Voici à mon gout, le meilleur one-shot de ce cycle "Sept".
Morvan, en fin connaisseur (trop parfois ?), nous embarque dans une "classique" histoire de vengeance qui fleure bon la sauce nuoc-mâm (bon, je sais c'est vietnamien, mais j'avais pas d'autre sauce asiat' sous le coude qui me fasse cet effet :p), c'est vous dire !
Car si le fond de l'histoire parait banal (une guerre de gangs façon japonaise), son traitement, les rebondissements et les personnages qui la composent nous donnent au final un résultat très probant ! Car va y'avoir de l'action, ça va saigner et on en redemande ! Car les 7 que nous allons suivre ici ne sont pas des enfants de cœur...
Côté dessin, c'est Hikaru Takahashi qui mène la danse. Un dessin fluide, dynamique et qui malgré une certaine influence du manga, garde ses distances pour valoriser un coup de patte tout personnel. Son trait colle très bien à l'histoire que nous propose Morvan et est parfaitement mis en valeur par la colorisation.
Au final, une très bonne BD pour ce cycle très inégal de "Sept".
Heureuse surprise, inattendue !
Souvent entendu parler, jamais lu, je me disais, bêtement, que ce héros n’allait pas m’intéresser et pourtant nous avons à faire, là, à un très bon thriller avec un personnage principal bigrement bien rendu …
Une pauvre jeune femme russe, prostituée, contre son gré par son mari dès son arrivée sur le sol américain, va tout faire pour s'extraire de toute cette horreur. Elle est aidée par un chef comptable du FBI notre héros.
Mon résumé simplifié n'est pas très alléchant ?
Evidemment je n’en dis pas trop mais, de ce départ, je dirai banal, notre si bon scénariste, nous sort une histoire magistralement mise en œuvre et en scène, bien pensée, agréable à lire, ou le faux-semblant, cohabite avec humanité familiale, détresse psychologique, personnage abject dénué de sentiments etc.
Comme le dit Pol cette série ne paie pas de mine. Dessins juste corrects, personnage principal attachant mais pour qui, à première vue, on ressentirait plutôt indifférence qu’admiration. Pourtant c’est bien cela qu'il advient à la lecture de cette série. Ce personnage banal va se révéler, et forcer notre admiration, sans que cela paraissent bizarre ou irréaliste, on se dit juste que l’on ne s’attendait pas à cela de lui. Qu’il est moins sot qu’il n'y paraît, jusqu’au moment ou on se rend compte qu’il est juste plus intelligent que nous, ou, du moins, plus intelligent que moi. (Pas difficile dirons certain…je ne relèverais pas…).
Ne pas se fier aux apparences… ou plutôt si ! Ainsi on a de très bonne surprise à la lecture de cette série.
Un scénario captivant bien construit bien réfléchi bien en aval. Du bon boulot. Pour tous les amateurs de polar, que du bonheur !
Un dessin pas extra, mais finalement cela aide à banalisé le héros.
Un cadre, un univers vraiment crédible et agréable.
Les personnalités des protagonistes sont au petit oignon, avec un coup de cœur pour notre comptable.
(16/20)
Encore une production du duo Ortiz-Segura, qui nous présentent ici une truculente histoire de pirates. Si elle n'est pas forcément novatrice dans les aventures de ces sympathiques personnages - chasse au trésor, attaques de bateaux, jolies filles, beuveries, etc. - tout le charme de cette série se trouve dans les répliques des intervenants qui sont toujours dans le ton, drôles et percutantes. Un petit côté bon enfant se mêle au tout, car nos pirates font partie des gentils, des justes, des défenseurs du faible, mais n'allez pas les prendre pour des idiots non plus.
Le dessin est excellent surtout au niveau des visages très recherchés, différents et très expressifs. Les couleurs quant à elles ne sont pas très belles, un peu trop vives, mais les personnages étant très attachants on finit par passer outre ce petit désagrément.
Diptyque que l'on aurait aimé voir se transformer en série plus longue, afin de rester un peu plus longtemps en compagnie de ces agréables pirates.
Pas mal du tout. J’ai lu une bonne histoire tirée d’un fait réel et ai partagé, d’une certaine façon, la vie des hommes de l’Endurance lors d’un voyage au pôle Sud ; un voyage qui va vite se transformer en enfer.
J’ai vécu leurs conditions de vie, le manque de vivres, le froid intense. Mais j’ai surtout retenu une leçon de ténacité, de dépassement de soi car l’expédition de Shackleton se révèlera une incroyable épopée.
Même si c’est du vécu, le scénariste en a ici tiré une histoire assez flamboyante. Bertho, en effet, parvient –par son sens de la narration- a emmener le lecteur avec lui dans cette saga dont on parle encore aujourd’hui dans certains milieux de l’exploration maritime.
Qui plus est, il est « secondé » par un excellent graphisme réaliste mis en scène par Boidin. Par son trait, son style, ses couleurs, ses ambiances, il parvient a créer un climat et nous fait pénétrer dans cette portion de la vie de ces hommes pleine de rudesse et aussi de désespoir.
Un très bon tome.
Nous sommes en 1971. Jack Kirby quitte Marvel où il travaillait et dépose sa table à dessin chez DC. Il y restera jusqu’en 1976 où il repartira à nouveau chez Marvel.
Mais pendant ces cinq années, Kirby créera de nouvelles séries et plantera les bases d’une de ses plus belles : Kamandi.
A son départ, les aventures de ce « garçon » seront reprises par un collectif d’auteurs.
Mais cette présente série, c’est du « pur jus Jack Kirby ».
L’histoire générale est simple : celle de la survie d’un garçon, le dernier de la race humaine, dans un monde qu’il a connu mais qui, ravagé, n’existe plus.
Et j’ai apprécié, comme encore maintenant, ainsi qu’une très large frange du lectorat de l’époque. Il faut dire que le décor général planté fait penser à celui de »La planète des singes ». Qui plus est, les aventures d’une personne isolée dans un monde inconnu, hostile même, ont toujours eu de l’attrait (ex : Robinson Crusoë).
Nonobstant ce postulat, Kirby est quand même arrivé à innover, tant dans les décors que dans les « personnages ». Il joue aussi des atmosphères, balance de nombreuses et nouvelles idées, ne se restreint pas dans l’action et –souvent- en met plein la vue grâce à sa maîtrise graphique.
Un trait vif, sec, nerveux est ainsi mis au service d’une série qui l’est tout autant.
Un peu, si pas, oublié de la nouvelle génération de lecteurs, Kamandi ne l’est pas des « anciens » et fait toujours –comme je le constate souvent- l’objet de l’attention de collectionneurs dans des bourses lors de festivals BD.
Une chouette création.
Pas mal, vraiment. J’ai lu une sorte de fable qui se déroule dans un contexte post-apocalyptique.
Seulement voilà, ce qui aurait pu être une énième resucée du genre ne l’est pas du tout.
C’est d’abord le contexte : un gars qui reprend un bar dans un bled perdu en plein désert. Puis c’est l’arrivée d’un convoi de saltimbanques. Mais ces gens du voyage sont des mutants. S’ensuivent alors des développements riches en rebondissements qui font que l’on a hâte de découvrir ce qui se passe derrière la page que l’on vient de terminer.
Et quand l’album est refermé, on se dit qu’on a vécu quelque chose de bien car la tolérance et l’humanité y ont fait bon ménage.
Qui plus est, cette histoire « riche » est très bien mise en valeur par un graphisme faussement classique fort bien rehaussé par une palette de couleurs vraiment chatoyantes.
Histoire + dessin + couleurs : un fort bon mélange qui « tient la route » et qui ne demande qu’une chose… a être lu.
Une BD « autre »…
Pourtant, le postulat de départ est clair : c’est l’histoire d’un homme qui vit depuis 50 ans sur son phare. Et cet homme a peur du monde, de ce qui existe au-delà de la ligne d’horizon.
Cette BD est autre car chargée de deux atmosphères bien distinctes. Celle, calme, à l’intérieur du phare qui est comme une forteresse par rapport à l’extérieur. Et puis celle, vibrante, assourdissante parfois, de l’océan qui ceint le rocher.
Pourtant l’homme a gardé une sorte de contact avec l’extérieur en faisant usage de son dictionnaire. Mais le problème est que cet ermite ne conçoit le monde que par lui.
Une BD qui peut déstabiliser l’esprit aussi car les dialogues sont rares. Et c’est là qu’intervient tout l’art graphique de Chabouté qui, par un trait noir, dense, fait ressortir tout le poids de cette solitude.
On se laisse ainsi conduire dans cet univers très personnel qui peut se résumer en deux mots : solitude et… imagination ; deux mots qui façonnent la vie de cet homme avec cette peur de « l’autre ».
J’ai néanmoins lu un récit très humaniste réalisé dans une fausse simplicité, un récit et un style expressifs pour un mélange de sentiments qu’il vous faudra découvrir.
« Hostile » ?… c’est un peu comme ça que j’ai abordé ce premier album car le scénario, fort riche quand même, m’a pris un peu de temps pour assimiler. Mais une fois que les données sont « encodées », vous vous retrouvez embarqué dans quelque chose de vraiment solide.
J’ai ainsi plongé dans un véritable thriller qui, pourquoi pas au vu de la mondialisation des sociétés, pourrait advenir dans le ou les siècles prochains. Runberg (Orbital) lance ici une histoire où la géopolitique s’allie à une véritable crédibilité ; une sorte de mélange de fantastique mâtiné de références prises dans notre vie de tous les jours ainsi que dans notre Histoire tout court.
Premier tome d’une série de quatre prévus, cet « Impact » est plein de saveur.
Au dessin ?… Henrichon se révèle une sorte de créateur d’images. Même si la mise en scène des planches est assez standard par moments, j’ai apprécié ce trait réaliste où les intervenants sont bien campés et mis en scène dans de bonnes ambiances réussies par une palette de couleurs bien dosées.
Qui plus est, sa projection d’un Shandong ou d’un… Bruxelles dans une centaine d’années est imaginative pour que l’esprit et l’œil du lecteur s’en sentent attirés ; tout en espérant que ses petits-enfants ne vivront jamais dans un tel monde.
Un très bon premier tome.
Album reçu en prêt et abordé avec circonspection…
Album que je rendrai dès que j’aurai trouvé le même à acquérir. Car j’ai ici découvert, lu, vu et apprécié quelque chose de grand dans sa simplicité.
Cet album m’a parlé de la vie moderne de deux sortes d’apatrides qui vivent dans l’Amérique multiraciale d’aujourd’hui.
J’ai partagé une petite part de la vie de jeunes intellectuels qui oeuvrent et vivent dans un environnement de même type.
J’ai suivi et tenté de comprendre Ben, un gars qui fantasme sur l’intégration absolue, faisant fi de ses origines japonaises, mais qui ne parvient pas à assimiler toutes les données sociologiques car, en vrai, il n’est pas un « american native ».
J’ai suivi une aventure, une chronique plutôt, de la vie normale, avec ses petits détails de la réalité quotidienne. J’ai suivi une sorte de jeu amour/haine comme en vivent des milliers de jeunes couples de par le monde. J’ai ainsi lu quelque chose au thème universel.
Et ce qui m’a étonné, c’est que l’auteur me narre et me montre tout ça dans une sorte de naturel confondant. Ici, pas d’esbroufe ou d’effets éventuellement grandiloquents : une narration et un dessin simples, un ton juste, un regard empreint de modernité... ce qu’il faut pour passer un VRAI moment de BD.
Je ne suis pas –et de loin- un passionné de ce genre de BD. Mais celle-ci m’a bluffé.
Et le titre est inversement proportionnel au contenu de l’opus. Comme une sorte de boucle… bouclée.
A bien y regarder, ce n’est pas autour d’un –ou de plusieurs- personnage(s) que cette histoire est construite. « L’héroïne » -si l’on peut dire- c’est la nature ; laquelle se présente comme un véritable fil conducteur que l’on suit, au rythme des saisons d’un jardin près de Neufchâteau.
En réalité, Servais a rencontré l’explorateur Alain Hubert ; ce qui l’a inspiré pour cet album.
J’ai ainsi suivi les petits travaux quotidiens d’un jardinier, un ancien explorateur polaire, qui a mis fin à ce qui était sa passion suite à une raison énigmatique.
Et cette raison, on la découvre petit à petit, au fil des pages que l’on se plaît à lire, à regarder surtout car le graphisme haut la main de Servais fait, une fois de plus, un formidable clin d’œil de connivence dessinateur/lecteur.
J’ai par moments laissé vagabonder mon imaginaire, marchant dans les pas du jardinier, me promenant avec lui, refaisant des gestes simples…
J’ai quitté ce premier tome avec un mot en tête : authentique. Et j’attends la fin du diptyque pour connaître cette quête de rédemption de cet homme…
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Sept yakuzas
Voici à mon gout, le meilleur one-shot de ce cycle "Sept". Morvan, en fin connaisseur (trop parfois ?), nous embarque dans une "classique" histoire de vengeance qui fleure bon la sauce nuoc-mâm (bon, je sais c'est vietnamien, mais j'avais pas d'autre sauce asiat' sous le coude qui me fasse cet effet :p), c'est vous dire ! Car si le fond de l'histoire parait banal (une guerre de gangs façon japonaise), son traitement, les rebondissements et les personnages qui la composent nous donnent au final un résultat très probant ! Car va y'avoir de l'action, ça va saigner et on en redemande ! Car les 7 que nous allons suivre ici ne sont pas des enfants de cœur... Côté dessin, c'est Hikaru Takahashi qui mène la danse. Un dessin fluide, dynamique et qui malgré une certaine influence du manga, garde ses distances pour valoriser un coup de patte tout personnel. Son trait colle très bien à l'histoire que nous propose Morvan et est parfaitement mis en valeur par la colorisation. Au final, une très bonne BD pour ce cycle très inégal de "Sept".
Lloyd Singer (Makabi)
Heureuse surprise, inattendue ! Souvent entendu parler, jamais lu, je me disais, bêtement, que ce héros n’allait pas m’intéresser et pourtant nous avons à faire, là, à un très bon thriller avec un personnage principal bigrement bien rendu … Une pauvre jeune femme russe, prostituée, contre son gré par son mari dès son arrivée sur le sol américain, va tout faire pour s'extraire de toute cette horreur. Elle est aidée par un chef comptable du FBI notre héros. Mon résumé simplifié n'est pas très alléchant ? Evidemment je n’en dis pas trop mais, de ce départ, je dirai banal, notre si bon scénariste, nous sort une histoire magistralement mise en œuvre et en scène, bien pensée, agréable à lire, ou le faux-semblant, cohabite avec humanité familiale, détresse psychologique, personnage abject dénué de sentiments etc. Comme le dit Pol cette série ne paie pas de mine. Dessins juste corrects, personnage principal attachant mais pour qui, à première vue, on ressentirait plutôt indifférence qu’admiration. Pourtant c’est bien cela qu'il advient à la lecture de cette série. Ce personnage banal va se révéler, et forcer notre admiration, sans que cela paraissent bizarre ou irréaliste, on se dit juste que l’on ne s’attendait pas à cela de lui. Qu’il est moins sot qu’il n'y paraît, jusqu’au moment ou on se rend compte qu’il est juste plus intelligent que nous, ou, du moins, plus intelligent que moi. (Pas difficile dirons certain…je ne relèverais pas…). Ne pas se fier aux apparences… ou plutôt si ! Ainsi on a de très bonne surprise à la lecture de cette série. Un scénario captivant bien construit bien réfléchi bien en aval. Du bon boulot. Pour tous les amateurs de polar, que du bonheur ! Un dessin pas extra, mais finalement cela aide à banalisé le héros. Un cadre, un univers vraiment crédible et agréable. Les personnalités des protagonistes sont au petit oignon, avec un coup de cœur pour notre comptable. (16/20)
Jean le Long
Encore une production du duo Ortiz-Segura, qui nous présentent ici une truculente histoire de pirates. Si elle n'est pas forcément novatrice dans les aventures de ces sympathiques personnages - chasse au trésor, attaques de bateaux, jolies filles, beuveries, etc. - tout le charme de cette série se trouve dans les répliques des intervenants qui sont toujours dans le ton, drôles et percutantes. Un petit côté bon enfant se mêle au tout, car nos pirates font partie des gentils, des justes, des défenseurs du faible, mais n'allez pas les prendre pour des idiots non plus. Le dessin est excellent surtout au niveau des visages très recherchés, différents et très expressifs. Les couleurs quant à elles ne sont pas très belles, un peu trop vives, mais les personnages étant très attachants on finit par passer outre ce petit désagrément. Diptyque que l'on aurait aimé voir se transformer en série plus longue, afin de rester un peu plus longtemps en compagnie de ces agréables pirates.
Endurance
Pas mal du tout. J’ai lu une bonne histoire tirée d’un fait réel et ai partagé, d’une certaine façon, la vie des hommes de l’Endurance lors d’un voyage au pôle Sud ; un voyage qui va vite se transformer en enfer. J’ai vécu leurs conditions de vie, le manque de vivres, le froid intense. Mais j’ai surtout retenu une leçon de ténacité, de dépassement de soi car l’expédition de Shackleton se révèlera une incroyable épopée. Même si c’est du vécu, le scénariste en a ici tiré une histoire assez flamboyante. Bertho, en effet, parvient –par son sens de la narration- a emmener le lecteur avec lui dans cette saga dont on parle encore aujourd’hui dans certains milieux de l’exploration maritime. Qui plus est, il est « secondé » par un excellent graphisme réaliste mis en scène par Boidin. Par son trait, son style, ses couleurs, ses ambiances, il parvient a créer un climat et nous fait pénétrer dans cette portion de la vie de ces hommes pleine de rudesse et aussi de désespoir. Un très bon tome.
Kamandi
Nous sommes en 1971. Jack Kirby quitte Marvel où il travaillait et dépose sa table à dessin chez DC. Il y restera jusqu’en 1976 où il repartira à nouveau chez Marvel. Mais pendant ces cinq années, Kirby créera de nouvelles séries et plantera les bases d’une de ses plus belles : Kamandi. A son départ, les aventures de ce « garçon » seront reprises par un collectif d’auteurs. Mais cette présente série, c’est du « pur jus Jack Kirby ». L’histoire générale est simple : celle de la survie d’un garçon, le dernier de la race humaine, dans un monde qu’il a connu mais qui, ravagé, n’existe plus. Et j’ai apprécié, comme encore maintenant, ainsi qu’une très large frange du lectorat de l’époque. Il faut dire que le décor général planté fait penser à celui de »La planète des singes ». Qui plus est, les aventures d’une personne isolée dans un monde inconnu, hostile même, ont toujours eu de l’attrait (ex : Robinson Crusoë). Nonobstant ce postulat, Kirby est quand même arrivé à innover, tant dans les décors que dans les « personnages ». Il joue aussi des atmosphères, balance de nombreuses et nouvelles idées, ne se restreint pas dans l’action et –souvent- en met plein la vue grâce à sa maîtrise graphique. Un trait vif, sec, nerveux est ainsi mis au service d’une série qui l’est tout autant. Un peu, si pas, oublié de la nouvelle génération de lecteurs, Kamandi ne l’est pas des « anciens » et fait toujours –comme je le constate souvent- l’objet de l’attention de collectionneurs dans des bourses lors de festivals BD. Une chouette création.
Caravane
Pas mal, vraiment. J’ai lu une sorte de fable qui se déroule dans un contexte post-apocalyptique. Seulement voilà, ce qui aurait pu être une énième resucée du genre ne l’est pas du tout. C’est d’abord le contexte : un gars qui reprend un bar dans un bled perdu en plein désert. Puis c’est l’arrivée d’un convoi de saltimbanques. Mais ces gens du voyage sont des mutants. S’ensuivent alors des développements riches en rebondissements qui font que l’on a hâte de découvrir ce qui se passe derrière la page que l’on vient de terminer. Et quand l’album est refermé, on se dit qu’on a vécu quelque chose de bien car la tolérance et l’humanité y ont fait bon ménage. Qui plus est, cette histoire « riche » est très bien mise en valeur par un graphisme faussement classique fort bien rehaussé par une palette de couleurs vraiment chatoyantes. Histoire + dessin + couleurs : un fort bon mélange qui « tient la route » et qui ne demande qu’une chose… a être lu.
Tout seul
Une BD « autre »… Pourtant, le postulat de départ est clair : c’est l’histoire d’un homme qui vit depuis 50 ans sur son phare. Et cet homme a peur du monde, de ce qui existe au-delà de la ligne d’horizon. Cette BD est autre car chargée de deux atmosphères bien distinctes. Celle, calme, à l’intérieur du phare qui est comme une forteresse par rapport à l’extérieur. Et puis celle, vibrante, assourdissante parfois, de l’océan qui ceint le rocher. Pourtant l’homme a gardé une sorte de contact avec l’extérieur en faisant usage de son dictionnaire. Mais le problème est que cet ermite ne conçoit le monde que par lui. Une BD qui peut déstabiliser l’esprit aussi car les dialogues sont rares. Et c’est là qu’intervient tout l’art graphique de Chabouté qui, par un trait noir, dense, fait ressortir tout le poids de cette solitude. On se laisse ainsi conduire dans cet univers très personnel qui peut se résumer en deux mots : solitude et… imagination ; deux mots qui façonnent la vie de cet homme avec cette peur de « l’autre ». J’ai néanmoins lu un récit très humaniste réalisé dans une fausse simplicité, un récit et un style expressifs pour un mélange de sentiments qu’il vous faudra découvrir.
Hostile
« Hostile » ?… c’est un peu comme ça que j’ai abordé ce premier album car le scénario, fort riche quand même, m’a pris un peu de temps pour assimiler. Mais une fois que les données sont « encodées », vous vous retrouvez embarqué dans quelque chose de vraiment solide. J’ai ainsi plongé dans un véritable thriller qui, pourquoi pas au vu de la mondialisation des sociétés, pourrait advenir dans le ou les siècles prochains. Runberg (Orbital) lance ici une histoire où la géopolitique s’allie à une véritable crédibilité ; une sorte de mélange de fantastique mâtiné de références prises dans notre vie de tous les jours ainsi que dans notre Histoire tout court. Premier tome d’une série de quatre prévus, cet « Impact » est plein de saveur. Au dessin ?… Henrichon se révèle une sorte de créateur d’images. Même si la mise en scène des planches est assez standard par moments, j’ai apprécié ce trait réaliste où les intervenants sont bien campés et mis en scène dans de bonnes ambiances réussies par une palette de couleurs bien dosées. Qui plus est, sa projection d’un Shandong ou d’un… Bruxelles dans une centaine d’années est imaginative pour que l’esprit et l’œil du lecteur s’en sentent attirés ; tout en espérant que ses petits-enfants ne vivront jamais dans un tel monde. Un très bon premier tome.
Loin d'être parfait
Album reçu en prêt et abordé avec circonspection… Album que je rendrai dès que j’aurai trouvé le même à acquérir. Car j’ai ici découvert, lu, vu et apprécié quelque chose de grand dans sa simplicité. Cet album m’a parlé de la vie moderne de deux sortes d’apatrides qui vivent dans l’Amérique multiraciale d’aujourd’hui. J’ai partagé une petite part de la vie de jeunes intellectuels qui oeuvrent et vivent dans un environnement de même type. J’ai suivi et tenté de comprendre Ben, un gars qui fantasme sur l’intégration absolue, faisant fi de ses origines japonaises, mais qui ne parvient pas à assimiler toutes les données sociologiques car, en vrai, il n’est pas un « american native ». J’ai suivi une aventure, une chronique plutôt, de la vie normale, avec ses petits détails de la réalité quotidienne. J’ai suivi une sorte de jeu amour/haine comme en vivent des milliers de jeunes couples de par le monde. J’ai ainsi lu quelque chose au thème universel. Et ce qui m’a étonné, c’est que l’auteur me narre et me montre tout ça dans une sorte de naturel confondant. Ici, pas d’esbroufe ou d’effets éventuellement grandiloquents : une narration et un dessin simples, un ton juste, un regard empreint de modernité... ce qu’il faut pour passer un VRAI moment de BD. Je ne suis pas –et de loin- un passionné de ce genre de BD. Mais celle-ci m’a bluffé. Et le titre est inversement proportionnel au contenu de l’opus. Comme une sorte de boucle… bouclée.
Le Jardin des glaces
A bien y regarder, ce n’est pas autour d’un –ou de plusieurs- personnage(s) que cette histoire est construite. « L’héroïne » -si l’on peut dire- c’est la nature ; laquelle se présente comme un véritable fil conducteur que l’on suit, au rythme des saisons d’un jardin près de Neufchâteau. En réalité, Servais a rencontré l’explorateur Alain Hubert ; ce qui l’a inspiré pour cet album. J’ai ainsi suivi les petits travaux quotidiens d’un jardinier, un ancien explorateur polaire, qui a mis fin à ce qui était sa passion suite à une raison énigmatique. Et cette raison, on la découvre petit à petit, au fil des pages que l’on se plaît à lire, à regarder surtout car le graphisme haut la main de Servais fait, une fois de plus, un formidable clin d’œil de connivence dessinateur/lecteur. J’ai par moments laissé vagabonder mon imaginaire, marchant dans les pas du jardinier, me promenant avec lui, refaisant des gestes simples… J’ai quitté ce premier tome avec un mot en tête : authentique. Et j’attends la fin du diptyque pour connaître cette quête de rédemption de cet homme…