails donc préfigure un avenir pas très lointain, où l’évolution du monde tel que nous le connaissons n’est pas des plus amusant. Les Hommes blancs et les Hommes noirs, répartis en deux factions, s’opposent au travers notamment du chemin de fer, dernier refuge pour les peaux noires. Dans ce contexte particulièrement charmant, Pearse, un policier, se retrouve en plein cœur du conflit. Mais sa position est difficile : il est métis. Wolfe Pearse se révèle un personnage ambigu, cherchant continuellement sa place dans une société qui le rejette. Lui-même à des difficultés à appartenir à une communauté, souvent en décalage avec les idées de chaque camp. Sa nature de métis invoque peut-être sa contradiction, en recherche d’identité, il semble complètement perdu. On peut reprocher à Chauvel quelques simplicités scénaristiques, mais dans l’ensemble c’est un récit fluide, facile à suivre et entrainant. On a envie de savoir ce qu’il va arriver au héros et constater la mise en place des éléments du récit. Néanmoins, il privilégie l’action à l’aspect politique et social, c’est un peu dommage d’enlever cet aspect géopolitique. Il manque de profondeur dans le récit, l’analyse globale du conflit aurait pu apporter une valeur ajoutée. On se contente donc de rester en surface de ce problème interracial. Le dessin de Simon est vraiment de qualité, j’aime son trait fourmillant de détails, ses gueules expressives. Il a le don de créer des ambiances, de donner des impressions. Son dessin fait d’ailleurs pencher la balance pour une note très positive.
Aristide broie du noir
Avec un titre pareil, avec un tel résumé d'histoire et avec un tel personnage livide, insomniaque et tourmenté toutes les nuits par des monstres qui l'ont traumatisé, il y a de quoi imaginer un récit noir, glauque, un peu gothique, en tout cas difficilement convenable pour de jeunes enfants. Il n'en est rien. Et à l'inverse, c'est précisément le genre d'album que je ferais lire avec plaisir à mes enfants. Tout d'abord, le graphisme est de toute beauté. Le trait est simple, lâché, d'inspiration légèrement manga. Les compositions et les angles de vue sont originaux et offrent une belle esthétique et un véritable dynamisme au récit. Et c'est surtout le travail de colorisation qui m'a plu. A la fois sombre et noire comme la nuit, avec des teintes inquiétantes, elle laisse pourtant s'échapper des planches une vraie chaleur et une vraie personnalité. Le scénario est bon, prenant et doté d'une fin très réjouissante. Il aborde les peurs du noir et de la nuit avec sérieux et sans ambages. Le jeune héros a vraiment peur, ce n'est pas une peur pour de rire, c'est un peur qui parlera à l'enfant inquiet de s'endormir dans le noir et en qui il saura se reconnaitre même s'il ne l'admet pas. Et comme dans tout bon récit jeunesse, ce héros va se rebeller et se décider à combattre ses peurs et à affronter les ombres, à broyer du noir au sens propre du terme... Mais là où ce scénario se démarque des histoires pour enfants classiques, c'est que rien n'indique que malgré sa résistance acharnée le jeune héros va gagner à la fin... du moins pas de la manière qu'il le croit. N'ayez crainte, j'ai trouvé la fin vraiment mignonne, intelligente et très plaisante. Bref, je me suis procuré un vrai moment de plaisir en lisant cette BD pour enfants et je vais m'empresser de la lire à mes enfants.